Un homme sans histoire

Publié le 15 Février 2024

La nuit venue, je monte me coucher au fond de mon lit et réfléchis à ce qui m'arrive.
Cependant, il ne faut pas que j'oublie, malgré le désastre qui me submerge, la commande du mariage de la fille du Maire, qui aura lieu samedi prochain. Je m'étais engagé avant le concours de l'étoile, il faut que j'honore cela dans les meilleures conditions. Il y va de ma réputation.
Aussi, je planche dès mon réveil sur une pièce montée exceptionnelle.

Je dessine un socle, fait d'un biscuit très fin et moelleux, vanillé, entre chaque socle une compote de fruits rouge bien murs de purée de fraises parfumées. De chaque côté des cercles, une guirlande de petites roses en boutons, munies de deux feuilles vertes en pâtes d'amande . Elle monte en tournoyant autour du gâteau jusqu'au sommet, où elle rejoint le couple bras dessus, bras dessous, dans leur beau costume.

La robe de la mariée s'étale sur toute la surface étroite du biscuit.
Au bas, tout autour, un joli ornement très fin de sucre couleur argenté en roulé boulé, forme une dentelle. Et pour finir le gâteau, je pense mettre des sphères en chocolat gaufrette, brodées en sucre. Pour la présentation, sous le support, un tissu d'étamine blanc ondule en vagues voluptueuses, piqué d'étoiles.
 
 
Demain à la première heure, je présenterai à Monsieur le Maire, mon esquisse pour obtenir son approbation, et me mettre au travail. Malgré cette affaire incroyable.
 
Mon esprit est en transit à cette situation extravagante. Les gendarmes ne laissent rien filtrer. Aussi après réflexion, je termine cette dernière commande et décide de prendre quelques jours de vacances et de poursuivre l'enquête, car j'ai le sentiment que cette sale affaire à un lien avec ma famille.
Je compte descendre vers la Méditerranée au soleil, tout en gardant contact avec mon meilleur ami. Il est journaliste à la « Voix du matin » et me fera parvenir des renseignements au fil de ces recherches.
Un matin, il m'appelle et me dit :
– J'ai son identité, il s'appelle : Mr Jérôme RICARDO 44 ans comptable, il vit chez sa mère, Mme Christiane RICARDO contrôleuse aérienne habite à Marseille.
 
Ce nom ne me dit rien !
Me voilà parti pour Marseille. Je reste prudent, car les gendarmes continuent leurs investigations. Ils n'aimeraient pas me trouver dans leurs pattes.
Après avoir interrogé le voisinage, j'apprends que Madame Ricardo est décédée il y a six mois d'un cancer, le fils n'est plus à cette adresse, aux dernières nouvelles il était très affligé par la perte de sa maman, dont il était très proche. Personne ne l'a jamais plus revu.
Un matin mon ami, m'apprend que mon père a été emmené par les gendarmes, pour être interrogé. Je suis stupéfait ! Ma mère est effondrée !
Il faut que je rentre très vite, elle est perdue car mon père est diabétique et à le cœur malade. Il doit suivre un traitement sérieux.
 
Sitôt arrivé, j'appelle mon avocat, les choses se mettent rapidement en place.
Les questions se bousculent dans ma tête et restent pour l'instant sans réponse.
L'autopsie nous en dira plus.
– Pourquoi les gendarmes s'acharnent-ils sur mon père ?
Un homme sans histoire, il n'a jamais fait parler de lui. Je ne comprends rien.
48 heures après mon père a été relâché. Nous pensions qu'il aurait désiré nous dire quelques détails, mais non rien !
Le vide, l'abîme !!!!!!!!!!
Il reste muré dans le silence, prostré dans sa chambre les yeux fixés dans le vague. Il a subi un gros choc. Ma mère est silencieuse.
– Mais pour quelle raison a-t-il été interrogé ?
Il n'était pas là au moment des faits.
Mystère …
Il a été relâché pour cause «  pas assez d'éléments ».
Son avocat a démontré qu'il n'était pas dangereux pour la société, malgré l'accusation, sa maladie a joué un grand rôle pour sa mise en liberté surveillée. L'enquête continue.
– Que s'est-il passé ?
– Connaît-il cet homme ?
– A-t-il été mêlé à une escroquerie ?
Ma mère se tait......
 

Rédigé par Arlette

Publié dans #Ecrire sur des photos

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