ecriture collective

Publié le 20 Novembre 2023

 
La croisière
 
Atelier 2 : narration - description sensorielle
 
Sujet :
Votre personnage a été invité pour le déjeuner à la table du commandant avec les personnages des camarades. De retour dans sa cabine, une fois le repas terminé, il raconte ses impressions dans son journal de voyage. Après avoir en quelques lignes critiqué ou apprécié le repas - utilisez la description sensorielle -, il donne ses impressions sur deux ou trois de ses voisins de table. Tenez compte de son caractère, de sa personnalité pour cela.
 
Pour les participants en présentiel, prenez vos voisins de table, ou ceux en face de vous, tels que vous êtes placés à l'atelier pour que ça reste cohérent.
 
Pour que tous mangent la même chose, voici le menu :
 

 

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LES TEXTES

 

La croisière en Méditerranée

 

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La croisière sur le Rhône

 

 

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 20 Novembre 2023

 
Quelque part sur le Rhône….   Le 8/11
 
Ma chère Natacha,
Je m’apprête à me coucher mais je ne pouvais l’accomplir sans te donner de mes nouvelles. Comme la connexion du téléphone est quasi inexistante ce soir, je l’accomplis au travers de cette lettre que je te posterais demain, à notre escale. Promis.
Cette première journée vient de s’achever avec délice et légèreté. Je ne pouvais espérer meilleur moyen pour m’aider à trouver mes fameuses questions. Dommage que je ne puisse te les envoyer avec ce message mais ma cabine embaume le parfum de la flore des berges que la péniche longe. Les arômes des herbes sauvages se faufilent au travers mon hublot entrouvert, ils se diffusent avec la douceur et justesse d’une écharpe de soyeuse sous mes narines.
Les senteurs de la terre humide, les effluves iodées de la mer à l’opposé du canal s’invitant dans le sillage, avec en écho la musique feutrée du fleuve qui s’écoule de part et d’autre de la coque du navire, m’offre comme une sensation de volupté presque virginal. La sensation primaire qui marque la mémoire quand on découvre un monde neuf et inexploré.
 
Tout à l’heure j’ai dîné à son invitation, avec le Capitaine Paul, je te parlais de sensation primaire, figure-toi que c’est son premier voyage dont il assume la responsabilité, seul maître à bord, juste après Dieu, comme on dit. Mon autre partageur de table, avec sa barbe naissante, ses yeux noisette et un petit embonpoint c’est mon fameux sauveur de porte ; Lucas. Finalement il s’avère agréable compagnon de balade. Il se passionne pour les fleuves, les écluses et il ne sépare pas d’un petit carnet dans lequel il ne cesse décrire je ne sais quoi. Peut être des poèmes qui me seraient destinés ? Je ne les lirais sans doute pas, je ne suis vraiment pas pour ça !
C’était réellement agréable ce repas sur le pont, le soleil couchant peignait le ciel de couleurs tantôt orange, pourpre et feu. Une brise venait poser par effleurements discrets son souffle tiède et feutré sur mes épaules, avec la grâce d’un plume pour imprégner de son sceau son passage fugace. Quand Lucie, la personne dévouée à nous concocter nos repas, nous a porté l’entrée, celle-ci, s’accordait parfaitement aux paysages qui défilait tout autour et au-dessus de nous, un œuf poché, une sorte de mousse, aérienne, un peu sucré et suave, réhaussée par la pointe juste ce qu’il fallait de la sauce au vin.
A mesure que le soir tombait les fresques célestes arboraient des nuances plus foncées, le sol se parait d’ocre, et sur les flots Rhodanien se parsemaient des écailles bleues presque métalliques sur lesquelles venaient de refléter les ombres fugaces d’un vol de flamants roses qui nous survolèrent en cancanant. Absorbée par tout ce manège visuel, auditif et olfactif, j’en ai omis la suite du repas, même presque refroidi, le saumon même un peu trop cuit pour moi et son accompagnement de lentilles, l’agréable arrière-goût suave de noisette torréfié, faisait le boulot pour revitaliser mes papilles gustatives. Et quand la pleine lune finalement s’est proposée de nous surmonter comme un illustre lampadaire interstellaire, la saveur rassurante de la coco du dessert et l’acidité frivole du fruit de la passion, tous ces ingrédients mixés ensemble, chacun porteur de leur propre, ma faim en fut comblée.
Je m’aperçois t’avoir peu faire part de mes compagnons, mais même si nous avons pu échanger de simples politesse, je reste sur ma réserve à leur égard. Tu me connais …
Comme la fraîcheur nocturne s’annonçait, j’ai regagné ma cabine.
 
