ecriture collective

Publié le 29 Novembre 2023

 
QUATRIEME JOUR LA TEMPETE
 
Le lendemain, notre Oolala ne quitta pas sa cabine. Il ne débarquerait pas à Barcelone. Ce samedi de pleine lune serait consacré au culte des ancêtres. Les incantations devaient obligatoirement s’accompagner de petits sacrifices d’animaux. Il partit à la chasse aux mouches. Il les piquait avec sa plume crête de coq avant de leur enlever les ailes pour les offrir au pilon de son goupillon.
En même temps il murmurait des chants traditionnels traduits en lalaitou qu’il distribuerait au bord du jour demain.
Il cacheta un certain nombre d’enveloppes qu’il déposa sous les portes palières de tous les garçons de la croisière. Pour ces dames on verrait ensuite.
 
Oolala était généreux, d’une grande sagesse et toujours prêt à faire le bien.
Une tempête était annoncée. Forte. Il est bien connu que les hommes sont bien plus délicats, souvent des chochottes même, que les femmes. Mais qu’à cela ne tienne, les ancêtres se groupèrent pour que ce moment de forte houle deviennent un doux roulis pour ces messieurs, ébahis.
 
Par contre, une condition, chacun devrait se prier plié en deux et se plier tout court aux lalaitouts du moment de notre ami Oolala et répéter comme un leitmotiv que le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux.
 
Oscar fut le premier à ouvrir la lettre. Très étonné, il frappa à la porte de Sir Edward juste à côté, en train de réviser son prétérit. Sir Edward ne comprenait pas comment avoir de nouveaux yeux. Il mit ses lunettes pour mieux voir mais en vain. Mais non, cher Edward on parle au deuxième degré. Sir Edward ne comprenait toujours pas, il logeait au quatrième étage.
Oscar finit par abandonner Edward, trop compliqué.
 
Tiens, voilà Gino qui s’approchait avec Hector. Ils se dirigeaient vers la cabine d’Oolala pour des explications. Ils avaient pris le raccourci du couloir du capitaine et une porte de cabine était restée ouverte. On entendait le boss jouer aux dames avec Sophie et la partie était presque gagnée. Un peu cavalier notre capitaine mais tellement séduisant disait-elle cramponnée à la vision de son bout du bout… de nez.
 
Au moins un, au pôle médical, Dominique, Marjolaine, Julie, et encore Valentine étaient au plus mal. Le mal de mer secouait leur volonté. Elles étaient impuissantes. Des haut le cœur avec des envies d’aller-retour à la vue basse, le monde autrement, pâle et défiguré, une découverte pour elles à regarder avec de nouveaux yeux.
 
Mais où sont donc passés les ancêtres ?
On rappela Oolala d’urgence. Il fut obligé de ressortir son meilleur goupillon et de biper Maya.
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 28 Novembre 2023

 
Je me remettais doucement de mes émotions de cette journée à Barcelone en regardant le bleu profond de la Méditerranée quand un bruit attira mon attention, comme si quelqu’un voulait rentrer dans ma cabine. Je quittais mon balcon et j’allais ouvrir, personne ! Je regardais dans le couloir, il était vide. Je me suis dis "tu entends des bruits" et je refermais ma porte ; le léger courant d’air fit s’envoler un petit bout de papier. Je le ramassais et j’allais le jeter dans la poubelle quand en le dépliant je pus lire : « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux »
Texte écrit à la main, cette phrase me plongea dans des méandres de réflexions, par qui et pourquoi ?
Et si ce billet m’était destiné ? Je décidais alors de répondre, réponse que j’afficherai sur le tableau prévu à cet effet à l’entrée du restaurant.
Mais répondre à qui ? Là était le problème car le petit mot était, bien sûr, anonyme. Alors ma décision fut prise : j’allais écrire à toutes les femmes présentes sur ce bateau. Voila ce que fut ma réponse :
 
