ecriture collective

Publié le 19 Décembre 2023

 
      19h, arrivée de mes deux jeunes amoureuses accompagnées de deux copines aussi effrontées qu'elles. Elles se jettent sur les cocktails et se lutinent gentiment, s'échauffent, m'entourent, me frôlent avec attouchements. La soirée s'annonce intéressante. Soudain la porte de ma cabine s'ouvre, apparait Valentine, majestueuse, hautaine, qui ordonne aux deux hétaïres de foutre le camp illico. Son regard pénétrant les subjugue, elles restent coites, muettes. Elles ne sortent pas, elles s'enfuient. Seuls tous les deux, Valentine se sert un verre de raide, s'assoit, sort un jeu de cartes et me demande si je sais jouer au poker. J'acquiesce, lui disant que j'avais pratiqué lors de mes années troubles. Elle précise : poker déshabillé. Elle bat les cartes, je coupe, elle donne. Je gagne par deux fois, Je lui fais enlever ses chaussures, son foulard, puis la roue tourne et je commence à perdre. Elle sourit, se moque et au bout de pas longtemps je me retrouve en slip. Le poste de radio diffuse un slow, elle s'approche de moi, m'enlace, me chauffe, s'écarte et me susurre : déshabillez-moi, déshabillez- moi, pas trop vite, lentement, prenez votre temps. J'obtempère, la voilà presque nue. Elle se détourne de moi, fait glisser lentement sa petite culotte le long de ses jambes, se retourne, je reste coi, sans voix.
 
      Epilogue
                      VALENTINE EST UN HOMME !
 

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Rédigé par Louis

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 19 Décembre 2023

Personnage :
 
Nom : Monsieur Laperousse
Prénom : Oscar
Age : 51 ans
Poids:69 kg 1m 80
yeux : noirs
Son apparence physique : Très bien mis, costume trois pièces, nœud papillon, cheveux poivre et sel ondulés, sophistiqué, semble imbu de sa personne, délicat dans ses gestes, un peu maniéré.,marié sans enfant très exigeant sur les détails.
 
Caractère : poli, condescendant
Il semble se rendre à Madagascar à la recherche d'une vanille exceptionnelle, pour son industrie de fabrique de pâtisseries .à Paris.
 
Permettez moi de vous dire cela, mais au premier abord, je le sens à l'affût de recherche féminine. Pourquoi ? mystère

 

_______________________

 

LA CROISIÈRE INSOLITE
 
Aujourd'hui, belle journée d'automne, six novembre 13 heures.
Je déambule depuis trente minutes sur le quai, dans l'attente de monter parmi la foule sur le paquebot «  Le Comté de Provence » pour effectuer une belle croisière.
Dans quelques instants, je serais dans ce gigantesque bateau. Les gens commencent à arriver, ils grimpent sur la passerelle, rigolent et semblent très joyeux.
Je fais signe à un officier de bord, pour savoir où me diriger pour trouver le pont de ma cabine. J'arpente de longs couloirs colorés, enfin je parviens à la cabine au rez-de-chaussée.
Au bout du parcours, j'aperçois le personnel de bord au garde à vous, près à nous rendre service au moindre geste, vêtus tous d'un chemisier blanc, jupes ou pantalons et gilet noir et veste munie sur la manche des écussons suivant leur grade. Ils semblent attendre des consignes pour exécuter leur travail dès que tout ce beau monde aura regagné leur mini appartement.
Je rentre enfin dans ma cabine, pas très spacieuse mais correcte, un grand hublot à la largeur raisonnable d'une fenêtre qui me permet aisément de voir l'océan.
La chambre est dotée de placards spacieux, étagères, tout ce qu'il faut pour passer un séjour agréable. On ne peut en demander plus dans un hôtel flottant. Je jette un coup d’œil par la fenêtre ouverte, la mer est d'huile. J'espère que la météo sera favorable à cette traversée, afin d'apercevoir un magnifique balai de dauphins, heureux et joueurs de faire le spectacle de danse devant des spectateurs époustouflés.
Un très joli moment qui restera inoubliable pour moi..
 
 
LE DÎNER
 
Je monte sur le pont pour admirer le départ du paquebot. Appuyé au bastingage, j'aperçois la côte découpée s'éloigner lentement. Des croisiéristes se promènent le long du pont, d'autres allongés sur des transats, sous une légère couverture se reposent. Le balai des va-et-vient est joyeux, mêlés de rires et de cris., cela me permet de-ci delà de faire de rapides connaissances féminines. C'est très  agréable.
Au retour de cette promenade, je trouve dans ma chambre, posé sur la petite table du coin salon, un faire-part pour assister le soir au dîner du Commandant et son équipe. Je décide de me vêtir d'un costume trois pièces avec nœud papillon. Cela fera plus chic.
A 20 heures, le Commandant nous reçoit dans la salle à manger immense et très joliment décorée.
Des tables de huit personnes sont dressées, avec nappes blanches, belles vaisselle, verres de cristal, couverts argentés, tout est fait pour nous recevoir dans les meilleures conditions, digne de cette croisières de luxe.
A ma table, j'aperçois la jolie brune aux yeux vert que j'avais aperçu sur le pont.. Cette jolie femme, grande mince, très élégante est accompagnée d'une amie blonde, pas très jolie, des traits grossiers, mais avec beaucoup de classe.. Elle a du « chien ». Les yeux vert de la belle brune croisent les miens avec une légère insistance. Cela me trouble. En face de moi, Gino Baldino, un peu, lourdaud. Je connais déjà son nom, car un de ces amis l'a interpellé. Cet homme un peu bedonnant, jovial transpire à grosses gouttes.
Après le discours élaboré et courtois du Commandant., les serveurs nous apportent champagne et amuses gueules très finement décorés. Ensuite, le repas est servi, l'entrée, plats, fromages et dessert. Nous partageons entre nous quelques réflexions amusantes sur la tenue du Commandant et ces galons. L'ambiance est volubile, tout cela avec légèreté.
Par instant, je soutiens mon regard sur Valentine, oui elle s'appelle Valentine joyeuse et souriante. Elle rayonne. Je suis happé par sa prestance et sa beauté. Elle me plait vraiment. Avec son appareil photo sophistiqué, toujours auprès d'elle, de temps en temps , elle chatouille l'objectif et prend quelques clichés discrètement par ci par là.
Plus tard dans la soirée, j'apprends qu'elle est la fille d'un diamantaire d'Anvers. Ce n'est pas pour me déplaire. Elle semble être une jeune femme très indépendante. Elle parcours souvent le monde suivant ses contrats.
Avec mon accent un peu British, un petit espoir illusoire d'allier avec sa famille commence à germer dans ma tête.
En face de moi, Gino essaie avec insistance de retenir l'attention de ces demoiselles autour de notre table, mais il semble faire chou blanc « pas pécho comme disent les jeunes ». Dommage pour lui, il semble avoir la générosité de cœur. Mais hélas, sa conversation reste limitée ; ces jeunes femmes sont décontenancées et se détournent de lui pour rigoler et causer entre elles.
Je remplis le verre de Valentine, ces yeux pétillent, elle s'avère apprécier ma présence et s'intéresse à mes conversations. Le repas se poursuit jusqu'au dessert, je n'aime absolument pas la noix de coco.
Qu'importe ! Le diner se termine, à mon grand regret Valentine refuse mon invitation à boire un verre au salon-room.
Il est tard, je rentre dans ma cabine et me met à repenser au repas plutôt basique. J'ai connu mieux, les ingrédients sont de qualités mais ne surprennent pas. Travaillés avec des mets plus raffinés comme la truffe, ou le caviar, cela aurait relevé le choix et la finesse du repas. Je ne fais pas écho à mes constatations, c'est juste une réflexion.
Dans ma tête il y a autre chose qui me préoccupe.
Y aura-t-il une fin heureuse pour moi de cette soirée ? Qui sait ?
 

L'ESCALE A BARCELONE

Nous voilà arrivés à Marseille, première escale, il est 17h30 Gino Baldino profite de cette escale pour aller voir des amis de jeunesse et passer une bonne soirée.
Le lendemain au cours du petit déjeuner, accompagné de mes amies féminines, Gino Baldino arrive tout guilleret et nous raconte des histoires à l'emporte-pièce. Il semble avoir passé une nuit à Marseille assez agitée et en très bonne compagnie. Dans les pianos bars il a fait des conquêtes légères, en dansant sur des airs de Salsa. L'ambiance est détendue. Dans la matinée le Commandant vient nous informer que dans trois heures trente, nous allons faire une escale à Barcelone. La conversation se poursuit avec Valentine et Gino sur les endroits typiques à visiter, les cathédrales, les musées renommés, les boutiques intéressantes.
Valentine me demande alors si je veux bien l'attendre pour partir vagabonder dans cette ville que je ne connais pas. J'en suis très heureux. Quant à Gino, il dit devoir retrouver Fernand « l'évêque ».
Me voilà donc décidé, en toute confiance, à poser mes jalons pour me rapprocher délicatement de Valentine.
Quelques heures plus tard, nous déambulons dans le salon en faisant causette par-ci par-là avec d'autres passagers, dans l'attente de l'escale.
Soudain, Valentine s'éloigne en courant sur le pont, son appareil photo dans les mains ; elle bombarde de clichés notre personnage hétéroclite aperçu le jour du départ. Il se nomme paraît-t-il OOLALA. Étonnée par la personnalité de cet homme, son attention est captée vers lui, elle entreprend une conversation mêlée de fous rires joyeux.
Je suis un peu vexé d'être mis à l'écart un instant pour un individu aussi original.
Plus tard, nous débarquons sur les quais inondés de soleil et prenons un taxi pour rejoindre le centre ville. Nous déambulons dans les rues très colorées et bruyantes pour explorer les richesses architecturales d'art et découvrir les œuvres d'Antoni Gaudi, qui fait partie du modernisme catalan.
Valentine est infatigable. Pour souffler un peu, je l'invite à déjeuner dans un restaurant typique barcelonais.
Nous bavardons gaiement, lorsque à la table à côté, nous croisons Julie.
Julie est une femme très fine, mignonne, un peu rieuse. Elle semble heureuse de nous rencontrer. Après quelques gorgées d'alcool, elle s'épanche sur ses déboires amoureux, suivi d'un divorce houleux.
Elle travaille au Tribunal pour subvenir à ses besoins. Mais elle s'ennuie.. Elle rêve de devenir écrivain. Ce voyage lui permet de mettre un pied dans le monde littéraire. En effet, elle a été choisi pour traduire un roman d'Alistair Mc Cann. Peu à peu elle se détend, la générosité de Valentine l'amène à parler chiffons et à oublier pour un instant ses ennuis. Elles semblent s’apprécier. On se dit à plus tard et allons nous promener au magnifique parc « Del Guinarolo » en dégustant une très bonne glace.
Valentine commence, semble-t-il, être en confiance avec moi et me dévoile quelques détails de son adolescence. Moi je lui révèle plusieurs anecdotes de ma jeune enfance.
On a beaucoup ri ; avec quelques gestes anodins, je frôle sa peau, je caresse son bras, elle ne bouge pas, nos regards se croisent et laissent mon âme en suspens..

