Publié le 17 Octobre 2022

Je me souviens de ma rue

 

Je me souviens de la rue Aurore, qui était encore une impasse où l’on pouvait jouer librement. Nous nous en donnions à cœur joie.

Je me souviens du baby foot que nous sortions du garage et dont nous faisions payer les parties une somme symbolique aux enfants de la rue qui se bousculaient.

Je me souviens de nos déambulations à vélo, trottinette, patins à roulettes sur le bitume rugueux et cabossé qui nous faisait chuter parfois, ce qui nous valait des genoux couronnés du rouge vif du mercurochrome.

Je me souviens du bébé dans son landau que sa mère nous donnait imprudemment à garder et que nous, les grandes filles, nous battions pour en avoir le privilège, lui faisant mille risettes et babillant dans son langage.

Je me souviens du concours de hoola hop de la rue, que j’étais fière d’avoir gagné, espérant vainement qu’un entraînement intensif me ferait perdre un peu de mes hanches que je trouvais déjà trop rondes.

Je me souviens du fracas des travaux de la Voie Rapide qui commençaient et des explosions qui nous faisaient sursauter et déplorer cette blessure dans le paysage.

Je me souviens du vendeur à la criée de la pogne de Romans qui arpentait les rues en annonçant de sa voix forte et rythmée comme un slam, au bel accent du sud « Un franc la belle pogne, bien fraîche, bien bonne », et nous courions derrière lui avec nos pièces de monnaie, en attendant de déguster cette délicieuse galette qui ressemblait à une couronne des rois en plus simple.

Je me souviens des chats qui couraient en liberté, car il n’y avait encore ni barrières, ni grillages, ni portails. Le nôtre, un vagabond, ne rentrait que le soir pour son dîner.

Je me souviens des appels des mamans par les fenêtres, le soir venu, pour ramener toute cette marmaille à la table du dîner familial « Marie-Laure ! Jean-Jacques ! Patricia ! Jeannot ! A table ! ». Mais les enfants faisaient semblant de ne pas entendre pour continuer leurs jeux et faisaient enrager leurs mères qui s’époumonaient.

Je me souviens de tout ce petit monde, mouvementé mais tranquille, que l’ouverture de la rue a transformé. Les enfants ont grandi, sont partis. Aujourd’hui les enfants ne jouent plus dans la rue.

 

______________________________________

 

Je me souviens de la rue Aurore, ce jeudi après-midi-là, un des premiers après la rentrée des classes. C’était une vraie noria de roues et de roulettes dans la rue. Les trottinettes se disputaient l’espace avec les vélos, quant aux patins à roulettes, ils faisaient ce qu’ils pouvaient pour se faufiler dans ce charivari ponctué de sonnettes, de rires et d’exclamations joyeuses ou apeurées.

Soudain, un grand cri : Michel, sur sa trottinette a été percuté par Alain sur son vélo. Les deux garçons étaient par terre, en pleurs, examinant affolés leurs éraflures et le sang qui s’en écoulait.

Mais Evelyne, douze ans et déjà la petite maman du groupe, avait tout prévu. Elle sortit de ses poches le mercurochrome, les compresses, les pansements. Après avoir apaisé d’une voix douce les pleurs des gamins, elle désinfecta délicatement leurs blessures –il n’y eut plus une larme- et leur appliqua de jolis et solides pansements. Les deux garçons semblaient tout fiers. Tous les autres s’étaient arrêtés pour assister à la scène, mi-inquiets, mi-admiratifs. Certains étaient peut-être un peu jaloux de ne pas être au centre de l’attention de tous, et d’Evelyne en particulier.

