voyage

Publié le 26 Novembre 2024

 
Le lendemain, au petit déjeuner, c'est l'effervescence. Cécile traverse la wagon, assaillie de mots jetés en vrac, qu'elle intercepte au passage : précieux... introuvable... cette nuit...
Elle s'installe. La jeune femme aux yeux verts est déjà là, à la table d'en face. Elle lui sourit, se présente :
- Bonjour, Joséphine Castala. Avez-vous bien dormi ? Connaissez-vous la nouvelle ? On a volé le Stradivarius de Marc Morassi. Il paraît qu'il y a eu de bruit cette nuit. Avez-vous entendu quelque chose ?
Cécile, abasourdie sous ce feu de questions et informations, bredouille :
- Bonjour, Cécile Martin, oui, j'ai bien dormi.  Non, je n'ai rien entendu cette nuit, enfin je crois...
Les yeux froncés vers ses souvenirs nocturnes, elle ajoute :
Qui est Marco Morassi ?
- C'est ce monsieur, là.
Joséphine désigne le grand type élégant qui dînait avec elle la veille. Cécile hoche la tête. Il lui semble bien que le sieur Morassi a invité la belle Joséphine à boire un verre hier soir...
- Il paraît que c'était un bruit étrange, comme un bruit mat, précise la jeune femme.
 
Un bruit mat... Cécile frissonne. Un bruit mat l'a visitée cette nuit, un bruit étouffé, un bruit inquiet, du genre qui s'immisce dans la conscience et vous réveille tourmentée... pour n'entendre que le silence, rythmé par le roulement métallique sur les rails. Répétitif, lancinant comme une mise en garde.
Mais pas que... un truc cherche le chemin de sa mémoire, un truc furtif, vu en passant... hier soir ? tout à l'heure ? un truc chopé du coin de l’œil, un truc qui s'est logé quelque part et qui se planque. Un truc qui, soudain, surgit en pleine lumière : l'étui !
C'est ça, c'est un étui de violon ouvert, vide, tapissé de velours rouge, aperçu... zut, elle ne sait plus.
Refaire le chemin dans ma tête... non, je ne sais plus.
La perplexité traverse son visage. Joséphine l'observe, intriguée.
- On va fouiller toutes les cabines, on va sûrement nous interroger, lui dit-elle.
- Oui, je m'en doute, soupire Cécile. Une enquête va être ouverte. Avez-vous vu ou entendu quelque chose ?
Le regard de Joséphine voltige à la recherche d'une réponse.
Sans doute hésite-t-elle à me faire confiance, pense Cécile. Normal, elle ne me connaît pas. Moi non plus d'ailleurs, je ne la connais pas. Qui me dit que ce n'est pas elle, la voleuse ?
Cette idée lui paraît tellement improbable qu'elle laisse échapper un petit rire.
- Que diriez-vous, chère Joséphine, si nous menions discrètement notre enquête ensemble. Pour tout vous dire, je surveille déjà deux types un peu bizarres. Voulez-vous participer à l'élucidation de ce mystère ? Nous serons les espionnes de l'Orient Express. Qu'en dites-vous ?

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Rédigé par Mado

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Publié le 26 Novembre 2024

 

 
Atelier :
Le suspense
 
Sujet :
On a volé le Stradivarius du chef d’orchestre !
Racontez comment vous l’avez su, l’atmosphère dans le train après ce vol, vos impressions, suppositions et déductions. Vous pouvez faire participer un personnage de votre choix.
 

