Publié le 28 Juin 2024

 
Comment ne pas être attirée par cette boutique aux couleurs de l’arc-en-ciel !
Le mystère reste entier, elle vend du temps perdu.
Le temps est une valeur inestimable qui n’a pas de prix dans nos vies. Là, on me propose d’acheter une minute, une heure voire une journée ! Que vais-je en faire ? Lequel choisir ? J’aimerai tellement revivre certains moments intenses qui ont jalonné mon existence. Pouvoir les savourer plus longuement, exprimer mon ressenti, ma tendresse, mon amour avec de jolis mots ceux qui restent inscrits dans le cœur.
La curiosité me fait franchir le pas. La porte s’ouvre au son d’un doux carillon, je me sens aussitôt happée par un tourbillon qui m’entraîne dans le passé.
Tu es là, près de moi. Ton sourire est ma lumière. Je sens le souffle de ton amour. Le souvenir de ta tendresse est un baume qui apaise mon âme. Tu as toujours été mon héros, celui qui me guide à travers les tempêtes de ma vie. Ton rire résonne en échos, souvenir doux-amer qui me rappelle que tu es près de moi. Ta confiance est le vent de mes ailes.
Tu as semé en moi les graines de la bienveillance et de l’empathie.
Je rattrape le temps perdu, je t’emmène avec moi faire une promenade sur les quais du Port de Nice.
Je noie mon regard au plus profond azur de tes yeux tel un phare qui éclaire mon chemin. Debout sur le passagin, je ris aux éclats la bouche barbouillée de glace au chocolat. Je ressens ton amour blottie dans tes bras qui m’enlacent afin de ne pas tomber.
Nous voilà accoudés aux barrières qui surplombent l’embarquement vers la Corse. Il est immense ce bateau, il me fait rêver. Destination Bastia… il s’éloigne et fait retentir sa corne de brume pour nous dire au revoir. Je n’aurais jamais eu le plaisir de découvrir l’île de Beauté en ta compagnie.
Le soleil embrase l’horizon de couleurs flamboyantes.
Mes mains sont froides, elles tiennent un verre de gratta Keka à la grenadine que je sirote à l’aide d’une paille rose. Ce petit kiosque à délices existe toujours, il a traversé le temps.
Aujourd’hui j’ai pris le temps de revivre la magie de cet instant. Des larmes coulent sur mes joues.
Depuis ton départ j’ai la sensation de ne pas avoir pris le temps de te dire que je t’aimais. Tu es le seul homme de ma vie qui m’a tout donné sans jamais rien attendre en retour.
Tu es ce trésor que je garde précieusement enfoui au fond de moi.
Qui sait peut-être m’entends-tu ?
* JE T’AIME PAPA*
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Rédigé par Josiane

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Publié le 27 Juin 2024

 
Sujet 1 :
Choisissez une carte postale et imaginez-vous dans ce paysage, entrez dans le décor. Décrivez, racontez les interactions entre vous et le paysage. Vous pouvez utiliser la description sensorielle pour rendre votre texte plus vivant.
 
Sujet 2 :
Nous allons nous quitter pour l’été. Avant de partir, on va s’écrire un petit mot sur une carte postale que l’on s’offrira mutuellement : chacune tirera sa carte au hasard.
 

