Publié le 21 Novembre 2024
…
Xavier l'avait croisé en revenant du bar en fin d'après-midi. Il ne savait pas pourquoi, mais le vieux l'avait littéralement alpagué. Sans doute l'avait-il à la bonne comme on dit. Le vieux s'était présenté par son prénom, Sigmund, mais bizarrement, il n'avait pas voulu dire son nom. Que lui, Xavier, ne donne pas son vrai nom, c'était de l'élémentaire prudence, mais que ce vieux qui avait l'air de tout sauf d'un aigrefin soit si discret, ça avait surpris Xavier. Mais dans le fond, ça n'avait aucune importance. Alors il n'insista pas. Xavier avait consenti par pure pitié à donner un peu de temps à ce vieillard qui lui apparaissait aussi joyeux qu'une porte de prison. Ce n'était certes pas un sentiment qui lui était familier, la pitié, mais Xavier pouvait quand même l'éprouver brièvement, de loin en loin, pour quelques personnes et dans des circonstances particulières. Là, ça lui était tombé dessus en voyant la gueule d'enterrement du vieux qui paraissait prêt à tout pour engager la conversation avec lui. Mal lui en prit. Le vieux faisait un truc qui avait à voir avec la psychologie, mais il appelait pas ça comme ça. Xavier ne s'en souvenait plus très bien mais le vieux parlait de psycholyse, ou d'un machin dans ce genre. Pendant plus d'une demi-heure il l'avait saoulé avec ses théories bizarroïdes comme quoi la psychologie c'était comme les icebergs, avec une partie visible, la partie émergée, et une partie invisible, de loin la plus importante, la partie immergée.
Les yeux pleins de fièvre, le vieux s'emballait en agitant ses mains dans tous les sens , lui expliquant que la conscience correspondait à la partie émergée de l'iceberg et l'inconscient à la partie immergée. Sur le coup, et même après en y repensant, ça avait paru particulièrement fumeux à Xavier : de deux choses l'une qu'il se disait, ou c'est de la psychologie et par définition ça concerne la conscience, ou alors, ça concerne plus la conscience et là ça peut pas être de la psychologie. Fallait choisir. C'était quand même simple, bon Dieu ! Qu'est-ce que ça venait foutre le bordel là-dedans cette histoire aberrante d'inconscient ? Mais comme au fond il n'en avait qu'à peu près rien à cirer de tout ce galimatias, Xavier avait hoché la tête en disant oui oui, pour faire plaisir au vieux, mais surtout en espérant que de la sorte ça se terminerait plus vite, parce que là, ça avait vraiment trop duré, ces capacités d'empathie avaient été largement dépassées. Mais, sacrebleu, plus Xavier acquiesçait, plus le vieux s'emballait !! Il devait s'imaginer commencer à conquérir le monde par sa persuasion et son éloquence. Il devenait intarissable ! C'est alors que la femme ibérique est venue se joindre au monologue. Il était clair qu'elle était tout à fait captivée par ce que racontait le vieux qui, en s'échauffant, s'était mis à parler assez fort pour qu'on l'entende de partout dans le compartiment.
Pour Xavier, ce fut une aubaine aussi inespérée que bienvenue. Sûr qu'il n'allait pas la laisser passer, lui qui était devenu depuis longtemps un expert dans l'art d'identifier puis d'exploiter la moindre opportunité que se présentait. Ça lui permettait de prendre de suite et poliment congé du vieux. C'est quand-même mieux que de l'envoyer valdinguer sans ménagement en lui faisant vertement comprendre qu'avec ses théories à la noix il le gonflait depuis déjà bien trop longtemps. Avec cordialité, il prit donc rapidement congé du vieux et de la femme, et rejoignit sans tarder sa cabine afin de se détendre un peu la tête, comme il lui arrivait parfois de dire.
Publié le 20 Novembre 2024
Louis lui avait offert ce voyage. Marc considérait plutôt cela comme une obligation de pèlerinage que son vieux père, malade, ne pouvait plus réaliser. Il lui avait fait la leçon.