Je sens que le sommeil tape à ma porte.
Je vais te laisser et rejoindre mon oreiller qui me réclame avec fracas.
 
Hâte de te reparler au plus vite.
 
Je t’ embrasse
 
Mélinda
 
Ps : Finalement je ne suis pas mécontente d’avoir choisir cette mini croisière. A l’agence il m’en avait proposé sur un gros bateau, le Comté de Provence mais c’est surtout de vieux et vieilles grincheuses qui se destinent à ce genre là.
Pas pour moi…
Je te re embrasse
Melinda

 

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 18 Novembre 2023

 
Mon voisin de cabine n’est autre que le romancier qui m’a offert ce voyage de rêve. Après l’escale à Marseille, nous nous sommes retrouvés au bar pour faire connaissance. J’ai reconnu, tout de suite, le regard marine de l’homme aperçu sur mon balcon. Alistair s’exprime en français, avec un fort accent américain. Au cours de la conversation, il m’expose les raisons du choix de ma candidature.
- Vous êtes libre, sans enfant, j’ai besoin d’une Française pour rejoindre mon école d’écriture. Une croisière est le lieu idéal, pour connaître la personnalité et les goûts d’une future collaboratrice.
Mon silence l’amuse ! Enfin un sourire sur son visage. Je le remercie chaleureusement.
Nous trinquons ! Le champagne me libère d’un excès de timidité, peu habituel je l’avoue.
A la fin de ce premier dîner, nous regagnons nos cabines, après une balade sur le pont, où un étrange personnage semble parler aux vagues.
- A demain ! me dit-il. N’oubliez pas, nous sommes invités à la table du Commandant.
Je reste un long moment éveillé... Partir vivre à New York ! Je suis encore sous le charme de cette proposition !
 
8 Novembre
 
J’ai lu une partie du roman à traduire, le soleil décline. Il est grand temps de me préparer pour cette soirée. Les miroirs de la salle de bain me renvoient l’image d’une jeune femme élégante. Mes cheveux longs tombent en boucles sur ma robe noire échancrée. Un dernier voile de *Chamade* de Guerlain. Me voilà prête.
Dans l’ascenseur, je fais connaissance d’Anne-Sophie, décoratrice d’intérieur, avec qui j’engage une conversation animée. Elle est sublimement vêtue, elle paraît précieuse mais elle est très belle.
La salle à manger est éclairée par d’immenses lustres à pampilles scintillantes. Un orchestre caresse mes oreilles d’une douce musique d’ambiance.
Le commandant, pas très grand, trop rondelet à mon goût, accueille les femmes avec une malicieuse courtoisie. L’uniforme ! Un atout sûr de séduction.
Alistair est accompagné de Sir Edward James Nottinghale qui me baise la main, après m’avoir détaillée de ses prunelles bleues azur. Très bel homme, distingué, un peu trop vieux pour un moment d’égarement.
Nous voici installés autour d’une table somptueuse : nappe et serviettes blanches brodées, porcelaine de Limoges au liseré bordeaux, verres en cristal, couverts en argent. Devant chaque assiette, une composition de fleurs, aux parfums discrets, portent une étiquette à nos noms et prénoms. Alistair est à ma droite. En face de moi, une charmante brune, aux yeux verts expressifs, a un sourire amusé. Juste le temps de réaliser qu’elle a choisi une étole en mousseline parme aux fils argentés identique à la mienne. Un flash immédiat entre Valentine et moi, un courant féminin passe entre nous. Elle est photographe !
A ma gauche, je reconnais l’homme qui parler à la mer, hier au soir. Il paraît discret, peu éloquent. Nous échangeons un sourire, le temps d’apercevoir qu’il se nomme Jean Vagues. Il est accaparé par sa voisine de table, Maya, une adorable petite brune aux bijoux colorés, qu’il écoute sans dire un mot.
Mes yeux font connaissance avec les autres convives, tout en trinquant avec une flûte de champagne rosé, millésimé. Un tourbillon de bulles énergisantes, rafraîchissantes qui poétisent ma bouche.
A côté de Valentine, un charmeur de grande taille sollicite l’attention de ces dames :
- Gino Baldino, célibataire, pour vous servir mesdames, clame-t-il, en s’inclinant avec un accent italien qui illumine certains visages.
La valse des plats fait cesser les bavardages. L’entrée, un classique revisité qui suscite ma curiosité. Un œuf poché sous un voile parsemé d’une épice au parfum exotique, sur une mousseline onctueuse de topinambours, un légume méconnu mais savoureux. Des champignons rôtis déglacés au jus d’une réduction de vin rouge.
La voisine d’Alistair, prénommée Marjolaine, aux formes disgracieuses, se délecte bruyamment de ce plat aux saveurs surprenantes.
Le saumon, moelleux, tiède se marie parfaitement avec le croquant d’une salade de lentilles, au goût acidulé du vinaigre chaud. Le tout servi avec une émulsion homardine, dont l’iode révèle l’harmonie du plat.
L’assiette de fromages retient l’attention, par sa diversité, ses senteurs, ses couleurs. Les divers morceaux sont servis sur un lit de verdure, mélangés à de minuscules croûtons craquants et aromatisés.
Le dessert ! Une overdose de saveurs fruités, qui subliment mes papilles. La crème fouettée coco, légère, onctueuse un délice pour le palais.
Vins rouges, blancs, rosés, eaux minérales avec modération. Le repas se termine, l’ambiance est festive.
Peut-être allons nous faire plus ample connaissance sur la piste danse !
 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 18 Novembre 2023

