ENERGIE PROPRE

Publié le 17 Octobre 2018

Edwin Drake ingénieur de la compagnie des chemins de fer de Pennsylvanie avait mis au point un système ingénieux de forage permettant par un mouvement à bascule sans fin de percer tous les sols jusqu’à une profondeur inégalée à ce jour. Un liquide noirâtre, visqueux avait jailli de ses forages. Il pensait avoir trouvé la solution pour l’énergie des siècles à venir.

Ah ! Prétention humaine ! Le pétrole sera vite abandonné. Trop polluant, trop instable. Seules ses fonctions ancestrales liées à l’éclairage continueront à être exploitées.

 

Une autre découverte avait fait moins de bruit et pourtant…

Cette drôle d’invention, modeste, axée sur l’attirance et le rejet de deux masses allait révolutionner le monde.

L’aimant et ses champs magnétiques étaient nés.

Michael Faraday, époux de la bouillante Ernestine, réfléchissait sur le mouvement naturel qu’il venait de créer.

Il suffisait de modifier le magnétisme de deux pôles, un « plus » et un « moins » pour créer un déplacement.

Sa première idée fut d’installer un « plus » à l’avant d’une calèche et un « moins » à l’arrière pour assurer le mouvement de l’engin.

Adieu chevaux, écuries, corvées de foin et de crottin. Il voyait déjà les avantages de sa découverte appliquées à l’utilisation des attelages dans les grandes villes.

Comme tout chercheur, le côté rêveur n’était pas le trait le plus mince de sa personnalité.

Mais Michael avait épousé une femme ayant bien les pieds sur terre.

-Au lieu de rêvasser à tes engins diaboliques tu ferais mieux de réfléchir à nous trouver un chauffage qui éliminera le charbon de notre existence !

-Le jour où tu découvriras une énergie propre, alors là oui ! Tu auras découvert quelque chose !

Ernestine n’arrêtait pas de fulminer contre le charbon qui polluait tout.

Indispensable pour le chauffage, cette énergie empestait l’atmosphère, tachait le linge qui séchait sur les fils, retombait des cheminées et pénétrait dans chaque maison dès que l’on ouvrait les fenêtres.

 

Nous étions en plein été et Michael, contrarié des remarques incessantes de son épouse, décida de rejoindre un bistrot de la vieille ville qui lui plaisait particulièrement.

Le patron, gouailleur à souhait, le faisait rire et lui permettait de se changer les idées.

Ce jour là, attablé face à son verre de bière, il écoutait les dernières trouvailles du bistrotier.

-Ici l’apéro est un verre de contact et tout devient plus clair, disait-il aux nouveaux arrivants.

Quelques secondes plus tard, deux costauds livraient des paquets de glace :

-« directement de la montagne » pour votre plaisir messieurs.

-Toi qui trouve tout Michael, voilà ce qu’il faut trouver : on peut stocker de la glace et l’utiliser quand il fait chaud et on ne peut pas stocker du chaud et le redistribuer lorsqu’il fait froid ! Le soleil est présent plus d’une moitié de l’année, il devrait chauffer l’autre moitié où la météo est plus mauvaise.

 

Et voilà le grain de sable qui a tout précipité !

Michael imagina un système qui, avec un miroir, renvoyait la chaleur du soleil vers des barres de fer entreposées au sous sol de sa maison. La chaleur ainsi emmagasinée était stockée, conservée sous la protection d’un pôle « plus » de ses aimants. Pour la distribuer ensuite vers les différentes pièces munies de pôles « moins » il suffisait d’inverser le sens d’attirance des aimants.

Cette invention révolutionna le monde. Aujourd’hui encore on en a oublié l’origine !

 

L’automne s’engage dans l’été. Les branches dénudées griffent désespérément le ciel dans l’attente d’un nouveau feuillage. Sur les boulevards, les voitures glissent en silence, actionnées par ces satanés aimants.

Les frimas commencent à s’installer.

Ernestine, installée dans un fauteuil, coud au salon, regarde au dessus de ses lunettes son « Géo trouve-tout » de mari.

-Michael, tu devrais inverser la manette de ton système. Il fait un peu frisquet tu ne trouves pas ?

 

Rédigé par Gérald

Publié dans #Écologie et environnement

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