UNE ANNÉE DE VIE AU GRÉ DES ENVIES
Publié le 17 Février 2023
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LE PHARE D’ALEXANDRIE
Sur l’île de Pharos
Un bouclier féroce
Exposé à tous les vents
Il en a fallu du temps
Pour édifier ce bâtiment
Des heures durant
Des maçons prudents
Des tailleurs de pierre
Enthousiastes et fiers
Moi, le Phare d’Alexandrie.
Eliminé par une secousse
Sans personne à ma rescousse
Besoin à présent de renforts
Pour signaler le port
Et éviter à bien des marins
De sombrer dans un grand bain.
A présent les poissons mènent la danse
Sur les vestiges de ma décadence.
LE TAJ MAHAL
Maëlle découvrait ces quelques vers inscrits sur l’un des panonceaux de l’exposition consacrée à cette Merveille du Monde disparue. Au fil de ses flâneries dans l’expo, elle se sentit brusquement curieuse de tous ces monuments édifiés, ces surprises de la nature qui formaient le Patrimoine de l’Humanité.
Une idée commença à germer dans sa tête, petit rêve d’abord, vite consolidé par la prise de conscience du « possible », suivie de tergiversations inévitables et enfin l’excitation finale de la décision prise : elle allait partir. Elle avait choisi de découvrir le Taj Mahal.
Obtenir un billet d’avion pour Delhi fut une formalité. Remplir son sac à dos était exaltant. Puis vint le jour où, en montant dans l’avion, son projet de rêve devenait réalité.
Jeudi 23 Juillet :
Ça y est ! Je suis calée –c’est le cas de le dire- dans mon fauteuil classe économique du vol à destination de Delhi. Je me laisse peu à peu envahir par une torpeur due à mon réveil très très matinal. Le vol passe ainsi assez vite et me voilà débarquant de l’avion à Delhi, heureuse et excitée. Le temps de passer les contrôles, sortir de l’aéroport et trouver un taxi –ce ne sont pas les sollicitations qui manquent-, me voilà à la réception de l’hôtel où j’avais réservé une chambrette. Un petit tour en rickshaw pour aller m’imprégner de l’atmosphère de la ville et réserver un billet de train pour demain, direction Agra. Je rentre me coucher pour une nuit que j’espère réparatrice : pas question de manquer quoi que ce soit de la journée de demain.
Vendredi 24 Juillet :
Installée à l’aube dans le train des touristes (il paraît qu’il ne faut pas rater le lever du soleil là-bas), je ferme les yeux en me souvenant de cette image qui m’a hantée durant ma scolarité au Primaire : la reproduction du Taj Mahal ; et bien nous y voilà bientôt ! Je sors du train dans une chaleur déjà étouffante et me dirige vers l’entrée où normalement je devrais retrouver le guide que j’avais réservé. Je préfère de loin écouter un local qui me parle plutôt que de lire un dépliant touristique ou pire, glaner via un moteur de recherche quelques informations sur mon « téléphone intelligent » Non ! Non ! Non ! Je suis là pour en prendre plein les yeux et je ne veux pas en rater une miette.
J’avoue que je suis restée scotchée lorsque je me suis retrouvée au bout du plan d’eau longiligne qui s’arrête au pied du monument. Une émotion terrible. Le voir en vrai est magique, cet édifice recouvert de marbre blanc se reflète dans l’eau. L’ensemble avec sa coupole et ses minarets est tout simplement époustouflant… Avant de commencer la visite à proprement parler, mon guide m’explique qu’il a fallu presque 20 ans pour la construction, avec près de 20 000 ouvriers et –légende ou pas- l’empereur moghol qui a fait édifier ce mausolée pour son épouse aurait fait couper une main à chaque ouvrier pour ne pas que cette œuvre puisse être reproduite.
Sa beauté force au silence, de toutes façons je ne trouve rien à dire, en ce moment j’ai un seul sens : la vue.
