voyage

Publié le 3 Décembre 2024

      
        « La nuit est enceinte, qui sait de quoi elle accouchera à l'aube »  
          La mort des bois »  Brigitte Aubert
 
Tentant de faire rempart de son petit mais large corps, Pélican opine
-Ce chat qui est un signe à vos yeux semble inamical, hostile, voire malveillant. Comment savoir s'il est vacciné ? De quelles maladies il est porteur ? Ne lui trouvez-vous pas un air de dégénéré ? Sa face abâtardie me fait soupçonner une longue suite de croisements consanguins . Tout cela est douteux, trouble, louche, inquiétant et pour tout dire suspect.
Récapitulons : cabine numéro 13, chat noir dégénéré nourri au pâté, au pâté de foie, j'ajouterai au pâté de foie gras conduisant tout droit ce qui fut un félin à la stéatose hépatique métabolique. Signes, présages, révélateurs, que d'indices demoiselle Satine. La parfaite scène de crime ! S'exclame triomphant petit Pélican en se frottant l'une contre l'autre deux mains roses et dodues.
-Je m'incline devant votre sagacité, votre discernement, votre flair Agent Pélican, mais permettez à une jeune femme inexpérimentée de ne pas voir le rapport entre cette scène certes intrigante avec notre Stradivarius ?
- Comment quel rapport ? Hum, hum, voyons voir...Quel rapport ?.....A priori aucun. Mais qui recèle un chat peut soustraire un violon ! Le voilà le rapport !
 
Monsieur le chef de bord, nous allons, mon adjointe débutante mais néanmoins sagace et moi-même, procéder à une fouille dans les règles de l'art. Veuillez, je vous prie, mentionner, citer, consigner, relater dans ce calepin nos observations. Et ceci, j'insiste, strictement,soigneusement, minutieusement, méticuleusement, scrupuleusement,...
Le chef de bord, agacé, coupe Pélican dans son élan lyrique
-Monsieur, sauf votre respect, je crois que nous avons compris.
-Oui, oui, je m'égare un peu. Trop de surmenage. Je retourne dans ma cabine prendre quelque repos. C'est ainsi que je procède. Une tisane de nénuphar, un dodo et un rêve. Hercule Poirot se présente dans ma phase de sommeil paradoxal et il a l'extrême amabilité de délivrer sous formes de devinettes, charades ou rébus, des pistes qui permettent la résolution de l'énigme. Seul moi Glorieux-Pélican est capable de déchiffrer ces messages sibyllins, obscurs et pour tout dire abscons.
Sur ce, Mademoiselle, Monsieur, je rentre en hibernation temporaire cabine 17. Monsieur le chef de bord ,ayez l'amabilité de me faire porter mon breuvage au nénuphar de Saïgon parsemé de graines de pavots ainsi qu'un petit verre de grappa, aide indispensable au processus de l'entrée au royaume de Morphée, le dieu des rêves.
 
Le chef de bord claque des talons, trop heureux de quitter la compagnie de cet étrange équipage.
Satine plus interloquée que désemparée mais toujours amusée quoique déçue du report sine die du grand frisson, retient l'agent Pélican par le col élimé de sa redingote de Roi Soleil
-Et les passagers consignés dans le salon de musique, y avez-vous songé ?
-Allez leur dire de faire un petit somme sur place. Faites porter des plaids, couvertures, coussins et polochons pour leur confort. Signifiez-leur que la vérité est en marche. Elle marche, elle trotte, elle file, elle court, elle galope !
Et sur ces entrefaites, Agent Pélican, pressé de regagner sa douillette cabine numéro 17, accroche et laisse un pan de sa redingote à la poignée de l'habitacle.
-Encore un mot, jeune apprentie. Méditez la devise de mon maître Hercule Poirot : « L'impossible ne peut se produire, donc l'impossible doit devenir possible, malgré les apparences. »
A l'instant où il sort, par la fenêtre, un éclair zèbre le ciel suivi d'un tonnerre assourdissant.
Nous sommes plongés au cœur de l'incompréhensible, l'hermétique, l'inexplicable, l'insondable. Bref nous nageons en plein suspense.
Satine reste seule pensive et songeuse :
« Ne cède pas à l'imagination, c'est toujours le pire, elle ne sert que la littérature »*
*Le cycle de la vérité, la théorie Gaïa-Maxime Chattam
 
