Publié le 17 Octobre 2018

Écoutez, écoutez les enfants je vais vous raconter ! C’est ainsi que notre gouvernante nous appelait pour nous parler du temps jadis. En ce temps là, disait-elle, il y avait des livres où l’on apprenait des mots. Des mots, des verbes qui nous faisaient rêver. C’est ainsi qu’un jour elle nous parla de l’amour.

L’amour était un mot magique qui permettait à deux êtres humains de se rencontrer de s’unir et ainsi avoir des enfants.

Pour nous c’était un conte merveilleux, nous qui étions nés dans des tubes à essai ; elle nous parlait des prémices, des poèmes, d’un monde aujourd’hui disparu derrière les écrans des appareils électroniques.

Oui, aujourd’hui l’homme et la femme échangent leurs sentiments à travers des SMS, des mails sans jamais se rencontrer. Un système de livraison à domicile permet – sous contrôle judiciaire et médical – à une femme, dès la réception d’une éprouvette préalablement conditionnée en laboratoire, d’avoir un enfant. Monde de solitude où les hommes et les femmes vivent séparés. Pour limiter les naissances, ainsi en avaient décidé nos dirigeants.

 

C’est pour cela que je ne manquais jamais les récits de notre gouvernante qui nous racontait des contes merveilleux qui, pour nous, enfants de l’an 3000, étaient un peu comme de la préhisscience-fiction. Il suffisait d’ouvrir le livre, un dictionnaire, pièce précieuse, une antiquité qu’elle possédait, dans lequel à chaque page nous découvrions des mots aujourd’hui disparus.

Amitié, échange, solidarité, sincérité, fraternité et aussi liberté, tous ces mots sonnaient à nos oreilles comme des histoires pour enfants sages. Des contes merveilleux que notre gouvernante, issue elle-même d’une éprouvette, avait appris de sa maman.

Imaginez le mot Amitié ; quand elle le prononçait nous avions l’impression d’entendre une musique symphonique.

Souvent nous lui demandions : « épelle-nous un mot »

Alors elle nous racontait, le monde des voyelles et des consonnes. Les vingt six lettres de l’alphabet qui permettaient de s’exprimer. Le monde d’aujourd’hui ne résonne que des cliquetis des claviers et dans les yeux des enfants ne brille que la lumière des écrans bleutés.

Ce jour là, je me suis surpris à crier :

« Dessine moi un mouton !»

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Rédigé par Benard

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 17 Octobre 2018

Une crise politique sans précédent secoue la planète. Les humains se divisent en deux camps, les pro et les anti pluie. Ils s’affrontent de plus en plus fréquemment un peu partout sur Terre.

Pour contrer cette vague de violence, la Commission Universelle est réunie en Congrès exceptionnel depuis deux jours. Rappelons qu’il s’agit de la plus haute instance de régulation de la vie sur Terre, composée de personnalités scientifiques et politiques issues du nouvel ONU (Ordre Nouveau Universel) instauré en 2020 pour tenter de sauver la planète d’une faillite annoncée en raison des agissements irraisonnés des générations précédentes.

Le monde retient son souffle ; la trêve est jusqu’à présent respectée. On attend de la Commission des Résolutions et innovations aussi radicales que par le passé. Citons pour mémoire l’abandon définitif du pétrole, au profit des biocarburants végétaux et animaux, qui a mis fin à la pollution atmosphérique, la fin de l’habitat individuel amorcé en 2035, qui a permis de donner un toit à chacun des vingt milliards d’humains qui peuplent la planète, l’adoption de l’eau de synthèse en 2036, qui a éradiqué la soif dans le monde et les sécheresses, ou encore, pour ce qui nous concerne aujourd’hui, la domestication de la Météo, immense chantier entrepris depuis 2037 et dont les premiers effets se font déjà ressentir.

En effet, depuis maintenant deux ans, chaque portion de la planète bénéficie d’un climat tempéré alternant les quatre saisons par roulement ; quand le printemps s’annonce en Europe, c’est déjà l’hiver aux Amériques et l’Asie profite d’un été radieux. On a déjà pu voir revenir la neige au cœur du Sahara et les pôles refleurir. Depuis la domestication du climat et l’adoption de l’eau de synthèse, la pluie du ciel, devenue totalement inutile, n’est plus programmée par Météo Monde, l’organe régulateur du climat.

