liberte

Publié le 15 Décembre 2021

 

L'AUTRICE :

C’est avec une joie infinie que je viens vous présenter mon deuxième roman.

Âme littéraire, visionneuse picturale et amoureuse de la vie animale.

Je construis ma vie en fonction de mes impulsions réfléchies.

Parisienne dans toutes mes tripes, j’ai découvert par la force des choses, le sud de la France, cette belle région PACA.

A présent, je m’y sens bien, mon esprit vagabonde, ma plume saute de joie lorsque mes neurones sont en ébullition pour appréhender la page blanche.

 

QUATRIÈME DE COUVERTURE :

Elle est arrivée dans ma vie, comme un poids lourd de gentillesse, maitrisant l’art de la discrétion et de la présence implacable.

Dans cet univers de rêves, de chagrin, de délivrance de soi que sont les livres de la librairie de mon père, dans lequel, moi Aurore, j’ai grandi.

Grâce à ce petit nuage que mon destin m’a apportée par un jour de gros désarroi, j’ai pu construire ma vie.

Lis tout ce qui te tombe sous la main, sois curieuse des arts, des voyages, du ciel et de la terre, tu seras libre et consciente de te défendre face à l’adversité, regarde, écoute, participe.

Empathie, résilience seront tes joies de vivre et de réussir ta vie.

Ma grand-mère de cœur s’est envolée à 101 ans, pour un autre monde, m’ayant délivrée tous ses secrets de bienveillance.

 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 14 Décembre 2021

 

RÉSUMÉ :

Lucie, jeune femme dont le travail consiste à transformer les produits de son potager en conserves et confitures, se sent prisonnière de sa vie monotone et s’évade dans la lecture. Un jour, un roman la bouleverse en lui faisant prendre conscience de l’étendue de sa solitude et de son manque d’amour. Sur un coup de tête, elle s’inscrit sur Meetic et rencontre un homme qui saura la séduire.

Lucie découvre alors l’amour, la liberté, et quelques nouvelles contraintes liées à sa nouvelle vie, contraintes qu’elle surmonte rapidement, en prenant de plus en plus d’assurance, de confiance en elle, jusqu’à envisager de changer de métier pour devenir libraire.

 

QUATRIÈME DE COUVERTURE :

Lucie, jeune femme solitaire, prisonnière de sa vie monotone, s’évade dans les romans. Un jour, une de ses lectures lui fait prendre conscience de sa solitude et de son manque d’amour. Sur un coup de tête, elle s’inscrit sur Meetic et rencontre un homme. Une rencontre qui aura de grandes conséquences dans sa quête de liberté...

 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Liberté

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Publié le 14 Décembre 2021

L’ÉVEIL DE LUCIE

RÉSUMÉ :

Lucie, jeune femme dont le travail consiste à transformer les produits de son potager en conserves et confitures, se sent prisonnière de sa vie monotone et s’évade dans la lecture. Un jour, un roman la bouleverse en lui faisant prendre conscience de l’étendue de sa solitude et de son manque d’amour. Sur un coup de tête, elle s’inscrit sur Meetic et rencontre un homme qui saura la séduire.

Lucie découvre alors l’amour, la liberté, et quelques nouvelles contraintes liées à sa nouvelle vie, contraintes qu’elle surmonte rapidement, en prenant de plus en plus d’assurance, de confiance en elle, jusqu’à envisager de changer de métier pour devenir libraire.

 

QUATRIÈME DE COUVERTURE :

Lucie, jeune femme solitaire, prisonnière de sa vie monotone, s’évade dans les romans. Un jour, une de ses lectures lui fait prendre conscience de sa solitude et de son manque d’amour. Sur un coup de tête, elle s’inscrit sur Meetic et rencontre un homme. Une rencontre qui aura de grandes conséquences dans sa quête de liberté...

 

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L’ÉVEIL DE LUCIE

 

Le journal de Lucie

Comme une ivresse. Oui, la liberté comme une ivresse. Quelque chose qui se dilate dans la poitrine, un envol vers ton paysage intérieur, l’évasion dans ta tête qui te propulse vers tous les possibles. Un idéal de petite fille exaltée mais aussi une réalité à laquelle tu te frottes tous les jours. Et des questions : qu’est-ce qu’être libre ? Est-ce pouvoir aller où tu veux, comme tu veux, est-ce pouvoir dire ce que tu veux, comme tu veux ? Où sont les autres dans ta liberté ? Est-ce que pouvoir vivre dignement suffit à être libre ? Où est l’argent dans la liberté ? Est-il nécessaire, inutile ?

Peut-être crois-tu que la liberté ne supporte aucune entrave… Détrompe-toi. La seule liberté absolue est en toi. Libre de vagabonder de pensées en pensées, libre d’imager ton histoire, d’y croire, de réécrire ta vie. Une tromperie de l’esprit qui enchante ton quotidien. La liberté serait-elle un rêve ? Pourquoi pas. C’est joli, les rêves, tout y est possible.

La liberté, ici, aujourd’hui, c’est une plume tombée de inaccessible pour se matérialiser en quelques mots d’espoir...

 

Rêver plus loin

Quinze heures sonnent au clocher de l’église. Zut ! Faut que j’aille ouvrir… Lucie referme son livre en soupirant. Absorbée par le roman, elle n’a pas vu le temps passer. Et du temps, elle n’en a guère. Sa petite entreprise l’occupe du matin au soir.

Son travail ? Transformer les produits de son potager en conserves et confitures, les installer joliment dans sa boutique, sur la place du village, ou bien sur un étal les jours de marché des cités alentours, mais aussi semer, repiquer les plants, arroser, désherber, récolter. Saison après saison, toujours recommencer.