Encore quelques minutes et le joyeux manège reprit de plus belle, dans le même désordre, chacun se frayant un chemin dans le tourbillon incessant des petits bolides mécaniques.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Monique

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 17 Octobre 2022

 

Fouillis des voies entrecroisées dans leur laideur de béton gris

Roulement des feux en mystérieuses suites

Arrivée en grappes des jeunes lycéens

Nul passant ne s’attarde au grondement des moteurs

Crasse des fumées des pots d’échappement

Ordinaire ballet des roues de toutes sortes

Imagine un peu, on démolit tout ça

Suivent des fleurs, des arbres et du gazon partout

 

Grand fracas des voitures au milieu des carrefours

Roulement des motos, des camions, des scooters

Oublié le calme des ruelles alentour

Sifflement du train s’approchant de la gare

Sales, si sales, les abords de la passerelle

Ordinaire parcours d’une passante pressée

 

IL Y A

(dans mon quartier)

 

Il y a ce grand parc avec son olivier millénaire que je viens saluer à chaque fois et de petits chemins caillouteux

Il y a d’étranges bâtisses sur pilotis aux couleurs improbables

Il y a des haies toutes fleuries de mauve, d’orange, qui cachent les jardins aux yeux des passants

Il y a des vélos bleus oubliés dans les rues, comme jetés au hasard sur les trottoirs

Il y a des jeunes gens assis par terre à l’heure du déjeuner, qui mordent dans leurs pizzas, tout en jouant sur leurs téléphones et en discutant dans de bruyants éclats de rire

Il y a des enfants qui sortent de l’école et serrent fort la main de leur maman

Il y a le calme tout près du fracas

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Monique

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 17 Octobre 2022

 

Je me souviens le boulevard d’avant le tram, avec les platanes, la rue plus large.

Je me souviens d’avoir juste la rue à traverser pour aller dans l’épicerie de ma grand-mère

Je me souviens de cette personne qui venait parfois et qui criait : « VITRIER »

Je souviens du Milk Club, chez Jeannette et Olive, des glaces a l’eau parfumée au cola, de la gratta keka.

Je me souviens des courses cyclistes certains soirs d’été, tout autour du quartier.

Je me souviens des vieux bus verts N°5

Je me souviens d’avoir appris à lire l’heure en décryptant la position des aiguilles sur l’horloge du clocher de l’église.

Je souviens des bancs couleurs moutarde et verts aussi

Je souviens du bruit des roulettes des patins sur le trottoir.

Je souviens de la vue sur la colline en face avant qu’une paroi d’immeuble ne la cache.

Je me souviens du manège sur la place.

Je souviens de l’auberge de la tranquillité, du bruit des boules, qui tapaient contre le mur de la salle à manger, de la fiesta d’un soir de mai 81 qui a durée une semaine.

Je me souviens des premières descentes et remontées en mobylette du boulevard.

Je me souviens des chars de la bataille des fleurs qui passaient devant la maison direction la promenade.

Je me souviens des gros réservoirs d’essence de Bon voyage.

Je me souviens du marché qui s’étalait tous le long avant d’échouer sur la place.

______________________________

 

Souvenir du magasin de ma grand-mère

 

Un quartier c’est comme un village, le mien Saint Roch, il ne déroge pas à cette règle.

J’y suis né et je vis dans la même maison en plein centre du boulevard depuis quasiment depuis toujours.

Mes dix premières années je les ai passées dans l’épicerie de ma grand-mère maternelle, sur le trottoir juste en face. Ma mère l’aidait et c’était le point de rendez-vous de toute la famille. Celle d’ici et celle en dehors de Nice. Avec les autres magasins, la petite boucherie, le salon du photographe, la boucherie chevaline de ma marraine, la petite mercerie tout à côté c’était aussi comme une autre famille.

J’ai appris à lire l’heure en regardant les aiguilles du clocher de l’église, on allait "au" docteur dans l’immeuble juste à deux pas de porte. L’été quand c’était la saison des fraises j’allais chercher de la chantilly, à la boulangerie juste au coin. Après l’école je jouais devant, en apprenant à faire du vélo ou du patin à roulette.

Je le quittais parfois quelques secondes pour courir acheter pour 1 franc de bonbons au Milk Club, ou des glaces à l’eau au parfum cola ou menthe.

L’épicerie ne fermait presque jamais et le dimanche souvent c’était consacré à nos repas de famille, interminables.

Et puis en 74 ma grand-mère l’a vendu. Cette période mon existence a pris une nouvelle direction.

