ecriture collective

Publié le 14 Décembre 2023

 
Le 11 novembre
 
Mon cher journal de bord, ces quelques lignes d’étonnement au sujet d’un rendez-vous avec le suprême personnage de ce navire… je t’en dirai plus ce soir…
Un toc toc à la porte, j’ouvre et me trouve en présence du second du commandant, une enveloppe impersonnelle blanche à la main. Je pose la question à tout hasard à ce beau messager, mais une réponse énigmatique m’est rendue !
-Tout le monde l’a reçue, me chuchota-t-il avec un clin d’œil.
Notre commandant aurait-il été informé des échanges de mots « doux » envoyés entre Hector et moi.
A moins qu’un vent de friponneries ait envahi les passagers que nous sommes, sur le pont, dans les coursives ou dans des endroits les plus insolites. Cette entrevue sera-t-elle gênante, mettra-t-elle les choses au point entre deux ou plusieurs personnes non conformes à nos désirs ?
Je retrouve mes amies Abby et Valentine qui arrivent hilares.
-Quelle nuit ! me chuchote mon irlandaise aux cheveux flamboyants.
-Que s’est-il passé, lui demandais-je ?
-C’est Hector qui a glissé sous ma porte un mot des plus explicite, je l’attends de pied ferme, mais, entre nous, comment le commandant serait-il au courant ?
-Ah cet homme, si discret, si... si…  mais quel personnage, j’en suis toute retournée, s’exclame Anne-Sophie, déjà un verre de whisky à la main.
Notre hôte arrive, non sans retenue, nous dévisage, respire et posément nous entretient de certains billets reçus…
Non sans mal, chacun de nous les évoquons.
Je redoutais un mal-être, des indiscrétions, mais rien de tel, tout le monde, le plus naturellement, a évoqué ces mots qui se voulaient « doux », à leur manière.
Certaines tenaient un verre dans des mains tremblantes…
Il est dommage que les bons moments sensés égayer notre traversée soient un tantinet troublés par de petits « problèmes » de ce genre .
Mais demain sera un autre jour…
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 13 Décembre 2023

 
Le capitaine n'est pas venu dans ma cabine mais il a convoqué les voyageurs car il semblerait que bon nombre d'entre eux aient reçu le même message.
Je suis un peu gênée mais bon il en a vu d'autres !!!
Je me rapproche du 1er petit groupe formé par Oolala qui sent les épices, de Marjolaine ravie d'avoir reçu ce gentil billet qui lui donne les joues roses. Elle porte pour l'occasion une robe décolletée jusqu'au nombril, des gros bisous en toc et un rouge à lèvres grenat qui déborde presque jusqu'à son nez. Elle est souriante et cela donne du baume au cœur de la savoir heureuse.
Sir Edward reste la mine sombre dans son coin et cette réunion lui déplait fortement.
Le capitaine expose les faits à savoir que le même message a été glissé sous la porte de nombreuses cabines et il demande au petit malin de se désigner. Cela m'amuse on se croirait dans une cour d'école primaire et tout le monde se regarde en "chien de faîence".
Il est évident que personne ne va se dénoncer et cette réunion ne sert qu'à réunir les passagers autour d'un verre alcoolisé.
Oolala rigole en disant que nous avons, nous autres, des drôles de manières car chez lui on ne fait pas ce genre de simagrées, on va directement au but !!!
On boit tous trop pour masquer notre malaise et le Capitaine que je croyais être l'auteur du message glissé sous ma porte me regarde d'un air hautain et là je baisse les yeux en ayant un peu honte mais cela ne dure pas très longtemps...
Je me demande tout de même qui a bien pu m'écrire ce petit mot et quel est le but du jeu mais bon je prends ça à la légère et m'enfile une 4ème coupe de champagne cul sec !!!!
J'ai envie de m'amuser et tout le reste je m'en moque maintenant et aimerais même finir ce moment en dansant.
 

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Rédigé par Véronique

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Publié le 12 Décembre 2023

  

 
Je marchais dans ce long couloir quand, j’entraperçus une porte ouverte. J’ai osé me glisser à l’intérieur. La cabine était plongée dans une lumière tamisée, elle était là ! Le visage masqué,  un déshabillé noir laissait entrevoir le galbe de son corps aux courbes parfaites. Invitation à l’amour et dans ces moments-là, moi le bègue, j’utilise le langage des yeux et des mains.
Elle se laissa faire, me laissant jouer de son corps comme si elle devenait entre mes mains un violoncelle dont j’étais le musicien et je ne sais combien dura ma symphonie et combien de temps dura notre échange ; je ne pourrais le dire. Mais juste à un moment un voile passa dans ses yeux et d’un seul coup, elle fut submergée par une vague de plaisir qui la secoua, juste avant de s’endormir.
Je la laissais là, étendue sur le lit et doucement, je refermais la porte de sa cabine dont le numéro avait été effacé comme pour garder son anonymat.
Qui était-elle ? Valentine, Dominique, Maya, Marjolaine, Julie ou Anne Sophie, je ne le saurais jamais.
 
Car, soudain, on tapa à ma porte et quelqu’un cria :
« C’est l’heure Monsieur de votre rendez-vous pour votre massage »,
Qui, quoi, comment !
Je sortis de mon rêve, j’étais là, seul allongé sur mon lit. Entre mes mains, ma réponse au message mystérieux que j’avais écrit à toutes ces dames, je ne l’avais pas accrochée sur le tableau prévu à l’entrée du restaurant. Je n’avais pas osé leur dire ma vérité.
 