 

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Rédigé par Odile

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Publié le 3 Décembre 2024

 
Agatha est reparti rejoindre son ami Hercule. Une rumeur court qu’il est défectif anglais et que sa devise est « l'impossible ne peut se produire donc l’impossible doit devenir possible malgré les apparences ».
L’agent Pélican se gratte le crâne, il sent qu’il perd le contrôle de la situation. Il doit rencontrer absolument l’agent Kathéter 4 Ter pour savoir si ce fameux Hercule Poirot ou Poteau ne serait pas l’agent triple « Impossible is nothing » car dans ce cas il ne serait pas judicieux d’intervenir, surtout qu’il a des doutes concernant une demoiselle Satine, charmante à fortiori, mais extravagante à souhait, qui semble mener un drôle de double jeu. Il repart ,complètement désemparé, renvoyer un nouveau télex pendant que Herbert se lamente devant sa cabine : oh ciel ! Oh mon violon ! Oh ma vie ! O ! la prunelle de mes yeux, que vais-je devenir sans toi ?
 
L’agent Pélican, entendant cette complainte, revient sur ses pas et interpelle Herbert :  
- Hercule, pardonnez-moi, Herbert, quand a lieu votre concert ?  
- Dans trois jours à Prague.
- Et de quel concert s’agit-il ?
- La symphonie fantastique de Berlioz au Théâtre National.
- Mais bien entendu vous ne pouvez pas jouer sans votre stradivarius, objet sacré.
- Monsieur Glorieux, je me dois de mener ce concert coûte que coûte car Hector Berlioz lui-même assistera à cette première représentation ainsi que tous mes proches. Ce sera une fête et un honneur pour moi, pour ma famille et pour mes amis.
- Ma question va vous sembler étrange, mais connaissez-vous des personnes qui en veulent à votre vie ?
 
Herbert reste muet. L’agent Pélican reprit :
- Mais rendez-vous compte du risque que vous prenez à orchestrer cette fantastique symphonie, mais pourquoi fichtre… je m’emballe, excusez mon emportement, je suis fragile et j’ai eu beaucoup d’émotions ces temps-ci, tous ces évènements me troublent et c’est pour cette raison que je vais vous paraître insistant mais êtes-vous sûr que vous n’avez aucun ennemi ?
- Bigre ! Je suis le plus célèbre chef d’orchestre jamais connu de toute l’Europe, je suis apprécié de tous et de toutes, bon cette comédie a suffisamment duré, vous m’importunez, je vais rejoindre Agatha.
 
Un télex parvient enfin à l’attention de l’agent Pélican :
 
violoncelle retrouvé
Altiste azuréen à Berlin
Yééé, yééé, yééé...
 
Signé, votre dévoué KTTER .
 

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Rédigé par Catherine

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Publié le 2 Décembre 2024

Valentin Poesy
34 ans
En couple avec Hermine, mais son union bat de l’aile. Il voudrait un enfant, pas elle.
Correcteur de presse au Figaro
Ecrivain de romans policiers à ses heures perdues, deux romans écrits non publiés.
Grand, mince, dégingandé, un peu embarrassé de sa grande taille, un peu timide
Cheveux ébouriffés, petites lunettes
A mis un costume pour le départ, mais habituellement plutôt jeans baskets
Aime le hard rock et le heavy metal
Motivations par rapport au voyage :
  • Rouler sur les traces d’Agatha Christie à qui il voue un véritable culte
  • Chercher l’inspiration pour son prochain roman
  • Plus profondément :
    1. suis-je vraiment fait pour être écrivain ?
    2. un break avec Hermine ; en ce moment ils ne se comprennent plus

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Rédigé par Monique

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Publié le 2 Décembre 2024

 

Atelier :
Le suspense
 
Sujet :
On a volé le Stradivarius du chef d’orchestre !
Racontez comment vous l’avez su, l’atmosphère dans le train après ce vol, vos impressions, suppositions et déductions. Vous pouvez faire participer un personnage de votre choix.
 