Dans chaque pays, le secteur hôtelier bénéficie pleinement de ce nouvel état d’ensoleillement perpétuel. Les stations balnéaires et touristiques se multiplient et empiètent sur les zones urbaines et agricoles. Certains villages-vacances sont peu à peu devenus de véritables cités, voire des métropoles comme dans le sud-est français, au détriment des autochtones condamnés à se retirer au fond de vallées reculées, froides et obscures, avec tous les problèmes quotidiens liés à la distance, dans l’attente impatiente de moyens de télétransportation fiables.

Effectivement, le « beau temps » (comme on disait avant) ne fait pas que des heureux. Le secteur agricole est en pleine ébullition : l’arrêt des pluies nécessite des travaux permanents d’arrosage à l’eau de synthèse qui restent pénibles et coûteux, ce qui a entraîné la flambée des prix agricoles que l’on connaît. Elle touche plus particulièrement les plus défavorisés (en attendant l’adoption du Revenu Unique dont la mise en place se révèle plus compliquée que prévu). On assiste donc depuis quelques semaines à des pétitions et contre-pétitions rassemblant des milliards de signatures, à des joutes mondovisées rivalisant d’arguments et contre-arguments, et à des soulèvements populaires qui se terminent trop souvent en affrontements violents.

Alors, pluie ou pas pluie ? Et si oui, selon quelles modalités géographiques et périodiques ? La question reste entière. La réponse repose sur les épaules de nos Commissaires Universels. Espérons en une Résolution de l’ONU aussi sage que les précédentes et qui mettra fin à cette période noire de notre histoire du Temps.

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Rédigé par Benoit

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 17 Octobre 2018

Edwin Drake ingénieur de la compagnie des chemins de fer de Pennsylvanie avait mis au point un système ingénieux de forage permettant par un mouvement à bascule sans fin de percer tous les sols jusqu’à une profondeur inégalée à ce jour. Un liquide noirâtre, visqueux avait jailli de ses forages. Il pensait avoir trouvé la solution pour l’énergie des siècles à venir.

Ah ! Prétention humaine ! Le pétrole sera vite abandonné. Trop polluant, trop instable. Seules ses fonctions ancestrales liées à l’éclairage continueront à être exploitées.

 

Une autre découverte avait fait moins de bruit et pourtant…

Cette drôle d’invention, modeste, axée sur l’attirance et le rejet de deux masses allait révolutionner le monde.

L’aimant et ses champs magnétiques étaient nés.

Michael Faraday, époux de la bouillante Ernestine, réfléchissait sur le mouvement naturel qu’il venait de créer.

Il suffisait de modifier le magnétisme de deux pôles, un « plus » et un « moins » pour créer un déplacement.

Sa première idée fut d’installer un « plus » à l’avant d’une calèche et un « moins » à l’arrière pour assurer le mouvement de l’engin.

Adieu chevaux, écuries, corvées de foin et de crottin. Il voyait déjà les avantages de sa découverte appliquées à l’utilisation des attelages dans les grandes villes.

Comme tout chercheur, le côté rêveur n’était pas le trait le plus mince de sa personnalité.

Mais Michael avait épousé une femme ayant bien les pieds sur terre.

-Au lieu de rêvasser à tes engins diaboliques tu ferais mieux de réfléchir à nous trouver un chauffage qui éliminera le charbon de notre existence !

-Le jour où tu découvriras une énergie propre, alors là oui ! Tu auras découvert quelque chose !

Ernestine n’arrêtait pas de fulminer contre le charbon qui polluait tout.

Indispensable pour le chauffage, cette énergie empestait l’atmosphère, tachait le linge qui séchait sur les fils, retombait des cheminées et pénétrait dans chaque maison dès que l’on ouvrait les fenêtres.

 

Nous étions en plein été et Michael, contrarié des remarques incessantes de son épouse, décida de rejoindre un bistrot de la vieille ville qui lui plaisait particulièrement.

Le patron, gouailleur à souhait, le faisait rire et lui permettait de se changer les idées.

Ce jour là, attablé face à son verre de bière, il écoutait les dernières trouvailles du bistrotier.

-Ici l’apéro est un verre de contact et tout devient plus clair, disait-il aux nouveaux arrivants.

Quelques secondes plus tard, deux costauds livraient des paquets de glace :

-« directement de la montagne » pour votre plaisir messieurs.

