Publié le 8 Octobre 2025
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Un atelier d'écriture, des thèmes variés, les textes des membres de l'atelier.
Publié le 8 Octobre 2025
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Publié le 8 Octobre 2025
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Publié le 8 Octobre 2025
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Gertrude, la pipelette, rencontre Germaine. Elle lui confie un drôle de secret :
- Tu sais, j'en suis encore toute retournée ; je crois bien que ce n'est pas Norman qui a peint les Gossips... Ne le répète pas surtout.
Germaine, effarée par la nouvelle, s'empresse d'en parler à Ginette qui le dit à Gaston, son voisin. Gaston le raconte à sa femme Adrienne, en précisant :
- Tu vois, moi, je pense que, si ce tableau n'est pas de lui, c'est du Hopper qui s'amuse à l'imiter. Ils sont copains, je crois, c'est peut-être un jeu...
Quelle affaire ! L'imagination d'Adrienne ne l'entend pas ainsi. Le peintre du quartier que tout le monde vénère, un imposteur ! C'est trop croustillant. Elle file chez chez Pierrette, sa meilleure amie, lui dit :
- T'en veux une bien bonne ? C'est pas Norman qui a peint les Gossips, c'est Hopper ! Et Norman lui a piqué l'œuvre !
Ni une, ni deux, Pierrette téléphone à Georgette, qui appelle Marie, qui appelle Berthe. Le potin se répand de foyer et foyer à la vitesse de la lumière.
Victor, le mari de Berthe, attiré par les "oh!", les "c'est pas vrai !", les "incroyable" de sa femme, vient aux nouvelles.
- C'est Norman, lui chuchote Berthe. Il n'est ni peintre, ni illustrateur. C'est un voleur. Il s'est approprié plein de tableaux de Hopper, et fais croire qu'ils sont de lui, tu te rends compte !
Victor, ça le fait marrer cette histoire. Le Norman, il se la pète à jouer à l'artiste. Hé bien, le voilà démasqué ! Il faut qu'il en parle à sa sœur Noémie, ça va lui plaire, elle ne peut pas l'encadrer, le soi-disant peintre.
Noémie rapporte l'affaire à Jules :
- Hé, Jules, tu sais quoi ? Norman ne sait pas peindre, ni dessiner. C'est un bon à rien, je le savais ! Il trafiqué des œuvres d'autres peintres, ou il fait peindre par d'autres des trucs qu'il signe de son nom.
Jules croise Marcel, lui relate l'affaire en rigolant :
- Salut Marcel ! Tu sais, le peintre, il est pas peintre, il fait peindre par d'autres, des élèves peintres, peut-être, et il piqué les tableaux. Après, il vient se la péter avec ses pinceaux et son chevalet. Pas étonnant qu'il ne veuille jamais nous montrer ce qu'il est en train de peindre !
Marcel rencontre Roger, et cette nouvelle ahurissante provoque un énorme fou-rire. Aussi, quand Roger rencontre Norman, il s'esclaffe en lui disant :
- Alors Norman, paraît que tu ne sais pas peindre, que tu piques le travail des autres. Tu les as payés au moins, pour qu'ils peignent pour toi !
Norman se rebelle :
- Quoi ? Moi, je ne sais pas peindre ? Viens à mon atelier, je vais te le faire, ton portrait, et peut-être qu'il sera amoché, mais ce n'est sera pas à cause de mes pinceaux !
Norman fait semblant d'être fâché mais en fait, il est ravi. C'est lui qui a lancé la rumeur pour voir comment elle allait se transformer. Là, il est servi ! Il sait d'où est parti le premier potin, il retourne à son point de départ, Gertrude. La pointant du doigt, il l'accuse :
- Alors, pipelette, c'est comme ça que tu gardes un secret ! Tout le quartier croit que je ne sais pas peindre, que je vole les œuvres des autres, que j'en paye certains pour peindre à ma place.
Puis, il éclate de rire :
- Mais je te remercie. L'expérience est concluante, mes Gossips ont fait leur preuve. Pour fêter ça, tu vas nous préparer un apéro, inviter tout le quartier et moi, je referai, en direct live, les Gossips avec vos binettes !
