Publié le 11 Mai 2025

 
Léa attend son amoureux, il sera sans doute en retard. Assise sur leur banc habituel, ses yeux errent rêveusement sur l’immeuble d’en face, où presque toutes les fenêtres sont éteintes. Trou de lumière dans un monde d’obscurité, seule, au premier étage, une fenêtre ouverte est éclairée. Un lustre, tel un phare sur une côte sombre, s’offre au regard curieux de la jeune fille. Dans le courant d’air, des pampilles se balancent, engendrant des éclats lumineux, des gouttes et des reflets dorés, comme si la rosace dominant le luminaire était source de vie. Alors que tout le reste de l’immeuble semble inerte, de cette fenêtre émane une joyeuse énergie. Et pour accentuer cette allégresse, soudain un gros matou saute avec légèreté sur un guéridon, qui semble alors s’éveiller : Léa a l’impression de le voir tourner sur lui-même, comme une toupie sous les pattes félines. Le chat noir danse, son pelage émet des étincelles sous la lumière. Il faudrait de la musique pour accompagner ce ballet. Comme pour répondre à ce désir, un air d’Opéra vient interrompre le silence nocturne. Une femme âgée, en chantonnant, se penche à la fenêtre. La vieille dame, vêtue et coiffée avec élégance, est bien dans le ton du décor. Léa se rappelle soudain que le bâtiment de l’Opéra est un peu plus loin dans la même rue. Elle a vu une affiche en venant : Ce soir, un spectacle y est donné, avec un ténor célèbre. Un vieux monsieur, tout pimpant en costume sombre et cravate, sonne à l’interphone de l’immeuble. La dame lui fait signe et referme la fenêtre. La lumière s’éteint, la musique est coupée, plus de chat visible. Fin de la scène.
Léa aperçoit son amoureux surgir au coin de la rue. Il lui avait demandé de mettre sa plus jolie robe…Peut-être va-t-elle, pour la première fois de sa jeune vie, se rendre elle aussi à l’Opéra ?
Annie 
 

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Rédigé par Annie

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Publié le 11 Mai 2025

 
La lune était haute dans le ciel, projetant une lumière argentée sur les pavés humides. Les réverbères créaient des halos de lumière autour d’eux, et les vitrines des boutiques fermées reflétaient des fragments de la ville endormie. En marchant sans but précis, je me laissais guider par le murmure lointain des discussions et le bruit de mes pas sur les trottoirs déserts. C’est alors, qu’au détour d’une ruelle, je vis une lueur inhabituelle émanant d’une petite porte entrouverte.
<><><><>
Le bois sculpté de ce battant exhibait les empreintes du temps passé. A l’écart de la rue principale, pas une âme qui vive. Seules présences, le silence et la crainte de devoir affronter quelques mauvaises rencontres. Je n’avais aucun mal à me projeter en 1888 dans le célèbre quartier londonien de White Chapel. Entre mon insatiable curiosité et la peur viscérale de l’inconnu, j’hésitais à franchir le pas. Étroit, imposant, cet ouvrant mystérieux m’attirait et m’endiguer à la fois. Tandis que je n’osais exercer la moindre pression pour l’ouvrir, je ressentis, en l’effleurant, la rugosité de ce matériau ancien. Les frissons maîtrisés, je décidai de me lancer dans l’aventure. Bien résolue à redoubler de prudence, je franchi le seuil en frémissant. Dans la demi-pénombre, une atmosphère quelque peu angoissante régnait ! Un effluve de renfermé s’exhalait. A tâtons, ma main glissait, tremblante, le long du mur pour attraper l’interrupteur. En vain ! Furtivement je me penchais dans l’embrasure essayant d’étancher mon appétence. Tous mes sens étaient en éveil. Au fond d’un couloir long et étriqué, je devinais une forme à peine perceptible.
« Serait-ce un sac ? Une personne repliée sur elle-même ? »
A cette distance il eut été illusoire de le deviner tant l’obscurité était totale et pesante. Avant de m’aventurer plus avant, je tendis l’oreille. Rien, aucun friselis ni chuchotis m’indiquant une présence. Hésitante, je songeais à quitter les lieux lorsqu’un léger crissement retentit suivi d’un infime gémissement. Impossible de rester inactive, je décidais de percer le mystère. La gorge serrée, le cœur palpitant, munie de ma mini lampe torche attachée à mon porte-clés, j’étais prête à aller jusqu’au bout. Et là, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un bébé caniche couleur abricot dans un joli panier ! Le souffle coupé, je lui offris mes bras. Avec ses petits yeux noirs en amande, sa jolie frimousse et son pelage laineux, il imitait à la perfection la peluche duveteuse que l’on a envie de câliner. Tout frétillant de joie, il me fit l’honneur de ses effusions affectives. Soudain, une voix douce et rassurante résonna : « Caramel » ?
C’est alors que, comprenant que ce petit être esseulé n’était pas abandonné mais confortablement installé, l’espace d’un instant, je m’éclipsai discrètement ….
Christiane
 
