voyage

Publié le 29 Novembre 2024

Avec une série de secousses, le convoi s'ébranle. Deux hommes se mettent à la fenêtre pour regarder le quai interminable dont les lumières paraissent glisser lentement devant eux. L'Orient-Express vient d'entamer ce long voyage de trois jours à travers l'Europe.
Vingt et une heure, un dernier regard sur la berge de fer qui s’éloigne de plus en plus vite et je me dirige vers ma cabine. Je ne suis pas la seule à déambuler dans le couloir de ce convoi de légende. Les voyageurs vont et viennent à la recherche de leur couchette. Tapis pourpre et or, boiserie en ébène, huisserie en cuivre rutilant, tout traduit l’opulence. Quarante ans se sont écoulés depuis mon premier voyage, et je suis là, prête à revivre une belle aventure. J’ai hâte de prendre place. Alors que je déambule, valise à la main, cédant quelque fois le passage à certains plus ou moins pressés, une lithographie m’interpelle. Je m’arrête un instant pour admirer « la baie de Douarnenez ». L’œuvre très connue d’Eugène BOUDIN m’a toujours fait rêver. Les voiliers, la mer qui se trémousse sous un ciel légèrement tourmenté. Soudain sollicitée, je me retourne :
      • Magnifique ! vous aimez ?
      • Comment ne pas apprécier ?
      • Marie-Judith DUPIN, désolée de vous interpeler de manière fort cavalière mais je suis fan de l’impressionnisme et, paradoxalement, de l’abstrait également. Bizarre me direz-vous ?
      • Pas forcément, quelle qu’elle soit une œuvre d’art est source d’émotion. Je sais de quoi je parle, c’est mon métier, enfin, je dirais plutôt une passion. Sarah De HALBRON, enchantée.
Affublée d’un sac à dos, cette jeune femme, qui ne semble pas coller au luxe qui nous entoure, est somme toute fort sympathique. Deux générations nous séparent, pourtant, en quelques secondes, l’art pictural nous a réunies. Une discussion amicale s’en suit sur les peintres et leurs œuvres. Juste avant de nous quitter, elle lance :
  • Heureusement qu’il ne s’agit pas de l’original…
Devant mon air étonné, elle poursuit :
  • Nous venons d’entamer notre fabuleux périple et déjà la police est en alerte ! Il parait que le Stradivarius du Chef d’orchestre a disparu, envolé ! De toute évidence il ne peut pas être bien loin, le train ne s’est pas arrêté, il sera facile de le retrouver.
Tandis que nous prenons congé, je ressens comme un malaise. Brusquement ce corridor m’oppresse et les lumières tamisées, qui auparavant traduisaient une atmosphère intime, s’avèrent maintenant angoissantes. Instinctivement je presse contre moi mon sac à main comme si on devait me l’arracher. Diffusée par haut-parleur centralisé, l’information de Marie-Judith DUPIN est confirmée par le contrôleur qui nous conseille de regagner rapidement nos places et qui nous annonce les contrôles en cours. Pendant le court trajet pour rallier mon antre tous les visages me paraissent suspects. Numéro 47, ça y est, j’y suis…..
Je souhaitais une chambre similaire à celle d’antan et, une fois la porte ouverte, force est de constater que l’atmosphère est empreinte de la même élégance intemporelle. Cloisons en bois précieux, tête de lit incrustée de perles, de nacre et de bronze, drap en soie, salle de bain parée de marbre, ma suite murmure le même raffinement que celle d’autrefois. Pour m’octroyer un brin de repos et oublier l’épisode du larcin, je me love voluptueusement dans ce sofa moelleux accolé à la fenêtre. Je contemple ce qui m’entoure lorsqu’un fumet de poisson, qui exhale ses effluves jusqu’à mon compartiment, me caresse délicatement les narines et m’extirpe de mon extase. Cette ambroisie ressuscite quelques vieux souvenirs que je croyais définitivement blottis au fond de ma mémoire. Les yeux mi-clos, je hume cet arôme suave qui me propulse, involontairement, en ce jour merveilleux où….