Mado
Publié le 8 Octobre 2025
Soyeuse étoffe que celle-ci, satinée à souhait, douce à égarer le toucher, rayonnante de lumière mais si glissante, si indisciplinée.
N'hésitez pas à la canaliser, cette anguille ! Un bon maintien, lui donneront épingles à foison.
Et pour en assurer la tenue au plus près du corps, sans qu'elle ne s'échappe ni ne contrarie les mouvements, prévoyez une suture esthétique, la fermeture invisible, dont l'insoupçonnable présence dissimulera la cicatrice du ciseau ravageur.
Après avoir repéré l'endroit où opérer en le délimitant par quelque esquisse crayonneuse, entaillez et écartez les bords en les rabattant vers l'intérieur.
Puis ouvrez délicatement la subtile fermeture en la positionnant sur toute sa longueur là où elle est attendue. Procédez à l'application de cette dernière dans son écrin à l'aide d'épingles ou bâti (à votre choix), son recto embrassant celui de l'étoffe pour une finition parfaite : qui dit invisible, dit performance discrète.
Vous n'oublierez pas, cela va sans dire, de chausser votre partenaire du soulier adéquat, pour une osmose parfaite tissu-fermeture à un centimètre du bord. Laissez glisser librement le tissu sous vos mains accompagnatrices sans pression, sans à-coups : c'est votre ouvrière qui façonne le travail, l'œil avisé du "maître d'oeuvre" que vous êtes n'est là que pour superviser.
Si vous respectez votre assistante en l'habillant de supports et outils propres à chaque ouvrage, elle obéira au doigt et à l'oeil, ne se rebellera pas, ne renâclera pas, n' avalera pas le fil en un écheveau infâme, au contraire fera entendre une musique régulière et rassurante, un rendu lisse, droit et sans vrille pour une fermeture à glissière en "un éclair"!
Sa tâche terminée, vous pourrez admirer son professionnalisme, sa fidélité à l'esthétique et son goût du travail bien fait.
Une précieuse alliée pour la couturière émérite que vous êtes !
Publié le 7 Octobre 2025
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Sur des images, en huit ateliers, des potins, de l'objectif/subjectif, de l'avant/après, un feuilleton, du Street Art... et toujours de la belle imagination ! 😉
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Publié le 2 Octobre 2025
La solitude et le silence favorisent les plaintives rêveries. Le souffle du Zéphyr est tout ce qu'on entend sous ces ombrages silencieux. Si les rochers solitaires sont des confidents discrets, il m'est enfin permis d'exhaler le secret de mes peines.
LES TEXTES
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Publié le 2 Octobre 2025
Aurélie et son amie Julie partent en camping pour une semaine. Elles n’ont pas encore vingt ans, elles savourent ces quelques jours de liberté qui vont les mener de la Cité des Violettes jusqu’à la Côte d’Azur, par les petites routes. Elles ont soigneusement préparé leur itinéraire, qui leur fera traverser de jolis villages. Elles ont démarré depuis presque quatre heures. Aurélie, qui est la seule à conduire, commence à donner des signes de fatigue. Au volant, elle baille, se tortille sur son siège, pousse des soupirs lorsque ça bouchonne un peu. Julie, qui vient de louper son permis, se sent un peu fautive de ne pas pouvoir prendre sa place. Apercevant un petit plan d’eau à travers les arbres, elles décident de faire une pause, et de pique-niquer. Leurs sandwichs et un peu d’eau fraîche rapidement avalés, Aurélie s’allonge sur la grande serviette étalée dans l’herbe et s’endort instantanément. Julie, elle, ne ressent pas le besoin de dormir, elle est si bien assise au milieu de pâquerettes et de coquelicots, observant d’un œil rêveur la nature alentours, doucement bercée par le ron-ron des voitures qui défilent plus loin.
