Publié le 19 Décembre 2024
Publié le 17 Décembre 2024
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LES TEXTES
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Publié le 17 Décembre 2024
« Je me balade. Il y a bal dans ballade. C'est donc là aussi qu'on peut danser, et tant qu'il est encore temps et aussi longtemps que je pourrai, je veux danser » Sarah Moon
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Après cette nuit agitée , riche en émotions, le jour suivant doux et ensoleillé, permit à chacun de se remettre de l'inconfort et des péripéties nocturnes. La consultation du « Menu sous les étoiles», ultime dîner à bord, servi à vingt heures précises, acheva de les mettre de bonne humeur, enfin pas tous. Certains gardaient une animosité à l'égard de cet espion de pacotille. Mais ce menu concocté par trois chefs étoilés, ah ce menu !
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Apéritif et amuses bouches
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Nems de homard et avocat chantilly au soja
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Noix de coquilles Saint- Jacques façon «Rossini »
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Baron d'agneau laiton rôti, quelques épices douces
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Sphère à la noisetine du médoc, cristallines et sorbet poire
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Café et mignardises
l'annonce solennelle du chef de bord faite sur le coup des 16 heures :
« Vous êtes invités à vous rendre dans le wagon bal à 23h30 en tenue de soirée. Pas de panique. R.A.S. » suscita de nombreux commentaires drôles, intrigués ou affolés. Comment interpréter ce message ? Y-avait-il un code, un sens caché à ces mots trop simples pour être honnêtes. Les privautés de langage de ce chef, non mais quel culot !
Une horde de passagers allèrent trouver Horace Ride qui ne se départit pas de son flegme britannique et les rassura. Juste une dernière belle soirée avant l'arrivée prévue à sept heures du matin en gare de Sirkeci , située au pied de Topkapi.
Tous sont là à 23h30 précises. Tous, non.
A 23h32, un couple fait son entrée au son de la voix envoûtante de Léonard Cohen « Take this waltz ». Satine smoking blanc, chaussée de Repettos gainsbouriens pose une main gantée sur l'épaule de l'agent Pélican sobre et élégant dans son smoking noir, chemise blanche, chaussures vernies noires épousant harmonieusement ses tout petits petons. D'une main conquérante, il encercle la taille de guêpe de sa cavalière. I Ah, cet homme-là ! Il ne sait peut-être pas résoudre les affaires, mais danser, là il est à son affaire. Après un tour de piste Satine invite Sigmund F. à valser avec elle, Pélican se dirige de même vers Mme Alcantara trop heureuse de tournoyer au bras d'un bon danseur. Et chacun chacune se laisse entraîner, le champagne aidant, dans le tourbillon de la vie de bobohème.
Laissons le dernier mot à notre Glorieux Pélican citant Proust :
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« L'existence n'a guère d'intérêt que dans les journées où la poussière des réalités est mêlée de sable magique. »
Publié le 16 Décembre 2024
Publié le 16 Décembre 2024
Bientôt l'annonce de la première étape du train résonne dans les haut-parleurs, avertissant les passagers à destination de Vienne à se préparer à descendre. Toutefois, il restait suffisamment de temps pour résoudre l'enquête et se remettre de ses émotions, mais un second communiqué invite à nouveau les voyageurs à se rendre au salon car, stipulait-il, Monsieur Pélican avait démasqué le coupable et apporté ses conclusions.
Lorsque tout le monde eut pris place, le chef de train introduisit un homme BCBG style Eddy Barclay. "Tiens donc un nouveau personnage dans ce club !, songea Sofia ; on ne l'a pas croisé jusqu'à présent... Il était bien caché, comme le violon ! "
"Bonsoir Mesdames, bonsoir Messieurs, nous voici réunis pour la seconde fois mais en vue de vous exposer les conclusions de Monsieur Pélican ; point de Poirot dans notre vénérable train à notre grand regret. Mais en fait il n'aurait été d'aucune utilité. Monsieur Johan Von Zug, ici présent, va lui-même se présenter et vous faire part de ce dont il retourne. Monsieur Von Zug je vous en prie..."
- Bonsoir Mesdames et Messieurs. Mon nom est Johan Von Zug, annonça-t-il avec un rude accent germanique, ce qui ne vous dira pas grand-chose ; en fait je représente la W.B dont je suis producteur...
- La Warner Bros.? s'exclama Sofia ne pouvant se contenir (elle avait souvent rêvé de jouer pour cette compagnie).
- Non Madame, la WIEN BUDA, une compagnie de production allemande en coopération avec la Hongrie.
Ayant eu vent de la liste des passagers en partance sur ce train légendaire, j'ai voulu en savoir plus sur les motivations de chacun.
Je n'ai pas le pouvoir suprême mais si la destinée vous a permis d'être réunis lors de ce voyage, j'ai décidé d'être votre faiseur de rêve.
