Publié le 18 Février 2023

 
L’ŒUF MAUVE A DISPARU
 
Je suis né en Russie, fabriqué par la noble famille Fabergé, dont le père Pierre Karl, joaillier, est issu de la lignée huguenote française. Je suis le symbole d’une tradition païenne. La célébration du renouveau du printemps, associé par la suite à la résurrection du Christ à travers les œufs de Pâques.
Le premier œuf a été conçu sur la demande du tsar Alexandre III, pour sa femme l’impératrice Maria Fédorova, connu sous le nom Œuf à la poule.
Je suis l’un des cinquante quatre œufs impériaux.
Je suis aussi rare que luxueux, composé d’or, d’améthystes ou encore de diamants. Majestueux, je trône sur un socle incrusté de pierres précieuses. Je suis l’œuf de l’amour interdit offert, en cadeau d’adieu, par le tsar Nicolas II à Mathilde Kschessinska, sa maîtresse. Il était tombé éperdument amoureux de cette célèbre danseuse polonaise, à la beauté envoûtante, qui lui donna un fils.
Cette liaison, peu conventionnelle à la Cour, prit fin le jour des noces de Nicolas II avec Alix de Hesse-Darmstad, l’impératrice Alexandra Fedorovna.
Après cette idylle secrète, Mathilde me conserva jalousement, j’étais le joyau de sa vie. Chaque matin et soir, elle insérait un minuscule pic en or, qui ouvrait et refermait les deux parties invisibles de ma structure, au son d’une douce mélodie romantique.
J’étais devenu le gardien du secret du tsar, qui avait eu l’idée de dissimiler une parure de bijoux pour sa bien-aimée, bague, collier, boucles d’oreilles sertis de brillants aux mille reflets.
Au début de la révolution, Mathilde se réfugia dans un premier temps à Vienne, chez une de ses sœurs. Je trouvais ma place, dans une des malles, précieusement enveloppé, au milieu de soyeux jupons de dentelles à l’abri des regards.
Mon périple ne s’arrêta pas là. Après l’assassinat du tsar et de sa famille, Mathilde décida de rejoindre la France. Durant des jours, bercé dans un luxueux wagon de l’Orient-express, je redevenais le centre d’intérêt de ma jolie maîtresse qui se paraît de ses plus beaux atours.
J’avais disparu de la Russie, mais je roulais vers d’autres aventures.
...
ROMANCE à VIENNE
 
Mon cœur est en émoi depuis que j’ai découvert, cachés dans le secrétaire de mon père Vladimir, les carnets intimes et de voyage de mon illustre grand-mère.
Babouchka a été pour moi, jusqu’à quatre vingt dix neuf ans, l’héroïne de mon enfance, de mon existence.
Qui n’a pas rêvé, un jour, de vivre un conte de fée. J’ai eu la chance d’avoir à mes côtés, Mathilde Kschessinka, une danseuse célèbre, maîtresse du Tsar Nicolas II de Russie dont mon père est le fruit de leur amour. Elle est devenue princesse en épousant mon Deduska  : Andreï Vladimouritch.
Cette jolie femme cultivée, libertine pour l’époque, m’a donné l’envie d’apprécier tous les plaisirs de la vie, dont celui de voyager.
La première étape de sa fuite de Saint-Pétersbourg fut de se réfugier auprès de sa sœur Katia, en Autriche.
Je suis arrivée à Vienne, j’ai laissé à l’hôtel le précieux carnet de voyage si présent dans mes pensées.
Le taxi m’a déposée devant le Palais de Hofburg dont la magnificence dépasse les écrits.
 
Forteresse médiévale, sa construction a débuté au treizième siècle. Elle fut agrandie jusqu’au vingtième siècle d’où le mélange des styles : gothique, baroque, renaissance, rococo. Situé en centre ville, il est le plus grand palais du monde. Il fut le lieu de vie, de travail, de la famille impériale durant près de six siècles jusqu’en mille neuf cent dix-huit, fin de la monarchie.
Impressionnante bâtisse, aux colonnes sculptées, aux dômes verts arrondis, la visite commence par une entrée drapée d’immenses tentures rouges festonnées de dorures.
Des escaliers de marbre beige desservent les vingt pièces à visiter. Les lustres en cristal de Bohème scintillent sous mes yeux éblouis par autant de richesses. La visite est un enchantement. Les appartements de l’empereur François-Joseph et de l’impératrice Elysabeth de Bavière plus connue sous le nom de Sissi, sa robe de mariée, ses toilettes, sa salle de bain, j’ai l’impression de revivre les scènes des films retraçant l’histoire de cette jeune femme devenue impératrice par amour.
Dans l’aile la plus ancienne du palais, la salle des trésors, signalée par le guide « les plus importants au monde », la couronne impériale autrichienne, les joyaux du Saint-Empire romain, les bijoux de l’impératrice et la collection d’argenterie, le tout soigneusement protégé et entretenu.
Du rêve à la réalité, le jardin et sa serre aux papillons où cent cinquante espèces volent en liberté. La chapelle, une école d’équitation et le centre de congrès, résidence actuelle du président de la république.
Transportée dans un autre monde, imaginant ma célèbre grand-mère dansant devant la noblesse autrichienne, je bouscule brusquement un des visiteurs du groupe qui me retient.
De grands yeux noirs, une moustache qui me laisse entrevoir un sourire malicieux, un échange d’excuses avec un accent inconnu… fin de la visite.
 
Pourquoi soudain ces larmes qui me viennent
Quand j’écoute les Valses de Vienne,
On peut croire que cette musique me peine
Non ! Juste de beaux souvenirs me reviennent.
 
PAMUKKALE * Le château de coton*
 
Mon cœur bat au rythme des pas de cette Valse Viennoise de Johann Strauss. Cette rencontre au Palais de Hofburg, tout aussi inattendue qu’enivrante, change mes projets de suivre le carnet de voyage de ma célèbre Babouchka. Elle doit applaudir mon idée de partir visiter la Turquie.
L’avion prend de la vitesse, il quitte le sol. Mon corps se détend, j’incline mon siège de velours rouge, tourne ma tête, nez collé au hublot. Je souris à l’image de Paris miniaturisé. Juste le temps d’apercevoir les reflets argentés des méandres de la Seine et la Tour Eiffel étincelante qui se détache dans le ciel orangé de cette soirée estivale. Des bulles fraîches, pétillantes éclatent dans ma bouche, je savoure la moindre gorgée de ce champagne euphorisant.
La descente est amorcée, le spectacle est grandiose, la ville d’Izmir s’étend au bord de la Mer Égée, le dôme des mosquées s’impose, rutilant. Inquiète, je suis le flot des arrivants, récupère ma valise, me dirige vers la sortie. Une chaleur moite m’enveloppe, le brouhaha de l’aéroport m’étourdit. Nos regards se croisent, il est là, je suis dans une bulle silencieuse. Notre étreinte a un goût de miel. Ma main se cramponne à la sienne, jusqu’à la voiture. Je découvre émerveillée le panorama, commenté par Ilhan avec cet accent qui m’a séduit dès le premier instant.
Sur la terrasse de l’hôtel, face à la mer, le murmure des vagues m’entraîne à la rêverie. J’inhale l’air iodé mélangé aux senteurs de fleurs et de plantes environnantes. Au réveil, départ pour Pamukkale. Tout le long du trajet, la découverte de la Turquie est un enchantement. Tous les plaisirs et les trésors du monde sont réunis pour laisser, par écrit, des souvenirs impérissables.
WAOUH ! Je reste bouche bée devant ce cadeau de la nature.
Pamukkale, le château de coton, un décor irréel fait de forêts minérales, de cascades pétrifiées, de stalactites et d’une succession de vasques en gradins aux eaux turquoises.
La dynastie des Attalides, rois de Pergame créa la station thermale de Hierapolis. Ce site abrite des ruines, des temples et d’autres monuments grecs vers lesquels nous nous dirigeons. Malgré un tremblement de terre, les vestiges de l’époque gréco-romaine comprennent des bains, un amphithéâtre, une arche monumentale, un nymphée et une nécropole. Deux heures de visite dans cette ville devenue, avec ses nombreuses églises, un important centre religieux de l’Empire romain d’Orient.
Pause déjeuner de délicieuses saveurs turques. Légumes farcis (dolma) accompagnés d’une salade de lentilles rouges parfumées d’oignons verts, de fines herbes, ail, citron, tomates. Feuilletés croustillants en forme de cigares à la viande (bôrek) gras, mais croquants et épicés. Le tout servi avec une sauce blanche acidulée et une galette tiède, fine et molle. Pâtisseries tièdes, fondantes, qui laissent mes lèvres sucrées. La boisson traditionnelle, le Raki, servie avec de l’eau plate se révèle être plus alcoolisée que je ne le pensais. Son goût anisée sublime mes papilles asséchées, pourquoi donc s’en priver ! J’adore me laisser griser.
Voilà enfin le moment tant attendu, les chaussures dans le sac à dos, en short, ou bermuda, nous entamons l’escalade de la montagne de coton. Première sensation, une surprenante chaleur de plus de 38 degrés nous paralyse dès les premiers pas. La texture du sol est surprenante, elle est d’une éblouissante blancheur, tantôt dure, collante, ou glissante par endroit. Les eaux chargées de calcite, provenant des sources chaudes jaillissent de la falaise, jamais au même endroit, provoquant de grands éclats de rire quand elles surgissent devant nous. Chacun ressent des sensations différentes. J’éprouve des fourmillements, des chatouilles et je me sens aspergée par une pluie fine qui s’infiltre sur mes vêtements. Je me retrouve le débardeur blanc mouillé, source d’amusement ! L’eau turquoise des vasques est brûlante, nos mains rougies sont pourtant d’une douceur extrême.
Deux cents mètres plus haut, nos efforts sont récompensés par un pur moment de délassement. Affaires personnelles dans les casiers, nous terminons la balade en maillot dans les eaux effervescentes chauffées par dame nature de la piscine Cléopâtre. Un jacuzzi insolite, au fond duquel la prudence est de mise, de nombreuses ruines jalonnent le parcours. Ce plan d’eau, aux geysers inattendus, comparable à une rivière, est entouré d’arbres aux fleurs chatoyantes et parfumées, sur lesquels les oiseaux pépient.
Le circuit passe sous des ponts où l’on renifle parfois des effluves de souffre. Rien de désagréable.
Fin du parcours ! Impossible de trouver les mots pour qualifier le paysage qui s’étale devant nous, à perte de vue.
Un instant de bonheur qui rapproche nos visages pour un tendre baiser.
Nous quittons, à regret, ce paradis sur terre. Demain Istanbul nous attend avant le retour à Paris.
...
LE TANGO ARGENTIN
 
