LE RELATIONNEL

Publié le 8 Janvier 2018

Du système à l'ancienne " la rêverie" à la pensée informatisée.

Delphine rêve à quoi, à qui, en position allongée, entourée de ses amis les livres, effondrée, le regard interrogateur sur un fruit, lequel ! une orange bien ronde comme la terre, imagination de chacun sur sa vie et ses origines.

La terre est ronde, pas tout à fait, on sait qu'elle est aplatie aux pôles, pourquoi ?

La soirée s'annonce pleine d'interrogations....

Je la mange, sa couleur, son odeur me tentent, non je l'admire, ce fruit si parfait, qui peut avoir été cueilli dans ces pays lointains, par des gens de couleur, de coutumes différentes, mais qui nous ressemblent malgré tout. Ce fruit ne leur inspire qu'un agrume en l'état primaire et c'est bien.

Donc revenons à cette situation latente d'effondrement de fatigue, de solitude ou autre état qui a raison de soi.

Pourquoi, c'est bien aussi de ne penser à rien, c'est difficile aussi, moi je n'y arrive pas, mon esprit ne me laisse pas tranquille, mais bon là c'est pas moi, c'est Delphine, en regard de son attitude, elle me fait penser à une actrice des années 1960, Brigitte Fossey dans un film dont je ne me souviens plus du titre, ou à Simone de Beauvoir  préparant mentalement son prochain bouquin qui me plaira certainement.

Mais l'héroïne a une idée derrière la tête, son esprit vagabonde et l'être aimé attend patiemment, il est à l'heure actuelle des nouvelles technologies, mais l'attraction qui les unit est si forte qu'elle aura raison de leur attente....

 

Donc Delphine avait la pensée vagabonde, mais l'être aimé l'interrompit.

Revenons à la réalité des événements, à la concrétisation des sentiments envers l'autre. Jérémy sort son amour de sa torpeur. Delphine voit son téléphone s'allumer et se tortiller sur place. Le jeune homme est sur sa tablette, jouet tenant une place implacable dans les mains de son propriétaire.

- Je pensais à toi, l'envie impérative d'entendre ta voix, je te connais échafaudant mille et une pensées, plus utopique les unes que les autres.

 

Comment vas-tu, tu sais que je t'aime.

Il entend Delphine rire aux éclats, puis un milliers de bruits plus bizarres.

- Que se passe-t-il ma chérie?

- Rien, dans deux minutes je suis à la galerie.

Jérémy se trouvait avec un ami, le jazzman de service, un intello, avec un rire épouvantablement communicatif.

Et Bip Bip, l'invité surprise, petit robot tout blanc, récupéré dans l'atelier des copains farceurs, à l'esprit inventeur, c'est leur métier, la grosse boite qui les emploie est la dernière génération en matière de robotique.

- Bonjour jolie demoiselle, articule avec délicatesse ce petit androïde, tout en s'avançant vers Delphine, lui prenant la main et fixant sur elle ses beaux yeux bleus.

- Quelle surprise, mon chéri, finies mes rêveries frénétiques, là je suis dans la réalité, c'est une vision concrète du monde de demain. Ça me fait du bien.

Puis en quelques secondes, regardant ce petit personnage, malgré elle des pensées peuplent son esprit. La jeune femme est peintre, de l'abstrait, ses œuvres se sont tournées vers le surréalisme inspiration Dali dans sa folie, ce sentiment ne l'atteint pas encore, mais...

Jérémy la prenant par le bras, lui chuchote à l'oreille :

- On se réveille, j'ai eu des échos de ton expo, tu as encore vendu un tableau.

Soudain les yeux de Delphine s'allument, on va fêter ça.

- Et moi, et moi, dit Bip Bip, je ne vais pas rester tout seul !!!

Puis voyant notre détermination, le petit robot retourne à sa place.

 

Une sortie nature sans téléphone et tablette.

Delphine porte des lunettes cela lui va bien, pense Jérémy. Journée écolo, le matériel est là, j'espère que l'on a rien oublié.

Charmant avec sa chemise à carreaux, on est dans les mêmes couleurs, se dit la jeune femme.

Examinons la situation, des espèces rares ont été découvertes dans le lac, il faut effectuer des prélèvements et le rapporter au labo, l' eau est un vaseuse ici, lance Delphine.

Que les herbes sont hautes fines et sèches, se dit Jérémy en arrachant l'une d'elles.

Tu as vu si près du bord, c'est une grenouille naine, oh le canard a eu peur!

C'est un coin du lac tranquille avec les cygnes et leurs petits qui nagent en silence, répond la jeune femme.

A ce moment Jérémy prend la main de son amie :

On est bien ici, qu'en penses-tu? On pourrait pique-niquer!

