oulipo

Publié le 14 Février 2021

Nice le 14 février 2021

 

Ma Juliette

 

Je te kiffe grave. Ne me crois pas quand je dis que tu me gaves. C’est juste joke, plaisanterie, quoi ! Ou de la pudeur peut-être… Je sais pas dire ‘‘Je t’aime’’, j’ai pas le panache, mais j’ai le cœur à cent à l’heure quand je pense à toi.

Je sais, parfois, je suis pas tout là. J’ai des soucis, le foot, la pandémie, tout ça… Et malgré tout ça, mon plus grand tracas, c’est toi.

J’ai froid quand t’es pas là.

Je me réchauffe à t’écrire cette lettre. Une lettre pour de vrai, sans smartphone, ni Facebook, ni Instagram. Une lettre avec un stylo au bout de mes doigts glacés, au bout de mes vieilles mitaines.

Fait froid chez moi quand t’es pas là.

Alors reviens vite, j’ai le gros manque de toi.

Paraît que ça se voit que je me languis de toi. Même le gardien de l’équipe l’a remarqué : « T’as une sale gueule ! », qu’il m’a dit. Pourtant, c’est pas une lumière, tu sais ! Il a la cervelle aussi liquide que l’eau du Var ! Rien ne s’arrête dans sa tête.

Dans la mienne, c’est toi qui t’es arrêtée, installée et moi, je veux te garder. Je suis prêt à tout pour toi, même à renoncer au foot, si tu veux. Tu le crois ça !

Y a que toi pour me faire dire des trucs comme ça !

J’aimerais tant de donner la belle vie, avec des fleurs, de la fantaisie, et tout ce que tu aimes. T’es comme un fée, un feu follet et ça me plaît toute cette excentricité. T’as toujours plein d’idées, des projets… j’aimerais tant y participer…

Tu vois, j’y croyais pas, mais ça m’a attrapé, l’Amour.

Comme ça, brutalement, dès que tu as débarqué dans ma vie. Un tir au but sans rebond ni bavure !

En plein cœur.

 

Je t’aime et c’est pour de vrai.

 

Roméo

 

 

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Rédigé par Mado

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Publié le 14 Février 2021

 

Ma chère amie

Non, je n’y crois pas, tu rigoles, c’est une Plaisanterie que tu me racontes là. Il a osé te faire le coup du Panache d’Henri IV, ma pauvre. Il y a longtemps qu’il n’a plus d’honneur ce garçon et à part ses cheveux, il n’est plus très blanc son Panache AhAhAhAhA ! Je ris, mais quand même je me fais du Tracas pour toi, toi qui même en été portes des Mitaines pour ne pas avoir froid. Aura-t-il suffisamment de chaleur dans ses sentiments pour être le Gardien de ton cœur. Tu sais l’amour est un Liquide qui s’évapore en fonction de l’Excentricité orbitale des planètes et justement, lui il est sagittaire et toi lion, deux signes incompatibles. Je sais, je te dis ça Brutalement mais comprends-moi, moi qui suis aux petits soins pour toi et toi tu ne me vois pas. Pourtant aujourd’hui, je vais te le dire, je t’aime.

Ton ami de toujours


 


 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 13 Février 2021

TEXTE A DÉMARREUR

Le livre de Georges Perec, Je me souviens, contient près de cinq cents "faux souvenirs" tous commençant par la même tournure de phrase, « Je me souviens ».

Ces souvenirs ne sont en effet pas propres à l'auteur ou du moins, s'ils le sont, ils n'appartiennent pas qu'à lui.

Chacun peut s'y reconnaître et trouver un souvenir qui lui ressemble et qui pourrait avoir été dit par lui.

Ce livre est une longue liste, et aussi un long poème. La liste est exploratoire, systématique, mais jamais exhaustive.

