divers

Publié le 20 Novembre 2023

 
Main dans la main, Samuel et Marion descendaient la rue Belleville, profitant du déclin de la chaleur, et de la sensation fraîche que la douche avait laissé dans leurs cheveux humides. Le frère et la sœur se pressaient pour aller voir le spectacle gratuit de marionnettes qui se tenait, selon les affiches, à dix-huit heures dans le parc voisin.
Les deux enfants aperçurent des copains installés au premier rang, ils purent s’asseoir juste derrière, pour bavarder, avant le début du spectacle. Derrière la scène, deux hommes s’activaient, sans doute les artistes qui préparaient les marionnettes. Soudain, des éclats de voix parvinrent aux spectateurs qui s’impatientaient. « Tu es un imbécile, Jack ! » Cette phrase surprit le public, qui ne s’attendait pas à une dispute dans un spectacle destiné surtout aux gamins. « Dis-moi qui a oublié les marionnettes, c’est toi ou moi ? Tu sais bien que moi je m’occupe seulement de la valise contenant le décor ! Et elle est bien là cette valise ! Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? » Les rares parents présents parmi le jeune public échangeaient des regards courroucés : certains avaient obtenu de leur employeur l’autorisation de sortir plus tôt pour accompagner leurs enfants, et voilà que la soirée allait être gâchée, ils s’étaient déplacés pour rien !
Sans crier gare, l’un des artistes envoya un coup de poing à l’autre. Les spectateurs se mirent à crier. Les enfants, peu habitués à voir des adultes se taper dessus, étaient sidérés : du sang coulait de la bouche de l’homme agressé. « Appelez les flics ! » hurla un ado excité. Aussitôt, un policier en uniforme au nez rouge surgit du fond de la scène, en faisant virevolter une matraque. Il cogna sur la tête de l’agresseur, qui se mit à crier : « Aïe ! Aïe ! Aïe ! » L’autre artiste, se frottant la joue, déclara d’un air satisfait : « Voilà ! Bien fait pour ce monsieur ! Il va partir en prison »
Les spectateurs, jeunes et adultes, se regardaient avec des murmures désapprobateurs… La prison parce que l’un des artistes avait oublié les marionnettes, c’était un peu exagéré… Soudain, une musique tonitruante se fit entendre. Un homme vêtu de noir, en chapeau haut-de-forme, surgit sur la scène en tirant une grosse malle. Il ouvrit le couvercle d’un seul coup, ce qui provoqua des jets de confettis multicolores, suivis de l’envol de plusieurs tourterelles qui survolèrent le public avant de revenir sur la scène, où une banderole venait de se déployer : « Les quatre frères Dumalin, spectacle de magie ! »
Annie TIBERIO

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Rédigé par Annie

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Publié le 15 Novembre 2023

 

ATELIER :

Construction d'une nouvelle

LECTURE :

Pauvre petit garçon ! de Dino Buzzati

SUJET :

Écrire une courte nouvelle en respectant les cinq étapes. Choisir une des phrases proposées pour incipit.

- Main dans la main, Samuel et Marion descendaient la rue Belleville, profitant du déclin de la chaleur, et de la sensation fraîche que la douche avait laissé dans leurs cheveux humides.

Nicolas MATHIEU, Une parfaite soirée

- Quelques mètres après avoir franchi l’entrée de la librairie, l’écrivain à succès Benjamin Bloom stoppa net devant l’un des présentoirs.

Romain PUERTOLAS, L’incroyable stylo Bic quatre couleurs de Benjamin Bloom

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LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 14 Novembre 2023

Quelques mètres après avoir franchi l'entrée de la librairie, l'écrivain à succès Benjamin Bloom stoppa net devant l'un des présentoirs. Celui-ci tenait tout un pan d'un local mal éclairé, cachant toute possibilité de découvrir ce qui se trouvait derrière.
Un seul et unique livre, 55 exemplaires - Benjamin les avait comptés. En lettres blanches sur fond noir « La face cachée d'un usurpateur : Benjamin Bloom »

55 exemplaires comme les 55 personnes, libraire compris, - Benjamin les avait comptés -, qui l'attendaient sagement et silencieusement assis. Sauf la silhouette vague du libraire se tenant debout.