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 2 Décembre 2024

 
Tout un brouhaha dans le couloir, des bruits de pas, des exclamations, des voix fortes qui s’entremêlent. Valentin, surpris et à moitié réveillé, pointe un visage perplexe à la porte de sa cabine.
 
Marco, avec son élégance habituelle, n’élève pas la voix mais semble défait. Même ses cheveux, d’ordinaire impeccablement coiffés, sont tout ébouriffés. Il est très pâle.
 
Dans le brouhaha des voix superposées, Valentin finit par entrevoir l’objet de toute cette agitation : le Stradivarius de Marco a disparu !
 
L’émotion est à son comble. Tout le monde parle en même temps, émet des avis indignés, formule des hypothèses, mais personne ne s’écoute.
 
Marco parvient à prononcer quelques mots sous le feu des questions : comment, où, quand ? Mais il est tellement choqué que ses propos sont un peu confus.
 
Le violon est conservé dans un placard fermé par un cadenas à code. Aucun signe d’effraction, tout était exactement en place. Sauf que l’étagère où reposait le violon est vide.
Chacun se perd en conjectures plus ou moins réalistes ou de pure fantaisie. Marco répond à chaque fois que ce n’est pas possible.
 
On le fait asseoir, on lui apporte à boire, on lui parle un peu plus doucement.
 
Seul Valentin semble avoir gardé un peu de distance. Il pense déjà à l’intrigue qu’il pourrait bâtir à partir de cet événement. Il imagine comment il va transposer les personnages, ce qu’il va faire de chacun, comment il va développer son imaginaire à partir de la réalité.
 
Mais pour cela, il faut qu’il ait un peu d’avance sur les autres dans l’élucidation du mystère.
 

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Rédigé par Monique

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Publié le 1 Décembre 2024

 
L’ambiance de la voiture restaurant était au beau fixe. Un calme de bon aloi accompagnait la satisfaction des convives dégustant les œuvres du Chef Français défilant dans leurs assiettes. Le service feutré des serveurs était à l’image des lieux. Ils semblaient nager sur une mer de cristal et d’argent, attentifs au moindre désir de ces privilégiés qu’ils allaient servir pendant plusieurs jours. Quelques petits rires étouffés, çà et là, humanisaient, quelque peu, le comportement guindé de cette assemblée.
A leur table, Marc et Joséphine s’appliquaient à faire connaissance en buvant du champagne.
- Savez vous, Marc, que ma mère est Française comme vous et que je suis Espagnole par mon père ?
- Étonnant ! Et si je vous disais que ma mère est Espagnole et que je suis Français par mon père, qu’en penseriez vous ?
- Je dirais que vous vous moquez et qu’il est temps d’aller se reposer. Je vous souhaite une bonne nuit.
- Vous avez raison...Disons à demain, au petit déjeuner ?
- Peut-être bien que oui... Peut-être bien que non.
- C’est votre côté Normand qui se manifeste ?
- Veuillez vous taire vilain garçon et raccompagnez moi à ma cabine.
 
