Publié le 11 Février 2024

 

 

Elle les laisse tituber dans le bio de l’eau claire du ruisseau.
De très verts, ils passeront au dorée fané
Elle a rendez-vous à la ville, tracteur en main, tôt.
Le cresson, elle n’a plus le temps de le poêler.
 
Depuis son acné, elle noue ces bouquets de verdure.
Les élastiques n’ont plus de secrets quand elle dépote.
Elle nous exagère l’acide folique et les vitamines pures.
Comme j’aime le nasitort. Je suis toute à sa botte.
 
Elle refuse le saut de l'ange du haut de ses amours
Même au bord du gouffre quand les liens se tendent
Elle préfère écrire la nature de ses doigts gourds,
Libre et cultivée le long des tiges fragiles et tendres.
 
Mais l’aristo insiste, la bouche pleine de babillage,
Clément De La Fourrière se gausse, je le jure primesautier.
Vont-ils tomber dans le velouté du potage
ou échanger ses clés à pipe au fond de l‘atelier ?
 
Dany-L
 
 
 
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 11 Février 2024

La nuit a été longue. Adeline n’a pas bien dormi et elle est épuisée. Son bébé est encore à la nursery et elle se sent bien seule dans cette chambre vide-A-t-il bien dormi ? A-t-il pleuré ?-A-t-il eu besoin de moi ?- On frappe doucement à la porte et l’infirmière de la veille entre dans la pièce. Elle demande à Adeline si elle va bien et lui donne les médicaments dont elle a besoin. Puis elle l’aide à s’asseoir confortablement. Adeline est un peu perdue devant tant de sollicitude-Pourquoi tant de gentillesse ? Je ne le mérite pas-Elle n’ose même pas demander des nouvelles de son fils même si elle en meurt d’envie.

L’infirmière vient s’asseoir sur le bord du lit. Elle lui demande si elle a réfléchi et si elle a pris une décision concernant son bébé. Adeline ne répond pas. -Pas encore. Souffler un peu juste un peu.-Mais de nouveau l’émotion la submerge et elle éclate en sanglots.

L’infirmière est bouleversée.-Quelle détresse ! Si jeune et si seule.-Elle prend Adeline dans ses bras et la berce comme on le ferait pour un enfant. Peu à peu le calme revient. Adeline désire une seule chose maintenant : voir son fils encore une fois.

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Rédigé par Elisabeth

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Publié le 10 Février 2024

 

- MEROVEE - En rêvassant Mérovée caresse le chrisme qu'il porte au cou et une onde intense lui parcourt le cerveau. Il se lève, piétine un nid de fourmis en hurlant, arrache sa tenue de travail et se quitte à l'instant même, atteint par l'acide formique il s'endort !!!

 
-Je rêve ou quoi, j'entends des bruits,cela n'a aucun sens, des gens sont en colère mais bon dieu cela fait des lustres que ça dure, que ça bugge et que ça gueule… je suis fatigué
Mérovée a un songe :
-Dans son rêve il marche, ou plutôt le monde marche pour lui car il atteint l'immobilité parfaite
-dans la rue descend en bataillon serré une armée de bouches qui n'ont plus de visage dans ce 'no-land', des bouches qui de concert vomissent en chœur une ventrée de mots de sons machinalement éructés et balancés à l'air, à la ville, à l'autorité.
-Des siècles et des siècles défilent sous ses paupières, rois, querelles intestines, parentèles toxiques qui s'étripent gaillardement depuis toujours ; et les même revendications, le même combat revient à la surface, peur, faim, quête du pouvoir et du territoire, violences, homicides, infanticides, séquestrations, chaise électrique, conflit sociétal et genré… de l'humain quoi !
-tel un essaim bourdonnant un carré de têtes noires se déploie dans un sens et puis dans un autre innovant une 'novlangue' réducteur de paroles scandées et ressassées.
-Dans son sommeil les images s'entrechoquent, la prise de Poitiers, les Sarrasins, les Burgondes et l'Austrasie, la guerre de Cent ans, Ravaillac et son bon roi de la poule au pot, le roi Soleil jouant avec Lulli encore des images, l'Esclavage et la traite des noirs, 1848, le Résorgimento Italien, la baie des cochons, le Vietnam / Vietkong et le communisme, le fascisme, Fukushi/Nagasaki, des tonnes d'images qui disent des tonnes d'histoires et la rengaine en boucle : j'ai peur, j'ai faim… famines, pestes, palu.., typhoide qui jonchent le chemin en des traces indélébiles, 1936 l'Espagne, les camps, les Afriques etc, etc, des images des histoires notre histoire
…......................................................................................................................................................
-Mérovée sous ses paupières closes entend tintinabuler le son grêle et pur d'une comptine enfantine … Il s'endort... Ils étaient trois petits enfants qui s' en allaient glaner aux champs aux champs aux champs
…......................................................................................................................................................
 