Benjamin, encore mal engagé dans la travée, ne voyait que 54 dos qui tous semblaient de taille et d'épaisseur égale. Il n'était pas du genre à reculer, mais déstabilisé par cette étrange scène, il tentait de se souvenir de ce qui l'avait amené là à 5 heures d'une hivernale fin d'après midi.

Il comptabilisa les nombreux courriers et appels de cet obscur libraire de l'île de Bohème, île qu'il avait eu du mal à localiser sur la carte. 55 en tout.

55 habitants à l'année, 555 au plus fort de l'été, avait scrupuleusement notifié le libraire qui avait su toucher le cœur de l'éditeur de Bloom.

Le libraire avait en effet vanté les charmes de son île mais surtout mis l'accent sur sa spécificité ignorée du reste du monde, car ils tenaient au secret.

Les 55 habitants, les bohémiens, étaient tous de grands lecteurs, et les 500 touristes supplémentaires ne pouvaient mettre un orteil à Bohème que s'ils étaient de grands lecteurs. Minimum requis 55 livres par an.

Benjamin, belle gueule, corps d'athlète, auteur à succès, chef de file du néo polar mathématico-statistique, il en avait inventé le genre, s'avança d'un pas mal assuré, sourire figé regardant droit devant lui.

Au pied du libraire, masque blanc, costume noir, une vasque où brûlaient 55 bougies. Benjamin fit volte face. Devant lui, 54 personnes, 27 à droite masque blanc, costume noir, de grandes bougies blanches à leurs pieds. 27 à gauche masque noir, costume blanc de grandes bougies noires à leurs pieds. Toujours silencieusement, le libraire indiqua l'endroit sombre où il devait prendre place. Un cercle de lumière et il se retrouva aveuglé au centre d'une arène.

Un chant entamé par un chœur de 55 personnes s'éleva, voix de sopranos, alto, barytons, ténors à l'unisson : Bon anniversaire Benjamin.

Monsieur Bloom, qui affichait volontairement 47 ans sur son profil Wikipedia, avait 55 ans aujourd'hui.

 

                                                                                                   14 NOVEMBRE 2023

 

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Rédigé par Odile

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Publié le 13 Novembre 2023

 
« Tu prends la première à droite », et tu te retrouves dans une rue étroite et sombre, les murs sont de guingois, la peinture des portes est écaillée, un endroit pas très sympathique à première vue. En levant les yeux, tu aperçois du linge étendu sur des fils, d’un côté à l’autre de la rue, comme dans le sud de l’Italie. Au-dessus, un ciel bleu limpide. Tu verras, à ce moment-là, tu vas retrouver le moral. Les draps colorés, les jupes virevoltantes au vent léger, les chaussettes multicolores et les culottes de toutes tailles te font sourire. Tu découvres là l’intimité de nombreuses familles, sous un ciel sans nuages qui te rappelle ton voyage à Naples. Ce doit être le quartier italien. Au bout de la rue, tu tourneras à gauche. Là, des maisonnettes qui se ressemblent, en briques, avec deux ou trois marches jusqu’au porche, un mini-jardin ou deux buissons devant, des grilles en fer forgé. Un homme en costume sombre et chapeau melon sort d’une maison, élégant et sérieux. Aucun désordre, rien ne traîne…Probablement le quartier anglais…Tu te rends jusqu’au rond-point et tu empruntes la rue à droite. Tu vois des ados jouer avec un ballon, tu entends des rires d’enfants. Des hommes fumant le narguilé sont attablés devant un bar, tu aperçois des femmes avec des robes longues, les cheveux recouverts d’un foulard qui se hâtent de rentrer. Tu comprends que c’est le quartier oriental. Quelle ville bizarre, où les habitants ne se mélangent pas, où chacun vit dans son coin à sa manière, sans regarder les autres. Soudain une sonnerie retentit. Je sursaute, je m’étire, je baille…Je comprends que je m’étais endormie et que j’ai rêvé. J’ai soudain envie de sortir de chez moi, de me plonger parmi les habitants de mon quartier. Je ressens le besoin de voir un quartier ordinaire, où les gens vivent ensemble, où l’on se fait un sourire, où l’on se salue parfois lorsqu’on se croise même si l’on n’est pas de la même origine. La réalité de mon quartier me paraît beaucoup plus sympathique que les quartiers de mon rêve !
Annie TIBERIO

