oulipo

Publié le 4 Février 2021

Ça alors ! Mado a eu l’idée de nous apprendre à vérifier ce que l’on écrit. Du style : je me demande si… quelqu’un ne l’avait pas déjà publié !

Ce n’est pourtant pas si compliqué d’écrire une histoire avec ses propres mots…

On verra bien. Je m’équipe et vais me promener au port.

« Un fort vent soufflait et les éclaboussures des vagues arrivaient jusqu’au petit café » ça commence bien ! J’ai déjà lu ça quelque part… Et oui, Alexis Zorba de Kazantzaki. Des odeurs de cuisine glissent dans l’air et semblent provenir de la cabane au bout du quai d’Entrecasteaux. « Je m’approche et sent l’odeur du lard grillé et du pain cuit. A l’est la lumière grandit rapidement. » Mais, ce n’est pas possible. C’est du Steinbeck dans les raisins de la colère. Bon il faut se reprendre. Un vieux pêcheur face à moi ravaude son filet. « Il était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau sur la nuque » Ah non ! Voilà que ça recommence : Hemingway, le vieil homme et la mer. Je réfléchis tout en marchant. « Ce qu’il y a de particulier, c’est que plus on s’approche de l’idée, moins la voie est bien tracée » Mais ça aussi c’est du déjà vu : Norman Mac Clean, La Rivière du 6ème jour. Bon, il ne me reste plus qu’à rêver sur cette mer étincelante qui frétille là sous mes yeux et ce soleil qui inonde tout. « Il vient toujours un moment où l’on a trop vu un paysage de même qu’il faut toujours longtemps avant qu’on l’ai assez vu ». J’ai des doutes. De retour à la maison, je vérifie dans cette rangée de livres de la bibliothèque : Bon sang, Noces d’Albert Camus.

Mado cet exercice est diabolique. « Ma gorge devient serrée, c’est mauvais signe et cependant je me sens mieux, calme au-delà de toute espérance » Là je m’arrête, j’ai reconnu Terre des hommes de Saint-Exupéry.

Alors là Mado chapeau ! Chapeau d’avoir mis le doigt sur ce problème. Voilà que l’on est prisonnier de ce qu’on a lu, apprécié et retenu. Il doit bien y avoir une solution ? Faire confiance à son imagination peut-être ?

 

Bon ! J’arrête de me plaindre. Je la sens bien l’histoire de cet homme qui revient sur son passé. Comment vais-je l’appeler ? Vincent ? Oui Vincent ça me va bien…

« Vincent, après tant d’années d’absence revient au pays, rassasié de toute cette vie de désirs. Arrivera t-il à se faire pardonner toutes ces erreurs du passé ? Il débouche sur la place. Le cadran solaire y est toujours, mais des vents violents ont arrachés une partie des enduits si bien que seule l’heure peut être appréciée. Le docteur, qui ne l’avait pas reconnu, lui cria depuis sa véranda :

-Vous verrez, le pays on s’y fait, la nature est généreuse, les papillons nombreux. Le soleil avait glissé derrière la courbe de la colline. Le crépuscule s’installait. Une voix intérieure sourde et impérative l’empêchait de préciser l’objet de son retour. Le manuscrit dans son sac à dos était toujours inachevé. Il ne lui remettrait pas aujourd’hui.

Marie prenait le frais, assise sur un banc, sous les platanes, son bébé rassasié dans les bras. Elle le reconnu de suite. Il s’approcha avec maladresse. Un sourire le rassura.

-Chante-lui une chanson porte-bonheur et assied toi près de moi.

-C’est vrai ce bruit qui court ? Tu vas encore repartir ? C’est Rio cette fois ? »

Je la relis… Mais ? Mais ? Ce n’est pas vrai. Le début : Vincent après tant d’années… C’est du Gide, Les faux monnayeurs… Le cadran solaire… La suite…C’est du déjà vu. Et le départ pour Rio ça j’en suis sûr c’est du Christophe Ruffin, Rouge Brésil !

Alors là ! Je crois que j’ai besoin d’un peu de repos.

Mado où nous as-tu entraînés ?

 

 

 

Gérald IOTTI

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Rédigé par Gérald

Publié dans #Oulipo

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Publié le 2 Février 2021

 

Je crois bien que je vais partir en vacances, oui très  loin, dans un pays asiatique

Je crois bien que je vais m’acheter un maillot de bain,  je suis devenue si mince.