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 27 Juin 2024

Je viens de recevoir une carte postale de Tahiti, envoyée par une amie enchantée de son voyage. Au vu de cette carte, j’ai fait un bond en arrière de plus de quarante ans. Ma vie actuelle s’est effacée par miracle. Je me vois lorsque j’étais au même endroit, j’avais trente ans. Comme la jeune femme de la carte, je contemplais cette belle cascade de Tiarei. J’avais de longs cheveux blonds, contrairement à la personne de la carte qui semble être une Tahitienne aux cheveux noirs. Comme elle, j’avais un collier et une couronne de fleurs fraîches, offertes par une fillette du pays. Je sens presque le parfum des fleurs de tiaré qui m’enveloppait alors. J’ai aussi beaucoup apprécié la senteur du monoï qui se dégageait des crèmes et des savons fabriqués artisanalement sur place. On m’a dit que le monoï était un mélange de fleur de tiaré et de noix de coco. Ces parfums symbolisent le soleil et le bien-être de la vie à Tahiti. Les femmes sont encore plus jolies avec les fleurs qui ornent leur corps, qui mettent en valeur leur féminité. Je me rappelle la douce fraîcheur des rivières et des cascades vives que j’approchais pour me faire éclabousser comme un enfant. Outre l’eau fraîche qui humidifiait mes lèvres, j’avais l’impression que mon corps était purifié, vivifié par cette nature si généreuse. On est entouré de chants d’oiseaux, ces oiseaux si heureux de vivre et de gazouiller en liberté. A Tahiti, on peut jouir de la beauté de la nature, on a la sensation de la respirer par tous les pores de la peau. Le paysage est inoubliable, les senteurs aussi, je suis émue de me revoir si nettement au pied de cette cascade. J’étais si bien…Merci, mon amie, d’avoir choisi de m’envoyer cette carte postale !
Annie TIBERIO
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Rédigé par Annie

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Publié le 27 Juin 2024

 

 

Atelier : Les réponses poétiques
Le monde et ses divers phénomènes naturels ont perdu leur magie primitive. La science a tout expliqué. Mais l’écriture reste magique et peut, d’un coup de plume enchantée, raconter le monde autrement.
 
Sujet :
Répondre par un petit paragraphe ou un poème aux questions suivantes en oubliant toutes les explications scientifiques. Juste votre imaginaire poétique…
- Où vont les nuages ?
- Pourquoi la lune est ronde ?
- Où s’en va la mer quand elle descend ?
- Comment sont nées les étoiles ?
- Pourquoi le bleu vint au ciel ?

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 27 Juin 2024

 

Où vont les nuages ?
Si on observe les nuages très attentivement, on les voit souvent filer tous dans la même direction, derrière de hautes montagnes. Où vont-ils ? Ils obéissent au Maître du ciel, le Soleil, qui a donné des ordres ce matin. Tous les nuages, blancs, gris, noirs, roses, dorés, doivent plonger dans le grand panier qui les attend avec impatience. Ce panier, invisible pour l’homme, accueille tous les nuages et les dirige vers le pressoir céleste, un peu plus loin. Là, ils sont pressés comme le raisin noir ou blanc lorsque le vigneron fait le vin. Selon la nature des nuages, il va en sortir une pluie fine d’été, ou de grosses gouttes qui annoncent l’orage, ou un duvet blanc et humide qui sera de la neige. Mais en ce moment, le pressoir doit être un peu rouillé, parce qu’il en sort parfois des pluies si fortes qu’elles inondent la terre, provoquant des catastrophes pour les humains. Le Maître Soleil devrait s’en apercevoir et réparer le pressoir, mais il ne le fait pas…les nuages sont bien embêtés, mais ils ne peuvent pas échapper à leur destin, et malgré eux ils causent beaucoup de problèmes à l’homme… Le soleil est-il en train de perdre la tête ?