Attablé, avec devant lui un café délicieusement aromatisé, Marc se posait des questions quant au comportement matinal de son voisin de table. Celui-ci, après un bref salut, regardait sans cesse autour de lui et semblait attendre quelque chose. Ses traits tirés dénonçaient une nuit blanche. Un membre du personnel s’approcha et murmura à son oreille. Il se leva précipitamment et le suivi.
Bizarre, pensa t-il. Une mauvaise nouvelle sans doute ou…
- Déjà levé ? Ne me dites pas que vous êtes en train de travailler. Je crois plutôt que vous êtes perdu dans des pensées inavouables. Dites moi tout ! Et il se pourrait que je vous pardonne.
- Bonjour Joséphine. J’espère que vous avez passé une nuit délicieuse. Vous semblez pleine d’énergie, et ma foi, cela vous va très bien.
- Seriez vous un flatteur du Dimanche ?
- Nous sommes Samedi, chère Joséphine. Désolé d’avoir à vous le rappeler… Mais connaissez vous le nom de notre voisin ?
- Oui. Il s’agit d’un grand chef d’orchestre et non moins grand violoniste, mondialement connu. Vieille noblesse Vénitienne. Grande classe et...Bel homme. Divorcé, ce qui ne gâche rien. Il s’appelle Marco Morassi.
- Bravo ! J’ai bien fait de m’adresser à vous. Il semblerait qu’il soit dans votre collimateur. Toujours est-il qu’il avait l’air extrêmement soucieux ce matin… Avez vous remarqué que le personnel est nerveux. Leurs yeux vont et viennent dans tous les sens. Je veux en avoir le cœur net. Vous en profiterez pour commander votre petit déjeuner.
Effectivement la valse chaloupée de la veille s’était transformée en un va et vient chaotique qui ne présageait rien de bon. Marc se décida à appeler un serveur :
- S’il vous plaît…
- Oui monsieur .
- Quel est le motif de cette effervescence ?
- Oh monsieur, un fait inhabituel qui ne saurait, en aucun cas, rompre la quiétude de votre voyage. Soyez rassuré.
- Mais encore... Allons mon voisin a quitté sa table comme si la foudre l’avait frappé.
- C’est que le Maestro Morassi est parti vérifier une mauvaise nouvelle à la voiture administrative...Et
- ET ??
- Il se trouve que c’est là bas que sont consignés les objets précieux que les passagers confient à la compagnie.
- Quel est votre nom ?
- Gaspard Monsieur, pour vous servir.
- Bien Gaspard ! Allez droit au but et finissez vos phrases, que l’on finisse par comprendre ce qui se passe ici.
Pris dans une impasse morale, Gaspard se pencha vers Marc et chuchota à son oreille :
- Le Stradivarius du Maestro a disparu !
- Le stradivarius ?
Marc et Joséphine échangèrent un sourire gourmand. Voilà un événement qui allait enjoliver la monotonie de la promenade.
- Votre avis Joséphine ?
- Comme le vôtre Marc.
- Ne m’a-t-on pas dit qu’un certain légume voyageait avec nous ?
- Si fait mon cher. Un nommé POIROT !

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Rédigé par Fernand

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Publié le 1 Décembre 2024

Arrivée dans son compartiment, Eugénie se remémore ce premier repas. Elle a trouvé ses compagnons de table intéressants et tout particulièrement ce chef d’orchestre renommé. Elle espère qu’il acceptera de jouer un morceau de violon qui est son instrument favori. Quant à l’homme aux yeux clairs l’avenir décidera de la suite à donner mais elle doit admettre avoir eu un coup de cœur pour lui. Elle se sent ce soir tout à coup plus jeune, plus joyeuse et c’est le cœur léger qu’elle va se coucher.

Elle dort depuis une heure environ quand un bruit la réveille en sursaut. Quelle heure est-il ? Sa montre indique minuit trente. C’est sans doute son voisin Marco qui rentre se coucher après sa soirée en bonne compagnie. Elle tend l’oreille mais le silence est revenu. Alors qu’elle est sur le point de se rendormir des grincements, des bruits de portes qu’on ouvre et qu’on ferme la font de nouveau sursauter. On dirait qu’on cherche quelque chose. Il est peu probable que ce soit Marco l’auteur d’un tel remue-ménage. Eugénie commence à avoir peur et envisage d’appeler le contrôleur. Mais au moment où elle s’apprête à le faire, elle entend la porte de son voisin s’ouvrir puis se refermer d’un coup sec. La curiosité l’emportant sur la peur, elle sort dans le couloir et a juste le temps d’apercevoir une silhouette, tout de noir vêtue, qui s’éloigne rapidement. Maintenant tout est à nouveau calme. Eugénie est perplexe mais elle est trop fatiguée pour émettre des hypothèses. Elle décide de remettre cela au lendemain et retourne se coucher. Dans la nuit sombre, l’Orient Express poursuit sa route…
Le lendemain matin Eugénie se rend au wagon restaurant pour le petit déjeuner. Mais en entrant elle est surprise par l’agitation qui y règne. Les voyageurs présents discutent à voix basse. Elle aperçoit le contrôleur en grande conversation avec Marco qui semble très énervé. Elle s’approche de Joséphine pour lui demander la cause d’un tel remue-ménage. Et, c’est avec stupéfaction, qu’elle apprend que pendant la nuit on a volé le stradivarius du chef d’orchestre, instrument d’une valeur inestimable. Aussitôt les évènements de la nuit lui reviennent en mémoire. Aurait-elle été témoin, sans le savoir, du vol du violon ? Et maintenant que doit-elle faire ?...
 