Ce soir dans le seizième arrondissement, non loin du Trocadéro, l’ancienne école de danse créée en 1929 par Mathilde Kschessinka, mon aïeule, dont la plaque est gravée à l’entrée, reçoit le tout Paris pour un spectacle de Tango Argentin.
Ce lieu mythique des années trente est devenu aujourd’hui le Cabaret Nikita, un des joyaux de l’aristocratie russe. Il a gardé l’image des fastes d’antan, avec ses dorures, ses miroirs, ses fauteuils rouges. Selon les soirées, un traiteur renommé adapte les saveurs en fonction du pays.
Ce spectacle a une résonance particulière pour ma famille. Danseuse réputée, Babuska avait eu, lors d’un de ses voyages, le coup de foudre pour le tango argentin. De nombreuses photos témoignent de cet engouement pour cette danse, interdite à l’époque, jugée trop érotique.
Cette musique a bercé mon enfance. J’ai écourté mon voyage en Turquie pour assister à cet événement. Dans une heure, la troupe de danseurs de Buenos Aires nous entraînera dans ce pays où le tango est le flambeau d’un patrimoine conservé intact.
Privilège familial, j’ai la chance de me trouver assise au bar lors de l’ultime répétition. Je suis envoûtée par ce défilé de danseurs qui développent des qualités insoupçonnables. La posture, l’équilibre, le lâcher-prise, la grâce et la sensualité, particulièrement chez l’un d’entre eux qui accapare mon regard. L’homme est grand, mince, ses yeux sont noirs, une barbe naissante, sa chevelure luisante attachée en une fine queue de cheval. Vêtu, comme les autres danseurs, d’un costume sombre, d’une chemise à fines rayures, rehaussé d’une cravate jaune vif, il est fascinant.
La musique s’arrête, les danseurs se dispersent sauf ce bel hidalgo qui s’approche de moi !
- Mis respetos Senora ! (en me baisant la main)
- Hablas Espanol ?
Surprise, intimidée je réponds un non de la tête.
Il lance la suite de la conversation en français avec un accent envoûtant.
- Désolée Madame, j’adore votre langue mais elle est difficile.
- Juan-Carlos Copes ! dit-il en s’inclinant, puis ajoutant :
- Je sais que vous êtes la petite fille de la célèbre danseuse Mathilda, grand amour de mon grand-père Juan.
La conversation s’engage, je l’écoute ébahie par ces révélations.
- Vous dansez le tango Senora ?
Rougissante je réponds :
- Oui, mais pas le tango argentin !
- Je vous laisse à regret, je vous retrouve après le spectacle.
Il me baise la main, sourit malicieusement.
Je suis sur un nuage ! Les projecteurs multicolores sillonnent la salle, les invités prennent place, je rejoins ma table au bord de la piste.
L’orchestre s’installe : bandonéon, cordes, piano, guitare. Costumes et cravates blanc cassé, chemises noires, chaussures deux tons, les musiciens ont fière allure.
Dès les premières notes tout mon corps frissonne. Les danseurs évoluent sous mes yeux. Je ressens leurs plaisirs, leurs sensations, leurs émotions liées à la musique. Un mélange d’amour, de mélancolie, de joie, de contrariété, une certaine violence aussi, grâce à une intense fusion corporelle qui se dégage des partenaires.
Les femmes sont de toute beauté. Robes à bretelles, en lamé ou soyeuses, fendues sur un côté laissant deviner les délices féminins. Le Tango Argentin est une danse de glisse, sensuelle. Les pas sont courts, doux, les jambes se frôlent en harmonie par des mouvements intimes.
Dans la salle les hommes sont éblouis, émoustillés, les femmes soupirent …
Un tonnerre d’applaudissements récompense les danseurs pour ces deux heures de séduction.
Le champagne coule à flots, le buffet aux saveurs exotiques ensorcelle nos papilles. Retour de l’orchestre, la soirée continue, place aux danses de salon. Les couples se forment pour une valse, un slow fox-trot, une rumba, un paso-doble. Aux premières notes de la Cumparsita, Juan Carlos, habillé de blanc, me prend la main, m’enlace la taille. Il m’entraîne sur la piste pour un inoubliable tango.
...
LE CARNAVAL de NICE
 
Une débauche kitsch de costumes, de décors, de mascarades et de défilés de chars tous plus impressionnants, rutilants les uns que les autres. Cette parade est menée par le groupe Nissa la Bella, qui défile avec, mauros, cantinières et instruments en cougourdons au sons cristallins mais généreux.
Il est suivi de sa Majesté Carnaval qui représente tout l’imaginaire d’une quête autour du monde et de ses trésors. Cette année, le Roi est plus que séduisant. Notre Sire, haut de huit mètres est blond, barbu et moustachu, aux yeux verts joliment plissés et au sourire en coin. Assis sur le Colisée, ses jambes musclées encadrent le Taj Mahal. Derrière lui se dresse Big Ben. Sa main gauche brandit l’obélisque de la Concorde tandis que la droite tient une pyramide, autour du cou la muraille de Chine. Le Roi est prêt à faire des ravages auprès des courtisanes énamourées. Il avance sous les cris et les applaudissements assourdissants s’élevant des tribunes. Il a le privilège d’être entouré par la Ciamada Nissarda qui fait revivre la tradition du paillassou, avec danses et farandoles sur des airs folkloriques du répertoire niçois.
Et voilà la fanfare de Nice avec le boum boum des tambours aux sons secs, puissants qui marquent la phase des thèmes musicaux. Les fifres ou sifflets aux sons très aigus, les violons à la sonorité éclatante, brillante, envoûtante, le cornet à piston généreux et la timbala (grosse caisse) frappée à la main par une mailloche en cuir qui donne un air grave, assez chaleureux. Un tintamarre assourdissant qui se mélange aux cris et hourras provoqués par la brigade des agitateurs de tribunes qui excitent la foule.
Le ciel indigo est animé d’étoiles scintillantes, un parfum de rêve pour cette soirée carnavalesque. Le vent froid n’est pas ressenti, collés les uns aux autres sur ces gradins inconfortables, il chatouille juste notre nez d’odeurs sucrées de barbe à papa, ou de chocolat chaud.
Soudain, mon cœur bat la chamade. Immense, flamboyant, le char de l’œuf de Fabergé violet se détache sous les projecteurs qui sillonnent la place Masséna. Un objet précieux ramené de Russie par ma Babouchka, qui fait encore partie de notre trésor familial. L’œuf est ouvert, sur la partie basse, une piste de danse aux doux reflets lumineux couleurs pastels. Des airs de Cumba, aux sons simples et enivrants, de Cuarteto, musique populaire au rythme allègre et actif, dirigés par l’orchestre argentin présent au Carnaval de Nice. Des mélodies à la clarinette, accordéon ou guitares qui permettent à la troupe de Buenos Aires de virevolter devant nos yeux ébahis. Le bandonéon prend le relais pour une danse qui fait frémir tout mon corps. Dès les premières notes du tango argentin, un souffle sensuel s’envole sous une pluie de confettis et d’applaudissements.
Après notre rencontre à Paris, Juan-Carlos m’a fait un cadeau royal, il est là, beau comme un astre. Sa partenaire, à la tenue provocante, malgré le balancement de sa tête, a pour lui, un regard étrange et pénétrant qui provoque, en moi, un léger pincement.
La musique est le reflet de l’âme, elle efface mes angoisses et me fait sourire. Ce soir elle est souveraine, les paroles sont vaines, le son est brillant, coloré. La nuit, je le sais, aura un attrait magique celui d’un murmure enchanté. Le désir doit vibrer tel un concert aux notes tendres et romantiques.
...
PRÉCIEUX TRÉSOR
 
Le journal intime de mon aïeule russe m’a invitée à voyager. J’ai eu la chance de visiter des sites merveilleux, riches par leur culture, leur histoire.
Ma vie a été, jusqu’à aujourd’hui, un filon inépuisable de rencontres où j’ai mêlé amour, tendresse, affection, amitié. J’ai conservé, au fond de ma mémoire, le faste d’un passé impérial, lu au fil des pages de ce précieux carnet.
J’ai soigneusement rangé, dans une malle, les souvenirs achetés dans chacun des pays, des albums-photos, des lettres et des recueils de poésie, une de mes passions.
Tous ces trésors qui laisseront une trace, après mon envol vers les étoiles.
Dès demain, je pourrai choisir de partir pour de nouvelles aventures. Mais j’ai envie de faire une pause.
J’écoute ma petite voix intérieure. Je sens que mon cœur bat au rythme de l’Amour que je porte à mes proches. La richesse est là, tout près de moi.
 
 
Josiane MARTINO
 
 

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Publié le 18 Février 2023

 
Le journal intime de mon aïeule russe m’a invitée à voyager. J’ai eu la chance de visiter des sites merveilleux, riches par leur culture, leur histoire.
Ma vie a été, jusqu’à aujourd’hui, un filon inépuisable de rencontres où j’ai mêlé amour, tendresse, affection, amitié. J’ai conservé, au fond de ma mémoire, le faste d’un passé impérial, lu au fil des pages de ce précieux carnet.
J’ai soigneusement rangé, dans une malle, les souvenirs achetés dans chacun des pays, des albums-photos, des lettres et des recueils de poésie, une de mes passions.
Tous ces trésors qui laisseront une trace, après mon envol vers les étoiles.
Dès demain, je pourrai choisir de partir pour de nouvelles aventures. Mais j’ai envie de faire une pause.
J’écoute ma petite voix intérieure. Je sens que mon cœur bat au rythme de l’Amour que je porte à mes proches. La richesse est là, tout près de moi.
 

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Publié le 18 Février 2023

 

LE TRAIN DE WALLRICH

Perdu dès 1942 après avoir été abandonné lors d'un bombardement sur la ligne de front en Alsace, les Allemands qui devaient me convoyer jusqu'à Berlin furent anéantis. Les combats d'une rare violence persistaient dans cette région. Plusieurs bataillons allemands ou alliés se trouvèrent face à face, avançant ou reculant jusqu'à la retraite de l'armée d’Hitler. Le train, oublié d'abord, disparut comme par enchantement. 1943, des mercenaires bien renseignés volèrent tous les trésors entassés dans les wagons. Après plusieurs jours d'errance nous nous retrouvâmes dans les Alpes-Maritimes, enfouis dans une grotte d'une proche colline. Des travaux de terrassement furent entrepris pour pouvoir nous enfouir, puis la grotte fut murée. Des années plus tard, une bande de jeunes munis d'une corde essayèrent de pénétrer à l'intérieur. Ce devait être des amateurs car ils n'étaient pas équipés pour cette aventure. Après cet échec ils ne revinrent pas. Ils sont tout de même arrivés près du but car on nomma cet endroit : grotte des "grattas pignatas".

NICE

Quittant les grottes, nous avons fait une halte au bistrot du coin pour boire une limonade. Le patron, après nous avoir écouté, nous indiqua d'autres lieux à explorer sans danger. Le dimanche suivant nous partîmes de la place du port pour une ballade jusqu'à l'embouchure du Var. Après une génuflexion et un signe de croix sur les marches de l'église, nous nous dirigeons vers le monument aux morts. Édifice construit dans les années 1924 pour honorer les morts de la guerre 14/18. Édifié en pierres blanches au bas de la colline du Château, toutes les commémorations se font à cet endroit. Face à lui, à droite de la digue, un emplacement réservé pour les bennes qui viennent déverser dans la mer les ordures ménagères de la ville. J'ai assisté une fois, ébahi, à cette manœuvre. Nous empruntons la rue Rauba Capeu, le virage du même nom. Nous longeons les maisons basses du quai des États-Unis car l’accès aux terrasses est fermé. A notre gauche la mer évidemment, les bains de la police, la plage des Ponchettes ou les pêcheurs tractent les pointus sur les galets. L'Opéra Plage face à l'arrière du bâtiment, plus loin Beau Rivage puis l'embouchure du Paillon. A quelques pas, le merveilleux casino de la Jetée construit en 1882, et démoli par les Allemands avant la débâcle. Début de la promenade des Anglais avec le Rhul, grand hôtel, plus loin le Palais de la Méditerranée, suivi par le Négresco, limite de la ville. Quelques petites villas jusqu'à Magnan, des îlots d'habitations comme Carras, Ferber, les collines avec les orangers, citronniers. La route se rétrécit, une rangée de pins parasols est plantée en séparation d'un aéroport avant l’embouchure du Var. Un virage serré à droite, et en bordure du fleuve, un hippodrome.