 

Voici un extrait :

Je me souviens” de Georges Pérec

1 Je me souviens des dîners à la grande table de la boulangerie. Soupe au lait l'hiver, soupe au vin l'été.

2 Je me souviens des coups de règle en fer sur les doigts.

3 Je me souviens des vaccinations en collectivité.

4 Je me souviens de ces défilés du 8 mai, 14 juillet, 11 novembre... de ces fêtes de village.

5 Je me souviens de Nounours, Pimprenelle et Nicolas, du Marchand de Sable et de leur « Bonne nuit les petits ».

6 Je me souviens de l'annonce de la mort de Brassens.

7 Je me souviens que mon père nous emmenait à l'école dans la remorque à vélo.

8 Je me souviens du premier aspirateur, quel plaisir la première fois.

9 Je me souviens de: «cheveux longs, idées courtes».

10 Je me souviens des papiers peints où d'énormes formes géométriques oranges et jaunes s'épanouissaient sur fond noir ou marron.

 

On appelle la formule « Je me souviens » un démarreur. Mais il y en a d’autres ; tous les démarreurs sont possibles :

J’ai oublié…

Je ne suis pas du genre à…

Je regrette de…

Je sais que…

Où ai-je lu que…

Je me demande si…

 

Atelier :

Choisissez un de ces démarreurs ou créez-en un… et démarrez !

Rédigez une liste ou un poème à partir de votre démarreur.

 

 

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Oulipo

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Publié le 13 Février 2021

 

Je me souviens d'avoir eu dans mon enfance un chien !

Je ne me souviens plus si c'est la réalité ou une fable.

Je me souviens qu'à midi autour de la table

Pour les petits c'était de l'eau, pour les grands du vin.

Je me souviens, c'est beaucoup dire,

Je me souviens, d'abord les pleurs et puis les rires.

Je me souviens que je ne suis plus sûr de rien.

Même pas d'inventer des histoires,

Fausses ou aléatoires.

Je me souviens que les années passent,

Je ne sait pas combien mais elle s'entassent.

Et mine de rien moi je me tasse.

Je me souviens que de 14 à 19 ans,

J'ai eu un copain, un ami, un maître, un tyran.

Qui m'a procuré du plaisir mais aussi du tourment.

Je veux parler de la bicyclette, ou plutôt du vélo.

Le dimanche à plusieurs ou en solo

Nous parcourions des kilomètres à tire-larigot.

Soit la matinée dans les proches environs,

Ou la journée jusqu'au barrage de Castillon.

Parfois Grasse, Draguignan et retour par le Muy.

L'Estérel. Cannes, nous arrivions flapis.

Aussi Nice le col de la Cayolle et retour dans la journée

Pour voir à midi le tour de France passer.

A 19 ans, la dernière année ou j'ai pratiqué,

Nice Avignon, une sacrée tirée.

Retour le surlendemain,

Heureusement, le mistral nous a donné un coup de main.

A la fin de l'année j'ai raccroché le vélo, serein.

J'ai repris à 62 ans, jusqu'à 80.

Je me souviens que j’aurai encore beaucoup à dire,

J'ai choisi le concret et prêter à sourire.

 

LOUIS

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Rédigé par Louis

Publié dans #Oulipo

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Publié le 13 Février 2021

 

Demain commencera l’an nouveau, j’aurai cinquante ans.

Demain cinquante ans, le bel âge disent ceux de quatre-vingt.

Demain je déclarerai la journée mondiale de la fin de la procrastination.

Demain j’en rêve depuis longtemps, je partirai, là-bas, tout là-bas.

Demain j’arriverai dans une île complantée de cocotiers, de bougainvilliers, d’aloès.

Demain je visiterai le marché du Vauclin, maracujas, fruits de la passion.

Demain face au coucher du soleil, je siroterai un ti punch au son d’un zouk déhanché.

Demain je somnolerai sur une plage de sable blond, frangée d’écume, écrasée de chaleur.

Demain j’ouvrirai un œil et tu m’apparaîtras à la barre de ton grand voilier blanc.

Demain les pieds dans l’eau nous partagerons langoustes et popinées grillées.

Demain lascive je caresserai délicatement ton beau visage bronzé, ton torse musclé.

Demain plongé dans le bleu de mes yeux tu m’entraîneras sur ton bateau.

Demain nous larguerons les amarres, voguerons indéfiniment aux grès des alizés.

Demain, en attendant y a la vaisselle à faire, servir une bière fraîche à mon vieux mari !

.