- Tu verras, c’est un train magique, j’y ai rencontré ta mère. En quelques jours, de complices nous devînmes amants. Nous nous mariâmes en 41 et tu arrivas en 42. Tu vois, nous n’avons pas perdu de temps. Aîné de la fratrie, tu me représentes et tu diriges nos affaires avec bonheur. Je ne tarderai pas à rejoindre ta mère, qui a juré de m’attendre. Si ! Si ! Ne dis pas le contraire, les tempêtes que j’ai du affronter dans ma vie m’ont appris à appréhender la réalité des choses. Je te demande, simplement, d’aider tes frères et sœurs à accomplir leur chemin respectif.
Marc eut un sentiment ému en repensant à ces paroles. Mais bon ! se dit-il chassons la nostalgie et essayons de survivre à ce amas de luxe disparate, de cristallerie, argenterie, tapisserie et autres qui vous donnent l’impression d’être un nabab. Il ne manque plus qu’un sérail pour que l’illusion soit parfaite.
Reconnu par ses pairs dur en affaire, Marc n’en était pas moins amoureux de la nature et du calme. Habitué aux palaces qu’il fréquentait dans le cadre de ses affaires, il appréciait les instants de fuite qu’il s’accordait, hélas, trop rarement. On le disait timide avec les femmes alors qu’il n’en était rien. Sa position sociale le prédisposait, tout simplement, à la prudence.
- Monsieur de Verneuil, le dîner va être servi. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous indiquer la table qui sera vôtre pour la durée du voyage. Comme vous le savez l’usage veut que personne ne soit seul à table. J’ai pris l’initiative de choisir un convive qui, j’en suis sûr, vous sera agréable. J’ai fait servir du champagne pour patienter et vous permettre de faire connaissance.
- J’espère que cette malheureuse victime a le sens de l’humour.
- Je le crois Monsieur, je le crois vraiment.
- Vous m’intriguez monsieur le Chef de rang.
- Nous sommes arrivés Monsieur.
Une jeune femme, rousse éclatante, aux yeux verts pétillants, une coupe de cristal où les bulles de champagne dansaient la sarabande à la main, lui adressa un sourire éclatant. L’instant de surprise passé, Marc vint à elle et se présenta.
- Bonsoir Madame, Marc de Verneuil... Pour vous servir.
- Mademoiselle Joséphine Castala. Médecin. Bonsoir Monsieur et merci de m’accepter à votre table.
- Mademoiselle, quel homme serait assez fou pour refuser la compagnie de la beauté et la fraîcheur du printemps à sa table.
La robe de couleur vert amande qu’elle portait avec élégance et son petit chapeau de toile fine fleuri de fleurs des champs étaient de bon ton avec les habitudes de ce train de légende.
Marc prit place. Il la regarda. Elle porta la coupe de champagne à ses lèvres sans le quitter du regard.
La bataille était engagée.
Publié le 20 Novembre 2024
Madame Roger Martin du Gard, la bouche en cul de poule, rouge à lèvres qui déborde, se repoudre le nez, se parfume avant d'aller se dandiner, telle une oie grasse, vers le salon le plus proche de sa luxueuse cabine.
Il est vrai que Madame n'est pas une grande marcheuse, ce qu'elle compense largement en étant une grosse mangeuse !!
Cahin-caha elle arrive, dédaigneuse à souhait, vers un large et confortable fauteuil, porte son dévolu sur une Sarah nullement intéressée par la conversation, plutôt le babillage de Madame. Sarah ne sait pas trop comment sortir de ce guet-apens quand des triplés bruyants et sympathiques débarquent.
Incroyables ! Ils sont vêtus d'un authentique kilt écossais, d'une chemise blanche à jabot, petit gilet noir, chaussettes en pure laine, coiffés d'un béret à pompon. Il ne manque plus que la cornemuse mais rassurez-vous, ils ne savent pas en jouer...