Mais une chose est sûre dans le silence de mes mots, je venais de comprendre en repensant à mon rêve et en relisant la légende qui accompagnait le tableau de Hokusai.
La Vague ? « Elle est le lien entre le ciel et la terre, la source unique de la vie, le symbole, là aussi, de la pureté et de la purification. Selon la tradition Chinoise et Taoïste, l'eau est Yin, tout comme le féminin, ce qui est souple, réceptif, patient, capable de porter et de faire naître la vie. »
Je suis une vague, je m’appelle Vagues, je suis la vie.
Juste avant de me rendre à ma séance de massage, je me rendis à la convocation du commandant nous invitant à nous rendre au salon situé à l’avant du bateau. J’arrivais, tout le monde était là, assis autour d’une grande table ovale une coupe de champagne posée devant chaque invité.
Le Commandant prit la parole :
" Bonjour soyez les bienvenues, si je vous ai convoqué aujourd’hui c’est pour vous parler de ce billet mystérieux qui circule sur mon navire. J’espère que cela ne perturbe en rien le plaisir de votre croisière.
Dans ce billet, il est dit le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais avoir de nouveaux yeux.
J’imagine que vous avez du vous poser mille questions. Je dois vous avouer que j’en suis l’auteur. Commandant d’un navire de croisière, c’est voir beaucoup de monde sans jamais les rencontrer, il en est de même pour l’ensemble des passagers.
On vit une semaine ensemble, d’escale en escale on se fabrique des souvenirs de paysages, de monuments et puis arrive le dernier jour, tout le monde débarque pour reprendre sa vie chacun de son coté.
C’est pour cela que je vous ai écrit ce billet, pour que vous puissiez vous interroger : QUI ?
Pourquoi ? Aujourd’hui il me semble que vous avez de nouveaux yeux, vous vous regardez les uns les autres et pour certains vous établissez de nouvelles relations.
Le monde, les paysages sont là, vous pourrez revenir les voir.
J’espère avoir réussi à vous faire rencontrer et à vous découvrir les uns les autres.
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente croisière pleine de rires et d’amitié. En vous souhaitant une bonne santé."
 
Un silence tomba sur le salon lorsque le commandant cessa de parler, quand Oolala brisa ce silence par un rire tonitruant, on s’est tous regardés et tous en chœur, en levant notre verre, nous avons remercié le commandant.
En moi-même je me suis dis : heureusement que je n’ai pas déposé ma réponse, et, en même temps; dans mon for antérieur je remerciais le Commandant, car grâce à lui et au mystère des rêves, je savais pourquoi je m’appelais Vagues ; en ce qui concerne mon bégaiement je suppose que cela vient du sac et du ressac sur les galets des plages de Nice...

 
 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 12 Décembre 2023

 
Ce matin en me réveillant, j’ai aperçu une petite enveloppe qui dépassait sous la porte. Avant de l’ouvrir, je l’ai passée sous mon nez, elle exhalait un délicat parfum de lavande. Une femme ! Je l’ai ouverte avec précaution pour ne pas l’abîmer. Sur une petite carte de la même couleur lavande que l’enveloppe figurait cette unique phrase :
Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux ;
Fancy that ! I can’t believe !
 
Il s’agissait, bien sûr, d’un message à décoder, mais qui avait bien pu me l’écrire et dans quelle intention ? J’étais fort intrigué, perplexe. En repensant à tous les passagers que je connaissais, et après de nombreuses hypothèses, élucubrations, supputations, j’ai arrêté mon choix sur l’auteure la plus probable : Valentine ! Qui d’autre en effet que cette chasseuse d’images passionnée, libre et insolente, toujours à l’affût d’un regard différent sur toute chose, aurait pu avoir une telle idée ? Sans la moindre certitude sur la validité de mes spéculations, je décidai aussitôt de lui répondre, prenant le risque de me tromper de destinataire, mais qu’importe, après tout !
 
Chère Valentine,
Je vous remercie de votre charmante missive qui, sous sa simplicité apparente, m’invite à la réflexion. Je suis honoré que vous m’ayez choisi comme destinataire d’une aussi riche formule et vous avoue humblement qu’il ne m’est pas facile d’y répondre.
 
J’ai passé la plus grande partie de ma vie à courir le monde, par les mers et les océans.. Certains paysages m’étaient inconnus, et je les abordais avec les yeux éblouis et naïfs d’un enfant. D’autres -la plupart puisque je pilotais des bateaux assurant des lignes régulières- m’étaient familiers. Mes responsabilités ne m’ont pas permis de profiter pleinement de tous les lieux traversés. J’ai vogué de par le monde sans vraiment le voir. Aussi, dès que j’ai atteint la retraite, je me suis employé à revenir sur mes pas en portant sur tous ces lieux un regard neuf, différent, comme si je les voyais pour la première fois.
 
Sans doute, avec votre finesse et votre perspicacité, avez-vous perçu cela chez moi et c’est la raison de ce mystérieux message. Je ne sais pas dans quelle intention vous me l’avez adressé, mais je serais heureux que nous en parlions ensemble, si vous en êtes d’accord ;
 
J’ai beaucoup admiré l’attention, l’enthousiasme et l’énergie et avec lesquels vous portez votre regard sur les paysages et les gens et les captez avec votre appareil photo. J’espère avoir l’occasion de partager avec vous certains de ces moments privilégiés. Sans doute dois-je interpréter ainsi le sens de votre message
 
Avec toute mon amitié
 
Edward
 
Il fallait maintenant que je connaisse le numéro de sa cabine pour glisser de la même façon ma missive sous sa porte ;
Comment allait-elle réagir ? Et si je m’étais trompé ?
Mais non ! Ca ne peut être que Valentine !
 