La déambulation qui a suivi cette première image me submerge d’émotions, je scrute les détails, j’étudie l’ensemble, j’essaie de me représenter les ouvriers en train de travailler… et je ne réalise toujours pas que je suis vraiment là…
Je crois que je suis en train de passer une des plus belles journées de ma vie.
...
A peine remise de cette rencontre avec le Taj Mahal, Maëlle est revenue dans son hôtel de Delhi, la tête pleine de beautés et de rêves… Aucune envie de rentrer en France, alors elle a décidé de s’accorder quelques jours supplémentaires en Inde, ce ne sont pas les sites à découvrir qui manquent ici.
Mais chaque soir, en rentrant dans sa chambre d’hôtel après une journée bien remplie, une nouvelle envie d’explorations lui monte à la tête, persistante. Elle rêve d’un autre continent qui la fascine depuis le collège, l’Amérique du Sud et plus particulièrement le Chili, cette longue bande de terre qui en longe toute la côte ouest. Son amie Sandra, voyageuse et alpiniste chevronnée lui a longuement parlé de ses nombreux voyages là-bas et de la diversité géographique du pays. Petit à petit l’idée d’enchaîner par une « escapade » chilienne fait son chemin dans sa tête et elle se retrouve un soir à réserver un vol Delhi-Santiago du Chili, vol soumis à de nombreuses escales…
L’arrivée à Santiago est mémorable, quelle bascule dans le temps, Delhi sale et joyeusement chahuteuse, Santiago impeccable et assez stricte… Est-ce parce qu’il y a eu une forte immigration allemande ? Du haut du Belvédère de la colline de Saint-Christophe, elle regarde la ville qui s’étend à perte de vue. Elle a décidé que la première étape de son voyage serait San Pedro de Atacama avec comme un triple objectif : le Salar d’Atacama, la Vallée de la Lune et les geysers du Tatio. Le soir même elle s’est préoccupée de trouver un guide qui lui permettrait de réaliser ses prochaines explorations.
La vision du Salar d’Atacama est époustouflante : une étendue de sel blanc, comme chauffée à blanc par les rayons du soleil qui brille de mille étincelles. Et cette mosaïque infinie, faite de figures géométriques irrégulières aux bordures surélevées la laisse sans voix. Il est bien entendu interdit d’aller s’y perdre, Maëlle doit se contenter d’observer cet infini blanc en longeant à pied le bord de la route.
Sandra lui avait bien recommandé de se rendre à la Vallée de la Lune en fin de journée, lorsque la lumière du soleil accentue les reflets ocres-rougeoyants et la transparence des arêtes des « roches ». Elle a tout bien fait comme il fallait, la voilà qui marche dans ce dédale, au gré de ses envies. Sous ses pas des craquements constants, comme si elle marchait sur des kilos de gros sel. Les roches même semblent fragiles, pour un peu on pourrait peut-être en briser le bout avec les doigts, qui sait ? Et cette lumière indescriptible, du rouge qui flamboie sous le soleil, du rose plus pâle, et le blanc du sel comme une décoration digne de la touche finale du meilleur pâtissier.
Elle s’arrête. Écoute. Ça crisse doucement. Elle se laisse envelopper par cette atmosphère irréelle, mais non !!! C’est bien elle qui est là, elle mitraille chaque recoin de ce dédale. Le guide la suit des yeux, elle lui a dit qu’elle voulait être seule pour se fondre dans ces éléments à la fois hostiles et accueillants. Il la surveille, simplement pour la raccompagner vers la sortie de ce labyrinthe magique. La nuit est quasiment là maintenant, et dans le 4x4 qui la ramène à San Pedro de Atacama, elle pense déjà que dans quelques courtes heures il faudra se lever pour assister au lever du soleil sur les geysers du Tatio.