Pourquoi la lune est ronde ?
La lune est ronde. Pourquoi ? Les anges sont sportifs, ils aiment bien faire des matchs de football. Ce ne serait pas facile de jouer au foot avec un croissant de lune, c’est mieux avec une lune toute ronde ! Comment je sais ça ? C’est mon ange gardien qui me l’a raconté. Lorsque je dors, il a le temps d’aller disputer un match avec ses copains…
Où s’en va la mer quand elle descend ?
La mer qui descend s’en va de l’autre côté du globe terrestre, au pays des baleines géantes. Là, elles se mettent à la queuleuleu, et chacune à son tour, la gueule ouverte, elles aspirent très fort l’eau de mer. Elles profitent des nombreux poissons que l’eau contient pour faire un bon repas. Les meilleurs banquets ont lieu au moment des grandes marées, lorsque la mer avance très haut sur les côtes, et qu’ensuite elle se retire très loin à marée basse. Elles ouvrent la gueule à se décrocher la mâchoire et font bombance ces jours-là.
Comment sont nées les étoiles ?
La naissance des étoiles date du temps des dinosaures. Les bébés dinosaures, malgré leur taille imposante, avaient peur lorsque la nuit tombait, ils ne voyaient que la lune dans le ciel, le reste du ciel leur semblait noir et menaçant. Ils tremblaient et pleuraient à chaudes larmes devant leurs parents désolés. Jusqu’au jour où une maman dinosaure, plus finaude que les autres, eut la bonne idée de demander aux dragons souffleurs de feu d’enflammer de grosses branches de sapin. Les papas dinosaures, mis à contribution, utilisèrent leur force pour envoyer le plus haut possible dans le ciel les branches enflammées. Ils les envoyèrent si haut qu’elles ne sont jamais redescendues et qu’elles brillent toujours la nuit dans la voute céleste.
Pourquoi le bleu vint au ciel ?
A la création du monde, le ciel était blanchâtre, d’une couleur fade et triste. L’un des anges, un peu artiste, voulut aider le créateur en lui demandant de changer la couleur du ciel, afin de la rendre plus agréable à l’œil. Le créateur lui fit remarquer que ce serait un travail difficile. Un autre ange protesta et s’en prit à l’ange-artiste, en lui conseillant de ne pas embêter le créateur, qui avait accompli déjà beaucoup de belles choses… Les anges spectateurs se crurent obligés de prendre parti pour l’un ou l’autre, deux clans excités se formèrent, et la bagarre commença. Des coups de poings et des coups de pieds volèrent dans tous les sens, les joues rondes des anges se coloraient sous l’énervement et surtout sous les chocs répétés. Le créateur les observa quelques minutes, puis essaya de les séparer : « Arrêtez ! j’ai une idée : mettez-vous en rang sur une file devant moi… » Aussitôt dit, aussitôt fait ; le Créateur passa en revue le visage de chaque ange, il avait remarqué que des hématomes de couleur bleue apparaissaient très vite sur leur peau fine et blanche. Certains bleus étaient d’une couleur plus soutenue. Soudain il tomba sur un hématome d’un bleu inconnu, beaucoup plus vif et agréable à l’œil. Il hurla « ça y est, je le tiens ! » Il fit une passe magique pour que le bleu sur la joue de l’ange se recopie instantanément sur le zénith. Les anges furent tous émerveillés, et ils cessèrent de se battre. Depuis ce jour, l’homme est admiratif devant le bleu du ciel, couleur à nulle autre pareille !
Annie Tiberio
 