 

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Rédigé par Monique

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Publié le 11 Décembre 2023

 
La lettre d’Oscar à la steward :
 
Cher Monsieur ou Madame
 
J'ai bien lu votre missive et suis surpris de son contenu prétentieux. Sachez que je n'ai de leçon à recevoir de vous. C'est moi seul qui décide qui je dois ou veux fréquenter. Mes états amoureux ne regardent personne et sont  régis seulement par un charme et un attrait réciproque. Une attraction naturelle nous amène à la séduction, l'un et l'autre. Mon voyage dans mon jardin d'hiver, je le vis dans la grâce et en toute quiétude.
Je suis au regret de vous dire que les sentiments ne permettent pas d'avoir de nouveaux yeux, car lorsqu'on est amoureux on devient aveugle.
A bon entendeur. Je vous salue .
 
Oscar..
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La lettre de Jean aux femmes de la croisière :
 
En réponse à votre petit mot que j’ai eu le plaisir de trouver glissé sous ma porte et qui m’a laissé pantois.
Ne sachant pas qui en est l’auteur et ne voulant pas faire d’impair, permettez que je m’adresse à vous mesdames, objets de mes tendres pensées. Vous qui m’avez écouté chanter en oubliant l’espace d’un instant mon handicap.
Lorsque je prononce vos prénoms, j’entends Rimbaud, Hugo, Verlaine et les autres, récitant des mots d’amour que j’aimerais pouvoir vous dire, mais, hélas, rien ne sort de ma bouche, tout est silence. Hier vous m’avez regardé avec, dans les yeux, des étincelles qui ont illuminé ma nuit.
Alors je peux bien vous l’avouer, je ne peux regarder une femme sans penser à l’amour, vous découvrir, vous parcourir comme un promeneur dans un merveilleux paysage. Venir juste un instant rêver sur le rivage de vos yeux.
Alors Valentine, Dominique, Maya, Marjolaine, Julie et Anne Sophie, je vous regarde. Vous êtes mes nouveaux paysages et pourtant je sais que je resterai le Jean, celui dont les mots se bousculent sans jamais s’arrêter.
Mais aujourd’hui à la Sagra Famillia, je me suis senti beau et heureux dans le reflet de vos yeux.
 
Signé
Jean Vagues
 
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La lettre de Marjolaine à un inconnu, qu’elle a glissée devant sa propre porte pour qu’il vienne la chercher :
 
-Cher Vous ! Je ne sais pas qui a eu la gentillesse de me faire parvenir et connaître cette belle citation. Des nouveaux yeux...Oui mais pour voir qui ? Si je devais répondre à cette question je dirai que mes yeux ont servi de relais à d’autres sentiments qui se sont ouverts à mon âme. Certains me culpabilisent, d’autres me transportent dans une forme de bonheur inconnu de moi jusqu’à ce jour. Mes yeux nouveaux ont donné vie à un entourage qui n’était pas le leur jusqu’à présent. Ils ont accepté toute une palette de couleurs ensoleillées qui contrastent bellement avec la grisaille de mon quotidien habituel. Cette nuit ils ont refusé de se fermer. Le souvenir de la visite de cette belle ville en compagnie d’un cicérone, attaché à satisfaire mes moindres désirs, revivait sans arrêt dans ma tête. Par le hublot de la cabine la Lune semblait se moquer affectueusement de moi.
 
-Qui que vous soyez, sachez que mes yeux nouveaux vous voient. D’autres yeux leur ont aussi appris des belles citations dont: Carpe diem quam minimun credula postero. Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain.
 
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La lettre de Maya à Oscar :
 
Monsieur Laperousse,
 
J’ai reçu ce matin un billet avec une citation glissé sous ma porte. J’imagine qu’il vient de vous mais sans aucune certitude vu qu’il n’est pas signé. Si ce n’est pas le cas, veuillez m’excuser de vous déranger. Si c’est bien vous l’auteur de ce texte, il prête bien à réflexion. De nouveaux yeux, je n’en ai pas encore, mais un nouveau regard oui, notamment sur la désinvolture de certains hommes et leur étrangeté dans leur rapport aux femmes. Un regard rassuré sur la solidarité et l’entraide féminines et plutôt encourageant sur une possible évolution de ma vie professionnelle et amoureuse.
Et vous Oscar ? Ce voyage vous a-t-il ouvert les yeux et permis d’avancer dans les différents domaines de votre vie ? Comment comptez-vous arriver jusqu’à Madagascar maintenant?
Je vous souhaite encore de belles journées de croisière et de trouver au final cette vanille exceptionnelle que vous cherchez.
Maya La Beille
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La lettre d’Anne-Sophie au capitaine :
 
Mon très cher Capitaine,
 
Quel plaisir d'avoir reçu ce petit mot de votre part car en réfléchissant depuis un bon moment, j' imagine qu'il vient de vous.
Les regards que vous me coulez à chaque fois que je vous croise en disent long et vous avez raison : ce véritable voyage sera de mieux connaitre l'homme que vous êtes et de vous voir avec de nouveaux yeux.
Vous semblez tellement distant et pourtant si proche que cela me déstabilise bien que je sache désormais que vous brûlez d'envie de venir me rejoindre dans ma cabine le peu de temps que cette croisière vous accordera...
Je vais aller, mon très cher Capitaine, droit au but en laissant, après dîner, la porte de ma cabine ouverte afin que nous puissions continuer cette conversation en buvant un verre pour me griser un peu.
Votre uniforme fait tourner bien des têtes féminines mais je sais désormais que la mienne vous attire comme un aimant.
Mon très cher Capitaine je me languis déjà de vous.
 
A ce soir certainement.
 