Parfois, comme aujourd’hui, elle parvient à s’octroyer un petit moment de liberté. Trop court pour envisager une escapade mais suffisamment long pour s’installer confortablement dans une chaise longue à l’ombre du grand chêne avec un bon bouquin. Là, elle s’abandonne à la lecture, voyage dans des pays inconnus, des villes étourdissantes, rencontre des personnages improbables, émouvants, attachants, croise des vies palpitantes. Son quotidien s’efface ; le travail oublié, les contraintes abolies, elle s’évade…

Mais quinze heures ont sonné au clocher. Retour à la réalité, horaires à respecter, la boutique doit ouvrir. Elle a juste le temps. La tête encore pleine de la belle histoire, elle se dirige vers le village, s’identifiant à l’héroïne qui, la veinarde, a trouvé son amoureux.. Ça ne m’arriverait pas, ça, à moi ! Dans son monde étriqué, il y a peu de place pour la romance et peu de prétendants acceptables. Alors les livres libèrent, les livres compensent… en attendant… peut-être… un jour. On peut rêver…

 

Le choix de Lucie

Lucie hésite. Plusieurs hommes sont attablés à la terrasse du café. Elle les observe derrière ses lunettes de soleil. Aucun ne lui plaît vraiment…

Pourtant, l’un d’entre eux est son rendez-vous Meetic. Mais quelle idée saugrenue a-t-elle eu de s’inscrire sur ce site ! Tout ça parce qu’elle a lu ce roman d’amour ! L’histoire était si belle, l’héroïne émouvante, son amoureux tellement romantique, trop romantique. Elle en a eu la gorge serrée, les larmes au bord des cils, et sa solitude lui a explosé en plein cœur.

Alors, elle a sauté dans l’inconnu, sans réfléchir davantage. Clic sur Meetic. Tout plutôt que de continuer sa petite vie monacale. Un compagnon, quelqu’un à aimer, quelqu’un pour partager, vibrer, comme l’héroïne du roman. Peut-être pas des choses aussi extraordinaires, mais exaltantes, à deux, enfin.

Ses yeux piquent derrière les lunettes noires. Dans quel guêpier s’est-elle fourrée ! Un amour romantique, tu parles ! Ça n’existe pas dans la vraie vie ça, du moins pas dans la sienne. Les hommes, là devant, n’ont rien de palpitant. D’ailleurs, lequel d’entre eux est celui qui l’attend ? Il a dit qu’il aurait une fleur…

Balayage rapide du regard.. C’est lui, sous ce parasol, une rose magnifique posée près de sa tasse.

Lucie le détaille. Finalement, il n’est pas si mal… ressemble à sa photo… Il a de beaux yeux.. Elle hésite encore. Le choix, c’est la liberté, a-t-elle lu quelque part… En l’occurrence, un choix sans grande prise de risque, juste un rendez-vous dans un café. Mais Lucie a peur, peur de voir la déception dans le regard de l’inconnu.

Quel choix lui laisse sa maudite timidité, son manque d’assurance ? C’est contre elle-même qu’elle doit lutter. Comme l’a fait l’héroïne du roman, son double, son amie. A deux, on est plus fortes.

Lucie ôte ses lunettes de soleil et, en pleine lumière, s’avance vers l’inconnu à la rose.

 

Le journal de Lucie

 

Un cahier, un confident

Pour chercher la liberté

Et ma plume

Glisse sur le papier blanc

 

Un livre comme un amant

Pour rêver une romance

Et mon cœur

Pris dans la tourmente, attend

 

Une place ensoleillée

Pour l’éveil de tout mon être

Et l’amour

A la rose s’est piqué

 

Lucie en liberté

Depuis que Chantal, l’héroïne d’une autre histoire de ce recueil, s’est installée sur la parcelle d’à côté, Lucie se sent revivre. Un souffle nouveau, une liberté qu’elle croyait ne jamais pouvoir atteindre ont transformé sa vie. Chantal est devenue son amie. Elle lui a proposé de s’occuper de ses plantations, de tenir sa boutique pour lui permettre de partir en week-end avec son amoureux.

Car, oui, Lucie a un amoureux ! L’homme à la rose s’est révélé être des plus charmants. Ils se sont vus et revus depuis quelques mois, toujours avec le même ravissement. Mais ce n’étaient à chaque fois que quelques heures volées à son emploi du temps bien rempli. Alors, quand la compatissante Chantal s’est portée volontaire le temps d’un week-end, Lucie n’a pas hésité.

La voilà à présent sur le départ, à attendre son amour qui ne saurait tarder. D’ailleurs, un vrombissement caractéristique, reconnaissable entre tous, est en approche. La 2CV rose, aussi rose que la rose offerte au premier rendez-vous, débouche au coin de la rue, s’arrête devant sa porte. La capote roulée jusqu’à la lunette arrière, la carrosserie toute pimpante, la deudeuche distille à elle seule l’insouciance et la liberté.

Claquement de portière, baiser sucré, bagage dans le coffre et en route.

Le vent s’engouffre par le toit ouvert, apporte avec lui des parfums de printemps rose, ébouriffe les cheveux, caresse les joues, le cou, d’une douce fraîcheur. La route déroule devant le capot, bordée d’arbres roses, de genêts jaunes, de ciel bleu, de bonheur multicolore. Le ronronnement du moteur berce les rêves, berce l’amour.

Destination, la plage, le sable, la mer…

Lucie se l’est promis, elle se baignera nue, libérée de ses peurs, libérée des contraintes qu’elle s’imposait.

Libérée, nue...

Libre.

 

La lettre de Lucie

Chère Chantal,

Merci encore pour t’être occupée de mes plants et de ma boutique. Grâce à toi, j’ai passé le plus merveilleux des week-ends ! Un week-end amoureux, mais surtout, un week-end de liberté absolue !

Comme une ivresse, la liberté comme une ivresse…

J’avais écrit ces mots sur mon cahier, au début de ce récit, comme un prologue, un espoir, un cri peut-être… C’était avant, dans une autre vie, avant d’oser, avant de le rencontrer, avant de te rencontrer…

Je la pressentais ainsi, la liberté. J’avais raison. C’est ainsi que je l’ai vécue ces derniers jours. La seule différence avec ces quelques phrases tombées de mon ancienne solitude, c’est que je croyais alors que la seule liberté possible était spirituelle, nourrie de mes rêves et de mes pensées.

« Quelque chose qui se dilate dans la poitrine, un envol vers ton paysage intérieur, l’évasion dans ta tête qui te propulse vers tous les possibles. Un idéal de petite fille exaltée... », voilà ce que j’écrivais alors…

Il y a de ça, mais il y a beaucoup plus. Comment te décrire ma liberté toute neuve ?

Un souffle puissant, un torrent de montagne, un été doré, l’odeur du foin coupé, celle de l’iode qui s’immisce, le sac à dos dans la deudeuche, le bruissement vert de la forêt… C’est tout ça, ma liberté. C’est le roseau sur la dune qui se balance au gré du vent, qui s’enracine au plus profond de moi. Et le sable coule, mais je reste debout.