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Rédigé par Annie

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Publié le 27 Juin 2024

 Un matin, je me suis assise un instant au bord de ma vie.
J’ai regardé les gens qui l’avaient remplie, il y avait des gentils, des méchants.
Fallait il regretter leurs passages ? sachant qu’avec eux, j’avais appris le monde.
Je me suis prise par la main et…. Me suis difficilement endormie, Morphée n’était pas au rendez-vous.
Quand le sommeil arrive, je me retrouve dans un endroit un peu sombre, un simple rai de lumière passe par le petit carreau cassé d’une fenêtre mal fermée.
Où suis-je, il fait sombre, un tic-tac subtile mais réel m’interpelle.
Mes pupilles s’habituent progressivement à l’obscurité.
Heureusement, je suis dans un rêve, sinon j’aurais eu peur d’une grande chouette/pendule hululant, ouvrant ses gros yeux brillants.
-Bonjour jolie demoiselle, voulez-vous m’acheter du temps, au choix des minutes, une heure.. ouvrant une aile en guise de panel.
 Profitant de ma présence, d’un petit chalet suisse, sort un oiseau,
-Il va être minuit, jeune fille voulez-vous une journée offerte pour régler un problème Important !
Ainsi de suite, comme des bulles de savon, toutes sortes de complices horaires se faufilent devant moi, me touchant respectueusement, mais avec l’impatience du temps.
Me ressaisissant avec douceur, des mots sortent de ma bouche, tous seuls Indépendamment de ma réflexion, peut être l’intimité de ce lieu qui me devient familier, je pense à haute voix.
-Je souhaite, j’aimerais de tout mon cœur revoir ces deux papillons échappés un soir du ventre, ce cocon douillet qu’est le centre d’intérêt d’une femme enceinte.
Me prenant tendrement par la main, un tic-tac sonore et entreprenant ressemblant à un gros réveil en forme de Mickey, m’entraîne vers un fauteuil volant, mais spacieux, continue me dit-il…
Mon esprit vagabonde, je poursuis mes vœux.
La première chenille transformée est née au début de cette saison où les feuilles quittent leurs mères nourricières et colorent la nature.
-La seconde, insecte d’un beau bleu aux yeux noirs a suivi dans son sillage sa Jolie chrysalide de grande sœur dans le pays des rêves, LA VIE.
-Que vois-tu avec de si beaux yeux verts, dis nous !!!
Je remarque une grande horloge sans aiguilles, mais qui semble joyeuse, son balancier s’exécutant frénétiquement.
-Il nous manque une aiguille, crient en chœur deux horloges anciennes,« des jumelles » me souffle t-on !!
 -« Je perds mon temps » pleure un gros réveil, s’envolant vers le plafond.
Sur une étagère, sautillent de balles de temps de toutes couleurs.
J’aperçois des livres anciens flottant comme tout un chacun ?  « La Nuit des Temps » de Barjavel, puis d’autres….. un 45 tours me survole comme une soucoupe volante « Avec le Temps » de Léo Ferre.
Il est 7 heures, j’ouvre un œil, éteins mon portable et me rendors avec délice, je retrouve mon magasin, non pas de curiosités, quoi que !! mais du temps perdu ou retrouvé selon le désir des intrus plongés dans leur atmosphère par inadvertance, poussés dans des élans de survie.
Tout compte fait dans cette ambiance particulière et bienveillante, je prends la décision d’acheter une journée à ce charmant petit oiseau suisse, qui vole autour de moi afin d’exaucer mon vœu, serrer dans mes bras ces doux lépidoptères issus de ma famille lointaine.
Dans mon imagination onirique, apparait Morphée, pourquoi vais-je me réveiller ! d’un léger effleurement d’aile ce papillon réalise son désir.
J’ouvre le yeux, encore émue et confuse, quelle heure est-il ?
Oh mon Dieu, je suis pressée, l’heure tourne, je vais être en retard…
-Bonjour les amis, j’ai passé une nuit troublante, j’en sors légère, on a temps !!!!!!!
 
                                                          ___________________                                                                                                                                                       
                                                       

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Rédigé par Dominique

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Publié le 27 Juin 2024

 
De fait, les vrais comptes sont des histoires fausses
 
Un jour, en passant par hasard devant l'échoppe de Sergio, rue de la Manière, je déchiffre dans un fameux fouillis :
' Le magasin du temps perdu '
bla bla bla, bla bla bla, bla bla bla
 
en lisant défilent à mes yeux confondus âmes mortes ombres du vent cimetière des bateaux sans nom Charlie d'autres histoires encore... enfin bref intriguée je passe le seuil de la boutique, rejoins Sergio et lui dis :
_ deux heures de temps perdu me conviendraient, tu peux me trouver ces deux heures ? Quelle est la procédure ?
_ tu paies comment ? Bitcoins ou échange bien fait ? tu me donnes deux de tes heures vaguement noircies et je te rends deux heures blanches à sertir d'argent
Négociation, marché de l'art, blanchiment de fric, Ah ce Sergio quel sacré entrepreneur!
_ ouais ça me va, dis-je
 
Et c'est bien parce que je suis en compte depuis des années avec Léoda ! Non pas que nous les ayons gaspillées ces heures mais symboliquement j'édicte une légère correction dans le temps... Et puis je m'assure ainsi que ce filou de Sergio ne me vole en rien car les deux heures à lui remises sont intitulées en noir sur fond blanc : je n'ai peur que de moi-même.
Léoda ces deux heures pour te dire que le message est entendu entre nous bien que je n'ai d'aucune manière eu l'opportunité de te l'annoncer de vive voix pour te rendre à ce... je ne sais quoi !
Je ne parlerai pas des longues années où sont inclus ces moments, sache seulement qu'elles résument ces années là, en leur valeur intrinsèque, la trace d' une osmose étrange en une écriture magistrale. Sous ton regard incisif scrutateur et dépouillé mon corps a eu envie de se déplier,... élastique volute, parfaite incarnation de nos échanges subtils, infinis et féconds ! Ton geste intelligent parcourt, explore, fouille, frissonne, meurt et tes écritures, ces arabesques si pures ont envahi mon esprit plus sûrement qu'un amant eu comblé ma chair et de facto cette béatitude me dessert actuellement et m'oblige à me poser la question :
 
Que suis-je Léoda ?
 
