confinement

Publié le 25 Avril 2020

Depuis toi, je ne suis plus le même.

Depuis que tu es arrivé dans ma vie,

Je suis devenu abstème

Et mon ciel n’est plus bleu, mais gris.

 

Je me surprends à parler seul

Et même parfois, je m’engueule.

Je me dis des mots grossiers

Que la morale désapprouverait.

 

Tu vois, tu peux me croire,

Je ne te raconte pas d’histoire,

Tu m’as transformé.

J’étais doux, je suis devenu enragé.

 

Car j’ai beau me persuader

Que je suis pour toi le meilleur des amants

J’aimerais que tu me laisse un peu de liberté,

Juste le temps de respirer.

 

Le temps d’une promenade

Aller voir Villefranche et sa rade

Ou juste la Promenade des Anglais

Quand le jour est ensoleillé.

 

Mais non tu es égoïste

Il n’y a que toi qui existes ?

Toi, toi mon « Confinement ».

Je sais que tu m’aimes pourtant.

 

Que tu te méfies du Coronavirus

Cet inconnu, cet olibrius

Qui voudrait m’emporter

En m’étouffant, en m’empêchant de respirer.

 

Alors tu vois, moi aussi, je t’aime.

Ne jouons pas aujourd’hui ou demain un requiem

Et restons sagement enfermés.

Alors demain, nous pourrons à nouveau nous promener.

 

 

 

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Confinement

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Publié le 24 Avril 2020

Cercle des poètes disparus

Odes à l’amour des mots

Nostalgie des lettres

Fin d’une illusion

Immense joie des retrouvailles

Nuit longue d’impatience

Espoir du lendemain

Mirage inaccessible

Emoi des étreintes

Notre amitié

Tient à la fidélité

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Rédigé par Maryam

Publié dans #Confinement

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Publié le 23 Avril 2020

Nice, le 23 avril 2020


 

Ma chère Astrid,

Alors vous êtes confinés, vous aussi. Nous, ça fait maintenant cinq semaines que ça dure. Cette immobilité forcée nous donne l’occasion de réfléchir, sur toutes sortes de choses, comme l’état du monde, notre avenir, notre passé individuel mais aussi collectif, notre vie. C’est sur elle que je m’arrête quelques instants, le temps d’écrire cette lettre.

Je trouve que les gens de notre génération ont eu beaucoup de chance. Nous sommes nées après la guerre. Nos parents, encore secoués par ses horreurs, mais plein d’espoir et de soif de bonheur, nous ont élevées avec bienveillance. Dans notre enfance, nous avons connues une amélioration des conditions de vie sans précédent. Il faut s’être réveillé tous les matins dans une maison frigorifiée pour apprécier à sa juste valeur le chauffage central, puis le frigo et la machine à laver.

C’est pendant ce qu’on appelle les Trente Glorieuses que nous sommes entrées sur le marché du travail. Nous en avons donc trouvé toute de suite, on avait même le choix. Autre conséquence de la pénurie (relative) de main d’œuvre, les conditions de travail se sont améliorées, à la fois en ce qui concerne la pénibilité que la durée. Nous avons alors cru naïvement que ça ne pouvait aller que vers le mieux.

Dans notre jeunesse, nous avons aussi connu la liberté sexuelle. Les codes d’avant la guerre étaient désuets, la pilule avait été inventée, puis, il n’y avait pas encore le sida. Au moment où ce virus-là a pointé son nez, nous connaissions les gestes barrière.

Pareil pour le travail, au moment où le nombre de chômeurs a augmenté, nous étions expérimentées, bien installées dans nos métiers, encore dans la force de l’âge, dans l’ensemble protégés par les indemnités de licenciement.

En fait, il était devenu normal qu’une femme travaille, qu’elle ait ses propres revenus, ce qui la rend indépendante des hommes. Nous sommes des femmes émancipées, grâce aux combats de nos ancêtres.

Nous avons pu voyager, ouvrir notre esprit, élargir notre horizon intellectuel, nous installer où nous voulions. C’est ainsi que tu as abouti en Australie, et moi sur la Côte d’Azur.

