Publié le 11 Avril 2024

 
Midi, déjà ! Le canon l’annonça et mon estomac le confirma. Je me dépêchais de traverser la coulée verte et me dirigeais vers la porte fausse pour accéder dans le vieux Nice. Mon estomac se mit à gargouiller de joie à l’idée de déguster un des meilleurs pan bagnat de la citée. Je m’engouffrais dans ce passage, qui entre nous soit dit, date de l’époque où Barbe Rousse et notre lavandière vénérée ont eut des mots, quand mon attention a été attirée par une feuille de papier pliée en quatre, déposée sur ce plateau qui dans les temps anciens servait de poste restante.
La curiosité gagna la bataille et mon estomac dut se faire une raison. Chaussant mes lunettes je dépliais cette feuille et j’eus la surprise de lire un message : Bonjour, mon épouse et moi même sommes en vacance dans votre belle ville. L’appellation «porte fausse » nous intriguant, nous serions très heureux de rencontrer un vrai Niçois qui puisse nous raconter son histoire. Merci d’avance.
Croyant à une galéjade, je regardais autour de moi si j’étais l’objet d’une plaisanterie. Mais non ! En levant la tête j’aperçus un couple qui m’observait attentivement, les yeux remplis d’espoir. Lui, en bermuda à carreaux et en nus pieds avec des chaussettes et elle, en tenue de sortie de baignade avec une peau couleur écrevisse déjà bien cuite. Pas de doute. Des touristes. Je remontais les marches de l’escalier, et je demandais :
- C’est vous qui avez écrit ce appel au secours ?
- Oui, nous sommes Parisiens et les coutumes locales nous passionnent. Concernant cette ancienne porte de la citée nous aimerions bien savoir ce qu’il en est.
- Ce qu’il en est ? Aïe Aïe Aïe…
- Monsieur, pourquoi ces lamentations ?
-J’espère que vous n’avez pas osé franchir la porte. Rassurez moi !
- Eh bien, c’était notre idée première, mais…
- Votre idée première ? Aïe Aïe Aïe... On ne vous a donc rien dit ?
- Dit quoi ? Monsieur.
- Malheureux ! La porte fausse vous emmène à l’ancienne rue des abattoirs. Rue sanglante s’il en est, ou tout ce qui passait par là était désossé... Surtout les étrangers !
- Vous vous moquez, dit le Parisien, qui commençait à pâlir.
- Jamais avec la mort, Monsieur ! Savez vous qu’il y a peu c’était le royaume des tripiers. Et il se disait que toute les tripes que vendaient les commerçants n’étaient pas forcément d’origine animale. Ce qui faisait, sommes toute, que certaines étaient meilleures que d’autres. Cela entretenait une polémique qui divisait les gourmets. D’ailleurs si je devais donner mon avis…
- Arrêtez Monsieur. Mon épouse commence à se trouver mal.
- Je vais vous donner un bon conseil, car vous m’êtes sympathique. Continuez tout droit et passez par la place Masséna. Dirigez- vous vers l’Opéra, et bifurquez, tout de suite à droite pour éviter le cours Saleya. Les esprits d’anciens vampires ont fait parler d’eux. Et évitez de parler car vous seriez trahis par votre accent et ces mauvais esprits ne crachent pas, parait-il, sur la chair fraîche.
- Allons, vous me faite marcher ; Indiquez moi plutôt un bon restaurant vers Antibes ou Cannes…
-Voila qui est sensé. Cannes ce serra mieux car plus éloigné. Et je me suis laissé dire que là bas toutes les portes sont vraies.
-Vous êtes sûr ?
-Pardi ! Si je vous le dis.
 