Dans cette affaire blanchie par contrat avec Sergio, je te propose Léoda de changer nos rôles habituels. Je te dois la chose précieuse : une transmission
_allonge-toi ; je sais ; je suis ta muse mais aujourd'hui c'est toi qui pose, je t'en prie allonge-toi et laisse sur le tapis fleuri reposer ta conscience
 
Laisse-moi t'approcher te regarder, t'observer, t'explorer, te désarmer, te déstructurer, te déconstruire,te demander, t'implorer... t'analyser et synthétiser mon incohérence
laisse-moi.... laisse moi peindre à ma façon une... émotion... confuse
 
Et ainsi débute cette séance. Mon regard bleu a fondu dans la forme de ton corps ; aveuglée, je suis une ligne mais elle disparaît aussitôt dans la boue des matières et au fur et à mesure que je la fouaille pour la retrouver, ton corps brouillé aura perdu couleurs et contours dans les fleurs du tapis
Cette chose étouffante m'envahit, nocturne onctueuse, souple incolore, en survole infusée l'essence de ta chair : l'affect ne m'afflige plus : je suis la matière en colère
 
Je n'ai plus besoin de Léoda pour voir en cette matière grise, l'expression vaporeuse de notre singulière complicité
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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 26 Juin 2024

 
Un jour, quelque part entre le matin et le soir, j’ai rencontré le Magasin du Temps perdu. Horloges, réveils, chronomètre, minuteurs envahissent le comptoir, s’accrochent aux murs, s’éparpillent dans la boutique en tictacant à trotteuses rabattues.
- Secondes, minutes, heures, rachetez le temps qui vous a manqué, le temps perdu à rattraper !
L’horloger, drôle de bonhomme, un mélange entre le Chapelier fou d’Alice et le Père Fouras de Fort Boyard, m’accueille en agitant ses montres à gousset magiques.
- Laissez-moi le temps d’y réfléchir, lui dis-je. Ce temps qui file m’éparpille, accordez-moi un temps de pause.
- Prenez votre temps, me répond-il, faites un tour du magasin à votre rythme.
J’obtempère. Sur le tempo de la minute, j’examine les diverses propositions en remontant le temps de ma mémoire. Où se cache mon temps perdu ?
 
Sont-ce ces heures de rêveries d’adolescente à m’inventer un monde idéal ? Ou bien les moments noirs de déprime passés dans une sorte d’hébétude alanguie ? Si je les rachète, je les remplace par quoi ? Vertige ! Je ne veux rien renier de ma vie. Je le sens, je le sais, ces moments n’ont pas été perdus, ils ont été des briques indispensables pour me construire. Je n’y touche pas.
Alors, quoi ? Les heures trop pleines, trop vides, trop prenantes, apportées par le travail au détriment de la vie familiale ? Est-ce du temps perdu pour moi ? Si je les rachetais en temps de farniente ? Non, inenvisageable ! C’est toute une vie de travail, ça se compte en années, ça fait beaucoup trop d’heures, ça fait beaucoup trop cher ! De plus, mon histoire de vie n’a pas de prix, je la garde intacte.
 
Peut-être, en fouillant bien, je peux trouver quelques minutes, quelques secondes perdues par-ci, par-là… mais je n’en trouve pas, ou du moins, je ne m’en souviens pas, c’est donc que ce n’est pas un problème pour moi... c’est définitivement perdu !
Et si je rachetais les minutes utilisées à écrire cette page ? Mmm… non, je me suis bien amusée, je ne l’ai pas perdu, ce temps-là !
En fait, je crois que mon temps perdu ne l’est jamais car il m’emmène vers autre chose, il m’a fait grandir, il m’a fait comprendre, il m’a fait ressentir, il a fait de moi ce que je suis aujourd’hui et je l’en remercie.
 
Alors, au revoir Mr. L’horloger, je n’ai rien à rattraper ; je vais reprendre ma vie à la seconde où je l’ai laissée, le temps de remercier tous mes amis de l’atelier pour avoir pris le temps d’y participer.
 