Le cœur serré, envahie d’une émotion intense, ma vie défile et se rembobine en accéléré pour finir en arrêt sur image.
Vendredi 14 mai 1937, 11h55. Je me souviens précisément de la date dans les moindres détails. Père, très précis quant au respect horaire des repas, tapotait à ma porte, me priant de le rejoindre dans le wagon restaurant. Nous devions fêter mes vingt ans à bord de ce monstre légendaire et j’étais impatiente de découvrir la surprise qui m’attendait. Vêtue d’un tailleur de couleur taupe, bottines à talons bordeaux, sac et gants assortis, je coiffais ma tête de cet élégant chapeau sur lequel trônaient, à l’avant de la calotte, deux petites plumes d’autruche rouges. Dans l’allée centrale luxueusement décoré, je me hâtais, toute émoustillée. Dans ma précipitation, je faillis heurter un couple d’un âge certain. L’espace, faiblement éclairé, était étroit mais intime à la fois. Affublé d’un haut de forme et veste queue de pie, Monsieur cédait galamment le passage à Madame. Sa robe de velours pourpre, cintrée à la taille, lui assurait l’élégance d’une grande dame. Je m’écartais poliment pour libérer l’accès tout en m’abstenant d’effleurer cette panne qui paraissait douce et soyeuse. Entrée dans la salle je fus éblouie. Prévue pour le confort et l’élégance, la voiture restaurant me sembla spectaculaire. Lumière tamisée, verres en cristal, couverts en argent, tables nappées, cet ensemble glorifiait la richesse. Père, déjà installé, me fit signe de m’approcher, ce que je fis. D’un geste assuré, il héla le Maître d’hôtel. Véritable livre ouvert sur la gastronomie française il réveilla nos papilles. Nous options pour un filet de Saint-Pierre sur crème de fenouil aux baies de rose sublimé par un sancerre sur lie. Peu de temps après, le Chef de brigade, veste d’un blanc maculé, épaulettes dorées, pantalon noir, surgit du fond du wagon, plateau à la main. Grand, mince, il portait avec prestance la tenue exigée mais, les yeux rivés sur le petit paquet doré, négligemment dissimulé sur un coin de la table, je ne lui portais aucune attention particulière. Mon visage irradiait. Père m’accorda un sourire complice qui semblait dire « patience ». Lorsqu’une voix claire et douce annonça :
« Mademoiselle, Monsieur, Alexis pour vous servir, bon appétit »,
Sa voix me fit tourner la tête, nos regards se croisèrent et la béatitude opéra. Lorsqu’il présenta le plat, il frôla ma main. Un frisson envahit mon échine jusqu’à en trembler de la tête aux pieds. Terrassée par mes sentiments soudains, visiblement partagés, nous voilà figés telle une statue en bronze de Rodin. Je n’osais bouger de crainte que mes mouvements désordonnés n’alertent Père. Yeux dans les yeux, nous étions dans un état second. J’avais l’impression de flotter au-dessus des convives. Soudain le silence. Ambiance musicale, murmure de conversations cessèrent, seul un bourdonnement d’oreilles m’étourdissait. Je me noyais littéralement dans le bleu profond de ses yeux.
 