- BASSETERRE - - Hé.... un court-circuit, hé... c'est moi qui te regarde depuis mon bureau...
-c'est quoi ce court-jus ?
 
Soudain il étouffe dans le noir ; et l'humidité très vite lui suce la peau, il s'arrache le vêtement pour respirer un peu, tend les bras, trouve le mur a l'aveuglette le palpe en évalue les aspérités, les trous, le salpêtre, les moisissures, les glaviots qui dégoulinent et s'échappent de ses doigts
 
-Ça pue un max !!!
 
Une telle décomposition le prend à la gorge l'enveloppe et le tétanise ! Alors avec une rare violence il s'empare d'un manche qui traîne - pic ou merlin- ou je ne sais quoi encore et se met à cogner son mur frénétiquement, la chaux cloquée s'en échappe et dépoudre en laissant fuir son sable malodorant ; comme un piétinement de plusieurs corps en colère, à lui tout seul, Basseterre se démène rageusement, blanchi, aveuglé par les poussières et baignant dans son jus il se bouscule et atterrit dans la crasse ; il contemple son travail en souriant.
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 10 Février 2024

 

L’orage a plongé les studios, dans le noir, durant quelques instants. Quand la lumière réapparaît, l’ambiance est lugubre, le silence pesant et glacial. Toute la troupe est réunie autour d’Olivier, l’acteur principal de la série.

Le producteur, est là aussi, visiblement contrarié. L’inconnu au chapeau se présente d’une voix calme, mais sonore. Il tient dans sa main droite, une plaque qui brille sous les projecteurs.
 
 
- Commissaire divisionnaire Marc Fontaine.
C’est une blague, avec sa gueule et son pardessus trempé, il a plutôt l’air d’un naufragé des cavaliers de l’apocalypse…
Olivier déchante, quand l’homme qui s’avance, annonce froidement la raison de sa présence.
- J’ai été contacté par le chef d’entreprise du chantier. La destruction d’un mur, au premier étage, a suscité une vive émotion, un corps a été découvert. Les travaux sont arrêtés, le tournage également.
Restez tous à notre disposition.
La stupéfaction se lit sur tous les visages.
Quelques minutes plus tard, sirènes hurlantes, un renfort de police arrive. Un cordon de sécurité se met en place, pour faciliter les investigations.
Une jeune femme, une mallette à la main s’entretient avec le commissaire. Olivier éprouve un choc, il la reconnaît.
Toujours aussi attirante ! Aura-t-elle fait des progrès ? Elle était jeune et inexpérimentée.
Lors d’une affaire interne, elle avait osé m’imposer un test ADN, jugé pourtant inutile. J’avais fini par accepter, faiblesse de l’homme devant la beauté féminine !
Cette pensée amuse Olivier, il avait été, longtemps, la risée de ses collègues.
Vingt ans se sont écoulés. A l’époque, il était inspecteur à la brigade criminelle de Versailles. Il avait intégré la section terroriste, avant de mettre un point final à sa carrière dans la police, pour devenir acteur.
Leurs regards se croisent. Une flamme illumine le visage de Sophie !
Tu t’imagines que je ne t’ai pas reconnu ! Salut beau mec, nul besoin de tes conseils « Trésor » tu n’es plus mon supérieur !...
Elle tourne les talons, s’empresse d’aller sur la scène de crime accompagné du Procureur de la République qui vient d’arriver.
 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 10 Février 2024

 

Jacques, malgré son retour dans le cocon réconfortant de son enfance, continuait à trembler intérieurement sans savoir pourquoi.