 

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Rédigé par Christiane

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Publié le 11 Mai 2025

 

Un beau jour ou peut-être une nuit
Alors que, bercée par Barbara, je m'étais endormie
Soudain, surgit de nulle part, un guépard……
<><><><>
Un dard de lumière perce mes paupières et perturbe ma léthargie. Paresser me conviendrait parfaitement mais la chaleur écrasante, m’assoiffe, je dois me lever. Les yeux encore enlisés dans mon atonie, je m’étire lentement. Non loin, le gazouillis pétillant d’un Calfat m’éveille. Éberluée, je me découvre allongée sur un sol aride au milieu d’un fourré broussailleux avec, pour seul ombrage, un Baobab à quelques mètres.
« Mais où suis-je ? »
Dans cette steppe semi-désertique, la silhouette d’un félin !
« Juste ciel un guépard ! »
Perché sur une termitière, il observe. Soudain il se retourne dans ma direction. Atterrée, je n’ose bouger de crainte, qu’à la vitesse du vent, il ne se jette sur moi. Le souffle coupé, j’ai du mal à respirer. Mes muscles s’engourdissent. Il avance à pas feutrés, je suis pétrifiée, paralysée, incapable de faire le moindre mouvement. Il s’approche et vient s’installer à mes côtés. Bizarrement, la peur se dissipe peu à peu, j’ai même l’impression de le connaître. Son corps gracile, sa démarche fluide et élégante, sa robe mouchetée et ses yeux maquillés de noir m’émoustillent. Tandis que son museau me frôle, un frisson parcourt mon échine. Une intense sensation de plaisir m’envahit. Sous le charme de ce mâle fort et tendre à la fois, je reste là, près de lui, apaisée. Soudain il bondit puis s’immobilise net. L’ouïe en éveil, toujours à l’affut, il repère une antilope dans notre champ de vision. D’un regard langoureux, il m’invite à l’aventure. Une sensation de puissance m’anime, la chasse peut commencer. Dans cette immensité sauvage, l’excitation de la poursuite nous encense. La proie est lointaine mais le sprint est notre atout, elle n’a aucune chance. Sentant la menace d’un danger imminent, l’antilope prend la fuite. L’adrénaline monte en puissance et, les yeux rivés sur l’animal, on s’élance avec la rapidité de l’éclair. Une forte odeur musquée nous signale la présence d’un concurrent.
« Une hyène peut-être ? Il nous faut arriver avant ce charognard pour avoir droit au festin. »
A cette allure le vent glisse et caresse notre pelage. L’excitation est à son comble. Tandis que nos muscles se contractent et accélèrent la cadence, le cœur est à son rythme maximum. L’espace se réduit drastiquement, encore un effort et le butin est à notre portée. Toutes griffes dehors, un saut acrobatique nous propulse sur la victime résignée.
C’est alors que j’atterris au sol, le choc violent me réveille, je suis tombée du lit !
 
<><><><>
Un beau jour ou peut-être une nuit
Lorsque, charmée par la voix de Barbara, je m'étais endormie
D’un coup de baguette magique, j’ai vécu, par hasard, dans la peau d’un guépard.
 