Oui, Chantal, je ne me suis jamais sentie aussi libre, comme si j’avais jeté mes vieux habits empesés de contraintes pour courir nue dans la lumière.

D’ailleurs, je me l’étais promis et je l’ai fait : je me suis baignée nue !

Moment de pur délice, la vague sur mon corps, l’écume sur mes seins, le soleil sur ma peau. Comme un animal libre de pudeur, de bienséance, de convenances.

Peut-être l’amour y est-il pour quelque chose ? Est-ce lui qui me rend libre, ou du moins qui agit pour que je me perçoive ainsi? Est-ce que je confonds liberté et bonheur ?

Peu importe, je suis vivante, ouverte à tous les possibles, libre quoi !

Tu dois te demander pourquoi cette longue lettre alors qu’il suffit de t’inviter à boire un café pour te raconter tout ça ?

C’est que je ne suis pas sûre de savoir le raconter en paroles, justement. L’écriture permet la réflexion, le temps de choisir les mots, le temps pour toi de les lire.

Je t’embrasse de toute mon amitié, et que tout ce bla-bla ne t’empêche pas de venir quand même un de ces jour boire le café sous ma tonnelle…

A bientôt..

Lucie

 

Les escarpins de Lucie

L’amoureux de Lucie aime les escarpins.

Quelle guigne ! Lucie n’en a jamais porté de sa vie. Elle n’aime pas ça, elle. Et pourtant, la voilà vacillante devant son miroir, perchée sur dix centimètres de talons pointus, instables, malveillants. Des trucs sournois qui n’existent que pour la faire tanguer, trébucher, tomber, se ridiculiser, c’est sûr !

Comment marcher avec le petit orteil écrasé, le gros orteil asphyxié, le pied comprimé, la cheville étirée ? C’est vraiment pour lui plaire qu’elle a acheté ces instruments de torture !

Certes, elle est élégante ainsi. Sa robe rouge s’évase en douceur autour des ses genoux, ses jambes s’allongent, sa silhouette gagne en finesse. Elle se trouve belle… à condition de rester immobile !

Car dès qu’elle marche, fini l’élégance. Le pas est lourd, disgracieux. Elle a mal de partout, un début d’ampoule brûle à l’arrière du talon gauche, ‘‘l’oignon’’ du pied droit pique, le mollet tire.

Pourtant, il faudra bien en passer par là, elle le lui a promis. Elle regarde avec tendresse, avec reconnaissance, avec envie ses bonnes vieilles chaussures confortables avec leurs talons plats et leur stabilité à toute épreuve.

Soupir…

« Le besoin de plaire, première restriction de la liberté individuelle »…

La citation, sortie d’elle ne sait où, probablement ingérée au cours d’une lecture, la percute soudain. Lucie s’exclame devant son miroir :

Mais c’est vrai ! Tout ça, c’est juste pour lui plaire, à lui, pas à moi. Serais-je en train de renoncer à mon indépendance… Quand je pense à la lettre exaltée que j’ai écrite à Chantal… Où est donc partie mon ivresse, où est ma liberté ? Sûrement pas dans ces escarpins qui m’empêchent de marcher !

 

Lucie en devenir…

Lucie a persévéré et dompté les escarpins.

Aujourd’hui, c’est une jolie femme, parfaitement à l’aise, qui déambule sur talons aiguilles, la démarche élégante, la robe virevoltante. Une liberté gagnée. Le choix. Talons hauts, talons plats, tout va ! Un plus si elle décide de changer de métier… Une idée qui trotte… qui galope de plus en plus fort...

Assise sous son chêne, elle fait le bilan.

Son amoureux, l’homme à la rose, est toujours… amoureux mais, pour l’instant, elle tient à son indépendance. Elle a organisé sa vie, partage son temps entre travail, escapades en deudeuche rose et précieux moments de lecture. Depuis quelques mois, elle fait partie d’un club, le « cinq rue droite ». Un club créé dans une autre histoire de ce recueil, un antre réservé aux passionnés de littérature, collectionneurs et amateurs d’ouvrages insolites, de livres oubliés… ainsi que le décrit le narrateur.

Elle le fréquente régulièrement avec son homme. L’autre jour, on lui a parlé d’une librairie à reprendre. François, son ancien propriétaire et personnage d’un autre texte de ce recueil, vient de mourir et Jacques, à qui il l’avait léguée, a refusé l’offre, préférant le sacerdoce de la soutane. Lucie est tentée par cette nouvelle aventure. Depuis qu’elle s’est libérée de ses peurs, qu’elle a gagné tous ses combats, même celui contre les escarpins, elle se sent capable de tout oser. Elle envisage de louer son terrain et sa boutique à l’association de son amie Chantal et se lancer…

Son fiancé – oui, son fiancé car, parfois, Lucie se plaît à penser mariage – l’encourage :

– L’important dans la vie, c’est de ne pas avoir de regrets. Si tu as envie de le faire, fais-le. Que risques-tu à essayer ? Si ça ne marche pas, tu reviens à la terre… Et moi, tu sais que je serai toujours là pour toi.

Lucie sourit. Aux arbres, au potager, à son devenir qui vagabonde parmi quelques histoires de ce livre en surfant sur cette citation de Bernard Weber :

‘‘Le secret de la liberté, c’est la librairie.’’

Alors, oui, elle va la rependre cette librairie et devenir un personnage du texte « Le Pavillon des Pas Perdus », là où va se poursuivre sa vie, sous la plume d’un autre.

 

 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Liberté

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Publié le 14 Décembre 2021

LE PAVILLON DES PAS PERDUS

SYNOPSIS

Peut-on échapper à ses tourments en fuyant ?

Une vie paisible…Un rien insolente…Un incident qui fracasse tout…Et puis une information qui chamboule les certitudes…

Le cœur de Lucie se mit à battre très fort. Elle savait qu’il était en vie. Il ne pouvait pas avoir disparu de la sorte. La pluie avait cessé. Le soleil de retour illuminait les arbres du parc.

Quand le libraire partit, le soir s’installait. Les maisons qui entouraient l’hôpital disparaissaient peu à peu avant que la nuit ne les englobe. L’ombre des arbres du parc s’allongeaient jusqu’à devenir démesurées comme l’espoir de Lucie qui s’accrochait au souvenir d’un homme démesurément absent…

QUATRIÈME DE COUVERTURE

Son éditeur avait bien essayé de le dissuader,

-Mais enfin Edgard que vas-tu faire ?