 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 10 Avril 2024

 
Je flâne au soleil le long de la coulée verte. La circulation est intense. Je regarde les changements autour de moi, car cela fait longtemps que je ne suis plus venue dans ce quartier. Soudain, je me trouve devant la «  porte fausse » qui relie le boulevard Jean Jaurès, au Vieux Nice rue de la Boucherie. Dans les années cinquante à soixante dix environ, elle portait bien son nom, car elle était habitée par un nombre incalculable de commerçants en triperie, boucherie, chevalerie etc..
Je descends l'escalier en forme de demi-lune.
Un jeune garçon, accompagné de sa mère, est assis sur les marches, un carnet sur ses genoux. Il essaie de reproduire les fresques qui s'étalent le long du plafond gothique. Je m'arrête un instant pour me rafraîchir et boire une gorgée d'eau à la fontaine là présente, et j'aperçois sur la plaque de marbre gris, un papier plié proprement avec une inscription «  C'est à toi de voir et comprendre »
Je m'adresse au gamin, et lui dis :
  • Jeune homme, tu connais «  la poste restante » ?
il me répond:
  • Non je ne suis pas de Nice, je viens de la Normandie, je ne connais pas grand chose de la ville.
  • Alors, je crois que ce papier t'est adressé.
  • Ah bon, je ne connais personne dans cette ville.
  • Ne t'inquiète pas, c'est comme un secret, regarde , il est écrit : « Dirige toi vers la mer à l'ouest, et là tu voyageras dans un univers loufoque »
  • Eh  bien je suis très surpris, dois-je y aller ?
Je lui dis :
  • Tu ne risques rien, suis ton instinct, il t'amènera voyager vers un univers que tu ne connais pas. La mer se trouve par là, oui tout droit et tu tourneras vers l'ouest. Regarde bien le dessin, suis ce chemin, c'est le trajet. Ecoute-moi, finalement j'étais partie pour me promener, je vais vous accompagner et faire cette découverte avec vous , si vous le voulez bien !
  • Ok !
Nous nous dirigeons vers le parking, pour récupérer ma voiture, le garçon s'assit à côté de moi, sa mère à l'arrière. Il prend son papier sur ses genoux ; cela facilitera la route. Après quelques feux rouge, nous laissons la promenade des Anglais, nous
nous dirigeons vers le boulevard de Fabron, qui nous mènera finalement devant le Musée d'art naïf, au Château Sainte-Hélène.
Le gamin semble heureux et joyeux ; devant le musée, un écrin de verdure et de fleurs rose nous accueille. Le musée est rempli des œuvres de Ben, artiste autodidacte, ainsi que de la collection d'Anatole Jakovsky, défenseur des artistes qui n'ont pas suivi les écoles d'Art, et qui n'ont pas étudié les perspectives.
J'explique à Florian et à sa maman, en quelques mots, l'histoire de BEN, pour qu'ils puissent mieux comprendre cette exposition.

C'est un univers très coloré, BEN exprime les sentiments et les émotions détaillés sur des dessins animés, comme des peintures d'enfant, proches du réel, mais qui n'en est pas tout à fait. On voyage avec les tableaux de ce peintre insolite et loufoque. BEN est un artiste unique, un esprit libre, il écrit des livres, ils est collectionneur, bricoleur, il est tout  simplement brouillon. Mais en réfléchissant bien, il nous apprend que les choses ne sont pas tout à fait comme on les perçoit. A lui seul, c'est un art populaire qui s'est expatrié partout dans le monde.

On y voit souvent BEN, avec ses devises, écrites en blanc sur fond noir. Ben avec son éternelle pipe. Ses œuvres dérangent parfois, on voit BEN ni beau, ni laid, «  nous sommes tous fous » Ben à lui tout seul est une forme de folie joyeuse, colorée, salle rouge, salle noire, tout vous surprend dans ce musée. Il a fait mettre des canapés pour que les visiteurs s'arrêtent et se sentent chez eux. On voit un lit, dessous deux jambes dépassent comme s'il était mort avec l'inscription «  je dors sous le lit ».

Au rez de chaussée, nous voyons un cochon bleu, un chien avec une assiette sur la tête. BEN aime bousculer, aime que l'on s'interroge sur une porte ouverte.
 