De son côté Jeanne se balade affublée de son ridicule uniforme en louchant discrètement sur Jean-Baptiste, le nouveau riche dont elle a entendu l'histoire avant de grimper dans le train.
Elle, la petite ouvrière d'usine, ne s'y trompe pas, en voulant bien faire, il en fait trop. Il est limite ridicule habillé comme un péquenot endimanché, mais un peu jalouse de sa situation quand même.
Il faudrait le séduire vite avant que ce petit ou grand poucet ne dilapide sa fortune et se retrouve sans le sou.
Il est entré gauchement dans le wagon des joueurs de poker, lui qui ne sait jouer qu'à la belote, qu'importe, il se commande un double malt avec glaçons, faisant mine de savourer le breuvage, ne buvant en temps normal que de la bière au goulot.
Jeanne semble chercher Madame, sourit à ce grand benêt qui la reluque de la tête aux pieds, des pieds à la tête, savourant en rêve les belles courbes de la petite bonne.
Jeanne ne se laisse pas démonter en lui demandant droit dans les yeux s'il n'aurait pas par hasard vu Madame.
Il est captivé, en perd son Latin en bafouillant une réponse idiote.
Jeanne sent qu'il mord à l'hameçon, lui demande de l'aide ce qu'il s'empresse de faire.
Ma petite Jeanne tu n'as que six jours et va falloir y aller à fond !!
Le contrôleur et le conducteur, entre aperçus au départ, sont des hommes charmants mais pas bien riches, je veux du luxe, pas envie de finir à l'usine comme mes copines .
Publié le 20 Novembre 2024
Un retour dans ma cabine afin de profiter d'un peu de silence, après les péripéties ubuesques de mes amis de voyage.
Eric frappe à la porte trois petits coups, puis passe la tête, se voulant joyeux, bien que je dénote un soupçon de fatigue.
- Dans une demi-heure au wagon-restaurant, me dit-il !
J'acquiesce.
Mon regard se pose sur le paysage, nuit est tombée.
Je me refais une beauté, puis m'apprête à partir ; à ce moment la porte de la cabine s'ouvre violemment. Surprise, un cri sort de ma bouche..
- Qui êtes vous..? que faites vous là ?
Sûr de lui, l'homme entre un pied dans l'embrasure de la porte, l'air mécontent, puis confus, son visage tel un arc-en-ciel de mal-être, bégaie, rougit et finit par s'enfuir sans refermer la porte.
Allant d'un pas léger me restaurer, je reconnais en chemin l'étrange individu, levant les bras et divaguant seul vers son destin culinaire.
Je croise Ivanovna et Milena en pleine discussion, je leur souris, elles continuent sans me voir, pourtant le couloir est étroit, bon, bon...
Le salon-restaurant est plein il y règne une ambiance feutrée mais festive, un serveur en livrée me guide vers ma table, en fait nous serons quatre.
Un regard circulaire dans la salle, Eric n'est pas là.
Sur une nappe blanche, il y a une belle vaisselle ancienne, verres en cristal, une petite lampe de chevet rose près de la fenêtre.
Les présentations faites, le pittoresque jeune homme est assis devant moi, n'osant pas me regarder, son voisin, un personnage d'une cinquantaine d'années, médecin à la retraite sourit poliment, déploie sa serviette, la pose sur ses genoux en admirant avec envie les hors-d’œuvres présents, nous souhaitant bon appétit, le repas s'annonce excellent, Benjamin son fils sourit.
Mes yeux se posent sur une affiche nous conviant à un bal après dîner pur l'inauguration de ce train.
A la fin du repas, j'ai l'intention d'aller voir Eric, mais Benjamin me précède, je pense l'éviter mais ses yeux de chien battu, m'interpellent.
- Croyez chère madame, je suis confus de mon comportement de tout à l'heure. Je suis tellement heureux de participer à ce fabuleux voyage, je suis venu avec mon père, je me présente, Benjamin Constant, neurochirurgien à Paris.