Anne-Sophie
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La lettre de Hector à Valentine :
 
"Bonjour toi, Est-ce bien toi Valentine l'auteur de cette belle phrase glissée sous ma porte?
Ancre Tu as parlé de nouveaux yeux, j'ai pensé de suite à ton appareil photo. Je t'ai vu me prendre à plusieurs reprises. C'est normal. Tu aimes le beau ! Comme je te comprends. Tu as dû me voir plusieurs fois avec Dominique. Nous avions fait escale ensemble. Ne t'inquiète pas, c'est juste une bonne copine. Et mes nouveaux yeux t'ont déjà remarqué, toi.
On peut faire plus ample connaissance. Un diner en tête à tête ? Réponds-moi vite. Je meurs d'impatience.
Ton Hector adoré."
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L’échange de lettres entre Hector et Dominique :
 
Aujourd’hui, le 27 Novembre
Chère Dominique, ne prenez pas ce petit mot pour une proposition déplacée de ma part.
Depuis notre arrivée sur ce magnifique bateau de croisière je vous ai remarquée, un éclair, un coup de foudre m'a envahi.
Votre hyperactivité, votre élégance et surtout le comportement empathique que vous manifesté pour autrui.
Je fais ce voyage afin de faire le point sur ma vie.
J’ai une petite fille, dont la mère est partie dès sa naissance, peut être en suis-je la cause avec mon besoin de plaire.
Ce qui n’est qu’une apparence, en fait, car je suis timide et comme tout timide qui se respecte, j’en fais beaucoup trop.
Je souhaiterais durant ces quelques jours passés « ensemble » mieux vous connaître.
Je ne veux certainement pas que ma proposition vous choque mais peut être prendre un verre ou un café en fin d’après midi au bar, j’en serais heureux.
Je ne sais pas si ma désinvolture vous a plu ou laissée indifférente.                                         
Dans le cas contraire, je ne vous en voudrai pas.
Je ne serai pas étonné si vous me reconnaissez.
 
Bien, dans la journée je vais ouvrir l’œil, mais je pense à quelqu’un en particulier, HECTOR, je lui glisserai un mot sous sa porte.
 
Aujourd’hui, le 27 Novembre
Monsieur, vous avez raison, votre dernière phrase m’a tout de suite fait reconnaître le personnage « tombeur de ces dames », que la gente féminine se plaît à sourire.
Dommage parce que votre laïus était parfait pour charmer une femme forte ou innocente selon son désir.
Je vous souhaite de trouver vôtre âme sœur, qui saura peut-être apprivoiser l’être qui, je pense, peut s’assagir de ses démons, sera-elle libre et capable de vous comprendre…
 
DOMINIQUE
 
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La lettre de Julie à un bel inconnu :
 
Bel inconnu,
Cette croisière me réserve des surprises, votre citation me laisse rêveuse. Elle m’incite, non seulement, à la découverte de nouveaux paysages mais à penser avec mes yeux. Je vais donc explorer, d’un regard audacieux, les indices qui me mèneront vers vous.
Je laisse mon imagination vagabonder, celle qui va dévoiler mes pensées les plus secrètes.
J’appartiens à ces femmes qui succombent au charme de l’interdit.
Dès le premier soir, mes yeux ont été captivés par la gent masculine, à la table du Commandant. Séduction, audace, sensibilité, discrétion ou extravagance, ces messieurs avaient tous un attrait intéressant..
Je me suis amusée de vos pupilles scintillantes face à la présentation d’Anne-Sophie, Dominique, Marjolaine, Maya, Valentine. La beauté, en toute modestie, était au rendez-vous. J’ai senti votre regard se poser sur ma longue chevelure brune qui masquait le décolleté de ma robe.
Mettre du piquant dans ma vie ! J’adore. Je ne mets aucune barrière sur tout ce qui peut m’apporter satisfaction, savoir et plaisir. Malgré mon divorce, je me laisse encore séduire par le charisme d’un homme. Je suis libre, inventive, tolérante, aimante.
Peut-être avez-vous envie de mieux me connaître ?
J’ai préparé une enveloppe pour vous, Bel inconnu, je l’accroche à la poignée de porte de ma cabine, avec des rubans d’attente.
Julie se permet de frôler votre joue de ses lèvres.
 
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Les lettres de Oolala aux hommes :
 
Le lendemain, notre Oolala ne quitta pas sa cabine. Il ne débarquerait pas à Barcelone. Ce samedi de pleine lune serait consacré au culte des ancêtres. Les incantations devaient obligatoirement s’accompagner de petits sacrifices d’animaux. Il partit à la chasse aux mouches. Il les piquait avec sa plume crête de coq avant de leur enlever les ailes pour les offrir au pilon de son goupillon.
En même temps il murmurait des chants traditionnels traduits en lalaitou qu’il distribuerait au bord du jour demain.
Il cacheta un certain nombre d’enveloppes qu’il déposa sous les portes palières de tous les garçons de la croisière. Pour ces dames on verrait ensuite.
 
Oolala était généreux, d’une grande sagesse et toujours prêt à faire le bien.
Une tempête était annoncée. Forte. Il est bien connu que les hommes sont bien plus délicats, souvent des chochottes même, que les femmes. Mais qu’à cela ne tienne, les ancêtres se groupèrent pour que ce moment de forte houle deviennent un doux roulis pour ces messieurs, ébahis.
 
Par contre, une condition, chacun devrait se prier plié en deux et se plier tout court aux lalaitouts du moment de notre ami Oolala et répéter comme un leitmotiv que le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux.
 
Oscar fut le premier à ouvrir la lettre. Très étonné, il frappa à la porte de Sir Edward juste à côté, en train de réviser son prétérit. Sir Edward ne comprenait pas comment avoir de nouveaux yeux. Il mit ses lunettes pour mieux voir mais en vain. Mais non, cher Edward on parle au deuxième degré. Sir Edward ne comprenait toujours pas, il logeait au quatrième étage.
Oscar finit par abandonner Edward, trop compliqué.
 
