Publié le 19 Septembre 2025
/image%2F2034508%2F20250716%2Fob_a7817b_b3.jpg)
Un atelier d'écriture, des thèmes variés, les textes des membres de l'atelier.
Publié le 19 Septembre 2025
/image%2F2034508%2F20250716%2Fob_a7817b_b3.jpg)
Publié le 19 Septembre 2025
Après trois bonnes heures de marche sportive, les deux frères sont presque arrivés au sommet. Depuis toujours, ils passent une bonne partie de leurs vacances dans les montagnes du Piémont Italien, à parcourir les sentiers pour chercher des champignons, observer des animaux, ou simplement pour le plaisir de se fondre dans la nature. Ils aiment viscéralement cette terre presque sauvage dans laquelle leur grand-mère a vu le jour juste après la fin de la grande guerre. Ils s’y sentent chez eux, presque plus que sur la Côte d’Azur qui les a vus naître dans les années soixante-dix, à cinq ans d’intervalle. Dans leur enfance, ils ont entendu, dans les veillées, les personnes âgées raconter, encore et encore, les histoires et les légendes qui se transmettent oralement, sans que l’on puisse distinguer le vrai du faux. Cette année, ils ont décidé de partir sur les traces de « la poule et ses poussins » : là-haut, dans les montagnes, une roche serait gravée d’un dessin représentant une famille de gallinacés, qui veillerait sur un trésor. Ce récit, transmis dans toute la vallée, a déjà incité, depuis le début du XXeme siècle, certaines personnes à se rendre sur place pour tenter leur chance, apparemment sans résultats ! Cette année, les deux complices ont décidé d’aller vérifier si ce qui se dit est vrai. Ils ont fait un plan pour organiser au mieux leurs recherches.
Depuis qu’ils sont arrivés dans la maison familiale, ils éprouvent des frissons prémonitoires, de bon augure. Ils vont le découvrir, ce trésor. Deux guerres mondiales sont passées par là, des Piémontais ont été confrontés à l’ennemi, ici leur sang a coulé : son odeur flotte peut-être encore dans l’air pur, ils la sentent presque…
Les deux garçons fouillent laborieusement, grattent la terre, coupent les ronces qui les gênent…Les mêmes gestes que les précédents chercheurs. Ils avaient déjà essayé, les étés précédents. Cette fois, ils ont confiance, le succès n’est pas loin !
Regarde cette pierre couverte de mousse, on dirait qu’on devine des traits sous la végétation…
Tu as raison, il y a quelque chose…
Avec leurs outils, ils soulèvent délicatement le lichen collé à la pierre presque entièrement enfoncée dans le sol, creusent la terre accumulée contre elle et qui semble la protéger. Ils taillent avec ardeur les ronces qui l’enveloppent comme une gangue, ne sentent même par les griffures qui saignent… Ils ont l’impression que la pierre vibre contre leurs godillots. Soudain, ce qui ressemble à un gloussement se fait entendre sous leurs pieds, suivi de quelques paroles en Occitan, la langue du pays :
Enfin, on nous délivre ! On est là depuis si longtemps ! Merci !
Abasourdis, presque effrayés, ils ouvrent de grands yeux, et l’un d’eux pousse un cri de victoire :
Ça y est, on a trouvé, on y est enfin !
Ils se mettent à creuser frénétiquement pour déterrer la grande pierre plate, conjuguent leurs efforts pour l’arracher à son lit, accompagnés des gloussements de la poule et du piaillement des poussins, pendant que la pierre leur raconte son histoire :
C’est un homme qui m’a gravée, pendant l’hiver, il y a fort longtemps. Il m’a décorée du dessin d’une poule et de ses poussins. Il habitait en bas, dans la vallée. L’été suivant, il m’a montée attachée sur le dos d’un âne jusqu’ici. Il avait une cassette, qu’il a mise au fond d’un trou creusé dans la terre, au pied de cette roche. Il m’a enfoncée en partie dans le trou, je n’arrivais plus à respirer. Et il a mis beaucoup de terre par-dessus tout ça. J’étais bien au chaud, avec la famille Cocotte. Il a ensuite planté des ronces, elles ont bien poussé, on était en cage ! On espérait que quelqu’un nous délivrerait, mais quand ? Le paysan qui m’a confié sa cassette ne savait pas que des guerres et des massacres passeraient dans ce coin perdu. Et heureusement, vous êtes là !