Je crois bien que je vais me faire couper les cheveux, il parait que ça rajeuni.

Je crois bien que je vais aller prendre un café en terrasse, oui, là, à cette table au soleil.

Je crois bien que je vais aller au cinéma, mais j’hésite, trop de film à l’affiche.

Je crois bien que je vais rejoindre ma salle de gym, un peu de yoga me fera du bien.

Je crois bien que je vais aller faire des courses, j’ai 10 personnes à table ce soir.

Je crois bien que je vais aller dans ce nouveau restaurant, ils font des pâtes merveilleuses.

Je crois bien qu’il faut que je me réveille…

 

Je crois bien  que je ne partirai pas en vacances, les frontières sont fermées,

Je crois bien que j’ai grossi de deux kilos, pas de maillots de bain pour moi,

Je crois bien que je vais garder mes cheveux en bataille, tous les salons de coiffure ont baissé leurs rideaux,

Je crois bien que je prendrai un café debout appuyée à un arbre,

Je crois bien qu’il n’y a plus un cinéma ouvert,

Je crois bien que mes articulations vont finir par se souder,

Je crois bien que je vais faire un petit « drive »

Je crois bien que je vais faire cuire quelques tristes pâtes,

Je crois bien que nous sommes en 2021,

Je crois bien que cela fait un an que ça dure……

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Rédigé par Françoise S.

Publié dans #Oulipo

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Publié le 2 Février 2021

 

Rien n’est jamais fini

Qui n’est commencé dans la douleur.

 

Rien n’est jamais fini

Qui se terminera dans la douceur.

 

Rien n’est jamais fini

Il suffit d’un peu de bonheur

 

Rien n’est jamais fini

L’espoir fait vivre à son heure.

 

Rien n’est jamais fini

C’est de l’autosuggestion

 

Rien n’est jamais fini

Si l’on se pose la question.

 

Rien n’est jamais fini

Je le reverrai un jour

 

Rien n’est jamais fini

En bas, en haut nous y serons pour toujours.

 

Rien n’est jamais fini

Me disent en chœur mes amies….

 

 

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Rédigé par Dominique

Publié dans #Oulipo

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Publié le 1 Février 2021

Comme je suis distraite ! il y a deux jours, je cherchais mon peignoir dans ma toute petite salle de bains, je vis la manche et stupéfaite, je l'avais sur le dos.  
 
Comme je suis distraite  ! J'attendais patiemment que la file de voitures démarre ,
après vérification,  elle n'a jamais démarrée car j'étais sur la file des voitures garées !
 
Comme je suis distraite, je sortais de mon immeuble et tout le monde me regardait,
j'avais pris mon sac poubelle à la place de mon sac à mains. J'ai eu honte !
 
Comme je suis distraite ! J'ai rangé mon caddy de courses dans le coffre d'une voiture qui ne m'appartenait pas. Pourquoi cette voiture était rouillée subitement,  ma fille me dit  " ce n'est pas ta voiture maman "
 
Comme je suis distraite,  un jour je partais donner mes cours, un sac poubelle à la main et mon cartable avec tout mon matériel pédagogique. J'ai jeté mon cartable et je suis arrivée dans ma classe avec mon sac poubelle à la main !
 
Comme je suis distraite ! Dans les supermarchés il m'arrive souvent d'arriver en caisse avec un charriot qui ne m'appartient pas.
 
Comme je suis distraite,  la liste n'est pas exhaustive...
 
Michèle 

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Rédigé par Michèle

Publié dans #Oulipo

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Publié le 1 Février 2021

POURQUOI M’A-T-ELLE DIT ?
 
 
 
Pourquoi m’a-t-elle dit , en refermant la porte de la maison après m’avoir habillée chaudement et installée dehors sur mon tricycle « Eh bien , va jouer maintenant »? C’était la nuit, j’avais cinq ans et je ne dormais pas
 
Pourquoi m’a-t-elle dit , en me renvoyant ma carte postale soulignée de rouge, « tu nous as habitués à mieux en orthographe »? J’avais huit ans, je venais de sauter une classe et je ne connaissais personne au stage de neige où je m’ennuyais à périr
 
Pourquoi m’a-t-elle dit que j’avais été conçue dès leur mariage pour avoir une raison de rester avec lui ? J’avais treize ans et lui, c’était mon père
 
Pourquoi m’a-t-elle dit que j’étais sa meilleure amie ? À sa meilleure amie on confie ses secrets d’alcôve. À sa fille non.
 