...
LES VILLAGES
 
Tel un kangourou, je fais un bond des années 1950 à un nouveau siècle. De mes randonnées à vélo me reviennent des sensations que je croyais oubliées. Aujourd'hui je vous amène de Nice nord à Gairaut. Je laisse sur ma droite les deux kilomètres le long du canal. Lorsque les vannes sont ouvertes l'eau s'écoule lentement, prenant son temps, sinuant en couple avec le chemin prisé par des promeneurs ou autres sportifs adeptes de courses à pieds.
Coté nord des arbres d’essences différentes le bordent. Selon la saison, ce sont des pins qui bourgeonnent sans bruit. Les aboiements de chiens troublent un peu ce moment agréable où l'on assiste au lever du soleil sur la Méditerranée. Coté est du canal quelques figuiers hésitent à s'éveiller car les saisons sont chamboulées. Les mûres noires des buissons sèchent avant leur maturité à cause de la sécheresse. Les plaqueminiers le vivent mieux. Si les kakis sont de petits calibres, ils sont délicieux. Les couper en deux et mordre à pleines dents dans cette chair orange est un pur bonheur pour le palais.
Je me suis égaré, je voulais vous amener voir les chutes d’eau de la cascade de Gairaut et l'église avec son cimetière où est enterré l'ancien maire de Nice, Mr Jacques Médecin. Nous y reviendrons par beau temps car aujourd'hui la pluie menace. Je continue ma grimpette sur une route sinueuse qui m'amène à Aspremont, charmant village qui domine la plaine du Var, et carrefour de plusieurs petites routes. La pluie menace mais nous avons le temps d'arriver à Saint-Blaise. Dominant le village, un moulin à huile construit au 18ème siècle, restauré en l'an 2002, pour permettre les visites. Mais mon but est surtout la charmante chapelle à l'entrée du village. Que des bonnes ondes, un havre de paix.
Un temps de recueillement et direction Levens où nous débouchons sur le grand pré. Qu'elle est ma surprise quand je reconnais mon âne Cadichon qui m'avait accompagné il y a quelques années dans certaines péripéties ! Je vous amène en haut du village où une piscine dominante a été construite dans les années 1950 alors qu'elles étaient très rares dans les villas qui commençaient à se bâtir.
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RESSENTIMENT
 
Nice, ville de carnaval ! Mais que reste-t-il du carnaval populaire, grotesque volontairement, créé pour les Niçois du peuple, personnages rustiques. Je ne suis pas contre le progrès, le changement. J'ai assisté au fil des ans à son évolution, les cavalcades ont disparu mais les chars sont devenus des œuvres d'art. Les grands panneaux noirs ont encerclé de plus en plus la place Masséna au pied de laquelle ont poussé des gradins pour touristes fortunés. De fête populaire le carnaval est devenu interdit aux Niçois. Les anciens n'y vont plus. Les plus jeunes s'essaient à resquiller, mais impossible, les forces de l'ordre encerclent tout le parcours du défilé.
Malheureusement, un certain soir de 14 juillet, ils étaient ailleurs. Oui, la ville s’embellit, la promenade du Paillon est une réussite, le changement s'accélère. On démolit des théâtres construits quelques années auparavant. On plante de la verdure le long des trottoirs pour compenser tant soit peu le bétonnage de l'ouest de la ville.
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Ils sont venus à Nice pour voir et entendre le carnaval. Ils ont payé cher pour des places dans les tribunes. La musique envahit la place Masséna bien avant le défilé. Des bruits haut perchés, des sons d'instruments inqualifiables dans ce brouhaha. Évidemment chaque char, chaque groupe a son orchestre. Les oreilles morflent, car peut-on encore nommer musique cet entrelacement de sons d'instruments différents qui ne jouent pas le même morceau. Heureusement il y a les lumières vives, violentes, les couleurs chamarrées des personnages plus que grimées qui circulent en se faufilant entre les chars. Le roi du carnaval est magnifique, habillé richement de vêtements multicolores, animé par une machinerie invisible mais efficace, il salue ses sujets du haut de son trône.
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Relisant mes deux derniers essais sur le carnaval, je m'aperçois que je n'ai pu m’empêcher de critiquer. La critique, mon gros défaut. Sachant que le carnaval va être plébiscité, je me plais à souligner les envers du décor. Si les jeunes de mon époque ont connu l'après-midi des plâtres, l'évolution des grimaces en sourires, la construction des chars et les groupes en œuvres d'art laissent un peu dubitatif. Le but et la finalité de ces festivités est tout autre qu'à l'origine.
Mercredi 15 février je suis allé sur la place Masséna pour admirer les deux chars du roi et de la reine. Bravo aux carnavaliers. Je suis reparti par le boulevard Jean Jaurès. A nouveau ces panneaux noirs que j'exècre. Même pas quelques miettes pour le peuple. Les Niçois qui le peuvent se sont exilés vers les stations de skis qui en ont fait leurs choux gras.
 
Louis NARDI
 

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Rédigé par Louis

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Publié le 18 Février 2023

 
Il était une fois, aux temps lointains que les moins de dix mille ans ne peuvent pas connaître, Rahan, le fils des âges farouches, qui rentre bredouille de la chasse. Le froid, la neige, la glace ont tout figé dans la région. Le gibier a disparu, la végétation est moribonde, la tribu affamée. Alors le sorcier met son masque magique à la grimace terrifiante, coiffe sa tête de plumes et de rameaux de l’arbre sacré, enfile son habit de peau de bête sauvage et convoque tout le monde pour invoquer les esprits et chasser le froid et la mort. Ils franchissent le rocher venteux qui vole quelques plumes et les rares feuilles au chapeau du sorcier, descendent le long de la baie jusqu’à l’embouchure du fleuve en tapant sur des bâtons pour faire peur et éloigner les forces maléfiques.
 
Cela dut fonctionner car neuf mille neuf cent soixante-deux ans plus tard, la tribu a survécu, prospéré et le camp, devenu village d’une province romaine, s’appelle désormais Nicaea. La danse magique du sorcier préhistorique, ayant fait ses preuves, s’est transformée en fête en l’honneur d’autres dieux, tout en restant basée sur la vieille crainte originelle.
Gracchus Garovirus, gouverneur romain de Condate, suite à une mission ratée contre deux irréductibles et célèbres Gaulois, vient passer les Saturnales, dans le bourg et le relate dans ses mémoires :
[… les esclaves, coiffés du pileus, emblème de la liberté, s’amusent, disent et font ce qui leur plaît; ils changent de vêtements avec leurs maîtres. Tout est plaisir et joie. Les enfants courent les rues en criant : Io saturnalia. A la nuit, la fête se poursuit à la lueur des flambeaux et partout de somptueux repas où ce sont les maîtres qui servent les esclaves…]
La magie de la fête continue à vaincre l’hiver, le froid, le faim, la mort et permet maintenant de se libérer de la servitude, exutoire salutaire, pendant quelques jours.
 
Quelques mille six cent ans plus tard, Catherine Ségurane danse au Carnaval de Nice, réjouissance désormais profane. Il y a bien longtemps qu’un autre dieu, unique celui-ci, a abattu les idoles romaines. L’Église a décrété le jeune pascal, carnem levare (supprimer la viande), mots desquels dérive le nom de Carnaval. L’organisation et la réglementation de ces festivités sont confiées aux « abbés des fous » qui organisent quatre bals dans la cité selon les classes sociales : nobles, marchands, artisans et ouvriers. Catherine va de bal en bal, rit en traversant les ruelles de la cité, essaye de reconnaître quelques hommes sous leurs masques. Toutes les fenêtres des maisons sont éclairées de lumignons, des feux de joie s’embrasent sur les places et des banquets régalent tout le monde. Carnaval exutoire, liberté, joie chassent les ténèbres et l’hiver.
 
Aujourd’hui, samedi 18 février 2023, Betty Boop danse sur un char. Le Carnaval, devenu spectacle, muré derrière des palissades, a perdu son côté festif et populaire et son sens premier. Pourtant, les vieilles peurs reviennent avec le changement climatique, les menaces de guerre, mais Carnaval ne le sait pas encore. Betty Boop, dans son joli costume, rit, lance des confettis et des baisers à la foule bien rangée sur les gradins.
Derrière les palissades, mon vieux pote Louis fulmine :
« Nice, ville de carnaval ! Mais que reste-t-il du carnaval populaire, grotesque volontairement, créé pour les Niçois du peuple, personnages rustiques. Je ne suis pas contre le progrès, le changement. J'ai assisté au fil des ans à son évolution, les cavalcades ont disparu mais les chars sont devenus des œuvres d'art. Les grands panneaux noirs ont encerclé de plus en plus la place Masséna au pied de laquelle ont poussé des gradins pour touristes fortunés. De fête populaire le carnaval est devenu interdit aux Niçois. Les anciens n'y vont plus. Les plus jeunes s'essaient à resquiller, mais impossible, les forces de l'ordre encerclent tout le parcours du défilé. »
 
Que d’amertume chez mon ami ! Allez, vene Louis, anen faire virar lo paillassou e petar lo petadou !*
 
Mado
*Allez, viens Louis, on va faire tourner le paillassou et péter le pétadou !
 
_______________________
 
 
 
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Carnaval

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Publié le 18 Février 2023

 
INDESTRUCTIBLE
 
« Élégant, gigantesque, robuste, indestructible, Rome a-t-il construit une œuvre pareille ? »
C'est ce qu'a déclaré Cléopâtre lorsqu'elle m'a présenté à César. C'est la seule fois où j'ai cru apercevoir un semblant de sourire sur son visage. Je m'en rappelle encore. Je suis le phare d'Alexandrie construit en 300 avant JC. Voilà seize siècles que j'existe.
Je ne suis pas encore une des merveilles du monde, mais tout le monde m'admire.
Il faut dire que les dieux se sont penchées sur mon berceau. Le plus grand mathématicien jusqu'à aujourd'hui, Euclide, a mis en application son postulat de géométrie tout en guidant l'architecte dans ma construction. Équilibre, inébranlable, proportions sans failles pour les trois étages...
Bon ! J'arrête il vaut peut-être mieux vous raconter mon histoire !
Le soleil se lève dans la douceur de l'orient lumineux. Les pierres s'animent...
Les meilleures pierres de granit d’Égypte, les clavetages en plomb fondu les plus judicieux pour assembler ce mastodonte.
Un premier étage carré, pyramidal de soixante-dix mètres de hauteur.
Une rampe intérieure accessible aux hommes et aux bêtes pour approvisionner en papyrus, herbes sèches, huile de combustion le deuxième étage octogonal de trente-quatre mètres où tout est transporté à dos d'hommes vers le troisième étage cylindrique. Et là brûle le feu permanent, de jour comme de nuit, visible cinquante lieues à la ronde.
Cent trente cinq mètres de hauteur, vous vous rendez compte du jamais vu !*
Il faut dire que la côte ici est plutôt plate, rectiligne, parfois même elle se confond avec un mirage, mais les récifs tranchants, immergés sont bien là pour rappeler qu'il ne faut pas la longer mais bien s'en éloigner.
Tous les capitaines de navires savent depuis des siècles qu'il faut rester en mer jusqu'à ce qu'ils m'aperçoivent. Alors il faut naviguer face à mon repère, manœuvrer à quatre-vingt dix degrés et se diriger vers ma lueur salvatrice.
Combien de cris de joie ai-je entendus lorsqu'ils franchissent la passe de l’îlot de Pharos où l'on m'a construit et apportent toutes sortes d'offrandes à la statue gigantesque de Ptolémée pour le remercier de sa bienveillance.
Finis les dangers, les angoisses. Je suis là sous la protection de Zeus pour apporter espoir et salut aux navigateurs.
Je suis une légende vivante. Les tempêtes de Méditerranée, ciel noir, coups de tonnerre, éclairs, déferlantes, Poséidon sait bien qu'il y aura toujours LE phare d'Alexandrie pour guider ces malheureux à bon port !
Encore une journée passée avec le bonheur d'entendre les clameurs de l'équipage de ce « nave onerariae » chargée de marchandises passer le goulet de Pharos.
Le soleil se couche dans le rougeoiement de quelques nuages épars. Les vaguelettes s'alanguissent le long du quai nord. Le vent de la mer arrive avec son murmure caractéristique. La nuit s'installe, calme. Un air d'éternité...
Un grondement sourd venu d'on ne sait d'où s'installe, s'amplifie. Les vaguelettes s'agitent… frétillent... Sur le quai nord des fissures apparaissent… Quelques clavettes en plomb fondu s'échappent… Ptolémée vacille. Nous sommes en 1303...
* Il faudra attendre des siècles avant qu'un gratte ciel de New-York le surpasse avec le « Singer Building » et ses 187 mètres. Construit en 1908 et démoli en 1968 !
VOL DE COLOMBES
 