 

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Rédigé par Hervé

Publié dans #Oulipo

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Publié le 9 Février 2021

Je ne suis pas du genre à mâcher mes mots

je ne suis pas du genre à écouter des histoires à dormir debout

je ne suis pas du genre à me laisser berner

je ne suis pas du genre à prendre des vessies pour des lanternes

je ne suis pas du genre à boire jusqu'à plus soif

je ne suis pas du genre à changer d'avis comme de chemise

je ne suis pas du genre à me morfondre dans un coin

je ne suis pas du genre à bayer aux corneilles

je ne suis pas du genre à débiter des balivernes

 

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Rédigé par Françoise M.

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Publié le 9 Février 2021

En une seconde..

Google répond à 40000 requêtes,

Usain Bolt court 10 m

Et 3 millions de globules rouges sont détruits..

En une minute..

2300 jambon-beurre, 60 kebabs et 3200 kg de fromage sont consommés en France..

En un siècle..

Un arbre peut repousser après avoir été brûlé..

En une seconde...

4 personnes naissent au monde, tandis que le cinéma tourne 24 images..

En une minute..

30 smartphones et 180 préservatifs sont vendus en France...

et 5000 litres de vin sont consommés..

En un siècle..

La Belle au bois dormant se repose du sommeil du juste..

En une seconde

Une abeille effectue 200 battements d'ailes,

On gaspille 40 tonnes de nourriture au monde

11 arbres sont coupés en Amazonie..

En une minute

40 bouquets de roses vendus en France, 1200 rapports sexuels…

ou bien 12500 personnes regardent le micro-ondes tourner..

En une seconde..

Un battement de cœur

En une minute

Une brouille… ou une réconciliation

En un siècle

Trois générations continuent la danse...

 

 

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Rédigé par Nadine

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Publié le 7 Février 2021

Je voudrais

Te faire l'amour

Juste une valse, un tour,

Te faire tourner la tête

Impression de tempête,

Qui te laisse sur le rivage

Rescapée d'un naufrage

Au milieu de mots, de verbes,

De simples phrases superbes.

Je voudrais comme Jacques Cartier

Remonter le Saint-Laurent,

Et devenir juste un instant,

Simple marin ou flibustier,

Crier terre du haut du grand mât

Mettre une chaloupe à la mer,

Prendre quelques volontaires,

Pour aller poser le premier pas.

Je voudrais devenir ton Ami

Un frère a qui on confie

Ses joies, ses peines, ses ennuis.

Je voudrais vivre à l'ombre de ta vie

Une place où je resterais assis

Vassal, devant sa suzeraine.

Je voudrais, que tout au fond de ta pensée

Une flamme continue de brûler

Pour éclairer mon amitié.

Je voudrais devenir ton Complice

Trouver au fond de tes yeux l'hospice,

Où mon âme se libère sans artifice

Je voudrais être le confident

De tes peines de tes tourments.


 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 5 Février 2021

 

1/ J’avais oublié mon premier atterrissage, seul aux commandes d’un Cessna. Je n’arrêtais pas de rebondir et j’entendais dans mes écouteurs : atterrissage à 10H30, 10H31, 10H32…

 

2/ J’avais oublié ces autobus à balcon arrière et de l’inimitable « Avancez sur l’avant » du contrôleur.

 

3/ J’avais oublié cette série d’extraordinaires coïncidences : Vendredi treize, salière renversée à table, passage sous une échelle et ce coup de klaxon qui me surpris lorsque je traversais sur un passage protégé avec le piéton rouge affiché.

 

4/ J’avais oublié cette queue, pour obtenir un autographe d’Audrey Hepburn après la projection à Cannes de « Vacances Romaines », et de mon retour à Nice sur ma Vespa. Je naviguais entre Colisée, fontaine de Trevi, place d’Espagne avant de me réveiller à ce coup de sifflet strident au premier feu rouge brulé.

 

5/ J’avais oublié cette randonnée en forêt et de ce cerf qui nous surveillait au travers d’un feuillage, bloquant net nos pas avant de tourner la tête et de s’éloigner d’un trot de seigneur.

 

6/ J’avais oublié ma première pizza enfournée avec précipitation. Tomates, champignons, olives dans le four et pâte collée sur la pelle à bois. J’avais inventé la première pizza-tatin.