Je vois dans les yeux du gamin, une sorte de joie contemplative, d'interrogation sur tout ce qu'il vient de découvrir. Je pense qu'il ne s'attendait pas à faire une telle découverte si surprenante, lui qui aime dessiner et peindre à l'exemple de Monet, Manet.
Aujourd'hui la visite de ce musée, avec cette exposition pas comme les autres, lui a ouvert l'esprit et fait concevoir une autre facette de l'art. Une chose inédite pour lui, pour ces débuts dans tout l'univers de la peinture.
 
Je suis heureuse, moi aussi, d'avoir permis à ce gamin d'ouvrir son esprit, son regard sur l'ensemble de l'art contemporain qui captive les amateurs d'art du monde entier. Je n'étais pas partie pour faire une si jolie balade, comme quoi la vie est pleine de
surprises.
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 10 Avril 2024

 
Après la conversation avec les bouddhas de la place Masséna, je continue ma promenade en empruntant le boulevard Jean Jaurès. J’arrive rapidement à la Porte Fausse bien connue des Niçois. Passage peu engageant, dont le nom m’a toujours interpelée sans que je cherche à savoir pourquoi cette porte s’appelle ainsi. Je décide de le franchir puisqu’il va me permettre de rejoindre le Vieux Nice et ses ruelles. Je remarque avec plaisir que les murs sont plus colorés qu’autrefois, avant l’arrivée de la ligne 1 du tram. Une grande vasque grise rectangulaire occupe le centre du passage et attire mon attention. Il y est écrit « les postes restantes ». Quèsaco ? Curieuse, je jette un regard à l’intérieur.
Des papiers froissés, des emballages de bonbons, des mouchoirs en boule et … une enveloppe jaune fluo sur laquelle je lis : « A l’attention du promeneur le plus curieux ». Intriguée, je la prends. Un parfum d’agrume s’en dégage, fleur d’oranger peut-être ? A l’intérieur une feuille pliée en quatre, à la senteur sucrée elle aussi, que je déplie discrètement. « Aimez-vous les citrons et les oranges ? » « Si non, dommage pour vous, si oui, descendez les marches et poursuivez votre chemin jusqu’à la place Rossetti. Et là seulement vous lirez la question suivante écrite au verso. » Je me laisse prendre au jeu vu que j’apprécie les agrumes. Citrons et oranges sont des fruits que l’on trouve facilement à Nice. Arrivée devant la cathédrale Sainte Réparate, je retourne la lettre et je lis : « Non, vous n’êtes pas encore arrivés à destination. Aimez-vous les oranges amères, les petites mandarines, les galets et les olives ? Si non retournez à la Porte Fausse, si oui, encore quelques pas, vous n’êtes plus très loin de nous. Mais ne vous arrêtez pas sur le cours Saleya, dirigez-vous plutôt vers l’Opéra. »
Il n’y a pas d’autre question sur la feuille, pas de plan, pas de signature. C’est quoi cette farce ?  Une visite du Vieux Nice pour ceux qui mangent des fruits ? J’aurais mieux fait de laisser cette lettre à la poste restante ! Agacée, je jette un coup d’œil dans l’enveloppe. Rien. Je replie la lettre sucrée et m’apprête avec dépit à la glisser dans l’enveloppe et à jeter celle-ci dans la prochaine poubelle. Et c’est là que j’ai compris où le mystérieux auteur voulait m’amener ! Au dos de l’enveloppe jaune fluo il était écrit en petits caractères « une surprise gourmande vous attend après ce parcours pittoresque dans le Vieux Nice» suivi de ces deux lettres M.A. Mais oui bien sûr !  Les fruits de Nice, l’opéra, la senteur sucrée et le parfum de la fleur d’oranger ! Chouette, je vais enfin entrer dans cette magnifique confiserie devant laquelle je suis passée tant de fois juste pour admirer les vitrines délicieusement garnies ! Que vais-je choisir ?
 