Je relis le texte sur le phare d'Alexandrie, merveille du monde qui n'existe plus, et je me dis que des merveilles du monde qui existent il y en a encore.
L’Italie toute entière ressemble à un musée à ciel ouvert, c’est bien connu.
Firenze, Cremona, Gubbio, Venezia, Roma et son Colisée...
Je potasse l'Italie, la vraie, celle de l’empire, celle de la ville éternelle, celle des ruines, des colonnes tronquées, des arcs de triomphe. Celle des hommes aussi mais figés dans le marbre, prenant des postures autoritaires, comme celle des femmes vêtues de draperies sensuelles pour l’éternité.
C'est décidé nous irons à Rome.
Nous y arrivons en traversant une série de vallons et collines. Le soleil est déjà haut pour cette heure matinale. L'air est doux. La lumière intense. Brouhaha anarchique d'une grande ville du Sud. Tri-porteurs pétaradants zigzaguant d'un bord de la route vers l'autre. Les marques sur la chaussée étant le dernier souci de tout le monde !
De grandes artères et soudain il apparaît impressionnant, majestueux gigantesque... colossal.
J'imagine très bien quelle a dû être la sensation des Romains à l'époque de sa construction. Le Colisée est face à nous. Prouesse d'architecture. Génie des architectes romains. Les arcades encore parfaites, malgré les dégradations du temps, se superposent sur quatre étages, imposantes, majestueuses Elles abritent toujours couloirs, escaliers, gradins. Les sous-sols rivalisent d'ingénuité avec cages et monte-charge actionnés par cordes et poulies qui amenaient directement dans l'arène centrale les animaux sauvages face au Secutor, Gladiateur avec glaive, casque, bouclier long et jambières ou Rétiaire avec filet, trident, casque et poignard, quand ils ne s'opposaient pas l'un face à l'autre. Un pouce vers le haut ou vers le bas et une vie était sauvée ou pas face à des milliers de spectateurs. Du sang. Beaucoup de sang. C'est ce qui plaisait à l'époque. On peut critiquer, bien sûr, ces mœurs heureusement disparues. N'oublions pas aussi ces premiers chrétiens suppliciés mais dont l’extrême dénuement a été reconnu plus tard.
Mais les blocs de travertin ayant servis à la construction de cet ensemble reflètent, encore, la splendeur de la Rome antique et on ne peut qu'en être admiratif.
Le rayonnement du Colisée a dépassé les frontières de la « mare nostrum ». Le cinéma a fait le reste. Il est maintenant connu dans le monde entier.
Fellini Roma, Vacances Romaines et tant d'autres. Pour ma part je préférerais la fontaine de Trevi de La Dolce Vita mais la vedette qui s'impose, c'est l’œuvre millénaire...
Tout près, les cloches de l'église Santa Maria di Loretto s'égrennent, diffusant comme un parfum de tranquillité après tant d'agitation.
Là-haut, tout là-haut sur ces arcades qui ont traversé 2000 ans, un vol de colombes se pose à la recherche d'une goutte d'eau.
La voilà la merveille que je cherche.
L'AVENTURE
 
Un coup de fil de Marc m'avait surpris.
-Vous êtes toujours en vacances en Italie ?
-Oui, oui, nous sommes à Rome et on n'arrêterait pas il y a tant de choses à voir !
-A Rome ? Nous arrivons demain à Ancône avec « L'aventure ». On vous attend. On rejoindrait Venise par l'Adriatique, et on visiterait la Sérénissime en canoë, ça vous tente ?
Je me suis laissé séduire par ce voyage hors du commun, proposé avec tant de conviction par mon ami Marc.
-« il faut toujours viser la lune car en cas d'échec on atteint les étoiles »
Toi alors avec tes phrases... Tu la sors d'où celle-là ?
-Peu importe, alors, on vous attend ?
Nous venons d’arriver à Venise avec « L’Aventure », voilier de onze mètres, piloté par Marc et amarré au petit port de l’île San Giorgio Maggiore, face à San Marco. Deux canoës à fond plat et l’annexe à moteur du voilier sont mis à l'eau et vont assurer l’intendance du périple.
En face, la place Saint Marc avec encore quelques lumières et ses gondoles amarrées qui se balancent mollement. Derrière, la Chiesa delle Zitelle et son jardin chargé de fleurs et de pergolas croulantes sous les vignes. A gauche le Grand canal et sa perspective jusqu’au « Ponte de l’Accademia ». A droite la lagune avec l’échappée vers la « Punta-Sabbioni » et le Lido. Les oiseaux se réveillent… Leurs chants se superposent… C’est le cœur de l’aube. Nous débutons notre odyssée !
Le voyage vers Dorsoduro et la « Dogana-della-Salute » est plutôt difficile. La traversée du canal San Marco très dangereuse car très fréquentée. Vaporetti, motoscafi, motonave, Riva-taxi circulent dans tous les sens, agitent l'eau du canal, ronflent, éclaboussent, nous bousculent. Les pilotes Vénitiens ont le sens de l’esquive dans ce qui semble être une anarchie de navigation. Des bacs à deux pontons relevés, du type transport sur le Mississippi, véhiculent voitures et camions du port de Venise vers le Lido avec force coups de Klaxons. Cette apparition me rappelle le film Show Boat de la MGM en 1951.
Décidément, ici tout retient le souffle !
Les deux canoës sont à la remorque de l’annexe à moteur de « L’Aventure » et suivent la riva degli-Schiavoni. Passent face au Palazzo Danieli, fameux hôtel cinq étoiles aux sols en marqueterie de marbre, aux salons avec tapisseries murales et lustres en cristal. Le Harry’s bar près des Giardini Reali, rendu immortel par Ernest Hemingway (Mais quel bar cet écrivain n’a-t-il pas fréquenté ?). Le Palazzo Ducale apparaît avec ses colonnes en marbre sur deux niveaux, lumineuses, imposantes. Puis, est atteint le « passage protégé » recherché où traversent ces longues gondoles avec passagers debout. Nous l'empruntons prudemment derrière les Traghetti. Le grand canal est remonté jusqu’au ponte dell’Accademia. Musique par-ci, brouhaha par là, rires, craquement des marches en bois du pont, nous ne savons plus vers où regarder. Ici la densité de palais et de musées est impressionnante. Nous sommes surveillés par Véronèse, Bellini, Tiepolo, Tintoretto, Ernst, Calder.
Paola qui connaît le grand canal comme sa poche décrit chaque palais rencontré : Palazzo Gritti, transformé en luxueux hôtel avec ses parquets en chêne clair et acajou, ses chambres aux moquettes épaisses. Rio dell’albero, canal d’accès à la Fenice pour élégantes et élégants (arriver à la Fenice, le jour d’un concert, par la façade sur le Rio dell’albero est ici un must !) Palazzo Barbaro qui abrita Monet et sa bibliothèque en ronce de noyer éclairée par des fanaux de trirèmes vénitiennes du dix-huitième siècle. Un peu plus haut, l’ambassade d’Allemagne où ont été tournés les différents épisodes de la série TV « Commissaire Brunetti ». Je regarde défiler les fenêtres de tous ces palais. Je rêve lorsqu’un grand lustre apparaît au travers d'une fenêtre à serliennes dans l’ombre un salon élégant. On ne perçoit aucun son, mais mon imagination entend les conversations, la musique, les verres de cristal qui tintent, l’explosion des bouchons de champagne…
Passé le ponte dell’Accademia, le rio San Barnaba conduit au petit marché du même nom où accostent des bateaux à fond plat croulant sous des monticules de fruits et légumes. Station obligatoire, immersion dans un monde de cris, de vacarmes, d'interpellations amusées, de parfums de fleurs, de fumet de cafés, d’épices. Régal des yeux face aux contrastes de couleurs des étals de poissons. Harangue des vendeurs de cœurs d’artichauts (carciofo), cette denrée si prisée et si fragile. On apprendra de la vendeuse, très cultivée, que Federico Fellini qui détestait Casanova, lui fit dire que son cœur d’artichaut était en réalité un cœur de castrat (un cuore di castraura). Pas fait pour les voyageurs pressés. Personne ne se bouscule, en permanence des scusi, scusi avec le sourire.
On s'éloigne un peu à regret. Le rio de San-Trovaso conduit au dernier chantier naval artisanal de conception et de réparation des gondoles.
Une visite des ateliers avec Stefano, le responsable du site, nous révèle la particularité des gondoles plus longues d’un côté que de l’autre. Cette dissymétrie, nous explique-t-il, est équilibrée par le poids du gondolier. Paola et Vincent s’intéressent particulièrement à cette pièce qui supporte et guide la rame du gondolier (la forcola) et qui leur épargnerait tant d’efforts. Je caresse ce bois lisse, doux, arrondi à souhaits, sensuel. Stefano nous conseille de partager son repas à une trattoria (un bacaro) du quartier autour d’un risotto « come fatto a casa » et d’une (voir plusieurs) bouteilles de Soave, ce vin sur treille de Vénétie à l'odeur délicate et au goût si harmonieux (s'en méfier). C’est ici que nous apprendrons l’histoire curieuse de la Marquise Farsetti très appréciée pour sa générosité par les habitants du quartier. Nièce du patriarche Farsetti, richissime négociant à l’aube du dix-neuvième siècle, cette marquise devait être l’originale de la famille. Ses manières « Poco curante » de l’époque l’avaient conduite à créer « una mensa dei poveri » avec l’aide du sacristain de la paroisse. Très pieuse, chaque fois qu’elle passait devant une église, elle se signait cinq fois. Au front, pour les pensées condamnables, sur la bouche pour les paroles déplacées, sur le cœur pour les sentiments inavouables, à l’ongle du pouce pour les gestes coupables puis un signe de croix grand comme un campanile sur tout le buste.
Voilà qu’elle sembla mourir d’un infarctus à son domicile (en fait son cœur s’était arrêté brusquement). Le sacristain qui lui lisait la bible pensa que sa dernière heure était arrivé et essaya d’en profiter pour lui dérober une très belle bague à son doigt… Impensable ! La Marquise se réveilla tout aussi brusquement. Le sacristain se mit à crier et à se signer. Elle, pensa que ce « miracle » était dû aux prières de son protégé, aussi fut -il largement récompensé.. à vie… Nous en rions tous copieusement …
Le départ fut plutôt laborieux… Le soave peut être ?
Une autre merveille ?
...
DU SOUFFLE AU PATRIMOINE
Quel voyage !
Notre coucou descend à la vitesse grand V vers l'aéroport de Lukla au Népal. Une heure entre Katmandou et Lukla nous évite 12 heures de marche et nous propulse à 2400 mètres d'altitude.
Les pneus crissent sur l'asphalte et déjà les rétro-moteurs s'enclenchent avec une série de coups de freins qui nous chahutent pas mal. Ouf ! Enfin stoppés. La piste de 500 mètres inclinée à 12 % a été entièrement absorbée.
Notre guide nous attend avec mules et matériel pour rejoindre le village de Solukumbu dans la vallée du Sagarmatha à plus de 5000 mètres d'altitude.
 