 

7/ J’avais oublié ma première course de vachettes camarguaises. Impossible de décrocher la cocarde avec un cœur entre les cornes. J’avais atterris, au-delà de la palissade dans les bras d’une jeune fille…qui est devenue ma femme.

 

8/ J’avais oublié les histoires de mon grand-oncle Gustave, pianiste-animateur de films muets au grand Escurial et qui nous faisait rêver avec des : « hier soir j’ai fait danser Marlène Dietrich ».

 

9/ J’avais oublié mon premier saut d’obstacle à cheval et du « bravo d’Oriola » par un gamin qui visiblement ne l’avait pas connu. Voilà comment les histoires traversent les générations.

 

10/ J’avais oublié ces choses qui n’existaient pas, portées par la voix de ma mère me racontant des histoires invraisemblables, et que je transformais en réalité en m’endormant.

 

Gérald IOTTI

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Rédigé par Gérald

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Publié le 4 Février 2021

Il était une fois dans l’Ouest de la France un nez nommé Bretagne, pays habité par les bretons dont certains portent des chapeaux ronds mais de moins en souvent. Effet de mode ou incapacité à résoudre la quadrature du cercle breton : comment mettre des idées carrées dans une têtes ronde.

 Il était une fois dans l’Ouest de la Bretagne une ville nommée Quimper qui compte trois cinémas. A l’affiche du Katorza le film « Il était une fois dans l’ouest » interrompu en cours de séance pour cause de covid, ballot ! Depuis les quimpérois et quimpéroises attendent anxieusement de savoir la fin de l’histoire, l’expriment même sur les plateaux télé où de doctes sommités, tous présidents, leurs expliquent, expliquent et expliquent encore jusqu’à ce que plus personne ne se souviennent de la question posée alors une page de publicité !

 Il était une fois dans l’Ouest de la ville nommée Quimper une île nommée Sein, rien de lubrique, bien que sans voiture sauf celle du maire mais c’est le maire. Les femmes et la lande sont battues par les vents d’ouest bien sûr. Pas de féminicide notoire pour autant. Une année un Président est venu saluer la mémoire des anciens combattants, il a pris la flotte toute la journée, un mince rayon de soleil a salué son départ, ils ne manquent pas d’humour les sénans.

 Il était une fois dans l’Ouest de l’île-de-Sein une mer d’Iroise toujours agitée, sauf quelquefois les trois jours d’été au mois d’août mais pas tous les ans ce qui dépite les parisiens malchanceux.

 Il était une fois dans l’Ouest de cette mer Iroise agitée un plaisancier sur un voilier qui se disait que s’il avait su il ne serait jamais venu et que la prochaine fois il écoutera les conseils de sa grand-mère qui l’avait prévenue ayant été autrefois mariée à un forçat de la mer mais c’était il y a si longtemps.

 Il était une fois dans l’Ouest de ce plaisancier une langouste d’Iroise qui l’observait, rigolait, se léchait déjà les babines même si les mauvais coucheurs me rétorqueront que les langoustes n’ont pas de babines mais on se moque du poids des mots, le choc des photos suffit amplement sur les réseaux sociaux.

 Il était une fois dans l’Ouest d’une langouste d’Iroise une murène narquoise qui savait que ventre affamé n’a pas d’oreilles et que l’autre crustacé allait subrepticement se faire bouffer bien avant de faire bombance sauf si elle prenait patience comme savent le faire les poupées russes. Subtil !

 Il était une fois dans l’Ouest de l’immense univers, saint Guénolé, un saint priapique qui guérissait les femmes infertiles c’est dire. Révision complète, les niveaux et le plein, tu viens la chercher dans huit jours ! Quand on vint lui rapporter qu’une murène d’Iroise allait baffrer une langouste d’Iroise en train de se régaler d’un plaisancier dont on ignorait l’origine, il se souvint que son patron lui avait dit : pas de ça chez nous qui sommes le dernier rempart contre la sauvagerie. Entre deux bidouillages le saint homme siffla la fin de la récré et dans un certain désordre tout rentra dans l’ordre et puis c’est tout !
......

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Rédigé par Hervé

Publié dans #Oulipo

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