Les deux frères, la voix tremblante d’émotion et de fatigue, demandent à la pierre :
On devrait maintenant arriver à te tirer de là. Tu es prête ?
Allez-y, tirez, j’attends depuis si longtemps !
Bandant leurs muscles, ils tirent sur la pierre de toutes leurs forces et parviennent à la basculer. Dans la terre, ils aperçoivent un objet qui ressemble à un petit coffre… L’ouvrir en forçant la serrure paraît simple pour ces deux gaillards, et, sous leurs yeux éblouis, des pièces d’or et des petits lingots brillent au soleil : la légende était vraie !
Annie T.
Publié le 19 Septembre 2025
Chaleur oppressante, lumière aveuglante. Tous les ingrédients réunis pour prôner, volets clos, la décompression, recroquevillée sur le lit en chien de fusil. Non il n’est absolument pas question de déprimer. Après cette matinée éprouvante, rien de tel que chausser mes tennis pour me défouler. Une virée citadine à grandes enjambée me calmera à coup sûr.
Tenue sportive incontournable, visière vissée au sommet du crâne, me voilà équipée pour battre le bitume avec rage. Je plonge dans cette foule qui circule en un va et vient incessant. L’air est irrespirable et les quelques mètres de trottoirs ombrés sont pris d’assaut. J’y renonce volontiers tant les relents de bromhidrose m’incommodent.
S’éloigner de l’artère centrale et bifurquer dans la première traverse arborée. Soudain, déambuler aux dédales de cette rue niçoise pleine de charme me donne des ailes. Il est vrai que l’architecture Belle Époque de certains quartiers m’a toujours séduite. Palais, maisons de maître, une chasse aux trésors pour qui sait dénicher et apprécier les joyaux gothiques, baroques ou Renaissance. Je stoppe net devant un immeuble dont l’aspect m’interpelle. Un bâtiment qui a certainement connu son heure de gloire mais qui, actuellement, vit dans le passé. Grande porte en bois massif. Les sculptures ont visiblement subi les affres du temps. Le bas de l’un des battants a indubitablement souffert. Quant au parlophone, il en dit long sur les occupants et surtout sur l’ambiance qui doit régner dans cette étrange copropriété.
Sans vraiment réfléchir, je sonne chez Chris Fleurs, la gardienne. Aucune réponse mais un bruit sec. La gâche se déclenche, la porte s’ouvre dans un grincement inquiétant. Je n’ai rien à faire dans ce lieu privé mais je m’engage. Prudence. Aucun bruit dans le hall. Seul un parfum de cire d’abeille embaume l’espace. Une lumière voilée me laisse deviner l’existence d’un écriteau sur la fenêtre de la loge : « La concierge est dans la cour ». Une vague émotionnelle m’anime. Les souvenirs, que je croyais enfouis, ressurgissent. J’avais dix ans. Les yeux mi-clos je revois ma grand-mère. Cheveux d’un blanc neigeux, soigneusement tirés en chignon macaron. Vêtue de son traditionnel tablier bleu, elle astique la rampe des escaliers qui rutile sous le joug de son chiffon de laine. Sur le côté, une console et un miroir ancien dont les nuages épars de petites taches noires font fi de son nettoyage quotidien. Poussée par la curiosité, au risque de devoir justifier mon intrusion, je me dirige, hésitante, vers l’extérieur. Seule au milieu d’une forêt de végétaux, mon esprit vagabonde à nouveau. J’hume, comme si j’y étais, le doux arôme corsé du petit noir qui s’échappait toujours de la loge de Mamie Toinette. A l’époque, je me déguisais avec de vieux vêtements et je défilais dans la cour tel un mannequin, la tête haute.
