lire pour ecrire

Publié le 8 Mai 2018

                                                             C'était le livre de chevet de mon arrière grand-mère, RACHEL, née dans son Arménie natale.

                                                             Des chants mélodieux, certains appris à l'école pour les fêtes religieuses, durant lesquelles les enfants s'appliquaient à jouer de leur instrument favoris.

                                                              MIRNA s'était entraînée longtemps sur un de ces morceaux et enveloppait de toute son affection son violoncelle.

                                                              NOUBAR saccageait son violon, obligé par ses parents d'apprendre à jouer d'un instrument, le piano trop encombrant.

                                                              NORAYR adorait le sien et en prenait grand soin.

                                                              Les livres à l'époque n'étaient pas à la portée de tout le monde et celui-ci était complet.

                                                              Il comportait des portées de notes qui bien interprétées délivraient des musiques romantiques ou sorties de nulle part, attaquant un rythme à la Wagner terrifiante !!

                                                              Des poèmes étaient intercalés et racontaient le dure vie des paysans d'autrefois, certains vers laissaient le lecteur au bord des larmes.

                                                              Je sais, je connais, disait l'aïeule, c'était ma vie, mon foyer, un quotidien rude qui rapprochait la famille, les enfants n'étaient pas malheureux, ils s'amusaient d'un rien.

                                                              Ce petit livre contenait les photographies de personnages célèbres, compositeurs, chanteurs ou simplement bienfaiteurs.

                                                              Notre communauté, très attachée à ses rituels religieux, était supervisée par des membres de l'église, qui devaient partager leur identité dans ce recueil.

                                                               Un jour, moi Isabelle qui aime bien chiner à la recherche de vieux livres, des bouquins anciens relatant des passés heureux ou malheureux, ayant survécus à la "guerre", abîmés par le temps.

                                                               Je me suis arrêtée devant le stand d'une petite dame au sourire aimable, réservée.

                                                               J'ai commencé à fouiller, à feuilleter ces fantômes de l'histoire, et tout à coup tombe à mes pieds une fleur séchée avec une senteur d'antan.

                                                              Le livre m'a plu, je lui ai acheté et au fil de la lecture, ô miracle, j'ai reconnu le fameux manuscrit de mon arrière grand mère, enfin ce qu'il en reste !!!                                                          

                                               

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Rédigé par Dominique

Publié dans #Lire pour écrire

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Publié le 8 Mai 2018

LE LIVRE OUBLIÉ

Il se cachait, écorché, au fond d’un tiroir dans un vieil atelier d’ébéniste abandonné. Recouvert de poussière, de sciure, blessé par un ciseau à bois rouillé, le livre oublié gardait ses secrets. Son écriture étrange ajoute à son mystère et vogue l’imagination.

 

Peut-être est-il venu, migrant dans une pauvre valise, amenant avec lui un peu de son pays ?

Alphabet incompréhensible d’une langue qui l’est tout autant, il ne se laisse déchiffrer que par bribes, ou plutôt par notes accrochées à quelques portées.

La musique pour un langage universel…

La musique par dessus les frontières comme un écho venu du fond de l’Arménie...

 

Un recueil de chants religieux ou profanes, qu’importe… les mots sont à inventer. Pas de traduction pour ce petit livre, qu’il garde ses paroles pour ceux qui savent. Pour moi, juste un voyage dans l’émotion des temps passés.

 

Entre deux pages, une fleur séchée, une pensée sépia oubliée dans le livre oublié, une culture déracinée. Et l’image de la main douce qui l’a délicatement déposée sur son lit de musique.

 

Une pensée pour le peuple d’Arménie, pour Onnick et Marie...

 

 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Lire pour écrire

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Publié le 7 Mai 2018

Le livre déchiré

 

Il est venu dans les bagages d'un migrant. Trésor d'Arménie, comme le papier, il sent le parfum qui fait se souvenir que l'orient est le berceau de l'écriture.

Écriture énigmatique qui garde son secret pour les nons initiés.

 

Tu es né sur une terre

ou les hommes font la guerre

ils ont été massacrés

enfants femmes pas de pitié

 

Livre tu as perdu ta couverture, ton nom, il ne reste que ton écriture sur du papier que le temps a jauni. Comme une relique, déposé sur la table, on te regarde. On imagine ton chemin, depuis ta naissance. Qui t'a pris entre ses mains pour te lire? Es-tu un livre de chants joyeux ou un recueil de prières ? Tu gardes en toi le mystère, demain peut être se lèvera le voile.

 

Messager lointain , tu as su résister au temps pour que l'on ne puisse oublier l'histoire et les traditions dans ce monde qui veut tout informatiser. Ta langue et ton écriture sont les garants de ta survie. Livre, entre mes mains je te caresse, même si je ne te comprends pas. Je te devine porteur d'histoire qui dans le secret du soir m’entraîne à voyager.

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Lire pour écrire

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Publié le 19 Février 2018

ATELIER n°1

 

En respectant les critères définis d’évaluation de la nouvelle, analyse du texte :

 

LES OISEAUX NE VOLERONT PLUS -

auteur anonyme

 

 

 

Écriture :

 

Réécrire les phrases suivantes en remplaçant les clichés par une métaphore originale ou en reformulant autrement, le but étant de supprimer les clichés tout en gardant le sens de la phrase.

 

Mais est-ce que je dois pour cela oublier jusqu’à mon identité, moi le féru de poésie qui n’apprécie rien tant que la magie du rythme des mots qui s’entrechoquent et forment une mélodie d’alexandrins.

 

Mon père m’avait inscrit, il voulait que je rentre dans le rang, celui des hommes, les vrais, ceux qui jouent au football… j’ai dû mettre un voile pudique sur mes aspirations littéraires et renoncer en apparence au moins à cette passion indigne.

 

Mais voilà, ça ne me suffit plus, voilà six mois maintenant que je ronge mon frein, je veux… être publié.

 

A la maison, mes parents ont bien conscience de mon malaise, je ne suis pas dans mon assiette, je ne parle presque plus, mon père met ça sur le compte d’une saison éprouvante.

 

Je descends les escaliers qui mènent de ma chambre au salon familial, mon vieux père est là, planté à deux mètres de moi, le visage couleur pourpre, le sang afflux sur ses tempes qui semblent battre la chamade, il tient une lettre ouverte au bout de son bras.

 

***

Quelques essais de réécriture :

 - Mais dois-je, pour cela, oublier mon amour de la poésie ?

- Pour mon père, un homme, un vrai, joue au football. J'ai du renoncer à mes aspirations littéraires... momentanément du moins.

- J'ai résisté pendant six mois mais aujourd'hui, le désir d'écriture me tourmente trop. Je veux être publié.

- A la maison, mes parents remarquent mon mal-être ; mon humeur oscille, je ne parle presque plus. Mon père évoque la saison éprouvante pour expliquer mon état.

- Je descends au salon. Mon père m'attend, le visage congestionné. Dans sa main tremble une lettre ouverte.

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Lire pour écrire

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