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Rédigé par Mireille

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Publié le 10 Avril 2024

 
Il ne connait pas Nice, tombe par le plus pur des hasards sur la Porte Fausse et y découvre son fameux plateau des Postes Restantes. Parmi des dizaines de missives, un papier jaune criard plié en deux attire son attention. Avec la vivacité du gosse de Belleville, il s'en empare et file dans un recoin pour la lire :
 
"Suis en danger de mort sauvez moi, mon kidnappeur à la main gauche tatouée d'une tête de mort et il boite. On va partir en bateau pour y être je louée ou vendue. Je suis Lili 16 ans cheveux courts brun, grande, élancée, jeans troués, sweat orange, converses vertes."
 
Jules commence à avoir des sueurs froides, il se dit que c'est peut-être un canular mais qui peut s'amuser à faire ce genre de plaisanterie. 
Il se demande un court instant s'il doit appeler la police, se méfie de peur d'être traité de petit plaisantin ou pire de passer quelques heures au poste. Il n'en est  pas question,  je suis en vacances et compte bien y rester. Il demande le chemin du port à une brave âme et cavale à en perdre le souffle vers les dizaines de bateaux amarrés.
Il aperçoit du coin de l’œil un couple, l'homme boite, mais zut, il a juste le pied maintenu dans une chaussure orthopédique !
Sur le pont d'un petit hors bord, une très jeune fille brune correspondant  à la description,elle  se débat entre les bras d'un homme qui la maitrise rapidement en la faisant disparaitre dans la cale. 
Jules ne se pose pas une seule question, il agit vite, retire ses chaussures, y fourre ses papiers, ses sous et saute à l'eau bien qu'il sache à peine nager. Avec facilité il accède à l'échelle et comme il se veut discret il attend en se gelant les fesses. Quelques minutes plus tard il n'y a aucun bruit, il grimpe comme un singe, se cache trempé dans un petit recoin du pont pour y reprendre son souffle. C'est presque gagné pense Jules il n'a plus qu'à descendre dans la cale et libérer Lili....
Un choc violent sur la tête l'assomme,  il ne ressent pas la douleur, dévale l'escalier en bois  la tête la première ..
Il ouvre les yeux lentement, il fait nuit noire déjà, il est groggy, se souvient de tout.
Il veut bouger mais impossible , Lili et Jules sont solidement attachés l'un à l'autre dos à dos et ils ne peuvent parler avec un bâillon...