Je n'écoute que d'une oreille ses excuses, quand le médecin du train m'interpelle, l'air consterné, m'apprenant que mon ami Eric a fait un malaise.
Posant une main amicale sur mon épaule, Benjamin me suis à l'infirmerie.
- Votre ami fait une détresse respiratoire, peut être un pneumothorax..
Publié le 19 Novembre 2024
Sur les rails luisant sous la lumière de la lune, la machine déchire le voile de la nuit.
La vapeur qui s'échappe, enveloppe l'atmosphère formant un ruban cotonneux entourant les wagons d'un nuage de mystère.
Au rythme du tempo - badaba, badaba - des roues sur les rails, j'actionne le sifflet, cri strident qui, comme un hurlement d'un loup, fait fuir l'animal caché au fond du trou noir des tunnels.
Le paysage défile laissant derrière lui les histoires d'un monde qui lui était inconnu. Dans leur espace entre locomotive et le tandem, les cadrans brillent comme des étoiles et le visage de Romain, éclairé par la lumière du foyer, ressemble à un tableau d'un peintre hollandais.
Le crissement des roues immobilise, le train étape indispensable pour recharger en eau et en charbon, éléments nécessaires pour continuer notre voyage. J'en profite pour sauter sur le quai où seul le chef de gare donne des consignes aux quelques voyageurs qui, comme moi, ont eu besoin de se dégourdir les jambes. Sous le halo d'un réverbère, enveloppée par la brume, elle était là, silhouette fine et fuselée. Son allure, ses habits, tranchaient avec ce que Stéphane avait observé en regardant les voyageurs à la gare de l'Est. Le temps fut de courte durée et déjà Romain, resté à bord, actionna le sifflet annonçant le départ.
C’est avec une série de secousses que le convoi s'ébranla pour repartir faire une nouvelle destination. Stéphane emporta avec lui le souvenir de cette brève apparition en se promettant d'essayer de la revoir au prochain arrêt.
Publié le 19 Novembre 2024
La lumière douce, chaude, des lampes Gallé répand une quiétude rose-orangé dans le wagon-restaurant, quiétude soulignée par l'alignement impeccable des tables et chaises le long des parois du train.
Là tout n'est qu'ordre et beauté, calme, luxe et volupté, murmure Cécile, immobile à l'entrée du wagon.
Quelques passagers sont déjà attablés. Les familles occupent les emplacements pour quatre personnes, ceux de deux étant réservés aux couples ou aux personnes seules, comme elle. Le wagon bruisse de murmures, conversations discrètes ; quelques rires viennent parfois éclater l'atmosphère feutrée.
Un serveur à la veste immaculée s'approche de Cécile, l'invite à s’assoir à une table pour deux. Cécile s'installe. La nappe blanche s'irise d'or sous la lampe. Un petit bouquet de fleurs fraiches l'égaie de couleurs mauve, rouge, verte. Son parfum subtil se perd au passage du fumet puissant d’œufs brouillés aux truffes terminant leur périple devant une élégante jeune femme aux longs cheveux roux, retenus par un ruban fuchsia. Deux superbes yeux verts croisent le regard de Cécile, un sourire courtois, un hochement de tête poli la saluent en silence.
Cécile n'ose pas aborder l'inconnue, pas encore... De plus elle n'est pas seule. A sa table, une femme raffinée et deux hommes chics, tous de grande classe, des gens de la haute, sans doute, mangent, boivent avec cette aisance propre aux aristos, milieu dans lequel notre coiffeuse ne sent sent pas du tout à l'aise.
En revanche, la jeune femme rousse lui paraît beaucoup plus accessible et sympathique. Faire connaissance et peut-être l’entrainer à enquêter avec elle sur les deux énigmatiques messieurs lui plairait bien.