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Rédigé par Elisabeth

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Publié le 30 Novembre 2024

 
Le lendemain matin, Joséphine se prépare pour aller prendre le petit déjeuner servi dans le salon. Tout en cherchant la tenue adéquate, elle se remémore la fin de la soirée de la veille, passée en compagnie de Marco Morassi autour d’une (ou deux ?) coupe de champagne. La conversation s’est terminée tard et la jeune femme a l’esprit quelque peu dans le brouillard ce matin.
« Marco est un homme vraiment charmant, passionné et passionnant ». La voilà prête à quitter sa cabine quand soudain elle entend des voix résonner dans le couloir. Les sons qui lui parviennent sont stridents et angoissants. « Que se passe-t-il ? » se demande Joséphine, étonnée d’un tel brouhaha dans un train aussi select. Elle entrebâille la porte de sa cabine. Les voix se font plus fortes. Celle d’un homme plus particulièrement, des cris et des lamentations, vociférés avec un accent chantant qu’elle reconnait sans difficulté. «Monsieur Morassi ?? » murmure -t-elle avec une inquiétude grandissante. « Que lui est-il donc arrivé ? Quand nous nous sommes quittés hier soir il était jovial et détendu. » Pour en savoir davantage, elle ouvre grand la porte juste au moment où passe une jeune femme aussi désemparée qu’elle. Leurs regards interrogatifs se croisent. Après s’être saluées, elles se dirigent ensemble vers la cabine d’où viennent les cris. Joséphine et Cécile pressent le pas sans dire un mot. La première a bien compris que Marco Morassi est en détresse et les paroles qu’elle distingue de mieux en mieux le lui confirment : « Mon violon ! Mon violon ! Disparu ! Son étui est vide ! » 
Cécile semble déconcertée mais Joséphine devine dans ces yeux bleus une étincelle de curiosité. « Elle doit être fan de romans policiers » remarque la jeune femme, qui, elle, ne l’est pas du tout. Ces dernières années, ce sont plutôt les livres scientifiques et médicaux qui ont été ses compagnons de lecture.
Catastrophée par cette mauvaise nouvelle, elle se souvient que Marco s’est confié longuement à elle hier soir concernant le précieux instrument de musique. Il lui a notamment fait savoir que son violon est une pièce rare, un Stradivarius, dont la valeur est considérable.
Joséphine se sent envahie d’une double inquiétude. Elle devine l’immense perte pour Marco mais une autre émotion se mêle à sa compassion. Qui savait, à part elle, que Monsieur Morassi voyageait avec cet objet rare valant une fortune ? Allait-elle être suspectée pour ce vol ? Elle chasse rapidement cette pensée qu’elle juge absurde mais qui ne le sera sans doute pas pour les enquêteurs. Cécile la voyant blêmir et chanceler, lui prend amicalement le bras.  « Je vous assure, Cécile, que je n’y suis pour rien ! » Et Cécile la croit, tout en se disant que le voleur, ou la voleuse, se trouve pourtant bien parmi les voyageurs.
Soudain le train freine et finit par s’arrêter en plein campagne. « Les enquêteurs auraient-ils déjà été prévenus ? ».
Joséphine a besoin d’un café là tout de suite pour retrouver un esprit clair. Arrivée au salon où les tables du petit déjeuner sont dressées, elle aperçoit Marc de Verneuil, qui l’invite à s’assoir à sa table, visiblement informé de la disparition du Stradivarius. Les conversations dans la salle sont animées. « Quelle catastrophe ce vol ! », « Mais enfin ce n’est pas sérieux de voyager avec un tel trésor dans ses bagages ! », « Monsieur Morassi a passé beaucoup de temps hier soir en compagnie de la jeune femme rousse… ».
Les craintes de Joséphine s’amplifient, elle avale son café, salue poliment Marc de Verneuil et se lève. Besoin de changer d’atmosphère.
« Cécile, je vais rejoindre Cécile, le seul moyen de me disculper rapidement, c’est de trouver le coupable. Cécile a surement déjà une idée pour mener l’enquête sans attendre qu’un fameux Hercule ou l’un de ses collègues débarque. »
 

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Rédigé par Mireille

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Publié le 30 Novembre 2024

 
Je regarde le paysage, il change en fonction de l'approche des villes. Les petites routes de campagne s'agitent de véhicules divers, tracteurs, voitures, la vie est là, j'entends battre son cœur. Le rythme de la locomotive ralentit, on dirait qu'elle s'essouffle. Nous devons arriver à Milan dans quelques minutes. Un arrêt prévu.
 
