Publié le 4 Novembre 2022

3 octobre 2022

 

Pour ce premier atelier, deux jeux d'écriture inspirés par Guillaume Apollinaire :

l'acrostiche et "Il y a..."

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L'ACROSTICHE

​​L’acrostiche est un texte poétique dont les premières lettres de chaque vers forment un mot lorsqu’on les lit à la verticale. Ce mot peut être le sujet du poème, le nom de l’auteur ou encore de la personne à laquelle il est destiné. L’acrostiche peut aussi être utilisé si l’on veut cacher un message dans un poème.

Exemple : Apollinaire « Ombre de mon amour » (1915) acrostiche sur le prénom Lou.

La nuit descend

On y pressent

Un long destin de sang.

Il est possible de varier la forme d'un acrostiche. L'acrostiche double est l'une de ces variantes. L'acrostiche double consiste en la reprise de la même lettre au début et à la fin du vers.

SUJET :

Écrire un acrostiche sur nom de votre quartier.

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IL Y A… dans votre quartier ...

SUJET :

Comme Guillaume Apollinaire (voir poème ci-dessous), racontez ce qu’il y a dans votre quartier en commençant chaque vers par "Il y a"

Il y a

Guillaume Apollinaire

Il y a des petits ponts épatants
Il y a mon cœur qui bat pour toi
Il y a une femme triste sur la route
Il y a un beau petit cottage dans un jardin
Il y a six soldats qui s’amusent comme des fous
Il y a mes yeux qui cherchent ton image
Il y a un petit bois charmant sur la colline
Et un vieux territorial pisse quand nous passons
Il y a un poète qui rêve au ptit Lou
Il y a un ptit Lou exquis dans ce grand Paris
Il y a une batterie dans une forêt
Il y a un berger qui paît ses moutons
Il y a ma vie qui t’appartient
Il y a mon porte-plume réservoir qui court, qui court
Il y a un rideau de peupliers délicat, délicat
Il y a toute ma vie passée qui est bien passée
Il y a des rues étroites à Menton où nous nous sommes aimés
Il y a une petite fille de Sospel qui fouette ses camarades
Il y a mon fouet de conducteur dans mon sac à avoine
Il y a des wagons belges sur la voie
Il y a mon amour
Il y a toute la vie
Je t’adore

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LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ville

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Publié le 4 Novembre 2022

 

Il y aurait avant tout de l’espace. Il serait sur les hauteurs d’une colline, parsemé d’espaces verts, alvéoles de poumons en mal d’oxygène.

Il y aurait quelques maisons toutes simples, comme posées au hasard. Des terrasses immenses en guise de halls d’accueil bienveillants. Il y aurait quelques petits commerces, juste ce qui est nécessaire, comme pour nous maintenir le plus possible dans ce microcosme.

Il y aurait des jardins, parcelles colorées pour les potagers, avec des courges comme des tabourets stylés, des tomates comme les feux stop dans les embouteillages, des haricots grimpants comme une barrière pour cacher le linge qui sèche derrière.

Il y aurait un énorme mimosa, comme le soleil les jours où il ne sort pas, un saule pleureur comme un immense parasol de verdure, des citronniers et des orangers comme des lampions de « balletti » et tout en bas, des cyprès hautains comme des gardiens de la colline.

Il y aurait un centre de vie dans ce petit quartier, avec quelques bancs ombragés, invitations à quelques papotages inter-générations ou bien incitations à la lecture tranquille.

Il y aurait une pièce d’eau vivante, abreuvoir pour les oiseaux qui s’avancent avec précaution, alimentée par un filet d’eau surgi de nulle part dont le glouglou, comme un long massage, nous inciterait à la rêverie.

Il y aurait une vie simple, comme un sourire devant un dessin d’enfant.

 

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Rédigé par Bernadette

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Publié le 4 Novembre 2022

 

J'aimerais que mes matins, embrumés par mes frasques de la veille, aient l'indulgence de m'accueillir avec un arc en ciel semblable à la palette d'un peintre fou qui laisserait vagabonder son imagination créative pour offrir à mes yeux le miracle de la naissance d'un jour nouveau.