Christiane
 
 

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Publié le 11 Mai 2025

C’est l’histoire de Charles et de Louis
 
Dehors la température est bien négative. Dedans, nos deux amis profitent d’un bon feu de bois,
lovés l’un à côté de l’autre sur ce sofa rouge que Charles vient juste de chiner.
Quelques centimètres de similitudes d’idées plus loin et ils ont décidé de s’engouffrer dans
la co-location, bien sûr, séparés par une virgule.
  • Cette année pour ton anniversaire j’ai prévu une expérience hors du commun.
Je suis certain que tu vas aimer. Aller au bout de soi, ne jamais abandonner,
se prouver que l’on existe différemment. Ton style, non ?
 
Charles l’a déposé là, au pied de la montagne enneigée du Mont Perdu.
Peu équipé avec seulement une carte du lieu. Un défi. Loulou devra aller jusqu’au sommet
et planter ce drapeau découpé dans un pan d’outrepasser, ourlé d’un magnifique surplombé
loin devant et loin derrière. Et il l’a fait !
 
  • Du coup, Chocho, demain c’est à ton tour. Je n’ai pas oublié ton idée glacée et canaille
Une petite vengeance, mon vieux. Je te laisse quand même, toute ma générosité pour
les chances de survie. On se retrouve avec les cordes et mousquetons au pied de la tour
de verre, deuxième avenue des Anars. On oubliera tes mains nues.
 
Pas cap, impossible. Charles, depuis tout petit, il a le vertige. Bien joué finalement. Ils finiront
dans la piscine à débordement du trentième étage. Ils prendront forcément l’ascenseur
ou… peut-être l’hélico !
 
Mais, Loulou n’a pas dit son dernier mot… 
 
 
Dany-L
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 11 Mai 2025

 
C’est l’histoire de quand ils seront petits
 
Chocho habitait avec son père, éleveur de moutons, dans un ancien refuge
au bout d’un chemin de terre, perdus entre deux découpes d’un granite ancien, au creux d’une crevasse abritée du vent des cimes.
Sa mère était partie à la ville. Elle logeait le long du goudron,
au rez-de-chaussée d’une immeuble dans un quartier avec animations
sans précédent.
 
  • Comment tu t’appelles ?
  • Ze m’appelle Louis mais z’aime mieux Loulou.
  • Moi c’est Charles. Papa préfère Chocho, mais je dois te quitter,
mon père m’attend, On doit repartir avec l’hélicoptère.
  • Dis, Chocho, quand tu reviendras, tu m’apprendras à zouer à l’avion ?
 
Loulou était très chouchouté par sa maman. Son père le lui disait souvent, à sa maman, que c’était trop..Et puis un jour, on veut montrer que
l’on existe même si on a pas mal de boutons et le dos un peu voûté.
On veut grimper sur tous les toits du monde pour voir plus loin,
plus haut, mieux. Pas d’attache juste ses mains et ce balancement d’un pied sur l‘autre, le vide pour compagnon, un rêve éveillé pour le jeune Loulou.
 
  • ça alors, mais c’est toi Chocho, là, sur le journal !
Immédiatement après cette avalanche, on écrit que tu t’es précipité sur l’endroit et que tu as sauvé deux alpinistes en détresse. Un exploit.
  • Je n’ai pas hésité. Même à quatorze ans, ma raison de vivre c’est secourir. J’ai trouvé mon chemin Loulou. Et promis, je vais pouvoir bientôt t’apprendre à Zouer à l‘avion comme tu me disais. Tu t’en souviens ?
 
Les deux amis se sont retournés sur quand ils seront grands.
 
 
 
 
Dany-L
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 11 Mai 2025

C’est l’histoire de quand ils seront grands
Il tournait les pages de ce sommet blanc du Mont Perdu où il avait trouvé pas mal de neige et surtout une cascade de glace. Il était parti seul.
- Salut Vieux. Ca fait une plombe non ?
- Oui, bien une dizaine d’année.
- Chocho c’est pas vrai ? et tu es en pleine forme.
mais… c’est quoi là sur ton épaule ?
- Un de mes meilleurs amis. Je l’ai ramené de ma dernière expédition dans la Cordillère des Andes en Amérique du Sud. Un chinchilla sauvé de la mort. Il avait dévissé de plusieurs mètres.
Chocho et Loulou un bout de vie entre deux dangers. Deux caractères bien différents.
L’un, trempé dans du lait chaud, l’autre, plutôt fort de café.
 