Exit les préoccupations du début de journée. Je me surprends même à sourire. Mais cet apaisement est de courte durée.
Où est Chris ? Pourquoi indiquer être dans la cour alors qu’elle brille par son absence ? Cette étrange résidence semble abriter les vestiges d’un passé mystérieux…
Aurai-je le courage d’y revenir ?
Christiane
Publié le 19 Septembre 2025
Publié le 19 Septembre 2025
Publié le 19 Septembre 2025
Publié le 18 Septembre 2025
La lumière du matin, se frayant un passage à travers les grandes baies vitrées du bureau, donnait à celui-ci, une immense impression de calme. Les murs, clairs, humanisés par de nombreux diplômes, indiquaient, à qui voulait les lire, la légitimité de la présence de celui qui se pavanait dans un fauteuil en cuir de la plus belle facture. Quelques photos anthropométriques de personnages antipathiques se disputaient les emplacements libres avec des copies d’œuvres célèbres qui n’étaient pas vraiment à leurs places dans ces locaux.
Le directeur de ce pénitencier portait beau. Costume à la dernière mode, cravate en soie, mocassins italiens et l’inévitable montre Rolex, trophée reconnu pour ceux qui ont réussi leur vie. Face à lui, un nouveau pensionnaire que l’on pourrait qualifier de criminel de haut niveau, dont il voulait faire plus ample connaissance.
- Dites-moi ! Vous avez dû être soulagé à l’énoncé du verdict. Perpétuité sans remise de peine, c’est net et sans bavure. On ne se pose plus de question. Il n’y a plus qu’à se laisser vivre… Si l’on peut dire.
L’homme, assis sur une vilaine chaise en métal, peinte, ou plutôt badigeonnée en gris, opinait de la tête à chaque affirmation.
- Ah ! Vous avez raison monsieur le directeur. On est loin de se douter de ce que ressent l’accusé au milieu de toutes ces procédures plus compliquées les unes que les autres. Des questions que vous n’avez pas envie d’entendre, des réponses que vous ne voulez pas donner. Et le juge qui insiste ! Sous le vague prétexte fallacieux qu’il est le président de l’audience. Non mais… Et le procureur ! Ah celui-là, il ne lui manque rien. Avec son copain l’avocat général, ils ont brillé comme larrons en foire, au niveau de l’indiscrétion. Avez vous tué ces neuf femmes ? Sans arrêt. Notez que c’est une preuve de leur manque de vocabulaire… J’ai été très déçu par les magistrats. C’est fatiguant, à la fin.
- Fatiguant, fatiguant… Je veux bien mais vous avez assassiné une femme à chaque anniversaire de quelqu’un de votre famille. Ce n’est pas bien raisonnable.
- Je vous ferais humblement remarquer, monsieur le directeur, que je n’ai jamais avoué... Moi, je ne suis sûr de rien. Il paraîtrait que j’ai été filmé pour sept d’entre elles ... Et les deux autres ? Hein ? Après tout, sept ce n’est pas neuf. Je me demande si c’est bien légal ça ! J’ai envie d’essayer le vice de procédure. Je vais étudier cette option avec mon avocat.
- Bon ! Ce n’est pas que je m’ennuie avec vous, mais il faut quand même que nous parlions de votre avenir… Car voyez-vous, vous avez eu un bol pas possible. La peine de mort a été rétablie le lendemain de votre condamnation. Reconnaissez que c’était moins une.
- Oui mais, le temps va me sembler bien long. La cellule que l’on m’a octroyée est petite, sans confort et dotée de sanitaires qu’on pourrait qualifier de primaire. J’espère que les distractions proposées par votre établissement seront de nature à égayer mon séjour.