- je ne sais pas mais je sens que je dois m’arrêter, faire le point,

-C’est quoi cette histoire ? Une crise liée à la morsure du temps ?

Évidement qu’il savait mais avait-il besoin de l’en informer ?…

Edgard marmonna une phrase à voix basse, inaudible, son éditeur fit celui qui n’avait rien entendu, il reprit

-Je vais te dire mon sentiment : « Ce n’est jamais à cause d’un état d’âme, qui ne dure jamais d’ailleurs, que l’on prend des décisions définitives »

-Ah bon, qui as dit ça ?

-Je ne m’en rappelle plus, mais quelle justesse de raisonnement non ?

-J’ai tout de même la liberté de choisir ma future vie ! Bon je vais raccrocher, je te tiendrais au courant… Voilà, j’ai raccroché.

Mais ça son éditeur ne l’avait pas entendu, le combiné était reposé.

 

LE PAVILLON DES PAS PERDUS

 

PROLOGUE

Lorsqu’on compose un repas, et qu’on a une totale liberté, n’importe quel cuisinier (digne de ce nom) vous dira qu’il ne faut pas répéter. Par répéter je veux dire ne pas retrouver des saveurs, des types de cuissons. Par exemple s’il y a des asperges en entrée, on ne doit pas les retrouver dans les autres plats. Pour la cuisson s’il décide de braiser ici, plus de braise ailleurs, pareille pour la friture etc.…Je tiens ça du fils d’un ami qui régale nos papilles à chaque fois.

Bref, il faut innover, se laisser porter par son intuition, tout en ayant en tête cette règle d’or. Voilà quelque chose qui pourra me servir dans une nouvelle aventure.

Un peu comme lorsqu’on arrive dans une gare que l’on ne connaît pas, découragé par des gens qui courent dans toutes les directions et qui, eux, savent parfaitement où ils vont à l’inverse de nous qui cherchons une direction, où prendre son billet ? Où trouver le bon quai ? On regarde et on essaie de comprendre comment ça fonctionne tout ce désordre organisé.

Et puis finalement par on ne sait quel miracle, tout rendre dans l’ordre.

Un peu comme le « pavillon des pas perdus »…

Vais-je trouver la bonne idée et décrire une histoire dont on se rappellera ?

Une histoire imaginée que l’on raconte à une soirée entre copains et qui devient un sujet de conversation inévitable pour d’autres soirées ?

-Mais oui, bien sûr ! Vous vous rappelez … Avec grands sourires, verre dans une main et épaules du conteur entourées par l’autre bras.

-Toi alors il ne faut pas t’en raconter !

-Et les distances sociales dans tout ça ? Hein ?

-Mais vous nous avez dit « Liberté » non ? Alors !

Laissons notre imagination libre, faisons lui confiance…

Dans la corbeille à journaux du salon, un vieux journal oublié, froissé, lu et relu où l’on peut lire : Le confinement, le pass sanitaire, le gouvernement y a pensé et puis l’a supprimé… Est-ce que la liberté est revenue pour autant ?

 

1/ LA LIBRAIRIE

Une fois de plus je traîne dans la librairie des arceaux aux boiseries du XIXe qui m’attire tant. Tout est calme. Je parcours les rayons, littérature, histoire, romans, essais, tourisme, auteurs français, auteurs étrangers, un tour du monde à peu de frais. Mon regard croise la porte d’entrée silencieuse… Je la fixe. Un bouquin ouvert à la main…

Un homme se détache sur la vitre. Le carillon tinte dans la boutique qui semble vide. Un petit garçon accourt,

-Bonjour monsieur, papa n’est pas là mais maman va arriver !

Une dame apparaît un plumeau à la main,

-Pierre veux-tu bien retourner terminer tes devoirs ! Excusez-le il ne peut pas s’empêcher de bondir dès qu’il entend le carillon.

L’homme ne sourit pas.

-On m’a dit que vous avez un exemplaire du « Pavillon des pas perdus » Puis-je le voir ?

-Euh ! Qui vous a dit que nous possédons un tel livre ? Il y a eu tellement de fumées autour de cet ouvrage. Existe-t-il seulement ?

-Écoutez, la personne qui m’envoie est prête à de gros efforts, elle m’a précisé : Qu’ils fixent leur prix, cet ouvrage est très important pour moi.

La libraire fixe le visiteur dans les yeux. Évidement qu’ils l’avaient ce livre mais son mari l’avait promis à un collectionneur. Et son mari qui n’est pas là ! Il faut gagner du temps.

-Vous savez qu’il a été écrit dans une période trouble pour l’écrivain, on dit même qu’il aurait été brûlé par l’auteur. Votre commanditaire n’est peut être pas informé de ce détail ?

L’homme enchaîne en soutenant le regard la libraire,

-Le club du cinq-rue-droite ça vous parle ?

La libraire blêmit. Elle et son mari s’y rendent souvent à ce club. Antre réservé aux passionnés de littérature, collectionneurs et amateurs d’ouvrages insolites, de livres oubliés, quelquefois bannis à tord (les époques changent), les auteurs pourchassés un temps, réhabilités des années plus tard. Donc son informateur savait. Il savait que ce livre existait, qu’il était le terme d’une trilogie ayant beaucoup fait parler d’elle pendant de nombreuses années. Un temps au pinacle des ventes puis l’effondrement par on ne savait quel retour de situation…

A l’extérieur un garçonnet de cinq ou six ans au plus qui passait par là est figé sur la vitrine de la librairie alors que sa maman discute avec force mimiques, une amie rencontrée sur l’avenue l’écoute et sourit. Nez et mains collés à la vitre le gamin essaie de déchiffrer tous ces mots qui dansent face à lui. Et soudain, il fonce vers sa mère, la tire par la jupe,

-Maman, maman viens voir je sais lire !

Quel souvenir ! Ça remonte à combien de temps ? Je ne m’en rappelais plus. Des années plus tard est-ce toujours moi cet ado boutonneux qui avait eu le cran de demander à un auteur dédicaçant son dernier livre,

-Monsieur pouvez vous me dire comment on devient écrivain ?

L’homme de lettre m’avait souri et ensemble on avait décrit « Un personnage que tu ne connais pas encore » m’avait-il dit. Quelle aventure ! Je ne me souviens que d’une chose. La remarque de ma mère lorsque j’avais franchi la porte de la maison :

-Mais où étais-tu ? Tu as vu l’heure qu’il est ?