-Toi qui trouve tout Michael, voilà ce qu’il faut trouver : on peut stocker de la glace et l’utiliser quand il fait chaud et on ne peut pas stocker du chaud et le redistribuer lorsqu’il fait froid ! Le soleil est présent plus d’une moitié de l’année, il devrait chauffer l’autre moitié où la météo est plus mauvaise.

 

Et voilà le grain de sable qui a tout précipité !

Michael imagina un système qui, avec un miroir, renvoyait la chaleur du soleil vers des barres de fer entreposées au sous sol de sa maison. La chaleur ainsi emmagasinée était stockée, conservée sous la protection d’un pôle « plus » de ses aimants. Pour la distribuer ensuite vers les différentes pièces munies de pôles « moins » il suffisait d’inverser le sens d’attirance des aimants.

Cette invention révolutionna le monde. Aujourd’hui encore on en a oublié l’origine !

 

L’automne s’engage dans l’été. Les branches dénudées griffent désespérément le ciel dans l’attente d’un nouveau feuillage. Sur les boulevards, les voitures glissent en silence, actionnées par ces satanés aimants.

Les frimas commencent à s’installer.

Ernestine, installée dans un fauteuil, coud au salon, regarde au dessus de ses lunettes son « Géo trouve-tout » de mari.

-Michael, tu devrais inverser la manette de ton système. Il fait un peu frisquet tu ne trouves pas ?

 

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Rédigé par Gérald

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 11 Octobre 2018

Mesdames ; Mesdemoiselles, Messieurs, bienvenue à cette conférence sur une période sombre et peu connue de notre histoire humaine.

Pour bien comprendre le monde actuel, notre mode de vie, il nous faut remonter dans le passé, au 15° siècle par exemple, et même au temps des pyramides, pour le sujet qui nous concerne aujourd’hui.

Depuis la nuit des temps, l’homme a cherché à apprivoiser la courbe, allant même jusqu’à vouloir dompter le Cercle. Bien sûr, les astres sphériques, la sainte courbe du soleil autour de notre Terre. Bien sûr l’arrondi d’une colline ou le méandre du fleuve. Mais ces éléments sont bien entendu d’ordre divin ; rien à voir avec le galbe d’une jambe ou le voûté du vieillard ! Nous autres ne sommes que de pauvres créatures tellement imparfaites au regard de la divine Nature.

Et pourtant, il y a de cela des milliers d’années, l’Homme a accompli le sacrilège de copier le cercle solaire en inventant la « roue ». Et dans quel but hérétique ? Transporter sans effort des rocs pour bâtir des pyramides afin, summum de la prétention humaine, d’élever leurs rois défunts vers le divin.

Il faut bien reconnaître que la roue se révéla à l’époque fort pratique : elle permit un développement technologique sans précédent et apporta à l’Homme un niveau de confort totalement indécent au regard de sa place dans la Nature. Mais je ne rentrerai pas dans les détails pour épargner les jeunes oreilles ici présentes.

Revenons maintenant au 15° siècle. Des fanatiques hérétiques ont imaginé et voulu prouver que, excusez le terme, « la Terre est ronde » ; quelle idée ! Comme si notre misérable monde pouvait se hausser au niveau des astres divins ! La théorie en question aurait pu passer inaperçue dans l’histoire humaine si un roi portugais ne s’était laissé convaincre par le discours fougueux de certains hérétiques parvenus à infiltrer les plus hautes instances de la Science. Ce roi finança alors une folle expédition maritime destinée à prouver que « la Terre est ronde ». En 1492, trois frêles caravelles prirent solennellement la mer, par l’ouest, avec la folle intention de revenir à bon port par l’est.

Bien entendu les embarcations disparurent à l’horizon, finirent par chuter au Bout du Monde et ne revinrent jamais. Le roi du Portugal, vexé et furieux d’avoir ainsi été foulé, fit crucifier les pseudo-scientifiques hérétiques et interdit à tout jamais « la Chose Ronde », c’est-à-dire la fabrication d’objets sphériques, tubulaires ou circulaires. Ces actes de foi furent bientôt suivis par les autres monarques de l’époque. Voilà pourquoi la période de l’histoire humaine allant jusqu’à 1492 est appelée « Rondolithique » alors qu’après cette date symbolique on parle de « Platolithique ».