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 26 Novembre 2024

 
Un employé de la Compagnie des Trains, très élégant dans son uniforme, fit irruption dans le wagon-restaurant, au milieu des convives interloqués, et les informa aussitôt - en Français, en Turc et en Anglais – qu’un fait regrettable venait de se produire dans l’Orient-Express; pendant son discours on sentait une sourde angoisse flotter parmi ses auditeurs, chacun se demandant quel évènement avait bien pu troubler la quiétude de ce lieu. Que s’était-il donc passé ? La mine grave, le Chef de Train leur apprit qu’un vol important venait d’être commis. Un Chef d’Orchestre, qui voyageait avec ses musiciens à bord de ce train, venait de constater la disparition de son Stradivarius, d’une valeur inestimable. A la prochaine station – la gare de Bucarest – la police Roumaine monterait à bord et fouillerait systématiquement les lieux.
Les voyageurs, encore attablés autour de leur café ou leur thé du matin, semblaient plutôt choqués de savoir que, dans l’immédiat, ils n’auraient pas le droit ni de quitter le train, ni de bénéficier du temps libre prévu dans la capitale Roumaine. Les uns après les autres, ils quittèrent leur table pour retourner dans leur cabine, l’air résigné.
C’est le moment où Mathilda et Pierre s’aperçurent de l’absence d’Osman auprès d’eux. Une fois de plus, la jeune mère parcourut le couloir, en frappant à chaque porte et appelant le garçonnet d’une voix angoissée. Pierre essayait de l’assister de son mieux, sans résultats pendant une bonne heure. Les policiers, dès leur montée dans l’Orient – Express, furent informés de la disparition de l’enfant. Aussi, ils abandonnèrent momentanément la recherche du voleur de Stadivarius et l’interrogatoire des voyageurs pour se concentrer sur la disparition d’Osman et sur d’éventuels témoignages de personnes ayant pu le croiser…
Le Chef d’Orchestre, de son côté, essayait de donner le change, de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Comme tout le monde, il semblait s’intéresser davantage à la disparition du petit garçon qu’à celle de son violon !
Après la fouille approfondie de la plupart des chambres et des suites du train par les policiers Roumains, l’espoir de retrouver l’enfant s’amenuisait, on commençait à penser à un enlèvement par une bande organisée, le père de l’enfant étant assez riche…
Soudain, un cri de femme : « Osman, tu étais ici ? »
L’enfant franchit une porte basse sur laquelle était affichée une petite pancarte en Français : « entrée interdite. Réserve de jeux et jouets ». C’était apparemment plus un placard qu’une pièce. Il était situé à l’extrémité du wagon de queue. Osman, qui commençait à savoir lire un peu le Français, avait remarqué un seul mot : « jouets » ; ça l’avait intéressé, puisque les deux adultes qui auraient dû s’occuper de lui l’avaient délaissé. Entendant l’appel de sa mère, il était sorti dans le couloir en dissimulant quelque chose dans son dos, la mine fautive.
Sa mère le saisit par le bras, plutôt énervée. « Que caches-tu ? Montre-moi ». Elle voyait une sorte de baguette en bois dépassant au-dessus de la tête d’Osman, malgré sa volonté de cacher son butin. L’air dépité, il tendit l’objet à sa mère : un archet de violon !
- J’ai trouvé une canne à pêche, Maman ! Tu m’avais dit qu’en France tu m’emmènerais en Normandie pour pêcher en mer comme faisait ton Papa, et je sais que tu avais oublié de prendre ma canne à pêche à la maison, chez nous à Istanbul…
- Et qu’as-tu fait de l’instrument de musique ?
- Oui, à côté de la canne à pêche, il y avait une baglama, comme celle de mon Papy de Turquie. Je l’ai cachée dans le coffre avec les grosses peluches pour que personne ne me la prenne, je veux l’apporter à mon Papy de Turquie. Il avait cassé la sienne, il sera content…
Mathilda, émue aux larmes, prit son fils dans ses bras et le serra très fort contre son cœur !

