- Croyez moi Paulette, je le sais de source sûre, mon frère Robert est cocu. On a vu ma belle-sœur sortir d’un hôtel en fin d’après midi.
- Allons Juliette, il ne s’agit peut-être que d’un concours de circonstance…
- Vous me connaissez, j’ai le nez fin et foi de Juliette je tirerai cette affaire au clair... Mais je compte sur votre discrétion... N’est ce pas ?
- Quelle question, chère amie, voyons !
- C’est comme je vous le dit, madame Dupont, un couple si bien assorti, qui aurait pu croire ça ? Naturellement, je ne vous ai rien dit ! Ça reste entre nous, il ne faudrait pas que cette nouvelle s’ébruite.
- Faite moi confiance Paulette, même sous la torture, on ne m’arrachera pas le moindre mot !
- C’est grave Albert, n’oublie pas que nous les avons invités à dîner samedi prochain. Te connaissant bien, je te demanderai de laisser de côté tes blagues salaces de comptoir de bistrot. Juliette, sa sœur, sera avec nous. Pour une foi essaie de me faire honneur... Encore que ne pas me faire rougir de honte suffira.
- Alphonsine, vous connaissez Robert, le frère de Juliette ? Et bien il est cocu et nous les avons à table, lui et sa femme, samedi. Mon épouse me demande de fermer ma gueule. Comment voulez-vous que je puisse rater un truc pareil ? Je sens que ça va barder. La soirée s’annonce bien.
- Ça va barder ! Il m’a dit. Tel que je le connais il va semer la panique avec ses blagues à la mords-moi le nœud. Tu veux que je te dise, ma fille ? Ils n’arriveront pas au dessert. Je donnerais cher pour être une mouche. Toutefois, il se pourrait qu’il s’agisse d’une vraie fausse nouvelle, c’est pourquoi je te demande la plus grande discrétion. Sois digne de ta mère. Motus !
- Allô ! Martine ? Je vais t’en apprendre une belle. Tu connais Arlette, la femme de Robert, oui ? Et bien elle s’envoie en l’air à l’hôtel avec un Jules. Tu le savais certainement et tu ne m’as rien dit. Allons allons ! Tu es intime avec elle. Quand je pense que je te faisais confiance pour partager les ragots du quartier…
- Allô ! Berthe ? Isabelle vient de me téléphoner. Je te donne en mille la nouvelle qu’elle m’a apprise. Arlette, la femme de Robert, passe des après-midi de rêve à l’hôtel avec un adonis. Tu te rends compte ? La garce. Elle pourrait, au moins, nous tenir au courant de ses frasques, ça ferait parler. Égoïste qu’elle est. Je l’ai toujours dit, ce n’est pas une bonne copine.
- Allô ! Madame Durant ? Berthe à l’appareil. Vous qui habitez en face de l’hôtel, vous devriez jeter un coup d’œil, les après-midi pour repérer qui entre et sort en se cachant.
- Mais ma chère Berthe, figurez vous que je ne fais que ça. Auriez-vous une piste intéressante à me proposer ?
- Une rumeur, pas tout à fait confirmée, mais qui sait ?
- Il paraît qu’il se passe des va et vient pas très catholiques dans les couloirs de l’hôtel. Berthe ne m’a pas lâché le morceau, mais je vais la travailler au corps. Je vais l’inviter à prendre le thé. Elle n’a jamais pu résister à mes pâtisseries. Et ! Laisse moi tranquille quand je suis en affaire en ligne.
- Je vais vous faire rire Gertrude. Nous avons un cocu dans notre rue ! Que dites vous de ça ? Voilà qui va apporter un peu de piment dans le quartier. Ma femme attend des nouvelles fraîches, d’un instant à l’autre. Son réseau est activé. J’en ris d’avance…
- Monsieur Bertrand ne m’a pas tout dit, mais moi je connais l’histoire par Paulette qui est bien copine avec Juliette. Celle-ci lui a certifié que son frère Robert était cocu. C’est un renseignement de première main. Toi qui le connais bien, tâte le terrain pour savoir s’il se doute de quelque chose. Et donne-moi la priorité, je suis ta cousine après tout. Comme ça la primeur reste en famille.
- Vous n’allez pas me croire patron ! Ma cousine Gertrude veut que je sonde Robert pour savoir s’il est au courant des infidélités d’Arlette. Comme si je n’avais que ça à faire. Ces histoires de bonnes femmes...Non mais franchement…
- Cher ami, je vais vous apprendre une bonne nouvelle. Votre frère Robert, celui que vous ne pouvez pas sentir, et bien il est cocu ! Je vois que la nouvelle vous remplit de joie.
- Vous ne croyez pas si bien dire. Je vais me faire un plaisir de lui annoncer son infortune moi même...N’est ce pas le devoir d’un frère aîné ?
- Ah Robert ! Il faut que je te dise, nous avons un cocu dans notre entourage. Pas très loin, en fait, tout prés !
- Et en quoi veux-tu que cela m’intéresse ? J’ai d’autres chats à fouetter.
- Tu vas rire ! C’est de toi qu’il s’agit. Le patron de notre cousin Adolphe, me l’a appris, et tiens-toi bien l’information émane de notre sœur adorée Juliette. Sympa non ?
- Juliette approche, il faut que l’on parle tous les deux. Je vais t’annoncer un scoop. Ta belle-sœur a trouvé un emploi à l’hôtel qui est sur la place. Si tu veux la voir sortir, c’est tous les jours à dix sept heures trente. Pas la peine d’enquêter avec l’aide de toutes les vieilles vipères du quartier. Tu as de la chance qu’elle soit bien élevée… Car vois-tu, elle est au courant de tes relations avec le curé de notre paroisse. Note qu’il se pourrait qu’elle ai envie de s’amuser à tes dépends et que je ne fasse rien pour l’en dissuader !
- OH ! Robert...
Fernand