Tiens, voilà Gino qui s’approchait avec Hector. Ils se dirigeaient vers la cabine d’Oolala pour des explications. Ils avaient pris le raccourci du couloir du capitaine et une porte de cabine était restée ouverte. On entendait le boss jouer aux dames avec Sophie et la partie était presque gagnée. Un peu cavalier notre capitaine mais tellement séduisant disait-elle cramponnée à la vision de son bout du bout… de nez.
 
Au moins un, au pôle médical, Dominique, Marjolaine, Julie, et encore Valentine étaient au plus mal. Le mal de mer secouait leur volonté. Elles étaient impuissantes. Des haut le cœur avec des envies d’aller-retour à la vue basse, le monde autrement, pâle et défiguré, une découverte pour elles à regarder avec de nouveaux yeux.
 
Mais où sont donc passés les ancêtres ?
On rappela Oolala d’urgence. Il fut obligé de ressortir son meilleur goupillon et de biper Maya.
 
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La lettre d’Eliott à Anonymus :
 
Cher Anonymus,
 
Je suppose que le comité de loisirs du Comté de Provence est à l'origine de cette démarche pour le moins elliptique, ludique, un peu... traître quand même
 
je parle du pli glissé sous la porte de ma cabine ainsi rédigé en cette citation :
 
le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux
 
Étant donné que ce voyage merveilleux a bord du Comté de Provence me met à distance de mon quotidien, cette distance aussitôt accaparée par l'espace énergivore de ma conscience que je tente d'ordonner et d'agencer, je considère ce pli un rien... demandeur.
En effet le but donné à mon voyage est justement de perdre un peu du Voir pour donner le temps à Regarder et faire connaissance avec d'autres outils de cognition souvent non sollicités...
Voir est ma préférence personnelle disait un certain mexicain... parce qu'un homme de connaissance ne sait que ce qu'il voit
 
A suivre cet argumentaire Voir c'est aussi mordre le soleil dans un abricot épanoui ou verser des larmes à l'écoute du brame du cerf, c'est enfin ressentir le dehors, l'intégrer et améliorer un relationnel avec l'Elément qu'il soit animal ou minéral ou …
 
A partir de là, Conscience est un nouvel œil ;
 
cher Anonymus, je dirais que je vois depuis que je vous Regarde : votre mot pertinent me touche et m'oblige.... .à une seconde attention vers les mouvements environnementaux qui seraient dans le champ de ma perception.
 
PS : je laisse ce billet à votre agent qui saura faire la jonction jusqu'à vous
 
Toute mes salutations sincères vous accompagnent
 
Eliott H
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La lettre de Valentine à Gino :
 
Cher Monsieur Baldino
Le voyage que j’ai entrepris avait jusque là un seul but : me faire oublier la période difficile que je viens de traverser. Mais cela m’a empêchée de regarder autour de moi et est responsable de mon attitude envers vous l’autre soir. Aussi, pour me faire pardonner, c’est à mon tour de vous inviter à boire un verre ce soir. Je serai au bar à partir de dix-neuf heures et j’espère que vous m’y rejoindrez. Cordialement. Valentine.
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Les billets de Gilles Santini à tout le monde :
(Gilles est le personnage de Bernadette qui suit l’atelier en virtuel)
 
Pour Maya ce sera "Un bon voyageur n'a ni plans établis, ni destination" (Lao Tseu)
Pour Valentine et son oeil numérique : "Une fois par an, visitez un lieu où vous n'êtes jamais allé auparavant" (Dalai Lama)
Pour Gino tiens, je lui envoie "Voyager c'est vivre" (Hans Christian Andersen). Je trouve que ça lui va bien !
Pour Jean... ah oui ! celle-ci "Voyager vous laisse d'abord sans voix, avant de vous transformer en conteur" (Ibn Battuta)
Pour OOlala, voici "N'hésitez jamais à partir loin, au-delà de toutes les mers, toutes les frontières, tous les pays, toutes les croyances" (Amin Maalouf)
Pour Julie qui d'après ce que j'ai compris cherche l'inspiration "Voyager c'est découvrir que tout le monde se trompe sur les autres pays" (Aldous Huxley) A creuser...
Pour Edward, je sens bien "Une destination n'est jamais un lieu, mais une nouvelle façon de voir les choses" (Henry Miller)
Pour Oscar "Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en ont lu qu'une page" (Saint Augustin)
Pour Hector, je lui réserve "Voyager rend modeste. On voit mieux la place minuscule que l'on occupe dans le monde" (Gustave Flaubert)
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La lettre de Gino à son copain Fernand :
 
Cher Fernand
 
Ayant reçu une lettre sans signature avec certains mots à consonance espagnole, je présume que c'est toi qui me l'a envoyée. Si non, tu déchires et tu jettes. Tu me laisses entendre que notre connivence pourrait nous amener à avoir des rapports plus intimes et faire l'économie d'une cabine en n'en occupant qu'une. Notre nouvelle amitié me retient pour ne pas te répondre vertement non. Je ne suis pas homo et n'ai pas l'intention de le devenir. Si notre statut d'amis (je dirai camarades) te suffit, je te promets d'oublier ta proposition et d'entretenir notre camaraderie telle qu'elle est à ce jour. Si tu n'es pas l'expéditeur de cette missive, déchire et jette la mienne dans l'océan afin de profiter sans ambiguïté de notre, je me répète, connivence.
 
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La lettre d'Edward à Valentine :
Chère Valentine,
Je vous remercie de votre charmante missive qui, sous sa simplicité apparente, m’invite à la réflexion. Je suis honoré que vous m’ayez choisi comme destinataire d’une aussi riche formule et vous avoue humblement qu’il ne m’est pas facile d’y répondre.
 