 
Je monte sur le pont pour admirer le départ du paquebot. Appuyé au bastingage, j'aperçois la côte découpée s'éloigner lentement. Des croisiéristes se promènent le long du pont, d'autres allongés sur des transats, sous une légère couverture se reposent. Le balai des va-et-vient est joyeux, mêlés de rires et de cris., cela me permet de-ci delà de faire de rapides connaissances féminines. C'est très  agréable.
Au retour de cette promenade, je trouve dans ma chambre, posé sur la petite table du coin salon, un faire-part pour assister le soir au dîner du Commandant et son équipe. Je décide de me vêtir d'un costume trois pièces avec nœud papillon. Cela fera plus chic.
A 20 heures, le Commandant nous reçoit dans la salle à manger immense et très joliment décorée.
Des tables de huit personnes sont dressées, avec nappes blanches, belles vaisselle, verres de cristal, couverts argentés, tout est fait pour nous recevoir dans les meilleures conditions, digne de cette croisières de luxe.
A ma table, j'aperçois la jolie brune aux yeux vert que j'avais aperçu sur le pont.. Cette jolie femme, grande mince, très élégante est accompagnée d'une amie blonde, pas très jolie, des traits grossiers, mais avec beaucoup de classe.. Elle a du « chien ». Les yeux vert de la belle brune croisent les miens avec une légère insistance. Cela me trouble. En face de moi, Gino Baldino, un peu, lourdaud. Je connais déjà son nom, car un de ces amis l'a interpellé. Cet homme un peu bedonnant, jovial transpire à grosses gouttes.
Après le discours élaboré et courtois du Commandant., les serveurs nous apportent champagne et amuses gueules très finement décorés. Ensuite, le repas est servi, l'entrée, plats, fromages et dessert. Nous partageons entre nous quelques réflexions amusantes sur la tenue du Commandant et ces galons. L'ambiance est volubile, tout cela avec légèreté.
Par instant, je soutiens mon regard sur Valentine, oui elle s'appelle Valentine joyeuse et souriante. Elle rayonne. Je suis happé par sa prestance et sa beauté. Elle me plait vraiment. Avec son appareil photo sophistiqué, toujours auprès d'elle, de temps en temps , elle chatouille l'objectif et prend quelques clichés discrètement par ci par là.
Plus tard dans la soirée, j'apprends qu'elle est la fille d'un diamantaire d'Anvers. Ce n'est pas pour me déplaire. Elle semble être une jeune femme très indépendante. Elle parcours souvent le monde suivant ses contrats.
Avec mon accent un peu British, un petit espoir illusoire d'allier avec sa famille commence à germer dans ma tête.
En face de moi, Gino essaie avec insistance de retenir l'attention de ces demoiselles autour de notre table, mais il semble faire chou blanc « pas pécho comme disent les jeunes ». Dommage pour lui, il semble avoir la générosité de cœur. Mais hélas, sa conversation reste limitée ; ces jeunes femmes sont décontenancées et se détournent de lui pour rigoler et causer entre elles.
Je remplis le verre de Valentine, ces yeux pétillent, elle s'avère apprécier ma présence et s'intéresse à mes conversations. Le repas se poursuit jusqu'au dessert, je n'aime absolument pas la noix de coco.
Qu'importe ! Le diner se termine, à mon grand regret Valentine refuse mon invitation à boire un verre au salon-room.
Il est tard, je rentre dans ma cabine et me met à repenser au repas plutôt basique. J'ai connu mieux, les ingrédients sont de qualités mais ne surprennent pas. Travaillés avec des mets plus raffinés comme la truffe, ou le caviar, cela aurait relevé le choix et la finesse du repas. Je ne fais pas écho à mes constatations, c'est juste une réflexion.
Dans ma tête il y a autre chose qui me préoccupe.
Y aura-t-il une fin heureuse pour moi de cette soirée ? Qui sait ?
 