- Votre séjour ! Justement ! Parlons-en. Vous n’êtes pas sans savoir que le pays a besoin de faire beaucoup d’économie et doit rogner sur les dépenses qui ne sont pas d’un intérêt stratégique. Il est évident que vos qualités en la matière, ne sont pas de nature à aider la société à faire un pas vers un avenir plus rassurant… Donc ! déjà, il vous faudra travailler dur pour subvenir à vos besoins principaux et …
- Ah mais non ! J’exige que mon statut de prisonnier soit respecté. On ne peut pas m’obliger à travailler. C’est contraire à la loi. Ma villégiature en ces lieux doit être sereine et ne doit être ponctuée que par les heures des repas et des promenades. N’oubliez pas que je ne suis pas n’importe qui. Vous avez le privilège de compter dans votre minable prison la présence d’un grand criminel. Ce n’est pas rien ! D’autres pénitenciers vont vous jalouser. Pensez à votre carrière…
- Bien ! Je vous ai entendu. Maintenant, précisons quelques points importants, pour ne pas dire obligatoires. Vous ne quitterez pas votre cellule et vous aurez droit à une promenade d’une heure par mois, seul dans la cour. Vous travaillerez à confectionner des assemblages de kits de diverses sortes. Ça vous mettra un peu de beurre dans les épinards et votre ordinaire sera légèrement amélioré. Oubliez votre fantasme de vedette du crime. Ici vous êtes surpassé par des spécimens contre qui vous ne feriez pas le poids. Même les femmes, incarcérées dans leur quartiers, vous démoliraient en cinq minutes. D’ailleurs, si le besoin s’en faisait sentir, certains problèmes seraient vite résolus, tout en apportant un peu de distraction à ces dames.
- Vous parlez de mon existence à perpétuité… Là ? Mais ma vie va devenir un calvaire. Je ne tiendrai jamais, je vais devenir neurasthénique… Qui me soignera ?
- Je serais tenté de vous dire que cinq de vos victimes étaient infirmières, mais je reconnais que c’est une plaisanterie facile, et de mauvais goût. Par contre, voyez-vous, l’État est capable de faire preuve de compréhension pour certains cas qui ne seraient pas capables d’honorer, de leur présence, l’hospitalité de la nation pendant la durée de leur villégiature... Pour parler comme vous.
- Vous me rassurez monsieur le directeur. Il y a donc une solution pour échapper à cette vie morose et de désespoir ?
- Tout à fait ! Et c’est là que j’interviens… Vous avez quarante cinq ans et aucune option pour vous évader des quatre murs de votre cellule. Sauf une… Un suicide en bonne et dû forme… C’est vrai que ça peut surprendre, sauf si c’est bien organisé. D’autant plus que si vous décidiez de vous libérer sous quinzaine, vous auriez droit à un traitement de faveur que je me ferai fort de faire respecter. Je me ferai aussi un devoir de vous procurer les moyens qui vous conviennent à la date prévue. Réfléchissez-y. Sans compter que votre famille n’aura aucun frais à débourser pour des funérailles puisqu’il n’y en aura pas.
- Comment ça ! Pas de funérailles ?
- Vous serez incinéré et vos cendres iront rejoindre l’engrais pour le jardin qu’entretiennent les petites peines de la maison d’arrêt. Vous contribuerez, ainsi à l’amélioration de l’ordinaire de vos camarades. Songez que lorsqu’ils mangeront une salade ils penseront à vous !
BELLE ALTERNATIVE… NON ?
Fernand
Publié le 17 Septembre 2025
/image%2F2034508%2F20250917%2Fob_dc2664_images1.jpg)
Mado
Publié le 16 Septembre 2025
/image%2F2034508%2F20221028%2Fob_0152c6_john-william-waterhouse-the-soul-of.jpg)
John William Waterhouse - The Soul of the Rose, 1903
« Le premier qui compara une femme à une rose était un poète, le second un imbécile »
Gérard de Nerval
Rédiger un texte en utilisant quelques-unes de vos permutations et homophonies.
_________________
/image%2F2034508%2F20221217%2Fob_260650_1-wnricxzheirjinjillcuuq.png)
Publié le 16 Septembre 2025
Expressions courantes