J’ai passé la plus grande partie de ma vie à courir le monde, par les mers et les océans.. Certains paysages m’étaient inconnus, et je les abordais avec les yeux éblouis et naïfs d’un enfant. D’autres -la plupart puisque je pilotais des bateaux assurant des lignes régulières- m’étaient familiers. Mes responsabilités ne m’ont pas permis de profiter pleinement de tous les lieux traversés. J’ai vogué de par le monde sans vraiment le voir. Aussi, dès que j’ai atteint la retraite, je me suis employé à revenir sur mes pas en portant sur tous ces lieux un regard neuf, différent, comme si je les voyais pour la première fois.
 
Sans doute, avec votre finesse et votre perspicacité, avez-vous perçu cela chez moi et c’est la raison de ce mystérieux message. Je ne sais pas dans quelle intention vous me l’avez adressé, mais je serais heureux que nous en parlions ensemble, si vous en êtes d’accord ;
 
J’ai beaucoup admiré l’attention, l’enthousiasme et l’énergie et avec lesquels vous portez votre regard sur les paysages et les gens et les captez avec votre appareil photo. J’espère avoir l’occasion de partager avec vous certains de ces moments privilégiés. Sans doute dois-je interpréter ainsi le sens de votre message
 
Avec toute mon amitié
 
Edward

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 11 Décembre 2023

 
10 novembre au soir
 
Ça y est, j’ai franchi l’écluse !
Comme il n’y avait pas d’éclusier, avec Melinda nous avons ouvert les vantelles aval pour vider le sas, puis ouvert les portes. La péniche est rentée dans l’écluse, on a refermé les vantelles aval. Puis on a manœuvré sur les vantelles amont pour remplir le sas. Le bateau montait tranquillement le long des quai. Il fallait tout de même le sécuriser par des cordages pour qu’il ne heurte pas les bords de l’écluse. Une fois le niveau d’eau atteint, on a ouvert les portes amont, la péniche est sortie de l’écluse, alors on refermé les portes, la péniche est venue accoster au ponton d’attente pour nous récupérer et nous sommes repartis. Fascinant ! Ce système d’eau qui monte, qui descend, ça m’épate toujours autant ! J’en oublierai même le message anonyme reçu ce matin.
 
Mais Paul a enquêté. Il nous rassemble tous au salon, la cuisinière, Melinda et moi, et nous apprend que l’on a tous reçu, ce message.
– Alors qui ? Et pourquoi ? demande-t-il.
– Est-ce vraiment important de le savoir ? répond la cuisinière. Après tout, ça a mis un peu de piment dans cette croisière. En tout cas, moi, ça m’a fait réfléchir et sortir de mes casseroles.
– Vous avez raison, ajoute Melinda. Moi aussi, ça m’a fait réfléchir…
Son regard se perd quelque part très loin. Cette citation a dû l’emmener vers quelques rivages secrets ou divins...
– Moi, dis-je, j’ai cru que c’était Paul qui m’avait adressé ce message.
Melinda sursaute, rougit. Peut-être pensait-elle que c’était moi qui lui avais envoyé cette citation… J’ai croisé son regard un peu perdu et quelques petits bruits incongrus, genre flatulences intempestives, se sont alors faufilés parmi nous. Instant de gêne dans le salon... Melinda a pété.
Je reprends vite la parole :
– J’ai imaginé plusieurs hypothèses, mais elles sont tellement débiles que je n’ose vous les soumettre..
S’ensuit alors un échange décousu, vite clos quand la cuisinière nous dit :
– C’est peut-être l’inconnu qui est monté à bord pendant l’escale. Je l’ai trouvé devant la cabine de Paul. Le genre ermite en robe de bure, ou un moine peut-être. Je lui ai demandé ce qu’il faisait là, il ne m’a pas répondu, alors je l’ai raccompagné sur le quai.
Paul s’énerve :
– Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Pourquoi tu ne me l’a pas dit ?
– Pour ne pas t’inquiéter ! Tu es tellement stressé… J’ai vérifié qu’il n’emporte rien et je l’ai mis dehors. Fin de l’histoire.
– Peut-être aurait-il aimé naviguer avec nous pour nous montrer la lumière et il nous a laissé son message à la place… ? suggère Melinda.
Cette idée me laisse pensif..
– Nous serions les nouveaux yeux d’un ermite, quelle idée poétique ! dis-je.
Paul conclut :
– Soit, va pour l’inconnu puisque personne ne se dénonce.
 
C’est ainsi que se termine l’anecdote « citation anonyme ». Ça me va.
En tout cas, mes nouveaux yeux m’ont permis de percer un autre secret de Melinda : quand elle est émue, elle pète. Toute une série de petits pout pout pout. C’est trop mignon !

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Rédigé par Mado

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Publié le 10 Décembre 2023

 
 
 
Zut, pas de contact. Le goupillon connecté ne répondait plus. Le wifi était éteint.
Maya qui faisait la gueule ou les ancêtres qui votaient contre ?
 
Oolala venait d’arriver dans le salon suite à la demande du capitaine, impuissant devant ces dames toutes en nausées. Il paiera sa tournée, promis, si notre ami parvient à des fins de non-recevoir pour ces roulis qui n’en finissent plus.
N’ayant aucun moyen à sa disposition Oolala se vit dans l’unique obligation de travailler manuellement. Il commença par Dominique, volontaire pour pratiquer l’imposition des mains sauf que chez Oolala les paumes devraient frôler toutes les parties saillantes du corps pour que les tentations maléfiques soient jetées à tribord.
Le pari fut réussi pour elle et son mal de mer, sous le regard jaloux du capitaine et c’est étrange, comme c’est étrange… tout de suite le goupillon retrouva son voyant vert et sa wifi, un signe fort des ancêtres à ne pas oublier. Même Gino retraité de la lumière n’avait pas réussi à joindre les deux bouts.
 