Le magasin est devenu une banque avec des murs noirs et des vitre teintées et occultantes sur l’intérieur.

La vie a repris son cours.

Bien des années plus trad, je parle de presque trente ans, au moment du tram… la banque a déménagé à son tour et s’est vu remplacée par un commerce de vêtements et accessoires de mode. Au départ je n’y ai pas prêté attention ; des ouvriers s’affairaient à des travaux de rénovations. C’est un soir en sortant mon chien que ça m’a chopé au cœur. J’ai tourné la tête vers ce passager assoupi de mon enfance dépourvu de sa vitrine opaque et j’ai revu son intérieur plein de lumière.

Comme si on apposait les causses électrifiés d’un défibrillateur sur les flancs immobiles d’une poitrine en arrêt cardiaque. Et revoir le souffle reprendre sa course en la soulèvent doucement. Je suis resté là à regarder ce spectacle. Quand il a rouvert un après midi je me suis décidé. Prétextant un achat d’anniversaire pour une amie, j’y suis retourné et en y pénétrant de nouveau la magie à opérée. Quelle Douce sensation soudaine ! Comme retrouver son foyer après de longues années d’absence.

Sans prévenir, une délicieuse émotion s’est emparée de moi, comme jeté brusquement dans les airs, un album de photos s’est ouvert tout en grand à l’improviste dans ma tête. J’ai revécu mille souvenirs, j’ai ressenti mille odeurs, j’ai réentendu mille mots phrases, rires.

J’ai revu ma mère et ma grand-mère derrière le comptoir, je me suis rappelé la cuisine dans l’arrière salle, j’ai revu mon oncle et ma tante et de leur pote d’école ; et la première fois ou j’ai fait connaissance de celui et celle qui en les épousant deviendraient une autre tante et un autre oncle, j’ai revu les marmites qui mijotaient tout le temps.

Je me suis souvenu de la camomille qu’on m’obligeait à boire quand j’étais barbouillé.

J’ai revu le vieux poste radio, et le lit dans le fond caché par un rideau rouge à fleurs. Je me suis souvenu que c’est ici qu’on m’avait annoncé qu’un petit frère venait d’arriver. C’était plein d’images qui surgissaient pêle-mêle devant mes yeux… Ce n’était pas triste juste nostalgique.

Et puis je suis ressorti, avec un sourire en dedans, comme empreint d’une légère ivresse, du genre qui nous donne cette sensation de marcher d’un pas tout léger. Je dis toujours qu’un quartier c’est un village, c’est vrai, mais moi ce village, mon village c’était ce petit bout de trottoir et petit bout de mon histoire.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Jean-Michel

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 17 Octobre 2022

 

Sortir de bonne heure. Ecouter !

Attraper les ambiances maraîchères. S’arrêter

Inviter, saluer, partager le goût du café

Naviguer, dériver, du présent au passé.

Trottoir d’une enfance. La mienne.

 

Revenir devant le vieux magasin effacer

Ouvrir le placard aux goûters oubliés

Comme une page d’un cahier d’écolier

Heureux temps d’avant, presque retrouvé.

_____________________

 

Il y a le long boulevard qui s’étale

Il y a la verdure du tram qui trimballe

Il y a le bitume qui l’emballe

Il y a le marché qui s’installe

Il y a Ulysse qui renifle et cavale

Il y a le temps qui passe et dévale

Il y a une rue mon quartier en amont, en aval

Il y a cet espace, un bout de ma ville.

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Jean-Michel

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 17 Octobre 2022

Je terminais mon jogging matinal et je m'arrêtais essoufflé sur la place tout en haut du village. Face à moi le 2 rue de la calade avec sa plaque toujours visible en rez de chaussée. Un rayon de soleil caressait la maison de grand-mère, disparue depuis longtemps.

Je me souviens de cet arrêté de mairie qui avait fait grand bruit en plein été...

-Comment ça on ne peut plus étendre son linge en façade ?

-Et bien oui, c'est une décision de la mairie !

Philomène assise dans son fauteuil regardait sa fille avec de grands yeux.

Maman occupée à mille choses ne comprenait pas elle aussi cet arrêté absurde.