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Rédigé par Christiane

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Publié le 29 Novembre 2024

 
Marco se lève avec élégance, effleurant légèrement le dossier de sa chaise avant d’aider Joséphine à se lever. Sa main reste suspendue prête à guider la sienne. Il sent alors la chaleur de sa paume qui lui provoque un frisson. Ils traversent le wagon sous les regards curieux et envieux. Marco se laisse enivrer par le parfum de Joséphine. A chaque pas il a l’impression de créer une partition secrète qu’il composera pour elle, ce soir, avec son violon.
Le salon est un écrin feutré. Les fauteuils capitonnés de velours vert invitent à la confidence. Il repère un coin intime loin de ces trois individus, affublés de kilts écossais qui dénotent dans ce coin enchanteur. Une horloge ancienne égrène doucement le temps sous les notes du pianiste. Ce murmure mélodieux ajoute une touche de raffinement.
Ils s’assoient l’un face à l’autre, Joséphine ajustant avec grâce les plis de sa robe. Marco fait signe au serveur :
- Champagne s’il vous plaît, le meilleur pour fêter cette rencontre.
Après ces délicieux échanges, grisée par les bulles euphorisantes, Joséphine éprouve une lassitude. Elle demande à Marco de la raccompagner, ce qu’il fait en parfait gentleman.
Alors qu’il regagne sa cabine, un détail attire son attention. Une enveloppe cachetée de cire est déposée sur la table. Intrigué il l’ouvre avec précaution. Une seule phrase, toujours la même écriture, il lit :
- La musique est un dialogue. Patience ! Vous trouverez la clé.
Marco sourit frustré mais fasciné. Son admiratrice aime jouer avec le suspens. En repliant la lettre, il remarque quelque chose d’étrange, un vide oppressant. Là où il avait rangé son stradivarius dans son étui, il ne reste plus qu’un espace froid, déconcertant. Le souffle coupé, il cherche frénétiquement cet objet précieux. Il ouvre les placards, fouille les moindres espaces, mais rien. Une profonde angoisse l’envahit. Son violon, un chef d’œuvre vieux de plusieurs générations, objet indispensable de sa vie, a disparu.
Effondré, il s’assoit. Une feuille de papier froissée attire son attention. Il devient livide, il s’agit bien d’une de ses partitions ; une sonate pour violon de Jean- Sébastien Bach.
Au bas de la page une annotation manuscrite le laisse sans voix.
- Chaque instrument à une histoire. Fouillez dans votre passé et il vous mènera à moi.
Marco fixe les mots avec rage. Le vol n’est pas un simple larcin, c’est un jeu savamment orchestré.
 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 29 Novembre 2024

 
Le bal, cette soirée mémorable dans un tourbillon de couleurs et de robes d'un autre temps.
Mon nouvel ami, ne me quitte plus....
La première nuit dans ma cabine, cocooning de satin et de couvertures douillettes.
Je m'endors rapidement avec la cadence doucereuse du train.
De petits coups à ma porte, me réveillent, dans un demi-sommeil j'ouvre un œil, attends quelques minutes, referme les yeux, puis d'autres petites frappes se font plus intenses et urgentes.
Demandant qui est là, j'entends une voix assurée me commandant d'ouvrir.
Hercule POIROT se tient devant moi, en costume, l'air inquiet pour ma personne.
- Chère madame excusez mon insistance, mais on vient de m'informer qu'un vol vient d'être commis dans le train, l'agent de sécurité a été attiré par deux individus vêtus de noir, tels des rats d'hôtel, se  faufilant discrètement...
- Mais qu'a-t-ton dérobé, lui demandais-je, intriguée?
- Apparemment Monsieur MORASSI, violoniste de renom, cherchant le sommeil comme à son habitude, entreprend d'ouvrir l'étui de son Stradivarius, caresser son trésor, cela lui suffit à retomber dans les bras de Morphée, et oh malédiction, le violon a disparu, d’où cette effervescence, tout le personnel est en ébullition.
L'agent de sécurité, faisant appel à moi, ordonne une fouille complète des cabines, un questionnaire sur d'éventuels comportements, cela ne sera pas une délation, mais l'enjeu du délit est important. 
Hier, je vous ai vue converser avec deux charmantes personnes qui, après recherches, n'ont pas de cabines, qu'en dites vous !
Ma réponse à cette remarque conforte la réaction de ces individus lors de notre croisement dans le couloir !
A cet instant Benjamin, les yeux à moitié ouverts, les cheveux hirsutes, passe la tête, inquiet, me regardant avec un doux sourire amical.
Intervenant auprès d'Hercule POIROT, Benjamin relate son entrevue avec le violoniste au bar la veille au soir, échangeant le souvenir de mon voyage dans  la ville romantique de Venise, mon italien n'étant pas si lointain.
Après quelques verres, Monsieur MORASSI m'a avoué être ruiné, ce voyage mythique se réalisant sur ses derniers écus...
 