 

 

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Rédigé par Annie

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Publié le 13 Novembre 2023

 
L’œil, d’abord, glisserait sur les murs de pierre de la petite maison, sur les portes en bois sculpté, sur le toit couvert de tuiles provençales… Après avoir franchi la porte d’entrée, on se retrouverait dans un grand salon réchauffé par une cheminée aux flammes joyeuses. La pièce respirerait le bien-être, des tapis moelleux sur le parquet ciré, un canapé et des fauteuils accueillants, des coussins colorés, un chat endormi, un petit chien guilleret venant à notre rencontre… Chaud à l’œil, douillet, amical, ce décor nous inviterait à nous blottir dans un fauteuil devant la cheminée, le chat ronronnant sur les genoux, le chien à nos pieds. On apercevrait l’entrée de la cuisine là-bas au fond, mais surtout une agréable senteur de gâteau en train de cuire viendrait nous chatouiller les narines, et on entendrait le sympathique gargouillis d’une cafetière italienne suivi d’une bonne odeur de café. Un escalier en bois conduirait à l’étage, probablement aux chambres. On s’arrêterait dans le salon pour essayer le canapé, devant de grandes baies vitrées donnant sur un petit bois. Que verrions –nous pointer entre les branches des premiers sapins ? Ce museau élégant n’appartiendrait-il pas à une biche ? Mais oui, une biche suivie de son faon…Et ces mésanges, voletant au-dessus de ce tableau bucolique… Sans aucune crainte, devant nos yeux ébahis, la femelle et son petit nous observeraient à travers les vitres ! Un véritable enchantement…
Une maison confortable proche de la nature, la promesse d’une vie partagée avec des animaux confiants, que demander de plus…  Ce serait le bonheur…
Annie TIBERIO

 

 

 

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Rédigé par Annie

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Publié le 12 Novembre 2023

SI J'ETAIS...
 
 
Si j'étais l'eau...
Je serais un lac, enserré dans des falaises rocheuses de la Cordillère des Andes, de couleur turquoise, qui recueille l'eau des glaciers dans la journée.
La nuit, je serais une immensité calme et noire reflétant la Voie Lactée.
Aucune vague, juste quelques rides lorsque le vent se lève en altitude.
 
Si j'étais l'air...
Je jouerais avec délice dans les branches des arbres, dans les herbes folles, dans les cheveux des filles, dans les drapeaux orgueilleux et dans les voiles des bateaux.
Je n'aurais pas de frontières et je parcourerais des kilomètres à l'infini.
 
Si j'étais le feu...
Je serais dans un volcan, tantôt renfermé, grouillant de tisons incandescents, tantôt explosif recraché hors du cratère et dévalant les pentes poreuses et agressives des précédentes coulées.
 
Si j'étais la terre...
Je prendrais chaque goutte d'eau pour en faire des cadeaux. Aux semis fraîchement plantés, aux racines desséchées, aux arbres fruitiers, aux potagers, aux vers et autres limaces qui habitent chez moi.
Je nourrirais tout le monde. J'emmagasinerais le gel pour mieux restituer son eau au printemps.
Je rêve de connaître tout ça encore longtemps.
 
 

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Rédigé par Bernadette

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Publié le 4 Novembre 2023

Souvent je me surprends à rêver à ces contrées lointaines que je ne verrai peut-être jamais. J’imagine parcourir le monde. Cette terre luxuriante et mystérieuse qui aurait pu être, sans le concours néfaste de l’homme, la planète où il fait bon vivre, celle du bonheur. Et mon esprit vagabonde. Abolir les frontières pour ne faire qu’un seul et beau pays. Celui de la paix, de l’amitié celui où l’entraide et la fraternité ne feraient qu’un. On ne connaîtrait pas la famine, la sécheresse, le froid, les inondations, les tornades et ouragans, le dérèglement climatique, les guerres et ses horreurs. La course à la richesse serait remplacée par le partage et le troc. Un monde idéaliste et utopique, certes mais on peut toujours rêver ! 

 

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Rédigé par Christiane

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Publié le 4 Novembre 2023

Elle est là, inerte et seule,
Allongée sur la surface déserte
Assoupie sous le bleu du ciel
Au milieu de la route.
Rien de suspect en elle
Expliquant sa visite.
 