Et ma réponse :

-Je n’en ai aucune idée !

Je ne m’étais jamais senti aussi libre que pendant cette heure.

L’imagination, la liberté de créer et le temps ne compte plus…

Dans la librairie, le client ne démord pas,

-Vous n’ignorez pas que ce que je vous demande est le dernier tome d’une trilogie.

Cet homme avait l’air bien informé sur cet auteur oublié. Oui elle savait. Oui elle connaissait les deux autres tomes : « Le murmure du chêne » et « La diagonale de la vie ». Ils étaient déjà passés par la boutique. Chaque fois un amateur éclairé avait flairé la chose. A croire que les collectionneurs avaient des antennes.

-Je vois que monsieur est bien informé, vous êtes un fin connaisseur.

Il faudra qu’elle lui dise. Ce livre est bien là…

Je tourne la tête, la libraire est sagement assise à son bureau et me regarde,

-Alors avez-vous ouvert un livre ? Votre imagination a-t-elle complété les quelques lignes lues ? Avez-vous senti le souffle de l’évasion ? Avez-vous créé un personnage ?

-Je ne sais pas encore…Un personnage créé ? Peut être… Mais je pense qu’il est là.

-Et alors ?

-Personne ne l’a aperçu, mais je sais qu’il vous a demandé un ouvrage que vous avez du mal à lui procurer.

-Admettons ! Mais pour vous il est là, non ?

-Oui, il prend forme, je sens qu’il va remonter le col de son manteau en sortant, mais il reviendra car il y tient à ce livre.

-Et vous vous le voyez ?

-Oui, je sais qu’il est ici ce livre et que mon personnage est un ténébreux.

-Un ténébreux ?

-Oui l’histoire s’installe.

-Allez posez-vous les bonnes questions et revenez me voir avec un manuscrit !

Je lui souris. Oui j’étais ailleurs. Oui on s’évade toujours autant en flânant dans cette librairie

La porte est désespérément fermée. La librairie vide.

Je n’ai pas vu le temps passer, les lumières s’allument.

Je décide de m’en aller. Cette histoire me trotte dans la tête, je dois la terminer…

-A bientôt, me dit la libraire.

Je traverse la rue et m’installe sous l’abribus.

Un bus s’arrête, les portes s’ouvrent, le chauffeur m’interroge des yeux. Je monte. Les portes se referment dans un chuintement caoutchouteux.

Le commanditaire évidement que je savais qui il était…

 

2/ LE CHOIX

C’était une époque ou Humphrey devenait Humphrey Bogart grâce à l’adaptation d’un roman pour le septième art, Ernest Hemingway, dont les œuvres avaient été si souvent portées à l’écran, n’allait pas tarder à se flinguer dans sa maison perdue de Key-West. Une époque où tout évoluait et où lui Edgard Le Normand n’avait pas sa place.

Il avait besoin de recul …

Assis sur une borne kilométrique, son sac à dos posé à côté de lui où l’on pouvait lire : « Français, âge moyen, cherche à joindre Columbus ». Ville de Tennessee William dont sa dernière œuvre « Un tramway nommé désir » avait crevé tous les écrans de cinéma. Il voulait s’inspirer de l’endroit ou Tennessee avait vécu.

Tout lui revenait en mémoire. Sa vie, ses précédents succès littéraires « Le murmure du chêne » et « La diagonale de la vie ». Pourrait-il jamais retrouver ce niveau ? Tout changeait si vite. Les valeurs qui avaient été les siennes depuis sa plus tendre enfance étaient ébranlées tous les jours. Ses points de repères, ses ancrages se voyaient brouillés.

Le chêne ne pourrait plus rien lui murmurer puisqu’il devenait roseau et se pliait sous le vent quelque soit la direction…

La vie, sa vie traversée en diagonale parce qu’il n’avait abordé que l’essentiel,

L’indestructible comme il se disait, lui semblait dérisoire tant l’air du temps emportait tout cela…

Pourtant les valeurs sûres comme l’amour, l’amitié, le cynisme aussi étaient des valeurs universelles. Saurait-il les porter au niveau des plus grands ?

Son éditeur avait bien essayé de le dissuader,

-Mais enfin Edgard que vas-tu faire ?

-Je ne sais pas mais je sens que je dois m’arrêter, faire le point,

-C’est quoi cette histoire ? Une crise liée à la morsure du temps ?

Évidement qu’il savait mais avait-il besoin de l’en informer ?…

Edgard marmonna une phrase à voix basse, inaudible, son éditeur fit celui qui n’avait rien entendu, il reprit,

-Je vais te dire mon sentiment : « Ce n’est jamais à cause d’un état d’âme, qui ne dure jamais d’ailleurs, que l’on prend des décisions définitives »

-Ah bon, qui a dit ça ?

-Je ne m’en rappelle plus, mais quelle justesse de raisonnement non ?

Edgard accusa le coup,

-J’ai tout de même la liberté de choisir ma future vie ! Bon je vais raccrocher, je te tiendrai au courant… Voilà, j’ai raccroché. Mais ça son éditeur ne l’avait pas entendu, le combiné était reposé.

C’est ainsi qu’Edgard Le Normand disparut des rayons de librairie. Ses deux ouvrages avaient fait l’objet de plusieurs rééditions. Les lecteurs écrivaient « Y aura-t-il une suite ? ». L’éditeur jurait que cela ne saurait tarder. Il fallut attendre, attendre.

Des années plus tard…un jour « Le pavillon des pas perdus » d’Edgard Le Normand parut et reprit le devant de la scène.

A ce moment là Lucie sut que son intuition intérieure ne l’avait pas trompée.

Il ne pouvait pas s’être envolé sans donner de ses nouvelles depuis tant d’années, ça ne lui ressemblait pas. Et pourtant il en avait bien fait le choix.

Très vite l’édition diffusée fut épuisée. Un scandale financier lié à l’éditeur l’obligea à cesser toute activité. L’ouvrage devint introuvable.

Elle décida malgré son épreuve de mettre toute son énergie en action pour retrouver ce dernier livre …

 

3/ L’INCONNUE

Son voyage l’avait conduit sur la côte Est. Il était assis sur un banc face à l’océan. Plus loin le phare de Nauset Lighthouse peint par Edward Hopper se dressait fier, hautain, amer incontournable sur ces rochers qui bordaient les immenses plages de sable à l’accueil trompeur.