Si elle accepte, je lui fais ma déclaration, sinon on continue nos recherches.

Volontiers le temps et le lieu s'y prêtent.

Laissant leurs bocaux, épuisettes et autres ustensiles de côté, les amis s'entretiennent de leurs sentiments.

Il est gentil, attentionné, tiens un voilier au loin!

Le repas touchant à sa fin, Delphine se lève :

Tu as vu la statue de Charlot un peu plus loin près du massif de fleurs ? Il a gardé son sourire amusé.

Le ciel se couvre, l'appareil photos rentré, leurs affaires sont rapidement prêtes et la voiture n'est pas loin.

Je l'aime bien aussi avec ses cheveux lâchés!

Regarde, on a quand même recueilli quelques bestioles.

C'est une histoire d'eau, de fluidité, de sentiments ordinaires dans un décor de silence, de réflexion et de travail. Ils se ressemblent, c'est une attirance particulière qui peut durer dans le temps!!!

La journée se terminait doucement, les abords du lac avaient par leurs découvertes fécondes enrichie les recherches de Delphine et de Jérémy. Du bleu irisant l'eau translucide, les cygnes et les canards en renvoyaient des ombres immatérielles. C'était une invitation à tout oser, mais il fallait rentrer.

 

 

Chemin faisant, le ciel ressemblait de plus en plus à de gros personnages fantasmagoriques, oppressants, menaçants avertissant par leur noirceur que quelque chose de terrible pouvait arriver. En traversant le pont il fallait avoir du courage car son étroitesse ressemblait à une main de sorcière tendue, prolongée par un bras long donnant l'impression que la route n'en finissait pas. L'atmosphère générale était comme une image inerte.

Qui vivait là entouré d'ombres, tout semblait d'un calme, d'un noir, la mise au rebut par le dieu de ténèbres. L'eau stagnante reflétait timidement les derniers rayons du soleil et paraissait ne pas vouloir mourir. Le ciel de Zeus commençait à vibrer d'éclairs, l'onde de la déesse allait inévitablement recevoir par des flèches empoisonnées la fureur des dieux. A moins que dans un élan de compassion pour nos deux promeneurs un dieu bienveillant lance sa palette de peinture pour qu'un éblouissant et majestueux arc en ciel n'apparaisse comme un ordre donné. Couleurs fugaces, dégradés téméraires avec ses tons primaires et secondaires qui n'ont rien demandé mais étonnent toujours par leur beauté.

Sur l'autre rive, les arbres font des ombres accueillantes, le bruissement de leurs feuilles encouragent à l'aventure, ni Zeus ni autres sorcières ne semblent atteindre nos deux jeunes et de la journée ne retiennent que les tendres instants et le doux aveu de Jérémy pour sa belle aux yeux de velours.

Quittons cet endroit lugubre tout droit sorti d'un conte de Grimm, retrouvons nos objectifs premiers, nos habitudes terre à terre de la vie grouillante et dénaturée de la ville.

...

Delphine pensait à l'évolution de sa vie, le tournant de son existence de rêveuse compulsive.

Ma puce tu es encore partie dans tes songes !

Que lui répondre oui c'est vrai, je me disais que cet état de fait était bon pour écrire, projeter sur papier

toutes mes rêveries, mes émotions. Mes amies me sortent de ma torpeur, que me dit Elise?

Je suis là, tu m'entends, me hurle cette dernière en me prenant dans ses bras, me secouant vivement.

Son amie est extraordinaire, affirme Paul à quelques relations, belle, intelligente en plus de la peinture

(elle vend pas mal ..), elle se lance dans l'écriture.

A vrai dire, se dit Jérémy, pourquoi lui reprocher son manque d'attention ? Delphine fixe ses pensées sur des sujets qui ont leurs importance , on ne les connaît pas forcément et cela nous dépasse parfois.

Te souviens tu lorsque nous sommes allés au bord du lac, des événements nouveaux, un décor particulièrement calme, là tu étais transformée, plus de pensées irréelles.

C'est vrai, se remémore Delphine, mon amoureux a raison, j'ai peut être besoin de changement de temps en temps.

Qu'avez vous fait à Vevey l'autre jour, s'informe Paul ?

Justement j'y songeais, se dit Jérémy.

Très bien on a pu recueillir des échantillons pour le labo, le temps était superbe.

Mais en fin de journée on a du traverser la tempête, les éléments se sont déchaînés, c'était l'enfer, ajoute la jeune femme.

Elle exagère, pense en souriant le jeune homme.

Oui le paysage a été différent, mais on peut retenir une palette de couleurs de l'ocre du soleil couchant au sombre de la nuit qui tombe, rendue agressive par les éclairs de l'orage.

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Rédigé par Dominique

Publié dans #Ecrire sur des photos

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