 

LA MISSIVE MYSTÉRIEUSE

Mon réveil se fait doux et léger, je me lève pleins d'idées pour la journée. En sortant de la douche, je trouve une missive sur la petite table du salon, je suis très surpris. J'ouvre l'enveloppe et lis :
« Le véritable voyage de découverte, ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux ».
 
Je suis stupéfait et intrigué ! Qui m'écrit cela ? On me reproche mon attitude ? Ou bien on m'interpelle pour que je porte mon attention sur elle ou il. Car elle ou il n'ose pas se manifester ouvertement ? Que de questions !
Je réfléchis. Une idée me vint à l'esprit :
Est-ce la steward qui s'occupe de l'entretien de ma cabine ? Elle me voit souvent choisir avec détail mes vêtements, la couleur de ma cravate, mon nœud papillon, je m’applique de longues minutes devant la glace pour maîtriser ma coiffure. Serait-ce elle que cela dérange ? As-t-elle des idées  vagabondes ? Par instant, je perçois son regard discret sur moi . A plusieurs reprises elle m'a croisé en compagnie de Valentine et remarqué notre complicité. Est-elle jalouse, envie-t-elle son élégance naturelle. ?
Sa silhouette de midinette ne m'a jamais interpellé. Je suis un peu contrarié. Je décide de prendre la plume.
 
Cher Monsieur ou Madame
 
J'ai bien lu votre missive et suis surpris de son contenu prétentieux. Sachez que je n'ai de leçon à recevoir de vous. C'est moi seul qui décide qui je dois ou veux fréquenter. Mes états amoureux ne regardent personne et sont  régis seulement par un charme et un attrait réciproque. Une attraction naturelle nous amène à la séduction, l'un et l'autre. Mon voyage dans mon jardin d'hiver, je le vis dans la grâce et en toute quiétude.
Je suis au regret de vous dire que les sentiments ne permettent pas d'avoir de nouveaux yeux, car lorsqu'on est amoureux on devient aveugle.
A bon entendeur. Je vous salue .
 
Oscar..

 

L’ÉNIGME RÉVÉLÉE

Quelques instants avant la réunion du Capitaine prévue dans le salon, nous entamons avec quelques croisiéristes, un dialogue au sujet de la citation.
Chacun de nous donne son point de vue, sans oublier les émotions, peurs, angoisses, émois que cette lettre a remués en eux.
Entre temps, j'ai fait un aller-retour, plusieurs fois à ma cabine, pour voir si j'avais une réponse à ma lettre.
Il est 14 h 30, le Capitaine est là, toujours bien de sa personne, souriant, un peu gêné tout de même. Il nous met dans l'ambiance et là, il dévoile que c'est lui l'auteur de la mystérieuse missive. Il nous explique sa raison. Il a voulu créer une autre ambiance, beaucoup plus conviviale, une osmose véritable entre les croisiéristes, afin d'apporter un lien plus fort entre nous.
Ouf !! Sitôt, je respire un peu mieux.
Plus tard, je me trouve accoudé à ma fenêtre, mon regard perdu sur l'horizon.. Cette missive, je crois a bousculé plusieurs personnes, les égos ont été mis à rude épreuve, à chacun maintenant de s'y retrouver et poursuivre son voyage.
Mes pensées se brouillent dans ma tête, mais cela n'enlève pas le doute au sujet du comportement de Valentine, avec d'autres hommes. C'est vrai, dès que je l'ai aperçue, un flot d'émotions est monté en moi.
Aussitôt j'ai mis en place une stratégie pour me rapprocher délicatement d'elle. Cependant elle a répondu souvent à mes sollicitations et je pensais être sur la bonne voie, de fonder un état amoureux entre elle et moi pour poursuivre une relation durable et faire un bout de chemin de la vie ensemble.
Je suis perplexe, je pense avoir été très prétentieux.
Cette citation a eu pour effet de m'ouvrir les yeux et me faire retomber les pieds sur terre.
Je ne sais plus quoi penser de son attitude, elle semble agir de la même manière avec moi, qu'envers d'autres personnes.
Mon cœur est contrarié. Je me suis mis dans ma tête une suite heureuse pour ce coup de foudre. Il est vrai que Valentine a ébranlé pas mal de sentiments autour d'elle avec son aura impalpable. Cette jeune femme, belle et pleine de vie, aurait- elle fait du charme à un  autre homme ?
Aurait-elle mis des cœurs en émoi ?
Je la connais un peu, elle est indépendante, mais de là à courir plusieurs « lièvres » à la fois, me fait perdre toute contenance.
J'ai cru voir dans ses yeux illuminés et brillants qu'elle appréciait ma présence, elle recherchait le contact.
Elle était, semble-t-il, heureuse d’être à mes côtés !
Ou bien j'ai été ébloui par sa personnalité, au point de mal interpréter ces petits câlins et sourires. Je ne sais plus quoi penser !
Que veut-elle vraiment ?
Que cherche-t-elle ?
Peut-être simplement un plaisir éphémère ?
Ou bien aime-t-elle séduire ?
Une question me vient à l'esprit : quelle doit être mon attitude lorsque je vais la revoir., continuer à aimer sa présence, ses frôlements, ses doux baisers légers, ses caresses délicates.
Je suis vraiment tracassé et mal à l'aise, et un peu perdu.
Moi, Oscar Laperousse, dirigeant impitoyable d'une très importante affaire industrielle, je me sens devenir un adolescent, dans une phase de rêverie délicieuse. J'aimerais partager tous ces sentiments à fleur de peau, afin de savoir si je dois abandonner, revenir aux affaires matérielles, ou bien devoir prendre la bonne résolution pour l'issue de ce joli rêve.

 

EN ROUTE VERS MADAGASCAR

Après une nuit agitée, je ressasse sans cesse les attitudes de Valentine.
Dans mon esprit perturbé, je revis ses doux gestes envers moi.
Lui faut-il plus de temps pour se rendre compte, si elle éprouve des sentiments sincères ?
Ou bien si s'était simplement un attrait physique un peu plus qu'amical ?
C'est vrai qu'elle a traversé une période difficile.
Lui faut-il plus de temps pour regagner de la confiance ?
Et comprendre ce qu'elle éprouve peut-être pour moi ?
Je décide donc, de prendre une décision radicale.
Je brûle tous mes souvenirs heureux qui dansent dans ma tête et je vais la voir. Dans la conversation, je lui glisse ma carte de visite, avec mon numéro de téléphone personnel, et lui annonce qu'à la prochaine escale « Lisbonne » je quitte la croisière et prend un avion pour Madagascar. Elle me regarde surprise et étonnée, mais ne laisse rien paraître.
J'ai le ventre noué.
« Je te crie avec mon cœur que je t'aime en silence, mais toi tu m'entends pas »
Alors, je me rends à l'évidence.
Mais il me reste un petit espoir qu'en m'éloignant d'elle elle prendra conscience que son cœur penche vers moi.
Aussitôt, je vais à la recherche de Gino Baldino, malgré ma déconvenue, et lui annonce mon départ éminent. Il paraît déconcerté. C'est une personne attachante et je lui dis tout le plaisir que j'ai eu à le rencontrer. Avec un grand sourire il me souhaite une bien belle trouvaille pour la découverte de ma vanille exceptionnelle. Il me dit que si un jour il passe par Paris, il viendra me voir.
Je salue deux ou trois personnes, ainsi que Maya. Je lui souhaite d'avoir le regard ouvert, lorsque l'homme de sa vie se présentera. Elle m'embrasse gentiment.
Je rentre dans ma cabine le cœur en écharpe, pour réunir mes affaires et faire mes bagages.
Un autre horizon lointain m'attend. Une autre vie devant moi.
Après ce doux et joli intermezzo, les affaires reprennent.
 
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Rédigé par Arlette

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Publié le 19 Décembre 2023

 
Personnage :
 
Lucas Leblond
35 ans, de taille moyenne, un léger embonpoint.
Contrairement à son nom, il a des cheveux très noirs, coupés courts, yeux noisettes.
Visage agréable, barbe de trois jours.
Célibataire, pizzaiolo. Il a un camion à pizza garé dans le quartier ouest de Nice.
Plutôt discret, mais curieux. Il aime se cultiver, découvrir le monde.
Fasciné par le système des écluses, il rêvait depuis longtemps de faire une croisière fluviale.
Tiendra son journal de bord.
Il garde toujours un petit carnet vert et un stylo prêts à prendre des notes dans sa poche.
 