Les objets et machines sacrilèges inventés durant la période Rondolithique ont été rapidement démantelés par les pouvoirs publics mais certains ont pu échapper à la destruction et nous possédons quelques beaux spécimens dans les caves du Musée des Arts et Métiers de Paris. Ils ne sont bien sûr pas exposés au public mais j’ai pu observer par exemple la « charrette à bras » et ses successeurs « charrette à bœufs » et « charrette à cheval », représentants caractéristiques des « véhicules à roues ». Même si nous en savons peu sur leur usage, il semble que la roue permettait le transport de charges lourdes à peu d’effort ainsi que des déplacements plus rapides. Quel sacrilège !

J’ai pu observer aussi le curieux « sac de billes ». Ce dernier est à mon sens significatif du degré de perversion de l’époque : un jeu à base de sphères diverses représentant un système astral ; comment ne pas se croire Dieu parmi les Dieux quand on tient l’univers au creux de la main, qu’on peut bousculer l’Ordre Universel d’un simple lâcher de billes ! Les jeux de ce type ne pouvaient qu’être imaginés pour manipuler et conditionner les enfants dès leurs plus jeunes années.

Heureusement pour l’Humanité, aujourd’hui l’Homme marche simplement sur ses deux jambes et porte ce qu’il peut de ses deux bras, comme le font les autres créatures terrestres. La Nature est bien faite, respectons-la et gardons-nous bien de la tentation de la dompter ou d’échapper à notre condition.

Je vous remercie de votre attention.

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Rédigé par Benoit

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 11 Octobre 2018

Gavrilo Princip, arrivé depuis peu à Sarajevo, avait pour mission d'assassiner l'empereur François Joseph et son épouse Sophie. Mêlé à la foule, il était prêt, sûr de ses convictions. Mais voilà, devant la beauté de la duchesse Sophie, son bras fléchit et il cacha vite son arme.

Le cortège passa, Gavrilo Princip ne savait pas qu'à cet instant précis, il venait de sauver la vie de millions d'hommes jeunes de toute l'Europe: " La guerre de 14 n'aura pas lieu" et la face du monde gardera ses traditions.

La France rurale continue de vivre forte de sa jeunesse. L'industrie, bien sûr, progresse lentement, attirant dans les villes quelques aventuriers qui délaissent leur village. Certains parlent d'exode ; ils exagèrent, je vois bien dans notre village, on est tous là.

Moi, je suis fils de paysan et paysan moi même ; j'ai eu 20 ans en 1914, je suis parti, comme tous mes amis, faire mon service militaire pendant trois ans. J'étais fier d'être de la classe 1914 et en même temps j'étais angoissé, je partais pour la première fois loin de ma famille de mes amis. Je garde un très bon souvenir de cette époque, je ne connaissais pas Verdun – oui c'est là que j'ai passé mes trois ans sous les drapeaux. Aujourd'hui c'est le 11 novembre nous fêtons la Saint-Martin, patron du village, lui qui a partagé son manteau, signe fort de l'amitié entre les hommes. Sur la place du village est érigé un monument à sa gloire, la vie s'écoule au rythme des saisons. Parfois des orateurs viennent nous faire des discours sur la nouvelle politique d'un certain Jean Jaurès, du socialisme, qu'ils appellent. Je ne sais vraiment pas si ça prendra, n'empêche qu'il a un franc succès ; l'Humanité, journal communiste, titre en première page : " Ils ont écouté Jaurès" ; lui qui proclame : "il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir".

"Tout homme qui se tient debout est le plus beau des monuments."

Quoi ? Qu'est ce qui se passe ?

Je suis dans un trou d'obus, mon ventre me fait mal. Je saigne ! Mon village est loin, non je ne peux pas mourir, je n'ai que 20 ans. Ils avaient dit : à Berlin ! et moi je suis là dans ce trou et je me vide de mon sang. Pourquoi, Gravilo, tu n'as pas succombé à la beauté de la duchesse Sophie ? Moi, je ne t'avais rien fait. Doucement je sens ma vie partir... Que restera-t-il de moi ? Un nom sur le monument aux morts de la place du village, qui remplacera celui de Saint-Martin.

Ma capote couleur de terre m'enveloppe comme un linceul, j'étais fils de paysan comme des millions de frères. Adieu !