-Mais enfin, enchaînait grand-mère, l'étendoir en façade a toujours existé dans le centre historique du village ! Je savais que ces machines à laver allaient nous apporter des ennuis. A l'époque de ma mère, je me souviens du lavoir et du linge étendu dans les prés, personne ne disait rien ! Avec vos machines il a fallu étendre à la maison et où sinon en façade. D'ailleurs en Italie ça ne choque personne !

Maman regardait mère réfléchir à voix haute, elle s'entendit lui répondre :

-Le maire a obtenu le classement du vieux village et les façades refaites ne supportent pas le linge en façade.

-Mais le linge qui sèche sur nos étendoirs c'est la vie et puis il sent tellement bon... A court d'arguments l'œil de Philomène étincela soudain :

-Ils savent à ta mairie que ton grand-père Gustave a fait danser Greta Garbot, Marlène Dietrich et Rudolf Valentino ?

J'observais maman qui souriait tout en préparant une tisane pour grand-mère. J'avais entendu cent fois cette histoire. Gustave était pianiste au Grand Escurial et il animait les films muets avec son piano. Maman petite rêvait toujours en entendant son père lui dire, face à un café fumant : « hier j'ai fait danser Greta Garbot » et l'inévitable question : « Qui ? toi ? Mais comment ? Raconte, raconte !

-Ah ! C'est un secret, et si je te le dis ça ne sera plus un secret, non ?

Maman réfléchit à ce que venait de lui rappeler grand-mère.

Le lendemain une plaque était posée en façade au pied de la maison.

« Ici Gustave a fait danser Greta Garbot, Marlène Dietrich, Rudolph Valentino au son de son piano » Une photo envoyée à la mairie.

La réaction ne tarda pas. Dans la journée monsieur le maire appelait  :

-C'est quoi cette plaque en bas de chez vous ?

-Comment vous ne saviez pas ? Et l'histoire cent fois entendue fut réécrite dans ses moindres détails.

-Ah bon ! Mais c'est très intéressant ce que vous me dites là. Maman sûre de son effet enchaînait,

-Pour ce qui est authentique, l'étendoir en façade en fait aussi parti non ?

-Évidement, évidement je vais revoir le cahier des charges et puis je l'ai toujours connu cet étendoir, je ne vois pas pourquoi...

Je devais avoir six, sept ans peut être, je m'en souviens encore, chère Philomène !

 

________________________

Suite de « Je me souviens »

 

-Je me souviens de ce pont interminable qui relit Venise au continent, du cliquetis sur les rails, bienveillant, débonnaire.

-Je me souviens de ces nuits étoilées d'été en réponse aux photophores clignotants du jardin.

-Je me souviens de cette salle de théâtre, de ce lustre gigantesque avec cette lumière qui s'abaisse lentement, de ce rideau qui s'ouvre tout aussi lentement.

-Je me souviens du chuchotement de ce nuage formé par le pollen des genêts dans ces prés que l'on traversait avec sac à dos et grosses chaussures.

-Je me souviens de cette brise de mer que l'on attendait le soir après une journée torride d'été.

-Je me souviens de cette chanson désuète « Printemps au Portugal » que fredonnait ma mère en étendant les draps après la grande lessive.

-Je me souviens de ces crayons à mine pointue, taillés avec l'appareil à manivelle du maître, distribués avant chaque dictée du vendredi.

-Je me souviens de ces ballades en canoë dans les gorges du Verdon et de l'écho de nos moindres paroles.

-Je me souviens de ce grand chapiteau de cirque qui montait, aidé par les moteurs ronflants des chauffeurs-musiciens. Le « LA » était donné.

-Je me souviens de ces bibliothèques aux vieux murs, de ces échelles sur roulettes pour accéder aux ouvrages les plus hauts, de ces couvertures en cuir repoussé, de ces boiseries exotiques.

 

 

Gérald IOTTI

 

Voir les commentaires

Rédigé par Gérald

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 16 Octobre 2022

 

Je me souviens de cette petite plage abritée, sous la digue du port en face du Monument aux Morts.