Maëlle retrouve Carlo, son guide d’hier, à la réception de l’hôtel à 3 heures et demie du matin. Un peu de route et les voilà arrivés sur un vaste emplacement où sont déjà garés de nombreux véhicules. C’est la meilleure heure pour venir. Maëlle découvre un champ de fumerolles blanches qui contrastent avec le sol gris foncé à cette heure-ci. Elle s’avance prudemment, surtout ne pas s’approcher du bord des mofettes, ces trous d’eau gigantesques dont le rebord est extrêmement friable, sous peine d’être engloutie dans l’eau qui est à environ 80°. Le froid est pourtant assez piquant sur ce plateau. A intervalles irréguliers, le geyser se forme. L’eau monte en une énorme bulle qui éclate vers le ciel en projetant l’eau bouillante. La terre est vivante, on dirait qu’elle respire et qu’elle se débarrasse d’un chaos intérieur indésirable. Maëlle ne se lasse pas de guetter l’eau redevenue tranquille, jusqu’au prochain frémissement annonciateur de la prochaine révolution. Elle en oublie le froid qui lui mordille les joues, tout le reste est soigneusement enveloppé de gants, bonnet, doudoune, pantalon chaud et grosses chaussures.
Un peu plus loin, un geyser fontaine crache eau et fumée, on dirait une énorme cheminée posée du sol. Le conduit intérieur est assez fin et l’eau en ressort d’autant plus violemment.
Le soleil qui se lève fait ressortir quelques couleurs cachées jusque-là. Le sol est gris, noir et rouge, avec quelques traînées verdâtres. Les fumées sont parfaitement blanches et se découpent devant le ciel déjà bleu.
Un peu plus tard, assise à même le sol, un peu éloignée du plateau, Maëlle, submergée par l’émotion de ces deux derniers jours, essuyait une larme qui coulait lentement le long de sa joue droite. Il n’y avait aucun mot qui pouvait raconter ce qu’elle venait de vivre.
...
LA DENTELLIERE
Rentrée à Nice, Maëlle avait mis plusieurs jours pour décanter des découvertes-chocs de ce dernier mois. Elle avait opté pour un peu de farniente à la mode sudiste, mais c’était sans compter sur sa bougeotte légendaire.
Pas de passeport, pas de visa, juste un billet de train qui la mènerait au Puy-en-Velay, point de départ de la Via Podiensis, en direction de Santiago (celui d’Espagne cette fois-ci !) Un long cheminement qui lui prendrait presque deux mois… Elle avait du temps. Elle avait envie. Alors pourquoi pas ?
Le tortillard qui se traînait de Saint-Etienne au Puy-en-Velay n’en finissait pas avec ses « escales » mais elle ressentait déjà la pression du TGV Nice-Lyon et de la gare Lyon Part Dieu retomber. Elle se laissait doucement porter en ce début d’après-midi, n’ayant aucune idée de ce qui pouvait bien l’attendre sur ce Chemin.
Arrivée au Puy, elle rejoignit le gîte qu’elle avait réservé et ses affaires installées dans sa chambre, elle partit illico pour une découverte de la ville haute, dédale de rues escarpées sous la cathédrale majestueuse Notre-Dame du Puy.
Au détour d’une ruelle, sur une placette à peine plus grande que son salon, Maëlle aperçut une vieille dame assise devant la vitrine d’une échoppe hors du temps. Habillée de noir, la tête penchée en avant, elle était captivée par un ouvrage quelconque autour duquel ses mains s’activaient fébrilement. En s’approchant, Maëlle découvrit que ces mains qui bougeaient sans arrêt prenaient et reposaient des espèces de fuseaux en bois dont elle entremêlait les fils de coton blanc. Un ballet orchestré de main de maître, dont la partition lui semblait aléatoire. La dentellière, par contre, n’avait aucune hésitation. Ses doigts déformés par la vieillesse semblaient fragiles mais elle se saisissait habilement de chaque fuseau-bobine pour le reposer après l’avoir glissé une fois dessus, une fois dessous son ouvrage (à moins que ce ne soit l’inverse) et en reprendre un autre après. La composition de dentelle se faisait petit à petit.