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 18 Novembre 2023

-8 Novembre ; ce soir, ne pas oublier le dîner de bienvenue du commandant.
 
-Après-midi sur le pont,... soleil, le sel qui me pique les joues, le vent dans les cheveux, du roulis,...le ronronnement des machines ; on est en mer.
 
-Quand, un peu groggy par les éléments, se présente dans mon champ visuel et olfactif un être étrangement nu et emplumé et qui se déplace dans une sorte de danse martiale, son corps brassant de toute son envergure le ciel, l'air, l'espace en émettant d'un souffle puissant une prière non négociable... Le tout dans un parfum acre et qui m'est inconnu...
Un peu sonné par cet événement je me mets debout échevelé... Je rêve me dis-je... et réintègre ma cabine pour me refaire un look de soirée.
 
-Quant il s'agit de répondre à une invitation à diner je reste perplexe: je préfèrerais ne pas... dirait Bartleby car je n'en retire ni profit ni plaisir sinon pour le moins un risque de gastro me pend au ventre ; mes habitudes alimentaires sont très simples, des fruits du poisson.. frais
Enfin, après l'intermède coloré et odorant vécu sur le pont, j'ai eu l'envie d' avaler 3 bananes
Le restaurant, immense salle, des tablées pour 6 individus, beaucoup de monde, des bourdonnements humains et le commandant tout de blanc vêtu qui se lève et...
 
SILENCE
 
...Son discours de bienvenue à bord du Comté de Provence nous interpelle ; là-dessus le dîner est lancé.
 
-Branle bas de combat... concert de voix, entrechoc des couverts et des verres, appels, rires, le coté stimulant et festif de ce capharnaüm..., mon voisin qui apprécie manifestement son repas, un autre à l'accent du sud avec qui je discute le bout de gras,... très convivial tout ça !
 
-Plus tard les apéritifs et le vin aidant, le ton monte et l'atmosphère devient piquante et lourde, vociférations, une tentative avortée d'une chanteuse sans voix, quelques coassements par ci,quelques aboiements par là font que je me retrouve sur la coursive où, l'esprit redescendu en moi, dans la fraîcheur du soir je remercie le ciel étoilé et le mouvement inchangé des éléments.
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 18 Novembre 2023

 

En attendant, que nous soit servie l’entrée, devant une table magnifiquement décorée, tous cristaux et porcelaines dehors, j’ai lu le menu et m’en suis régalé d’avance. Cette gastronomie française si raffinée, si riche en saveurs, je ne m’en lasse jamais.

Mais j’ai pris aussi le temps d’examiner –discrètement- mes voisines de table. De charmantes jeunes femmes, à vrai dire, mais peu d’espoir de susciter leur intérêt à mon âge. Les prénoms inscrits devant chacune ont facilité mes petites investigations.

Maya est vraiment « cute », on voit que c’est une artiste. Son look est un peu trop excentrique à mon goût, j’aime les femmes discrètes, je les trouve plus élégantes. Mais je suis sûr que nous aurons de belles conversations, elle est ouverte et souriante. Great !

Anne-Sophie a mis moins de fantaisie dans son apparence, elle est plus chic, mais elle a un petit air lointain, distant qui ne va pas faciliter le rapprochement. Too bad !

On a apporté alors l’entrée. Le plat est aussi artistiquement composé qu’un tableau, ces cuisiniers modernes ont vraiment du talent pour les présentations ! Harmonie des couleurs qui préfigure celle de la dégustation. Un délice qui fond dans la bouche dans une infinie délicatesse de saveurs subtiles. Oh my god what a delight !