Mon monde s'enfonce dans la terre comme moi je disparais, je laisse la place à un nouveau monde celui de l'industrie, celui de la bureaucratie. Et toi, ma femme, je te laisse sans avoir connu le bonheur de vivre à tes cotés. Demain, habillée de noir, tu seras ma veuve, celle dont le mari est inscrit sur le monument ; personne ne trouvera à te redire, tu portes l'enfant d'un héros.

Mon enfant, c'est à toi que je pense tout au fond de ce trou où mon sang se mélange à cette terre d'Argonne. J'aurais voulu que Gavrilo Princip te connaisse avant son geste. Pourquoi ? Pour qui a-t-il tiré sur le couple impérial ?

Pan pan ! Deux sons brefs dans le ciel de Sarajevo, deux secondes qui vont s'éterniser pendant quatre ans faisant disparaître dix-huit millions de jeunes. Moi, j'étais fils de paysan et paysan moi même, je venais d'avoir 20 ans. Sur la place de mon village est érigé le monument aux morts où est inscrit le nom de mes amis, le mien " morts pour la France". Fini la fête de Saint-Martin. Le 11 novembre sera désormais le souvenir, le deuil de la France. Avec moi et mes amis se meurent nos village ; plus personne pour travailler la terre... La ville, comme un miroir aux alouettes, attire les derniers bras valides, le monde d'hier vient de s'écrouler.

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 11 Octobre 2018

C’était en 1985, un homme, Charles Bourseul, de métier télégraphe avait eu l’idée de mettre au point un appareil servant à diffuser la voix humaine. Il avait même écrit un mémoire à ce sujet « Transmission électrique de la parole ». C’était prometteur, mais lorsqu’il présenta ce mémoire à sa Direction, celle-ci ne voulut « rien entendre » et lui conseilla de rester à sa place, ce qu’il fit. C’en était fini de son rêve et les ébauches de cette invention sont restées « lettre morte ».

On devrait désormais se contenter des « bip-bip » des télex, de l’alphabet morse pour les opérations d’urgence et –comment dire ?- du « do it yourself », cher à une nouvelle génération décidée à s’en sortir seule ?

Dans les plaines reculées d’Amérique du Nord, les tribus indiennes continueraient à envoyer leurs signaux de fumée. Dans les ruelles étroites du Vieux Nice, il suffirait d’ouvrir les fenêtres et de brailler pour faire passer ce que l’on avait à dire. Dans les villages, les crieurs faisaient office d’informateurs fidèles.

Mais aujourd’hui ?

Aujourd’hui on peut sortir de chez soi sans vérifier deux fois si on a bien pris son téléphone.

On peut parler entre amis bien réels, même au restaurant.

On ne « like » pas quelque chose ou quelqu’un, on lui dit qu’on a apprécié en le regardant.

On a un réseau social bien vivant, en chair et en os autour de nous et tant pis si l’on n’a pas 357 « amis » qui pourraient éventuellement savoir où on est et ce que l’on a mangé à midi.

Bref, on n’a pas besoin d’un chargeur pour communiquer.

Quand on va faire les courses, on n’a pas besoin d’appeler la maison pour savoir si c’est le paquet bleu ou le paquet jaune qu’il faut prendre.

Quand on rencontre un pote, il ne nous demande pas, avant toute chose, « T’es où ? »

On peut même se serrer la main, il n’y a pas d’objet « Grand Solliciteur Manuel » (GSM) greffé à l’intérieur.

Si on cherche quelque chose, il y a des livres, des dictionnaires.

Si on cherche son chemin, il y a des cartes routières et on n’est pas obligés d’écouter la « Gonzesse qui Papote en Solo » (GPS) nous dire qu’il faut prendre la troisième sortie au prochain rond-point.

Si on parle tout seul dans la rue, c’est simplement qu’on a un petit vélo dans la tête et non pas un abruti au bout du fil que l’on n’entend pas car il est dans un tunnel…

Et tout à l’heure, quand j’attendrai mon bus, je me fiche bien de savoir s’il va arriver dans 3 minutes ou bien si à cause d’un trafic perturbé, il me faudra attendre pendant 12 minutes…

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Rédigé par Bernadette

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 7 Octobre 2018

L'éléphant  -  Bernard Brunstein

L'éléphant - Bernard Brunstein

Il est urgent de placer l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations et l’économie à leur service. S’obstiner à maintenir le profit illimité et la croissance indéfinie comme fondement de l’ordre mondial est totalement suicidaire. Place donc à l’utopie qui n’est pas la chimère mais le ‘‘non-lieu’’, et j’ajouterais ‘‘de tous les possibles’’, à un réalisme qui réunisse l’intuition et la raison ; que celles-ci nous permettent de sortir de la léthargie et de la peur pour une aventure dans laquelle le risque devient l’expression suprême de la liberté. C’est à ce prix qu’un nouveau paradigme peut enfin advenir.