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Rédigé par Annie

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Publié le 26 Novembre 2024

Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 26 Novembre 2024

 
Pierre avait quitté Istanbul depuis trois jours déjà. L’Orient-Express avait pris la suite du bateau qui lui avait permis de traverser la Mer Noire pour arriver en train de luxe en Bulgarie, puis en Roumanie. Dans cet environnement si confortable, Pierre se sentait parfaitement bien, et il appréciait la beauté et la variété des paysages qui s’offraient à sa vue. Il s’était préparé pendant plusieurs mois à ce voyage. Il avait quitté la France à l’âge de vingt-huit ans, après une grave dispute avec son père, qui l’avait renié. Sans le dire à sa famille, il avait gagné alors la Turquie, où il avait rejoint deux copains de Lycée qui avaient fait leur vie à Istanbul. Ayant fait là-bas de bonnes rencontres, il avait pu monter une affaire qui marchait très bien. Il avait embauché une trentaine d’employés, il était devenu quelqu’un qui comptait dans le monde du commerce local, il était à l’aise financièrement. Son seul regret était d’être encore célibataire à quarante-cinq ans et de ne pas avoir d’enfants. Il voulait, avant qu’il ne soit trop tard, revoir ses parents, essayer de se réconcilier avec son père, et s’excuser auprès de sa maman, qui avait dû beaucoup souffrir de ne pas avoir de ses nouvelles. Avec la maturité, il pensait sincèrement qu’il aurait dû faire lui-même le premier pas depuis longtemps pour reprendre contact avec eux. Il voulait pourtant leur montrer que, même sans leur aide, il s’était fait malgré tout une bonne situation, et que leur fils n’était pas un incapable. Il se sentait bien dans ce train, dans ce décor chaud et luxueux qui lui rappelait son enfance, avec une famille aimante malgré la sévérité de son père.
Ce matin, lassé de prendre son café seul dans sa chambre, il s’était préparé pour aller prendre un bon petit-déjeuner au wagon-restaurant. Il avait entrouvert la porte de sa chambre lorsqu’il se rendit compte qu’il avait oublié ses lunettes, indispensables pour lire la carte du restaurant. Il retourna les chercher, laissant la porte ouverte. Lorsqu’il voulu rejoindre le couloir, il aperçut devant lui un petit garçon de cinq ou six ans qui l’observait avec curiosité. Il entendit alors une voix de femme qui criait en Français : « Osman, où es-tu ? Reviens, tu vas te perdre tout seul ! » Intrigué, Pierre tendit la main à l’enfant et lui dit : « Viens, je te ramène à ta Maman, elle s’inquiète ! » Main dans la main, ils longèrent une partie du couloir, et se heurtèrent presque à une jeune femme vêtue à l’occidentale, au visage affolé.
-  Le voilà, votre petit Osman, Madame.
- Je vous connais, Monsieur ! Vous êtes…Pierre ?
Il la regarda, les yeux ronds :
- Excusez-moi, je ne…
- Je suis Mathilda…
Ce prénom, qu’il n’avait plus entendu depuis si longtemps, évoqua pour lui le souvenir d’une fillette d’une dizaine d’années, au visage constellé de taches de rousseur et aux longues nattes blondes… Sa filleule ! Il ne l’avait plus vue depuis presque vingt ans… Son regard se posa sur le petit Osman, et il reconnu en l’enfant les mêmes taches de rousseur et les mêmes grands yeux innocents de la Mathilda d’autrefois.
Pierre et Mathilda tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Le petit garçon s’accrocha aux jupes de sa mère, effrayé par l’attitude incompréhensible des deux adultes, qui partirent bientôt bras dessus-bras dessous pour le wagon-restaurant. Devant un solide petit-déjeuner, la jeune femme raconta à son parrain sa rencontre suivie d’un mariage dès sa majorité avec un riche Turc dont elle avait fait la connaissance à Paris, sa rupture avec ses parents lorsqu’elle l’avait suivi à Istanbul contre leur avis. Elle était maintenant gravement malade sans espoir de s’en sortir, et, avec l’autorisation de son époux, qui était un homme de bonne moralité et très ouvert à la culture occidentale, elle voulait faire connaître son fils à ses parents tant qu’elle pouvait encore le faire. Très émue, elle dit à Pierre que, puisque le destin avait favorisé leur retrouvailles, elle comptait désormais sur lui pour veiller à sa place sur Osman, pour que, en plus de la l’éducation Turque, il puisse bénéficier aussi de l’éducation Française grâce au Parrain de sa Maman.
Le petit déjeuner fut plein d’émotion. L’enfant ne comprenait pas vraiment ce qui se passait sous ses yeux. Il posait des questions, en Français ou en Turc, mais il obtenait peu de réponses. Agacé, voyant que ni sa Maman ni le Monsieur ne s’occupaient de lui, après avoir bu son bol de chocolat, il se glissa subrepticement hors du wagon-restaurant, sans que les deux adultes s’en rendent compte, occupés par l’évocation de leurs vies respectives, étonnés et émus d’avoir vécu près de dix ans dans la même ville, à si peu de distance l’un de l’autre, sans le savoir et sans jamais se rencontrer.
 