Loin dans une forêt de coussins, Sophie semblait dormir, les joues roses et sûrement très fatiguées de sa nuit avec le capitaine. Jean Vague buvait une tasse de camomille à la vanille, Gino siphonnait un whisky tout en racontant à Julie et à Valentine qu’il était en pleine forme à cause de la phrase magique trouvée dans le courrier d’Oolala. Julie, Marjolaine et Valentine avalèrent un cachet. Cet Oolala, un charlatan ou un tripoteur invétéré ?
 
Soudain la chouette s’agita bruyamment, louchant de ses gros yeux ronds sur Oolala en prise avec un manche et son balai oubliés là par le technicien de surface. Les plumes en bataille, le pagne en volume, Il marmonnait avec disait-il, la vision d’un ecclésiastique, un certain Monseigneur Koko tout droit venu de l’enfer avec sa mitre cabossée tenant en équilibre avec ce manche à balai car on lui avait confisqué sa crosse en plaqué or. Il implora notre ami pour qu’il intercède auprès des autorité célestes afin d’obtenir le pardon de son ancien monde. Les échanges durèrent bien un tour de petite aiguille.
 
On ne sut pas la suite de l’histoire car Maya entra bruyamment dans le salon, en colère, avec une enveloppe à la main et un cor au pied. Elle avait trop marché avec sa tête, le long de ses pensées, entre Oscar et Laperousse, ses deux hésitations du moment. Précisons que Maya avec sa bonne dose d’électricité statique attirait une majorité de croisiéristes. Elle provoquait même des pannes dans les circuits Wifi. Détonnant non ?
 
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 10 Décembre 2023

 
A mon bien mystérieux messager ;
Je lis et relis pour la deuxième fois le contenu de votre lettre échouée de manière assez rocambolesque sur le sol de ma cabine.
Il m’a fallu un certain temps pour en élucider l’origine, et surtout l’énigmatique expéditeur. La page manuscrite sur petits carreaux m’a fortement aiguillée vers un carnet vert que je croise souvent.
Mon voyage ne réside pas dans le but de chercher ou trouver de nouveaux paysages, nouvelles visions, mais percevoir des réponses à mes projets de vie actuels. Le sens qu’il m’enseigne depuis quelques jours est autre, meilleur.
On ne change pas on évolue. Pour chaque chemin qu’on quitte, c’est une nouvelle route qui se révèle.
Pouvoir sereinement se poser les bonnes questions et découvrir les réponses justes.
Vos mots, phrases, me touchent et m’émeuvent je me dois de ne pas vous mentir. Cette danse au bord du fleuve aussi impromptue et innocente qu’elle soit demeure un vraiment beau souvenir. Il s’est même invité de façon espiègle invité dans mon sommeil. Emoi et confusion à mon réveil. L’idée de te faire part du contenu, te l’écrire pourrait provoquer en moi des tourments aux conséquences assez désagréables.
Je ne te parle pas de sentiments, tes attentes à mon égard ne me laissent pas indifférentes, mais pas au point de bouleverser mes aspirations les plus profondes.
Et d’un coup d’autres questions, d’autres lignes de plus sur ma liste épinglée dans ma tête bouillonnante.
L’amour et la foi c’est croire en une force invisible qui nous entoure.
Tu espérais qu’en retour je te réponde de manière réciproque à tes avances, mais je ne peux t’offrir à cet instant que ma plus belle et sincère honnêteté.
Je ne sais au moment où je partage par écrit avec mes mots à moi, je ne sais pas si une fois finie, ma lettre à moi fera le chemin en sens inverse.
Peut être demeurera-t-elle poste restante sur le bord de ma table.
Pardonne d’avance mon silence, dans ce cas.
Sinon puisque tu me lis je souhaite de tout cœur que tu puisses partager avec moi ma décision.
 
Bien à toi,
 
Melinda
 
 

 
 

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 10 Décembre 2023

 
9/11 : Demain, le grand jour, notre première escale ! Et oui, La Spezia, me voilà ! Porte d’entrée des « cinque terre », tu m’as souvent fait rêver.  Cela dit l’espoir de retrouver quelques indices sur mes origines m’ont davantage boosté à m’engager dans cette aventure plutôt que l’idée de visiter ces cinq merveilles agrippées à flanc de falaise face à la grande bleue. Je ne sais pas si l’occasion de flâner dans les ruelles de Riomaggiore, Manarola, Corniglia ou autres sites touristiques se présentera, mais, ce qui est sûr, c’est que je vais m’atteler à dénicher cette fameuse adresse que j’ai jalousement gardée. Ha, j’oubliais, je ne sillonnerai pas, rues et ruelles, seul, une magnifique jeune femme, qui réponds au nom de Valentine, m’accompagnera. Il s’agit de ma voisine de cabine avec qui j’ai immédiatement sympathisé lors de l’embarquement. Passionnée d’images, elle m’a invité à déambuler dans la ville à la recherche de clichés insolites. Cela dit, rassures toi, je te confierai toutes nos péripéties citadines.
 