En réponse à votre petit mot que j’ai eu le plaisir de trouver glissé sous ma porte et qui m’a laissé pantois.
Ne sachant pas qui en est l’auteur et ne voulant pas faire d’impair, permettez que je m’adresse à vous mesdames, objets de mes tendres pensées. Vous qui m’avez écouté chanter en oubliant l’espace d’un instant mon handicap.
Lorsque je prononce vos prénoms, j’entends Rimbaud, Hugo, Verlaine et les autres, récitant des mots d’amour que j’aimerais pouvoir vous dire, mais, hélas, rien ne sort de ma bouche, tout est silence. Hier vous m’avez regardé avec, dans les yeux, des étincelles qui ont illuminé ma nuit.
Alors je peux bien vous l’avouer, je ne peux regarder une femme sans penser à l’amour, vous découvrir, vous parcourir comme un promeneur dans un merveilleux paysage. Venir juste un instant rêver sur le rivage de vos yeux.
Alors Valentine, Dominique, Maya, Marjolaine, Julie et Anne Sophie, je vous regarde. Vous êtes mes nouveaux paysages et pourtant je sais que je resterai le Jean, celui dont les mots se bousculent sans jamais s’arrêter.
Mais aujourd’hui à la Sagra Famillia, je me suis senti beau et heureux dans le reflet de vos yeux.
 
Signé
Jean Vagues
 
 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 27 Novembre 2023

 
La croisière
 
Atelier 3 : narration - description
 
Sujet :
Lors d’une escale, à vous de choisir laquelle, votre personnage s’est rapproché d’un autre passager, peut-être celui qu’il aura trouvé sympathique la veille au dîner… Il lui raconte les raisons de son voyage tout en visitant le site.
Relatez cette journée sur son journal en y glissant quelques éléments descriptifs de la visite.
 
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LES TEXTES

 

L'ESCALE EN MEDITERRANEE

 

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L'ESCALE SUR LE RHÔNE

 

 

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 27 Novembre 2023

Lundi 20 Novembre 2023

 

Coucou sœurette,

Tue ne devineras jamais ! On a fait escale à Athènes. Tu te rappelles nos fous-rire ? Et ma rage de dents qu'on a soigné à l'ouzo car le seul médecin disponible avait voulu me l'arracher. Quand j'ai vu l'état de son cabinet et son mégot aux lèvres, j'ai eu trop peur.

L'escale un jour, une nuit. Le rêve. J'ai embarqué avec moi Gino, le rigolo et la belle Dominique. Départ en taxi du bateau pour l'Acropole, le matin. Je leur ai brièvement confié mes déboires avec mon ex et ce besoin de me changer les idées. Tu sais, je ne me suis pas attardé sur les détails. Chacun a ses problèmes.

L'Acropole, quelle merveille. Même si je ne suis pas cailloux et encore moins vieux cailloux, vraiment c'était à revoir pour moi. Dominique avait l'air passionnée et Gino plaisantait avec la guide grecque.

Puis direction l'Agora, la Tour des Vents et pour finir le temple de Zeus.

Déjà l'heure du déjeuner. On est allé à Plaka. Je leur ai proposé de manger au Platanos. Toujours aussi bon, un régal leur mezzés. Tout ça bien arrosé. On commençait à être très gais tous les trois. On s'est un peu raconté notre vie. Mais, moi je ne voulais que rire et amuser la galerie.

On a fait ensuite tout le quartier et on a acheté des souvenirs.

Comme il était tôt, je leur ai proposé de prendre le train et de faire une virée de quelques heures à Selianitikas. Petit village de pêcheurs et de quelques pècheresses (lol). Ils sont vraiment formidables tous les deux. Ils me suivent et m'admirent. Arrivés vers 17h, je leur ai fait la surprise de les emmener vers notre bouzougui. En rentrant, pas mal de mes connaissances étaient déjà installées. Nous nous sommes mis à leur table. La serveuse habituelle nous a passé la carte des alcools. L'ambiance était extraordinaire. Chanteurs, Fous rires, blagues à moitié en anglais, moitié grec, moitié français. A la grande surprise de Dominique et Gino, la serveuse nous a amené avec nos boissons une grande pile d'assiettes blanches. Ils n'ont pas compris pourquoi. Je n'ai rien dit. Puis vers 18h, la musique sacrée a démarré. Nos compagnons se sont levés et ont démarré leur danse. Rien de plus prenant qu'un sirtaki dansé par des grecs. Nous nous sommes bien sûr levés pour les accompagner. L'alcool, la chaleur, en sueur, nous étions déchainés sur la piste. Et d'un coup, les piles d'assiettes ont commencé à être jetés par terre. La tête de mes acolytes! Je leur ai expliqué que c'étaitt une manière de se défouler et de chasser la colère. Juste ce qu'il nous fallait.