La fête de l'été dans la vallée du Sagarmatha, au pied de l'Everest est classée au patrimoine mondial de l'immatériel pour ses rituels nous avaient dit nos amis et on avait eu la faiblesse d'accepter sans se douter de ce qu'il nous attendait.
La marche, je devrai dire l'ascension, commence et déjà le premier pont suspendu d'une largeur de deux mètres, avec cordages et platelage en aluminium, qui se balance au dessus de gorges impressionnantes. Un Sherpa hors d'âge veille sur son entretien toute la journée et il ne faut pas oublier de laisser une participation. Espérons que les Dieux seront de notre côté. On s'engage les yeux à moitié fermés et lorsqu'on les ouvre c'est pour découvrir un convoi de yacks chargés en sens inverse ? Ah non ! C'était pas prévu au programme ça ! On se plaque contre les filets faisant office de garde corps, on se croise et… on rejoint la terre ferme.
Tout ça va durer six jours dans des paysages somptueux. Partout des drapeaux constitués de lanières rouge, blanc, bleu, jaune, vert qui flottent au vent omniprésent. Un ciel d'un bleu azuréen. Un vent qui, ici, est tout un symbole et représente le souffle des anciens.
Le chemin d'accès à la vallée de Sagarmatha également classé premier itinéraire culturel du Népal et patrimoine de l’humanité, longe rivières tumultueuses, bois épars, vallées profondément encaissées. Nous apercevons de très nombreux trekkers en groupe ou isolés, cheminant avec sacs à dos, chaussures de rechange suspendus au sac, pèlerine imperméable, chapeau vissé sur la tête et l'inévitable guide avec son yack.
Étapes de 10 heures par jour nous permettant de nous habituer peu à peu à l'altitude par larges chemins ou sentiers étroits et rocailleux. Ici deux murets de pierres sèches protègent parcimonieusement du vent et toujours en ligne de mire les montagnes de cristal.
Traverser ces étendues sous la domination au loin des plus de 8000 mètres a quelque-chose d'irréel. Arriver à un col, trempés de sueur, mesurer songeur l’effort qu’il faudra encore accomplir pour terminer la journée. Bizarrement la fatigue disparaît face à tant de beauté.
Et puis... Le village est atteint.
L'accueil des étrangers chaleureux. Nous nous installons à notre maison du thé.
Le soleil se couche. Les plus de 8000 mètres au loin flamboient du pied au sommet, comme illuminés de l’intérieur, tandis que la vallée se teinte de violet, puis les couleurs s’effacent. Les montagnes s’éteignent.
Le ciel bleu devient rose. La voûte noire s’impose comme chaque nuit avant que les étoiles ne viennent s’installer et éclairer l'Annapurna, le Sagarmatha, l'Everest.
Nous sommes réveillés le lendemain par des danses avec groupes de femmes en costumes traditionnels rouges et noirs, sous une pluie de pétales de fleurs. Les rouleaux de drapeaux de couleurs décorent maisons, temples, murets, flottent au vent. Toujours les cinq couleurs. Il y en a pour tout le monde : le ciel, l'air, le feu, la terre, l'eau. Personne n'est oublié. Tout le monde est remercié. Les cylindres de prières sont entraînés de droite vers la gauche, par une foule recueillie et diffusent à l'attention des Dieux des paroles bienveillantes. Nous suivons le mouvement. Voilà qu'un son puissant nous surprend. Les dung-chen, ces longues trompes de plus de trois mètres avec extrémités recourbés ne peuvent s'adresser qu'à l'au-delà. Les danses sont rythmées par ces sonorités dominatrices.
La fête continue, elle durera plusieurs jours. Je comprends que le vent qui agite tous ces drapeaux, les tenues des danseuses, le souffle de ces instruments sous le regard des géants de notre terre, se soient transformé en patrimoine mondial.
Nous rejoignons notre maison du thé...
 
...
BRAZIL... BRAZILEO
 
-Mamma, je suis en retard. Aide moi à m'habiller !
-Tu devrais dire te déshabiller, Maria !
-Mamma, s'il te plaît ; Beija-flor m'attends !
 
Beija-flor c'est une des plus grandes écoles de samba de Rio, et on connaît le succès de ces écoles au carnaval de Rio. La préparation des spectacles, c'est une année de travail pour la recherche de nouveaux rythmes, de nouvelles sonorités, de nouveaux costumes.
Fernanda est descendue de sa favela entraînée par sa fille Maria. Machinalement elle pose le diadème piqué de fleurs d’Amazonie, assemble le bustier avec ses ailes d'animaux fantasmagoriques au dos et les balconnets de face qui sculptent le corps de Maria. Elle doit en convenir, la petite est douée pour la danse sous toutes les musiques.
L'orchestre débute. Tous les rythmes sont fouillés, revisités. Très vite l'envoûtement s'installe comme un parfum suave, doux qui pénètre au plus profond de l'âme.
Bossanova, Frevo, Maracatu, Forro Nordestinien et surtout l'harmonie phare : la Samba.
Un rythme très puissant s'impose. Une musique lumineuse s'installe. Aussitôt, le soleil entre à gros bouillons par les fenêtres. Pourtant à l'extérieur de la Quadra de ce quartier éloigné des lumières de Copacabana, quelques lampadaires diffusent un éclairage blafard dans la nuit Brésilienne.
La flûte coule comme une chimère dans cette forêt de fureur. L'accordéon syncopé s'envole, s'efface, s’effeuille, s'égaille. Les cuivres balancent, décollent, s’effacent, s'évanouissent comme une vague capricieuse. Les percutions. Ah ! Les percussions qui nous glissent des fourmis dans les jambes, balancent, cadencent, scandent, installent l'harmonie générale, envoûtent le corps des danseurs. Rythmes d'un autre âge. Force qui vient du passé. Triomphe de tous les obstacles : la Vie quoi !
Le corps de Maria suit, précède, intègre toutes ces influences. Elle est comme possédée. Ses hanches, ses bras, ses jambes, son torse, ses mains subliment la musique, ensorcellent les spectateurs, enivrent les ultimes réticents.
La chorégraphe du groupe lève un bras. Immédiatement la magie se tait. Le silence s'installe.
-Maria je pense que tu peux rejoindre la Sambista da Comissäo de Frente.
La Sambista da Comissäo de Frente c'est le fin du fin. C'est le groupe de danseurs qui précède le char de l'école et qui effectue, sur le thème choisi, des danses en habits de lumière. Mais il faudra répéter encore et encore, s'améliorer sans cesse si l'on veut rester en tête.
Maria a les yeux dans les étoiles.
Allez ! On reprend !
Le grand jour, je devrais dire la grande nuit arrive. Les paillettes étincellent et le corps des danseurs est plus en valeur sous les projecteurs. La tradition veut que les meilleurs passent en dernier. Sur la plage d'Ipanema, la foule est là, immense, chaloupée, déjà conquise. Indifférente, peut-être, à cette lune qui illumine la baie de Rio sous le sourire bienveillant du Corcovado.
Les Cariocas se déchaînent. Les percussions charment, hypnotisent, ensorcellent, possèdent le public. Le charme s'installe.
Le char de l'école Beija-Flor apparaît précédée de la Sambista da Comissäo de Frente. Fernanda dans les gradins ne voit que Maria. Les danseurs se démènent.
Le roulement des percussions en impose, le parfum des instruments à vent se glisse furtif, diffuse son arôme léger, aérien, englobe les jambes qui se retrouvent plus légères, les hanches qui ondulent, les mains ouvertes qui diffusent le don de ce succès. La féerie c'est ici.
La foule hurle son bonheur d'être là, vibre à chaque figure des danseurs. Maria passe devant sa mère et ne la reconnaît pas.
Fernanda se penche vers sa voisine,
-C'est Maria, ma fille, vous savez ?
Brazil… Brazileo… Je te chanterai dans mes vers,
                               Je suivrai cette fille en habits de lumière…
 
Ah ! Eternel Roberto Gil...
...
J’ÉTEINS LA LUMIÈRE
 
Je regarde par la fenêtre le soleil décliner sur la ville. La promenade s'étire. La façade du Palais de la Méditerranée est la dernière éclairée.
Mes mains entourent la tasse brûlante. Un couple de pigeons insouciants plane, ailes déployées vers cet alignement de pins là bas au loin.
Le pointu du dernier pêcheur Niçois rentre au port. Le phare de la jetée s'allume.
La lune se paye un bain de nuit. Par la fenêtre entr'ouverte les clameurs du carnaval arrivent jusqu'ici. J'éteins la lumière… et savoure mon café chaleureux...
Et s'il était ici le trésor que je cherchais aux quatre coins du monde ?
 
 
Gérald IOTTI
 
 

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Rédigé par Gérald

Publié dans #Trésors du monde

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Publié le 18 Février 2023

 
Je regarde par la fenêtre le soleil décliner sur la ville. La promenade s'étire. La façade du Palais de la Méditerranée est la dernière éclairée.
Mes mains entourent la tasse brûlante. Un couple de pigeons insouciants plane, ailes déployées vers cet alignement de pins là bas au loin.
Le pointu du dernier pêcheur Niçois rentre au port. Le phare de la jetée s'allume.
La lune se paye un bain de nuit. Par la fenêtre entr'ouverte les clameurs du carnaval arrivent jusqu'ici. J'éteins la lumière… et savoure mon café chaleureux...
Et s'il était ici le trésor que je cherchais aux quatre coins du monde ?
 

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Rédigé par Gérald

Publié dans #Trésors du monde

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Publié le 17 Février 2023

LE TRÉSOR DE L’AWA MARU
 
Je suis un paquebot japonais gigantesque pour l'époque. Je m'appelle AWA MARU, né en 1941. Je suis la fierté de mon entourage. Je possède une cale très importante et trois étages de cabines, les passagers fortunés profitent des salons spacieux et de fumoirs élégants, meublés de tapisserie japonaises.
Ma mission, je voulais l'accomplir avec courage. Mais d'autres personnes en ont décidé autrement.
C'était la guerre. J'ai été réquisitionné pour la marine impériale japonaise. J'ai servi pour le secours de la Croix Rouge et transporté des vivres aux prisonniers détenus par les Japonais. J'ai fait escale à Singapour pour remplir mes silos d'énormes quantités de riz et autres denrées de contrebande. Fier de mon travail, j'ai pris le large le 28 mars 1945, lorsque le 1er avril, venue des profondeurs de l'océan, une torpille d'un sous-marin américain, m'a pris pour un destroyer et m'a éventré. Ma vie, alors, a été abrégée. J'ai mis toute ma volonté pour essayer de survivre et de ne pas disparaître au fond des abysses.
Des rumeurs sans fondement ont précipité ma chute. Il paraît que je transportais dans mes cales, des pierres précieuses, diamants, or et plus encore.
Mon voyage correspondait aussi à la date de la dernière trace des restes de fossiles de « L'homme de Pékin » à Singapour qui, semble-t-il, était d'une valeur inestimable.
Tout ceci a précipité ma disparition et réglé mon avenir dans les abîmes de l'océan.
Moi, je n'étais simplement qu'un « paquebot-hôpital » sous la protection de la Croix Rouge.
Aujourd'hui, je vaque dans l'univers marin, je voyage dans mes rêves ; autour de moi, quelques espaces ressemblent étrangement aux jardins japonais. De minuscules parcelles d'herbe verte sont semblables aux champs de luzerne où l'on trouve sur terre, parfois, des trèfles à quatre feuilles.
Mes amis sont silencieux, ils viennent se protéger des intrus, dans les méandres de mes milles cachettes.
On ne sait pas grand-chose de moi, je suis une énigme, plusieurs personnes ont tenté de me dépouiller de mes atouts, mais je suis plus malin qu'eux, ils ont perdu la face semble-t-il ? Rien n'a été retrouvé jusqu'alors. Ils se peut aussi, qu'au départ de cette cargaison, la richesse était déjà en lieu sûr. Qui sait ? La société japonaise qui m'a conçu a été très perspicace.
Le mystère reste entier !! Seuls, les miens doivent connaître ce secret.
Dans l'avenir, on écrira peut-être un nouveau chapitre.
GIZEH
Ma Chère Amie,
Je viens d'arriver à destination de mon voyage en Égypte La chaleur est déjà accablante de bon matin. Aussi, je prends la plume pour me reposer un peu, avant d'entreprendre les visites exceptionnelles de ce pays. Je laisse ici mon courrier et, ce soir, je te décrirai toutes les merveilleuses choses que j'aurai vues et arpentées.
Il est 21 heures, après une bonne douche et un bon repas, je reprends mon récit.
Ce matin, un véhicule nous attendait pour nous conduire au complexe pyramidal de Gizeh, situé sur le plateau. Le site est placé sur la rive ouest du Nil à quelques kilomètres du Caire.
Cet édifice nivelé par l'homme, il y a 4500 ans a une forme carrée. Je ne sais pas si tu peux t'imaginer au pied de ce mastodonte. Je me sens un peu comme une fourmi sous une chaleur étouffante, perdue dans un désert de couleur ocre. Lorsque je le regarde, je suis un peu rêveuse..
Comment des hommes, à cette époque, ont pu construire un ouvrage aussi gigantesque...
Le canal reliant le Nil sépare la zone désertique, où je n'aimerais pas me rendre, on n'y voit rien que des montagnes de sable rouge et jaune.
Le chauffeur ce matin, nous a demandé de nous chausser avec des souliers fermés, pour éviter d'attraper, des bactéries semble-t-il assez dangereuses.
Je prends pas mal de photos qui me laisseront quelques merveilleux souvenirs inoubliables, que je te montrerai, car par courrier, je ne peux te décrire les trois plus grandes célèbres pyramides d’Égypte, comme je les vois de mes yeux, celles de Khéops, Khéphren, et Mykérinos. Elles sont toutes faites de calcaire blanc, de granit gris, du basalte ocre, et de mortier.
Lorsque le soleil se couche, c'est une splendeur indescriptible. Les larmes te montent aux yeux devant tant de beauté. La pyramide de Khéops est le tombeau présumé du pharaon de la IVe dynastie.
A l'hôtel, je suis très bien installée, avec tout le confort, même plus. Les employés sont aux petits soins pour moi. Le personnel me demande à chaque instant, si je n'ai besoin de rien. J'ai l'impression par moment d'être une Cléopâtre, avec des jeunes filles à mes pieds.
Entre les couleurs extérieures et intérieures, ce pays te laisse un goût de royaume de lumière et de trésors.
Les jours ont défilé si vite, bientôt le retour, avec une certaine mélancolie, où l'on se verra pour que je te raconte plusieurs petites anecdotes amusantes dans ce pays des milles et une nuit.
                      A bientôt, ma chère amie
Arlette
...
LA PLUIE
 