Et Marjolaine ? J’adore son prénom invitant à humer de douces senteurs. Elle ne manque pas de charme non plus, elle est un peu plus âgée que les deux autres, ce qui pourrait nous rapprocher. Mais je trouve sa tenue un peu ordinaire pour une telle soirée. En outre, cette robe ne convient pas à sa corpulence. Je n’ai rien contre les rondeurs, au contraire, encore faut-il savoir les mettre en valeur. On voit qu’elle ne vient pas d’un milieu aisé, comme la plupart des autres passagers. Je crois qu’elle a gagné sa place à un concours, c’est ce qu’on dit. Elle a souvent l’air un peu triste, ou alors elle semble ailleurs. Je ne suis pas sûr d’arriver à briser la glace avec elle, bien qu’elle me soit plutôt sympathique. Je suis bien entouré. Ah les femmes ! Elles auront été au centre de toute ma vie ! That’s my life !

Le plat de résistance arrive, précédé par son subtil fumet. Là aussi, l’harmonie des couleurs est un vrai régal, entre le rose frais du saumon, souligné par une sauce en camaïeu et le brun foncé des lentilles en petites billes brillantes. En bouche, ces textures s’harmonisent délicieusement pour un vrai bonheur de gourmet. Wonderful !

En attendant la suite, j’ai entamé la conversation avec Maya, tout en regardant par moments Anne–Sophie avec une légère quoique discrète insistance, je reste un gentleman tout de même ! Maya me parle de ses voyages, je suis dans mon élément, j’ai passé ma vie à arpenter le monde. Une belle complicité commence à s’installer entre nous. So charming !

Apparaissent les fromages sur une table roulante. Dommage que je n’aie plus très faim, c’est une symphonie de formes et de couleurs, nous rappelant la suprématie de la France en la matière. Je me contente, sur le conseil du serveur, très élégant et courtois, d’un petit morceau de livarot, dont la saveur prononcée et la texture moelleuse m’enchantent et me font oublier l’odeur un peu forte. Avec, of course, un bon petit vin rouge que j’ai entamé depuis un moment.

Anne-Sophie semble vouloir entrer dans notre conversation. Mais Maya est tellement volubile quand il s’agit de parler de voyages qu’il ne lui est pas facile de laisser une place aux autres. Je lui pose quelques questions pour lui faciliter les choses, sans montrer trop de curiosité, courtoisie oblige. Quant à Marjolaine, elle semble n’avoir que très rarement quitté sa banlieue, et n’ayant pas grand-chose à dire, elle se réfugie dans sa rêverie, le regard perdu. So sad !

Vient enfin le dessert, subtile harmonie de blanc et jaune, texture mousseuse et douce, fondante. De quoi terminer en beauté ce repas succulent et raffiné.

Je n’ai pas l’habitude de manger autant et même si je me suis régalé, je me sens pris d’une légère somnolence postprandiale (les Français s’étonnent toujours que je connaisse ce terme, mais je mets un point d’honneur à bien parler ma langue d’adoption, même si j’ai toujours ce terrible accent et si je fais encore des fautes). Mes voisines de table discutent entre elles avec la vivacité de leur jeunesse. Je ne vais pas tarder à me retirer, après avoir pris une petite tisane. Soirée très réussie, il faudra que je remercie le commandant.

 

Monique

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Rédigé par Monique

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Publié le 17 Novembre 2023

 

Mr Baldino Gino fut surpris quand il reçut l'invitation pour le dîner du dimanche soir à la table du commandant. Il avait prévu autre chose. Ayant vécu ses années de quatorze à vingt ans dans un quartier typique de Marseille, il voulait rendre visite a quelques connaissances, compères de sorties nocturnes bien arrosées. Son grand-père, grand résistant serait là, s'il vivait toujours.

Donc, ce dimanche matin il s'attife de ses plus beaux habits style 1935 plutôt que 31. Le voilà parti tout guilleret à la pensée de revoir ses potes de 20 ans. Première difficulté, la ville avait évolué. Trouver un bus pour le quartier du Panier lui prit beaucoup de temps. Il arriva tout de même à l'heure de l'apéritif. Le quartier n'était plus ce qu'il avait connu mais il retrouva la vieille taverne toute crado qu'il avait fréquentée, relookée en café restaurant, salon de thé, boite de nuit. Il entra timidement quand il fut interpellé par son prénom. Le bistroquet bien que vieilli l'avait reconnu. Certains vieux copains de maraudes étaient là et jouaient la tournée de momies à la mourra. Puis ce fut les embrassades, les : qu'est ce que tu deviens ?