Au dessus de la grande mare, de nombreux insectes virevoltent, dansent, montent, descendent, en un ballet désordonné. Des libellules aux ailes de fées frôlent l’eau, reprennent de l’altitude, brillent dans le soleil de midi. Elles sont parfois emportées par la brise légère, comme un planeur qui dériverait sous le souffle d’Eole. Julie devine la piste d’atterrissage argentée, surmontée d’une escouade de mini hélicoptères rouges et noirs. L’un d’eux vient se poser doucement sur sa main. Est-ce une Bête à Bon Dieu ? Tout-à coup, un avion noir de bonne taille approche, la survole en battant des ailes et en émettant un gros bruit de moteur. Il pique vers la piste : sûrement un hydravion… non, peut-être un bourdon. On se croirait à Orly. Mais où se trouve la tour de contrôle ?, et les contrôleurs du ciel ? Ici, les Boeings, les vieilles caravelles et les Concordes sont remplacés par des engins gracieux. Le tarmac est beaucoup plus éclatant que celui d’un aéroport ordinaire. Brusquement, un gros aéronef faisant entendre un tac-tac-tac ininterrompu débouche, en provenance de l’autre rive. Un avion de guerre ? Va-t-il lâcher des bombes ? Même si c’est impressionnant, ce n’est qu’un énorme insecte, un cerf-volant, qui vire de bord… Ouf ! Et ce crissement, des drones ? non, probablement des cigales cachées dans les arbres. Julie, prise par l’histoire qu’elle s’est inventée, a décroché de la réalité. A force d’entendre parler de guerres, d’attaques et de bombardements par les médias, elle s’y croit presque…
Soudain, une musique tonitruante retentit : Aurélie s’est réveillée et a allumé le petit poste de radio qu’elle trimballe partout avec elle. Julie revient au moment présent, et les avions redeviennent les insectes qu’ils ont toujours été…Tout va bien, ce n’est pas la guerre, Dieu merci !
Annie T.
Publié le 1 Octobre 2025
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LES TEXTES
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Une deuxième session "chanson", à la demande de Vince Le Grand Mottois, sur le thème de l'amour, est arrivée au mois d'août...
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Publié le 1 Octobre 2025
La bouilloire siffle dans la cuisine. Quelques menus bruits de tasses heurtant leurs soucoupes parviennent jusqu'au salon où le thé sera servi. Ma tante, vieille dame volontaire, refuse mon aide. Elle tient à faire les choses elle-même, malgré ses mains devenues malhabiles au fil du temps et de l'arthrose. Je n'ai d'autre choix que de me blottir dans le vieux fauteuil aux roses jaunes et fanées, comme quand j'étais enfant.
Autour de moi, le salon n'a pas changé. L'horloge centenaire fait toujours tic-tac, le napperon en dentelle recouvre toujours la petite table, le carrelage beige, aux motifs abstraits noirs, continue à me donner le tournis. Figures à la géométrie molle, formes aléatoires, asymétriques, taches informes en vrac, on dirait les dessins d'un test de Rorschach, version explosive ! De tout ce capharnaüm étalé à mes pieds, à demi caché sous le buffet, surgit une image rationnelle. La tête tournée vers moi, un oiseau me regarde. Un oiseau noir, avec une aile qui s'écarte lentement, un oiseau de carrelage qui en a assez d'être fixé au sol depuis des décennies. Il s'arrache, s'envole, me survole en pépiant : tasse à thé, tassaté ! Et l'horloge ravie accélère ses aiguilles en chantant ses notes d'antan. Le cœur du vieux fauteuil bat la chamade à ses roses rosies par l'amour réveillé. Le salon se teinte couleur "Merveilleux", l'oiseau noir traverse un rayon de soleil qui le peint en doré, tassaté, tassaté, et vient se poser sur le bras du fauteuil, sur mon bras, dans ma main. Plumage soyeux, bavardage argenté cliquetant comme une tasse rencontrant sa cuillère à sucre.
Le goût de l'enfance pique la langue. L'odeur du pain d'épice s'échappe, l'oiseau l'entraîne du bout de l'aile, du bout du bec, du bout du rêve, la laisse choir sur le napperon en dentelle. Elle s'étale et ruisselle.
Dans la cuisine, la bouilloire s'est tue.
- Thé au jasmin aujourd'hui !
La voix de ma tante a précipité le silence. Instantanément, l'oiseau rejoint son carreau, l'horloge ralentit ses aiguilles, le fauteuil abandonne ses roses. Mais le thé au jasmin, le pain d'épice, gardent, au plus profond d'eux-mêmes, la saveur du rêve...
Mado
Publié le 1 Octobre 2025