Aujourd’hui, le covid-19 ravage le monde entier, et nous avons de nouveau de la chance. Retraitées, nous ne sommes pas obligées de risquer tous les jours notre vie en allant travailler. Encore autonome, nous pouvons rester tranquillement à la maison, nous ne sommes pas parquées dans un EPHAD ou une autre institution. Nous pouvons occuper nos journées agréablement, enfin lire tous les livres que nous voulions toujours lire, voir des films que nous n’avions pas eu le temps de regarder avant, et, last but not least, écrire des lettres.

Prends bien soin de toi.

Inge

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Rédigé par Iliola

Publié dans #Confinement

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Publié le 23 Avril 2020

 

Comment parler de confinement ?

On ne le sait pas vraiment,

Nions-le ou pas, sans médicaments,

Fièrement, la fleur en paravent

Inéluctablement,

Non violent, sûrement perdant,

En chœur et tous en rangs,

Mêlant les cris et les chants,

Et les pamphlets alarmants,

Nous battrons les intrigants,

Tous, tous les malfaisants !

 

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Rédigé par Louis

Publié dans #Confinement

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Publié le 22 Avril 2020

Ce matin je me suis réveillé

Je suis resté dans mon rêve

Pour refuser la réalité.

Ma course, même si elle fut brève,

M’a nourri de liberté.

A travers champ rempli de fleurs,

J’allongeais ma foulée,

Pas de mur pour m’empêcher

De savourer ce bonheur.

Un petit vent frais, une brise,

Se faufilait dans mes cheveux

Et sur le lac qui se frise

De cercles qui s’en allaient deux par deux.

J’aurais voulu avec eux partir

A la règle, désobéir,

Sortir de mon confinement,

Redevenir pour un instant un enfant

Qui joue à faire des ricochets

Sur le miroir de l’eau avec un galet,

Sentir sous mes pas l’herbe crisser

En faisant fuir sauterelles et criquets,

Marcher sans but à l’aventure,

En écoutant les bruits de dame nature,

Chants d’oiseaux et vent dans les branches.

La brume comme une danseuse blanche

Sur cet environnement acoustique

Danse un ballet fantastique

Devant moi, spectateur privilégié.

Pourtant il a fallut me lever,

Sortir doucement de mon rêve,

Laisser au loin la grève

De mon lac imaginaire

Et retrouver solitaire

Le paysage de mon confinement,

Les murs de mon appartement.

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Confinement

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Publié le 20 Avril 2020

Combien de plaisirs redécouverts
Oubliées, les amies, tendrement saluées
Nous, eux, moi, mon chez moi
Force, nous devons en faire preuve
Inquiétant, le retour à la vie
Non, à l'ennui, livres, stylo et papier
Encore en pyjama !
Mécontents, nous sommes
Enveloppée, dans mes rêves
Nature, escargots, capucines et fraises rosies
Tous ensemble à la fenêtre.
 
 
                                                                              TANKA
 
                                                                              Dans mon cœur meurtri
                                                                              Confinement inédit
                                                                              Seule ici, je suis !
                                                                              Petites filles m'oublient
                                                                              Le soleil s'éteint, vilain.
 

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Rédigé par Dominique

Publié dans #Confinement

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Publié le 20 Avril 2020

La fenêtre du grand hall, ça fait partie de l’univers de Pascal.

Pascal est factotum au Régina, un ancien hôtel datant du début du XXe siècle transformé en 60 appartements. Malgré le confinement il ne manque pas de travail.

 

8h00 - Astiquage des sols, portes vitrées, boites aux lettres, parlophone. Par la fenêtre, premier coup d’œil au jardin du parc.

-Tiens, il faudra tondre la pelouse dans la semaine, le jardinier ne vient plus !

 

9h00 – Ouverture de la fenêtre pour l’aération. Dehors c’est le grand silence. Plus de sirènes de voitures prioritaires, plus de démarrages intempestifs au feu rouge du coin de la rue, seuls les oiseaux du parc se partagent les grands arbres, tout content d’offrir branches et feuillages naissants à tout ce monde bruyant.

Ne pas oublier de remplir les petits bacs à eau, ça fera des heureux.