Maëlle était fascinée par la concentration de la vieille dame, qui semblait absorbée dans une bulle intemporelle. Elle imaginait combien d’ouvrages elle avait pu accumuler durant toute sa vie, l’échoppe semblait dater d’un autre monde, sans doute avait-elle pris la suite de sa mère, de sa grand-mère ? Pendant qu’elle se perdait dans ses pensées, de son côté la vieille dame continuait inlassablement, à peine avait-elle levé un instant ses yeux d’un bleu délavé vers Maëlle en lui adressant un sourire timide.
En regagnant son gîte, Maëlle se disait que désormais elle verrait d’un autre œil le napperon jauni sur le guéridon de l’entrée chez sa grand-tante. Tant d’heures de travail minutieux forçaient au respect.
...
RETOUR AU CARNAVAL
Maëlle avait fait une pause dans son parcours du jour. Son sac à dos posé à ses pieds, elle alluma son téléphone pour regarder ses messages. Celui de son grand ami Laurent lui fit chaud au cœur. Laurent… compagnon de l’enfance, de l’adolescence, de la vie d’étudiant à Nice, des 400 coups et des virées mémorables ; Laurent qui avait quitté Nice pour « monter » à Paris exercer son métier de journaliste et à qui elle avait laissé les clefs de son appartement si l’envie lui venait de revoir la Méditerranée pour quelques jours ou quelques semaines.
« Ma Maëlle, je me suis décidé à profiter de ton appartement, même si j’aurais préféré te voir par la même occasion, mais la nostalgie de la Méditerranée, du Château et du Vieux Nice ont balayé mes hésitations. Je me suis rendu compte que le Carnaval commençait cette semaine et je compte bien aller me noyer dans la foule joyeuse et dans ce grand chahut qui entoure tous les corsos. Prend bien soin de toi. Bisous ma belle »
...
A peine descendu de l’avion, le tram avait transporté Laurent directement sur les quais du Port de Nice. L’odeur de la mer et des bateaux a fait ressurgir mille souvenirs d’enfance et, après avoir remonté les marches, il lui avait fallu quelques minutes pour se trouver devant la lourde porte de l’immeuble de Maëlle. Son appartement respirait les voyages, melting-pot international et coloré d’objets chinés, marchandés aux quatre coins du monde. En sirotant son pastis sur le balcon, il regardait la digue du port et le phare qui venait d’allumer son feu rouge. Demain il irait… il ne savait pas où ni dans quel ordre mais pour le moment il se laissait envahir par les souvenirs des Carnavals de son enfance.
D’abord, l’atelier immense où se construisaient les chars. Son père l’amenait de temps en temps le samedi matin, il allait y saluer un ami carnavalier qui se faisait un plaisir de donner mille explications au gamin qu’il était. C’était gris là-dedans dans ses souvenirs, gris mais joyeux, chacun savait exactement ce qu’il avait à faire. Et oui, gris, car avant les peintures et les habits en satin coloré il y en avait du travail pour construire les structures des chars et de leurs personnages de carton-pâte. Il y avait aussi de la musique. Des vieux airs niçois. Laurent tenait fermement la main de son papa et marchait dans l’atelier la tête penchée en arrière et les yeux curieux de tout. Ça s’interpellait – en niçois souvent – , ça criait, ça posait des questions. Un joyeux brouhaha… et à chaque visite Laurent voyait les chars et les grosses têtes qui prenaient forme.
Et puis c’était la première sortie de sa Majesté Carnaval. Les chars passaient dans les petites rues derrière le Port, les habitants du quartier étaient au balcon. Les flonflons commençaient à se roder. Quelques enfants costumés sur les chars, tranquilles pour le moment, jusqu’à arriver sur la « ligne de départ » du corso.