Face à lui le vacarme sourd de l’océan, dont le processus sans fin affirmé par le fracas des vagues laissait imaginer lointaines tempêtes et bateaux en perdition.

L’air était envahi par des effluves d’embruns, d’algues. Les hautes herbes de la dune ondoyaient, du sable s’échappait de sa main après cette poignée qu’il venait de ramasser et qu’il caressait avec sensualité. Tout le portait à la rêverie.

Il ne sut pasOsera-t-il à quel moment elle s’était engagée sur le sentier. Et pourtant elle se dirigeait d’un pas assuré vers la plage déserte en contre bas. Sac et affaires sous un bras, serviette tenue avec désinvolture par l’autre main, elle avançait, décidée, longue chevelure blonde au vent, nue, fesses blanches exposées à un soleil éparpillé traduisant une décision récente de s’exposer en cette tenue.

L’espace d’un instant Edgard se sentit au paradis. Il leva les yeux et au-delà de la dune, personne, rien, hormis des mouettes rieuses qui luttaient face au vent et le fracas incessant de l’océan. Il s’y reprit à deux fois et conclut qu’ils étaient tous les deux dans les bras du hasard.

Aussitôt le personnage féminin de son manuscrit lui revint en mémoire. Ce personnage qui faisait partie de sa vie avec qui il discutait si souvent. Il aurait pu continuer comme cela des années c’était lui qui le voulait et puis voilà que tout se détraquait. Il n’aura pas fallu grand-chose pour que toute cette histoire s’envole. Un rien. Un passage furtif.

Osera-t-il l’aborder, elle qui vient de s’allonger face à l’océan ? Pourra-t-il dominer sa peur ? La peur de l’indisposer, la peur de ne pas la comprendre ?

Rater ce que le hasard lui proposait.

L’inconnue se retourna. Les marques blanches sur sa peau, qui soulignaient le manque de maillot, étincelaient comme l’écume de vagues au soleil de midi. Son regard croisa le sien. Elle l’avait bien remarqué malgré son détachement apparent. Il lui sembla qu’un sourire s’installait sur son visage. Un appel ?

Au delà les vagues s’alanguissaient et semblaient vouloir retourner vers cet océan qu’elles n’auraient jamais dû quitter. Leur aventure se terminait pourtant sur cette plage, dessinant une frontière floue, imprécise, là où la mer s’achève.

Il se leva et ses pieds nus crissèrent sur le sable imprimant des empreintes qui déjà disparaissaient…

 

4/ LE RENOUVEAU

Combien de fois s’était-il isolé pour écrire, avec frénésie, fièvre, imprimant en même temps fureur aux passages qui lui semblaient non aboutis. Comme s’il imposait avec force à ces feuilles de papier ses délires par procuration.

Seuls son bureau, son stylo, la musique des mots résonnaient dans sa tête comme un bruissement de feuilles, magnifique, formidable, mais là…une sensation merveilleuse comme lorsque le destin se précise, devient trace à suivre et direction sûre.

Edgar en était abasourdi. Comment une rencontre aussi fortuite, sur une plage, avait-elle autant changé sa vie.

Il existe comme ça des jours à marquer d’une pierre blanche. Des jours qui comptent tant qu’ils font oublier les mois de galère.

Abigail le rendait heureux, en paix avec lui même.

Malgré son apparence effrontée constatée le jour de leur rencontre, justifiée, lui dit-elle, par une pression énorme dans son travail qu’elle avait voulu contrarier par un coup d’éclat, son cœur se révéla tendre, accueillant. Que dire de son corps ? Il l’éblouissait tant que le printemps semblait être la seule et unique saison de l’année.

Un rêve envoûtant, évanescent, une bulle de champagne qui éclatait chaque fois qu’il la revoyait se déplacer dans sa tenue blanche avec le petit col rehaussé au sigle coloré du Grand Hôtel. Abigail était cheffe pâtissière au Grand Hôtel de la Plage. Maître des desserts du palace auréolé d’étoiles. Des bijoux qui se rapprochaient tellement d’œuvres d’art.

Son petit West Highland blanc avait tout de suite adopté Edgar. Ce n’était pas sans lui rappeler Salto son Golden Retriever. Si loin tout cela...

Elle, essayait de lui transmettre sa passion, lui expliquait le détail de ses créations. Comment une idée pouvait mûrir, évoluer pour se terminer sur un effet « waouh » où l’admiration du client n’osait pas entamer ce chef-d’œuvre. Lui, ne voyait que le miracle de l’objet fini. Il était porté par la mélodie des mots qu’il ressentait comme les notes d’un piano s’envolant et ne laissant dans l’air que sensibilité, harmonie.

Il se sentait de nouveau libéré de ce mal qui le rongeait…

Une ombre, un jour cependant, faillit lézarder cette toile de maître. Le cri qu’Abigail lâcha et qui se solda par :

-Mon Dieu j’ai pris deux cent grammes ! Évidement à force de goûter ses créations. Pouvait-il lui reprocher…

Les longues balades sur la plage, main dans la main, la communion qui s’installe malgré le fracas de l’océan, le West Highland avec sa joie communicative y apportèrent une réponse. Les corps qui se cherchent, se trouvent, s’apprivoisent, glissent vers un apaisement qu’il n’avait pas connu depuis longtemps. La lumière adoucie d’un clair de lune sur la plage…Le reste ne comptait plus, il avait de nouveau vingt ans !

Il se redressa, les bras autour des genoux et la regardait. Visage bronzé, longue chevelure blonde éparpillée, yeux rieurs, sourire au coin des lèvres, elle semblait rêver. Allongée là, auprès de lui, Abigail le suivait du regard, elle aussi.

-As-tu connu d’autres femmes ?

Il ne voulut pas lui répondre qu’il se sentait transformé, qu’elle contait beaucoup pour lui. Il enchaîna pourtant :

-Aucune rencontre ne m’a provoqué une émotion aussi intense. Puis conscient qu’il en avait trop dit,

-On ne marche plus ?

-Encore ?

-Pour maigrir, non ?

-Ah oui ! Toi alors, tu me fais perdre la tête !

 

5/ LA SURPRISE

La pluie glisse sur les vitres de la chambre. Les gouttes se rejoignent, accélèrent, se rejoignent au bas des fenêtres et s’échappent en autant de petits ruisseaux.

