divers - Un atelier d'écriture à Nice

La commissaire Lou Stick a emporté Riquet à la Houppe dans son livre de poche. Elle décolle pour les Marquises. Elle a mis en minuscules l’incident de l’aéroport. L’agent de service secouée par la décharge électrique du monstre se porte bien.

Pour Lou, les vacances sont attendues et méritées depuis longtemps.

L’avion n’est pas au complet mais chacun prend ses marques, des marque-pages.

Pour plus de confort, Riquet à la Houppe a réservé la couverture du journal le Monde, classe affaire. L’espace d’une nuit, notre bonhomme pourra enfin faire connaissance avec le vilain petit canard. La soirée s’annonce des plus froissées mais chacun avale sa pilule au cas où la bête se jetterait sur la belle.

Dans son filet élastiqué mou, le grippe-sou duty-free attend Boucles d’or, l’hôtesse. Moment fatidique où parfums diort et chanelle partagent et se mélangent les odeurs avec le pilote. Ce soir ils finiront certainement toutes taxes comprises.

En queue de l’appareil, un bréviaire tourne les psaumes de ses croyances dans un bruit de prières sous les bons hospices de la classe économique et de la mitre amidonnée du stagiaire de Feu Monseigneur Koko.

Sam, le présumé suspect, est dans l’obligation pour le moment de ranger l’avatar dans sa poche, parce que lui seul supporte les aller et retour des six bras dans son pantalon.

On a peut-être bien là une preuve, son corps puceau de BD imprimé sur les images, au passage de la douane.

Des turbulences n’étaient pas annoncées. Riquet prend le mal de lire. Il perd la page et glisse du Monde pour tomber entre des coupures de Libération beaucoup plus acérées.

Blanc comme neige, Sam se précipite pour le lover dans ses bras. Il le berce d’onomatopées. Ses esquisses en disent long, lui qui parle peu mais qui sait caresser dans le sens du poil. Avec lui on peut jouir à bien des égards sur des dessins mieux que sur des mots.

Soudain, un air pressurisé de jalousie éclate dans la cabine. Duty-free vient de gifler Sam. Charitable, le bréviaire du stagiaire koko lui tourne la page, au nez et à la barbe de Riquet.

De rage, il regagne son livre de poche, la houppe en bataille. Il jure de se venger.

L’avatar profite de la situation, il va s’échapper. La commissaire ouvre le feu…

Dany-L

Le début de cette histoire est sur ce lien :

Ébauche d'un roman policier au cœur de la bibliothèque - Un atelier d'écriture à Nice

https://un-atelier-d-ecriture-a-nice.over-blog.com/2023/03/ebauche-d-un-roman-policier-au-coeur-de-la-bibliotheque.html

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RECIT A QUATRE VOIX

Publié le 9 Mars 2023

Blanche-Neige, Cendrillon, La Belle et la Bête se sont donné rendez-vous à la bibliothèque municipale. Alors qu’ils déambulent dans le rayon des romans policiers, ils se trouvent nez à nez avec le lieutenant Michel Perec. Celui-ci leur explique qu’il est toujours à la recherche de son patron, le Commissaire Navarro, qui a disparu au chapitre 3 du roman et n’a plus donné de ses nouvelles depuis. Les réactions des quatre personnages à l’annonce de ce fait divers sont très différentes.

Blanche-Neige « Le Commissaire Navarro a disparu ? Où a-t-il pu aller ? Pourvu qu’il ne se soit pas perdu dans la forêt comme moi il y a bien longtemps. La fée Carabosse ne serait-elle pas mêlée à sa disparition ? Ou peut-être mon horrible belle-mère ? Pourtant son miroir ne lui dira jamais que le commissaire est plus beau qu’elle ! Alors où faut-il le chercher ? Je devrais peut-être demander de l’aide aux sept nains. Et si on organisait une battue, la forêt n’a pas de secret pour eux. J’y vais de ce pas »…

Cendrillon « Le Commissaire Navarro a disparu ! Enfin c’est ce que l’on croit. Il vaudrait mieux commencer par savoir s’il a une marraine et si celle-ci possède des dons aussi particuliers que la mienne. Par exemple sait-elle transformer une citrouille en SUV électrique ou une souris en chauffeur ? On s’inquiète certainement pour rien. Il avait peut-être simplement rendez-vous avec une princesse charmante (je le trouve très bel homme et pas du tout indifférent à la gent féminine) et il aura tout simplement oublié l’heure. Tant que minuit n’a pas sonné, inutile de s’inquiéter. Par contre, lui, ne risque pas de perdre une pantoufle de vair mais plutôt une chaussure taille 44 , certes moins romantique »…

La Belle « Le Commissaire Navarro a disparu ! Ce n’est pas possible ! Je suis folle amoureuse de lui depuis que j’ai lu toutes ses aventures. S’il disparait, je ne m’en remettrais pas. Quel bel homme ! Certes, vous allez me dire que c’est facile de le trouver beau après avoir été amoureuse de la Bête qui était vraiment hideuse mais, que voulez-vous , on n’est pas maître de ses sentiments. Je vais tout mettre en œuvre pour le retrouver. Et ceci dit en passant, j’aimerais beaucoup être sa prisonnière…

La Bête « Le Commissaire Navarro a disparu, la belle affaire ! Si l’on doit maintenant rechercher les policiers disparus c’est le monde à l’envers ! Je ne comprends pas l’inquiétude de la Belle pour cet homme. Et en plus elle me dit qu’elle le trouve beau alors qu’il est vraiment quelconque. Je ne lèverai pas le petit doigt pour lui venir en aide. Il serait bien capable de la séduire. Et si ma Belle tombait amoureuse de lui ? Après tout le mal que j’ai eu pour la conquérir ce serait de la folie de partir à la recherche de mon rival. Non, vraiment il n’en est pas question !

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