J'aimerais que ce torrent qui longe cette belle place porte bien son nom et ne soit pas un simple filet d'eau qui peine à se faufiler dans un vallon empierré, enjolivé par quelques taches éparses peuplées de pavots aux fleurs éclatantes dont les couleurs ont été rehaussées par des milliers de gouttes de rosée déposées par la main féerique de la nature.

J'aimerais que le boulanger, qui passe à l'aube sous mes fenêtres pour livrer ses croissants et ses brioches si odorants, chante un air d'opéra Italien en dansant comme une étoile sur la pointe de ses galoches.

J'aimerais que cette fin d'été permette aux arbres de se libérer de leur frondaison afin que toutes ces feuilles jaunies par le temps, puissent former sur le sol un doux tapis aux couleurs fauves permettant à l'automne une arrivée silencieuse sans heurt ni fracas, avec toute la noblesse que l'on doit à l'ambassadeur de Messire l'Hiver.

J'aimerais que mon quartier retrouve quelques images de ma prime jeunesse, quand la valeur du temps était celle du rythme des chevaux qui tiraient des voitures menées par des cochers droits comme des I. Ils étaient aussi fiers que des maîtres de ballets, attentifs au bruit des sabots qui claquaient en cadence sur des sols pas toujours bitumés.

J'aimerais que la fontaine continue à laisser couler son eau douce bienfaisante dans le bassin où les moineaux se baignaient en agitant leurs ailes dans une sarabande digne des plus belles danses de palais.

J'aimerais, qu'à leur retour les hirondelles retrouvent le nid qu'elles ont bâti avec amour les années précédentes

J'aimerais que mon quartier se rebâtisse sous mes yeux, et que j'en sois le témoin privilégié. Fasse, ensuite, que l'image se fige et qu'un mur se dresse et ferme le passage à certains progrès néfastes qui n'ont pour vocation que la destruction de la pensée.

 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 4 Novembre 2022

 

Il y aurait de ravissantes maisons semblables à des champignons.

Il y aurait des arbres aux feuilles tricotées bordées de dentelle.

Il y aurait des fleurs multicolores aux parfums de friandises sucrées.

Il y aurait des carrosses conduits par des âmes célestes aux auréoles dorées.

Il y aurait l’astre roi pour notre sourire et notre joie de vivre.

Il y aurait la lune pour aguicher la mer.

Il y aurait des perles de cristal pour arroser les trous de verdure.

Il y aurait des enfants aux rires cristallins.

Il y aurait des animaux aux yeux bleu nuit.

Il y aurait un arc-en-ciel qui parlerait d’amour.

Il y aurait un carnaval où sa Majesté distribuerait des pétales de bonheur.

Il y aurait vous tous, invités dans ce quartier, pour finir d’écrire ce conte

que je viens d’imaginer.

 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 4 Novembre 2022

 

Les bruits de la journée s’estompent lentement. Plus de cris dans le jardin d’enfants, ni d’éclats de rire dans le clos des boulistes. La circulation, plus fluide, donne une impression de silence. Juste quelques aboiements de chiens qui font leur dernière promenade.

Le soleil décline illuminant le ciel d’une couleur flamboyante. La mer au loin se pare de rayons argentés dès que la lune apparaît.

Assise sur mon balcon, j’aime cet instant où la nuit m’enveloppe d’un manteau indigo fascinant. Je savoure la beauté de ce moment, où l’air est encore tiède. Son souffle me caresse le visage telle une main câline, source d’apaisement. J’inspire avec délice le délicat parfum de la nature.

Je regarde, amusée, O’Malley, le chat de ma voisine qui par de petits miaulements semble vouloir entamer une discussion ! La nuit favorise l’éclat doré de ses yeux.

L’immense pin parasol se dessine dans la clarté du ciel devenu sombre. Sur les collines les maisons semblent minuscules, certaines reflètent une pâle lueur derrière les volets encore ouverts.

Les goélands sont partis vers d’autres horizons. Ils ont cessé leurs rondes infernales, certains nichent encore sur les toits pour notre grand désarroi.

Je lève mes yeux vers ce ciel obscur, ce soir, constellé d’une multitude de points brillants qui paraissent m’entraîner vers un paradis inconnu.