- Toujours à Salon de Provence ?
- Non, maintenant je suis à Toulouse.
 
Loulou raconte qu’il ne gérait plus les sauvetages en montagne. Très bon pilote d’hélico, il avait continué dans cette voie, pour s’engager dans la Patrouille de France.
 
Chocho, lui avait fait le tour du monde. Enfin, le tour de son monde, celui de grimpeur à mains nues le long des parois de sa liberté.
 
Après ces joyeuses retrouvailles et la longue histoire des périples de chacun, les deux amis, se sont retournés sur de quand ils seront petits
...
 
C’est l’histoire de quand ils seront petits
 
Chocho habitait avec son père, éleveur de moutons, dans un ancien refuge
au bout d’un chemin de terre, perdus entre deux découpes d’un granite ancien, au creux d’une crevasse abritée du vent des cimes.
Sa mère était partie à la ville. Elle logeait le long du goudron,
au rez-de-chaussée d’une immeuble dans un quartier avec animations
sans précédent.
 
  • Comment tu t’appelles ?
  • Ze m’appelle Louis mais z’aime mieux Loulou.
  • Moi c’est Charles. Papa préfère Chocho, mais je dois te quitter,
mon père m’attend, On doit repartir avec l’hélicoptère.
  • Dis, Chocho, quand tu reviendras, tu m’apprendras à zouer à l’avion ?
 
Loulou était très chouchouté par sa maman. Son père le lui disait souvent, à sa maman, que c’était trop..Et puis un jour, on veut montrer que
l’on existe même si on a pas mal de boutons et le dos un peu voûté.
On veut grimper sur tous les toits du monde pour voir plus loin,
plus haut, mieux. Pas d’attache juste ses mains et ce balancement d’un pied sur l‘autre, le vide pour compagnon, un rêve éveillé pour le jeune Loulou.
  • ça alors, mais c’est toi Chocho, là, sur le journal !
Immédiatement après cette avalanche, on écrit que tu t’es précipité sur l’endroit et que tu as sauvé deux alpinistes en détresse. Un exploit.
  • Je n’ai pas hésité. Même à quatorze ans, ma raison de vivre c’est secourir. J’ai trouvé mon chemin Loulou. Et promis, je vais pouvoir bientôt t’apprendre à Zouer à l‘avion comme tu me disais. Tu t’en souviens ?
 
Les deux amis se sont retournés sur quand ils seront grands.
...
 
C’est l’histoire de Charles et de Louis
 
Dehors la température est bien négative. Dedans, nos deux amis profitent d’un bon feu de bois,
lovés l’un à côté de l’autre sur ce sofa rouge que Charles vient juste de chiner.
Quelques centimètres de similitudes d’idées plus loin et ils ont décidé de s’engouffrer dans
la co-location, bien sûr, séparés par une virgule.
 
  • Cette année pour ton anniversaire j’ai prévu une expérience hors du commun.
Je suis certain que tu vas aimer. Aller au bout de soi, ne jamais abandonner,
se prouver que l’on existe différemment. Ton style, non ?
 
Charles l’a déposé là, au pied de la montagne enneigée du Mont Perdu.
Peu équipé avec seulement une carte du lieu. Un défi. Loulou devra aller jusqu’au sommet
et planter ce drapeau découpé dans un pan d’outrepasser, ourlé d’un magnifique surplombé
loin devant et loin derrière. Et il l’a fait !
 
  • Du coup, Chocho, demain c’est à ton tour. Je n’ai pas oublié ton idée glacée et canaille
Une petite vengeance, mon vieux. Je te laisse quand même, toute ma générosité pour
les chances de survie. On se retrouve avec les cordes et mousquetons au pied de la tour
de verre, deuxième avenue des Anars. On oubliera tes mains nues.
 