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LE DÉPART
 
6 Novembre 2023
 
Je commence ici mon journal de croisière sur le Rhône. Départ : Arles
Le Commedia dell'arte, sympathique péniche, m’attendait le long du quai. Quand je suis arrivé pour embarquer, il y avait deux personnes avant moi, une belle jeune femme brune et un homme quelconque. Ils se sont tournés vers moi pour me saluer, et là, j’ai eu un choc, genre coup de foudre. Je n’ai plus vu qu’elle. Superbe, magnifique. J’ai perdu pied, impression de me noyer... Je suis resté là, à couler sans réagir, comme un imbécile. Heureusement, le personnel de bord est intervenu pour nous accueillir ; j’ai retrouvé mes esprits et un peu de dignité.
 
Nous sommes montés à bord. Une dame, la cuisinière, je crois, nous a conduits vers nos cabines.
Ça va être tranquille comme croisière ! Nous ne sommes que trois passagers, en fait que deux, cette ravissante inconnue et moi-même, car, si j’ai bien compris, le petit bonhomme insignifiant serait le pilote de la péniche. Tant mieux ! Ça me va tout à fait cette escapade intime…
La bonne surprise, c’est que la belle inconnue s’installe dans la cabine voisine de la mienne. Elle avait quelques difficultés à ouvrir sa porte, je lui ai proposé mon aide et nous avons pu faire connaissance. Enfin, c’est surtout moi qui parlais, elle, elle est du genre timide… mais tellement belle ! Elle me trouble trop avec ses formes pleines. Et je n’ai pu empêcher mon regard de glisser vers son décolleté appétissant en diable. J’espère qu’elle ne s’en est pas aperçue…
Si j’osais, je me laisserais envisager une romance au long du Rhône…
 
Bon, pas d’anticipation. Restons concentré sur le but de ce voyage : les écluses, le paysage au fil de l’eau, la lenteur, la douceur, la tranquillité. Quel pied !
A peine entré dans ma cabine, j’ai sorti mon carnet pour noter… ce que je suis en train d’écrire.
Ma cabine est agréable. Une petite fenêtre carrée avec des rideaux en vichy rouge, à travers laquelle je peux admirer le paysage, que je verrai bientôt défiler dans toute sa sérénité.
J’ai l’impression d’être dans une maison de poupée ambulante ! Sur la couchette, un édredon moelleux, des coussins douillets, c’est bien plus confortable que chez moi !
La cabine est lambrissée, une lampe rose ajoute à son ambiance reposante. Je sens que ce voyage va être magnifique.
 
Ah ! Ça bouge. Je file sur le pont pour ne rien rater du départ.
 
 
7 novembre 2023
 
J’ai regardé la péniche s’éloigner du quai hier. Arles me regardait partir et j’ai vécu littéralement l’expression ‘‘larguer les amarres’’. Sur le fleuve large, le bateau glissait. On a quitté la ville pour des rives boisées. L’automne dans toute sa splendeur ! Du rouge, du jaune, de l’ocre, de l’or.
Je suis resté longtemps à contempler le paysage, la campagne tranquille. Parfois, j’ai senti la présence de la belle inconnue. Elle allait de l’autre côté du pont, repartait. Mais je n’avais pas envie de lui parler, je voulais juste savourer l’instant lent, mouvant, dans ce ruban d’azur doré.
 
 
UN DÎNER RAFFINÉ
 
8 novembre 2023
 
Ce soir, dîner de bienvenue à la table du commandant, comme sur les grands paquebots.
On s’est retrouvés à 20h dans la salle à manger, la belle inconnue qui ne l’est plus car j’ai appris son nom, Melinda, et Paul, le pilote de la péniche, que je n’ose appeler ‘‘commandant’’, tellement il est quelconque. Rien à voir avec l’image de prestige viril d’un uniforme ! Melinda, elle, est resplendissante. C’est fou l’effet qu’elle me fait ! J’ai du mal à ne pas oublier mon regard sur elle.
 
Nous prenons place autour d’une table de fête toute en nappe blanche et couverts délicats. De la cuisine s’échappent bruits de casseroles et appétissants fumets bientôt matérialisés par de œufs pochés et mousseline de topinambour. C’est écrit sur le menu, sinon, je ne l’aurai jamais trouvé tout seul… Pas mauvais… un peu pâteux sur la langue cette mousseline, vaguement sucrée… étonnant… Des champignons rôtis suivent. Quel délice ! Fondants à souhait. L’odeur boisée des champignons précède leur saveur si particulière, j’adore. Humer d’abord, déguster ensuite, je suis au paradis ! Un vin blanc épanoui, dont j’ai perdu le nom, en sublime le goût.
Melinda, face à moi, semble se régaler aussi. Ses yeux pétillent. Paul sauce son œuf sans faire de manières. Pour un peu, il mettrait sa serviette autour du cou. De temps en temps, il zieute discrètement la belle. Faut dire qu’elle ne passerait pas inaperçue même si on était une vingtaine à table.
 
L’arrivée du saumon et son lit de lentilles me ramènent vers mon assiette. Le mélange est plutôt chouette, les saveurs se marient bien. C’est délicieux, cuisson impeccable. Pourrais-je m’en inspirer pour de nouvelles pizzas.. ? Pizza saumon-lentilles ? Cette idée m’amuse, j’ai légèrement pouffé, ce qui a surpris mes deux compagnons. Alors j’ai expliqué pourquoi ; du coup, ça a détendu l’atmosphère un peu guindée et tout le monde s’est marré.
Et puis, j’ai croisé le regard de Melinda, profond, mystérieux. Je ne sais pas ce qu’elle cache, qui elle est, mais j’ai furieusement envie de le découvrir.
 
Au dessert, entremet coco, mangue, passion, crème fouettée, frais et onctueux, saveurs acidulées exotiques qui explosent sur la langue, aussitôt adoucies par la crème… la cuisinière s’est surpassée, ce soir…
Au dessert, donc, j’avais réussi à faire rire Melinda trois fois et lui arracher quelques phrases. Voix mélodieuse qui m’a fait frissonner alors qu’une chaleur incongrue monte jusqu’à mes joues. J’espère que ça ne s’est pas vu…
Quant à Paul, il est plutôt agréable. On a parlé écluses, ce qui n’a pas eu l’air de passionner Melinda. Ce qui m’inquiète un peu, c’est que j’ai repéré quelques incohérences dans ses explications. J’espère qu’il sait ce qu’il fait… Je vais rester vigilant.
 
En tout cas, j’ai beaucoup aimé cette soirée tranquille. Paul et Melinda sont des compagnons de voyage charmants. Surtout Melinda… serais-je en train de tomber amoureux… ?

 

L'ESCALE EN AVIGNON

9 novembre
 
Aujourd’hui, escale à Avignon. La péniche accoste en douceur. Nous sommes sur le pont, Melinda et moi, prêts à débarquer. Devant nous, le Palais des Papes, monumental, tout en pierres blanches, se dresse au-dessus de la ville. D’abord happé par les hautes tours, le regard tombe ensuite sur les toits aux tuiles rouges avant de couler jusqu’au port où s’affairent quelques plaisanciers.
Les moteurs de la péniche se taisent. Paul nous rejoint. Nous partons tous les trois vers le centre ville. Nous traversons des ruelles encombrées d’étals à touristes. Epices colorées aux odeurs exotiques, marchands de foulards, d’éventails bigarrés, pizzerias, kebab… j’ai l’impression de traverser le Vieux-Nice. La cause touristique rend les vieilles villes interchangeables. Dommage ! Au détour d’une venelle, un pan de palais papal bouche le ciel. Melinda ne peut retenir un Oh ! de surprise ravie et presse le pas. Ce palais l’attire plus qu’un aimant, en tout cas plus que moi. Elle ne me calcule guère. Ce qui me console, c’est qu’elle ne semble pas plus intéressée par Paul qui n’a pas hésité à laisser la péniche à la seule garde de la cuisinière pour nous suivre… enfin, pour la suivre...
Nous débouchons devant une immense place peuplée de touristes. Le palais, impressionnant ! Splendeur médiévale parfaite, bâtie d’arcades, de tours, de créneaux, de murs, de pierres, de murs, de pierres, harmonieux et massif à la fois. Je me sens tout petit devant cet édifice, pour un peu, je retrouverais la foi. Melinda semble l’avoir en elle, la foi. Elle est en contemplation, avec une lumière nouvelle dans ses yeux d’émeraude, comme une joie profonde qui la rend encore plus belle.
Elle nous propose de faire la visite du palais. Je décline l’offre. Ça va prendre trois plombes, je préfère tracer vers le fameux Pont d’Avignon, vestige d’un pont médiéval dont il ne reste aujourd’hui que quatre arches et surtout, j’aimerais trouver un moyen d’aller jusqu’à l’écluse d’Avignon. La voir de la rive avant de la franchir demain en péniche. C’est quand même ce qui m’a poussé à faire ce voyage… Melinda sourit devant mon enthousiasme. Il paraît que lorsque je parle d’écluse, je m’illumine, enfin, c’est ce qu’elle m’a dit. Et ça, ça m’illumine encore plus !
Finalement, Paul et elle iront visiter le palais pendant que je fonce vers l’écluse et on se retrouve pour déjeuner ensemble vers 13h devant le Pont où nous danserons ensemble…
J’ai trouvé un bus, je suis arrivé devant l’écluse, en apnée devant des chutes d’eau tonitruantes. Un vacarme d’écume, de vent, d’embruns de rivière auxquels manque le sel. En amont, c’est tout calme. Une étendue d’eau tranquille, des canaux et l’usine hydroélectrique post-art-déco, classée aux Monuments Historiques. Vivement demain sur la péniche !
A 13h, j’ai retrouvé Melinda et Paul, comme convenu, devant le Pont d’Avignon. Nous avons déjeuné d’une pizza approximative, rien à voir avec mon savoir-faire ! Mais j’ai oublié illico l’absence de saveur de la pseudo-pizza quand Melinda nous a raconté le but de son voyage : elle envisage de devenir bonne sœur et profite de cette croisière sur le Rhône afin d’obtenir les bonnes réponses à ce grand choix de vie. J’en reste sur le cul ! Paul aussi !
Deux ou trois verre de vin plus tard, j’ai réussi à intégrer le truc et c’est à peu près rasséréné que je suis mes compagnons vers le pont. Là, j’ai osé ! J’ai esquissé un pas de danse et tenant la main de Melinda du bout des doigts, genre menuet. Sympa, elle a joué le jeu et a fait de même avec Paul. Puis, on s’est promenés sur le pont, le Rhône magnifique sous nos pieds. Le soleil commence à décliner, le fleuve vire au pourpre, les pierres du Palais des Papes se teintent de rose et d’ocre. Nous repartons vers la péniche dans une lumière dorée presque surnaturelle, d’une beauté qui m’étreint le cœur.
Maintenant, à l’abri dans ma cabine, j’écris pour raconter et surtout garder le souvenir de cette journée. Je ne veux rien oublier.