Il passait ses journées dans le vieil atelier à sculpter des chutes de bois retrouvées sur un monticule d’ouvrages oubliés, certainement destinés à finir en cendres.

Ses mains travaillaient sans lui. Tout à ses réflexions, il finit par s’apercevoir que ses œuvres ressemblaient de plus en plus aux gargouilles qui ornementent Notre Dame de Paris.

 

Sauf aujourd’hui.

Tiens, pensa-t-il... Serais-je capable de reproduire un joli visage d’enfant à la place de ces infâmes démons et autres qui perturbent ma vie ? Qui est-elle ? Je crois bien que je connais cette fillette… Mais oui ! Je sais! C’est la petite fille au vélo qui jouait, ce matin, devant la boulangerie.. Aurais-je du talent ? Je vais le terminer et l’offrir à sa mère, demain, en allant chercher mon pain. Je pourrai peut être lui parler, d’autant plus que cette dame étant veuve, je n’aurais même pas à le confesser à mon ex collègue, quand il vient célébrer l’office chaque Dimanche. Il faut que je retrouve mon âme. Ce portrait va m’y aider, j’en suis sûr.

Cette heureuse circonstance lui redonna une confiance et une sérénité nouvelle. Ses yeux, obstinément fermés sur les choses de la vie, lui offraient maintenant un paysage enchanteur que la rigueur de son passé lui avait interdit d’admirer. Cette lucidité retrouvée lui permit de réfléchir sur son sort… Pourquoi me suis je enfui ? Pourquoi cette hantise que rien ne justifie ? Et si c’était simplement la peur d’exercer un sacerdoce qui n’est pas le mien ? Et si je nettoyais un peu les vitres de mes fenêtres, je verrais défiler les journées du village... Et tout ce qui va avec. J’aurais certainement des réponses à des questions que je n’ose pas me poser pour commencer une vie qui me parle et que je persiste à ne pas entendre.

Jacques en était venu, sans s’en rendre compte, à penser qu’il pourrait devenir un boulanger convenable. Un nouveau futur se dessinait et une flopée d’idées nouvelles se bousculaient dans sa tête. Oui mais...

Peut-être devra-il libérer ses sens, obéir à la nature, faire ce pourquoi il est venu sur terre. Et aussi… Donner la vie, comme on lui a offert la sienne… Mais bon, patience, laissons du temps au temps.

Qui vivra verra. Dieu est là pour ça !

 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 10 Février 2024

 
La fenêtre est ouverte. Les jalousies à demi fermées laissent passer l'air et créent un courant d'air. Il fait chaud. Le ciel est bleu comme d'habitude.
Nous sommes dans le sud, deux palmiers bien verts nous ancrent sur la Côte d'Azur.
Une femme, sans doute sa femme, celle qu'aime Matisse, est alanguie dans un fauteuil Crapaud tacheté de couleurs neutres, le bleu profond coexiste avec du beige. Ce qui frappe en premier, la robe ; le déshabillé blanc fluide agrémenté d'un col bleu Matisse comme on dirait un bleu Majorelle, la même époque sans doute. Une fleur jaune, en tissu, accompagneé d'un entourage bleu et non vert comme nous l'offre la nature, rehausse l'ensemble.
 
