Publié le 20 Novembre 2023
divers
Publié le 15 Novembre 2023
ATELIER :
Construction d'une nouvelle
LECTURE :
Pauvre petit garçon ! de Dino Buzzati
Pauvre petit garçon ! Dino Buzzati
SUJET :
Écrire une courte nouvelle en respectant les cinq étapes. Choisir une des phrases proposées pour incipit.
- Main dans la main, Samuel et Marion descendaient la rue Belleville, profitant du déclin de la chaleur, et de la sensation fraîche que la douche avait laissé dans leurs cheveux humides.
Nicolas MATHIEU, Une parfaite soirée
- Quelques mètres après avoir franchi l’entrée de la librairie, l’écrivain à succès Benjamin Bloom stoppa net devant l’un des présentoirs.
Romain PUERTOLAS, L’incroyable stylo Bic quatre couleurs de Benjamin Bloom
_______________________
LES TEXTES
- Mado :
https://un-atelier-d-ecriture-a-nice.over-blog.com/2022/11/coup-de-foudre-a-la-librairie.html
_______________________________________________
Publié le 14 Novembre 2023
Quelques mètres après avoir franchi l'entrée de la librairie, l'écrivain à succès Benjamin Bloom stoppa net devant l'un des présentoirs. Celui-ci tenait tout un pan d'un local mal éclairé, cachant toute possibilité de découvrir ce qui se trouvait derrière.
Un seul et unique livre, 55 exemplaires - Benjamin les avait comptés. En lettres blanches sur fond noir « La face cachée d'un usurpateur : Benjamin Bloom »
55 exemplaires comme les 55 personnes, libraire compris, - Benjamin les avait comptés -, qui l'attendaient sagement et silencieusement assis. Sauf la silhouette vague du libraire se tenant debout.
Benjamin, encore mal engagé dans la travée, ne voyait que 54 dos qui tous semblaient de taille et d'épaisseur égale. Il n'était pas du genre à reculer, mais déstabilisé par cette étrange scène, il tentait de se souvenir de ce qui l'avait amené là à 5 heures d'une hivernale fin d'après midi.
Il comptabilisa les nombreux courriers et appels de cet obscur libraire de l'île de Bohème, île qu'il avait eu du mal à localiser sur la carte. 55 en tout.
55 habitants à l'année, 555 au plus fort de l'été, avait scrupuleusement notifié le libraire qui avait su toucher le cœur de l'éditeur de Bloom.
Le libraire avait en effet vanté les charmes de son île mais surtout mis l'accent sur sa spécificité ignorée du reste du monde, car ils tenaient au secret.
Les 55 habitants, les bohémiens, étaient tous de grands lecteurs, et les 500 touristes supplémentaires ne pouvaient mettre un orteil à Bohème que s'ils étaient de grands lecteurs. Minimum requis 55 livres par an.
Benjamin, belle gueule, corps d'athlète, auteur à succès, chef de file du néo polar mathématico-statistique, il en avait inventé le genre, s'avança d'un pas mal assuré, sourire figé regardant droit devant lui.
Au pied du libraire, masque blanc, costume noir, une vasque où brûlaient 55 bougies. Benjamin fit volte face. Devant lui, 54 personnes, 27 à droite masque blanc, costume noir, de grandes bougies blanches à leurs pieds. 27 à gauche masque noir, costume blanc de grandes bougies noires à leurs pieds. Toujours silencieusement, le libraire indiqua l'endroit sombre où il devait prendre place. Un cercle de lumière et il se retrouva aveuglé au centre d'une arène.
Un chant entamé par un chœur de 55 personnes s'éleva, voix de sopranos, alto, barytons, ténors à l'unisson : Bon anniversaire Benjamin.
Monsieur Bloom, qui affichait volontairement 47 ans sur son profil Wikipedia, avait 55 ans aujourd'hui.