Pierre RABHI - La part du colibri

SUJET D'ÉCRITURE :

Dans les rêves tout devient possible, les souhaits se réalisent pour créer un monde idéal. Racontez le monde de rêve :

- d’un enfant ou adulte d’ici ou d’ailleurs.

- d’un animal. Vous pouvez reprendre l’animal que vous avez choisi au dernier atelier s’il vous inspire.

- d’un végétal.

Intégrez à votre récit une description.

 

Voir lien ci-dessous :

LECTURE :

Extrait de L'usage du monde de Nicolas Bouvier : Octobre - Route de Sungurlu (Anatolie)

LES TEXTES :

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 7 Octobre 2018

Je me suis endormie le livre de Pierre Rabhi, « la part du colibri » dans les mains. Dernière phrase lue avant de sombrer dans le sommeil : « place donc à l'utopie qui n'est pas la chimère mais le « non-lieu ». En rêve, ce mot me replongea dans mon passé et quel passé : j'avais été placée en garde-à-vue pour « vol de chaussures de couleur rouge à talons hauts », appartenant à la dame dont j'étais la femme de ménage.

Libérée de la prison Bonne Nouvelle à Rouen, après avoir bénéficié d'un non-lieu, quelle ne fut pas ma surprise de voir Mistigri m'attendre à la sortie dans sa boîte. A peine eus-je le temps de le caresser et de le délivrer, car pour moi maintenant rien ne valait plus que la liberté. Il s'engagea sur le bas-côté de la nationale. Toutefois, je lui fis signe de s'arrêter à Franprix pour lui acheter des croquettes bio ainsi que quelques sandwiches pour moi : puis nous reprîmes la route comme Jack Kerouac à la recherche d'un nouveau mode de vie.
La nuit nous allâmes dormir dans un refuge pour SDF – n'en n'étions-nous pas nous-mêmes – et à l'aube nous reprîmes le chemin. C'est ainsi qu'après être passés de la rive droite à la rive gauche ou bien peut-être de la rive gauche à la rive droite, je ne sais plus trop, étape après étape, jour après jour, semaine après semaine, après avoir traversé la zone industrielle de Grand-Quevilly, les campagnes de la Haute-Normandie, telles Pont-Audemer, nous arrivâmes à Livarot où je ne manquai pas de faire provision de fromages. Arrivés en Basse-Normandie, la maigreur de Mistigri me fit comprendre qu'il nous fallait trouver un point de chute. Passant devant un camping à Saint-Aubin sur Mer sur la Côte de Nacre, j'appris que les responsables cherchaient une femme de service.

Et c'est ainsi qu'une nouvelle vie commença pour nous...

Je fus réveillée par la sonnerie de mon réveil et sautai du lit. Une heure après j'étais dans le tramway, direction Pasteur. Je m'arrêtai à la station Pont-Michel pour rejoindre mon lieu de travail quand soudain je réalisai que j'avais oublié de changer la litière de la boîte de Mistigri et de remplir sa gamelle de croquettes bio...

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Rédigé par Françoise

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 6 Octobre 2018

Les herbes folles viennent chatouiller la plante de mes pieds nus, un doux rayon de soleil vient caresser mon visage, une légère brise fait danser mes cheveux. Je cours, je cours si vite, aussi vite qu’un guépard, mes jambes semblent voler et ne plus toucher le sol.

Non, Sophie ne me retrouvera pas, je vais me cacher derrière cet énorme rocher. J’entends la voix de mon amie qui m’appelle et me cherche. La voix se rapproche puis s’éloigne. Je suis si bien cachée qu’elle ne me retrouvera jamais. Au bout d’un long moment qui me semble interminable je l’appelle et enfin elle me trouve : accroupie, à moitié ankylosée, ne faisant qu’un avec le bloc de pierre. Elle me tire par la jambe, je me débats, nous tombons à la renverse dans l’herbe et nous dévalons la petite pente en faisant des roulades à n’en plus finir et en hurlant de rire.