Un moment magique qui me permet de rêver éveillée. La nuit me fascine, elle rend les images de mon quartier invisibles, le décors disparaît mais inconsciemment mes pensées le dessine tel qu’au réveil je le contemplerais.

L’heure est tardive, une douce somnolence me fait bailler. Je jette un regard indiscret sur les balcons allumés, je souris gentiment à cette fugace intrusion dont je garderai le secret.

 

 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 4 Novembre 2022

 

Je me souviens du train à vapeur et de son épaisse fumée.

Je me souviens de mes jeudis dans le jardin de l’Église russe

Je me souviens du Pope, religieux russe à la longue barbe blanche 

Je me souviens des patins à roulettes en fer, attachés aux chaussures, avec de simples lanières.

Je me souviens des parties d’osselets rouges et un blanc.

Je me souviens de la cuisson des plats et gâteaux dans le four du boulanger.

Je me souviens du pot à lait en aluminium que j’allais fièrement faire remplir au Bon Lait.

Je me souviens des pots en verre de yaourts parfumés remplis à la louche par la crémière.

Je me souviens de la motte de beurre et de la grosse roue de gruyère.

Je me souviens des beignets d’amourettes de veau cuisinés par ma grand-mère.

Je me souviens des festins du quartier où l’on savourait les mains grasses pan-bagnat et pissaladières.

Je me souviens de mon déménagement et de l’appartement avec une salle de bain.

Je me souviens de ma tristesse d’avoir quitter l’école St Philippe pour St Maurice.

Je me souviens des grands platanes de l’avenue Borriglione, ombre naturel de l’été.

Je me souviens des bus verts, ouverts à l’arrière, et du contrôleur qui poinçonnait les tickets à chaque montée.

Je me souviens de la Dauphinoise, alimentation générale, de mes parents avenue St Lambert.

Je me souviens de la traction familiale noire avec laquelle on partait chez la Grand-Mère de

Puget-Théniers.
Je me souviens de la musique de Jazz qui a bercé mon enfance et que j’écoute en pensant à mon père.

Je me souviens du cinéma Plazza, où j’ai découvert les premiers films en noir et blanc de Laurel et Hardi, de Fernandel etc.

Je me souviens d’une enfance et d’une adolescence heureuse, choyée par ceux qui restent aujourd’hui dans mon cœur.

 

 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 4 Novembre 2022

 

C ‘est mon quartier depuis quarante cinq ans

Évidemment j’y vis sereinement

Sous le soleil, sous la pluie,

Samedi, dimanche ou lundi

Où vivre ailleurs ! Mon bonheur est ici.

Le petit plus aujourd’hui, à deux pas de chez-moi

Ecrire en votre compagnie est une grande joie

 

Le nom évasion de ma résidence

Aux stores verts, couleur de l’espérance

 

Pour moi, un vrai coin de paradis, un partage

Avec en prime, un très bon voisinage.

Ma terrasse, jardin de plantes vertes ou en fleurs

Parfum délicat, qui sous les rayons du soleil

Absorbe les états d’âme de mon coeur.

 

 

Il y a une maison bleue, le rendez-vous niçois des seniors

Il y a un club de pétanque, pass obligatoire cheveux blancs.

Il y a un jardin d’enfants où fusent rires et larmoiements.

Il y a des arbres qui se parent de feuilles rouilles et or.

Il y a un chassé croisé de nouveaux bus rouges silencieux.

Il y a une aire pour chiens, c’est bruyant et ennuyeux.

Il y a des arômes sucrés, alléchants aux abords des pâtissiers.

Il y a tôt le matin le roucoulement des tourterelles, réveil assuré.

Il y a beaucoup d’animations dans mon quartier.

Il y a une villa toute proche qui me rappelle mon passé.

Il y a moi, qui profite du soleil et des nuits étoilées

Il y a mon nid douillet où j’ai retrouvé paix et sérénité.

 

JM

 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 29 Octobre 2022

 

Mon quartier idéal ? Il serait peut-être à lui tout seul comme un petit village ou même comme un hameau.

Quelques maisonnettes au toit rouge, regroupées, mais pas trop, pour se tenir chaud l’hiver telles des oiseaux dans leur nid.