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Rédigé par Annie

Publié dans #Voyage

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Publié le 26 Novembre 2024

« Suspense is like a woman.
The more left to imagination. The more the excitement »* Alfred Hitchcock

*Les femmes sont comme le suspense. Plus elles éveillent l'imagination, plus elles suscitent d'émotions

 

Satine , espagnole par sa cantatrice de mère, avait déjeuné fort tard, un peu plus de 14 heures, d'un simple turbot au sabayon de champagne. Elle pensait retrouver son étrange visiteur, mais à cette heure le restaurant avait été déserté. Le soir, désireuse d'observer les autres passagers, elle s'était rendue au wagon restaurant à 20 heures,l' heure française du dîner. Satine, avec son look années 50, -jupons et jupe vichy noir et blanc ,ceinturon enserrant sa taille fine, corsage échancré dans le dos et ballerines noirs-, tranchait sur les tenues luxueuses et chatoyantes de ces dames. Après avoir jeté un coup d’œil au menu, elle avait opté pour une trilogie de caviar Baeri, Oscietre et d'esturgeon blanc servie avec des blinis à la crème fraîche.
Pour le premier jour de ce voyage inaugural, le champagne s'imposait : Un Dom Pérignon rosé par David Lynch. Autant pour le côté rosé que pour son auteur. La voilà embarquée dans les arcanes de « Mullholand Drive », ce film qui la fascine et dont elle n'a pas percé tous les mystères.
Un homme semble, comme elle, étudier son entourage. Mais alors qu'elle s'amuse à détailler les tenues, les attitudes, la façon de manger, lui semble sonder leurs âmes. Un psy ?, un gourou, ? un écrivain, oui un écrivain sûrement. L'homme caresse sa barbichette , lui sourit, vient vers elle.
« Je vous regarde nous dévisager depuis le début du repas. A votre avis, que vais-je prendre pour le dessert ? . Je me présente Sigmund F.
Satine rosit, fronce les sourcils., prends la carte des desserts, hésite.
« Pour moi, ce soir pas question de me priver de dessert. Pavlova de framboises à la crème d'estragon, suivi d'un café, arrosé d'un alcool de poire. Jour 1 au diable le régime ! Pour vous, j'hésite entre le frugal et le généreux, coupe de mara des bois ou Sachetorte, un armagnac pour terminer .
« Eh bien, choix judicieux je prendrai les deux, Mademoiselle.... ?
« Satine »
Avant de regagner sa table Sigmund lui glisse à l'oreille :
« Nul d'entre nous ne peut jamais démêler le nœud des fictions qui composent cette chose incertaine que nous appelons notre moi. »
Satine n'a pas l'habitude de boire. Deux coupes de champagne, un alcool de poire la rendent euphorique . Les passagers, plutôt des hommes, se rendent au fumoir . Satine s'attarde espérant apercevoir l'agent Pélican. La méditation de Thaïs la tire de sa rêverie. Elle se rend dans le salon de musique où quelques personnes en tenue de soirée, smokings et robes longues prennent des poses nonchalantes ou alanguies, l'alcool est passé par là. Un duo piano violon alterne valses de Vienne, jazz, musiques de film. Satine s'approche du pianiste lorsqu' il entame « Moon River ». Elle se met à chanter
 