Je me souviens de mon apprentissage en patins à roulettes en fer sur le quai du port, exactement où sont
les rails du tram maintenant.


Je me souviens de ce clochard (qualificatif de l’époque et il n’y en avait qu’un dans le quartier) qui enjambait la barrière de la place Ile de Beauté pour rentrer dans un trou du mur en dessous y passer la nuit.


Je me souviens du vitrier, son matériel sur le dos, qui arpentait les rues en hurlant "Vitrier ! Vitrier !" , il avait un œil qui disait zut à l’autre. Il me faisait peur.


Je me souviens du « Passagin », le vrai, qu’un gentil vieillard pilotait sans encombres à coups de rames pour nous emmener de l’autre côté du port moyennant un sou.


Je me souviens de la fenêtre devant laquelle mon père m’installait pour aider mes dents de lait très branlantes à tomber ceci pour éviter que je les avale.


Je me souviens de mes explorations de la colline du Château. Je l’ai arpentée dans tous les sens avec mon frère aîné. C’était notre jardin, dès que l’on sortait de l’école.


Je me souviens des « bateaux » improbables, faits de bâtons ou d’écorces diverses que l’on posait dans la rigole qui court le long de la route qui descend du Château et dont on suivait les caprices en courant à
côté.


Je me souviens du spectacle du « canoun de miejour » tiré à partir d’une des placettes supérieures.


Je me souviens du chemin de l’école, qui traversait le port et remontait le début du boulevard Carnot. En automne on traînait des pieds dans les amoncellements de feuilles des platanes sur le large trottoir.


Je me souviens la Tour Rouge, de la Villa la Côte et du kiosque où l’on achetait des « gratta keka ».
Je me souviens du magasin de bonbons au coin de la rue, détour obligé avant ou après l’école.


Je me souviens de cette pâtisserie mythique traverse Martin Seytour, dont le maître à bord au sourire permanent faisait des monstrueuses meringues à la crème chantilly.


Je me souviens du « Bon Lait » et des deux sœurs qui tenaient la boutique, adorables figures du quartier.


Je me souviens du Napoléon, bateau qui reliait la Corse et qui venait s’amarrer sous nos fenêtres dans le bassin Lympia, j’étais fascinée par le nombre de voitures qui en sortait.
 

________________


« Je me souviens de mes explorations de la colline du Château ». C’était en fait notre « jardin », juste au-
dessus de la maison. A pied, en vélo, en patins à roulettes. Je me souviens qu’un jeudi, ex « jour des enfants », transformés en « Indiana Jones » avant l’heure, mon frère et moi avions poussé nos aventures-
découvertes un peu plus que d’habitude, notamment vers le dessous de la cascade, là où se trouvent des
simili-grottes-bassins que nous avions décidé d’explorer à fond et vers d’autres recoins hors sentiers « balisés » qui nous avaient tellement occupés que l’on avait largement oublié l’heure limite fixée par notre
maman pour nous retrouver dans le jardin central avant de redescendre. On s’était fait remonter les bretelles ce jour-là pour avoir tant traîné. Il faut dire que maman avait supplié le garde chargé de la fermeture « Monsieur, s’il vous plaît, ne fermez pas, il m’en manque encore deux » (d’enfants). Encore aujourd’hui je regrette de ne pas avoir assisté à ce sketch.

J’ai beaucoup de tendresse pour tous les souvenirs que j’ai engrangés sur cette colline. Beaucoup de mes
anciens repères y sont encore. J’y remonte régulièrement c’est un besoin, comme un ressourcement et beaucoup d’apaisement.

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Bernadette

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 14 Octobre 2022

 

Je me souviens des premières années d’école du village de mon fils où plusieurs classes se côtoient.

Je me souviens des vaches, veaux, moutons et autres animaux que les amis descendent de la montagne pour les amener dans le pré.

Je me souviens de mon départ de cette campagne que j’aimais bien pour essayer de vivre heureuse ailleurs.

Je me souviens de notre arrivée à mon fils et à moi dans ce boulevard parsemé de collines verdoyantes, lien suprême avec mon passé campagnard.