Marc de Verneuil, se dirige vers moi avec un grand sourire. Certainement le plaisir de me retrouver.
Il cherche mon regard, je reste aimable, souriante mais sans plus. Je suis libre et désire bien le rester pour l'instant, d'autant plus qu'après ce voyage, je suis appelée à voyager dans le monde, cela compliquerait mes projets. Je ne suis pas de l'avis de mon père qui désire que je m'enferme déjà, dans un mariage. Je prends mon temps, et cela viendra au moment voulu. Je veux vivre librement. Marc de Verneuil est un compagnon agréable. J'apprécie pas de pression.
Nous parlons, plaisantons et partageons un bon moment, nos anecdotes. Cela me rend très heureuse.
Je reconnais que Marc est très charmant, il est paisible. Le côtoyer c'est un long fleuve tranquille.
 
Le train s'arrête avec une brusque secousse, je tombe dans ses bras. Il me retient. on rit.
Au bout du couloir, j'aperçois le jeune homme aux yeux de braise, sortir de sa cabine en courant, sauter sur le quai et rejoindre un homme bien mis, beaucoup plus âgé. Ils s'éloignent rapidement par la porte de la Gare. Je reste un instant perplexe !
- où va-t-il?
- acheter des revues, des cigarettes ?
- où bien sont périple est terminé ?
Le va et vient de nouveaux voyageurs me fait penser à des colonies de fourmis, qui s'agitent dans tous les sens.
Quelques minutes plus tard, en pleine conversation très animée avec Marc, je vois par la fenêtre le beau brun , je me dis :
- Mon instinct ne m'a pas trompée !
Il rejoint sa cabine.
La journée s'est écoulée plutôt agréablement, chacun a trouvé une distraction.
L'homme aux yeux de braise, ne se joint pas très souvent au groupe. Aussi, je n'ai jamais pu jusque là, faire la conversation avec lui. Je décide de trouver une occasion pour le côtoyer d'un peu plus près et d'en savoir un peu plus sur lui. Je suis curieuse !!
 
A cet instant, Marco Morassi vient vers nous avec le sourire qui accentue sa fossette à son regard et nous annonce à haute voix, que demain il prévoit après le diner, un concert de son répertoire pour nous distraire, mais aussi, lui permettre de répéter les morceaux de musique, qu'il doit jouer à Vienne. Il ne peut le faire dans sa cabine, cela gênerait certains voyageurs.
 
Marc de Verneuil est apostrophé par Joséphine Castala, qui déploie beaucoup d'énergie, de manières extravagantes pour attirer l'attention de Marc. Celui-ci prend plaisir à la saluer gentiment mais reste un peu figé. Je croise son regard, elle me fusille avec ses yeux verts.
 
Nous nous dirigeons tous les deux au salon, et là un brouhaha, des voix, des cris nous surprennent, on se regarde !
- Qu'arrive-t-il ? un accident ?
Madame Howood nous dit :
- il paraît qu'il y a eu un vol dans le coffre des objets précieux
- Ah bon! qu'a-t-on volé ?
- Le violon de Monsieur Morassi, il est dans tous ses états
Avec Marc on est stupéfait, qui a bien pu faire cela. Le voleur est-il parmi nous ?
Cette atmosphère jette un froid sur l'ensemble des voyageurs. Mon père est un peu fébrile, car dans son coffre, sa mallette est remplie de diamants.
Pour l'instant le commandant nous empêche d'approcher du lieu, qui a été clôturé par un ruban "ne pas franchir" afin de ne pas polluer les empreintes.
On nous demande de ne pas quitter le train, dans l'attente de la venue des gendarmes.
 