Il expliqua rapidement qu'il avait hérité une grosse somme en espèces, qu'il se payait une croisière devant l'amener en Suède, mais bourré le jour de la réservation il s'était retrouvé dans une autre direction. Tournées après tournées il resta déjeuner avec ses potes, raconta son parcours avec dérision ; il se souvinrent de quelques coups fourrés à la limite de la légalité. Les heures défilaient quand il se souvint de la réception du soir à la table du commandant. Il pris congé, promis de revenir à la fin de son périple, et arriva au dîner avec vingt minutes de retard.

La bouche pâteuse il donna une excuse bidon sur la raison de ce retard, mais personne ne fut dupe. Le capitaine lui désigna sa place au bout de la table à coté, il le sut après, d'un ancien évêque défroqué pour avoir côtoyé de trop près certaines communiantes. Le capitaine menait la conversation. S'adressant à un convive : Mr le marquis que nous vaut votre présence sur cette croisière ? Sans attendre la réponse il s'adressa à une vieille baderne sourde, la poitrine constellée de médailles de toutes formes et couleurs. Il eut un sourire pour la jeune et jolie secrétaire qui l'accompagnait. Puis ce fut Mr le ministre de.......Mr le sénateur célébrant ses 80 ans, mis en difficulté aux dernières élections, qui parla sans raison de ses problèmes urinaires en prenant comme témoin la ravissante jeune femme qui l'accompagnait. Le procureur de la république rongeait son frein quand le capitaine lui donna la parole. Sans fausse honte il s'expliqua sur son succès dans sa profession et auprès des jolies femmes, en caressant discrètement la poitrine de la jeune femme assise à coté de lui qui, sans cesser de sourire lui claqua une gifle retentissante. Sans se démonter s'adressant à la tablée il dit : Voyez par vous même.

Gino profita de se malaise général pour s'esquiver. Il rejoignit sa cabine, prit une longue douche chaude, termina par deux jets d'eaux froides, se jeta sur son lit sans pyjama et se retrouva entre deux Eves très amoureuses.

 

Louis

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Rédigé par Louis

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Publié le 16 Novembre 2023

 
J’étais loin de m’attendre à cette invitation. Lorsque Polalydés est venu me l’annoncer, j’ai cru défaillir. Invitée par le Commandant du bateau ? Mais qu’avais-je fait pour mériter un tel traitement ? Déjà mon estomac se tordait dans tous les sens. Rassurez-vous, me dit-il, nous ne serons pas seul et cette invitation est une tradition à bord d’un bateau de croisière. Je ne vous demanderai qu’une chose : Au cours de ce dîner appelez-moi ‘ sir Edward ‘.
- Mais pourquoi ?
Je vous expliquerai ça plus tard. J’ai eu une vie assez remplie et le commandant connaît bien mon existence passée. Nous avons eu l’occasion de nous rencontrer au cours d’événements lointains où nos priorités n’étaient pas les mêmes.
- Comment vais-je m’habiller ? Je n’avais absolument pas prévu de me trouver dans une situation pareille.
- Votre robe rouge, des escarpins noirs et le collier de fausses perles, que vous cachez dans le tiroir de votre salle de bain conviendront très bien pour cette soirée.
- Je suis déjà une fausse blonde, vous ne pensez pas que pour les tromperies ça fasse un peu beaucoup ?
- Pas du tout ! Vous verrez, l’ambiance sera très décontractée. Et puis, qui sait ce qui est faux et ce qui est vrai ?
- Justement ! Parlons-en. Comment se fait-il que vous sachiez tout de moi alors qu’il y a deux jours nous ne nous étions jamais rencontrés ?
- Nous dirons que cela fait partie de mes talents cachés. Je viendrai vous chercher à vingt heures.
 