14 NOVEMBRE 2023
Publié le 13 Novembre 2023
Publié le 13 Novembre 2023
Publié le 12 Novembre 2023
Publié le 4 Novembre 2023
Souvent je me surprends à rêver à ces contrées lointaines que je ne verrai peut-être jamais. J’imagine parcourir le monde. Cette terre luxuriante et mystérieuse qui aurait pu être, sans le concours néfaste de l’homme, la planète où il fait bon vivre, celle du bonheur. Et mon esprit vagabonde. Abolir les frontières pour ne faire qu’un seul et beau pays. Celui de la paix, de l’amitié celui où l’entraide et la fraternité ne feraient qu’un. On ne connaîtrait pas la famine, la sécheresse, le froid, les inondations, les tornades et ouragans, le dérèglement climatique, les guerres et ses horreurs. La course à la richesse serait remplacée par le partage et le troc. Un monde idéaliste et utopique, certes mais on peut toujours rêver !
Publié le 4 Novembre 2023
Publié le 4 Novembre 2023
Je t’enverrais pour te réchauffer quelques signaux écris à l’encre couleur fumée. Dans ma poitrine mon cœur résonne comme un tambour du matin jusqu’au soir. Je pourrais te conter la légende des rivières, qui parcourent ma terre. Je suis le dernier d’un peuple qui n’existe plus, celui des Rêveurs, des fous.
Le rêve était en nous, tout autour de nous.
Autrefois on les capturait avec juste un peu d’air, du bout des doigts et pour les garder intacts on les mettait bien à l’abri sous une pierre.
Avec le temps mes rivières se sont taries, presque éteintes, il ne subsiste que leurs murmures fantômes qui parviennent jusqu’à moi au milieu de la nuit, quand tout n’est plus que silence.
La nuit, j’en ai fait mon amie, une alliée. Dans mes sommeils je m’évade, je revis et ressuscite la gloire des batailles, des victoires d’autrefois. Je suis le dernier Hopi, le derniers Apache, le dernier guerrier Sioux.
Je suis un peuple, mon peuple à moi tout seul.
Il me reste un ultime rêve, il est là sous la dernière pierre, un vieux caillou comme moi. Je l’ai caché je ne sais plus où, et depuis je le cherche partout.
Publié le 4 Novembre 2023
Si j’étais L’EAU, je serais une goutte de pluie, j’attendrais un jour d’orage pour m’extraire de mon nuage et tomber. Je roulerais jusqu’à creuser un sillon pour devenir Ruisseau. De voyages en voyages je grandirais et je ferais Rivière. Je foncerais à vive allure pour surgir en Torrent, chuter de très haut en Cascade et me transformer en Fleuve. Je trouverais l’embouchure idéale pour rejoindre la Mer, gagner au plus vite le large et enfin Finir Océan.
Et qu’elles soient de joie ou pire, j’accueillerais toutes tes larmes.
Si j’étais L’Air, je serais celui du temps. Je passerais l’air rêveur en courant. Je deviendrais l’air qui se joue de la musique pour paraître en bonne forme et je resterais avec toi l’air de rien.
Si j’étais le Feu, j’irradierais les âmes et les foyers. Je m’inventerais Braise et avec juste un regard je t’enverrais pour te réchauffer quelques signaux écris à l’encre couleur fumée. Je brulerais les étapes pour gagner du temps à lire rire et sourire au soleil. Aux premières lueurs de l’aube d’un coup je rallumerais le vieux four pour cuire un pain rien que pour nous. Et dans le souffle du dragon on n’y verra que Moi.
Si j’étais la Terre, de la terre, au début de tous les débuts, je serais grain de sable. Avec force et détermination je me forgerais en Pierre pour que sans crainte tu viennes vers moi afin de bâtir tout ce que tu rêves, châteaux, maison, église.
Je roulerais au bas de la colline et avec l’aide d’autres pierres j’agrandirais l’Himalaya tout entier.
Je vivrais ventre à terre, et un soir épuisé, très âgé, je m’assiérais tout à côté de toi, et à la fin de toutes les fins, on s’endormira ensemble, en poussière.