D'ailleurs, les voilà les deux messieurs... qui sont trois, en fait ! Trois quidams se ressemblant tellement qu'ils deviennent interchangeables. Drôles de types ! Pas discrets ce soir avec leurs kilts et leurs longues chaussettes ! Cécile a un doute... qui se transforme vite en certitude : ces trois-là ne sont pas les deux inquiétants bonhommes du départ. Elle en est obnubilée au point de les voir partout ! Calme-toi, ma vieille... Mais quand même... ces trois-là... drôles de types...
Ils prennent place à une table de quatre, éclipsent de leurs gesticulations bruyantes la douce lumière, laissant s’infiltrer, encadrée par ses lourds rideaux de velours rouge sombre, une fenêtre noire de nuit.
Cécile frissonne. Papa démêlera tout ça...
Publié le 18 Novembre 2024
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Atelier :
Rappel fiche personnage
Sujets au choix :
1) Créez votre personnage. Faites une fiche avec nom, prénom, âge, état civil, métier, apparence physique, motivation profonde, motivation pour ce voyage.
Puis laissez-le raconter son embarquement et son installation dans sa cabine.
2) Créez votre personnage. Faites une fiche avec nom, prénom, âge, état civil, métier, apparence physique, motivation profonde, motivation pour ce voyage.
- Commencez votre voyage avec cet incipit volé, en partie, à Agatha Christie :
Avec une série de secousses, le convoi s'ébranla. L'Orient-Express venait d'entamer son long voyage de trois jours à travers l'Europe.
... et poursuivez avec votre personnage.
LES TEXTES
Catherine
Francis
Letizia
Mado
Nadine
Odile
______________________________
Publié le 18 Novembre 2024
Puis il avance, une musique laisse échapper des notes lointaines qu’il voit scintiller devant ses yeux comme des étoiles, elles voltigent, la musique, qui lui est inconnue, l’accapare, un peu lancinante, soporifique, le berce et le transporte dans un autre monde. Elle est à la fois rythmée par un piano et par un joli son de flûtes. Il lui semble même reconnaître le son d’un luth. Il n’est pas très amateur de musique sauf de la grande musique, la seule qu'il écoute à temps perdu, dans le refuge de son appartement.
Cependant encouragé par un couple qui le précède et qui lui ouvre la porte tout en s’extasiant d’une soirée toute prometteuse. Leur tenue est légère, par contraste il se sent comme engoncé, il entre un brin hésitant. L’endroit est sombre, seules des bougies ou des lanternes disposées par ci, par là éclairent la scène, six danseuses couvertes de paillettes et de foulards dansent la danse du ventre. Les spectateurs sont allongés sur des coussins et applaudissent à tout rompre. Il cherche un endroit où s’asseoir confortablement et dans le calme, il distingue des petites tables recouvertes de mosaïques et des tabourets moelleux. Il s’assit, une jeune femme à sa droite le dévisage, il finit par lui adresser un mince sourire. « Mettez-vous donc à l’aise » lui dit-elle ; à contre cœur il ôte son veston « l’odeur de musc m’incommode, je sens que je vais étouffer » « respirez lentement, je vais vous servir une boisson à base de fleur d’oranger qui va vous apaiser » Il se laisse aller et sombre dans une douce torpeur ; subitement enthousiaste il entame une conversation.
La jeune femme parle de sa passion pour le Rags shargi car elle est danseuse et comédienne à l’occasion, elle adore le son du oud, elle en parlerait pendant des heures. Lui essaie de partager sa passion pour le violoncelle et son plaisir pour les grands classiques. Elle lui dit « dès que l’occasion se présente, j’accepte volontiers de danser une valse. », « J’en suis ravi et dans ce cas je ne manquerai pas de vous inviter. »
Prétextant une urgence, il se leva. Elle s’enquit aussitôt « Mon frère est chef d’orchestre, si vous le désirez je vous le présenterai lors d’un apéritif, demain si cela vous convient.»
