Publié le 10 Décembre 2024
voyage
Publié le 10 Décembre 2024
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Publié le 10 Décembre 2024
« Ne cède pas à l'imagination, c'est toujours le pire, elle ne sert que la littérature »*
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l'imagination, Satine n'en manque pas. Une sensibilité artistique exacerbée contrebalancée par une assise solide donnée par une famille aimante et la discipline de la danse.
-Réfléchissons, réfléchissons, se dit-elle en regardant le chat qui la fixe à son tour.
-Sur qui m'appuyer pour résoudre notre affaire à ton avis ? Dois-je me fier au guère Glorieux Pélican et à ses méthodes peu orthodoxes ? Et si je m'adressais à l'homme qui sonde les âmes, ce Mr Sigmund F. ?
-Miaou, miaou. Le chat noir vient se frotter contre Satine , la queue dressée en signe de confiance et d'approbation
« Voyons, voyons , comme dirait mon chef, posons-nous les bonnes questions :
*Vol d'un stradivarius d'une valeur inestimable prêté à un grand chef d'orchestre, Gérard L'Archet
*Affliction du sus cité privé de son instrument, instrument qu'il doit restituer à la fin de sa tournée
*Instrument assurément assuré. S'en assurer
*Autre chef d'orchestre dans ce train, Herbert. Pas très connu le Herbert. Suspect convenable. Un peu convenu, non ?
-Miaou. Le chat approuve les hypothèses émises à voix haute par notre détective en herbe.
Un ballet de serveurs élégants chargés de couvertures en mohair, plaids, pashminas, polochons et coussins en velours Camango , interrompt les réflexions de Satine qui décide de les suivre dans le salon de musique où les conversations vont bon train... Alors que ce dernier , lui, reste immobilisé.
Satine cherche des yeux mais en vain Sigmund. La petite brune de la cabine numéro 13 se précipite affolée sur elle
-Avez-vous trouvé mon Pyrrhus ? Comment se porte-t-il ? A-t-il mangé ?A-t-il dit quelque chose ?
-Toujours consigné cabine numéro 13 Madame. Il a dit Miaou, miaou à plusieurs reprises. De ce côté pas d'inquiétude. Question nourriture, le voilà gavé d'un excellent foie gras. Vous devriez surveiller son alimentation. Je ne vois pas M. Sigmund ?
Une voix masculine, celle de Laurent Delaplace répond :
-Ce cher M. F. a décidé d’aérer ses neurones et ses poumons. Il est descendu avec son mini vélo sur la voie. Un besoin urgent de faire de l'exercice. Il m'a confié une missive à votre attention. La voici
Sauf votre respect, et en dépit de la consigne de rester consigné jusqu'à nouvel ordre, je suis parti longer les rails avant que mon esprit dans cette atmosphère délétère ne déraille.
Je fais confiance à votre sens de l'observation. Fiez-vous à votre intuition et à ce chat noir, Pyrrhus. Il en sait long. Réfléchissez Mademoiselle, réfléchissez, déduisez, solutionnez.
Pas d'erreur d'aiguillage. Très peu de mystère dans cette affaire . Bien à vous. Sigmund F.
Satine sort du salon.
Une intuition, une prémonition, un pressentiment, le flair, l'instinct....Oh la la, voilà que Pélican déteint sur moi.
Cabine numéro 13, elle passe chercher Pyrrhus en chantonnant. Aussi féline que le félin elle se dirige vers la cabine 17. Satine tend l'oreille, toque à la porte, trois petits coups suivis de trois autres plus vigoureux et entre sans attendre une invitation qui ne vient pas dans le compartiment où ronfle paisiblement l'agent Pélican. Satine le secoue un peu, puis un peu plus, puis devant l'absence de réaction y va fortissimo. Glorieux sursaute, tressaute et saute hors de sa couchette. Face rubiconde, il a dû avoir trop chaud dans son pyjama laineux à damiers roses et verts, il ôte sa capuche et ses bouchons d'oreille, tentant de reprendre ses esprits.
Pyrrhus, oreilles et queue en plumeau dressées, manifeste sa colère , marquant un réel antagonisme à l'encontre du petit homme ou de son accoutrement ou de l'ensemble.
-Asseyons-nous et devisons cher Monsieur Pélican. Avez-vous été visité par votre ami Hercule Poirot ? Et ce petit somme de près de deux heures a-t-il eu vertu tant divinatoire que réparatrice ?
-Eh bien demoiselle Satine, la situation dans mon rêve semblait tarabiscotée, confuse, amphigourique, embrouillée et aussi nébuleuse que mon état présent. Il faudrait sûrement que je m'y remette car ces derniers mots prononcés comme un mantra : « Tu détiens la clé du mystère, tu détiens la clé du mystère, tu détiens la clé du mystère » me laissent dubitatif, voire perplexe.
-Pas question Pélican.
Miaou agressif de Pyrrhus . Traduire par Pas question. Et le voilà qui bondit dans un recoin du compartiment et s'arrête devant le coffre fort dont est équipé e chaque cabine.
-Rien n'a été volé agent Pélican. Le voleur c'est vous. Vous avez tout simplement oublié que dans votre désir de protéger le précieux instrument, vous l'avez, sans en avertir M. L'Archet, placé dans le lieu qui vous paraissait le plus sûr, le mieux protégé, à savoir sous votre garde attentive et vigilante.
- Un léger instant de distraction somme toute, Mademoiselle Satine, n'est-il point ?