 

UN AUTRE REGARD

10 novembre
 
Ce matin, glissé sous la porte de ma cabine, il y avait un billet avec cette citation :
Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.
De nouveaux yeux… cela mérite que je m’y arrête. Mon regard sur les choses a-t-il changé en ces quelques jours de navigation ? Peut-être…
 
Le fait de côtoyer ce Paul que j'ai découvert tout empêtré par l’emprise de sa mère me donne à réfléchir, m’incite à plus de bienveillance envers lui. Et Melinda ! Moi, le ‘‘célib’’ endurci, protégeant depuis toujours ma liberté et mon indépendance, je serais prêt à renoncer à tout ça pour elle, elle qui n’a d’yeux que pour Dieu ! Ce voyage lui donnera-t-il de nouveaux yeux à elle aussi ? Des yeux qui me regarderaient moi ? Difficile de rivaliser avec son fantasme divin, mais sait-on jamais…
En tout cas, il me semble que je suis plus ouvert aux autres, enfin, je crois... Car le fait même d’avoir reçu ce message pose question et pourrait vouloir dire tout à fait le contraire… Me préconiserait-on d’être plus à l’écoute d’autrui et moins à celle des écluses ?
 
Les nouveaux paysages se fichent bien de la façon dont on les regarde, mais les gens…
Quels gens, au fait ?
Sur ce petit bateau, nous ne sommes pas nombreux. Qui m’a envoyé ce message ? Procédons par élimination :
- la cuisinière ?… mmm… non, je ne pense pas.
- Melinda ? Aimerait-elle que j’ai de nouveaux yeux, que je la vois comme la nonne qu’elle souhaite devenir et non comme la femme qu’elle est ? Ça sera dur, mais s’il le faut… Cela dit, je ne crois pas que ce soit d’elle, ce message énigmatique. Ça ne colle pas avec le peu que je sais d’elle.
- Paul ? Il ne reste que lui. Il est parfois tellement falot que j’ai du mal à cacher mon agacement. L’aurait-il ressenti ? Voudrait-il de ma part un peu plus d’attention amicale ? A moins qu’il n’ait le béguin de moi… ? Non, vu comment il regarde Melinda, ce n’est pas ce genre de chose qu’il recherche. Ce serait plutôt l’inverse : de nouveaux yeux pour que je regarde ailleurs que sur elle ! C’est sûrement plus probable !
 
Tout bien réfléchi, je penche pour Paul et je vais lui répondre par un petit billet moi aussi :
 
 
                                   Bonjour Paul,
 
J’ai reçu ce matin un message anonyme avec cette citation : ‘‘Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.’’
J’ai réfléchi à sa signification, analysé quel impact cela a sur moi et j’ai envie de partager mes réflexions avec toi.
D’ailleurs, j’ai dans l’idée que c’est toi qui me l’a envoyé. Est-ce le cas ? Serais-tu d’accord pour qu’on en discute ?
Je pense que ce serait une bonne chose pour tous les deux.
 
         Bien amicalement
                                                     Lucas
 
 
Je relis ma lettre… je ne sais pas trop si ça vaut le coup de la lui faire parvenir… Je vais plutôt parler de ce message à tout le monde, tout à l’heure, au salon. En attendant, je file sur le pont, on va franchir l’écluse.

 

AU SALON

10 novembre au soir
 
Ça y est, j’ai franchi l’écluse !
Comme il n’y avait pas d’éclusier, avec Melinda nous avons ouvert les vantelles aval pour vider le sas, puis ouvert les portes. La péniche est rentée dans l’écluse, on a refermé les vantelles aval. Puis on a manœuvré sur les vantelles amont pour remplir le sas. Le bateau montait tranquillement le long des quai. Il fallait tout de même le sécuriser par des cordages pour qu’il ne heurte pas les bords de l’écluse. Une fois le niveau d’eau atteint, on a ouvert les portes amont, la péniche est sortie de l’écluse, alors on refermé les portes, la péniche est venue accoster au ponton d’attente pour nous récupérer et nous sommes repartis. Fascinant ! Ce système d’eau qui monte, qui descend, ça m’épate toujours autant ! J’en oublierai même le message anonyme reçu ce matin.
 
Mais Paul a enquêté. Il nous rassemble tous au salon, la cuisinière, Melinda et moi, et nous apprend que l’on a tous reçu, ce message.
– Alors qui ? Et pourquoi ? demande-t-il.
– Est-ce vraiment important de le savoir ? répond la cuisinière. Après tout, ça a mis un peu de piment dans cette croisière. En tout cas, moi, ça m’a fait réfléchir et sortir de mes casseroles.
– Vous avez raison, ajoute Melinda. Moi aussi, ça m’a fait réfléchir…
Son regard se perd quelque part très loin. Cette citation a dû l’emmener vers quelques rivages secrets ou divins...
– Moi, dis-je, j’ai cru que c’était Paul qui m’avait adressé ce message.
Melinda sursaute, rougit. Peut-être pensait-elle que c’était moi qui lui avais envoyé cette citation… J’ai croisé son regard un peu perdu et quelques petits bruits incongrus, genre flatulences intempestives, se sont alors faufilés parmi nous. Instant de gêne dans le salon... Melinda a pété.
Je reprends vite la parole :
– J’ai imaginé plusieurs hypothèses, mais elles sont tellement débiles que je n’ose vous les soumettre..
S’ensuit alors un échange décousu, vite clos quand la cuisinière nous dit :
– C’est peut-être l’inconnu qui est monté à bord pendant l’escale. Je l’ai trouvé devant la cabine de Paul. Le genre ermite en robe de bure, ou un moine peut-être. Je lui ai demandé ce qu’il faisait là, il ne m’a pas répondu, alors je l’ai raccompagné sur le quai.
Paul s’énerve :
– Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Pourquoi tu ne me l’a pas dit ?
– Pour ne pas t’inquiéter ! Tu es tellement stressé… J’ai vérifié qu’il n’emporte rien et je l’ai mis dehors. Fin de l’histoire.
– Peut-être aurait-il aimé naviguer avec nous pour nous montrer la lumière et il nous a laissé son message à la place… ? suggère Melinda.
Cette idée me laisse pensif..
– Nous serions les nouveaux yeux d’un ermite, quelle idée poétique ! dis-je.
Paul conclut :
– Soit, va pour l’inconnu puisque personne ne se dénonce.
 
C’est ainsi que se termine l’anecdote « citation anonyme ». Ça me va.
En tout cas, mes nouveaux yeux m’ont permis de percer un autre secret de Melinda : quand elle est émue, elle pète. Toute une série de petits pout pout pout. C’est trop mignon !
 
SOIRÉE D'ADIEU
12 novembre
 
L’énigme de la citation résolue, nous avons continué le voyage. Avec Melinda, on a profité du paysage, accoudés au bastingage. On a bavardé comme de vieux camarades, elle m’a parlé de sa foi, des questions dont elle n’a pas encore la réponse, et moi, je lui ai parlé de mon camion à pizza, tellement plus terre à terre, mais quand je l’ai invitée à venir en déguster si elle passe par Nice un de ces jours, elle a souri ; j’ai pris ça pour un oui.
On a vu apparaître la ville de Valence, notre prochaine escale. On a débarqué, Paul s’est joint à nous, bien sûr ! Tous les trois, on a visité la cathédrale de fond en comble. Melinda est un guide hors pair. Elle connaît son affaire et nous a tout expliqué. L’escale a été courte, juste une demi-journée. L’après-midi on a repris la route, ou plutôt le fleuve. Demain, fin du voyage, on arrivera à Lyon. Je sens déjà poindre une once de nostalgie… vite oubliée quand Lucie, la cuisinière, nous annonce une soirée d’adieu jazzy. Voilà qui est intrigant !
Un mystère vite résolu : Un musicien est monté à bord à Valence. C’est le neveu de Lucie, guitariste de son état, qui propose d’animer la soirée en échange de son transport jusqu’à Lyon. Why not ? Un peu de musique pour finir le voyage, quelle belle surprise !
 