Nous nous rendîmes au carré des officiers où le dîner devait être donné. J’avoue avoir été éblouie. Ce salon resplendissait de bois précieux et d’ornements en cuivre dorés. Un grand lustre de cristal inondait de rayons violets et rouges, une table de rêve, habillée du blanc le plus pur et chargée d’une vaisselle de porcelaine fine qui conjuguait le bleu de la mer avec celui de l’horizon. L’argenterie se plaisait à compléter ce tableau des mille et une nuit. Par contre le nombre de couverts pour chaque convive m’inquiétait. Saurais-je m’en servir à bon escient, sans me faire remarquer ?
Le nom de chaque invité était précisé sur un bristol blanc à chaque place et le menu du soir était déposé devant chacun d’entre nous. A sa lecture, je croyais tenir entre mes mains une poésie où le seul mot que je connaissais était topinambours. Il faut dire que mes parents en ont gardé un souvenir assez mitigé.
Les discussions allaient bon train, quand le commandant fit son entrée. Il commença par nous demander de bien vouloir excuser son retard dû à un problème de service. Ceci dit il se montra charmant et salua avec gentillesse et simplicité chacune et chacun d’entre nous. Il était assez bel homme. L’uniforme le valorisait et son teint buriné par les embruns lui donnait ce petit côté aventurier qui n’avait pas l’air de déplaire aux dames. Les messieurs présents à la table et pour la plupart célibataires se mettaient en quatre pour se faire remarquer. D’ailleurs, en face de moi un certain Eliott qui était très discret avait choisi de se présenter chapeauté d’un casque colonial. On ne pouvait pas le manquer. A côté de moi mon Cicéron s’ingéniait à m’éviter de faire des bourdes dans ce milieu, qui somme toute, était plutôt bourgeois. A côté d’Eliott, une femme, brune aux cheveux longs prénommée Julie, semblait s’intéresser à son voisin. Assez volubile, celui ci se targuait d’une nationalité suédoise en s’appelant Gino Baldino et d’un statut de retraité EDF tout en étant âgé d’une petite quarantaine d’années. Il parlait si fort que l’on allait finir par le croire. Je me demandais si Julie ne l’avait pas croisé dans la salle des pas perdus au tribunal de Nice. Son allure et son comportement auraient pu le placer dans une catégorie de souteneur et non de soutenu. En bout de table j’avais remarqué un certain Oscar, bien mis de sa personne, assez classe qui jetait des coups d’œil furtifs et calculateurs sur la gent féminine. Sa patience et son air de prédateur à l’affût me faisait douter de la motivation qu’il invoquait pour expliquer son voyage. Il prétendait se rendre à Madagascar pour acheter de la vanille. Si c’est ça, moi je suis Bernadette Soubirou.
Le repas fût un enchantement. Les senteurs aromatiques des plats présentés donnaient du relief à cette soirée. Il va de soi que les topinambours du menu n’avaient rien de commun à ceux qui faisaient l’ordinaire de mes parents quelques années auparavant. Les vins et alcools faussement légers mais vraiment traîtres ont largement contribué à une réussite sans fausse note.
 
Sir Edward m’a raccompagné, en me soutenant, à ma cabine. Parfait gentlemen, il m’a aidée à retirer mes escarpins, à la suite de quoi je me suis écroulée sur mon lit.
Demain sera un autre jour.
 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 16 Novembre 2023