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Rédigé par Véronique

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Publié le 10 Avril 2024

 
Pour ma tournée des œuvres d'art, on m'a conseillé la "Porte fausse" du Vieux-Nice. Je m'y dirige ce matin. En effet, réalisée par Sarkis, elle est vraiment splendide et mystérieuse. En descendant les marches, je trouve une enveloppe sur un plateau. "Ouvre-moi!" Je regarde à droite, à gauche. Oui, je suis seule, ça doit m'être destiné. J'ouvre et m'apparaît un texte tapé à la machine :
" Madame, Je vous ai aperçue à plusieurs reprises la semaine dernière sur le banc du "Confident". Vous me rappelez une femme que j'adore et que j'aimerai toujours.
Vous aviez l'air bien triste et semblait bien esseulée. Pour cela, je vous invite à passer grâce à cette porte de la routine à l'optimisme, de l'ennui à la gaieté, des pleurs aux fous-rire.
Pour cela, vous trouverez avec cette lettre une carte au trésor du Vieux-Nice. Vous partirez d'un point A et arriverez au point ultime. A chacune de ces étapes, un fragment de deux phrases formera un puzzle final qu'il vous faudra reconstituer. La phrase magique finale vous expliquera tout.
Je vous souhaite un excellent parcours…
Signé : Monsieur X".
J'en reste bouche bée puis part d'un grand fou rire. Le premier du mois !
J'examine la carte. J'en ai au moins pour deux heures de marche, vu le plan. Le cœur battant, je commence le parcours.
Point A : Cathédrale Sainte Réparate : Comme prévu, je trouve deux mots sur un banc de l'église : "à la plus grande - du maïs pour les animaux".
Point B : Place Saint François : Mots chez un poissonnier qui m'attend en riant : "Vous êtes cordialement - les amener".
Point C : Place Rossetti : Carrément par terre : "qui se déroulera samedi 13 avril - ne pas venir si allergie".
De plus en plus perplexe.
Point D : Le cours Saleya : sur la table du premier bar : "dans la villa Paradis 18 avenue de Cimiez".
Point E : Palais Lascaris : au guichetier : "invitée à la plus folle - à la paille, au coq".
Point F : Opéra : à l'entrée : "Thème de la fête : la ferme - aux poules et aux poussins".
Point G : Musée de la photographie : "Si vous avez quelques fourches à disposition - car il y en aura plein".
Point H : Crypte archéologique : "des crémaillères".
Maintenant posez-vous et récapitulez votre phrase avant d'aller au point I.
Docile, je m'assois, éparpille mes bouts de papier, réfléchis et commence à assembler le puzzle et enfin, j'y arrive :
"Vous êtes cordialement invitée à la plus folle et, à la plus grande des crémaillères qui se déroulera samedi 13 avril dans la villa Paradis, 18 avenue de Cimiez.
Thème de la fête : la ferme
Ne pas venir si allergie à la paille, au coq et aux poules et aux poussins car il y en aura plein.
Si vous avez quelques fourches à disposition et du maïs pour les animaux, les amener."
Je pense en moi-même mais c'est une blague, que vais-je faire à une soirée de jeunes?
Je vais au point I Tour St François en me posant plein de questions :
Et je trouve le dernier mot :
"Et ne me dis pas que tu es trop vieille !
Et ne me dis pas que tu connais personne ! Tous mes potes te connaissent et la famille est invitée.
Et ne me dis pas que tu ne vas pas danser, tu adores.
Cherche ton déguisement, réfléchis à un plat que tu pourrais faire concernant le thème.
Et, stp, vis au lieu de te traîner (Lol).
Je t'aime.
Signé : ton fils".
 
Pourquoi aujourd'hui, j'ai le cœur si léger ?
 

 

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Rédigé par Ghislaine

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Publié le 10 Avril 2024

 

Il fait beau, j’ai envie de ma promener dans le vieux Nice.

Après une bière et une socca chez LOU PIHLA LEVA, une charmante serveuse crie « Une Socca en Commande ».
 Le nez au vent, je me retrouve devant un passage, sur ma droite descendent quelques marches venant de Jean Jaurès, c’est la PORTE FAUSSE, arrêt incontournable pour l’histoire qui se cache derrière cette volée de marches.
Dans ce passage tout est faux y compris la boîte aux lettres baptisée « POSTES RESTANTES ». Sur un endroit particulier « le plateau », j’aperçois plusieurs mots, j’avance la main puis en prends un :
ATTENTION à VOUS, SOYEZ OBSERVATEUR, LA CHANCE PEUX VOUS SOURIRE » .
A ce moment, un groupe de jeunes étudiants étrangers déguisés se courent après, le Carnaval vient de débuter !! Un Arlequin s’approche de moi :
- Es tu ma Colombine , me demande-t-il, se permettant de me toucher les cheveux !
Une jeune fille masquée de notes de musiques, me suit en chantonnant toute à sa complainte, les yeux rivés sur moi, elle tombe en jurant :
-Saletés de chiens.
Deux adorables chiots se poursuivent de jappant…
Mon message en tête, je regarde de tous côtés.
Chemin faisant, je me retrouve devant le glacier « FENOCCHIO », une envie me prend de déguster une de leurs merveilles.
Il y a la queue, les gens gesticulent, crient, puis une bagarre s’ensuit, vite ma glace, les flics arrivent, une personne âgée tombe. Comme à mon habitude, je m’avance pour lui porter secours.
-Thank you so much, you are kind.
-It’s normal, lui répondis-je, m’assurant qu’elle se remet.
Une conversation s’engage, un rendez-vous à Monaco pour assister au Grand Prix de chez elle.
Un dédommagement, de l’argent, non merci.
J’apprends par la suite que cette gentille anglaise est proche de la royauté BRITANIQUE, très malade, une fille décédée, veuve depuis des années. A la recherche éventuelle d’une âme charitable pouvant exaucer les derniers vœux d’une vieille aristocrate.
-Vous avez une âme pure, vous vous exprimez très bien dans ma langue.                         
Rendez-vous est donné quelques jours après dans son appartement, il y aura son notaire.
Il fait beau, j’ai envie de me promener à Monaco et découvrir cette charmante lady.
Comme on peut l’imaginer, on, mais pas forcément moi, bien que….
Lorsque j’arrive, Lady CHATTERLEY est mourante, je suis reçue par une domestique qui m’amène dans le salon où se trouve le notaire.
-Vous êtes Dominique, bien, Lady CHATTERLEY vous fait l’héritière de son patrimoine monégasque, en récompense de votre bienveillance et votre empathie envers elle. Vous ressemblez énormément à sa fille Judith, qu’elle va malheureusement rejoindre.
Le message avait raison, je n’ai rien cherché, mon empathie non plus, cela avait été une rencontre imprévue, mémorable, surréaliste, ma chère Lady CHATTERLEY, aux cheveux gris et aux yeux verts.
 