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 28 Novembre 2024

 
Consignes
  1. Établir la fiche de votre personnage
  2. Commencez votre voyage avec cet incipit volé, en partie, à Agatha Christie :
    • Avec une série de secousses, le convoi s'ébranla. Les deux hommes se mirent à la fenêtre pour regarder le quai interminable dont les lumières paraissaient glisser lentement devant eux. L'Orient-Express venait d'entamer son long voyage de trois jours à travers l'Europe.... et poursuivez avec votre personnage.
  3. Créer une ambiance : votre personnage rencontre un ou plusieurs personnages. Racontez la rencontre, les circonstances, repas, escale, etc. Et créer une ambiance de l’endroit où s’est produite cette rencontre
  1. Fiche personnage
  • État civil :
      • Sarah De HALBRON
      • Née à Varsovie le 14 mai 1917
      • Fille unique de Jarod et Sofia De HALBRON, riches négociateurs d’art
  • Caractéristiques physiques :
      • Blonde, les yeux couleur noisette éclairent son doux visage. Ses cheveux bouclés, mi- longs sont toujours ramenés en chignon
      • Avec 1m70, 60 Kg et une taille 40, Sarah est élégante Toujours souriante, douce, aimable
    • Traits de caractère :
      • Sérieuse, appliquée, discrète
      • Respectueuse des contraintes familiales
      • Toujours souriante, douce, aimable et respectueuse
      • Très proche de sa famille, son père, sa mère
      • Avec elle on se sent bien, on peut lui faire confiance ce qui a toujours été un atout dans son métier puisqu’elle a toujours travaillé très dur dans l’entreprise familiale pour réussir et s’imposer dans ce créneau particulièrement masculin. Elle s’est même spécialisée dans l’expertise et à même d’estimer la valeur de chaque œuvre d’art, c’est elle qui en fixe le prix d’achat ou de vente . pour Sarah, ce n’est pas un « travail » mais une passion
    • Objets auxquels elle tient tout particulièrement :
      • Une barrette de nacre blanche surmontée d’une saphir, offert pour ses 20 ans. Elle ne la quittera jamais car elle représente le symbole d’un amour interdit
      • 2 tableaux : « la baie de Douarnenez » d’Eugène BOUDIN, précurseur de l’impressionnisme et « le pont des Concarneau » de Józef PANKIEWICZ, l’un des premiers impressionnistes et symbolistes polonais. Ces œuvres ont une valeur inestimable mais elle avait eu la chance de les acquérir pour une somme beaucoup plus raisonnable lors d’une vente aux enchères où peu d’amateurs s’étaient présentés
    • Préférences vestimentaires :
      • Jupe longue à mi cheville, veste cintrée et bottines lacées à talons bottiers est sa tenue hivernale préférée tandis que, pour l’été, robe fluide et escarpins
      • Toujours assortir ses tenues avec gants, chaussures et sac en cuir de même couleur sans oublier le chapeau
  • Loisirs :
      • La lecture de romans et d’ouvrages qui touchent de près ou de loin à l’art pictural. Sa préférence ? Le mouvement impressionniste, Boudin, Pankiewicz, Monet, Degas, Renoir.
      • Les promenades dans la nature
    • Contexte :
      • En 1937, pour ses 20 ans, le père offre à Sarah un voyage dans l’Orient Express. Pour ses 60 ans, elle renouvelle l’aventure pour la dernière sortie de ce mythique train. Nous sommes le 20/5/1977 et, durant ce voyage, elle se remémore le passé et les souvenirs fusent.
 
 

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Rédigé par Christiane

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Publié le 28 Novembre 2024

Pour Baptiste le concert de Full Métal Jo pour 10 couverts en argent vient de s'achever en triomphe...
Un fumet camphré de cardamome s'insinue voluptueusement dans l'air ambiant et remet éléments et atomes à leur vraie place.
Le café turc servi avec ses loukoums ajoute une note à la satisfaction générale des convives !
Baptiste se lève et salue ses compagnons pour retrouver sa cabine où une sieste réparatrice viendra réconcilier son oreille avec ses cristaux personnels. Il est réveillé par un remue-ménage intense où se mêlent vociférations et aboiements de toutes sortes, un peu groggy il consulte Arlberg qui lui susurre :
- On a volé le violon Stradivarius du chef d'orchestre Marco Morassi ; pour ma part chéri je me contente des salières pour le sel de la vie alors...
 