 
3ème jour de croisière – 8 nov
Repas de bienvenue
Quelle soirée ! Je viens de rejoindre ma cabine enfin ! Il est presque minuit et j’aurais bien pris un peu d’air frais après ce repas copieux mais raffiné, bien arrosé et très animé à la table du commandant. J’écris rapidement ces quelques lignes et ensuite je vais aller respirer l’air marin de la nuit sur le pont en admirant le ciel étoilé.
Une quinzaine d’invités à ce repas, tous plus pittoresques les uns que les autres. Celui qui m’a le plus intriguée se nomme Oolala, originaire de Papouasie-Nouvelle Guinée je crois. Mon regard revenait régulièrement sur lui et à chaque nouveau plat je guettais sa réaction. Mes voisins de table, Edward James et Jean, deux messieurs plutôt sympathiques mais très différents, commentaient le « menu de bienvenue » qui nous avait été remis et nous avons échangé nos avis à l’arrivée de l’entrée « œuf poché, mousseline de topinambours, champignons frits… ». A la lecture de ce long titre j’étais déjà rassasiée ! Je savourais toutefois ce début de repas aux arômes délicats, aux saveurs à la fois douces et amères, à la texture délicieusement veloutée. Les convives étaient encore calmes et retenus, on pouvait entendre le tintement des couverts dans les assiettes. Le commandant de bord était assis trop loin de moi, et Gino aussi malheureusement, et j’ai juste pu remarquer sa prestance et son charme.
Lorsque le plat de saumon fut servi, l’ambiance commença à devenir plus animée mais on s’entendait encore aisément. Le saumon poêlé accompagné de lentilles en vinaigrette et nappé d’une émulsion au homard était vraiment un régal. Les saveurs se mêlaient en bouche avec fantaisie ainsi que les textures du poisson et des lentilles, du moelleux, du croquant, du salé, de l’acidulé, tout y était. Edward James en gentleman galant et courtois se préoccupait de remplir régulièrement ma coupe de champagne. Les bulles commençaient à faire leur effet en éclatant dans ma bouche.
Jean, placé à ma droite, peu loquace jusque-là à cause de son problème d’élocution, s’enhardit au moment où le serveur apporta un superbe plateau de fromages. Il est comme moi semble-t-il un gourmand de ces aliments doux, crémeux, persillés ou secs. Son bégaiement disparut peu à peu et définitivement quand il aborda le sujet de la vague d’Hokusai ! C’est alors qu’il me confia qu’il s’appelait Vagues. J’ai éclaté de rire sans aucune retenue et je crois qu’il n’a pas apprécié. Le champagne, l’atmosphère étouffante de la salle de restaurant, les couleurs rouges grenat des tentures et des tapis et la blancheur des nappes me donnaient le tournis. Le son des voix des convives de moins en moins discrets s’amplifiait et devenait un brouhaha désagréable. Edward me servait toujours des bulles alcoolisées tout en me racontant sa vie de commandant de marine, mais sa voix maintenant me parvenait à travers du coton et par politesse je faisais semblant de suivre son discours. Jean me toucha légèrement le bras en me montrant du doigt l’entremets qui venait d’être servi dans mon assiette. Coco, mangue, passion ! Ouf ! Ce délicieux dessert fruité et rafraichissant a clôturé avec bonheur ce repas raffiné mais trop copieux pour moi.
La vue un peu floue, je jetais un regard vers Oolala qui n’avait pas beaucoup touché à ses assiettes et surtout pas bu de champagne ! En face de moi, Anne-Sophie, Marjolaine et Valentine discutaient avec ardeur sur je ne sais quel sujet mais semblaient avoir apprécié la soirée. Des rires énormes fusaient maintenant dans la salle mêles aux voix. Assourdie, je percevais à peine celle de Jean qui, ayant pris de l’assurance, s’était levé et avait entonné un chant niçois. Je me suis alors levée moi aussi et j’ai quitté la salle précipitamment en lançant à la ronde « bonne nuit à tous ».
 

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Rédigé par Mireille

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 15 Novembre 2023

 
8 novembre 2023
 
Voilà sœurette, comme promis, je commence mon journal de bord que tu pourras lire à mon retour.
Aujourd'hui, nous sommes invités à diner à la table du capitaine. Nous sommes une quinzaine. Je suis de suite aller voir un membre de l'équipage. Je lui ai inventé une histoire de grosse fragilité de santé afin qu'il ne me place pas à côté de gens sales ou encore pire de l'hurluberlu à plumes. Il a bien compris mon problème et m'a en effet placé entre le capitaine et la belle blonde. J'ai discrètement essuyé les couverts, le verre et mon assiette à mon arrivée.
Il faut reconnaître qu'au point de vue odeurs j'ai été gâté. Un fumet appétissant sortait de la cuisine.
Dès le premier plat, je me suis senti transporté par les senteurs d'un œuf cuit avec une purée de topinambours, accompagné de champignons cuits dans une sauce au vin. Mais quelle finesse !!! Un régal.
Du début donc à la fin, les plats se sont succédés, tous aussi suaves. Quel bonheur! En plus, de la jolie blonde à côté de moi émanait également une légère fragrance, il me semble bien que c'était du Dior. J'adore!
J'ai raconté des histoires drôles, elle et le capitaine ont bien ri. Le capitaine m'a même surnommé le boute en train. Tu vois, j'ai été déjà repéré. Comme ça fait du bien. J'ai pris une trentaine de photos de moi avec le capitaine, ma voisine, une certaine Valentine, belle brune et un Gino rigolo aussi. La belle brune m'a beaucoup regardé. Elle a semblé intéressée lorsque je lui ai raconté toutes les connaissances que j'avais dans le monde du spectacle : mes soirées avec Francis Cabrel, mes repas avec Stromae et Arditi…
Ce soir, sœurette, le bal. Je vais les épater avec mon rock and roll, mon chachacha et mon tango langoureux. Femmes, je vous aime. Vous allez enfin connaître, la vie, l'amour, la passion…
PS. Pour te faire rire, j'ai pris une photo avec l'emplumé qui est en train faire un rituel de sorcellerie à la fin du repas. Bien ridicule !
 

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Rédigé par Ghislaine

Publié dans #Ecriture collective

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