Je me souviens  de ma nouvelle maison, des commerces, des bruits de la ville.

Je me souviens de ma nouvelle amie que j’aime beaucoup, emmenant mon fils avec le sien dans le jardin d’enfants.

Je me souviens de ma grand-mère de 101 ans recueillie à la maison où elle décèdera quelques mois plus tard entourée de sa petite fille et son arrière petit-fils, attentionnés, attentifs et malheureux.

Je me souviens de la copine de mon fils avec laquelle il se mariera, de leur relation tendre et secrète.

Je me souviens de mon dernier déménagement dans ce quartier triste et calme, mais bon c’est la vie !

Je me souviens de bien d’autres choses bonnes et mauvaises, cela serait long de les énumérer mais je les ai dans mon cœur.

 

_______________________

 

LES SOUVENIRS DES ANNÉES D’ÉCOLE

 

En arrivant de Paris à l’âge de 5 ans, je me souviens d’un petit appartement avec un jardin fleuri de capucines, au Cannet.

Puis d’un déménagement à Cannes.

Une école, non un pensionnat de jeunes filles « Sainte Marie de Chavagne », géré par des religieuses.

Sœur Marie à l’entrée, à côté de laquelle j’attendais ma mère, toujours en retard pour venir me chercher.

Un uniforme, jupe plissée bleu marine, veste assortie, chemise bleue ou jaune.

La chorale avec le père Grégoire, la messe en latin et le catéchisme.

Au cours de l’année « Les Bons Points » petites récompenses !!

Une de mes maîtresses dont je ne me souviens plus du nom mais de sa méchanceté.

En fin d’année, la distribution des prix avec des livres que j’attendais avec impatience.

Il y a quelques années, j’ai lu dans un magazine que mon ancienne école Sainte Marie de Chavagne, avait acquis une réputation nationale, organisant des voyages à l’étranger.

Il n’y a plus de religieuses depuis longtemps ; une fois en allant à Cannes, je suis passée devant, j'ai pris une photo me rappelant les bons souvenirs de mon enfance !!!

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Dominique

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 14 Octobre 2022

 

Je me souviens de cette grande place, de sa fontaine où venaient s'abreuver les moineaux, de ses grands arbres, marronniers et platanes et de ses jeux de boules qui avaient tellement de fidèles qu'ils abritaient la première religion du quartier.

Je me souviens de mon école en bois. Pourquoi en bois ? Simplement parce qu'elle était vraiment en bois. Trois années s'entassaient dans la même classe et l'hiver, le poêle ronronnait comme il pouvait pour réchauffer nos pauvres petits doigts engourdis par le froid. Une odeur de craie, d'encre et de vieux papier imprégnait les murs, habillés d'anciennes cartes de géographie où figuraient des pays qui n'existaient plus.

Je me souviens de tous ces bistrots qui ceinturaient le quartier. Avoir soif relevait du défi le plus improbable à relever, et les jours d'arrivée du tour de France, ils affichaient tous le résultat de l'étape sur une ardoise. Les commentaires allaient fort. Les Bartali, Coppi, Bobet et autres tenaient le haut du pavé.

Je me souviens lors des concours du Dimanche, du protocole en cas de "fanny". Le cortège était constitué de celui qui tenait la serviette blanche sur laquelle allaient s'agenouiller les perdants. Derrière suivait celui qui portait bien haut, le tableau de cette belle femme joufflue, dont une partie de son anatomie allait recevoir les hommages, respectueux, pendant qu'un troisième larron faisait tinter une grosse cloche, pour que toutes les parties s'arrêtent et que tout le monde puisse profiter du spectacle de la déchéance de ces malheureux qui allaient raser les murs pendant quelques semaines.

Je me souviens de ce personnage perché sur un vélo sans chaîne et sans pneus qu'il faisait avancer en ramant sur le sol avec un soulier sans semelle. Il vendait, tous les soirs, le journal L'Espoir. Il annonçait, à grand cris, les dernières nouvelles de la journée.