Déjà 19h. Il fallait bien rentrer et prendre le dernier train pour Athènes afin de récupérer avant la nuit nos cabines. Nous sommes montés sur la passerelle complètement ivres, nous avons ameutés tous les vacanciers qui nous regardaient avec une lueur d'envie. Tu t'imagines, je n'ai pas pensé une seule fois à me désinfecter les mains, à mettre mon masque. Mes compagnons ravis m'ont souhaité une bonne nuit. Dominique m'a embrassé en effleurant mes lèvres ! Une promesse ?

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Rédigé par Ghislaine

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Publié le 27 Novembre 2023

 
Mon portable affiche la date du 9 Novembre.
 
Je viens de regagner le pont de la péniche qui entame son accostage sur le quai de débarquement et la matinée affiche déjà de belles promesses. A côté de moi, Lucas surveille la manœuvre avec la curiosité d’un môme planté au beau milieu d’un magasin de jouets tous les plus extraordinaires les uns des autres. On se parle peu, plus par discrétion que par timidité, mais quand il aborde sa passion pour les bateaux, les écluses, son enthousiasme le gagne et son verbe s’enflamme, de même que son regard. Et son petit carnet vert se met au boulot.
Notre vaisseau amiral conclut sa manœuvre et le ronronnement du moteur s’étiole avant de laisser place au murmure de la brise douce du Mistral, le maître vent qui fripe la surface du Rhône pour ensuite tapoter nos joues d’un revers de souffle. Avant de partir je n’avais pas trop étudié l’itinéraire de notre périple et c’est avec surprise que je découvre notre halte : Avignon. J’aperçois le fameux pont, du moins ce qu’il en reste, et la comptine se met à résonner dans ma mémoire, je me surprends à la fredonner du bout des lèvres.
Mais je ne peux surtout pas m’empêcher de me rappeler avec encore plus de conviction de son histoire papale.
Comme si inconsciemment tous les petits cailloux semés par mes interrogations m’amenaient à trouver en temps et en heures mes propres réponses.
Avec le Capitaine Paul et Lucas, nous débarquons, laissant la surveillance de la Commedia Del Art à Lucie notre cuisinière. Cap au sud vers le centre-ville, le soleil commence à rejoindre son zénith et les pierres blanches de la vieille ville se parent d’ocre et or. Quelques minutes de marche plus tard, au détour des ruelles et commerces en tous genres, je stoppe net. Mon regard entame une lente ascension, à mesure que ma respiration se met en suspension, limite apnée. La Palais des Papes s’étale devant moi, majesté silencieuse, témoin séculaire d’un passé ecclésiastique qui me touche, m’interpelle, depuis fort longtemps. Le premier mot qui me vient : Oh !
Cette insolence instinctive soudain me gêne rapport à mes compagnons de randonnée. Je les avais presque oubliés, et je reste consciente que ma fascination spirituelle, qui forge ma foi intérieure, ne les anime aucunement.
Sans hésitation je me dirige vers l’entrée pour la visite, seul Paul me suit dans cette perspective, Lucas préférant continuer la déambulation dans la ville et ses écluses. On se donne rendez-vous pour le déjeuner.
On entre et le monument nous conte enfin son passé gothique, nous révèle sa légende, les étapes, les techniques de sa construction presque millénaire. Chacune des vingt-cinq salles qu’il abrite, possède son récit fossile, de même que les appartements privés des Papes de jadis. Durant ces quelques heures à la parcourir, en dedans des voix me parlaient, j’en oubliais mes peurs, mes suppositions maladroites, tout n’était que vérité et clarté ? Comme si ces Murs anciens chargés de Passé immortel déchargeaient leurs pouvoirs énergétiques sur moi, le poids du Temps, le poids de l’âme.
Ivre de cette virée, une fois dehors, avec le capitaine Paul, l’allégresse sur mes semelles, on a rejoint Lucas.
Attablés juste en face du Pont, on a commandé des pizzas, qui de l’avis de Lucas, expert aussi en la matière, ne s’avéraient pas top, que lui-même savait mieux les faire, ce que je crois aisément. Un verre de rosé, l’émotion toujours vivace sans trop réfléchir, le bien être de l’instant, sans retenue, à mes deux compères du jour, je me suis mis à leur raconter mes histoires. Ma volonté de rentrer dans les Ordres, de ma dévotion, ma foi, mon amour de Dieu. J’ai parlé, parlé, et une fois mon silence revenu à la normal, j’ ai découvert sur leurs visages une réelle surprise bienveillante, et on a trinqué tous les trois. Les effluves du breuvage aidant, le soleil, le vent du sud, l’audace aussi, une main s’est emparé de la mienne, celle de Lucas et le panorama jouant le rôle, il m’ a embarquée dans une sorte de valse, pas sur le Pont, juste en face. Pour ne pas faire de jaloux, j’ai dansé avec Paul. Comme le ciel se teintait peu à peu d’orangé, on a repris le chemin de notre tanière fluviale.
Ce soir le Rhône est un hôte merveilleux.
Je regagne ma cabine , et avant de m’ endormir je n’ai qu’une hâte, te raconter tout cela Natacha.

