Publié le 30 Septembre 2025
Un atelier d'écriture, des thèmes variés, les textes des membres de l'atelier.
Publié le 30 Septembre 2025
Publié le 30 Septembre 2025
Les caractéristiques principales de la nouvelle à chute sont :
Une fin imprévisible : Le lecteur est généralement orienté vers une certaine interprétation de l'histoire, et la chute finale vient contredire cette attente. Le dénouement est à la fois logique (il s'explique par les indices dissimulés dans le texte) et inattendu.
La brièveté : Comme la nouvelle classique, la nouvelle à chute est un récit concis qui met en scène un nombre limité de personnages et se concentre sur une action unique. L'économie de moyens est essentielle pour créer l'effet de surprise.
La construction : La nouvelle est construite pour préparer la chute. Les indices, souvent subtils, sont disséminés tout au long du récit. Le lecteur ne les remarque généralement pas lors de la première lecture, mais les identifie a posteriori une fois la chute connue.
L'effet de surprise : C'est l'élément central de la nouvelle à chute. Il doit provoquer chez le lecteur une émotion forte, entre choc et admiration pour l'ingéniosité de l'auteur.
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Publié le 30 Septembre 2025
Suite au Concours de la Nouvelle des seniors 2005, quelques membres de l'atelier ont décidé de créer un concours de textes fictif afin de se mettre dans le peau de jurés littéraires pour mieux comprendre le fonctionnement d'un jury.
https://un-atelier-d-ecriture-a-nice.over-blog.com/2025/07/le-jury.html
https://un-atelier-d-ecriture-a-nice.over-blog.com/2025/07/le-jury-concours-2-le-reve.html
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Publié le 29 Septembre 2025
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Livre de cuisine : Le pétrissage du pain
Livre de jardinage : La plantation des bulbes
Livre de mécanique : Le serrage d'un boulon
Livre de couture : La pose d'une fermeture éclair invisible
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Publié le 26 Septembre 2025
Il pleut sur le marbre gris de la cuisine jaune.
Hiver de marbre, été des murs de la cuisine
Il tombe des lucioles floconneuses sur le marbre gris de la cuisine jaune.
Quand la poudreuse recouvre le marbre gris, il me dépose délicatement sur ce tapis blanc .
Je m'abandonne à la main experte d'un artiste circassien. Sa paume calleuse m'aplatit, me plie, me distend, me contracte, puis ses doigts virtuoses me font virevolter de droite à gauche dans le sens des aiguilles d'une montre, cliquetant tous les quarts.
Mon secret de beauté dépend de la répétition de l'exercice et de sa parfaite exécution.
Quand la main de mon jongleur fatigue, me voilà prête ; lisse comme la peau d'un nouveau-né, élastique comme le corps de la contorsionniste amoureuse de mon acrobate manuel.
Penchés sur moi, chacun me prenant par un bout, les amants me tirent, m'étirent jusqu'à la transparence. Je ne rompt point. Je suis à point.
Selon l'humeur du moment, je deviendrai pain rond, baguette, ficelle, bâtard, couronne, torsade, boule, miche.
Odile
Publié le 25 Septembre 2025
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Les poètes du Parnasse d’après un tableau de Paul Chabas « Chez Alphonse Lemerre à Ville d'Avray »
Aux côtés de Paul Bourget, on remarque François Coppée, Leconte de Lisle, Marcel Prévost, Auguste Dorchain, Léon Dierx, Henri Cazalis, Alphonse Daudet, Sully-Prudhomme, Jules Breton, Paul Arène, André Theuriet, Jules Claretie, José-Maria de Heredia, Paul Hervieu, Henry Roujon, Georges Lafenestre, Alphonse Lemerre.
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Publié le 25 Septembre 2025
Publié le 24 Septembre 2025
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Tu vois, la clé à molette, mâchoires grandes ouvertes, embrasse la tête du boulon de son baiser crénelé, l'enserre de son étreinte, à la fois puissante et mesurée. Force et douceur, ses seules armes pour soumettre le boulon rétif.
Dans une valse lente, pas à pas, cran par cran, à deux temps, à trois temps, en même temps et même sens que les aiguilles de l'horloge, la clé entraîne le boulon, à chaque tour de piste, de plus en plus profond.
Le filetage, spirale en nid d'amour, le reçoit en gémissant un léger crissement. Le métal froid s'échauffe, libère son odeur argentée jusque sur le bout de la langue. Et le boulon conquis pénètre sans un cri.
La clé à molette, amante délicate, relâche son étreinte, laissant à jamais le boulon rivé à son filetage adoré.