En toute conscience, se dit Baptiste-Jean, m'ennuyant de la vie c'est ce que je ferais : je volerais ce putain de violon antique et prétentieux et le glisserais dans les bras vigoureux du QQQ pour qu'ils en raniment l'âme.
...Non-non.. il y a aussi la possibilité intelligente des performeurs de rapetisser le violon jusque dans l'étui à lunettes de cette façon ni vu ni connu je t'embrouille...
...Non-non... le chef d'orchestre mène tout le monde à la baguette, il se marre et soulève un tollé du jamais vu car il n'y a pas de stradivarius dans le train et c'est une arnaque aux assurances rondement menée sur un public un peu trop rassasié de loukoums...AH...AH
Cependant cachons nos jolies salières en argent-cristal qui commencent à s'accumuler par la faute de ce bouc un peu ouf car,
 
Une fouille nous pend au nez.
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 28 Novembre 2024

 
L’heure est au petit déj. Nos trois amis très en forme, s’installent tout près du bar pour un plein de croissants de lune au beurre accompagnés exceptionnellement d’un lait de chamelle, une spécialité tout droit issue d’un élevage bio des bestiaux du conducteur de train, Mr Brune.
 
Arrive aussi Louis, un bel homme svelte et très élégant, il ne fait pas son âge.
QM l’a déjà rencontré. Il s’installe à leur table et il sort une panoplie de pilules, celles du matin seulement, en nous expliquant qu’il déprime depuis qu’il a donné de la langue à son chat et qu’il en est mort..
 
Pendant que chacun finit le fond de sa tasse, le haut-parleur annonce un arrêt de trente minutes à Zurich pour recharger la locomotive de charbon et d’eau. QM profite de la galerie marchande pour acheter un nième doudou tandis que tout ce beau monde trouve matière à compagnie et blablas, dans ce hall de gare. Une belle journée.
 
Pendant ce temps, dans un coin, derrière le bar, Michel de Verneuil, Mr Noël et Qi terminent leur poker. Qi a gagné sur la triche mais tant mieux, il doit rembourser son crédit pour ce voyage. N’oublions pas que nos 3 Q ont une mission à Istanbul et ne voyagent pas que pour le bling-bling.
 
Tantôt, il faudra être en forme pour le bal sauf qu’un petit soucis vient troubler la quiétude de cette après-midi. Une file d’attente pas possible s’est formée devant les toilettes.
Des urgence. Des borborygmes de ventre partout. Rupture momentanée du stock de papier toilette. Nos trois Q font la queue, ils se sentent indisposés. On a trouvé la cause.
Le lait de chamelle a fermenté. Mr Brune, ce soir passera un mauvais quart d’heure.
 
Mais non, Mr Brune n’est pas venu au bal. Il conduira le train toute la nuit. Ce soir pas de triplette pour nos QQQ mais qu’importe, chacun s’amuse à sa façon. QM, après avoir fait danser toute la gente féminine, finit par tanguer un tango avec Louis. Qi a invité Sarah. Ils s’émoustillent sur une table qui, sous le poids des éventualités, s’écroule sur l’ambiance et ses vers de bois. QV, mal déplié sur un sofa de bienvenue, n’a plus d’yeux que pour les boutonnières de… Jeanne.
C’est à ce moment-là que Marco surgit. Il hurle, il vocifère, il jure. Son stradivarius dans son étui en croco a disparu.
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 27 Novembre 2024

 
En attendant la fouille de sa cabine, Laurent s’installe dans un fauteuil, la corde de violon entre ses doigts, pour réfléchir aux divers éléments de cette affaire :
- un bruit mat
- un étui vide
- une corde de violon
- un violon absent
Fais marcher tes petites cellules grise… si seulement…
Il lui faudrait bien un Hercule Poirot pour l’aider à y voir clair !
 
A force de tourner et retourner les choses, d’élaborer des hypothèses farfelues, d’envisager des scénarios débiles, il se perd dans une brume ouatée, dans laquelle son esprit divague, flottant comme une algue entre deux eaux. C’est là, dans ce carrefour entre la conscience et l’espace-temps, qu’apparaît l’unique, le grand, l’incontournable, l’inégalé détective : Hercule Poirot !
 