 

10h00 – Par la fenêtre le facteur est repéré au bas du petit chemin. Il fait signe à Pascal, lui dépose le sac du courrier qu’il reprendra demain ou après-demain. Pascal distribue les lettres. Pour les colis il appelle par l’interphone les personnes concernées. Louis, la personne âgée du quatrième, réagit aussitôt :

-Je descends de suite !

-Non, non ne bougez pas je vous l’apporte, vous devez rester confiné, répond Pascal !

-Et m….. J’ai le droit de me promener non ?

Ils en rient tous les deux, il faudra respecter les distances, ça n’est pas le moment de…

 

11h00 – Pascal aperçoit le sportif du premier qui revient de ses courses. Sac à dos, deux paniers remplis à ras bord. La prochaine fois il lui faudra une corde de rappel, pour les piolets ça sera difficile. Un grand sourire.

Une trace sur le vitrage de la fenêtre lui avait échappé tout à l’heure. Enlevée sur le champ.

 

12h00 – La fenêtre est ouverte. Pascal essaie de saisir les effluves du jardin. On dirait que le printemps est en retard cette année, au ralenti lui aussi ? Pourtant les hortensias comment à fleurir… c’est une illusion certainement…

Et la petite fontaine du bassin ? On ne l’entend plus, j’irais voir tout à l’heure, ça ne doit pas être grand-chose.

 

14h00 – Silence, c’est la sieste. Tout le monde se repose sauf la petite dame du troisième qu’il aperçoit avec sa canne dans le parc. Elle le voit derrière la fenêtre du hall, lui fait signe.

-Ah Pascal, vous avez-vu à la télé…

-Madame Martin, je vous l’ai déjà dit, arrêtez de regarder les informations en continu, je vais demander une ordonnance a votre médecin : Interdit de journal télévisé. Je vous passerai des cassettes et puis sur le journal il y a plein de jeux, tenez je vous laisse le mien sur la petite table… pensez à le prendre en remontant.

 

16h00 – D’habitude le petit salon au pied de la fenêtre déborde de visiteurs qui attendent que Pascal prévienne les résidents. Les enfants glissent comme à Courchevel sur le marbre lustré. Là, Pascal, les mains derrière le dos, suit au travers des vitrages la transformation des nuages, le ciel bleu qui s’installe, qui disparaît, qui revient … Le bruit de la fontaine le rassure… ça n’était vraiment pas grand-chose.

 

20h00 – tout s’anime brusquement. Applaudissements, instruments de musique sur les balcons, concerts improvisés, cris, sifflets. Par la fenêtre il aperçoit les faisceaux lumineux qui scandent le rythme des chansons. La vie étouffée semble se réveiller.

 

20h15 Le silence revient. La nuit s’impose. Demain sera un autre jour.

En avril ne te déconfine pas d’un fil…

 

 

Gérald IOTTI

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Rédigé par Gérald

Publié dans #Confinement

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Publié le 20 Avril 2020

Moi confiné​ , je te confie mon indécis déni. Entre libre et sécure, il nous faudra choisir. Je crois pencher c'est sûr, vers l'absence de barreaux.

Moi confiné, je te vois travestir les atours d'alternative vérité. Je te crois nous berner, sous prétexte de protéger.

Moi confiné, je te sens vaciller sous les ors du pouvoir ou le poids du vouloir. Tu préfères accuser plutôt que questionner. Coupable d'incurie.

Moi confiné, je veux la liberté. Celle de l'oiseau qui vole, du rorqual en vadrouille.

Le risque de plonger, celui de savourer, de marcher non masqué.

Moi confiné, je te vois sourciller. Abus d'autorité, carences non concertées. Des mesures punitives, démesure objective. Fier de tes prétentions, sans souci de tes contradictions..

Moi confiné, je te dénie le droit de m'infantiliser, ou de broyer ma responsabilité. Je suis parcelle d'humanité.. contre ta volonté.

Moi confiné, je veux vivre ma vie. Marcher sans compter, courir ou bien nager, chanter et m'extasier, avancer démasqué, en bord de mer ensoleillé, sans la promiscuité, ni nul autre décret.