Des chuchotements empreints de stupéfaction et d'interrogation courent sur les bouches.
- En réalité vous avez tous participé, à votre insu, à un casting nourri de toutes les composantes d'une production, à savoir tous les "acteurs" au sens large d'un long métrage : comédiens, musiciens, réalisateur, espions, escrocs (vrais ou faux) - balayant des yeux l'assemblée - pour une collaboration qui devrait relancer la carrière de chacun ! Alors désolé si vous avez eu l'angoisse de votre vie, mais je voulais tester vos compétences et votre cran jusqu'au-boutiste; alors, avec l'aide du chef de train, nous avons concocté ce trajet explosif et stressant, mais oh combien enrichissant pour nous tous.
Je connais la situation de chacun de vous pour m'en être enquis, personnelle ou professionnelle, et je suis persuadé que vous n' hésiterez pas à rejoindre notre compagnie. D'ailleurs les contrats sont prêts et n' attendent que votre signature.
Je suis très heureux aujourd'hui d'avoir réalisé mon rêve et de façonner la réalité du vôtre.
Au nom de cette collaboration nous allons porter un toast et sachez que je suis à votre disposition pour répondre à vos questions ; et surtout faire connaissance avec vous, mes partenaires.
A notre collaboration ! Prosit ! ", lança-t-il en coup d'envoi du toast, chacun ayant été servi durant ce discours.
Sofia pensa aussitôt à Pyrrhus : en l'imposant dans ce voyage, non seulement elle le saurait près d'elle mais il la protégerait comme toujours. Il était son gri-gri, son amulette, son fétiche, sa mascotte, son talisman, son porte-bonheur, son ange gardien...
Dans un automatisme connecté, l'auditoire se retrouva à lever son verre et se congratula mutuellement : tous étaient dans une période critique et cet homme allait leur permettre un nouveau départ dans la vie; peut-être aussi que le solitaire se sentirait soutenu, le désespéré encouragé, le repentant pardonné, le jaloux altruiste...
Le soulagement, la détente et l'alcool faisant le reste, des rapprochements et affinités se dessinèrent...
Ce Von Zug est producteur mais aussi sauveur d'âmes.
Quelle destinée aussi que la sienne !
Dans la nuit profonde, quelques lueurs dans un wagon, un cliquetis de verres entrechoqués, un train continue son chemin...
FIN sur l'écran.
Les lumières se rallument.
Publié le 13 Décembre 2024
- Bonjour mes amis. J’ai pris la liberté de commander du champagne, dit-il d’un air guilleret.
- Auriez-vous résolu l’énigme ? demanda avec gourmandise Joséphine.
Publié le 13 Décembre 2024
Publié le 13 Décembre 2024
Nos trois Q se précipitent hors la gare. Ils ont une adresse précise du lieu de leur naissance.
Les voilà qui découvrent, pour la toute première fois, leurs origines. Ne reste de la casbah qu’un abri pour dromadaires. Ils sont bien une dizaine à ruminer en cœur une indifférence à l’approche de nos trois amis qui pénètrent par la béance de la porte et quelle surprise, quelle immense surprise, la plus importante de toute leur existence, celle de découvrir sur le dernier mur de glaise encore debout trois prénoms : Quillian, Quevin, et Quentin 1952.
Une vieille coutume berbère disait que tous les chameaux nés cette année-là devaient porter un nom commençant par Q. Le mystère restera entier sur le pourquoi de cette bévue de leur mère disparue, mais ils auront atteint le but de leur voyage.
Pendant ce temps, l’affaire du stradivarius a été définitivement résolue. L’inconnu qui a reçu la mallette de Marc de Verneuil, cette nuit-là, n’est plus recherché suite aux aveux de Marco.
Le stradivarius était un faux. Pour sa défense, Marco ne le savait pas. Marc de Verneuil est définitivement acquitté. Finalement l’histoire se termine bien et chacun se retrouve au bar de la gare pour fêter la fin du voyage.
Jeanne a regagné sa sous-pente. Elle se souviendra longtemps de ce moment au commissariat où elle a mangé tous les chocolats à la menthe avec le Divisionnaire.
Bien sûr elle a rendu la broche coccinelle de MPMG qu’elle avait juste empruntée pour le défilé de Quévin, son corsage ayant perdu le bouton du haut.
Depuis, Quillian s’est proposé de lui refaire toutes les boutonnières bien qu’il ait changé d’occupation.
Avec le chauffeur de la locomotive et Louis, désormais plus qu’ami avec Quillian, ils ont ouvert un bar à réglisse, avec bien sûr, des mistrals gagnants. Ils ont acheté une ancienne micheline, diesel pour changer, une vrai boîte à malice pour des défilés tout en dentelles et un peu en latex.
Une belle histoire d’amitié que tout ce petit monde a pu tisser grâce à l’Orient Express.
Publié le 13 Décembre 2024
Publié le 13 Décembre 2024
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