L'odalisque, spécialité de Matisse, a les yeux noirs mais clos. La main gauche et le bras sont délicatement posés sur l'épaule ; cela donne un sentiment d'abandon malgré le drapé sage. Les cheveux bien mis, au carré, augure d'une femme sage, contrôlée dans son abandon.
Le bas du tableau, un tapis, est rouge, en contraste avec la douceur du haut du tableau bleu pastel et d'azur, vert, beige clair. Le meuble Louis-Philippe en acajou, bois sombre et rouge, par nature, amplifie le contraste pour mettre en valeur la douce odalisque endormie.
L'ensemble des taches de couleurs, modestes en taille, très variées en couleurs, caractérise bien l'inspiration de Matisse et son mouvement Fauviste. On retrouve cette inspiration dans les couleurs abruptes de Van Gogh, la délicatesse de Paul Cézanne, l'incongruité océanienne d'un Paul Gauguin.
Le rêve de couleurs et l'harmonie des tons emmènent à la beauté éternelle de ceux qui s'expriment au delà des réalités grégaires au ras du sol.
 
Gérard

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Rédigé par Gérard

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Publié le 9 Février 2024

 
Aujourd’hui, c’est le dernier dimanche des Mai, à Cimiez. Albert n’a pas vraiment envie d’y aller, mais Léa espère le convaincre.
- Allons, Albert, tu ne vas pas jouer au vieux mari fatigué ! Tu es à la retraite, tu te reposeras demain… On va prendre le bus jusqu’aux jardins de Cimiez, tu pourras t’asseoir à l’ombre d’un olivier, si tu veux. Moi, j’irai voir danser la Ciamada Nissarda, et je pourrai chanter avec les autres spectateurs. C’est le dernier dimanche des Mais, aujourd’hui, et on n’y est pas encore allés, cette année !
- Oui, je sais , Léa. Pour rien au monde tu ne raterais une fête avec du folklore Niçois ! Pourtant, si je ne m’abuse, c’est moi qui suis né à Nice, pas toi !
- Ça me plaît tellement, tu devrais être content ! Je regrette que, lorsque je suis arrivée à Nice, il y a vingt ans, je n’ai pas pensé à m’inscrire dans un groupe folklorique ou une fanfare niçoise. Maintenant j’ai cinquante ans, je suis trop vieille…
- C’est sûr, tu aurais voyagé avec le groupe, ils vont souvent à l’étranger. L’hymne de Nice est connu un peu partout, et il reflète vraiment l’âme niçoise.
- Tu sais bien que j’ai pris des cours de Niçois pour comprendre et essayer de parler un peu cette langue, c’est déjà pas mal ! Et je connais par cœur Nissa la Bella…
- Quelqu’un que tu aurais aimé voir faire son spectacle, c’est le comique Ketty, « Jean de Duranus ». Autrefois, il faisait son show dans les fêtes niçoises, les Mais ou le Festin des Cougourdons, je ne sais plus. Ça se passait dans les Arènes de Cimiez. Jean de Duranus était un paysan avec un grand parapluie. Il descendait de son village à Nice, il racontait avec humour ses aventures à la ville, lui qui était habitué à vivre à la montagne. Il avait beaucoup de succès.
- Moi, je vais prendre le bus. J’ai envie de chanter « Nissa la Bella ! » Qui m’aime me suive !
- Bon, je viens avec toi, Léa ! On va passer un bon moment, comme toujours ! Attends-moi !
 
Annie TIBERIO
 

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Rédigé par Annie

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 9 Février 2024

 
Lorsqu’on entend « Nissa la Bella » (et qu’on est Niçois, bien sûr !), on sent notre cœur se remplir de joie et d’amour pour notre ville, de reconnaissance pour toutes les belles choses qu’elle nous offre. Pour tout Niçois, Nice est la plus belle ville du monde : elle est semblable à un joyau serti dans son écrin de deux couleurs, bleu et vert ; la mer d’un bleu azur comme nulle part ailleurs, les montagnes si vertes qui l’encerclent en partie comme une auréole. On reçoit les paroles de notre hymne niçois comme une évidence : reine des fleurs, bien sûr, lorsqu’elle éclate de couleurs vives dans ses jardins, et aussi lors des batailles de fleurs sur la Prom’, lorsque le vent léger se nourrit des senteurs des roses, du lilas, des mimosas, lorsque le ciel et la mer se battent pour se parer du bleu le plus vif, lorsque l’or du soleil dégouline sur la ville et ses toits de tuiles aux mille nuances. La musique, assez lente, est rythmée par des rimes en « oun » ou en « lla », qui nous donnent envie de chanter, même si on ne connaît pas vraiment les paroles. On a besoin de crier cet hymne à tue-tête, « viva, viva Nissa la Bella ! »
Annie TIBERIO