«We're after the same
Rainbow's end
Waiting round the bend
My hucklleberry friend
Moon river and me »*
 
*Nous cherchons le même bout d'arc en ciel...
Elle adore cette chanson interprétée par Audrey Hepburn dans le film « Breakfast at Tiffany's ».
Un bruit de pas lourds et précipités dans le couloir, une voix de basson « Que personne ne bouge ! », interrompt son chant et le piano. Tout le monde se retourne vers la porte où apparaît, tel un Zébulon monté sur ressorts, l'agent Pélican tourrnicoti tourrnicoton.
Un serveur, frappé par cet étrange apparition en renverse son plateau. Trois verres brisés, mauvais présage. Pélican a changé de vêtements et adopté les rayures, un large éventail de rayures, horizontales bleues sur fond blanc pour la chemise, verticales blanches sur pantalon bouffant bleu pour le bas. Pour compléter la tenue, la fameuse redingote jaune bouton d'or assortie aux chaussettes et aux chaussures, fort heureusement unies pour épargner les yeux fatigués par tant de débauche vestimentaire.
« Mesdames, Messieurs, prenez place, installez-vous confortablement » intime-t-il aux voyageurs venus rejoindre « sur ordre » les mélomanes d'un soir. « Un événement fâcheux nous oblige à cette désobligeante ou agréable promiscuité., c'est selon »
des Oh ! des Ah ! , des « Mais qui êtes-vous donc ?' », des « Qu'est-ce que ce galimatias-là ? », des « Qui est donc ce grossier personnage ? », des gloussements mi amusés, mi offusqués par tant de bizarrerie font régner une atmosphère à la fois pesante et joyeuse
« Je me présente (une esquisse de courbette) Professeur Glorieux,chargé entre autres de la surveillance de Lady Blunt. Lady Blunt a disparu et celui ou celle qui l'a enlevée est parmi vous. Depuis notre départ, aucun passager n'est monté ni descendu de ce train. Lady Blunt a été prêtée à Maestro L'archet, Gérard L'Archet. ».
La stupéfaction se lit sur presque tous les visages. Ce n'est pas tant la disparition qui choque mais la désinvolture et le cynisme pour parler d'une « Lady prêtée à un maestro ».
Devinant la méprise, le professeur déplie, face public médusé un portrait noir et blanc de Lady Blunt
Un silence
« Mais Professeur, ça c'est le portrait d'Alice Ernistine Prin, plus connue sous le nom de Kiki de Montparnasse » s'exclame une petite dame brune qui se tient à l'écart , l'air revêche, dans un coin reculé de la salle.
Elle se tourne vers les autres passagers « Nous reconnaissons tous ici le célèbre violon d'Ingres de Man Ray, n'est-ce pas ? ».
« Cet aimable divertissement fait partie du voyage. Ah, Ah très drôle . Bravo Monsieur le Professeur . Votre nom, Glorieux, pourrait se trouver au générique de mon prochain film»
Le professeur vexé lance un regard noir à l'importun, Laurent Delaplace, cinéaste en perte de vitesse .
« En effet Monsieur j'ai voulu détendre l'atmosphère avant de procéder à un interrogatoire serré de chacun d'entre vous. ».
Une voix calme et profonde , un homme debout près de la porte demande :
« Pardonnez ma curiosité , mais à quel titre Professeur allez-vous enquêter ? »
Satine reconnaît la voix de Sigmund F.
« Je me présente Agent Pélican ZKTT, ancien professeur des universités à la retraite.Je suis secondé dans ma mission par mon adjointe Mlle S.M. Ici présente.  »
Satine fort heureuse de ce nouveau rôle, exécute un glissade et un jeté
« Je me présente Satine Mahé, mélange des îles et d'Andalousie, cabine n°7.
 