_________________
 
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 26 Juin 2024

 
Dans les ruelles d’un village, dans une impasse oubliée par le temps, j’ai rencontré un magasin, je dis bien rencontré, car dés que je l’ai vu, il m’a interpellé comme si nous étions de vieux amis. Sur la façade décrépie par les ans, on pouvait encore lire sa raison d’être : « Passe, passe le temps »
L’enseigne laissait pendre les aiguilles d’une montre dont les chiffres romains s’étaient doucement effacés ou partis vers des horizons lointains.
Intrigué et ayant du temps à tuer, je poussais la porte vitrée qui, comme si elle voulait me dire bonjour, grinça sur ses gonds rouillés. L’intérieur était plongé dans une pénombre où quelques rayons de soleil jouaient au projecteur sur les étagères couvertes de poussière. Là, rangés comme pour une parade, s’alignaient pendules, carillons, montres. Tous étaient devenus muets. Ils avaient perdu les notes de cette musique qui, depuis la nuit des temps, fait tic-tac, tic-tac. Dans l’antre de ce magasin, ils s’étaient arrêtés sur midi ou minuit.
Le silence avait pris la pause sur la partition du temps.
 
J’allais repartir quand une voix venue du fond de l’arrière-boutique me dit :
- Vous désirez quelque chose ?
C’était un vieil homme au visage parcheminé portant une longue barbe. Surpris, je lui répondis :
- Non, simple curiosité.
- Prenez votre temps et prenez du temps.
- Comment ça ? Comment pourrais-je prendre du temps ?
- Vous pouvez en prendre quelques minutes, quelques heures ou même quelques journées et en faire ce que vous voulez.
- Pourrais-je retourner sur des moments négligés ?
- Oui, mais réfléchissez bien, un seul souhait sera exaucé.
Une tempête se déclencha dans ma tête. Les «hier» et les «aujourd’hui» se bousculèrent. Qu’avais-je oublié, négligé ? Que pourrais-je me faire pardonner ?
Le temps semblait s’accélérer quand le vieil homme arrêta mes pensées :
- Alors, qu’est-ce que je vous sers ?
- Oui, voilà, je voudrais juste une journée.
- Oui et laquelle ?
- Le 8 octobre 2005.
- Vous êtes sûr ?
- Oui.
 
Le vieil homme, derrière son comptoir, fit un paquet avec la page du journal de la date que je lui avais demandée.
Incrédule, je sortis du magasin, le paquet entre mes mains et je ne sais par quel tour de magie, je me suis retrouvé à coté de toi et j’ai pu te dire « Au revoir Maman ».
 
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Rédigé par Bernard

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Publié le 20 Juin 2024

 
 
Cette année encore, l'atelier du Ray a participé au Concours de la Nouvelle Senior de la Métropole Nice Côte d'Azur en envoyant huit textes sur le thème :

Senior, vous avez acquis une expérience de vie. En parallèle, le monde qui nous entoure est
en perpétuel mouvement. Face à sa complexité, quels sont vos réflexions, votre analyse et votre
point de vue sur un sujet qui vous intéresse, vous passionne ou vous tracasse.
 
Les huit candidats sont :
- Arlette
- Bernard
- Christiane
- Dominique
- Fernand
- Jean-Michel
- Marie-Thérèse
- Mireille
 
Et, cette année encore, l'atelier du Ray s'est distingué avec trois lauréats :
 
Jean-Michel Andréis : 3eme prix
Bernard Brunstein : 6eme ptix
Marie-Thérèse Hoarau : 8eme prix
 
 
 
LES TEXTES DES PARTICIPANTS AU CONCOURS
 
 
  • Au Futur Imparfait, de Jean-Michel
 
  • Tic tac tic tac, de Bernard
 
  • Le jardin dans la ville, de Marie-Thérèse
 
  • L'ombre de l'illettrisme, d'Arlette
 
  • Noble ou ignoble ? Plastique, tu es partout ! Pourra-t-on un jour te remplacer ?, de Christiane
 
  • Mon tourbillon, de Fernand
 
  • Conversation avec Elle, de Mireille

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Rédigé par Atelier Ecriture

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