Publié le 10 Décembre 2024
Publié le 9 Décembre 2024
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LES TEXTES
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Publié le 9 Décembre 2024
Publié le 8 Décembre 2024
Durant le petit déjeuner les conversations vont bon train. Chaque voyageur émet son opinion. Toutes les hypothèses sont évoquées, même les plus loufoques .Eugénie, elle, reste silencieuse. Elle se sent un peu mal à l’aise en pensant à ce dont elle a été témoin durant la nuit. Mais pour l’instant elle ne veut pas en parler. Alors que tout ce beau monde s’apprête à sortir du wagon-restaurant, le contrôleur intervient et fait une annonce : Tous les passagers sont priés de rejoindre le grand salon à 10h précises où les attendra le chef de la sécurité responsable du voyage. Celui-ci récoltera tous les témoignages qui pourront servir à l’enquête. Mais en attendant l’heure de la réunion les voyageurs sont invités à rejoindre leur compartiment et de ne pas en sortir.
Publié le 7 Décembre 2024
Publié le 7 Décembre 2024
Publié le 7 Décembre 2024
Le train express
Sigmund en a rêvé de ce voyage, il veut se noyer dans la foule des gens huppés, lui qui fait grise mine au quotidien..
Il a laissé ses bagages à la maison, voulant errer léger en quête d'esprit élevé.
Il vagabonde un moment d'un wagon à l'autre, ayant perdu son billet, et curieux de découvrir les lieux.
Il opte pour un dortoir de luxe, un petit lit qui lui rappelle son tour du monde en solo et en transat.
Il choisit le lit du haut pour un meilleur point de vue, espérant sans le dire qu'une jeune âme se faufile nuitamment dans celui du bas.
Serait-il timide …?
Il pose son maigre baluchon sur la petite table, examine les fines dorures du lit, les tapisseries rouges et or qui lui rappellent sa collection de timbres. Ses yeux s'égarent vers le hublot recouvert de paillettes, bordé de vitraux translucides.
Il rêve.
Il veut cueillir le monde, le décoder comme son ami Alan, génie perceur du code Enigma.
Lui, c'est l'âme qui l'émeut.
Après quelques secousses, le convoi s'ébranle…
Les lampadaires s'éloignent, le quai parisien semble fuir un passé douloureux.
Ses yeux se voilent, la bête de fer s'enfonce sur les rails tortueux.
L'Europe se fissure sous ses yeux hallucinés. Il veut raconter l'épopée du passé.
Un choc soudain.. quelqu'un frappe à la porte, une silhouette sombre et muette, haut de forme vissé sur un crâne chauve, un journal éventré dans les mains.
Il entre et jette un œil furtif dans la cabine, semble déçu et s'excuse aussitôt.
J'ai du faire erreur…
Il se tourne, recule, comme effrayé par la lourdeur de la mission dont il est investi.
Mais peut-être…?
Sigmund caresse son bouc qui se mue en barbiche pour mieux saisir sa perplexité.
Un curieux drille… susurre-t-il à son ombre, qu'il côtoie toujours avec plaisir. Un duo gagnant, ombre et lumière, qu'il nomme en secret Alter et Ego.
Il se rassemble et décide de partir à la conquête de l'Est, de cette humanité ferroviaire…
Une mission ardue autant qu'exaltante. Une mouche éternue près de lui, il l'assomme sans un mot..
À l'orée du bar restaurant, une douce émanation vient flatter ses narines, un mélange sensuel, épicé, zeste citronné, aux effluves vanille et chocolat.
Une glace…celle de son enfance, au pied du manège enchanté, perdu au fond des bois, quand sa mère, une matrone affable et translucide, lui narrait au creux des yeux ces histoires affolantes qui l'enchantaient.
Il hume avec délice. Le bar exhale le halo d'une fumée vertigineuse, qu'il suit du regard, tentant de le happer.
Une main secoue son épaule. Il se tourne agacé, et se trouve face à un géant hirsute et basané, sourire jovial sur les lèvres, qui lui suggère la pub pour Banania. Il plisse les yeux, l'image se dissout dans le flou. A sa place, le crâne chauve agrémenté de petites lunettes le toise avec raideur. Il tient un archet dans sa main gauche, un journal froissé dans la droite.
Bonjour monsieur… je cherche les toilettes ?
Zig est soucieux. L'homme semble dissocié, une part négligée, l'autre élégante.
Sûrement un bipo qui s'ignore.
Mais voyons… les toilettes sont occupées… répétition privée de 13h à 15h, puis une visio tinder de 5 à 7… vous avez rendez-vous ?
L'homme le dévisage incrédule. Il fixe le rideau derrière Zig, une étoffe lourde au ton violine, damassée de jaune… un gros cordon tissé le tient à l'écart des passagers… et un îlot de flammes semble le ronger sans vergogne.
Au feu ! crie l'homme chauve, dont le crâne fume tout autant que son journal.
Zig se précipite, veut sauver le journal, préserver l'intégrité des nouvelles qu'il héberge. C'est le Huffington Post, fiable et cosmopolite, police de caractères 12 pouces type boogaloo, dont les majuscules s'envolent en caractères gras sur un paragraphe affolé, qui annonce le naufrage du Lusitania, suite à un torpillage. Les temps sont durs en 1915.
Zig n'en croit pas ses yeux. Il scrute sa montre connectée, observe les battements plaintifs de son pouls, jette un œil au bar et hèle la serveuse, une danseuse athlétique aux yeux de serpent. Il commande un spritz. Complice malicieuse, elle lui désigne un extincteur. Le feu se faufile sans âme dans les coulisses puis s'éteint en feulant.
L'agent double essuie son front.