10/11 Comme prévu, je l’ai retrouvée, sur le pont. Arborant une tenue plutôt sportive, elle était quand même d’une élégance déconcertante. L’air était vivifiant, les premiers rayons du soleil se pointaient timidement à l’horizon et la ville commençait à s’éveiller. Au loin, le moteur de quelques pointus annonçait le retour d’une pêche nocturne. Nous avions décidé de décoller dès la première heure afin de maximiser le temps qui nous était imparti. Plan de la ville et carnet de route soigneusement élaboré la veille en poche, nous étions prêts pour une virée touristique dans le golfe des poètes. Rien que l’appellation, une invitation au voyage et déjà tout un programme ! Si je lui ai fait confiance pour nous dénicher quelques incontournables curiosités à capturer, j’avais néanmoins négocié un passage au 210 Via Prione, lieu situé à proximité du Castello San Giorgio inscrit sur sa liste. Tout en cheminant, elle parlait de son métier avec une telle passion qu’on ne pouvait s’empêcher d’imaginer que ce n’était pas un simple gagne-pain mais un hobby. Je n’avais jamais interprété la photographie comme de l’art et pourtant, de chacune de ses paroles, se dégageait l’expression artistique. A l’affût du moindre indice émotionnel elle était prête à dégainer son appareil pour immortaliser une porte ancienne sculptée, une tourelle en pierre vieillie par le temps ou un enfant assis sur un banc. Tout était prétexte pour créer une œuvre d’art. Sans la connaître vraiment je me sentais assez proche d’elle. Vraisemblablement notre goût commun pour rechercher la perfection dans une profession qui nous passionnait. Et la magie d’une caresse sur une pièce de bois précieux, veiné à souhait, avant de se transformer sous le jouc d’un outil me traversa l’esprit. Je restais silencieux et, perdu dans mes pensées, je buvais ses paroles. Nous entrions dans le grand marché couvert, Piazza Cavour, lorsqu’elle s’interrompit pour m’interroger :  
-       Et vous ? me dit-elle, qu’espérez-vous trouver à La Spezia ?
Elle fût littéralement surprise par la seule réponse qui me vint à l’esprit :
-       Retrouver ma famille !
Étonnée, elle tourna son regard vers moi et, tandis que ses grands yeux verts semblaient attendre une suite à mes propos, je cherchais une échappatoire.  Nous n’étions pas assez intimes pour que je lui divulgue mon secret et, avant que je ne décoche une quelconque répartie, je fus sauvé par le gong. Une foule bruyante, odorante et pittoresque nous entourait. Nous avancions difficilement dans ce marché aux couleurs locales en nous frayant un passage au milieu des badauds lorsqu’elle s’arrêta net à la vue d’un balcon en fer forgé. Datant sûrement du siècle dernier, il m’a fait penser à celui de Roméo et Juliette et j’avais bien l’impression qu’elle aussi. Surpris par cette cohue, j’esquivais momentanément une situation embarrassante. Après quelques prises de vue choisies au dédale de ces rues typiquement italiennes, nous voilà prêts à affronter le chapelet d’escaliers qui mènent au Castelo San Giorgio. Je me doutais, qu’une fois en haut, une vue à couper le souffle sur la ville récompenserait nos efforts sportifs cependant je n’osais m’y aventurer. Coincé entre deux haies de petits immeubles, ce ruban de larges marches, semblait s’agripper à leur façade colorée. Mon hésitation n’a pas échappée à Valentine. Prétextant commencer à souffrir dans ses nouveaux tennis, mon adorable binôme m’entraine vers le funiculaire. Se mettre en difficulté pour éviter que je ne perde la face, une stratégie tout en finesse qui m’a laissé bouche bée ! Le château majestueusement imposant trônait au sommet de la colline. D’une meurtrière on pouvait admirer un panorama exceptionnel sur la ville et la baie de la Spezia. Tandis que je devinais son impatience à découvrir la salle qui abritait jalousement ses trésors depuis des décennies, je cherchais une astuce pour m’esquiver.   Je voulais retrouver « l’adresse » en solo et, pour cela, il me fallait argumenter :
-       Si je n’osais rompre le charme, je…..
Sa réponse ne se fit pas attendre :
-       Je vous en prie, Sergio, allez-y
-       Comment avez-vous deviné ?
-       Vous avez interrogé votre montre à quatre reprises, inutile d’être un fin limier pour lire dans vos pensées. Foncez, on se rejoindra plus tard
Je fus à nouveau bluffé par autant de perspicacité et, en un temps record, je lui faussais compagnie.  J’arpentais la rue Prion pour atteindre le numéro 210. Un petit immeuble avec une façade ocre, un peu vieillot mais bien entretenu. Le seul accès, une porte d’entrée qui ne s’ouvrait qu’à l’aide d’un digicode ou d’un vigik et, sur le parlophone, aucune trace de BERLINO, le nom de mon contact ! Ma déception était telle que j’avais du mal à réfléchir. Les yeux rivés sur la platine, une voix que je reconnaissais me fit sursauter :
-       Il ne vous reste que deux solutions. Soit, vous actionnez l’un des six noms qui figurent sur la platine, soit vous déclarez forfait
J’avais été pourtant très évasif néanmoins elle avait sûrement deviné mon mal être.  Médusé, je lui répondis en souriant :
 
-       La seconde me semble raisonnable, demain sera un autre jour, rentrons
Se promettant de terminer cette journée par une balade nocturne sur le port Mirabello, nous nous sommes quittés, exténués certes mais ravis.
 

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Rédigé par Christiane

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Publié le 6 Décembre 2023

Cher Fernand

 

Ayant reçu une lettre sans signature avec certains mots à consonance espagnole, je présume que c'est toi qui me l'a envoyée. Si non, tu déchires et tu jettes. Tu me laisses entendre que notre connivence pourrait nous amener à avoir des rapports plus intimes et faire l'économie d'une cabine en n'en occupant qu'une. Notre nouvelle amitié me retient pour ne pas te répondre vertement non. Je ne suis pas homo et n'ai pas l'intention de le devenir. Si notre statut d'amis (je dirai camarades) te suffit, je te promets d'oublier ta proposition et d'entretenir notre camaraderie telle qu'elle est à ce jour. Si tu n'es pas l'expéditeur de cette missive, déchire et jette la mienne dans l'océan afin de profiter sans ambiguïté de notre, je me répète, connivence.

Gino

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Rédigé par Louis

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