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 27 Novembre 2023

 
Après une nuit un peu agitée suite à ce repas copieux et bien arrosé, je me réveille tandis que nous arrivons à notre première escale : Barcelone. Une ville que mes bateaux ont souvent accostée mais que je ne me lasse pas d’arpenter.
 
Hier soir, j’ai profité d’un bref moment de tête à tête avec Marjolaine pour lui proposer de lui en révéler les charmes. Est-ce pour ma compagnie qu’elle a accepté ou pour la découverte de la ville qu’elle est sûre de faire avec moi mieux qu’avec quiconque ? Je l’ignore, mais au fond, qu’importe, je me réjouis de l’occasion. Je la retrouve à l’heure prévue, joliment vêtue, impeccablement coiffée et nous partons, pas encore bras dessus bras dessous, mais ça viendra peut-être…
 
Du port, nous remontons les ramblas, animées à toute heure, avec leurs petites échoppes de fleuristes noyées sous les bouquets colorés. Un petit détour par le barrio chino qui a gardé son cachet, ruelles étroites, façades grises, fenêtres où pendent des draps multicolores. Nous nous perdons dans ces venelles sinueuses, c’est ce que j’aime, sans plan ni google maps. Nous revenons plusieurs fois sur nos pas et cela semble enchanter aussi Marjolaine, qui écarquille les yeux, se réjouit et s’amuse de tout, une vraie gamine !
 
A l’heure espagnole, vers quatorze heures, l’appétit aiguisé par notre promenade, nous nous attablons dans un restaurant aux apparences modestes, tables et banc en bois, mais où l’on mange les meilleurs tapas et la meilleure paella de la ville. Et ce n’est pas dans les guides Michelin ou Routard que l’on apprend ça, il faut connaître les secrets de cette ville. Marjolaine n’en finit pas de s’extasier et de faire honneur à chaque plat. C’est agréable d’avoir un si bon public !
 
Plus tard, je lui détaille quelques éléments caractéristiques de l’architecture, je lui fais découvrir des façades remarquables de style art nouveau. Je ne voudrais pas lui sembler trop suffisant, mais je vois qu’elle ne connaît pas grand chose à tout cela.
 
Toutefois, la ville a changé, je n’y trouve plus l’ambiance que j’ai connue. La foule compacte de touristes lui fait perdre de son charme d’antan. Mais je n’en dis mot à ma compagne de visite, je préfère la laisser à son émerveillement.
 
Nous ne saurions manquer l’incontournable Sagrada Familia, enfin libérée de ses grues de chantier, brillant dans la lumière rosée du couchant. Ses immenses tours s’élevant vers le ciel, les riches ornementations de ses multiples façades finissent pas nous donner une sorte de vertige.
 
Je propose à Marjolaine une dernière pause dans un petit bar du quartier où nous partageons des confidences un peu plus poussées sur nos raisons de faire cette croisière. Je la découvre un peu, sa spontanéité, sa naïveté me touchent.
 
Je suis ravi d’avoir contribué à ce bonheur simple de la déambulation et de l’exploration, en agréable compagnie.
 
Nous rentrons, tous les sens remplis d’images, de couleurs, d’odeurs et de bruits. Je ne le montre pas, mais je suis fourbu de ma journée. Je crois que Marjolaine aussi est un peu fatiguée.
 
Nous repartirons ensemble à la prochaine escale, enfin… j’espère.
 