Laurent reçoit l’apparition en plein cœur. Son ventre se tord, sa poitrine se noue, sa gorge se serre. Yeux écarquillés, sueurs froides, teint blafard, bouche ouverte, il est incapable de prononcer le moindre mot. Poirot s’en charge :
– Mon bon monsieur, vous raisonnez à l’envers. Me permettez-vous de donner mon point de vue ?
– Avec plaisir, bredouille Laurent qui peine à retrouver quelques couleurs et quelques neurones.
– Commençons par le commencement, propose Poirot. Ce bruit mat, ne serait-ce pas celui d’un étui de violon que l’on referme d’un coup sec ? Un bruit inquiet, avez-vous dit dans le texte précédent…
Hercule sourit :
– Hé oui, je lis par-dessus votre épaule. Comment croyez-vous que je sois venu jusqu’à vous ?
– Justement, je me posais la question. Je vous croyais un personnage de roman…
– Vous l’êtes aussi, mon cher !
Regard éperdu de Laurent...
– C’est impossible, je dois rêver…
– L’impossible ne peut se produire, donc l’impossible doit devenir possible, malgré les apparences, rétorque Poirot à ce pauvre Laurent en complète désintégration. Mais ne nous égarons pas. Ce bruit inquiet est en fait un bruit pressé. Pressé de s’enfuir avec un soi-disant violon.
– Un soi-disant violon ?!!
– Oui, un soi-disant violon. Ne vous fiez pas à cet agent Pelican qui perd la mémoire. Tournez-vous plutôt vers ce passager, dans la cabine d’en face, un homme perspicace, observateur, rationnel. Il a résolu le mystère : le capitonnage de l’étui ne porte aucune trace d’instrument. Flambant neuf, jamais servi ! Donc, il n’y a jamais eu de Stradivarius.
– Mais… mais… comment le savez-vous… ?
– J’enquête, j’écoute, je réfléchis.
– Certes, mais la corde, elle existe bien, elle ! Alors ?
Poirot prend son air mystérieux et malicieux.
– Oui, oui, elle existe… là, maintenant. Mais pour comprendre, changez de point de vue, mon cher. Ne vous voyez plus comme une personne réelle, mais comme un personnage dans une histoire sans queue ni tête. Alors, vous comprendrez.
Laurent, déboussolé, se prend la tête entre les mains.
– Je ne comprends rien et j’ai la migraine.
Poirot soupire. Sa moustache lustrée, impeccable, frémit, le coin de son œil se plisse, il s’amuse bien, le bougre !
– Cette corde n’est qu’un indice stupide, sans intérêt, laissé par l’auteure de cette histoire en manque d’imagination. Elle ne sert à rien, oubliez-la, explique-t-il. Quand le professeur Glorieux, l’agent Pélican si vous préférez, viendra inspecter votre cabine, elle ne sera plus là, ou il ne la verra pas. Au revoir, cher M. Delaplace, ajoute Poirot en inclinant son chapeau avant de disparaître, juste au moment où on frappe à la porte.
 
Le professeur Glorieux entre pour l’inspection.