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 10 Avril 2024

 
C'eût été, porte plume, porte parapluie portefaix, je vous aurais d'un trait de plume en gouttes de pluie, rapporté quelques faits.
 
PORTES-FOSSES: portes dérobées qui furent surtout des chausse-trappes, accès sans retour à des fossés ou les condamnés croupissaient.
PORTES-FOSSES COMMUNES: entrée de cimetière.
PORTES-FAUSSES: passage d'un endroit à un autre, de la lumière à l'obscurité, ou, vice-versa, d'un monde "normal" à un décor de théâtre, légendaire, parfois réel, souvent tragique.
 
"La" porte fausse des années 1940 était un traquenard pour nous gamins. Sale, noire, décrépie, occupée par des mendiants à mines patibulaires, les escaliers jonchés d'ordures, d'excréments. Des relents et des traces d'urines jusque dans la rue de la boucherie se mêlaient aux odeurs de tripes et d’abats. Le soir venu, les souteneurs tapis dans l'ombre de l'ombre surveillaient leurs gagne-pains : les péripatéticiennes, les prostituées, les filles de joies ; les putes quoi ! Elles arpentaient le pavé pour alpaguer quelques pigeons en goguette avec de faux sourires, stigmates de joie, entraînant les michetons vers la porte fausse.
Nous, minots, nous ne l'empruntions jamais. C'était pour nous comme le train fantôme. Des êtres hideux voulant nous molester, des chauves souris emmêlées dans nos cheveux, nous auraient fait nous échapper en courant, débouchant dans des petites rues sombres. Que trouvait-on aux coins de ces rues ? Une fausse rue, puisque ruelle, une venelle, tout près de la préfecture, de la fête, des dorures : l'habitacle de la cour des miracles.
 
            Des gens dans l'indifférence,
            Des familles en décadence,
            Des enfants sans importance
            Mourant déjà à la naissance,
            Mourant accrochés aux seins,
            Mourant seulement d'être rien,
            Ces êtres que l'on dit humains.
            Ceci est "ma" réalité.
 