C'est une drôle d'histoire !!!
On ne s'attendait pas à vivre une histoire pareille.
 
 
 
 
 
 
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 30 Novembre 2024

 
Pierre avait ressenti beaucoup d’empathie pour Mathilda lorsqu’il l’avait vue bouleversée par la disparition de son enfant. Il avait essayé de la réconforter, ce qui lui avait coûté beaucoup d’énergie. Il se sentait maintenant extrêmement fatigué par toutes les émotions qui l’avaient submergé. Il avait absolument besoin d’aller se reposer un moment, afin de réfléchir tranquillement et de faire le tri dans toutes les pensées qui lui venaient en vrac. Il se savait de santé fragile, et son médecin lui recommandait d’éviter, dans la mesure du possible, les grosses émotions… Plus facile à dire qu’à faire ! Arrivé dans sa cabine, il s’allongea tout habillé sur son lit, les yeux au plafond. Quelle matinée ! D’abord, une rencontre inattendue avec le petit garçon, puis avec sa mère, qu’il avait portée autrefois sur les fonds baptismaux, alors qu’il avait dix-huit ans.
Le souvenir de la petite fille qu’il avait vue grandir lui revint. Il la revoyait faire ses premiers pas, plus tard prendre son parrain par la main pour l’emmener voir son chat, parfois se coller contre lui pour se faire câliner… Au fil des ans, il l’avait vue changer. Le bébé s’était transformé en une jolie petite fille. Il se rappelait ses grands yeux verts, ses longs cheveux blonds tressés avec amour par sa maman, ses taches de rousseur, son visage rond au sourire ravageur, sa silhouette un peu dodue, tout en elle évoquait déjà la douceur et la féminité. Il ne l’avait plus vue depuis l’âge de dix ans, et aujourd’hui il avait eu face à lui une magnifique jeune femme, qui verrait bientôt la grave maladie dont elle souffrait interrompre le cours de sa vie. Les yeux de Pierre se remplirent de larmes : la vie n’était pas juste. A peine retrouvée, il perdrait sa filleule probablement dans quelques mois… Et son petit garçon au si grand cœur, qui voulait ramener en cadeau l’instrument de musique trouvé par hasard à son grand-père Turc ! Quelle générosité dans cette famille !
Soudain, deux coups secs frappés à la porte de la cabine firent sursauter Pierre et interrompirent sa rêverie. Revenu à la réalité du moment, il alla ouvrir la porte et se trouva devant un homme entre deux âges qui lui était totalement inconnu. Le visiteur se présenta, comme étant Hercule Poirot, détective, fortement intéressé par les deux évènements intervenus ce matin dans l’Orient- Express. D’un coup d’œil rapide, Pierre enregistra les caractéristiques propres au nouveau-venu : un homme de taille moyenne, au visage ouvert, aux yeux pétillants, à l’imperméable couleur mastic propre aux détectives privés, à une vieille serviette au cuir usé, une pipe éteinte à la bouche.
En quelques mots, Hercule Poirot lui résuma les deux affaires qui l’avaient attiré là, après qu’il soit monté dans le train pour Paris en même temps que les policiers Roumains : le vol du Stradivarius au célèbre Chef d’Orchestre Herbert Von Poulen, et le probable enlèvement d’un enfant Turc. Le commissaire de police connaissait le célèbre détective et avait immédiatement partagé ce qu’il savait avec lui, en espérant qu’il l’aiderait dans l’enquête. Afin que les choses soient claires entre eux, Pierre révéla à son interlocuteur les liens personnels qui le rapprochaient de la maman de l’enfant disparu. Et, par la même occasion, il lui révéla que l’enfant venait d’être retrouvé ainsi que le violon ! M. Poirot fut interloqué, personne n’avait pris le temps de l’informer de l’heureux dénouement simultané des deux affaires… Il prononça alors une phrase pleine de sagesse que Pierre garda longtemps en mémoire :  « L’impossible ne peut se produire, donc l’impossible doit devenir possible malgré les apparences… »
Sur ces paroles, les deux hommes se serrèrent la main en se quittant, presque amis désormais.
 

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Rédigé par Annie

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