Pas cap, impossible. Charles, depuis tout petit, il a le vertige. Bien joué finalement. Ils finiront
dans la piscine à débordement du trentième étage. Ils prendront forcément l’ascenseur
ou… peut-être l’hélico !
 
Mais, Loulou n’a pas dit son dernier mot…

 

Dany-L

 
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 10 Mai 2025

Le silence était pesant, lourd en émotion. A l’affût du moindre bruissement de feuilles, Jeanne était là, muette, tapis dans l’ombre. Son regard scrutait les moindres recoins de cette épaisse forêt. La pénombre commençait à étendre son voile obscur métamorphosant les résineux en silhouettes sinistres et angoissantes. Les yeux remplis de larmes, Jeanne songeait…

 

Partir, ne pas se retourner, tout abandonner et fuir l’horreur d’une guerre sans pitié. 

« Aurons-nous la force de tenir jusqu’au bout ? »
Insensible au froid humide qui mordait son visage, elle surveillait scrupuleusement les alentours. Sa mission, repérer tout mouvement suspect et donner l’alerte.
 
Un simple baluchon sur l’épaule et Jeanne avait rejoint le groupe. Ils savaient que s’évader d’une ville envahie par un ennemi assoiffé de sang frôlerait la tragédie mais avaient-ils le choix ? Elle se remémorait… La nuit était noire et aucune nouvelle du passeur. Soudain le vrombissement d’un véhicule. Mitraillettes en mains, les allemands étaient prêts à tirer au moindre frémissement. Tapis contre le fossé, envahis d’une frayeur insoutenable, nous n’osions bouger. Jeanne, pourtant athée, se surprit à s’adresser au tout puissant :
« A l’aube nous reprendrons la route, que Dieu soit avec nous ! »
Un bruit la fit sursauter, immobile, elle tendit l’oreille. Ses yeux, habitués à sonder l’obscurité, fouiller l’espace. Rien ne remuait. Tout à coup un lapin de garenne, jaillissant d’un fourré, la rassura.
« Mais serons-nous à l’abri ce soir ? »
Sceptique, Jeanne craignait le pire. Bientôt le jour se pointera à l’horizon, il faudra braver toutes les difficultés et être prêts pour les affronter.

 
Christiane

 

 

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Rédigé par Christiane

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Publié le 8 Mai 2025

 

Digne, rester digne, je ne pose pas, je réfléchis, ma seule amie sur mes genoux, CALINE, ma chienne est restée avec moi. Je ne suis pas en colère, en fait je ne le montre pas, mais mon ego en a pris un coup, mon cœur aussi.

Ma plume m'oblige à retenir mes larmes, elle pleure pour moi en silence.
Mon épouse et moi formions un couple heureux.
Etudiants à la fac de droit, nous nous étions trouvés, l'emballement, la passion, les études, des parents réciproques consentant à notre relation, nous étions, Emmanuelle et moi, des bourreaux de travail.
Moi, Pierre de deux ans son ainé, mon master en poche, mes sept ans de concentration intense m'ont permis d'intégrer un cabinet d'avocats renommé en droit pénal.
 
 
 
Emmanuelle, tête brûlée, ayant une solide connaissance en anglais, se destinait au droit international. Devenue prétentieuse, fonceuse, baroudeuse, accompagnée de journalistes, rien ne l'aurait empêcher de secourir les plus vulnérables dans des pays à risques, en guerre, de défendre le droit des femmes où règne la terreur, l'isolement, la tristesse, la peur d'être soumise ainsi que leurs enfants à des exécutions.
Là était sa place, je le sais...
 
 
Ai-je raté un épisode amoureux de protection envers l'amour de ma vie, je me pose la question, souvent j'ai peur en pensant à ses convictions toujours périlleuses.
Personnellement, je suis un avocat, avec une empathie mesurée pour être le plus équitable possible envers mes clients.    
 