Publié le 18 Novembre 2024
Xavier L., 39 ans,
Escroc notoire, mondialement connu pour avoir conduit à la ruine (et certaines au suicide) un nombre conséquent de célébrités du cinéma et des médias - d'abord en France puis aux États-Unis d'Amérique. En fuite, sous le coup de plusieurs mandats d'arrêt internationaux, a pour objectif, afin d'échapper définitivement aux poursuites judiciaires dont il fait l'objet, de quitter le monde dit libre en passant à l'Est, au-delà du "rideau de fer". En raison de son agréable cadre de vie, la Yougoslavie aurait sa préférence, mais sinon un autre pays du Sud tel que la Roumanie ou la Bulgarie devrait convenir. Fort de l'impressionante fortune accumulée suite à ses inombrables escroqueries, il y refera sa vie, désormais à l'abri de tout souci comme de tout besoin.
Escroc notoire, mondialement connu pour avoir conduit à la ruine (et certaines au suicide) un nombre conséquent de célébrités du cinéma et des médias - d'abord en France puis aux États-Unis d'Amérique. En fuite, sous le coup de plusieurs mandats d'arrêt internationaux, a pour objectif, afin d'échapper définitivement aux poursuites judiciaires dont il fait l'objet, de quitter le monde dit libre en passant à l'Est, au-delà du "rideau de fer". En raison de son agréable cadre de vie, la Yougoslavie aurait sa préférence, mais sinon un autre pays du Sud tel que la Roumanie ou la Bulgarie devrait convenir. Fort de l'impressionante fortune accumulée suite à ses inombrables escroqueries, il y refera sa vie, désormais à l'abri de tout souci comme de tout besoin.
Publié le 17 Novembre 2024
Le couloir est étroit ceint de part et d'autre par les fenêtres et les compartiments. L'instabilité des boogies fait vaciller Sofia de gauche à droite.
Soudain une personne arrive face à elle ; elle va alors pour se plaquer contre un compartiment mais le voyageur élancé - et ma foi très séduisant - devance son geste et l'invite à passer en s 'adossant à la première fenêtre venue : " En voilà un galant homme !, pense-t-elle, il y a belle lurette que la gente masculine ne s'efface plus pour laisser passer la gente féminine...l'environnement de ce train de légende aurait-il une certaine emprise sur le comportement macho?..." se dit-elle, en s'efforçant tout de même de se faire petite (ceci dit, elle n'a pas grand mal du haut de son un mètre cinquante).
Au moment où ils vont pour se croiser, l'homme et elle forment déjà un couple comme dans une danse de salon : moment furtif, vite évanoui, car chacun va pour reprendre son chemin.
Sophia se retourne alors et interpelle ce co-voyageur :
Soudain une personne arrive face à elle ; elle va alors pour se plaquer contre un compartiment mais le voyageur élancé - et ma foi très séduisant - devance son geste et l'invite à passer en s 'adossant à la première fenêtre venue : " En voilà un galant homme !, pense-t-elle, il y a belle lurette que la gente masculine ne s'efface plus pour laisser passer la gente féminine...l'environnement de ce train de légende aurait-il une certaine emprise sur le comportement macho?..." se dit-elle, en s'efforçant tout de même de se faire petite (ceci dit, elle n'a pas grand mal du haut de son un mètre cinquante).
Au moment où ils vont pour se croiser, l'homme et elle forment déjà un couple comme dans une danse de salon : moment furtif, vite évanoui, car chacun va pour reprendre son chemin.
Sophia se retourne alors et interpelle ce co-voyageur :
" Excusez-moi monsieur ! Savez-vous où se trouve le wagon- restaurant ? "
- Chère madame, vous allez dans la mauvaise direction, il est par là ! " dit-il en montrant le sens qui menait au compartiment de Sofia. J'y vais moi-même si vous voulez me suivre ?..."
Sophia fait un signe d'acquiescement et les voilà partis, l'homme devant, elle derrière.