Que ferons-nous après notre partie de cache-cache ? Construire une cabane dans les arbres ? Se baigner dans la rivière ou faire une promenade à bicyclette sur le sentier qui longe la forêt ?

Ensuite direction la maison, ou maman nous aura préparé pour le goûter, une bonne tarte aux prunes toute chaude sortie du four.

Des devoirs ? Que nenni ! Ici il n’y a pas d’école, pas de punitions, pas de zéros mais juste l’envie d’apprendre. Alors c’est Jacqueline, la mémé de Lucie, qui nous apprend à lire, écrire et compter et toutes les choses de la vie. Sans nous brusquer, sans nous presser, sans nous obliger. Dans notre monde il n’y a que gentillesse et bienveillance. On grandit dans l’amour sans connaître les contraintes, on joue presque toute la journée.

Mais, me direz-vous, nous ne serons pas parées pour affronter les réalités du monde des adultes, nous ne saurons pas prendre les bonnes décisions pour passer à travers la drogue, la crise, le chômage, le réchauffement climatique, les pesticides et autres horreurs du 21ème siècle ?

Ah ! la bonne blague ! Pas de soucis, car dans notre monde, le monde des adultes est semblable au notre : idéal.

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Rédigé par Leslie

Publié dans #Écologie et environnement

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Publié le 5 Octobre 2018

Il s’était endormi comme une masse, tourmenté par le lendemain, stressé par aujourd’hui, des échanges houleux avec ses clients, des remarques et rien qui avançait. Sa première heure de sommeil passée, il retrouva « son » rêve, sa nouvelle vie comme il disait, car ce rêve était récurrent.

Par la fenêtre ouverte de sa minuscule maison, il entendait les oiseaux qui se réveillaient chacun à leur tour. La nuit faisait place à une lueur bleutée, faisant apparaître peu à peu son environnement quotidien. D’abord l’énorme chêne, champignon géant au bout de son jardin, dont la stature laissait encore dans l’ombre le minuscule plan d’eau qu’il avait réussi à aménager près de la source découverte un peu par hasard, à force de patauger dans ce petit marécage tourbeux. L’odeur de la terre mouillée arrivait dans ses narines. Ça, c’est la nature ! Il adorait cette odeur, telle celle qui remonte du sol après une grosse averse, mélange de terre et d’herbes mouillées, qui disparaîtrait dès que les rayons du soleil auraient un peu chauffé l’air ambiant.

Allongé dans son lit, il goûtait ces instants magiques, se réveillant peu à peu en rythme avec la nature. Le coq se manifesta plusieurs fois… Ses copines les poules commençaient à se mouvoir. Il percevait le bruissement maladroit de leurs ailes fripées au fur et à mesure qu'elles se réveillaient de leur ponte. Avec un peu d’imagination, il aurait pu sentir la chaleur des œufs frais qui passait dans sa main quand il allait les ramasser. Les derniers semis pointaient leurs petites épines vert pâle, dans lesquelles s’accrochaient des gouttes de rosée.

Il lui tardait vraiment de redécouvrir son jardin tous les matins.

Et puis cette divine surprise il y a quelques jours : au pied des plans de tomates noires de Crimée, rampaient depuis quelque temps des lianes de courges (ou courgettes ?...) probablement issues du compost qu’il avait répandu dans la rangée de tomates. Mais non, il avait découvert, émerveillé, qu’au bout de ces lianes, cachés dessous ces feuilles vert foncé, commençaient à grossir deux melons, également fruits du compost. Tout se recycle de manière naturelle, reproduction à l’identique des déchets déposés dans son grand bac en bois.

Il se prit à rêver d’un champ de caféiers, issu des résidus de sa bonne vieille cafetière… Ah ! Ce ne sont pas les capsules d’aluminium qui pourraient faire de moi un torréfacteur accompli, pensait-il, le sourire aux lèvres.

Il pensait à tout ça… Le soleil rentrait à présent dans la chambre. Il repoussa la couette devenue trop chaude et il ouvrit les yeux… Sur le dossier de sa chaise, la cravate de la veille était mauvais signe, son téléphone mis sur silencieux clignotait avec insistance…

Et si seulement il pouvait se rendormir !

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Rédigé par Bernadette

Publié dans #Écologie et environnement

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