Le soir, après le dîner, le musicien s’est installé avec son matériel dans le salon. Un jeune mec, genre beau gosse, chemise rouge, guitare rouge, avec juste ce qu’il faut de barbe et de cheveux pour être sexy. Manquerait plus qu’il ait du talent ! Je me sens nul avec ma calvitie naissante, mon embonpoint qui s’affirme et mon four à pizza pour unique talent. Melinda semble déjà subjuguée… Je vais la lui faire avaler sa guitare !
Et puis, il a commencé à jouer, un air tout tranquille qui se promène, nous promène, on s’est laissés porter. Il a enchaîné ainsi des standards connus, des airs de sa composition, toujours dans une ambiance intimiste, propice aux conversations paisibles.
Paul nous a rejoint, on a discuté tous les trois au son du jazz, de tout, de rien, de nous, de notre rencontre… puis, la musique est devenue plus entraînante, on a eu des fourmis dans les jambes et nous voilà partis à nous trémousser tant bien que mal sur du be-bop. On devait former un trio plutôt comique à en croire la mine hilare du guitariste! On s’est bien amusés. Fous-rires quand Paul s’est emmêlés les bras pour faire pirouetter Melinda, fous-rires devant mes pas de danses hybrides entre twist et sirtaki. Melinda nous a accordé, à tour de rôle, quelques pseudos-rocks ou assimilés. J’ai fait au mieux, mais je crois que j’étais plus proche du pire ! L’important, c’était la lumière dans les yeux de Melinda. Pas besoin de boule à facettes, son regard plein de joie a suffi pour illuminer la soirée. Plus tard, la musique s’est faite douce, j’ai pris Melinda dans mes bras et on a dansé, comme bercés, serrés l’un contre l’autre. Un moment suspendu, où le cœur se dilate, gonflé de musique et d’amour. J’ai eu du mal à redescendre du nuage enchanté.
La soirée s’est terminée comme elle a commencé, avec des musiques faites pour converser, un verre à la main, ambiance cosy, détente… On a échangé nos adresses, nos téléphones, nos mails, enfin, tout ce qu’on a pu échanger pour rester en contact, se donner mutuellement des nouvelles et pourquoi pas se donner rendez-vous, un jour, plus tard… Melinda nous promis de nous faire part de sa décision au sujet du noviciat. J’attends déjà ses messages…
Les dernières notes de musique s’égrènent. La guitare se tait, le musicien salue. Finalement, il est très bien ce guitariste, on l’a applaudi et je suis même allé le remercier pour sa prestation. La soirée a été parfaite.
Maintenant, dans ma cabine, j’essaie de ne rien perdre de tout ça, de tout consigner dans mon petit carnet. De retour chez moi, je mettrai tout au propre pour en faire un récit de voyage. Mais pour l’heure, il est temps d’aller dormir. Demain, on arrive à Lyon, tout le monde descend. J’irai passer quelques jours chez des potes et je repartirai en train pour rejoindre Nice.
Bye, bye la croisière sur le Rhône, bye, bye le Commedia dell'arte, ça pique un peu du côté du cœur, ce soir…
 
 
Epilogue
 
Plus d’un mois s’est écoulé avant que je reçoive des nouvelles de Melinda et Paul. C’est arrivé aujourd’hui, 18 décembre, sous forme de cartes de vœux pour Noël.
Melinda, de sa belle écriture fine, m’apprend qu’elle est entrée au couvent et qu’elle est à présent sûre de son choix. Je m’y attendais et je crois même que je suis content de sa décision. Cet amour est si particulier que je ne peux envisager d’autre forme que platonique. Il est né sur un fleuve, il continuera d’irriguer ma vie, je le sais, et elle le sait aussi. J’aurais eu trop peur de le gâcher, le banaliser, si on était partis dans une relation de couple. Je préfère le garder ainsi, immatériel et immuable, doré comme la lumière du soleil sur le Rhône.
Quant à Paul, il m’apprend qu’il a envoyé balader son insupportable mère et m’invite à passer Noël dans une auberge tout près d’un certain couvent, avec messe de minuit chantée par les novices. Je crois que ça être le plus beau Noël de ma vie !
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Rédigé par Mado

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 19 Décembre 2023

Personnage :
Nom : Vagues
Prénom : Jean
40 ans, célibataire Niçois
Ouvrier à la compagnie de l’eau
Allure, mince de face, arrondi de profil
Beau gosse devant sa glace
A tendance à bégayer donc difficile à comprendre
Motivation de la croisière : aller à la rencontre des vagues dont il porte le nom et vérifier que Hokusai ne lui a pas menti.
 
_____________________
 
 
DIFFICULTÉ D’ÉLOCUTION
 
 
EMBARQUEMENT
 
Oh putain, me voila à Marseille loin de leur centre ville.
Je viens de garer ma voiture devant la gare maritime et je suis là, dans la queue pour embarquer. Le contrôle des billets fini je me retrouve devant cet énorme bateau haut de cinq étages « Le Comté de Provence ». La passerelle débouche dans un grand hall ou une multitude de personnes m’accueille comme si j’étais un ministre. Cabine 1808 4ème, étage par l’ascenseur de droite, m’indique une charmante hôtesse. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent sur un long couloir ; me voilà seul à la recherche de mon chez moi. 1808, j’ouvre et là, devant mes yeux éblouis, je contemple cet espace qui sera pour une semaine mon appartement.
Un grand lit tiré à quatre épingles, un coin télévision et surtout un balcon d’où je pourrai voir les vagues qui viendront jouer et mourir devant l’étrave du bateau.
Je fais le tour du propriétaire ; dans un placard bien rangé tout le matériel de sauvetage, gilet orange fluo, un sifflet tout est prévu en cas de naufrage, enfin, tout pour vous rassurer. C’est comme dans les avions quand l’hôtesse vous mime les gestes à faire en cas d’incident... à croire que les transports en commun sont dangereux.
Sur la table un dépliant plan du bateau, je vais prendre le temps de visiter cet immense paquebot.

 

LA TABLE DU COMMANDANT

Le bateau est impressionnant. Moi qui n’ai jamais quitté mon quartier, je découvre un monde que j’ignorais, salle de jeux, magasins de luxe où l’argent coule à flot il y a même des salles de sport, c’est plus grand que mon quartier.
 
De retour à ma cabine je découvre un mot, une invitation pour assister au repas du soir à la table du Commandant. Un vent de panique se mit à souffler dans ma tête.. comment vais-je m’habiller et surtout comment vais-je me comporter à table... ? Moi qui n’ai connu que la cantine de la Compagnie des Eaux heureusement je me plonge sur Google pour découvrir un tuto sur la bienséance de ce genre d’invitation.
 
Waouh ! Moi qui ne lis jamais, le menu à lui seul équivalait à un roman. Peuplé de mots et de phrases inconnus à mon vocabulaire. A la cantine le fromage n’était pas affiné, il était servi dans son emballage et l’entremet passion et crème fouettée chez nous il s’appelait Yaourt. Le repas fut succulent J’ai gardé dans ma bouche le gout de ce saumon poêlé sur son lit de lentilles arrosé d’une émulsion homardine. C’est dans cette ambiance de saveur, de parfum que je fis connaissance des différents passagers qui avaient embarqué au départ de Nice. Beaucoup de femmes que le commandant se fit un plaisir de nous présenter.
 
Ma timidité maladive due à mon handicap m’empêcha de prendre part à la discussion, mais je gardais en mémoire les noms, surtout des femmes, afin, je me le promettais comme dans le film Les Bronzés, de conclure avant la fin de la croisière.
J’écoutais Valentine parler de photo, de modèle de pose et qui me regardait comme si j’étais un top model.
A ses côtés, Julie, traductrice au tribunal de NICE, n’arrêtait pas de parler avec un petit homme qui semblait être un de ses collègues.
A mes côtés, Maya, discrète malgré la multitude de colliers et de bracelets multicolores qu’elle porte à ses poignets, ne me parle que de son ancien amour un certain Pablo.
Prés du commandant, Dominique, avec un fort accent parisien, montre ses tatouages qu’elle a aux poignets.
Me trouvant un peu éloigné de Marjolaine, je n’ai pu apprécier sa beauté qui lui valut un premier prix à un concours.
A ses côtés, Anne Sophie n’arrêtait pas de ranger ses couverts, signe de maniaquerie.
 
De retour dans ma cabine, je m’empressais de bien noter sur mon carnet pour ne pas oublier tous les noms de ces femmes, toutes belles à mes yeux, me promettant : demain j’attaque ! Je me mis devant la glace pour m’entrainer à les aborder :
- Bon bon bon jou jour, je je je m’ap appelle Je Je Jean.
 
Il fallait se rendre à l’évidence les femmes sont comme les vagues, je n’arriverais jamais à les maitriser.

 

L'ESCALE

Après une nuit de navigation, nous voila arrivés à Barcelone, capitale de la Catalogne, réputée pour son art et son architecture. Tous les passagers se pressèrent sur la passerelle pour aller prendre le bus qui devait nous emmener dans le centre ville. Me voila assis prés de Maya à l’avant du car, j’écoutais ma voisine qui n’arrêtait pas de me décrire le paysage qui s’offrait devant nous, elle avait l’air de bien connaitre la ville. On passa devant le jardin « Guell » célèbre parc avec ses bancs en mosaïque, le musée Picasso qui possède 4000 œuvres de l’artiste. Maya ne tarissait pas de renseignements, bien sûr elle n’oubliait pas de parler de son Pablo avec qui elle avait arpenté la célèbre rue « La Ramblas ». Moi j’étais admiratif devant tant de connaissances. N’osant pas l’interrompre, je haïssais mon handicap qui m’empêchait de lui parler. Mes mots, mes phrases restaient enfermés à l’abri de ma tête, le seul endroit où je me sentais comme les autres.
Comme toute les capitales, la circulation était dense et je profitais de ces moments pour prendre des photos des rues grouillantes de monde.
Maya me demanda ;
- Vous êtes bien silencieux, ça ne va pas ?
Je voulu lui répondre, mais elle était déjà entrain de décrire la « Sagra Famillia » devant laquelle le bus se gara.
Nous voilà à l’intérieur de cette cathédrale, monument inachevé du génie Antoine Gaudi. Nous étions devant la statue de la Vierge Marie et je ne sais pas ce qui se passa dans ma tête, je me mis à chanter l’Ave Maria de Gounod. Le groupe se retourna, Maya écarquilla les yeux, Valentine poussa un Oh ! en découvrant qu’en chantant, je ne bégayais pas ; ils m’écoutèrent en silence et me regardèrent avec des yeux nouveaux.
L’heure passa et nous regagnâmes notre bateau. Je retrouvais ma cabine avec un sentiment de joie.
Aujourd’hui j’avais pu me faire entendre en oubliant mon handicap. La soirée s’annonçait belle.