Et mêlant sa voix à celle de Pélican, ils annoncent en chœur  « Lady Blunt est un Stradivarius datant de 1721, propriété de la Fondation japonaise de musique.
Agent Pélican enchaîne : « il a été prêté au Maestro G. L'Archet pour sa dernière tournée en tant que violoniste. Après quoi, il se consacrera uniquement à la direction à la tête de l'orchestre philharmonique de Paris. » Tous se tournent vers un homme dégingandé, pâle,mine défaite qui incline légèrement une tête aux boucles poivre et sel. Applaudissements aussi incongrus que nourris. Ils doivent se croire tous sous les lambris de l'Opéra Garnier.
A la baguette sans baguette , mais avec maestria,Agent Pélican ramène le silence.
« Que personne ne sorte d'ici. Mademoiselle Satine et moi-même allons procéder à la fouille des cabines. Le capitaine du train veillera à la rigueur de notre travail et à la remise en état des lieux.
Mademoiselle Satine, suivez-moi ».
Murmures indignés qui se transforment en brouhaha, agitation
« C'est un scandale. ! » lance Delaplace. Phrase reprise à la cantonade par la majorité sauf trois personnes qui gardent le silence et leur sang froid. Satine sort en exécutant un entrechat et une profonde révérence, se précipite à la suite d'un Pélican replet étonnamment vif et souple.
Un cri déchire la nuit. Un appel au secours. Rien d'humain dans ce cri. Pélican et Satine se trouvent devant la cabine numéro 13. Ils viennent d'identifier le cri, le miaulement désespéré d'un chat. « Je passe devant » dit Pélican « Et moi derrière » répond Satine qui semble follement s'amuser.
Seule la pleine lune éclaire l'endroit. 2 yeux luisants, un désordre indescriptible, le velours rouge du rideau déchiqueté, une porcelaine brisée , un fois gras étalé sur le tapis.
« Le chat, c'est un indice » s'écrie Satine.
«  Non demoiselle Satine, le chat ici c'est strictement interdit »
«  Le Chat , le surnom du voleur Cary Grant dans « La Main au collet » d'Alfred Hitchcock. Vous serez mon Cary Grant, je serai votre Grace Kelly »
« Mais je ne mesure qu'1m69, Demoiselle Satine »
« Et moi, je ne suis pas blonde ! »

 

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Rédigé par Odile

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Publié le 25 Novembre 2024

Atelier :
La description
 
Sujet :
Vous faites connaissance d'un ou plusieurs personnages. Racontez la rencontre, dans quelles circonstances, repas, escale, etc. Et faites une petite description de l’endroit où s’est produite cette rencontre.

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 25 Novembre 2024

RENCONTRES

Le train roule depuis quelques heures déjà. La nuit est maintenant tombée. Eugénie qui s’est bien reposée s’apprête pour le repas du soir. Elle a revêtu une longue robe de velours rouge et mis sur ses épaules un châle de dentelle noire parsemée de brillants. Elle s’est maquillée avec soin et ses grands yeux sombres brillent ce soir d’un éclat particulier. Et c’est avec une certaine excitation mêlée d’appréhension qu’elle se dirige à pas lents vers le wagon restaurant.

Le majordome posté à l’entrée s’incline devant elle et s’écarte pour la laisser entrer. Soudain, elle a l’impression de pénétrer dans un autre monde. La pièce baigne dans une atmosphère douce et feutrée : lourdes tentures aux teintes chaudes aux fenêtres, lumière tamisée sur les tables et musique d’ambiance. Les tables de deux ou quatre personnes sont recouvertes de nappes d’un blanc éclatant. Les verres en cristal et les couverts en argent scintillent sous les lumières. Le maître d’hôtel très empressé la conduit à sa table où trois personnes sont déjà installées. Elles se présentent chacune à leur tour : Joséphine Castala, Marco Morassi et Marc de Verneuil.

