Publié le 21 Mai 2019
Les murs blancs te rassurent,
Les lézards, les fissures,
La lumière qui fredonne
La portée des volets
sous l'écho de la vitre..
Ça y est le jour se lève
Sur tes paupières balai
Qui frissonnent et s'agitent
D'un rêve encore tout frais..
Le Mistral en rafale
qui s'incruste en sourdine
Fait claquer le volet
comme une invite mutine..
Sortir du duvet, ouvrir les écouteurs,
Faire claquer le palais,
soulever tes fissures,
Et glisser le regard au-delà du dedans..
Mur de pierre qui s'égoutte au soleil,
Les colombes qui papotent
et s'ébrouent dans les trous,
Le chantier à l'arrêt,
la pelleteuse en berne,
Les archis qui jouent
à semer des cailloux,
Mesurer des arpents,
déplier de vieux plans,
Là-bas sur la terrasse
les jeunes cons qui s’la jouent,
À fumer au soleil,
lorgnant sur l’ barbecue..
Un gamin qu’ enjambe la grille
pour roder en solo,Va cramer du papier, puis souffler illico..
Se prouver qu'il est cap’
de pas faire comme il faut..
Le vent souffle à l'envers
T’ as la fumée dans l' œil,
C'est pas faute au soleil
Mais tu plisses les paupières,
C'est pas faute au soleil..
La Masure en galère,
Un couvent bien couvert
Qu’est tombé en misère,
Les nonnes qui sont parties,
Laissant là les débris,
Les débris, les petits os,
De leur progéniture..
C'est l'époque qui veut ça,
Du fric et des touristes,
Des gens biens, des huppés,
Sur des ruines de bébés..
Le vent qui se fracasse
Le volet qui éructe,
Et va briser ton rêve
Aux allures délétères..
Le café qui s'insurge
Au fin fond de ton mug
Et t'appelle en silence..
C'est pas jour d ’résilience..