Monique

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Rédigé par Monique

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Publié le 27 Novembre 2023

 
Nous voilà arrivés à Marseille, première escale, il est 17h30 Gino Baldino profite de cette escale pour aller voir des amis de jeunesse et passer une bonne soirée.
Le lendemain au cours du petit déjeuner, accompagné de mes amies féminines, Gino Baldino arrive tout guilleret et nous raconte des histoires à l'emporte-pièce. Il semble avoir passé une nuit à Marseille assez agitée et en très bonne compagnie. Dans les pianos bars il a fait des conquêtes légères, en dansant sur des airs de Salsa. L'ambiance est détendue. Dans la matinée le Commandant vient nous informer que dans trois heures trente, nous allons faire une escale à Barcelone. La conversation se poursuit avec Valentine et Gino sur les endroits typiques à visiter, les cathédrales, les musées renommés, les boutiques intéressantes.
Valentine me demande alors si je veux bien l'attendre pour partir vagabonder dans cette ville que je ne connais pas. J'en suis très heureux. Quant à Gino, il dit devoir retrouver Fernand « l'évêque ».
Me voilà donc décidé, en toute confiance, à poser mes jalons pour me rapprocher délicatement de Valentine.
Quelques heures plus tard, nous déambulons dans le salon en faisant causette par-ci par-là avec d'autres passagers, dans l'attente de l'escale.
Soudain, Valentine s'éloigne en courant sur le pont, son appareil photo dans les mains ; elle bombarde de clichés notre personnage hétéroclite aperçu le jour du départ. Il se nomme paraît-t-il OOLALA. Étonnée par la personnalité de cet homme, son attention est captée vers lui, elle entreprend une conversation mêlée de fous rires joyeux.
Je suis un peu vexé d'être mis à l'écart un instant pour un individu aussi original.
Plus tard, nous débarquons sur les quais inondés de soleil et prenons un taxi pour rejoindre le centre ville. Nous déambulons dans les rues très colorées et bruyantes pour explorer les richesses architecturales d'art et découvrir les œuvres d'Antoni Gaudi, qui fait partie du modernisme catalan.
Valentine est infatigable. Pour souffler un peu, je l'invite à déjeuner dans un restaurant typique barcelonais.
Nous bavardons gaiement, lorsque à la table à côté, nous croisons Julie.
Julie est une femme très fine, mignonne, un peu rieuse. Elle semble heureuse de nous rencontrer. Après quelques gorgées d'alcool, elle s'épanche sur ses déboires amoureux, suivi d'un divorce houleux.
Elle travaille au Tribunal pour subvenir à ses besoins. Mais elle s'ennuie.. Elle rêve de devenir écrivain. Ce voyage lui permet de mettre un pied dans le monde littéraire. En effet, elle a été choisi pour traduire un roman d'Alistair Mc Cann. Peu à peu elle se détend, la générosité de Valentine l'amène à parler chiffons et à oublier pour un instant ses ennuis. Elles semblent s’apprécier. On se dit à plus tard et allons nous promener au magnifique parc « Del Guinarolo » en dégustant une très bonne glace.
Valentine commence, semble-t-il, être en confiance avec moi et me dévoile quelques détails de son adolescence. Moi je lui révèle plusieurs anecdotes de ma jeune enfance.
On a beaucoup ri ; avec quelques gestes anodins, je frôle sa peau, je caresse son bras, elle ne bouge pas, nos regards se croisent et laissent mon âme en suspens..
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 26 Novembre 2023