Elle a alors tout le loisir de l'observer : grand, chic, d'un âge confirmé par sa chevelure poivre et sel - enfin plus sel que poivre - le pas assuré malgré l'instabilité de la marche du train ; il tient un cigare à la main, détail peu négligeable qui en dit long sur sa situation sociale... C'est un bel homme mais l'anneau à sa main gauche fait retomber le soufflé, son sillage laissant pourtant planer une eau de toilette envoûtante : " Oublions le présage de la cartomancienne, dommage ...l'heure, le moment et le personnage n'ont apparemment pas été convoqués par les astres !"
Bientôt le bruit émanant du wagon restaurant la détourne de ses pensées, ils étaient arrivés.
- "Je vous en prie " et l'ex- prince charmant de ses pensées s'efface pour la laisser entrer.
- Voulez-vous dîner avec moi ? enfin si vous êtes seule ...
Sophia baisse les yeux
- C'est en toute amitié pour tromper une solitude peu enviable...
Sophia hésite : si elle accepte, Pyrrhus le ventre creux va s'impatienter.
- Merci mais...
- Ne vous méprenez pas sur cette invitation, c'est en tout bien tout honneur!
Cette formule, elle la connaît bien, c'est souvent le toboggan plongeant sans préavis dans la couche des amourettes.
- Sans façon, merci.
Je vais commander mon dîner et me retirer dans mon compartiment ; je suis un peu lasse. A bientôt peut-être."
Elle se dirige vers le serveur afin de passer commande d'une Croquantine de saumon et sa crème d'asperges en entrée, d'un filet de Lieu façon Chambord (comprenez contour pommes duchesse) et d'une île flottante à la Norvégienne en dessert.
Voilà le doggy bag de Pyrrhus, bien garni mais à partager, qui sera apporté d'ici peu par le serveur.
Elle quitte le wagon restaurant non sans avoir salué son Don Juan grisonnant.
- Chère madame, vous allez dans la mauvaise direction, il est par là ! " dit-il en montrant le sens qui menait au compartiment de Sofia. J'y vais moi-même si vous voulez me suivre ?..."
Sophia fait un signe d'acquiescement et les voilà partis, l'homme devant, elle derrière.
Elle a alors tout le loisir de l'observer : grand, chic, d'un âge confirmé par sa chevelure poivre et sel - enfin plus sel que poivre - le pas assuré malgré l'instabilité de la marche du train ; il tient un cigare à la main, détail peu négligeable qui en dit long sur sa situation sociale... C'est un bel homme mais l'anneau à sa main gauche fait retomber le soufflé, son sillage laissant pourtant planer une eau de toilette envoûtante : " Oublions le présage de la cartomancienne, dommage ...l'heure, le moment et le personnage n'ont apparemment pas été convoqués par les astres !"
Bientôt le bruit émanant du wagon restaurant la détourne de ses pensées, ils étaient arrivés.
- "Je vous en prie " et l'ex- prince charmant de ses pensées s'efface pour la laisser entrer.
- Voulez-vous dîner avec moi ? enfin si vous êtes seule ...
Sophia baisse les yeux
- C'est en toute amitié pour tromper une solitude peu enviable...
Sophia hésite : si elle accepte, Pyrrhus le ventre creux va s'impatienter.
- Merci mais...
- Ne vous méprenez pas sur cette invitation, c'est en tout bien tout honneur!
Cette formule, elle la connaît bien, c'est souvent le toboggan plongeant sans préavis dans la couche des amourettes.
- Sans façon, merci.
Je vais commander mon dîner et me retirer dans mon compartiment ; je suis un peu lasse. A bientôt peut-être."
Elle se dirige vers le serveur afin de passer commande d'une Croquantine de saumon et sa crème d'asperges en entrée, d'un filet de Lieu façon Chambord (comprenez contour pommes duchesse) et d'une île flottante à la Norvégienne en dessert.
Voilà le doggy bag de Pyrrhus, bien garni mais à partager, qui sera apporté d'ici peu par le serveur.
Elle quitte le wagon restaurant non sans avoir salué son Don Juan grisonnant.
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