 

MESDAMES...

Je me remettais doucement de mes émotions de cette journée à Barcelone en regardant le bleu profond de la Méditerranée quand un bruit attira mon attention, comme si quelqu’un voulait rentrer dans ma cabine. Je quittais mon balcon et j’allais ouvrir, personne ! Je regardais dans le couloir, il était vide. Je me suis dis "tu entends des bruits" et je refermais ma porte ; le léger courant d’air fit s’envoler un petit bout de papier. Je le ramassais et j’allais le jeter dans la poubelle quand en le dépliant je pus lire : « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux »
Texte écrit à la main, cette phrase me plongea dans des méandres de réflexions, par qui et pourquoi ?
Et si ce billet m’était destiné ? Je décidais alors de répondre, réponse que j’afficherai sur le tableau prévu à cet effet à l’entrée du restaurant.
Mais répondre à qui ? Là était le problème car le petit mot était, bien sûr, anonyme. Alors ma décision fut prise : j’allais écrire à toutes les femmes présentes sur ce bateau. Voila ce que fut ma réponse :
 
En réponse à votre petit mot que j’ai eu le plaisir de trouver glissé sous ma porte et qui m’a laissé pantois.
Ne sachant pas qui en est l’auteur et ne voulant pas faire d’impair, permettez que je m’adresse à vous mesdames, objets de mes tendres pensées. Vous qui m’avez écouté chanter en oubliant l’espace d’un instant mon handicap.
Lorsque je prononce vos prénoms, j’entends Rimbaud, Hugo, Verlaine et les autres, récitant des mots d’amour que j’aimerais pouvoir vous dire, mais, hélas, rien ne sort de ma bouche, tout est silence. Hier vous m’avez regardé avec, dans les yeux, des étincelles qui ont illuminé ma nuit.
Alors je peux bien vous l’avouer, je ne peux regarder une femme sans penser à l’amour, vous découvrir, vous parcourir comme un promeneur dans un merveilleux paysage. Venir juste un instant rêver sur le rivage de vos yeux.
Alors Valentine, Dominique, Maya, Marjolaine, Julie et Anne Sophie, je vous regarde. Vous êtes mes nouveaux paysages et pourtant je sais que je resterai le Jean, celui dont les mots se bousculent sans jamais s’arrêter.
Mais aujourd’hui à la Sagra Famillia, je me suis senti beau et heureux dans le reflet de vos yeux.
 
Signé
Jean Vagues

 

AU SALON

  

Je marchais dans ce long couloir quand, j’entraperçus une porte ouverte. J’ai osé me glisser à l’intérieur. La cabine était plongée dans une lumière tamisée, elle était là ! Le visage masqué,  un déshabillé noir laissait entrevoir le galbe de son corps aux courbes parfaites. Invitation à l’amour et dans ces moments-là, moi le bègue, j’utilise le langage des yeux et des mains.
Elle se laissa faire, me laissant jouer de son corps comme si elle devenait entre mes mains un violoncelle dont j’étais le musicien et je ne sais combien dura ma symphonie et combien de temps dura notre échange ; je ne pourrais le dire. Mais juste à un moment un voile passa dans ses yeux et d’un seul coup, elle fut submergée par une vague de plaisir qui la secoua, juste avant de s’endormir.
Je la laissais là, étendue sur le lit et doucement, je refermais la porte de sa cabine dont le numéro avait été effacé comme pour garder son anonymat.
Qui était-elle ? Valentine, Dominique, Maya, Marjolaine, Julie ou Anne Sophie, je ne le saurais jamais.
 
Car, soudain, on tapa à ma porte et quelqu’un cria :
« C’est l’heure Monsieur de votre rendez-vous pour votre massage »,
Qui, quoi, comment !
Je sortis de mon rêve, j’étais là, seul allongé sur mon lit. Entre mes mains, ma réponse au message mystérieux que j’avais écrit à toutes ces dames, je ne l’avais pas accrochée sur le tableau prévu à l’entrée du restaurant. Je n’avais pas osé leur dire ma vérité.
 
Mais une chose est sûre dans le silence de mes mots, je venais de comprendre en repensant à mon rêve et en relisant la légende qui accompagnait le tableau de Hokusai.
La Vague ? « Elle est le lien entre le ciel et la terre, la source unique de la vie, le symbole, là aussi, de la pureté et de la purification. Selon la tradition Chinoise et Taoïste, l'eau est Yin, tout comme le féminin, ce qui est souple, réceptif, patient, capable de porter et de faire naître la vie. »
Je suis une vague, je m’appelle Vagues, je suis la vie.
Juste avant de me rendre à ma séance de massage, je me rendis à la convocation du commandant nous invitant à nous rendre au salon situé à l’avant du bateau. J’arrivais, tout le monde était là, assis autour d’une grande table ovale une coupe de champagne posée devant chaque invité.
Le Commandant prit la parole :
" Bonjour soyez les bienvenues, si je vous ai convoqué aujourd’hui c’est pour vous parler de ce billet mystérieux qui circule sur mon navire. J’espère que cela ne perturbe en rien le plaisir de votre croisière.
Dans ce billet, il est dit le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais avoir de nouveaux yeux.
J’imagine que vous avez du vous poser mille questions. Je dois vous avouer que j’en suis l’auteur. Commandant d’un navire de croisière, c’est voir beaucoup de monde sans jamais les rencontrer, il en est de même pour l’ensemble des passagers.
On vit une semaine ensemble, d’escale en escale on se fabrique des souvenirs de paysages, de monuments et puis arrive le dernier jour, tout le monde débarque pour reprendre sa vie chacun de son coté.
C’est pour cela que je vous ai écrit ce billet, pour que vous puissiez vous interroger : QUI ?
Pourquoi ? Aujourd’hui il me semble que vous avez de nouveaux yeux, vous vous regardez les uns les autres et pour certains vous établissez de nouvelles relations.
Le monde, les paysages sont là, vous pourrez revenir les voir.
J’espère avoir réussi à vous faire rencontrer et à vous découvrir les uns les autres.
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente croisière pleine de rires et d’amitié. En vous souhaitant une bonne santé."
 
Un silence tomba sur le salon lorsque le commandant cessa de parler, quand Oolala brisa ce silence par un rire tonitruant, on s’est tous regardés et tous en chœur, en levant notre verre, nous avons remercié le commandant.
En moi-même je me suis dis : heureusement que je n’ai pas déposé ma réponse, et, en même temps; dans mon for antérieur je remerciais le Commandant, car grâce à lui et au mystère des rêves, je savais pourquoi je m’appelais Vagues ; en ce qui concerne mon bégaiement je suppose que cela vient du sac et du ressac sur les galets des plages de Nice...

 

SOIRÉE D'ADIEU

Voila la croisière s’achève et pour la dernière soirée, le commandant a invité tout le monde pour une boom comme on disait dans le temps.
La pièce était plongée dans une demi-obscurité, une boule à facette envoyé des éclats de lumière. Sur l’estrade un orchestre de jazz un orchestre s’évertuait à mettre l’ambiance en jouant des airs des années 70. Je remarquais le guitariste avec sa guitare rouge qui me rappela celle que l’on m’avait offert pour mes 20 ans. Je me dirigeais vers le bar ou je me commandais un Whisky avec glace pour me donner une contenance.
De mon poste d’observation je vis arriver Valentine, quelle femme sûre d’elle, de son charme, une robe moulante laissant imaginer le galbe de son corps. Puis arriva Anne Sophie ; j’aime son côté désinvolte qui tranche avec le côté un peu snob de Marjolaine. La soirée commençait doucement, j’en étais à mon deuxième whisky quand arriva Maya qui, de loin, me fit un sourire de connivence ; en repensant à mon rêve je me posais la question : est-ce que, ce n’était pas elle derrière le masque ?
Oolala vient s’asseoir, j’aimais bien ce personnage un peu fou ; il faut dire que c’est le seul prénom que je n’avais pas de difficulté à prononcer. Il nous a apporté une note d’exotisme pendant cette croisière. Mon complexe me faisait tenir à l’écart de tous les hommes, eux qui par leur éloquence charmaient toutes ces dames. Dominique et Julie jouaient les midinettes, quand le guitariste à la guitare rouge fit une annonce : « Qui veut venir chanter ? »
D’un coup je sentis sur moi le regard de toutes les dames qui m’invitait à dire Moi !
Me voila sur scène le micro à la main. Je commençais par « la maladie d’amour » un clin d’œil à mon handicap puis ce fut un récital des années 70, Johnny, Delpech, Michel Fugain et même pour terminer Hugues Aufray avec un « hissez haut » repris par toute la salle. La soirée se termina sous les applaudissements et les embrassades. Deux heures du matin me voila seul de retour dans ma cabine.
 