 
Quand je me réveille le lendemain, un magnifique soleil inonde ma cabine. C’est le temps idéal pour l’escale prévue aujourd’hui à Barcelone. Je me dépêche de rejoindre les autres passagers sur le pont, pour assister à l’arrivée dans le port. Je cherche des yeux mes voisins de cabine, Julie et Alistair, mais je ne les vois pas. Je ferai donc la visite de Barcelone en solitaire. Je sais que l’on peut rejoindre le centre de la ville à pieds en quelques minutes et je me mets en route. J’admire au passage la célèbre statue de Christophe Colomb qui s’élance dans le ciel bleu…
Me voilà maintenant sur la fameuse Rambla, avenue emblématique de la ville et la plus touristique. Très animée, elle est jalonnée de chaque côté de marchands de fleurs, de commerces, de nombreux bars et restaurants. Me voilà arrivée devant la Boqueria, le grand marché de la ville, unique par sa grandeur et la profusion des mets qu’il propose : fruits frais, légumes, viandes, poissons, fromages, sucreries…C’est une véritable explosion de couleurs et de saveurs. Alors que je m’apprête à y rentrer, je reconnais le couple qui marche devant moi : Maya en compagnie de l’homme silencieux de la veille. Je ne sais pas s’ils vont apprécier ma venue mais je me permets de les rejoindre. Je suis surprise par l’accueil chaleureux qu’ils me réservent et c’est ensemble que nous effectuons la visite. Après celle-ci, nous nous installons pour boire un verre, ce qui nous permet de faire plus ample connaissance. J’apprends que Maya fait cette croisière pour retrouver Pablo qu’elle a connu en Italie et dont elle est tombée éperdument amoureuse. Jean de son côté, veut retrouver les origines de son nom très poétique d’ailleurs : « Vague ». Alors que nous sommes sur le point de partir, le téléphone de Maya sonne. Elle semble très pressée de répondre et elle s’éloigne un peu avant de le faire. Quand elle revient vers nous, je ne la reconnais pas. Elle est très pâle et semble bouleversée. Quand je lui demande si tout va bien, elle éclate en sanglots. Jean et moi ne savons plus quoi faire. Quand elle réussit enfin à parler, elle nous explique que Pablo ne viendra pas et que le conte de fées qu’elle a échafaudé est terminé. Ne voulant pas la laisser seule avec son chagrin, nous décidons d’aller visiter la Sagrada Familia tous les trois. Nous sommes éblouis par la beauté de cette basilique géante, œuvre du célèbre architecte catalan Antoni Gaudi. Bien entendu, j’immortalise ces instants magiques par quelques photos. Maya retrouve même le sourire le temps d’une pose. Le chemin du retour s’effectue en silence. Jean semble rêveur et Maya apaisée. Nous nous quittons sur le pont et je regagne ma cabine. Je suis fatiguée, mais contente de ma journée.

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Rédigé par Elisabeth

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Publié le 25 Novembre 2023

 

Le lendemain matin Gino se réveille plus ou moins vaseux, seul dans son lit. Ses deux compagnes de jeux se sont escamotées à l'aube, rejoignant leur cabine en catimini, réjouies de cet intermède en cours de croisière. Gino se rend à la salle où l'on sert les petits déjeuners, où l'ex évêque est déjà attablé, et qui l' invite à s’asseoir à ses côtés. La conversation vient immédiatement sur le programme de la journée, le paquebot faisant escale à Barcelone. L'ex évêque se présente disant se prénommer Fernand. Gino, lui, se dit Gino et la glace est rompue.

Fernand raconte sa journée d'hier passée à la piscine a reluquer (c'est le mot qu'il a employé) les donzelles en maillot de bain une pièce résumée à un confetti qui souligne l'endroit de leur silhouette qu'il ne faut pas regarder. Gino résume sa journée avec ses anciens potes, et sa gueule de bois. Ils décident de déjeuner à bord et descendre en début d'après midi pour visiter Barcelone. Gino lui explique être venu dans une autre vie avec une bande de copains pour faire la fête.

La ville s'étant modernisée il ne reconnaît plus rien. Ils vont à l'aveuglette et leurs pas les amènent devant la Sagrada Familia  toujours en travaux. Gino se souvenant d'une incroyable paella mangée dans une gargote de la vieille ville, ils décident de s' y rendre. Ils ont du mal à s'orienter. Le vieux Barcelone ressemble au vieux Nice, exceptée la langue. Fernand parlant correctement l'espagnol demande son chemin à un gars sympa qui lui indique tout un quartier ayant gardé l'ambiance des années 1960. Superbe ! Vieux immeubles décrépis, ruelles sombres, tavernes d'un autre temps. Ils choisissent une échoppe où aucun touriste n'oserait s'y aventurer. D'un coup Gino se revoie des années auparavant, établé devant une succulente paella au milieu d'une clientèle à mine patibulaire. Il revoie une vieille dame, limite clocharde, édentée, au fond de la salle, attablée seule devant son assiette. Il la revoie boire à la régalade un vin blanc sorti d'une burette qu'elle lève de plus en plus haut. ll fouille du regard les recoins de cette gargote et la revoie la, identique à ses souvenirs. Il se frotte les yeux, incrédule, mais elle est bien là, peut-être une figurante employée pour maintenir le folklore auprès des touristes. Fernand interloqué regarde Gino, statufié, laissant refroidir sa paella. Il l'interpelle et Gino se réveille croyant avoir rêvé. Il lève les yeux, regarde le fond de la salle, et la vieille est toujours là.