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Rédigé par Mado

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Publié le 27 Novembre 2024

 
Retour avec Madame dans sa luxueuse cabine pour l'aider à s'habiller, se déguiser dans une robe qui va la faire ressembler à une meringue version XXL. 
" Jeaaaaannne qu'avez-vous fait avec ma gaine Playtex, elle a rétréci, vous l'avez fait bouillir petite idiote !!!!
- Mais non Madame, comment aurais-je pu faire une chose pareille, elle a été lavée à froid, peut-être avez-vous abusé ces dernières semaines de petits fours lors de vos après-midi au salon de thé ?
- Diriez-vous Jeaaanne que j'ai pris de l'embonpoint ?
- Mais non Madame je n'oserai pas."
Si Madame savait que j'ai volontairement lavé sa maudite gaine à l'eau brûlante, je l'ai même repassé à la vapeur, cela lui apprendra à être désagréable, bien fait pour elle !!
J'entends des cris dans le couloir, des voix qui hurlent "au voleur, au voleur", des coups de sifflets retentissent, on demande à tous de rejoindre leurs cabines respectives.
Je jette un œil dans le couloir, le charmant contrôleur me fait chut en venant vers moi, me dit que le violon Stradi je ne sais plus exactement a été dérobé chez le célèbre chef d'orchestre Marco, beau mec mais un brin trop prétentieux à mes yeux.
Madame, la mine pincée, vient aux nouvelles, se désespère, la pauvre c'est tout juste si elle ne se met pas à sangloter, renifle  avec des " Mon Dieu c'est une catastrophe, le pauvre Marco que va t'il devenir ? ".
Je la soupçonne de vouloir le consoler dans ses bras dodus !!!
Bon, c'est pas tout ça, qui a fait le coup ? Je ne savais pas qu'un violon pouvait valoir autant de sous.
Pourquoi pas Sarah qui travaille dans la revente d'antiquités, peut-être les triplés qui sont bizarres ou Marie-Judith qui a pris goût au luxe et aimerait s'offrir d'autres petits voyages. Mine de rien elle s'y connait en art et pourrait cacher ce violon dans son sac à dos de routarde, jetant ses fringues par la vitre d'un wagon. 
Cécile, quant à elle, veut jouer au petit détective, elle n'est plus dans un roman en se retrouvant au cœur d'une vraie action !!
" Qui ose me déranger se met à crier Madame quand on vient toquer à la porte ?
- Calmez-vous ma très chère Madame, on va retrouver le voleur mais nous devons obligatoirement fouiller toutes les cabines."
Madame avise sa gaine Playtex sur une chaise, s'empresse de la dissimuler aux yeux du jeune homme qui s'en fiche royalement, ne regardant que les courbes alléchantes de la petite bonne.
Les cabines sont fouillées et évidemment on ne retrouve pas trace du violon, la police devra donc intervenir à la prochaine escale.
Les passagers s'éparpillent dans le salon, se regardent en chien de faïence, les femmes serrent leurs sacs à main, les messieurs vérifient que leurs portefeuilles sont toujours dans la poche.
Jeanne, après avoir déguisé Madame, s'éclipse librement. Discrètement elle décide de  faire une seconde fouille et remporter, qui sait, le jackpot en retrouvant le Stradi je sais plus quoi !!
 

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Rédigé par Véronique

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Publié le 27 Novembre 2024

 
L’ambiance de la voiture restaurant était au beau fixe. Un calme de bon aloi accompagnait la satisfaction des convives dégustant les œuvres du Chef Français défilant dans leurs assiettes. Le service feutré des serveurs était à l’image des lieux. Ils semblaient nager sur une mer de cristal et d’argent, attentifs au moindre désir de ces privilégiés qu’ils allaient servir pendant plusieurs jours. Quelques petits rires étouffés, çà et là, humanisaient, quelque peu, le comportement guindé de cette assemblée.
A leur table, Marc et Joséphine s’appliquaient à faire connaissance en buvant du champagne.
- Savez vous, Marc, que ma mère est Française comme vous et que je suis Espagnole par mon père ?
- Étonnant ! Et si je vous disais que ma mère est Espagnole et que je suis Français par mon père, qu’en penseriez vous ?
- Je dirais que vous vous moquez et qu’il est temps d’aller se reposer. Je vous souhaite une bonne nuit.
- Vous avez raison...Disons à demain, au petit déjeuner ?
- Peut-être bien que oui... Peut-être bien que non.
- C’est votre côté Normand qui se manifeste ?
- Veuillez vous taire vilain garçon et raccompagnez moi à ma cabine.
 