Epilogue
 
Cela fait maintenant cinq ans que je suis de retour chez moi. Et là, allongé sur les galets de la Promenade, j’écoute le bruit des vagues, le sac et le ressac qui me rappellent le temps où mes mots se heurtaient pour sortir. Suite à cette croisière, j’ai été voir un spécialiste pour les problèmes d’élocution, un orthophoniste ; aujourd’hui je vous en parle facilement, il y a cinq ans je n’aurais pu dire que le o. Je me suis marié avec une jeune femme au doux nom de Maya. La vie parfois s’amuse à nous jouer des tours Cette croisière fut pour moi une prise de confiance en moi en m’exprimant en quelques mots  d’une manière fluide et non chaotique : aventure, joie, amour, tristesse et caresses, la réponse au pourquoi de ma vie.
 
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Rédigé par Bernard

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 19 Décembre 2023

 
Voila la croisière s’achève et pour la dernière soirée, le commandant a invité tout le monde pour une boom comme on disait dans le temps.
La pièce était plongée dans une demi-obscurité, une boule à facette envoyé des éclats de lumière. Sur l’estrade un orchestre de jazz un orchestre s’évertuait à mettre l’ambiance en jouant des airs des années 70. Je remarquais le guitariste avec sa guitare rouge qui me rappela celle que l’on m’avait offert pour mes 20 ans. Je me dirigeais vers le bar ou je me commandais un Whisky avec glace pour me donner une contenance.
De mon poste d’observation je vis arriver Valentine, quelle femme sûre d’elle, de son charme, une robe moulante laissant imaginer le galbe de son corps. Puis arriva Anne Sophie ; j’aime son côté désinvolte qui tranche avec le côté un peu snob de Marjolaine. La soirée commençait doucement, j’en étais à mon deuxième whisky quand arriva Maya qui, de loin, me fit un sourire de connivence ; en repensant à mon rêve je me posais la question : est-ce que, ce n’était pas elle derrière le masque ?
Oolala vient s’asseoir, j’aimais bien ce personnage un peu fou ; il faut dire que c’est le seul prénom que je n’avais pas de difficulté à prononcer. Il nous a apporté une note d’exotisme pendant cette croisière. Mon complexe me faisait tenir à l’écart de tous les hommes, eux qui par leur éloquence charmaient toutes ces dames. Dominique et Julie jouaient les midinettes, quand le guitariste à la guitare rouge fit une annonce : « Qui veut venir chanter ? »
D’un coup je sentis sur moi le regard de toutes les dames qui m’invitait à dire Moi !
Me voila sur scène le micro à la main. Je commençais par « la maladie d’amour » un clin d’œil à mon handicap puis ce fut un récital des années 70, Johnny, Delpech, Michel Fugain et même pour terminer Hugues Aufray avec un « hissez haut » repris par toute la salle. La soirée se termina sous les applaudissements et les embrassades. Deux heures du matin me voila seul de retour dans ma cabine.
 
Epilogue
 
Cela fait maintenant cinq ans que je suis de retour chez moi. Et là, allongé sur les galets de la Promenade, j’écoute le bruit des vagues, le sac et le ressac qui me rappellent le temps où mes mots se heurtaient pour sortir. Suite à cette croisière, j’ai été voir un spécialiste pour les problèmes d’élocution, un orthophoniste ; aujourd’hui je vous en parle facilement, il y a cinq ans je n’aurais pu dire que le o. Je me suis marié avec une jeune femme au doux nom de Maya. La vie parfois s’amuse à nous jouer des tours Cette croisière fut pour moi une prise de confiance en moi en m’exprimant en quelques mots  d’une manière fluide et non chaotique : aventure, joie, amour, tristesse et caresses, la réponse au pourquoi de ma vie.
 

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12 novembre
 
L’énigme de la citation résolue, nous avons continué le voyage. Avec Melinda, on a profité du paysage, accoudés au bastingage. On a bavardé comme de vieux camarades, elle m’a parlé de sa foi, des questions dont elle n’a pas encore la réponse, et moi, je lui ai parlé de mon camion à pizza, tellement plus terre à terre, mais quand je l’ai invitée à venir en déguster si elle passe par Nice un de ces jours, elle a souri ; j’ai pris ça pour un oui.
On a vu apparaître la ville de Valence, notre prochaine escale. On a débarqué, Paul s’est joint à nous, bien sûr ! Tous les trois, on a visité la cathédrale de fond en comble. Melinda est un guide hors pair. Elle connaît son affaire et nous a tout expliqué. L’escale a été courte, juste une demi-journée. L’après-midi on a repris la route, ou plutôt le fleuve. Demain, fin du voyage, on arrivera à Lyon. Je sens déjà poindre une once de nostalgie… vite oubliée quand Lucie, la cuisinière, nous annonce une soirée d’adieu jazzy. Voilà qui est intrigant !
Un mystère vite résolu : Un musicien est monté à bord à Valence. C’est le neveu de Lucie, guitariste de son état, qui propose d’animer la soirée en échange de son transport jusqu’à Lyon. Why not ? Un peu de musique pour finir le voyage, quelle belle surprise !
 
Le soir, après le dîner, le musicien s’est installé avec son matériel dans le salon. Un jeune mec, genre beau gosse, chemise rouge, guitare rouge, avec juste ce qu’il faut de barbe et de cheveux pour être sexy. Manquerait plus qu’il ait du talent ! Je me sens nul avec ma calvitie naissante, mon embonpoint qui s’affirme et mon four à pizza pour unique talent. Melinda semble déjà subjuguée… Je vais la lui faire avaler sa guitare !
Et puis, il a commencé à jouer, un air tout tranquille qui se promène, nous promène, on s’est laissés porter. Il a enchaîné ainsi des standards connus, des airs de sa composition, toujours dans une ambiance intimiste, propice aux conversations paisibles.
Paul nous a rejoint, on a discuté tous les trois au son du jazz, de tout, de rien, de nous, de notre rencontre… puis, la musique est devenue plus entraînante, on a eu des fourmis dans les jambes et nous voilà partis à nous trémousser tant bien que mal sur du be-bop. On devait former un trio plutôt comique à en croire la mine hilare du guitariste! On s’est bien amusés. Fous-rires quand Paul s’est emmêlés les bras pour faire pirouetter Melinda, fous-rires devant mes pas de danses hybrides entre twist et sirtaki. Melinda nous a accordé, à tour de rôle, quelques pseudos-rocks ou assimilés. J’ai fait au mieux, mais je crois que j’étais plus proche du pire ! L’important, c’était la lumière dans les yeux de Melinda. Pas besoin de boule à facettes, son regard plein de joie a suffi pour illuminer la soirée. Plus tard, la musique s’est faite douce, j’ai pris Melinda dans mes bras et on a dansé, comme bercés, serrés l’un contre l’autre. Un moment suspendu, où le cœur se dilate, gonflé de musique et d’amour. J’ai eu du mal à redescendre du nuage enchanté.
La soirée s’est terminée comme elle a commencé, avec des musiques faites pour converser, un verre à la main, ambiance cosy, détente… On a échangé nos adresses, nos téléphones, nos mails, enfin, tout ce qu’on a pu échanger pour rester en contact, se donner mutuellement des nouvelles et pourquoi pas se donner rendez-vous, un jour, plus tard… Melinda nous promis de nous faire part de sa décision au sujet du noviciat. J’attends déjà ses messages…
Les dernières notes de musique s’égrènent. La guitare se tait, le musicien salue. Finalement, il est très bien ce guitariste, on l’a applaudi et je suis même allé le remercier pour sa prestation. La soirée a été parfaite.
Maintenant, dans ma cabine, j’essaie de ne rien perdre de tout ça, de tout consigner dans mon petit carnet. De retour chez moi, je mettrai tout au propre pour en faire un récit de voyage. Mais pour l’heure, il est temps d’aller dormir. Demain, on arrive à Lyon, tout le monde descend. J’irai passer quelques jours chez des potes et je repartirai en train pour rejoindre Nice.
Bye, bye la croisière sur le Rhône, bye, bye le Commedia dell'arte, ça pique un peu du côté du cœur, ce soir…
 
 
Epilogue
 
Plus d’un mois s’est écoulé avant que je reçoive des nouvelles de Melinda et Paul. C’est arrivé aujourd’hui, 18 décembre, sous forme de cartes de vœux pour Noël.
Melinda, de sa belle écriture fine, m’apprend qu’elle est entrée au couvent et qu’elle est à présent sûre de son choix. Je m’y attendais et je crois même que je suis content de sa décision. Cet amour est si particulier que je ne peux envisager d’autre forme que platonique. Il est né sur un fleuve, il continuera d’irriguer ma vie, je le sais, et elle le sait aussi. J’aurais eu trop peur de le gâcher, le banaliser, si on était partis dans une relation de couple. Je préfère le garder ainsi, immatériel et immuable, doré comme la lumière du soleil sur le Rhône.
Quant à Paul, il m’apprend qu’il a envoyé balader son insupportable mère et m’invite à passer Noël dans une auberge tout près d’un certain couvent, avec messe de minuit chantée par les novices. Je crois que ça être le plus beau Noël de ma vie !
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 19 Décembre 2023