Je me souviens de ce accordéoniste qui venait régulièrement s'installer sur un petit pliant pour donner aux gens du quartier un instant de divertissement en échange de quelques piécettes. Certains chantonnaient avec lui quelques tubes de l’après-guerre, Piaf, Gréco, Chevallier et tant d'autres, étaient les préférés des petites gens.

Je me souviens du boulanger qui, le Dimanche, faisait cuire dans son four tous les farcis et gigots du quartier. Il vendait, encore, des croissants et des brioches élaborés avec du vrai beurre.

Je me souviens de l'auto-école qui donnait ses leçons de conduite sur des vieilles voitures Citroën Trèfle qui démarraient à l'aide d'une manivelle. Elle s'est malgré tout modernisée avec des quatre chevaux Renault qui étaient dotées d'un démarreur.

Je me souviens du coiffeur Martin et de son fils Jojo. Avec la mère Martin ils mangeaient un kilo un quart et une " pésugagnia " de spaghetti chaque midi. Il faut dire que cela se voyait.

Je me souviens de mon conseil de révision. On fanfaronnait , mais on se posait des questions sur l'avenir qui nous attendait.

Je me souviens de cette belle et jeune " affat " qui m'a fait cette première prise de sang et qui ne trouvait pas mes veines. J'ai failli me pâmer.*

Je me souviens de mes vingt ans sur le bateau" L'adjézair " qui m'a offert une croisière jusqu'à Mers-el-Kébir.

Je me souviens, qu'à mon retour une seule pensée trottait dans ma tête. C'était qu'une page venait de se tourner .

___________________

PILE OU FACE
 

A la fin des années cinquante, l'ambiance musicale du temps était dominée par la musique "yéyé". Les chats, pirates, chaussettes et autres bestioles nous faisaient danser et trémousser au son des guitares électriques. Nous nous retrouvions dans des " boums " plus ou moins organisées dans des arrières salles de bar ou dans des caves, où l'insalubrité le disputait à l'exiguïté. Un tourne disque suffisait et quelques bouteilles de mousseux bon marché complétaient notre bonheur.

Deux de mes camarades avaient commencé à gratter laborieusement quatre accords sur une guitare et massacraient avec obstination Guitar Boogie.

Ils cherchaient pour partager leur fantasme un batteur pour taper, si possible en rythme, sur une caisse claire et une cymbale. Çà! ça me parlait. Mais problème de taille, il faut du matériel.

C'était l'époque du carnaval et la solution a été toute trouvée. Grâce à une relation nous avons trouvé un groupe de grosses têtes qui cherchait des porteurs. A la fin des corsos nous avons réuni nos gains et nous sommes allés louer un matériel chez Gatty.

N'ayant pas de véhicule, mes comparses m'ont aidé à porter la batterie jusque chez moi. Mais j'avais négligé un détail d'une importance capitale : Ma mère.

Nous avons failli, mes amis, la batterie et moi passer par la fenêtre. Elle qui ne rêvait que d'une chose, me voir étudier l'accordéon, considérait ce qu'elle appelait des tam-tams comme des instruments de sauvages et n'était pas disposée à changer d'avis.

Mes amis, ayant pris peur, m'ont lâchement abandonné et m'ont laissé seul face aux foudres maternelles. Il m'a fallu deux heures de patience pour lui faire comprendre qu'un instrument à percussion avait aussi sa place dans des orchestres de tango, valse et autres musiques " honnêtes ".

Avec ma mare c'était à prendre où à laisser. Pile ou face

Dieu merci, elle s'est calmée, ce qui m'a permis de sévir une trentaine d'années dans ce milieu musical qu'il est si difficile d'abandonner.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Fernand

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 12 Octobre 2022

 

JE ME SOUVIENS...

Je me souviens, je n’avais que six ans de ce glacier

Ou le patron s’appelait Gé

Je me souviens de l’épicerie chez Burchini

Qui nous faisait souvent crédit

Je me souviens de ce magasin bleu

Où l’on achetait cahier et stylo bleu

Je me souviens de ma communion solennelle

Montre et plein de cadeaux pêle-mêle

Je me souviens de mes jeux dans la colline

Avec la petite Martine

Je me souviens du jeu de pilou

Entre les arbres entre nous

Je me souviens des bagues de ma maitresse

Qui un jour sur ma joue ne m’ont pas fait caresse

Je me souviens des voyous qui jouaient du rock

Blousons noirs du quartier Saint-Roch

Je me souviens qu’avec cinq centimes

On achetait bonbons et des malabars en prime

Je me souviens on n’avait pas la télé

Nos séries, c’était dehors qu’on les jouait

Je me souviens...


