tresors du monde

Publié le 11 Janvier 2023

 
Je suis paraît-il, encore aujourd’hui, qualifié de 7ème merveille du monde. Pourtant je n’existe plus depuis bien longtemps maintenant. J’étais un édifice remarquable et même exceptionnel. Ma vie durant j’ai guidé de nombreux marins sur la mer d’Egypte, à l’entrée de la ville d’Alexandrie. J’ai permis à beaucoup d’entre eux de braver les tempêtes et d’échapper au naufrage. Et cela pendant plusieurs siècles. Imaginez ! J’ai été bâti sur l’ordre de Ptolémée 1er au IIIe siècle avant J-C et j’ai fini ma vie au XVe siècle de votre ère !
Les raisons de ma construction ? La première est, bien sûr, celle de toute tour placée comme moi à l’entrée d’un port, donner par mon signal lumineux un repère aux bateaux arrivant à Alexandrie. C’est d’ailleurs parce que j’ai été érigé sur l’île de Pharos que désormais tous les édifices de ce genre s’appellent des phares.
Mais je crois bien qu’une autre raison à ma réalisation colossale, ce fut le désir de Ptolémée 1er de montrer sa puissance. Je mesurais 130 mètres de haut ! C’est extraordinaire n’est-ce pas ? Ils ont mis quinze ans pour m’édifier !
Je rayonnais au propre comme au figuré. Qui n’a pas entendu parler de moi, le phare d’Alexandrie ! Certains m’identifient même parfois à Râ, le dieu égyptien du soleil.
Comment ma vie glorieuse a-t-elle fini ? Eh bien, moi qui avais les pieds sur terre et la tête dans le ciel, moi qui ai consacré toute mon attention à la mer et à ses tempêtes, moi qui ai protégé de toutes mes forces les vaisseaux et leurs équipages chaque nuit pendant plus de dix-sept siècles, j’ai senti un jour, en 1480 je crois, que mon corps de pierre se mettait à trembler. Ce n’était pas tout à fait nouveau, j’avais déjà perçu quelques fois des frémissements de l’île sous ma base, mais rien de bien inquiétant. Là, le tremblement, faible au début, s’est amplifié rapidement, ma lanterne s’est mise à vaciller, je ne comprenais pas ce qui se passait. Des fissures sont apparues sur mon corps robuste. La mer s’est déchainée, je ne pouvais plus rien contrôler. Le bruit des vagues qui venaient cogner contre les rochers en contre-bas était assourdissant et totalement inhabituel, tout comme le grondement lugubre qui montait de la ville d’Alexandrie et de partout. Soudain ce fut la nuit totale et moi, le phare géant, symbole de puissance et de force, je me suis écroulé pierre après pierre et elles ont roulé avec fracas dans la mer.
Mais je suis entré dans la postérité et aujourd’hui, plus de cinq cents ans après cette fin tragique, on parle encore de moi. La preuve !
 

Voir les commentaires

Rédigé par Mireille

Publié dans #Trésors du monde

Repost0

Publié le 10 Janvier 2023

 

ZDRASTVOUÏTIE (bonjour), j’ai été conçu, enfin élaboré par « mon  père » KARL au début du XIXe siècle à Saint PETERSBOURG. Une grande famille de joailliers qui était très appréciée du tsar Alexandre III ainsi que de son fils Nicolas II et, par la suite, par sa femme, la tsarine, et les dames de la cour.

Le petit Nicolaï, passait souvent le bout de son nez par la porte entre ouverte de l’atelier de son père.

- Ne touche à rien, lui demandait ce dernier, je travaille.

Mais les maquettes, les bijoux, les bouts de tissus, les perles qui participent à mon élaboration, faisaient briller les yeux du petit garçon. Moi, LOeuf à la poule, le premier phénomène d’une longue lignée d’une cinquantaine, j’ai été d’une grande complexité. Karl se lissait sa moustache et se grattait le peu de cheveux qui lui restaient en pestant, car des perles tombaient et roulaient sous son établi. Des dessins et des plans effacés et recommencés.

Un jour, un ami proche de Karl et amateur de joaillerie lui fit une commande d’un œuf.

- Le tsar a entendu parler de ta passion et serait heureux et honoré de te recevoir afin de contribuer à un éventuel achat, lui dit-il.