Et là, la foule, le bruit, la musique, les cris des vendeurs de confettis, la mise en place des orchestres et fanfares variées qui lâchaient quelques sons cacophoniques pour se chauffer. Laurent accompagné de sa famille se tenait au bord de la chaussée de l’avenue de la Victoire, au premier rang d’un ruban compact de touristes mêlés aux Niçois. Les chars défilaient à un train de sénateur. Chacun sa musique. Les enfants dansaient, chantaient, jetaient des confettis. Les porte-voix crachaient leur animation.
Laurent n’était pas en reste, avec son frère et ses sœurs. Entre deux chars, une fanfare défilait. Trompettes stridentes, cuivres aux sons pleins et grosse caisse caverneuse qui résonnait dans son ventre… Quel joyeux défilé mais quel bruit aussi ! La musique entraînante qui donne envie de danser, de tourner, de chanter. La musique « locale », des chansons aux paroles tantôt nostalgiques tantôt un peu osées mais en niçois, ça passe mieux !
Ce que Laurent adorait par-dessus-tout, c’étaient les grosses têtes. Des têtes énormes, aux bustes raccourcis, qui défilaient en petits groupes selon un thème bien précis lié à celui du Carnaval, avec de toutes petites jambes qui en dépassaient et un petit trou au niveau du buste par lequel on pouvait deviner la figure de celui qui la portait. Laurent en avait fait l’expérience à l’adolescence, il gagnait ainsi son argent de poche pour partir en vacances avec ses copains pendant l’été. Il adorait courir vers les enfants et s’incliner dans leur direction, risquer quelques pas de danse selon le morceau joué par le char qui le précédait. C’était fatiguant, la « tête » était lourde, il fallait tenir presque deux heures mais Laurent et ses copains rivalisaient d’ingéniosité pour protéger leurs épaules qui soutenaient la structure en bois.
Il y avait aussi l’immanquable lancer de « Paillassou » et tout autour du drap blanc tenu par quelques-uns, des gamins couraient, s’apostrophaient et chantaient pour encourager les lanceurs dans leur décompte de rebonds.
Une cacophonie incroyable, mélange de cris, musiques à fond dans les haut-parleurs, fanfare locale ou étrangère, majorettes. Des farandoles improvisées. Des couleurs, vives, chaudes sous le soleil ou scintillantes lors des corsos nocturnes.
Laurent savait qu’il ne retrouverait pas cette ambiance bon enfant et spontanée de ses souvenirs, mais il irait dès le lendemain soir assister à la première sortie du Roi, de la Reine et de Carnavalon.
...
Maëlle allait rentrer à Nice dans quelques jours. Assise sur un des gros rochers qui bordaient le sanctuaire da Virxe da Barca à Muxia. Dans sa tête défilaient toutes ses dernières escapades, toutes ces belles rencontres qui avaient fait son quotidien pendant ces derniers mois.
Un trésor que cette découverte de tous ces trésors. Le sentiment de l’enrichissement qu’elle avait acquis n’était pas un vain mot. Elle se souvenait pêle-mêle de quelques instants de discussion avec des enfants chiliens qui l’avaient bombardée de questions curieuses sur son pays, de la grandeur du Taj Mahal et de la pauvreté qui l’entourait pas loin, d’une soirée d’étape sur son chemin de Compostelle, passée à échanger avec un américain amputé des deux jambes qui faisait la route en vélo, de tous ces paysages époustouflants qu’elle avait détaillés de longs moments pour les garder gravés dans sa mémoire, de la Croix du Sud observée dans les ciels nocturnes d’Amérique du Sud dont l’amas d’étoiles s’appelle aussi « la boîte à bijoux »…
Elle appréhendait un peu son retour, mais elle rapportait avec elle une « boîte à trésors » d’une richesse inestimable, qu’elle pourrait ouvrir chaque fois qu’elle le voudrait. Et ce n’était pas un rêve.
Bernadette Montiglio