Revenons aux portes fausses, elles m'écartent du droit chemin, me sortent du sujet pour m'intéresser à certains faits, encore aujourd'hui d'actualité.
Certaines portes fausses sont vraiment fausses, les trompes l’œil, vous pensez entrer dans le bonheur, vous butez sur un leurre. Un autre exemple : les portes des banques, elles sont aussi sournoises que les banquiers. Elles vous accueillent en ouvrant grands leurs battants, elles vous poussent vers un bureau d'un cadre important muni d'une porte, une vraie capitonnée : top secret. L'employé vous reçoit avec déférence, il pense (vous êtes bien mis) que vous venez déposer de l'argent. Lorsque vous demandez un prêt dont vous avez besoin, affable, il l'est déjà moins. Il se cale au fond de son fauteuil, lui ce n'est pas l'écureuil, c'est plutôt la fourmi, il n'est pas prêteur. Vous vous êtes trompés de porte, je vous le disais, c'est la fausse. Pourtant, si vous êtes là, c'est à cause de lui, la crise, ce sont bien les banques qui l'ont fomentée. Vous, nous, n'y avons aucune responsabilité. Elles, en deux ans se sont renflouées, et vous, nous, devons rembourser de l'argent qu'on nous a volé.
Il y a dans certains bureaux, de certaines administrations, de très belles portes, mais en faux acajou, faux semblant, derrière lesquelles de vrais élus se portent en faux. Les promesses ne concernent que ceux qui y croient ! Plus haut dans la hiérarchie, les discours langue de bois pour appâter quelques voix. Les faux chars dits et redits par les chauffards de la vie. Le faucheur de blé, d'impôts écrasés vacille et la faux cille.
Je ne sais que penser d'autres portes fausses ! Sont-ce des vraies ou des fausses portes fausses? Celles qui laissent passer les évasions fiscales, les millions d'euros en espèces. Les petites gens n'en ont pas les clés. Certains les détiennent, ceux qui nous parlent d'égalité les yeux dans les yeux, les ministres, les sénateurs, les députés européens qui ont des avantages outrageants, des régimes de retraite hors du commun. Ils ont le front de déclarer que nous les séniors, qui avons cotisé, pour beaucoup, plus de 40 années, sommes mieux lotis que ceux en activité. Cela ouvre la porte, sans issue, aux exagérations, aux abus d'impositions. Pourtant, les paradis fiscaux sont connus (les blanchiments d'argent, la Suisse, les Iles Caïmans sont peut-être fréquentées par nos dirigeants !)
Dans certaines réceptions recevant des personnalités, les portes à doubles battants grandes ouvertes pour les privilégiés vous sont refusés d’accès sans carton d'invitation.
 
De tout le pays, les portes fausses les plus réputées, vous les connaissez,------ ce sont celles de l'Elysée.
Ma morale :
Presque tout étant faussé, les portes fausses ne sont pas ma priorité,
Mais, sait-on jamais, je peux me tromper, peut-être sont elles vraies!
 
PALOU
Nardi Louis
 
 
 

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Rédigé par Louis

Publié dans #Ville

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Publié le 9 Avril 2024

Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Divers

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Publié le 9 Avril 2024

 
Aujourd'hui, alors que je descendais tranquillement l'escalier de la Porte Fausse, je suis stoppée net par une impression fugitive, une couleur au coin de l’œil. Dans le bac des Postes Restantes, comme si elle m'attendait, une enveloppe rose fluo.
A l'intérieur, aussi farfelu que sa couleur, ce message en lettres capitales : 
 
TOURNEZ TROIS FOIS SUR VOUS-MÊME ET DESCENDEZ L'ESCALIER.
                                                         SURPRISE VOUS TROUVEREZ.
 
Injonction ridicule, mais j'ai joué le jeu. J'ai tourné trois fois sur moi-même, sous le regard ahuri d'un touriste qui passait par là. Mon troisième tour terminé, c'est moi qui suis restée ahurie ! Dans l'escalier, l'or, le pourpre, le touriste, tout avait disparu pour laisser place à un étroit passage sombre.
Quoi ! C'est ça la surprise ? La transformation de l’œuvre splendide de Sarkis en ce truc d'un autre temps ?... d'un autre temps...? Mon cœur rate un battement... Se pourrait-il...?
J'avance prudemment, je débouche sur la rue de la Boucherie. Une pestilence me saute au nez, me donne la nausée. Du sang, des lambeaux de tripes jonchent le caniveau. La venelle est encombrée de charrettes, de gens qui vocifèrent en niçois, vêtus à la mode du XIXe siècle. C'est un gag ! Où est la caméra ? Le voyage dans le temps, ça n'existe pas !
 