Attablé, avec devant lui un café délicieusement aromatisé, Marc se posait des questions quant au comportement matinal de son voisin de table. Celui-ci, après un bref salut, regardait sans cesse autour de lui et semblait attendre quelque chose. Ses traits tirés dénonçaient une nuit blanche. Un membre du personnel s’approcha et murmura à son oreille. Il se leva précipitamment et le suivi.
Bizarre, pensa t-il. Une mauvaise nouvelle sans doute ou…
- Déjà levé ? Ne me dites pas que vous êtes en train de travailler. Je crois plutôt que vous êtes perdu dans des pensées inavouables. Dites moi tout ! Et il se pourrait que je vous pardonne.
- Bonjour Joséphine. J’espère que vous avez passé une nuit délicieuse. Vous semblez pleine d’énergie, et ma foi, cela vous va très bien.
- Seriez vous un flatteur du Dimanche ?
- Nous sommes Samedi, chère Joséphine. Désolé d’avoir à vous le rappeler… Mais connaissez vous le nom de notre voisin ?
- Oui. Il s’agit d’un grand chef d’orchestre et non moins grand violoniste, mondialement connu. Vieille noblesse Vénitienne. Grande classe et...Bel homme. Divorcé, ce qui ne gâche rien. Il s’appelle Marco Morassi.
- Bravo ! J’ai bien fait de m’adresser à vous. Il semblerait qu’il soit dans votre collimateur. Toujours est-il qu’il avait l’air extrêmement soucieux ce matin… Avez vous remarqué que le personnel est nerveux. Leurs yeux vont et viennent dans tous les sens. Je veux en avoir le cœur net. Vous en profiterez pour commander votre petit déjeuner.
Effectivement la valse chaloupée de la veille s’était transformée en un va et vient chaotique qui ne présageait rien de bon. Marc se décida à appeler un serveur :
- S’il vous plaît…
- Oui monsieur .
- Quel est le motif de cette effervescence ?
- Oh monsieur, un fait inhabituel qui ne saurait, en aucun cas, rompre la quiétude de votre voyage. Soyez rassuré.
- Mais encore... Allons mon voisin a quitté sa table comme si la foudre l’avait frappé.
- C’est que le Maestro Morassi est parti vérifier une mauvaise nouvelle à la voiture administrative...Et
- ET ??
- Il se trouve que c’est là bas que sont consignés les objets précieux que les passagers confient à la compagnie.
- Quel est votre nom ?
- Gaspard Monsieur, pour vous servir.
- Bien Gaspard ! Allez droit au but et finissez vos phrases, que l’on finisse par comprendre ce qui se passe ici.
Pris dans une impasse morale, Gaspard se pencha vers Marc et chuchota à son oreille :
- Le Stradivarius du Maestro a disparu !
- Le stradivarius ?
Marc et Joséphine échangèrent un sourire gourmand. Voilà un événement qui allait enjoliver la monotonie de la promenade.
- Votre avis Joséphine ?
- Comme le vôtre Marc.
- Ne m’a-t-on pas dit qu’un certain légume voyageait avec nous ?
- Si fait ma chère. Un nommé POIREAU !
 

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Rédigé par Fernand

Publié dans #Voyage

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Publié le 26 Novembre 2024

 
Le voyage continue à travers des paysages fantastiques, cartes postales éphémères qui disparaissent dans la nuit, accompagnées par le sifflement aigu du moteur qui se mêle au cliquetis des pistons qui poussent les bielles entraînant avec force la machine vers l'avant ,dans une musique composée du bruit caractéristique de la vapeur à mesure que la pression augmente. Stéphane, comme un capitaine de navire, surveille le bon fonctionnement de sa bête. Romain alimente le foyer en jetant des pelletés de charbon dans le foyer ouvert devant lui.
Soudain, le crissement des roues sur les rails fit jaillir des étincelles éclairant d'une lumière inquiétante le monde de Stéphane. Après quelques centaines de mètres, le convoi s'immobilise au milieu d'une campagne déserte.
Que se passe-t-il ?
Stéphane jeta un œil au cadran, pour comprendre le pourquoi du comment.
Un voyant rouge lui donnera la réponse: un voyageur avait actionné l'arrêt d'urgence.
Stéphane sauta sur le ballast pour aller demander des explications sur cet acte répréhensible.
Le chef de train lui fit un rapport circonstancié sur un vol qui aurait été commis au préjudice d'un certain Marco Morassi.
Le voleur aurait emporté un violon d'une valeur inestimable.
C'est alors qu'un certain Hercule Poirot, détective privé, se présenta spontanément pour, dit-il, élucider cette affaire, car pour lui le violon n'avait pas pu disparaître sans laisser un son ou une trace.
Pendant ce temps, le chef de train essayait de calmer Marco Morassi qui n'en finissait pas de crier au scandale, et fit part à Stéphane qu'il pouvait reprendre le voyage vers sa prochaine destination, Vienne.
C'est avec une série de secousses que le convoi s'ébranla laissant derrière lui son nuage de mystère.
 

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Voyage

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