Les heures passent, il leur faut maintenant regagner le port. Gino, ébranlé, reste coi, Il remet au lendemain l'explication qu'il doit à Fernand. Ils font quelques pas puis Gino s'arrête, fait demi tour avec Fernand sur les talons qui ne comprend rien à ce revirement. Gino rentre dans la taverne en courant, file au fond ou la vieille continue à siffler son vin à la régalade. Mais oui bien sûr ! Quel con j'ai été, se dit Gino, c'est une automate !

 

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Rédigé par Louis

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Publié le 25 Novembre 2023

 
Les rayons du soleil caressent mon visage endormi, mes yeux s’ouvrent difficilement, mais la vue de cette mer aux reflets scintillants, m’attire vers le balcon. Quelques exercices en respirant l’air iodée, me voilà sous la douche. Le magnétisme de l’eau tiède qui coule sur mon corps me réveille totalement. Tenue décontractée, je brosse et attache mes cheveux, une touche de maquillage, me voilà prête pour l’escale à Tunis.
Comme par hasard, je retrouve Alistair sur le pont. Nous nous dirigeons souriants vers la salle à manger, pour le petit déjeuner où nous attend Anne-Sophie. Après le dîner, autour d’une bouteille de champagne, nous avons fait plus ample connaissance. Des goûts communs de femmes éprises de liberté nous rapprochent. Profiter de cette escale, ensemble, nous a paru évident.
En compagnie d’Alistair, nous assistons à l’accostage du « Comté de Provence » au port de la Goulette. La ville s’étend à perte de vue.
Soudain l’original de la croisière, très remarqué depuis l’embarquement, déboule, dans une tenue que je qualifierai de déplacée, frappant avec énergie sur son tam tam bariolé. Nous voilà tous entraînés dans un déhanchement, sous le son d’une musique diabolique. Nous reconnaissons certains convives de la table du commandant, que nous saluons en riant.
Sur le port de la Goulette, un groupe de musiciens, entourés de dromadaires, nous accueille chaleureusement. Les bâtiment blancs aux dômes arrondis se détachent sous un ciel azuré. Autour de nous se pressent les marchands ambulants, nous sommes lynchés par les taxis qui nous proposent des prix exorbitants, le bruit est infernal.
Alistair nous entraîne vers des rues étroites, aux petites maisons très typiques. Il a l’air de connaître, nous le suivons, confiantes. Sur une place un petit train attend les touristes. Embarquement immédiat pour un dépaysement total. Carthage, ville très huppée, construite sur d’anciennes ruines qui en font son charme. Le Musée Bardo, situé dans le somptueux Palais Bayram, où l’on découvre les célèbres mosaïques romaines.
Le plus merveilleux moment de la journée. Flâner à Sidi Bou Saïd, village haut en couleurs, ruelles tortueuses, architecture andalouse, niché sur les falaises, qui domine Carthage et le golfe de Tunis.
Un thé à la menthe, servi sur la terrasse, vue panoramique au Café des Délices. J’émets le regret de l’absence de Valentine, qui nous aurait fait un magnifique reportage photos. Dans un grand éclat de rire, nous nous donnons rendez-vous dans dix ans.
Marcher ça creuse ! Alistair, en vrai gentlemen nous offre un déjeuner au restaurant EL MRABET tout près de la grande mosquée Zitouna. Un festival de saveurs exotiques accompagné d’un verre de boukha, eau de vie de figues. Je me délecte d’un koucha d’agneau et de cornes de gazelles. Le repas est animé. Anne-Sophie, décoratrice, est venu chercher l’inspiration pour un futur projet. Alistair se dévoile sous l’effet de l’alcool. Il me réitère sa demande de le rejoindre à New York, dans son école d’écriture. Anne-Sophie s’amuse de me voir intimidé par cet homme plus que séduisant. Aucune envie de précipiter les choses, la croisière n’est pas terminée.
L’après-midi se termine dans la Médina centenaire de Tunis. Nous arpentons, éblouis, parmi les sacs d’épices aux arômes enivrants, les étalages de tissus, poufs et céramiques. Anne-Sophie et moi jouons aux mannequins, avant de choisir des « Djebbas » robes tissées main. Alistair me passe autour du coup un collier en pierres et bois, cordon cristaux et macramé, il offre un bracelet ciselé à ma nouvelle amie.
Nous remontons sur le bateau, épuisés mais enchantés de cette escale à Tunis.
Je m’empresse d’ouvrir mon journal pour ne rien oublier.
 

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Rédigé par Josiane

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