EN RÊVE, MISTIGRI !

Publié le 7 Octobre 2018

Je me suis endormie le livre de Pierre Rabhi, « la part du colibri » dans les mains. Dernière phrase lue avant de sombrer dans le sommeil : « place donc à l'utopie qui n'est pas la chimère mais le « non-lieu ». En rêve, ce mot me replongea dans mon passé et quel passé : j'avais été placée en garde-à-vue pour « vol de chaussures de couleur rouge à talons hauts », appartenant à la dame dont j'étais la femme de ménage.

Libérée de la prison Bonne Nouvelle à Rouen, après avoir bénéficié d'un non-lieu, quelle ne fut pas ma surprise de voir Mistigri m'attendre à la sortie dans sa boîte. A peine eus-je le temps de le caresser et de le délivrer, car pour moi maintenant rien ne valait plus que la liberté. Il s'engagea sur le bas-côté de la nationale. Toutefois, je lui fis signe de s'arrêter à Franprix pour lui acheter des croquettes bio ainsi que quelques sandwiches pour moi : puis nous reprîmes la route comme Jack Kerouac à la recherche d'un nouveau mode de vie.
La nuit nous allâmes dormir dans un refuge pour SDF – n'en n'étions-nous pas nous-mêmes – et à l'aube nous reprîmes le chemin. C'est ainsi qu'après être passés de la rive droite à la rive gauche ou bien peut-être de la rive gauche à la rive droite, je ne sais plus trop, étape après étape, jour après jour, semaine après semaine, après avoir traversé la zone industrielle de Grand-Quevilly, les campagnes de la Haute-Normandie, telles Pont-Audemer, nous arrivâmes à Livarot où je ne manquai pas de faire provision de fromages. Arrivés en Basse-Normandie, la maigreur de Mistigri me fit comprendre qu'il nous fallait trouver un point de chute. Passant devant un camping à Saint-Aubin sur Mer sur la Côte de Nacre, j'appris que les responsables cherchaient une femme de service.

Et c'est ainsi qu'une nouvelle vie commença pour nous...

Je fus réveillée par la sonnerie de mon réveil et sautai du lit. Une heure après j'étais dans le tramway, direction Pasteur. Je m'arrêtai à la station Pont-Michel pour rejoindre mon lieu de travail quand soudain je réalisai que j'avais oublié de changer la litière de la boîte de Mistigri et de remplir sa gamelle de croquettes bio...

Rédigé par Françoise

Publié dans #Écologie et environnement

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