Eugénie qui n’a pas l’habitude de se lier très facilement étudient ses compagnons de table avec attention. Joséphine avec ses cheveux roux, ses yeux verts et sa tenue colorée lui est plutôt sympathique. Elle a d’ailleurs un avantage à ses yeux en étant moitié française et moitié espagnole comme elle. Marco est certes un très bel homme. Elle le trouve élégant et très raffiné dans son beau costume en alpaga d’un bleu sombre. Il semble très sûr de lui et conscient de son charme. Quand il lui apprend qu’il est un chef d’orchestre renommé elle espère en savoir davantage sur lui Quant à Marc de Verneuil il semble très timide et réservé et peu enclin à converser avec elle.

En attendant le début du service, Eugénie parcourt la salle du regard. Soudain elle croise les yeux clairs de l’homme assis à la table voisine. Ses traits sont réguliers, ses cheveux poivre et sel. Il lui adresse un petit sourire malicieux. Eugénie se sent rougir et troublée détourne vivement le regard. Le repas est agréable, les mets délicieux et le service irréprochable…

Le repas terminé Marco l’invite à boire un verre au bar mais Eugénie décline l’invitation. Elle se sent fatiguée et a hâte de retrouver le calme de son compartiment. Mais avant de quitter la salle elle ne peut s’empêcher de se retourner. L’homme aux yeux clairs lui adresse un petit signe de la main sans se départir de son petit sourire. Eugénie sort précipitamment furieuse de s’être retournée et rejoint rapidement son compartiment.

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Rédigé par Elisabeth

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Publié le 25 Novembre 2024

 
Atelier :
Rappel fiche personnage
 
Sujet :
- établir la fiche de votre personnage
- Commencez votre voyage avec cet incipit volé, en partie, à Agatha Christie :
Avec une série de secousses, le convoi s'ébranla. Les deux hommes se mirent à la fenêtre pour regarder le quai interminable dont les lumières paraissaient glisser lentement devant eux.
L'Orient-Express venait d'entamer son long voyage de trois jours à travers l'Europe.
... et poursuivez avec votre personnage.

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 25 Novembre 2024

Personnage

Eugénie Charpentier-Mezcua-38 ans-Veuve depuis 2 ans-Française par son père, espagnole par sa mère. Son physique est en accord avec ses origines : cheveux noirs et lisses, teint très mat, yeux de braise. Elle est de taille moyenne mais bien faite. Son caractère est affirmé. Elle n’a pas de complexe et sait ce qu’elle veut. Elle marche d’un pas décidé, sans regarder autour d’elle et sourit rarement. Déjà issue d’une famille riche elle a hérité de la fortune de son mari qui était chef d’une entreprise multinationale. Elle n’a donc pas besoin de travailler. Si elle fait ce voyage aujourd’hui c’est pour réaliser le rêve de son mari qui voulait le lui offrir pour leurs dix ans de mariage.

LE DEPART

Avec une série de secousses, le convoi s’ébranle. Eugénie peut souffler un peu. La matinée a été chargée et elle est arrivée à la gare à l’heure malgré les embouteillages .Heureusement le bagagiste a déposé ses bagages directement dans le compartiment. Elle peut maintenant profiter de ces instants de calme pour admirer ce qui l’entoure. Même si elle a l’habitude de vivre dans le luxe elle est éblouie par l’intérieur de ce train mythique. Sa suite est splendide : tentures de velours rouge, mobilier en acajou et tapisseries au mur dans la chambre, marbre et robinetterie dorée dans la salle de bains. Et que dire du salon où des fauteuils profonds et des tapis épais sont synonymes de confort et de détente. Eugénie sent que ce voyage qu’elle redoutait un peu du fait de sa solitude promet d’être plus agréable que prévu. Elle espère seulement que les voyageurs qu’elle va rencontrer seront à la hauteur de cette belle aventure.

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Rédigé par Elisabeth

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