La pluie l'essentiel de notre vie.
Un trésor, une merveille du monde. Elle est l'équilibre de notre planète bleue. La pluie nourrit, creuse, parcourt des kilomètres pour alimenter nos réserves souterraines.
Quelle joie de la voir tomber du ciel, puis serpenter dans les rivières, claire et transparente, sortir d'une source bienfaisante et abreuver hommes et bêtes.
C'est un immense plaisir de fouler dans la forêt, le tapis humide de feuilles mortes où l'odeur boisée, après l'orage, nous monte dans les narines. La pluie purifie l'air et rend l'atmosphère cristalline. Les gouttelettes d'eau restent suspendues au bord des feuilles brillantes, sous un timide rayon de soleil. Un petit rossignol s'ébroue, joyeux, accroché à une légère branche. Une promenade en forêt par temps pluvieux est un ravissement pour les enfants, une liberté immense de pouvoir sautiller dans une flaque et éclabousser l'entourage dans un éclat de rire. Au loin, on entend le grondement sourd de la cascade qui fait écho sur la montagne d'en face.
Quelle grande joie de cueillir les argousiers bien mûrs, les fraises des bois gorgées de jus sucré et parfumé. Même les escargots sont heureux de sentir la fraîcheur ; on les voit sortir de leur cachette avec leur carapace sur le dos, gambader parmi les herbes détrempées, à l'assaut de plantes vertes et tendres, afin de faire un bon festin.
Enfin, après la pluie le soleil semble vouloir montrer timidement le bout son nez. C'est là que la nature, sortie de sa torpeur de sécheresse, nous montre tous ses atouts. Le feuillage a pris sa douche et se pare de belles couleurs vert tendre, parfois un peu cendré. Les fruits, sous leur couleur rouge vif et jaune citron pendent sur les branches avec une nouvelle tenue. Les troncs rugueux des chênes exhibent leur écorces lumineuses.
La nature est là vivante, elle nous appelle, on respire, on ouvre les poumons. Un sentiment de béatitude nous envahit.
La pluie a du charme si on sait l'apprécier.
Tout là-haut, il fait beau ! Mais le ciel se met à pleurer pour nous dire la grande tristesse de ne plus
pouvoir, si souvent, inonder régulièrement notre vie de ce liquide transparent comme le verre.
C'est pour cela qu'aujourd'hui, il ne faut plus se permettre de jouer avec lui. Cet élément, si complet en minéraux, attend de nous autant de bienfaits qu'elle nous en a donnés autrefois.
...
 
VACANCES AU PAYS BASQUE
 
Cette année, j’ai décidé de partir quelques jours en vacances dans le sud-ouest de la France.
Après documentation de rigueur, me voilà partie.
Les fêtes de Bayonne sont crées en 1932 sur le mode de l’artisanat traditionnel, ce qui en fait la fierté du pays. Des festivités populaires sont organisées à la fin du mois de juillet, début août, pendant cinq jours et cinq nuits. Avec le temps cette fête deviendra, paraît-t-il, la troisième cérémonie traditionnelle du monde !
Je reste un brin surprise et curieuse. Le ciel est si beau, je choisis de profiter.
 
Sitôt arrivée, je décide de flairer un peu l’atmosphère de la ville. Je vais prendre un bon petit déjeuner dans un petit café familial. Là, le garçon très joyeux, volubile, arbore un habit blanc, avec ceinture, foulard et béret rouge ; il est très beau. Étonnée, je lui demande pourquoi cet accoutrement, il me répond, avec un accent prononcé :
– Hé !! C’est l’habit porté en l’honneur du sang versé par San Firmin, égorgé dans la ville.
Perplexe, je ne crois pas trop à son histoire.
 
Je reprends ma promenade et parcours les ruelles médiévales. Je rencontre une dame âgée qui égrène son chapelet, assise sur une chaise, devant la porte de son commerce. Le fils s’affaire devant un grand poêle où, dans une casserole énorme, mijote un plat dont je renifle les odeurs de poivrons, tomates, piments et bien d’autres ingrédients. Là, la mamie me dit :
– C’est le poulet à la basquaise, sentez, sentez, plus tard vous dégusterez.
Je lui dis :
– Bientôt…
 
Je poursuis ma visite dans les dédales de petits passages très étroits pour aboutir dans une plus grande rue commerçante ; là, un restaurateur, paré de l’habit traditionnel avec un béret rouge de travers, les joues aussi écarlates que son foulard, suant à grosses gouttes, malaxe des ingrédients avec vigueur. Plus loin, le charcutier tout aussi élégant, mais plus serein, découpe des petites tranches de jambon noir de Bayonne. Après dégustation, avec l’accent patois, il me dit :
– Ma petite dame, dans le monde vous ne trouverez pas de meilleur, nos cochons noir c’est quelque chose !!
 
Non loin, une table très longue, montée sur des chevalets, trône devant la devanture du traiteur. Des énormes saladiers remplis d’œufs, salés, poivrés, et partout des petites mains coupent les piments en petits morceaux. Mes yeux se mettent à pleurer, l’envie d’éternuer me prend, je m’éloigne. Une jeune femme avec son bébé dans la poussette me fait signe de me mettre à l’ombre et me raconte que, depuis cinq heures du matin, ils travaillent à modeler la plus grande omelette de piments.
 
Avec émotion, je pense alors à tous ces hommes, femmes, qui n’ont pas dormi et mettent toute leur énergie avec fierté pour nous démontrer leur savoir faire excellent, s’affairent, se brûlent, hument, reniflent tous ces plats pour satisfaire les papilles des habitants et touristes du pays.
 
C’est une chose extraordinaire.
 
Le caviste, porte-parole du vigneron, étale ces fûts de vin d’Erouléguy pour la découverte des pieds de vigne de la région, en tenue de rigueur lui aussi, mais déjà pompette.
 
Enfin, au fond de la rue, la boulangerie, à la devanture décorée aux nuances du pays, une grande table remplie de parts de gâteau basque. L’odeur embaume tout l’espace. La jeune vendeuse me décrit la recette de cette spécialité avec enthousiasme et amour, un délice qui fond dans la bouche. Et je vois dans son sourire l’orgueil qu’elle porte, un petit morceau d’édifice pour représenter sa ville.
 
Et pour clore la balade, je ne vous ai pas parlé du Roi Léon. En 1987, les élus décident d’avoir une mascotte et votent pour nommer un sujet, naturellement figure incontournable de Bayonne, un homme un peu simplet dit-on, sympathique, et de plus passionné d’opéra. Ils le dotent d’un gros nez, de cheveux longs et blonds, le font bedonnant et le prénomment Roi Léon.
Mais le Roi Léon est paresseux. Alors, sur la grand place de la mairie, le Maire s’est dessaisi des clefs de la ville, en signe de liberté au peuple. Celui-ci décide tous les matins de se réunir pour réveiller le Roi, à 12 heures. C’est ainsi que, pendant cinq jours sur la place de la mairie aux balcons fleuris de géraniums rouges et blancs, une marée humaine se meut, comme une vague. Cris et applaudissements à tout rompre.
Lorsque le Roi Léon apparaît, petits et grands scandent sa chanson :
 
Debout Léon
Il est l’heure de te réveiller
Pour saluer tous tes sujets
Qui sont émerveillés... etc.…
 
La fête commence, le vin frais pétillant coule à flot, les gorges deviennent pâteuses après un très bon repas festif, pique-nique géant dans les rues, la foule se met en mouvement, brouhaha, grondement, les vaches, alors, sont lâchées, les gens courent dans tous les sens, ils se protègent sous les portes cochères pour ne pas se faire embrocher. Cela représente un certain danger.
 
Le soir venu, avec lui, les musiques, les bals, les fanfares, défilés ambulants, danses traditionnelles. ll y en a pour tous les goûts, sans parler du vin limonade qui coule à flot. A minuit, le feu d’artifice brille dans le noir du ciel en très jolis bouquets de couleurs pour enfin clôturer une fête populaire majestueuse.
 
Ouf !!! Quelle fatigue, j’aimerais pouvoir voler pour soulager mes pauvres genoux. Mais je suis ravie d’avoir assisté à ce spectacle grandiose et suis très heureuse d’avoir pu comprendre ce grand respect et le sentiment d’orgueil que génèrent les habitants pour leur région, et la ténacité de faire revivre, d’année en année, ces coutumes et traditions, fabuleux patrimoine.
...
 