Moi confiné, je te le dis.. il faut savoir vivre sa vie, les hauts, les bas, tous les soucis, et parfois même la maladie. Le pouvoir est une chimère aux accents bien sévères.

Moi confiné je te le dis : je veux chanter ma mélodie, de préférence en symphonie !

 

 

C'est un Abus d'allure anodine,

Avec barreaux de brume brassée,

Une conduite sans contact et circuit court,

Une dérive despotique débilitante,

Un espace évidé d'embrasure,

Feinte farce d'un feu follet,

Une grille gigogne grotesque,

Hypothèse d'humanité..

Incertitude de l'isolement

En lit larmoyant.Mémorable mortification,

Un nid de nœud nerveux.

L 'œilleton d'observation oiseuse ouvre

La porte d'un parloir de proximité.

Une question de quota quotidien.

Un rêve révolu, une respiration ralentie,

La serrure d'un seuil de solitude,

La tension d'un transit tortueux...

Univers ubuesque,

Vertiges des valeurs,

Yo-yo des yeux

aux Zélotes zinzins...Zoom et zappe !

 

 

C​ onfiné par le sort dans un bois solitaire,

Ours ​ demi léché, peu propice à paroles,

N​ ouvel ascète au talent caché,

F​ oula de ses pieds les frontières imposées...

I​ l fût devenu fou sans pouvoir s'échapper !

N​ ulle destinée sans proche Alliée..

E​ spoir intime de raison garder...

M​ ais voilà qu'au fil d'une innocente errance,

E​ n extase il se pâme devant ​ Poupée..

N​ ul doute qu'après secret séquestre,

T​ rop d'exquise esquive serait pire folie !

 

 

C alfeutré entre les murs

O u marchant de long en large,

N i triste ni euphorique,

F inalement ça change quoi ?

I défix ou rêve d'ailleurs,

N anti d'un futur collectif..

É vasion de l'esprit

M outure et brassage du numérique,

É change des pieds qui courent..

N ourrir le quotidien,

T rouver un sens, la Résistance !

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Rédigé par Nadine

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Publié le 19 Avril 2020

Aujourd'hui

J'suis à la maison

Je m'ennuie

Je tourne en rond

 

Et demain

J'suis à la maison

Mon chemin

C'est le balcon

 

Finalement

Je pars découvrir

Mon environnement

Avec sourire

 

Ce petit monde

D'un kilomètre de rayon

Est ma ronde

Dessinée au crayon

 

Le lundi

Je découvre une ruelle

Le mardi

Une autre très belle

 

Le mercredi

C'est des odeurs

Le jeudi

C'est du bonheur

 

Le vendredi

Ma belle localité

Semble infinie

De diversité

 

Le samedi

Je pense aux amis

Et dimanche

Les mots couvrent une feuille blanche

 

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Rédigé par Olivier

Publié dans #Confinement

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Publié le 18 Avril 2020

En acrostiche 

 

C hoc inédit

O ubliée la liberté...

N e pas sortir, ne plus bouger

F aut s’adapter, faut lutter

I mplacablement.

N os vies en danger

E spèrent une accalmie

M ais le coronavirus

E nnemi

N e veut pas lâcher.

T ant pis ! Restons confinés…

 

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En haïku 

 

Dans la ville fermée

S’ouvrent en grand les fenêtres

du confinement

 

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En ‘‘Choses qui...’’ – liste à la façon de Sei Shônagon

 

Les choses qui allègent mon confinement

L’abandon des obligations sociales

L’abandon du temps, des horaires

Le cocooning sans culpabilité

La paresse sans culpabilité

La prise de conscience des valeurs essentielles

La solidarité, la bienveillance

Les longues conversations au téléphone avec les ami.e.s

Les bons petits plats faits maison

Le silence de la plaine, des voitures, des avions

Le chant des oiseaux

La lecture, l’écriture, la musique, la télé… à volonté

La sérénité

 

Les choses qui pèsent sur mon confinement

Les morts, tous les jours

Les malades, tous les jours

La peur

L’absence. L’absence des gens que j’ aime, des sorties entre amis.

L’interruption de mes activités.

 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Confinement

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