Mado
Publié le 19 Septembre 2025
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Publié le 19 Septembre 2025
Après trois bonnes heures de marche sportive, les deux frères sont presque arrivés au sommet. Depuis toujours, ils passent une bonne partie de leurs vacances dans les montagnes du Piémont Italien, à parcourir les sentiers pour chercher des champignons, observer des animaux, ou simplement pour le plaisir de se fondre dans la nature. Ils aiment viscéralement cette terre presque sauvage dans laquelle leur grand-mère a vu le jour juste après la fin de la grande guerre. Ils s’y sentent chez eux, presque plus que sur la Côte d’Azur qui les a vus naître dans les années soixante-dix, à cinq ans d’intervalle. Dans leur enfance, ils ont entendu, dans les veillées, les personnes âgées raconter, encore et encore, les histoires et les légendes qui se transmettent oralement, sans que l’on puisse distinguer le vrai du faux. Cette année, ils ont décidé de partir sur les traces de « la poule et ses poussins » : là-haut, dans les montagnes, une roche serait gravée d’un dessin représentant une famille de gallinacés, qui veillerait sur un trésor. Ce récit, transmis dans toute la vallée, a déjà incité, depuis le début du XXeme siècle, certaines personnes à se rendre sur place pour tenter leur chance, apparemment sans résultats ! Cette année, les deux complices ont décidé d’aller vérifier si ce qui se dit est vrai. Ils ont fait un plan pour organiser au mieux leurs recherches.
Depuis qu’ils sont arrivés dans la maison familiale, ils éprouvent des frissons prémonitoires, de bon augure. Ils vont le découvrir, ce trésor. Deux guerres mondiales sont passées par là, des Piémontais ont été confrontés à l’ennemi, ici leur sang a coulé : son odeur flotte peut-être encore dans l’air pur, ils la sentent presque…
Les deux garçons fouillent laborieusement, grattent la terre, coupent les ronces qui les gênent…Les mêmes gestes que les précédents chercheurs. Ils avaient déjà essayé, les étés précédents. Cette fois, ils ont confiance, le succès n’est pas loin !
Regarde cette pierre couverte de mousse, on dirait qu’on devine des traits sous la végétation…
Tu as raison, il y a quelque chose…
Avec leurs outils, ils soulèvent délicatement le lichen collé à la pierre presque entièrement enfoncée dans le sol, creusent la terre accumulée contre elle et qui semble la protéger. Ils taillent avec ardeur les ronces qui l’enveloppent comme une gangue, ne sentent même par les griffures qui saignent… Ils ont l’impression que la pierre vibre contre leurs godillots. Soudain, ce qui ressemble à un gloussement se fait entendre sous leurs pieds, suivi de quelques paroles en Occitan, la langue du pays :
Enfin, on nous délivre ! On est là depuis si longtemps ! Merci !
Abasourdis, presque effrayés, ils ouvrent de grands yeux, et l’un d’eux pousse un cri de victoire :
Ça y est, on a trouvé, on y est enfin !
Ils se mettent à creuser frénétiquement pour déterrer la grande pierre plate, conjuguent leurs efforts pour l’arracher à son lit, accompagnés des gloussements de la poule et du piaillement des poussins, pendant que la pierre leur raconte son histoire :
C’est un homme qui m’a gravée, pendant l’hiver, il y a fort longtemps. Il m’a décorée du dessin d’une poule et de ses poussins. Il habitait en bas, dans la vallée. L’été suivant, il m’a montée attachée sur le dos d’un âne jusqu’ici. Il avait une cassette, qu’il a mise au fond d’un trou creusé dans la terre, au pied de cette roche. Il m’a enfoncée en partie dans le trou, je n’arrivais plus à respirer. Et il a mis beaucoup de terre par-dessus tout ça. J’étais bien au chaud, avec la famille Cocotte. Il a ensuite planté des ronces, elles ont bien poussé, on était en cage ! On espérait que quelqu’un nous délivrerait, mais quand ? Le paysan qui m’a confié sa cassette ne savait pas que des guerres et des massacres passeraient dans ce coin perdu. Et heureusement, vous êtes là !
Les deux frères, la voix tremblante d’émotion et de fatigue, demandent à la pierre :
On devrait maintenant arriver à te tirer de là. Tu es prête ?
Allez-y, tirez, j’attends depuis si longtemps !
Bandant leurs muscles, ils tirent sur la pierre de toutes leurs forces et parviennent à la basculer. Dans la terre, ils aperçoivent un objet qui ressemble à un petit coffre… L’ouvrir en forçant la serrure paraît simple pour ces deux gaillards, et, sous leurs yeux éblouis, des pièces d’or et des petits lingots brillent au soleil : la légende était vraie !
Annie T.