J’ai l’oreille fine, si, si j’ai des oreilles… Moi ! criais-je.

Karl se lissant à nouveau la moustache croyait à une blague, il rougissait. Moi, dans ses mains, j’étouffais... Hé ! lâche-moi, réfléchis et dis oui, je suis prêt.

Quelques semaines plus tard, je fus présenté au tsar NICOLAS II, à la tsarine A. FEDOROVNA et aux dames de la cour. Certaines personnes étaient surprises, d’autres dubitatives.

- Bien, très bien ! s’exclama le tsar s’adressant à Karl. Combien en voulez-vous cher monsieur ? Cet Œuf de Poule incrusté de pierres précieuses sera le premier de ma collection, soyez en certain.

Moi je ne savais pas comment me comporter, je ne bougeais pas, me laissant admirer. Entre nous, j’étais une copie du premier de mes frères, mais chut ! ne le dites à personne ; le bébé ayant fait suer de travail et d’amour mon père Karl était caché dans son antre de trouve-tout.

Les années qui suivirent furent un enchantement de grâce et de subtilité, le travail de Karl FABERGE est et sera mondialement connu et apprécié, j’en suis certain.

Au début, je n’était qu’un œuf tout bête, puis je me suis paré de luxe et de beauté.

DO SVIDANIA (au revoir), je laisse à Dominique le soin de parler de sa visite au musée FABERGE à Saint PETERSBOURG, d’où elle a rapporté un magnet, un œuf bien sûr...


 

Voir les commentaires

Rédigé par Dominique

Publié dans #Trésors du monde

Repost0

Publié le 10 Janvier 2023

 

On m’appelait le phare d’Alexandrie. J’ai servi de guide aux marins pendant des siècles. Tous les soirs un homme montait à mon sommet pour raviver le feu. Et moi, fier, dressé au bord de la Méditerranée, j’éclairais la nuit, j’envoyais la lumière jusqu’au bout de la mer, jusqu’au bout de la Terre, veilleuse nocturne pour les habitants de la ville.

Un jour, j’ai senti vibrer sous mes pieds. C’était léger, je ne me suis pas méfié. De toute façon, qu’aurais-je pu faire, scellé sur la roche ? Ce petit tremblement fut suivi d’une secousse terrible. Tout mon socle a vacillé, mon faîte s’est décroché. Un grondement, un rugissement digne d’un grand fauve m’a encerclé, la mer m’a attaqué pendant qu’autour de moi, la ville s’écroulait. Une autre secousse est arrivée, encore plus forte. Elle a descellé mes pierres blanches, je me suis effondré, des vagues terrifiantes m’ont avalé.

Depuis je gis, éparpillé, au fond de la mer. L’algue, le sable ont peu à peu recouvert les morceaux de moi. Je ne sais plus si c’est ma base, mon centre, mon sommet qui raconte mon histoire. Drôle de sensation d’être ainsi éclaté…

Moi, symbole de puissance, haut de plus de cent mètres, j’étais altier et magnifique. J’étais l’une des sept Merveilles du monde antique, orné de statues roses, resplendissant de jour comme de nuit, et me voilà aujourd’hui déchu et disloqué ; je ne sers plus que de cachette aux petits poissons.

Il y a quelques années, un espoir insensé m’a traversé. Des plongeurs ont retrouvé quelques pierres de mon corps. Tous mes autres débris ont alors essayé de crier, de bouger, de se manifester de toutes les manières possibles pour qu’on nous repêche et qu’on me reconstruise. En vain. Personne ne les a entendus, ni vus. Les plongeurs sont repartis, je suis resté au fond de l’eau. La mer, mon tombeau… Je me croyais immortel, je n’étais qu’éphémère.

Un matin de soleil, alors que la lumière dansait entre deux eaux, j’ai vu passer une bouteille, sans doute jetée à la mer par un poète car elle ne contenait que quatre vers, mais qui ont résonné très fort en moi :

Le Temps qui, sans repos, va d'un pas léger,

Emporte avecque lui toutes les belles choses :

C'est pour nous avertir de le bien ménager

Et faire des bouquets en la saison des roses.

Il m’a semblé important de vous les transmettre, juste pour vous dire de rester tout le temps en éveil devant les trésors que le monde vous offre. Moi, je repars vers l’oubli.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Mado

Publié dans #Trésors du monde

Repost0