Lucie allongée sur son lit d’hôpital semble dormir. C’est l’heure de la sieste. Elle rêve, sa vie défile…

Les larmes qui perlent aux coins des yeux provoquées par la vitesse, un galop jamais atteint, une ivresse de liberté, la sensation de voler. Et puis, cette branche qu’elle n’avait pas vue, le choc, l’accident, une vie qui bascule en une fraction de seconde. Un hennissement strident, la sensation d’un ballottement entre insouciance et gravité, des cris, le casque qui s’échappe, une lourde chute comme si tout se désagrégeait, s’envolait, s’éparpillait. Un rêve devenu cauchemar, une obsession, un vertige de liberté brutalement bridé.

Cet autre cheval qui revenait vers elle, elle ressentait encore le souffle puissant de l’animal qui se penchait vers elle. Des mots qu’elle interprétait dans le désordre : « Je n’aurais pas dû » « elle n’était pas au niveau » et d’autres mots « la colonne vertébrale est touchée, pour ses jambes il faudra attendre »…

Un brouhaha dans le couloir qu’elle ne saisit pas très bien. La porte s’ouvre. Salto jeune Golden Retriever fonce, saute sur le lit, lèche le visage de Lucie. Il est là, brillant, rayonnant, séduisant. Ses mains voudraient bien le caresser. Pourquoi n’est-il pas là plus souvent ?

-Lucie ! Lucie ! La main de l’infirmière caresse les joues de Lucie. C’est l’heure de la promenade, quelqu’un vous attend au grand salon. Près du lit, son fauteuil à roulettes fidèle parmi les fidèles attend. Après des mois de coma, Lucie s’était réveillée mais les médecins avaient confirmé leurs diagnostics.

L’infirmière stoppe la chaise roulante dans le grand salon et s’éloigne, discrète.

Un homme avec une sacoche en main l’approche, sourire aux lèvres. Lucie reconnaît un membre du club de lecture « cinq rue droite ». On lui apportait régulièrement les perles qu’on y avait découvertes. La lecture, cette seule évasion qui lui restait. Une liberté à laquelle elle tenait plus que tout.

-J’ai voulu vous rencontrer car une chose impensable est arrivée…

Edgar a envoyé un manuscrit à son éditeur après tant de silence. Une œuvre aboutie m’a-t-on dit, certainement le dernier tome de sa trilogie.

Le cœur de Lucie se mit à battre très fort. Elle savait qu’il était en vie. Il ne pouvait pas avoir disparu de la sorte. La pluie avait cessé. Le soleil de retour illuminait les arbres du parc.

Quand il partit, le soir s’installait. Les maisons qui entouraient l’hôpital disparaissaient peu à peu avant que la nuit ne les englobe. L’ombre des arbres du parc s’allongeaient jusqu’à devenir démesurées comme l’espoir de Lucie qui s’accrochait au souvenir d’un homme démesurément absent…

 

6/ LE SOULAGEMENT

Le couple de la librairie des arceaux écoutait Lucie, présente en personne sur son fauteuil roulant. Tout était mis en lumière. L’adoration de ce frère, la passion des chevaux, l’accident, la longue léthargie, la disparition d’Edgar, l’espoir toujours vif de le voir réapparaître. Et ce livre…preuve tangible qu’elle avait eu raison d’espérer.

-Un vrai roman votre histoire !

La libraire écoutait Lucie, puis avec une grande douceur,

-Ce livre vous revient de droit, permettez-nous de vous l’offrir !

Pierre regardait sa maman avec un grand sourire.

Elle avait traversé la rue, s’était abritée sous l’abribus.

Un bus s’était arrêté, portes s’étaient ouvertes, le chauffeur attendait patiemment le fauteuil se faufiler entre les sièges. Les portes se refermèrent dans un chuintement caoutchouteux…

 

Lucie se prépare un café. Le four sonne, les madeleines sont cuites.

« Le Pavillon des pas perdus » posé sur la table du salon attend.

Savait-elle qu’Edgar s’était toujours senti responsable de cet accident ? Responsable car il aurait dû l’empêcher de le suivre dans ses folles équipées.

Depuis il avait tout tenté, mais les médecins ne se prononçaient pas sur la durée du coma. Impuissant, inutile, envahi par le remord il avait décidé de fuir.

Peut-on échapper à ses tourments en fuyant ?

D’un autre côté pouvait-il raisonner une sœur en admiration face à ce frère béni par les fées dès le berceau : intelligence, beauté, succès littéraire…Pouvait-il lui interdire de prendre des risques ?

La cafetière siffle. Lucie se sert un café brûlant, y plonge une madeleine avec une sensation drôle. La sensation d’un bonheur diffus quelque part provoquée par un gâteau ? Une intuition féminine ? Est-ce que tout était rentré dans l’ordre, malgré le désordre de cette aube de vie ?

L’éditeur lui avait donné une adresse outre-Atlantique d’où était parti le manuscrit. Une déflagration comme le réveil d’un volcan qui explose dans la nuit. Aussitôt son imagination enflammait l’avenir, s’envolait, au diable ses membres amoindris. Qui peut limiter cette liberté retrouvée. L’espoir l’avait envahie, submergée, elle le retrouverait !

Elle se rend au salon, ouvre le livre. Première page :

« Le hasard est-il une liberté ? »

Premier chapitre :

« Est-ce un mystère ? Peut-on tout comprendre ? La liberté peut-elle aider ? Doit-on vagabonder ou plonger à l’intérieur de soi même ? Ah la vie !» (Alessandro Baricco)

Elle pose le livre ouvert sur le canapé et rêve à ce qu’elle va découvrir… Elle a tout son temps. Sur la table du salon, une photo encadrée. Deux chevaux tenus par leurs longes, Lucie et Edgar avec, au premier plan, Salto le Golden Retriever qui attend ses caresses…L’époque heureuse.

Mummm… oui…Je vais présenter ça à ma libraire préférée, elle me donnera sûrement de bons conseils…

 

Gérald IOTTI

 

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Rédigé par Gérald

Publié dans #Liberté

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Publié le 14 Décembre 2021

TITRE, SYNOPSIS, 4ème DE COUVERTURE
1/ TITRE

Le Pavillon des Pas Perdus

 

2/ SYNOPSIS

Peut-on échapper à ses tourments en fuyant ?