Dominique                  
                                          
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 8 Mai 2025

 

Enfin seul ! Juste le doux clapotis du lac tranquille. Le calme retrouvé, chapeau de paille sur la tête, Miguel, assis dans sa barque, fredonne son chant préféré, accompagné de son banjo. Il a jeté l’ancre au milieu de nulle part, suffisamment loin de son village brésilien pour s’apaiser. Pas une fuite, non, un moment suspendu dans un banal après-midi de fin d’été. La musique lui offre une parenthèse de bonheur dans sa vie ardue de travailleur à la plantation de caféiers. Pourtant jusqu’à aujourd’hui cette vie laborieuse il avait fini par l’accepter, pas vraiment l’aimer. A la mort de son père dix ans plus tôt, il avait bien fallu qu’il subvienne aux besoins de la famille. A seize ans il avait quitté l’école malgré son plaisir d’y aller, son assiduité et ses excellents résultats scolaires.

 
Tout en grattant avec douceur les cordes de son banjo, Miguel se souvient de cette époque-là où pour lui la vie était simple et joyeuse. Il a envie de chanter plus fort pour exprimer ce bonheur lointain. Ici il ne dérangera personne. Le lac est désert, seul signe de vie l’écho renvoyé par les montagnes qui le bordent. Tout lui revient en mémoire. Les bancs rustiques de l’école en plein air, le tableau noir, les copains aussi pauvres que lui. Ses yeux deviennent humides, sa voix chevrotante. Tout ce à quoi il a dû renoncer pour se consacrer à sa famille, sa mère et ses trois frères et sœurs.
Alors, tout à l’heure quand Diego, son plus jeune frère, a déversé sur lui tous ces reproches injustifiés, Miguel a ressenti de la colère et un fort sentiment d’injustice. Leur vie est difficile, certes, le travail dans la plantation fatigant et leur avenir est limité. Ce que Diego ne connait pas, ce sont les rêves de son frère ainé, devenir architecte peut-être, mais avant tout créer des chansons, jouer dans un groupe latino et faire le tour du monde pourquoi pas. Son banjo a été son plus fidèle compagnon, son soutien, sa bouée dans les moments noirs de ces dernières années.
Pour ne pas envenimer la discussion, Miguel a préféré quitter la maison et comme à son habitude garder son amertume pour lui. Ne pas faire de la peine à sa mère surtout. Là, dans sa barque sur cette eau tranquille, il se remet à fredonner cette chanson qu’il a créée parmi tant d’autres et dont personne ne connait l’existence. Il gratte, gratte les cordes, chante, chante pour oublier. Oublier ses mains meurtries, son dos douloureux, ses rêves perdus. A vingt-six ans, sa vie se résume à récolter des cerises de café. Oublier …
Miguel ne s’est-il pas trop oublié lui-même pendant toutes ces années ? Son avenir est-il aussi sombre qu’il le présage ? 
 
Mireille
 
 

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Rédigé par Mireille

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Publié le 8 Mai 2025

 
Appuyée dans l'encadrement de la porte, pensive, même dubitative, elle observe l'environnement ; son œil s'habituant à la pénombre, elle inspecte coins et recoins, l'oreille aux aguets, elle prend le temps d'évaluer le terrain ; aucune manifestation vocale humaine dans le coin si ce n'est les branchages remuant dans la canopée laissant pressentir l'existence d'oiseaux ou de primates dont les ripostes flûtées animent les cieux ; mais plus près de l'oreille le stridulement des insectes en cliquetis étranges lui frôle la peau, lui broie le tympan et intime à la prudence !!! Tout est clarté verdâtre, glauque opalescence, somptueuse iridescence, elle se déplace, voluptueuse, entre les gouttes suintantes de salpêtre, gestes mesurés, anticipant quelque obstacle possible...
 
Frèdélise :
 
WAOUH... Quel choc !!! Me voilà dans la jungle ; dans Ma jungle devenue grâce à mes soins, ma volition ou... les aléas de la vie... ma négligence... ou ma préférence.
C'est vers elle que j'aspire, cette maison ensauvagée, ce lieu qui m'habite et m'obsède, l'unique point de rassemblement et, face à ce chaos fantasque incontrôlé et... riche... au moins de saisons, je voudrais ne pas avoir peur, même si quelque débordement de l'esprit m' advenait... je veux seulement rester dans cette clairvoyance restaurée.
 
Marie-Thérèse
 
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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