 

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Rédigé par Annie

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 8 Février 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2013, de cette année douloureuse, émerge le souvenir ému de ce tableau vivant qui s'offrait à mes yeux les matins de ces mois de froidure.
Correspondance des sentiments qui m'habitaient alors avec le spleen du paysage.
Un tableau raconte le vécu de ce temps tourmenté.
Je me vois regardant le tableau et unique personnage du tableau.
Je n'ai jamais aimé l'hiver. Toute petite déjà, apprenant que les ours hibernaient, je voulais faire de même.
Me voilà debout, agrippée à un grand parapluie noir. Lui me retient encore quelques instants mais il va très vite m'échapper.
Qu'importe ! Je reste là, fascinée par le tumulte du ciel d'orage, la couleur , la vitesse, le dessin des nuages, ces merveilleux nuages, le chant de la mer tantôt grise, tantôt verte, le mugissement du vent dans les palmiers qui refusent de courber l'échine.
L'écume des jours bondit sur la promenade désertée.
Seule, j'orchestre la symphonie des éléments, leur colère à l'unisson de la mienne.
Hymne à la joie sauvage.
Ma Méditerranée faussement placide
Ma Méditerranée, plus habituée à s'exposer aux ors du soleil
Ma Méditerranée si caractérielle, gronde et se rebelle
 
Tempête à Nice susurre Matisse

 

 

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Rédigé par Odile

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Publié le 8 Février 2024

 

Quelques jours après le soir où son reflet dans la vitrine avait laissé Martine songeuse, elle reçut une invitation de son amie Bernadette pour assister à un spectacle de danse contemporaine. Drôle d’idée ça ! Qu’est-ce que je vais aller faire là-bas ? Martine préférait de loin les ballets de danse classique et la grande musique. Bernadette le sait bien pourtant!

L’affiche annonçant la soirée représentait un groupe de danseuses et danseurs, pieds nus, en tee-shirts et pantalons noirs. Effectivement rien à voir avec des tutus et des collants! Elle sentit pourtant la curiosité l’envahir pour ces danses où on se contorsionne, où on tape des pieds sur le sol en cadence, les cheveux suivant les mouvements, où les corps expriment sans retenue leur joie d’être vivants. Tiens, tiens, enfin une occasion de sortir de mon ennuyeux quotidien … Il lui revint comme un éclair l’image de sa silhouette solitaire et triste vue dans la vitrine de la galerie de peintures. En frissonnant, elle se replongea dans l’affiche. Les jeunes danseurs endiablés lui donnaient envie de bouger. Martine accepta l’invitation de Bernadette et attendit la date de la soirée avec une sorte d’impatience. Un peu de nouveauté et d’entrain dans ma vie seront les bienvenus. Elle trouva le spectacle bruyant et déconcertant, si différent de ceux qu’elle appréciait jusqu’à présent. Mais quelque chose dans cette joie partagée qui montait de la scène et cette ambiance chaleureuse qui gagnait le public la remplissait d’une émotion qu’elle avait oubliée depuis longtemps. Elle, qui maîtrisait d’habitude si fort ses paroles et ses gestes, sentait son corps lui échapper, parcouru par un besoin irrépressible de suivre la musique et les mouvements des danseurs et de participer à cette allégresse collective. Ce soir j’ai à nouveau vingt ans !

Martine venait de faire le premier pas pour quitter son univers monotone. Elle souriait. Merci Bernadette ! Vivement la prochaine invitation !

 

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Rédigé par Mireille

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