J'essaie d'intercepter quelqu'un pour avoir une explication, mais personne ne semble me voir. On me frôle, on me bouscule, on m'ignore. J'ai du feu dans ma tête. Je tente de me raccrocher à une pensée rationnelle, il n'y en a aucune qui vient à mon secours. Juste cette constatation terrifiante : le message de la lettre rose m'a envoyée dans le passé sans mode d'emploi pour le retour au présent.
 
Mon cœur tombe dans mon ventre, la panique me gagne... souffle, ressaisis-toi... Quelques respirations profondes plus tard - merci le yoga - mon cerveau consent à se remettre en état de marche. J'ai une idée : et si je faisais trois tours dans l'autre sens...?
Je reviens sur mes pas, m'engage dans le passage sombre, progresse à tâtons jusqu'à l'endroit où j'ai débarqué tout à l'heure. Trois tours, donc. Dans l'autre sens. Dans quel sens ? Je ne sais plus si j'ai tourné dans le sens des aiguilles d'une montre ou l'inverse. L'inverse, sans doute, c'est ce qui m'a fait reculer. Je me lance, trois tours pour remonter le temps, les yeux fermés, bien concentrée, toute ma volonté, mon espoir rassemblés dans ce tourbillon. Trois tours. J'ouvre les yeux... rien n'a changé. Passage sombre, odeur pourrie, tout est là, et moi aussi.
 
L'angoisse monte, la panique la suit, j'étouffe. Je me réfugie dans l'angle du mur, m'accroupis la tête entre mes mains, attendant... je ne sais quoi, quand une voix jaillit :
- J'ai retrouvé ton foulard, tu l'avais oublié à la terrasse du café...
Mon mari me regarde, l'air aussi éberlué que le touriste de tantôt.
- Mais qu'est-ce que tu fous, blottie contre ce mur ? Tu es sûre que ça va bien ?
- Oui, oui, ça va bien, je me racontais juste une histoire...
 
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Ville

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Publié le 9 Avril 2024

 
Opéra vieille ville ! l'arrêt du tram me dépose devant la Porte Fausse. Pas besoin de clé pour l'ouvrir, d'ailleurs, il n'y a même pas de porte. Alors me voilà devant elle, prêt à plonger dans les méandres de la vieille ville à la recherche de son histoire. Je m'arrêtais devant ce que l'artiste Sarkis a appelé La Poste restante. Ce fil invisible qui unit les hommes bien avant les réseaux sociaux. C'est dans cette poste que, même si vous n'avez pas d'adresse ni de domicile, vous pouvez recevoir les mots d'amour, ceux de qui on dit qu'ils sont pour toujours. Perdu dans mes pensées, je regardais d'un œil interrogatif :
- y a-t-il du courrier ?
Quelle ne fut pas ma surprise de voir une petite enveloppe de couleur bistre, sur laquelle été écrit en lettres rondes :
« Pour toi. »
Je regardais autour de moi, personne, alors je ne sais pas pourquoi, je la pris entre mes mains en essayant de regarder par transparence ce qu'elle pouvait contenir. Enfin, assis sur la dernière marche de l’escalier, je me décidais à l'ouvrir. Un parfum de fleurs séchées m’enveloppa et me fit légèrement tourner la tête, en me rappelant mes 18 ans.
L'écriture était belle, en plein et en délié, et le texte me disait :
— Toi qui viens d'ouvrir ma missive, je viens vers toi pour que tu puisses me connaître et que tu puisses me parler.
— Comment pourrais-je ? et comme si la lettre avait accès à mes pensées, elle continua.
Pour cela, il te suffira de flâner dans mes ruelles, d'écouter les gens et leur accent, de sentir mes odeurs caractéristiques et de te laisser bercer par la musique de mes mots. Goute ma cuisine, la socca, le pan bagnat, li merda di can et surtout, le soir, laisse-toi bercer par les vagues qui viennent mourir sur mon rivage. Alors, tu sauras, tu me reconnaîtras, les Anglais disent de moi :
  • « very Nice »
  • je suis ta ville
  • ta Nice
 

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Ville

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