SONS ET LUMIÈRES DU ROI CARNAVAL
 
Cette année Carnaval fête son 150ème anniversaire. Je décide de faire venir ma cousine à Nice et profiter de voir ce spectacle haut en couleurs. A lui tout seul, le char du Roi carnaval contient tous les trésors du monde, les pyramides de Gizeh, les trésors personnels, etc.
Sous un soleil radieux, ma cousine et moi, plongeons dans l'ambiance festive. Dans ses montagnes, comme elle dit, il n'y a pas autant de monde. Elle reste surprise.
Les arlequins et colombines sautent, dansent, tournoient, au beau milieu d'une foule en folie. Des clameurs, des AH ! OH ! montent dans les airs au passage des chars. La musique bat son plein. Tout le long du corso, il y a des personnages rocambolesques. Les masques de dentelles laissent planer le mystère.
Des jeunes artistes jouent sur des instruments à percussions une musique entraînante, sur des rythmes de salsa. Nous participons à l'ambiance générale, avec frénésie. Des groupes venus d'ailleurs, diffusent des mélodies plus légères, qui tintent comme un bruissement, dans une clameur éclatante. Ma cousine est un peu perdue dans ce bruit, mais apprécie.
Des odeurs de barbe à papa, de pommes d'amour, et de pralines chatouillent nos papilles. Cela fait un beau méli-mélo avec les jets de serpentins et confettis qui se collent et s'enroulent comme des toiles d'araignées. Les grosses têtes, comme on les appelle, défilent lentement devant nous, habillées, colorées, faisant pleurer l'accordéon avec des airs coquins, sous des yeux ébahis.
Des violons diffusent une légère vibration de notes qui dansent dans l'air frais du mois de février. Le volume sonore est d'une telle densité que le martèlement des tambours s'envole comme un vent pleurant dans les branches.
Le soleil de la Côte-d'Azur caresse les peaux. Les rires et hurlements font une cacophonie. Les frous-frous soyeux gazouillent, perdus dans un mirage. Les cracheurs de feux déclenchent une luminosité éblouissante.
Le monde bouge, le carnaval aussi, je ne retrouve pas, mon carnaval à moi, où chacun à sa manière participait et contribuait à la réussite de cette grande fête de notre région.
L'illusion s'envole dans l'obscurité. Monsieur Carnaval est mort, dans un joyeux feu de bois. La musique se tait. Le silence reprend sa place.
Ma cousine est très heureuse de sa journée, mais elle veut retrouver ses montagnes le plus vite possible. Ah ! ces montagnards.....
...
TERMINUS VIATICUS
 
Après de nombreuses excursions, flâneries, randonnées et promenades autour de ces merveilles, la fin de mon voyage est là. J'ai pu voir, apprécier et surtout découvrir des trésors qui me laissent rêveuse et m'imprègnent de sentiments divers. Après avoir vécu cet intermède, plein d'émotions et de souvenirs très agréables, ce voyage dans le temps, je crois, laissera l'impression d'avoir reçu dans ma vie un joli cadeau inoubliable.
Mais c'est l'essentiel aujourd'hui qui me mène à ouvrir ma malle à objets précieux, je regarde au fond bien cachés, bien à l'abri, mes trésors à moi, ma richesse de toute une vie personnelle : L'AMOUR , l'amour que je donne et reçois tout au long de mon chemin de halage, et qui m'a permis de passer d'une rive à l'autre joyeusement.
 
Arlette Julien

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Publié le 17 Février 2023

 
Mon histoire se situe entre le temps de l'épiphanie et le carême. Je vais vous raconter....
Je n'ai pas choisi mon titre, « roi », quelques personnes, des élus certainement on décidé que je serais le Roi. Ils ont dessiné ma silhouette, je trône souvent sur un siège, assez bedonnant, souriant, cela ne me plaît pas beaucoup, mais j'ai le droit de rien dire. Quelques années après de bons et loyaux services, j'apprends que l'on va me marier. Vous y croyez ? Je vais avoir une femme ?
J'espère qu'elle sera belle et élégante, je suis le Roi, elle doit me faire honneur, surtout qu'il y a beaucoup de concurrence, de très jolies filles m'entourent, bien habillées, très colorées.
Cette année on m'a paré de mille trésors, avec le soleil, cela va faire des étincelles. Un grand coffre m'accompagne, dans ce coffre bien des richesses, mais des pièces d'or et des diamants ont disparu. J'ai entendu dire que ce trésor était dans la cale d'un paquebot japonais, il se nommait AWA MARU*. J'espère que je n'aurais pas d'ennui avec la justice !! Oh et puis, m'en bati !
Plus quelques jours à plaire, à faire des sourires aux gens qui viennent pour me voir.
Mardi Gras approche, dernier jour du corso, et là, dans un grand feu de joie, au milieu de cris et de musique, je partirai et vous donne rendez-vous à l'an que ven, que se siam pas mai que siguem pas men.
Fin
 
Arlette JULIEN
 
* Référence à l’AWA MARU, cité dans le texte LA SYMPHONIE FANTASTIQUE DES TRÉSORS

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Publié le 17 Février 2023

  

 
LE PHARE D’ALEXANDRIE
 
Sur l’île de Pharos
Un bouclier féroce
Exposé à tous les vents
Il en a fallu du temps
Pour édifier ce bâtiment
Des heures durant
Des maçons prudents
Des tailleurs de pierre
Enthousiastes et fiers
M’ont crânement bâti
Moi, le Phare d’Alexandrie.
 
Eliminé par une secousse
Sans personne à ma rescousse
Besoin à présent de renforts
Pour signaler le port
Et éviter à bien des marins
De sombrer dans un grand bain.
 
A présent les poissons mènent la danse
Sur les vestiges de ma décadence.
LE TAJ MAHAL
 
Maëlle découvrait ces quelques vers inscrits sur l’un des panonceaux de l’exposition consacrée à cette Merveille du Monde disparue. Au fil de ses flâneries dans l’expo, elle se sentit brusquement curieuse de tous ces monuments édifiés, ces surprises de la nature qui formaient le Patrimoine de l’Humanité.
Une idée commença à germer dans sa tête, petit rêve d’abord, vite consolidé par la prise de conscience du « possible », suivie de tergiversations inévitables et enfin l’excitation finale de la décision prise : elle allait partir. Elle avait choisi de découvrir le Taj Mahal.
Obtenir un billet d’avion pour Delhi fut une formalité. Remplir son sac à dos était exaltant. Puis vint le jour où, en montant dans l’avion, son projet de rêve devenait réalité.
 
Jeudi 23 Juillet :
Ça y est ! Je suis calée –c’est le cas de le dire- dans mon fauteuil classe économique du vol à destination de Delhi. Je me laisse peu à peu envahir par une torpeur due à mon réveil très très matinal. Le vol passe ainsi assez vite et me voilà débarquant de l’avion à Delhi, heureuse et excitée. Le temps de passer les contrôles, sortir de l’aéroport et trouver un taxi –ce ne sont pas les sollicitations qui manquent-, me voilà à la réception de l’hôtel où j’avais réservé une chambrette. Un petit tour en rickshaw pour aller m’imprégner de l’atmosphère de la ville et réserver un billet de train pour demain, direction Agra. Je rentre me coucher pour une nuit que j’espère réparatrice : pas question de manquer quoi que ce soit de la journée de demain.
 
Vendredi 24 Juillet :
Installée à l’aube dans le train des touristes (il paraît qu’il ne faut pas rater le lever du soleil là-bas), je ferme les yeux en me souvenant de cette image qui m’a hantée durant ma scolarité au Primaire : la reproduction du Taj Mahal ; et bien nous y voilà bientôt ! Je sors du train dans une chaleur déjà étouffante et me dirige vers l’entrée où normalement je devrais retrouver le guide que j’avais réservé. Je préfère de loin écouter un local qui me parle plutôt que de lire un dépliant touristique ou pire, glaner via un moteur de recherche quelques informations sur mon « téléphone intelligent » Non ! Non ! Non ! Je suis là pour en prendre plein les yeux et je ne veux pas en rater une miette.
J’avoue que je suis restée scotchée lorsque je me suis retrouvée au bout du plan d’eau longiligne qui s’arrête au pied du monument. Une émotion terrible. Le voir en vrai est magique, cet édifice recouvert de marbre blanc se reflète dans l’eau. L’ensemble avec sa coupole et ses minarets est tout simplement époustouflant… Avant de commencer la visite à proprement parler, mon guide m’explique qu’il a fallu presque 20 ans pour la construction, avec près de 20 000 ouvriers et –légende ou pas- l’empereur moghol qui a fait édifier ce mausolée pour son épouse aurait fait couper une main à chaque ouvrier pour ne pas que cette œuvre puisse être reproduite.
Sa beauté force au silence, de toutes façons je ne trouve rien à dire, en ce moment j’ai un seul sens : la vue.
La déambulation qui a suivi cette première image me submerge d’émotions, je scrute les détails, j’étudie l’ensemble, j’essaie de me représenter les ouvriers en train de travailler… et je ne réalise toujours pas que je suis vraiment là…
Je crois que je suis en train de passer une des plus belles journées de ma vie.
 
...
L’ATACAMA
 
A peine remise de cette rencontre avec le Taj Mahal, Maëlle est revenue dans son hôtel de Delhi, la tête pleine de beautés et de rêves… Aucune envie de rentrer en France, alors elle a décidé de s’accorder quelques jours supplémentaires en Inde, ce ne sont pas les sites à découvrir qui manquent ici.
 
Mais chaque soir, en rentrant dans sa chambre d’hôtel après une journée bien remplie, une nouvelle envie d’explorations lui monte à la tête, persistante. Elle rêve d’un autre continent qui la fascine depuis le collège, l’Amérique du Sud et plus particulièrement le Chili, cette longue bande de terre qui en longe toute la côte ouest. Son amie Sandra, voyageuse et alpiniste chevronnée lui a longuement parlé de ses nombreux voyages là-bas et de la diversité géographique du pays. Petit à petit l’idée d’enchaîner par une « escapade » chilienne fait son chemin dans sa tête et elle se retrouve un soir à réserver un vol Delhi-Santiago du Chili, vol soumis à de nombreuses escales…
 
L’arrivée à Santiago est mémorable, quelle bascule dans le temps, Delhi sale et joyeusement chahuteuse, Santiago impeccable et assez stricte… Est-ce parce qu’il y a eu une forte immigration allemande ? Du haut du Belvédère de la colline de Saint-Christophe, elle regarde la ville qui s’étend à perte de vue. Elle a décidé que la première étape de son voyage serait San Pedro de Atacama avec comme un triple objectif : le Salar d’Atacama, la Vallée de la Lune et les geysers du Tatio. Le soir même elle s’est préoccupée de trouver un guide qui lui permettrait de réaliser ses prochaines explorations.
 
La vision du Salar d’Atacama est époustouflante : une étendue de sel blanc, comme chauffée à blanc par les rayons du soleil qui brille de mille étincelles. Et cette mosaïque infinie, faite de figures géométriques irrégulières aux bordures surélevées la laisse sans voix. Il est bien entendu interdit d’aller s’y perdre, Maëlle doit se contenter d’observer cet infini blanc en longeant à pied le bord de la route.
 
Sandra lui avait bien recommandé de se rendre à la Vallée de la Lune en fin de journée, lorsque la lumière du soleil accentue les reflets ocres-rougeoyants et la transparence des arêtes des « roches ». Elle a tout bien fait comme il fallait, la voilà qui marche dans ce dédale, au gré de ses envies. Sous ses pas des craquements constants, comme si elle marchait sur des kilos de gros sel. Les roches même semblent fragiles, pour un peu on pourrait peut-être en briser le bout avec les doigts, qui sait ? Et cette lumière indescriptible, du rouge qui flamboie sous le soleil, du rose plus pâle, et le blanc du sel comme une décoration digne de la touche finale du meilleur pâtissier.
 
Elle s’arrête. Écoute. Ça crisse doucement. Elle se laisse envelopper par cette atmosphère irréelle, mais non !!! C’est bien elle qui est là, elle mitraille chaque recoin de ce dédale. Le guide la suit des yeux, elle lui a dit qu’elle voulait être seule pour se fondre dans ces éléments à la fois hostiles et accueillants. Il la surveille, simplement pour la raccompagner vers la sortie de ce labyrinthe magique. La nuit est quasiment là maintenant, et dans le 4x4 qui la ramène à San Pedro de Atacama, elle pense déjà que dans quelques courtes heures il faudra se lever pour assister au lever du soleil sur les geysers du Tatio.
 
Maëlle retrouve Carlo, son guide d’hier, à la réception de l’hôtel à 3 heures et demie du matin. Un peu de route et les voilà arrivés sur un vaste emplacement où sont déjà garés de nombreux véhicules. C’est la meilleure heure pour venir. Maëlle découvre un champ de fumerolles blanches qui contrastent avec le sol gris foncé à cette heure-ci. Elle s’avance prudemment, surtout ne pas s’approcher du bord des mofettes, ces trous d’eau gigantesques dont le rebord est extrêmement friable, sous peine d’être engloutie dans l’eau qui est à environ 80°. Le froid est pourtant assez piquant sur ce plateau. A intervalles irréguliers, le geyser se forme. L’eau monte en une énorme bulle qui éclate vers le ciel en projetant l’eau bouillante. La terre est vivante, on dirait qu’elle respire et qu’elle se débarrasse d’un chaos intérieur indésirable. Maëlle ne se lasse pas de guetter l’eau redevenue tranquille, jusqu’au prochain frémissement annonciateur de la prochaine révolution. Elle en oublie le froid qui lui mordille les joues, tout le reste est soigneusement enveloppé de gants, bonnet, doudoune, pantalon chaud et grosses chaussures.
 