Une vie paisible…Un rien insolente…Un incident qui fracasse tout…Et puis une information qui chamboule les certitudes…

Le cœur de Lucie se mit à battre très fort. Elle savait qu’il était en vie. Il ne pouvait pas avoir disparu de la sorte. La pluie avait cessé. Le soleil de retour illuminait les arbres du parc.

Quand le libraire partit, le soir s’installait. Les maisons qui entouraient l’hôpital disparaissaient peu à peu avant que la nuit ne les englobe. L’ombre des arbres du parc s’allongeaient jusqu’à devenir démesurées comme l’espoir de Lucie qui s’accrochait au souvenir d’un homme démesurément absent…

 

3/ QUATRIÈME DE COUVERTURE

Son éditeur avait bien essayé de le dissuader,

-Mais enfin Edgard que vas-tu faire ?

- je ne sais pas mais je sens que je dois m’arrêter, faire le point,

-C’est quoi cette histoire ? Une crise liée à la morsure du temps ?

Évidement qu’il savait mais avait-il besoin de l’en informer ?…

Edgard marmonna une phrase à voix basse, inaudible, son éditeur fit celui qui n’avait rien entendu, il reprit

-Je vais te dire mon sentiment : « Ce n’est jamais à cause d’un état d’âme, qui ne dure jamais d’ailleurs, que l’on prend des décisions définitives »

-Ah bon, qui as dit ça ?

-Je ne m’en rappelle plus, mais quelle justesse de raisonnement non ?

-J’ai tout de même la liberté de choisir ma future vie ! Bon je vais raccrocher, je te tiendrais au courant… Voilà, j’ai raccroché.

Mais ça son éditeur ne l’avait pas entendu, le combiné était reposé.

 

Gérald IOTTI

 

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Rédigé par Gérald

Publié dans #Liberté

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Publié le 13 Décembre 2021

 

J’écris ton nom… Liberté

 

ATELIER :

Le quatrain

Un quatrain est une strophe de quatre vers, qui peut être soit un poème indépendant, soit une strophe d'un poème plus long. Le quatrain se prête à de très nombreuses combinaisons en jouant sur les mètres et sur rimes.

 

LECTURE :

"Liberté" de Paul Éluard

 

SUJET :

Après avoir lu le poème "Liberté" de Paul Eluard, choisissez le thème d’une strophe ou plusieurs strophe, développez le propos qu’elle contient par quelques quatrains.

Quelques quatrains feront bien un poème...

Trois possibilités :

- soit faire un poème indépendant

- soit utiliser un ou plusieurs quatrains en le/les glissant dans votre histoire, en guide d'introduction, ou au début ou à la fin d'un paragraphe, ou pour la terminer, etc...

- soit utiliser les 2 propositions suggérées ci-dessus

Éventuellement, choisissez le thème de vos quatrains en fonction de vos précédents textes pour finaliser une œuvre cohérente.

LES TEXTES

La séance poésie s'est terminée par un jeu, à retrouver ci-dessous :

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Liberté

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Publié le 13 Décembre 2021

 

Dans ses yeux où brille la flamme

Un océan d'amour aux quatre vents

Le Festin nu des peurs imbéciles

Qui taraudent l'esprit

 

Dans ses mains la clé du rêve

Qui ouvre l'horizon

Bannit la soumission

Et les experts en commission..

 

À ses pieds les débris d'incendie

Des écrans de fumée

Des sons désaccordés

Pour blaireau de galerie

 

Sur son cahier déjà noirci

N'obéis pas quand on te dit..

Pensée figée, esprit marbré

Après l'orage, la Renaissance

 

Après l'orage le doute et la douleur

Tu renaîtras, fier et puissant

Des cicatrices du feu

L'alliance des jours heureux

Libre !

 

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Rédigé par Nadine

Publié dans #Liberté

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Publié le 11 Décembre 2021

 

Quand on a l’amitié

A donner en partage

Sentiment très prisé

Auquel on s’attache.

 

Quand on a l’amitié

Que l’on prend de l’âge

Bouée de sauvetage

Et point d’ancrage.

 

Bien plus fort que l’amour,

Jamais renié

Se tisse de jours en jours

Pour l’éternité.

 

Quand on prend la liberté

De choisir l’amitié

Ce noble sentiment

Nous comble pleinement.

 

Liberté, liberté chérie !

C’était un très bon choix,

Tu nous files entre les doigts,

ET tu nous déchoies.

 

Avoir le liberté d’écrire,

D’en pleurer ou d’en rire

De bien trouver le sujet

D’en extirper son entité.

 

Liberté, ton nom que l’on claironne

Se modifie et ne résonne

Que maladif et affaibli

Par des décrets abusifs.

 

La liberté de 1945

A été bien fêtée

Par tous les rescapés

Avec du rouge et un blanc seing.

 

Bien sûr, la liberté se mérite,

Les entreprenants, les émérites

Ne s’encombrent pas de rites

Mais ils militent.

 

Si l’on prend la liberté

De décider de se cloître

Pour restaurer le futur de passé.

Eh bien l’on n’est pas couché !

 

 

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Rédigé par Louis

Publié dans #Liberté

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Publié le 10 Décembre 2021

 

Sur les journées de souffrance

Sur l’espoir et l’insolence

Sur les rêves de nos consciences

J’écris ton nom

 

Sur le passé effacé

Sur la lumière éclatée

Sur l’infini espéré

J’écris ton nom

 

Sur les prairies, les bosquets

Sur les fruits acidulés

Sur les insectes dorés

J’écris ton nom

 

Sur cette chaude amitié

Sur le besoin d’être aimé

Sur notre trio sacré

J’écris ton nom

 

Liberté

 

 

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Rédigé par Annie

Publié dans #Liberté

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Publié le 9 Décembre 2021

ça rime à rien.

 

Quand les bouquins se lisent

Entre eux, ils s'avalent.

Quand leur digestion s'enlise

On dirait des cannibales.

 

Quand ils crachent les mots

dans des bruits de syllabes.
Quand ils lâchent leurs rots

On dirait de vieux nababs.

 

Quand on laisse parler le papier

Même avec la bouche pleine.

Quand les coins sont repliés

On dirait un chiffon de peine.

 

Quand on lit mal les différences

entre des lignes bienveillantes.

Quand on prive l'itinérance

On dirait une mort lente.

 

Dany-L

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Rédigé par Dany-L

Publié dans #Liberté

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