Quelques boutiques essentielles bien sûr pour les achats quotidiens. Une boulangerie avec sa bonne odeur de pain chaud, une boucherie et son étal de couleur rouge, une librairie pour les amateurs de lecture, ouvrages littéraires et magazines divers pour celles (ou ceux) qui aiment préparer de bons petits plats ou ceux (ou celles) qui préfèrent les voitures et les motos.

Il y aurait peut-être aussi une place avec des platanes, une fontaine pour se rafraichir en été, des bancs pour ceux qui, à l’hiver de leur vie, aiment à se retrouver pour se souvenir du temps d’avant.

Il y aurait sûrement un jardin public avec des jeux d’enfants et un terrain vague, tel un carré improbable de verdure sauvage, pour laisser de la place à la nature. On y trouverait au printemps des fleurs des champs, des coquelicots et de la lavande, au parfum si provençal et apaisant.

Mais comment ai-je pu l’oublier ! Il y aurait évidemment dans ce quartier/village, un bâtiment avec une cour et un préau pour accueillir les enfants les jours de classe. Un lieu où quelques adultes leur enseigneraient à vivre heureux ensemble, à découvrir le monde, à connaitre et nommer la nature environnante et les accompagneraient quelquefois, pour cela, jusqu’au champ de lavande.


Mireille

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Rédigé par Mireille

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Publié le 29 Octobre 2022

 

Un soir aux Acacias

Il est déjà très tard, minuit peut-être. Par la fenêtre du salon entrouverte je sens l’air doux de cette nuit de fin de printemps. Bien installée dans mon canapé, il me semble entendre soudain l’ululement lointain d’une chouette.

Je me lève et avec précaution je pousse les rideaux et ouvre grand la porte-fenêtre. Elle donne sur les plates-bandes de la résidence. Elles sont éclairées par de hauts lampadaires bien trop puissants à mon goût. Les fleurs discrètes et odorantes en plein jour sont maintenant beaucoup plus vives et semblent même artificielles. Elles ne peuvent profiter de l’obscurité si nécessaire pourtant à leur bonne santé.

Je m’accoude à la rambarde. Une chauve-souris passe rapidement près de la lumière à la recherche de quelque moucheron.

Mon regard ne s’attarde pas longtemps sur cette végétation et plonge dans les arbres en contre-bas. Je ne fais plus aucun bruit, ni aucun geste, les oreilles grand-ouvertes, à l’affût du prochain ululement. Dans le silence de la nuit, je n’entends plus que ce chant qui remplace les voix des voisins souvent attablés sur leur balcon au-dessus du mien.

Je continue à balayer du regard les feuillages sombres dans l’espoir de voir s’envoler l’oiseau de nuit. C’est alors que je lève la tête lentement et que mes yeux rencontrent la colline d’en face, sombre elle aussi. Mais dans cette obscurité je devine parfaitement la silhouette bien connue de l’Observatoire, si souvent admiré quand le soleil l’inonde de lumière et fait ressortir sa blancheur après la pluie.

Inévitablement je dresse un peu plus encore la tête vers le ciel. C’est une nuit sans lune et je ne peux donc pas assister à son lever derrière les collines, spectacle qui m’émerveille et m’émeut toujours. Je me perds alors, comme très souvent, dans ce ciel noir où brillent pour mon plus grand plaisir mes chères étoiles. Et je reste ainsi un moment. L’ululement ne se fait plus entendre. L’oiseau s’est sans doute envolé. La nuit est silencieuse. Seules quelques fenêtres encore éclairées de l’immeuble voisin indiquent la présence d’autres êtres humains, des terriens comme moi.

Dans le ciel, face à moi, Jupiter étincelant m’emporte vers un infini plein de mystère.
 


Jeu des "brèves" :

Il replia son journal avec un large sourire et reprit sa tasse de café, mais il était encore chaud. Trop chaud pour lui et un peu amer. Mais tout de même sans sucre, il ne mettait jamais de sucre dans son café.