Un peu plus loin, un geyser fontaine crache eau et fumée, on dirait une énorme cheminée posée du sol. Le conduit intérieur est assez fin et l’eau en ressort d’autant plus violemment.
 
Le soleil qui se lève fait ressortir quelques couleurs cachées jusque-là. Le sol est gris, noir et rouge, avec quelques traînées verdâtres. Les fumées sont parfaitement blanches et se découpent devant le ciel déjà bleu.
 
Un peu plus tard, assise à même le sol, un peu éloignée du plateau, Maëlle, submergée par l’émotion de ces deux derniers jours, essuyait une larme qui coulait lentement le long de sa joue droite. Il n’y avait aucun mot qui pouvait raconter ce qu’elle venait de vivre.
...
LA DENTELLIERE
 
Rentrée à Nice, Maëlle avait mis plusieurs jours pour décanter des découvertes-chocs de ce dernier mois. Elle avait opté pour un peu de farniente à la mode sudiste, mais c’était sans compter sur sa bougeotte légendaire.
Pas de passeport, pas de visa, juste un billet de train qui la mènerait au Puy-en-Velay, point de départ de la Via Podiensis, en direction de Santiago (celui d’Espagne cette fois-ci !) Un long cheminement qui lui prendrait presque deux mois… Elle avait du temps. Elle avait envie. Alors pourquoi pas ?
Le tortillard qui se traînait de Saint-Etienne au Puy-en-Velay n’en finissait pas avec ses « escales » mais elle ressentait déjà la pression du TGV Nice-Lyon et de la gare Lyon Part Dieu retomber. Elle se laissait doucement porter en ce début d’après-midi, n’ayant aucune idée de ce qui pouvait bien l’attendre sur ce Chemin.
Arrivée au Puy, elle rejoignit le gîte qu’elle avait réservé et ses affaires installées dans sa chambre, elle partit illico pour une découverte de la ville haute, dédale de rues escarpées sous la cathédrale majestueuse Notre-Dame du Puy.
 
Au détour d’une ruelle, sur une placette à peine plus grande que son salon, Maëlle aperçut une vieille dame assise devant la vitrine d’une échoppe hors du temps. Habillée de noir, la tête penchée en avant, elle était captivée par un ouvrage quelconque autour duquel ses mains s’activaient fébrilement. En s’approchant, Maëlle découvrit que ces mains qui bougeaient sans arrêt prenaient et reposaient des espèces de fuseaux en bois dont elle entremêlait les fils de coton blanc. Un ballet orchestré de main de maître, dont la partition lui semblait aléatoire. La dentellière, par contre, n’avait aucune hésitation. Ses doigts déformés par la vieillesse semblaient fragiles mais elle se saisissait habilement de chaque fuseau-bobine pour le reposer après l’avoir glissé une fois dessus, une fois dessous son ouvrage (à moins que ce ne soit l’inverse) et en reprendre un autre après. La composition de dentelle se faisait petit à petit.
Maëlle était fascinée par la concentration de la vieille dame, qui semblait absorbée dans une bulle intemporelle. Elle imaginait combien d’ouvrages elle avait pu accumuler durant toute sa vie, l’échoppe semblait dater d’un autre monde, sans doute avait-elle pris la suite de sa mère, de sa grand-mère ? Pendant qu’elle se perdait dans ses pensées, de son côté la vieille dame continuait inlassablement, à peine avait-elle levé un instant ses yeux d’un bleu délavé vers Maëlle en lui adressant un sourire timide.
 
En regagnant son gîte, Maëlle se disait que désormais elle verrait d’un autre œil le napperon jauni sur le guéridon de l’entrée chez sa grand-tante. Tant d’heures de travail minutieux forçaient au respect.
...
RETOUR AU CARNAVAL
 
Maëlle avait fait une pause dans son parcours du jour. Son sac à dos posé à ses pieds, elle alluma son téléphone pour regarder ses messages. Celui de son grand ami Laurent lui fit chaud au cœur. Laurent… compagnon de l’enfance, de l’adolescence, de la vie d’étudiant à Nice, des 400 coups et des virées mémorables ; Laurent qui avait quitté Nice pour « monter » à Paris exercer son métier de journaliste et à qui elle avait laissé les clefs de son appartement si l’envie lui venait de revoir la Méditerranée pour quelques jours ou quelques semaines.
 
« Ma Maëlle, je me suis décidé à profiter de ton appartement, même si j’aurais préféré te voir par la même occasion, mais la nostalgie de la Méditerranée, du Château et du Vieux Nice ont balayé mes hésitations. Je me suis rendu compte que le Carnaval commençait cette semaine et je compte bien aller me noyer dans la foule joyeuse et dans ce grand chahut qui entoure tous les corsos. Prend bien soin de toi. Bisous ma belle »
...
A peine descendu de l’avion, le tram avait transporté Laurent directement sur les quais du Port de Nice. L’odeur de la mer et des bateaux a fait ressurgir mille souvenirs d’enfance et, après avoir remonté les marches, il lui avait fallu quelques minutes pour se trouver devant la lourde porte de l’immeuble de Maëlle. Son appartement respirait les voyages, melting-pot international et coloré d’objets chinés, marchandés aux quatre coins du monde. En sirotant son pastis sur le balcon, il regardait la digue du port et le phare qui venait d’allumer son feu rouge. Demain il irait… il ne savait pas où ni dans quel ordre mais pour le moment il se laissait envahir par les souvenirs des Carnavals de son enfance.
 
D’abord, l’atelier immense où se construisaient les chars. Son père l’amenait de temps en temps le samedi matin, il allait y saluer un ami carnavalier qui se faisait un plaisir de donner mille explications au gamin qu’il était. C’était gris là-dedans dans ses souvenirs, gris mais joyeux, chacun savait exactement ce qu’il avait à faire. Et oui, gris, car avant les peintures et les habits en satin coloré il y en avait du travail pour construire les structures des chars et de leurs personnages de carton-pâte. Il y avait aussi de la musique. Des vieux airs niçois. Laurent tenait fermement la main de son papa et marchait dans l’atelier la tête penchée en arrière et les yeux curieux de tout. Ça s’interpellait – en niçois souvent – , ça criait, ça posait des questions. Un joyeux brouhaha… et à chaque visite Laurent voyait les chars et les grosses têtes qui prenaient forme.
 
Et puis c’était la première sortie de sa Majesté Carnaval. Les chars passaient dans les petites rues derrière le Port, les habitants du quartier étaient au balcon. Les flonflons commençaient à se roder. Quelques enfants costumés sur les chars, tranquilles pour le moment, jusqu’à arriver sur la « ligne de départ » du corso.
 
Et là, la foule, le bruit, la musique, les cris des vendeurs de confettis, la mise en place des orchestres et fanfares variées qui lâchaient quelques sons cacophoniques pour se chauffer. Laurent accompagné de sa famille se tenait au bord de la chaussée de l’avenue de la Victoire, au premier rang d’un ruban compact de touristes mêlés aux Niçois. Les chars défilaient à un train de sénateur. Chacun sa musique. Les enfants dansaient, chantaient, jetaient des confettis. Les porte-voix crachaient leur animation.
 
Laurent n’était pas en reste, avec son frère et ses sœurs. Entre deux chars, une fanfare défilait. Trompettes stridentes, cuivres aux sons pleins et grosse caisse caverneuse qui résonnait dans son ventre… Quel joyeux défilé mais quel bruit aussi ! La musique entraînante qui donne envie de danser, de tourner, de chanter. La musique « locale », des chansons aux paroles tantôt nostalgiques tantôt un peu osées mais en niçois, ça passe mieux !
 
Ce que Laurent adorait par-dessus-tout, c’étaient les grosses têtes. Des têtes énormes, aux bustes raccourcis, qui défilaient en petits groupes selon un thème bien précis lié à celui du Carnaval, avec de toutes petites jambes qui en dépassaient et un petit trou au niveau du buste par lequel on pouvait deviner la figure de celui qui la portait. Laurent en avait fait l’expérience à l’adolescence, il gagnait ainsi son argent de poche pour partir en vacances avec ses copains pendant l’été. Il adorait courir vers les enfants et s’incliner dans leur direction, risquer quelques pas de danse selon le morceau joué par le char qui le précédait. C’était fatiguant, la « tête » était lourde, il fallait tenir presque deux heures mais Laurent et ses copains rivalisaient d’ingéniosité pour protéger leurs épaules qui soutenaient la structure en bois.
 
Il y avait aussi l’immanquable lancer de « Paillassou » et tout autour du drap blanc tenu par quelques-uns, des gamins couraient, s’apostrophaient et chantaient pour encourager les lanceurs dans leur décompte de rebonds.
 
Une cacophonie incroyable, mélange de cris, musiques à fond dans les haut-parleurs, fanfare locale ou étrangère, majorettes. Des farandoles improvisées. Des couleurs, vives, chaudes sous le soleil ou scintillantes lors des corsos nocturnes.
 
Laurent savait qu’il ne retrouverait pas cette ambiance bon enfant et spontanée de ses souvenirs, mais il irait dès le lendemain soir assister à la première sortie du Roi, de la Reine et de Carnavalon.
...
CLAP DE FIN
 
Maëlle allait rentrer à Nice dans quelques jours. Assise sur un des gros rochers qui bordaient le sanctuaire da Virxe da Barca à Muxia. Dans sa tête défilaient toutes ses dernières escapades, toutes ces belles rencontres qui avaient fait son quotidien pendant ces derniers mois.
 
Un trésor que cette découverte de tous ces trésors. Le sentiment de l’enrichissement qu’elle avait acquis n’était pas un vain mot. Elle se souvenait pêle-mêle de quelques instants de discussion avec des enfants chiliens qui l’avaient bombardée de questions curieuses sur son pays, de la grandeur du Taj Mahal et de la pauvreté qui l’entourait pas loin, d’une soirée d’étape sur son chemin de Compostelle, passée à échanger avec un américain amputé des deux jambes qui faisait la route en vélo, de tous ces paysages époustouflants qu’elle avait détaillés de longs moments pour les garder gravés dans sa mémoire, de la Croix du Sud observée dans les ciels nocturnes d’Amérique du Sud dont l’amas d’étoiles s’appelle aussi « la boîte à bijoux »…
 
Elle appréhendait un peu son retour, mais elle rapportait avec elle une « boîte à trésors » d’une richesse inestimable, qu’elle pourrait ouvrir chaque fois qu’elle le voudrait. Et ce n’était pas un rêve.
 
Bernadette Montiglio

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Rédigé par Bernadette

Publié dans #Trésors du monde

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Publié le 16 Février 2023

Après de nombreuses excursions, flâneries, randonnées et promenades autour de ces merveilles, la fin de mon voyage est là. J'ai pu voir, apprécier et surtout découvrir des trésors qui me laissent rêveuse et m'imprègnent de sentiments divers. Après avoir vécu cet intermède, plein d'émotions et de souvenirs très agréables, ce voyage dans le temps, je crois, laissera l'impression d'avoir reçu dans ma vie un joli cadeau inoubliable.

Mais c'est l'essentiel aujourd'hui qui me mène à ouvrir ma malle à objets précieux, je regarde au fond bien cachés, bien à l'abri, mes trésors à moi, ma richesse de toute une vie personnelle : L'AMOUR , l'amour que je donne et reçois tout au long de mon chemin de halage, et qui m'a permis de passer d'une rive à l'autre joyeusement.
 

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Rédigé par Arlette

Publié dans #Trésors du monde

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