Pourquoi m’a-t-elle dit que si je pleurais à chaque fois qu’il fallait retourner à l’internat elle ne viendrait plus me sortir le jeudi après-midi ? À l’époque, c’était le jeudi qui donnait quartier libre aux écoliers. Et j’étais pensionnaire depuis le CM2
 
Pourquoi m’a-t-elle dit et répété « Si ça continue, je vais devenir folle en restant ici. Il faut que je tienne jusqu’à ce que vous ayez tous les deux le bac » ?  La folie me terrorise et j’ai collectionné au galop les bulletins de bonne élève Mon frère, lui, a pris son temps . Il n’était pas au courant
 
Pourquoi m’a-t-elle dit avec un sanglot « J’avais besoin de serrer un de mes enfants contre moi » ? On m’avait amenée dans une chambre de la clinique d’obstétrique d’un ami. Elle devait se faire enlever un fibrome. Il avait lui aussi, qui n’était pas mon père, les yeux pleins de larmes et lui tenait la main. Est-ce-qu’on pleure un fibrome ?
 
 
 
J’ESPERE QUE JE N’OUBLIERAI JAMAIS
 
 
 
J’espère que je n’oublierai jamais le parfum de violette de ma grand-mère Georgette
 
J’espère que je n’oublierai jamais les parties de gendarmes et voleurs entre plages et rochers de ce petit coin de Bretagne
 
J’espère que je n’oublierai jamais les trois bandes au sein de la ribambelle de cousins ; les petits et les moyens se partageant le grenier-dortoir ; les grands , fiers de leur droit de camper dans le jardin
 
J’espère que je n’oublierai jamais le goût des Carambars que nous allions nous acheter un par un chez la mère Le Pinsec
 
J’espère que je n’oublierai jamais la cueillette des asperges, l’oeil aiguisé à la recherche des petites têtes mauves qui , parmi les cailloux de même couleur , soulevaient la terre des buttes
 
J’espère que je n’oublierai jamais la saveur secrète qu’avait la sauce mousseline de Madame Angèle
 
J’espère que je n’oublierai jamais l’évasion procurée par les livres au cours des interminables heures d’études des années de pension
 
J’espère que je n’oublierai jamais mon éblouissement de collégienne en découvrant l’existence du nombre d’or
 
J’espère que je n’oublierai jamais le plaisir de découvrir, grâce à la passionnante et passionnée Anne-Rose G., la vie des Romains et celle, rocambolesque, des dieux de l’Olympe
 
J’espère que je n’oublierai jamais la danse selon Irène Popard et la fierté d’arborer au gala de fin d’année tunique de satin mauve et bracelet de violettes parmes
 
J’espère que je n’oublierai jamais comme c’était excitant de retourner à la fac apprendre une langue nouvelle, réviser des pages d’histoire oubliées, peaufiner thèmes et versions
 
J’espère que je n’oublierai jamais la sensation qui me saisit , dès que je passe la frontière, d’avoir été Italienne dans une autre vie
 
J’espère que je n’oublierai jamais la façon dont je t’ai rencontré, sur le bateau qui nous emmenait aux îles et s’appelait « Le Roi de Coeur »; ça ne s’invente pas
 
J’espère que je n’oublierai jamais le nombres de rocks endiablés que nous avons dansés sur « My blue suede shoes »
 
J’espère que je n’oublierai jamais le sentiment de complétude absolue chaque fois que j’ai porté  la vie et tenu mon enfant tout neuf au creux du bras
 
J’espère que je n’oublierai jamais l’incrédulité heureuse ressentie en voyant ma fille devenue mère à son tour
 
J’espère que je n’oublierai jamais…

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Rédigé par Brigitte M.

Publié dans #Oulipo

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Publié le 29 Janvier 2021

L'OULIPO

L'Ouvroir de littérature potentielle, généralement désigné par son acronyme OuLiPo (ou Oulipo), est un groupe international de littéraires et de mathématiciens se définissant comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir1. »

L'OuLiPo se définit d'abord par ce qu'il n'est pas, selon une citation célèbre, bien que discutable, de Raymond Queneau2 :

Ce n'est pas un mouvement littéraire.
Ce n'est pas un séminaire scientifique.
Ce n'est pas de la littérature aléatoire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oulipo

L'atelier d'écriture s'empare de quelques sujets et autres consignes de l'OuLiPo dès lundi 1er février 😊

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Oulipo

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