 
Après une nuit agitée, je ressasse sans cesse les attitudes de Valentine.
Dans mon esprit perturbé, je revis ses doux gestes envers moi.
Lui faut-il plus de temps pour se rendre compte, si elle éprouve des sentiments sincères ?
Ou bien si s'était simplement un attrait physique un peu plus qu'amical ?
C'est vrai qu'elle a traversé une période difficile.
Lui faut-il plus de temps pour regagner de la confiance ?
Et comprendre ce qu'elle éprouve peut-être pour moi ?
Je décide donc, de prendre une décision radicale.
Je brûle tous mes souvenirs heureux qui dansent dans ma tête et je vais la voir. Dans la conversation, je lui glisse ma carte de visite, avec mon numéro de téléphone personnel, et lui annonce qu'à la prochaine escale « Lisbonne » je quitte la croisière et prend un avion pour Madagascar. Elle me regarde surprise et étonnée, mais ne laisse rien paraître.
J'ai le ventre noué.
« Je te crie avec mon cœur que je t'aime en silence, mais toi tu m'entends pas »
Alors, je me rends à l'évidence.
Mais il me reste un petit espoir qu'en m'éloignant d'elle elle prendra conscience que son cœur penche vers moi.
Aussitôt, je vais à la recherche de Gino Baldino, malgré ma déconvenue, et lui annonce mon départ éminent. Il paraît déconcerté. C'est une personne attachante et je lui dis tout le plaisir que j'ai eu à le rencontrer. Avec un grand sourire il me souhaite une bien belle trouvaille pour la découverte de ma vanille exceptionnelle. Il me dit que si un jour il passe par Paris, il viendra me voir.
Je salue deux ou trois personnes, ainsi que Maya. Je lui souhaite d'avoir le regard ouvert, lorsque l'homme de sa vie se présentera. Elle m'embrasse gentiment.
Je rentre dans ma cabine le cœur en écharpe, pour réunir mes affaires et faire mes bagages.
Un autre horizon lointain m'attend. Une autre vie devant moi.
Après ce doux et joli intermezzo, les affaires reprennent.
 
 
 
 
 
 
 
 

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Rédigé par Arlette

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 18 Décembre 2023

La croisière
 
Atelier 5 : narration - dialogue - parole rapportée
 
Sujet :
Le commandant, ayant eu vent que tous ses invités au dîner de bienvenue ont reçu un message anonyme composé d'une citation, convoque tous les protagonistes dans le salon pour tirer cette affaire au clair.
Suite à ces nouveaux éléments, votre personnage entame une conversation avec un ou plusieurs autres personnages au sujet de cette histoire et donne son point de vue, sans oublier de réagir à la lettre qu’il a éventuellement envoyée ou reçue lors de l’atelier précédent, et dont voici les divers cas de figure :
 
  • Les cas de figure pour les lettres envoyées :
 
- Vous avez envoyé la lettre à un personnage bien précis, participant de la croisière : là, vous n’avez plus la main, attendez de connaître la réaction du destinataire.
 
- Vous avez envoyé la lettre à un membre du personnel ou un personnage créé par vous-même : vous avez la main, vous pouvez imaginer comme vous voulez la réaction du destinataire.
 
- Vous avez envoyé la lettre à un anonyme : vous n’avez pas la main, il faut attendre de savoir si quelqu’un l’a reçue. En revanche, dans cette configuration, il vaut mieux, avant d’écrire, voir avec le groupe si ça intéresse quelqu’un de la recevoir, cette lettre afin d’éviter des incohérences.
 
  • Les cas de figure pour les lettres reçues :
 
- Votre personnage a reçu une lettre, voire plusieurs, en réponse à la citation. A vous de gérer comme bon vous semble.
 
- Votre personnage n’a reçu aucune lettre, poursuivez son aventure avec la réunion au salon.
 
A vous de voir dans quel cas se trouve votre personnage et de poursuivre l’aventure en tenant compte des divers paramètres.
Et, comme d’habitude, il relate tout ça dans son journal de bord, lettre, mail, etc., dans lesquels il peut, éventuellement, se laisser aller à des réflexions plus intimes, des critiques, etc.
Faites au mieux et gardez le cap ! 😁

 

Pour résumer :

- Réunion de tous les protagonistes au salon.

- Petit dialogue au sujet de la citation reçue par tout le monde, sans oublier de réagir aux lettres reçues ou envoyées.

- Relater cette réunion dans le journal de bord.

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Sur le lien ci-dessous, les diverses lettres. Trouvez celles qui vous concernent :
 

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LES TEXTES

LE COMTÉ DE PROVENCE FAIT SALON...

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LE COMMEDIA DELL'ARTE FAIT SALON...

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 18 Décembre 2023

 
Le 11 Décembre.
Bonjour ma Natacha ;
Faute d’une connexion téléphonique correcte, je t’écris.
Au moment même où tu me lis, mon séjour en escapade fluviale aura connu son terme et j’aurais repris ma déambulation.
Pour ma dernière après-midi à bord, Lucas a tenté de m’enseigner les rudiments du fonctionnement d’une écluse.
Je me suis noyée dans toute cette terminologie profane à coup de vantelles, amont, aval bâbord et tribords. Comme si je devais apprendre sur le tas une nouvelle langue étrangère.
Sa motivation était palpable et j’ai tout fait pour ne pas le décourager dans ses explications bien trop complexes pour moi. Son excitation presque enfantine m’a fait sourire. Durant tout ce temps, néanmoins, je suis resté perplexe par rapport à son détachement en rapport à la lettre qu’il m’a adressée, dont je t’ai fait part. Comme si de rien n’était, ou arrivé.
Plus tard, une fois regagnée la salle commune, une nouvelle contradiction est survenue. Au moment de dîner Paul, notre Capitaine, nous a tous réunis, ainsi que Lucie la cuisinière, pour nous informer qu’il avait eu vent que chacun d’entre nous aurait reçu un message mystérieux. Surprise totale de découvrir à mon tour que Lucas, lui-même en a perçu une aussi. Comme finalement j’ai décidé de ne donner aucune suite à la sienne, je me demande bien de la part de qui. Et du coup je perdais l’identité de mon auteur fantôme ? Qui alors ?
Et quand nos regards interrogatifs se sont croisés, le sien, candide, semblait me poser une question : « Toi aussi ? »
Je me suis sentie gênée et monter du rouge sur mes joues. Tandis que de désagréables gargouillis s’installaient dans mon ventre. Au prix d’une âpre lutte pour ne pas les laisser s’imposer et me causer le moins de désagréments possible, j’ai tout fait pour les minimiser, mais pas assez à mon goût. Aux vues de la réaction de certaines personnes. Lucas le premier, j’ai fait comme lui, j’ai joué la surprise étonnée. Mais quand j’ai vu son petit sourire en coin, complice, j’en ai déduit que mon secret venait d’être découvert.
Plutôt que laisser le silence prendre place, il a surenchéri en soumettant diverses hypothèses et théories. Il s’en est suivi avec Paul une suite de suppositions diverses et variées. Jusqu’à ce que Lucie avoue avoir surpris une personne à bord la veille, un homme à l’allure de moine (quelle coïncidence tu ne trouves pas) ! Ou bien à un autre signe du destin.
Pendant quelques secondes je me suis demandé si finalement je ne souffrais pas d’une sorte de dédoublement de personnalité, ou bien schizophrénie passagère et que cette lettre je ne me le serais pas écrite et envoyée a moi-même.
En conclusion de cet épisode rocambolesque, Paul a mis fi- à l’enquête et classé le dossier pour qu’on puisse profiter au mieux de la fin de notre voyage, tous ensemble.
On a bu, dégusté un délicieux repas. On a ri, chanté. A un moment les doigts de Lucas ont effleuré les miens. J’ai distingué une certaine petite lueur dans son regard, assez insolente, pour que je ressente la folle envie de lui rendre la pareille. Peut-être même poursuivre jusqu’à l’embrasser. Si on était juste nous deux, c’est ce que j’aurais fait.
J’en arrive presque à regretter que mon mystérieux messager ce ne soit pas lui.
Je sens que demain, après nos au revoir, tous ils vont me manquer, et moi je ne saurais toujours pas quoi faire.
Bon je t’embrasse.
A très bientôt
 

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Rédigé par Jean-Michel

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 17 Décembre 2023

 
Le commandant qui a eu vent du message anonyme reçu par chacun des invités au dîner de bienvenue, a décidé de nous réunir au salon ce soir, avant le dîner. En m’y rendant je ne me sens pas très à l’aise. En effet, suite à ce message, Hector et Oscar m’ont écrit. Hector, sûr que j’allais succomber à son charme, s’était même permis de me tutoyer dès la première phrase. Oscar, lui, semblait avoir eu un vrai coup de foudre et était prêt à entamer une relation sérieuse avec moi. Je reconnais qu’aucun de ces deux prétendants n’a retenu mon attention. De mon côté, j’ai été séduite le premier soir par le charme latino de M.Baldino et je me demande si la lettre que je lui ai écrite aura une réaction positive.
Me voilà arrivée ! Je parcours des yeux l’assistance et reconnais la plupart des convives du premier soir : Julie et son bel inconnu, Maya qui discute avec Jean, Sir Edward qui semble bien pensif… Quand Hector m’aperçoit, il se précipite vers moi et me propose une place à côté de lui. Je m’empresse de calmer ses ardeurs en lui expliquant poliment que je ne suis pas l’auteur du message et que je n’ai pas l’intention d’entamer une relation avec lui. Vexé, il tourne aussitôt les talons, et va se rasseoir. Alors que je me dirige vers Oscar, M. Baldino fait son entrée. Le sourire qui illumine son visage en me voyant me rassure et je m’empresse de le rejoindre. Je le remercie d’avoir répondu à mon invitation, malgré le refus qu’il avait essuyé de ma part le premier soir. Il se met à rire et accepte de me pardonner en échange d’un repas avec lui le soir même. J’accepte avec joie. Le commandant n’est toujours pas arrivé mais ça n’a plus d’importance maintenant. Je quitte la salle au bras de M. Baldino et le regard de braise qu’il pose sur moi est plein de promesses…

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Rédigé par Elisabeth

Publié dans #Ecriture collective

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