UNE PAGE D'HISTOIRE

Publié le 11 Octobre 2018

Mesdames ; Mesdemoiselles, Messieurs, bienvenue à cette conférence sur une période sombre et peu connue de notre histoire humaine.

Pour bien comprendre le monde actuel, notre mode de vie, il nous faut remonter dans le passé, au 15° siècle par exemple, et même au temps des pyramides, pour le sujet qui nous concerne aujourd’hui.

Depuis la nuit des temps, l’homme a cherché à apprivoiser la courbe, allant même jusqu’à vouloir dompter le Cercle. Bien sûr, les astres sphériques, la sainte courbe du soleil autour de notre Terre. Bien sûr l’arrondi d’une colline ou le méandre du fleuve. Mais ces éléments sont bien entendu d’ordre divin ; rien à voir avec le galbe d’une jambe ou le voûté du vieillard ! Nous autres ne sommes que de pauvres créatures tellement imparfaites au regard de la divine Nature.

Et pourtant, il y a de cela des milliers d’années, l’Homme a accompli le sacrilège de copier le cercle solaire en inventant la « roue ». Et dans quel but hérétique ? Transporter sans effort des rocs pour bâtir des pyramides afin, summum de la prétention humaine, d’élever leurs rois défunts vers le divin.

Il faut bien reconnaître que la roue se révéla à l’époque fort pratique : elle permit un développement technologique sans précédent et apporta à l’Homme un niveau de confort totalement indécent au regard de sa place dans la Nature. Mais je ne rentrerai pas dans les détails pour épargner les jeunes oreilles ici présentes.

Revenons maintenant au 15° siècle. Des fanatiques hérétiques ont imaginé et voulu prouver que, excusez le terme, « la Terre est ronde » ; quelle idée ! Comme si notre misérable monde pouvait se hausser au niveau des astres divins ! La théorie en question aurait pu passer inaperçue dans l’histoire humaine si un roi portugais ne s’était laissé convaincre par le discours fougueux de certains hérétiques parvenus à infiltrer les plus hautes instances de la Science. Ce roi finança alors une folle expédition maritime destinée à prouver que « la Terre est ronde ». En 1492, trois frêles caravelles prirent solennellement la mer, par l’ouest, avec la folle intention de revenir à bon port par l’est.

Bien entendu les embarcations disparurent à l’horizon, finirent par chuter au Bout du Monde et ne revinrent jamais. Le roi du Portugal, vexé et furieux d’avoir ainsi été foulé, fit crucifier les pseudo-scientifiques hérétiques et interdit à tout jamais « la Chose Ronde », c’est-à-dire la fabrication d’objets sphériques, tubulaires ou circulaires. Ces actes de foi furent bientôt suivis par les autres monarques de l’époque. Voilà pourquoi la période de l’histoire humaine allant jusqu’à 1492 est appelée « Rondolithique » alors qu’après cette date symbolique on parle de « Platolithique ».

Les objets et machines sacrilèges inventés durant la période Rondolithique ont été rapidement démantelés par les pouvoirs publics mais certains ont pu échapper à la destruction et nous possédons quelques beaux spécimens dans les caves du Musée des Arts et Métiers de Paris. Ils ne sont bien sûr pas exposés au public mais j’ai pu observer par exemple la « charrette à bras » et ses successeurs « charrette à bœufs » et « charrette à cheval », représentants caractéristiques des « véhicules à roues ». Même si nous en savons peu sur leur usage, il semble que la roue permettait le transport de charges lourdes à peu d’effort ainsi que des déplacements plus rapides. Quel sacrilège !

J’ai pu observer aussi le curieux « sac de billes ». Ce dernier est à mon sens significatif du degré de perversion de l’époque : un jeu à base de sphères diverses représentant un système astral ; comment ne pas se croire Dieu parmi les Dieux quand on tient l’univers au creux de la main, qu’on peut bousculer l’Ordre Universel d’un simple lâcher de billes ! Les jeux de ce type ne pouvaient qu’être imaginés pour manipuler et conditionner les enfants dès leurs plus jeunes années.

Heureusement pour l’Humanité, aujourd’hui l’Homme marche simplement sur ses deux jambes et porte ce qu’il peut de ses deux bras, comme le font les autres créatures terrestres. La Nature est bien faite, respectons-la et gardons-nous bien de la tentation de la dompter ou d’échapper à notre condition.

Je vous remercie de votre attention.

Rédigé par Benoit

Publié dans #Écologie et environnement

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