Qui est-elle ?
D’où vient-elle ?
Où va-elle ?
 
Une peau rose, reflets feutrés
Des muscles qui se contractent et s’étirent
Dans un ballet de gestes désordonnés.
Et comme une lumière qui quitte l’ombre
Dévastant le silence bien ancré
Son cri aigu, rageur, sort en vainqueur.
 
Qui est-elle ?
D’où vient-elle ?
Où va-elle ?
 
Au prix d’efforts immenses
Elle se dresse, défiant la hauteur
Deux lueurs percent sa face
Couleur lumière, reflets saphir
Et elle s’approprie l’espace
Pour le dompter et l’assouvir
 
Qui est-elle ?
D’où vient-elle ?
Où va-elle ?
 
A mesure qu’elle avance, trace des voies
Moi j’élucide, trouve, réponses à son secret
Nouvelles traces, nouvelles lois
Défi au temps, présent dépassé
Son âme flambe et se déploie
Elle se répand et tout se met à exister
 
Elle, c’est la vie
Elle traverse l’infini
Tout est possible aujourd’hui
 
 
 

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 4 Novembre 2023

 

Je t’enverrais pour te réchauffer quelques signaux écris à l’encre couleur fumée. Dans ma poitrine mon cœur résonne comme un tambour du matin jusqu’au soir. Je pourrais te conter la légende des rivières, qui parcourent ma terre. Je suis le dernier d’un peuple qui n’existe plus, celui des Rêveurs, des fous.

Le rêve était en nous, tout autour de nous.

Autrefois on les capturait avec juste un peu d’air, du bout des doigts et pour les garder intacts on les mettait bien à l’abri sous une pierre.

Avec le temps mes rivières se sont taries, presque éteintes, il ne subsiste que leurs murmures fantômes qui parviennent jusqu’à moi au milieu de la nuit, quand tout n’est plus que silence.

La nuit, j’en ai fait mon amie, une alliée. Dans mes sommeils je m’évade, je revis et ressuscite la gloire des batailles, des victoires d’autrefois. Je suis le dernier Hopi, le derniers Apache, le dernier guerrier Sioux.

Je suis un peuple, mon peuple à moi tout seul.

Il me reste un ultime rêve, il est là sous la dernière pierre, un vieux caillou comme moi. Je l’ai caché je ne sais plus où, et depuis je le cherche partout.


 

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 4 Novembre 2023

 

Si j’étais L’EAU, je serais une goutte de pluie, j’attendrais un jour d’orage pour m’extraire de mon nuage et tomber. Je roulerais jusqu’à creuser un sillon pour devenir Ruisseau. De voyages en voyages je grandirais et je ferais Rivière. Je foncerais à vive allure pour surgir en Torrent, chuter de très haut en Cascade et me transformer en Fleuve. Je trouverais l’embouchure idéale pour rejoindre la Mer, gagner au plus vite le large et enfin Finir Océan.

Et qu’elles soient de joie ou pire, j’accueillerais toutes tes larmes.

Si j’étais L’Air, je serais celui du temps. Je passerais l’air rêveur en courant. Je deviendrais l’air qui se joue de la musique pour paraître en bonne forme et je resterais avec toi l’air de rien.

Si j’étais le Feu, j’irradierais les âmes et les foyers. Je m’inventerais Braise et avec juste un regard je t’enverrais pour te réchauffer quelques signaux écris à l’encre couleur fumée. Je brulerais les étapes pour gagner du temps à lire rire et sourire au soleil. Aux premières lueurs de l’aube d’un coup je rallumerais le vieux four pour cuire un pain rien que pour nous. Et dans le souffle du dragon on n’y verra que Moi.

Si j’étais la Terre, de la terre, au début de tous les débuts, je serais grain de sable. Avec force et détermination je me forgerais en Pierre pour que sans crainte tu viennes vers moi afin de bâtir tout ce que tu rêves, châteaux, maison, église.

Je roulerais au bas de la colline et avec l’aide d’autres pierres j’agrandirais l’Himalaya tout entier.

Je vivrais ventre à terre, et un soir épuisé, très âgé, je m’assiérais tout à côté de toi, et à la fin de toutes les fins, on s’endormira ensemble, en poussière.

 

 

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Rédigé par Jean-Michel

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