Comme il n’était pas pressé, il se mit à regarder autour de lui, les yeux dans le vague. C’est à ce moment-là que son regard se posa sur la femme qui occupait la table voisine. Elle, elle devait sans doute le regarder depuis quelques minutes, elle semblait attendre qu’il se retourne. Elle lui fit d’ailleurs un clin d’œil complice.

Il crut d’abord que cela ne lui était pas destiné. Il regarda tout autour de lui pour voir qui pouvait être l’intéressé. Mais non, visiblement il était bien concerné.

Un peu gêné il se détourna et reprit d’un geste vif son journal. Il l’ouvrit et se mit à lire le premier article qui se présentait à lui, « les fleurs de Suzanne », c’est sur ce titre mystérieux qu’il tomba.

Il se plongea dans sa lecture sans vraiment d’intérêt. Mais pendant qu’il lisait, il sentit que quelqu’un lui touchait le bras. Il sursauta. C’était la femme du clin d’œil !

«  Bonjour, votre café doit être froid maintenant ! Voulez-vous l’accompagner d’un peu d’eau-de-vie ? Cela le réchauffera en quelque sorte. »

Il était très surpris, mais le visage qui se penchait vers lui ne lui était pas tout à fait inconnu. « Bonjour » lui répondit-il poliment. « Nous nous connaissons ? »

Elle lui adressa alors un grand sourire qu’il trouva bien charmant. « Je crois bien que nous nous sommes déjà rencontrés, oui. Je m’appelle Suzanne et j’habite à Strasbourg. Vous y êtes passé il y a quelques années n’est-ce pas ? »


 

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Rédigé par Mireille

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Publié le 29 Octobre 2022

 

 

Le quartier de mon enfance….

Je me souviens de l’école Vernier où j’allais enfant. Il y avait l’école des filles et celle des garçons.

Je me souviens des récréations où les garçons interpelaient gentiment les filles à travers la grille qui séparait les deux cours.

Je me souviens de la librairie en face de l’école où l’on achetait parfois quelques bonbons à la sortie de la messe le dimanche.

Je me souviens du garagiste juste à l’angle de ma rue et des odeurs d’essence qui arrivaient jusqu’à nous qui habitions juste à côté.

Je me souviens des jours où nous allions au marché de la Libération avec ma mère, la profusion des fruits et des légumes et l’odeur des étals des poissonniers.

Je me souviens du manège sur la place où il fallait attraper le pompon pour avoir droit à un autre tour gratuit.

Je me souviens de la boulangerie, du coiffeur et de la grande droguerie Vacquier qui me semblait être la caverne d’Ali Baba car on y trouvait mille choses hétéroclites.

Je me souviens de la pharmacie, avec son atmosphère si particulière, ses hautes armoires en bois et ses vitrines derrière lesquelles on voyait des fioles diverses et énigmatiques.

Je me souviens du petit train de marchandises qui reliait, par la rue de Falicon (aujourd’hui rue des Combattants en Afrique du Nord), la gare du Sud et la gare centrale, appelée autrefois gare du PLM.

Je me souviens du changement progressif de ce quartier de mon enfance quand la construction de la voie rapide a commencé.

 

Un souvenir ….

Ce dimanche-là, je devais avoir environ sept ans, ma mère m’avait donné deux pièces de monnaie avant de partir pour la messe. Une pièce à mettre dans le panier de la quête et une autre pour m’acheter des bonbons à la sortie de la messe à la librairie qui se trouvait en face de l’école et voisine de l’église.

Pouvoir m’acheter des bonbons était pour moi un plaisir plutôt rare et j’avais hâte que la messe se termine !

Mais les deux pièces de monnaie n’avaient pas la même valeur et je n’ai pas fait très attention à celle que je glissais dans le panier de la quête.

A la sortie, je cours à la librairie accompagnée de ma sœur et de mon frère et je choisis toute contente une friandise. Peut-être un coquillage avec un bonbon rouge dedans ? C’est à ce moment-là que j’ai constaté que la pièce qui restait dans ma poche ne me permettait pas de payer le bonbon choisi. Quelle déception et quelle déconvenue !

Je me souviens encore aujourd’hui de la tristesse qui m’a envahie, accentuée par le regard un peu moqueur de mon grand frère.

 

Mireille

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Rédigé par Mireille

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