 

SOUVENIR DE 1956

En ce matin du mois de mai

Tu m’es apparue sous un voile léger

Toi la ville où j’allais grandir

En te voyant j’ai poussé un soupir

Je n’avais que six ans

Le monde, mon monde

Était tout chamboulé

Dans ma tête mes idées faisaient une ronde

En découvrant mon nouveau quartier

On venait de quitter un deux pièces minuscule

On arrivait dans un appartement majuscule

Chambres, cuisine et salle de bains

Dans un immeuble entouré d’un jardin

 

Voir les commentaires

Rédigé par Bernard

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 12 Octobre 2022

 

Je me souviens du trolley obligé de s’arrêter car il avait perdu une de ses perches

Je me souviens de la petite épicerie de Madame Maurin, ouverte sept jours sur sept, véritable caverne d’Ali Baba où l’on trouvait de tout

Je me souviens du passage à niveau où le garde-barrière arrêtait la circulation pour laisser passer la micheline poussive

Je me souviens de l’école Nazareth où l’uniforme (jupe plissée bleu marine et chemisier blanc) et discipline étaient de rigueur

Je me souviens du charbonnier dont le visage recouvert de suie nous faisait si peur

Je me souviens du vitrier qui criait dans la rue et nous réveillait en sursaut

Je me souviens de la voiture qu’il fallait démarrer à la manivelle :elle se montrait souvent récalcitrante et mettait les nerfs du conducteur à rude épreuve

Je me souviens du bazar en face de l’école où l’on achetait pour quelques centimes des bonbons aux noms évocateurs : coquillage, carambar, malabar, réglisse…

Je me souviens du marchand de « poutine » installé au coin de la rue et qui interpellait les passants d’une voix puissante

Mais aujourd’hui, tout cela n’existe plus que dans mes souvenirs...

 

Une Histoire de Manivelle

Comme chaque dimanche nous nous préparons pour notre promenade hebdomadaire. Mais aujourd’hui est un jour spécial car nous allons étrenner la nouvelle voiture de papa. Elle est longue, noire et brille de mille feux. Elle nous attend devant la porte et c’est avec une grande fierté que nous nous installons à l’intérieur : maman, ma sœur Michèle, ma tante, ma cousine et moi. Papa a décidé de nous emmener à Cagnes sur mer, une véritable aventure ! C’est une magnifique journée de printemps et nous sommes heureux. Alors que nous roulons depuis un moment, la voiture émet soudain un bruit bizarre, et, après quelques soubresauts, s’immobilise au milieu de la chaussée. Consternation générale ! Mais papa nous rassure aussitôt : « Ne vous en faites pas, je vais la faire repartir en un quart de tour ! ». Il sort de la voiture la manivelle à la main, ignorant qu’il va devoir livrer un véritable combat. Au premier tour, rien ne se passe. Au deuxième tour, toujours rien. Au troisième tour la voiture tressaute : nous reprenons espoir. Le visage de papa s’éclaire mais pas pour longtemps. Au quatrième tour c’est de nouveau le silence. Derrière nous une voiture arrive et klaxonne. Papa accélère la cadence et des gouttes de sueur perlent à son front. Mais la voiture capricieuse ne veut rien savoir et s’enfonce dans son mutisme. Une deuxième voiture arrive et klaxonne à son tour. Le stress de papa augmente et gagne l’habitacle. Finalement, épuisé, papa abandonne. Après nous avoir demandé de descendre, il nous ordonne de pousser la voiture, ce que nous faisons sans discuter. Quelle fin peu glorieuse pour cette promenade tant attendue et dont nous étions si fiers !

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Elisabeth

Publié dans #Ville

Repost0