Publié le 7 Septembre 2025
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Un atelier d'écriture, des thèmes variés, les textes des membres de l'atelier.
Publié le 7 Septembre 2025
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Publié le 7 Septembre 2025
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LES ACROSTICHES
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Publié le 7 Septembre 2025
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Publié le 7 Septembre 2025
Sahel. Des pluies diluviennes s'abattent depuis une semaine. Les habitants se cachent avec les bêtes dans les huttes en pisé pendant que les puits s'emplissent.
Puis, le feu du ciel succède à la pluie. Une flamme géante qui sèche même le sable jusqu'à ce que cuisent les pieds.
Les paysans, bien qu'habitués à ces canicules, se dessèchent. Les yeux vides, les gestes lents, ils vaquent dans les champs et cueillent les miettes de légumes peu abimés.
Ils pensent aux lendemains inhumains qui les attend.
Pays civilisés : Pitié !
Ghislaine
Publié le 7 Septembre 2025
J'AIME
Les préparatifs de ce soir féérique. La maison scintille. Tout est décoré. Les bougies sont allumées. Le sapin brille de toutes ses guirlandes et boules mordorées. La table est magnifique. Les chaussons sont en place. Les cadeaux sont empaquetés. J'aime la pureté de vos regards quand vous arrivez. Tout beaux pour ce soir exceptionnel, les yeux brillent et cherchent. Ils cherchent la preuve qu'il existe et que tous les rêves sont permis. Cris de joie en ouvrant les paquets. Soirée magique.
Penser que quelque part des enfants n'ont pas le droit de croire à des moments merveilleux.
J'AIME
Le printemps. Ce moment si attendu. La chaleur arrive. Les arbres bourgeonnent. Les fleurs s'épanouissent. Les merveilleux pique-nique dans notre endroit caché. Les enfants courent. Ils cherchent les œufs, les cloches sous notre arbre. La famille joue. On est redevenu enfants. Belles parenthèses de vie.
J'AIME
L'automne. Les belles balades sous les bois. Les feuilles tourbillonnent. Sous nos pieds, un tapis doré. Toutes les couleurs chaudes que j'aime dans la nature : marron, ocre, orangé, rouille, brun clair… comme les couleurs du désert mouvant, des kasbahs en pisé, du henné naturel… Il fait bon. Juste un peu de vent.
JE N'AIME PAS
L'été en PACA
J'AIME
Le stress d'une organisation grand format. Le travail de préparation, l'imagination qui galope, Penser à tout, lieu, décoration, musique, repas, invités, animation, vidéo, photos, tout de A à Z sans oublier l'effet de surprise finale qui épatera tout le monde. Et ce lâcher-prise soudain quand tout le monde s'amuse et que je peux enfin me dire : "Pause, j'ai réussi".
JE N'AIME PAS
Les interférences nulles dans mon organisation qui me font perdre patience et temps.
J'AIME
Le blues, dérivé du gospel. Ces chanteurs avec leurs voies rauques empreintes d'émotions. Ils arrivent à chanter leur mort et à pleurer leur vie. Leur souffrance se ressent dans chaque mot et leurs guitares suivent leur rythme avec la même fatalité.
JE N'AIME PAS
Cette société qui provoque misère, injustice et inégalité.
L'abus de pouvoir sur les enfants, les animaux, les personnes fragiles.
Ghislaine
Publié le 7 Septembre 2025
Bijou déambule dans les rues de Cannes au gré de l'air ambiant où la pensée flotte en des zones improbables... Elle s' arrête soudain devant un pan de son histoire incarné par cet immeuble de la Belle époque peu importe son nom ( ils se ressemblent tous du temps de Garnier ), qu' elle a fréquenté du temps de ses activités de peintre-ouvrier ; Bijou se rappelle cet épisode où elle eut à bosser sur la rénovation de fresques, là précisément Chemin de la Bastide Rouge...
En ce temps-là, l' équipe sur plusieurs postes représentée, tournait en cadence si bien que Bijou prenait le relais fréquemment sur les chantiers en activité ; et celui-là il était agréable et familier aux ouvriers...
Donc voilà notre Bijou devant la porte d' entrée où elle se signale au parlophone ; cinq étages plus les combles, elle jette un œil familier sur l' interphone où les noms s' affichent en des calligraphies diverses et pour le moins originales, elle sonne chez la gardienne Chris Fleurs, on ouvre sur un bonjour joyeux :
_ ah c' est vous aujourd’hui ? Vous nous ferez un Bijou... eh ? s ' esclaffe-elle en disparaissant dans son antre obscur.
La cage d' escalier objet de nos soins devient depuis notre arrivée le centre d' échanges où un trafic intense complique la logistique soit la mise en place de l' échafaudage mobile pour le bon déroulement du chantier mais que de rires aussi pour manœuvrer en bonne entente avec l' environnement
Bijou retrouve ses seaux et pinceaux laissés par le coéquipier précédent à la porte d' une Zoe Rey inscrite là-devant : suave musique dans l' ombre de Berlioz et de Marguerite et son pinceau suit le mouvement en filetant sur des mètres...L' étage au-dessus ce rythme musical interroge son action accélérée par la voix d' un baryton charmeur : Mr Drissa Keta Marabout de son état qui envoie jusqu' à l' échafaudage l' éclat somptueux de ses dents blanches, il tente de la convaincre en modulant mais elle lui répète toujours :
_ moi libre-penseur ! lui jamais comprendre moi - mais lui gentil ;
cependant elle file en vitesse la règle à la clef et atteint ainsi l' étage au-dessus... porte grande ouverte car Bijou doit vous dire que c' est chez lui Dr U.Meyer qu' elle se réapprovisionne en eau pour ses mélanges de pigments, sans doute pense-t-elle un arrangement avec les copropriétaires arrangement sur le budget ! Monsieur est comportementaliste animalier ; il ne pratique pas ici mais les effluves ammoniaqués et musqués de sa maison lui font penser qu' icelui Meyer, est un adepte des furets et minous qui le suivent d' ailleurs dans ses moindres gestes quand ces bestioles ne se retrouvent pas dans la machine à laver ou les placards toujours ouverts par précaution...
Allongée sur sa planche, Bijou fait ses kilomètres le doigt en l' air et la tête derrière la porte où les jeunes amoureux Léa et Paul échangent en duo sur un air de Figaro des peccadilles énamourées et enchaînements en cascade de trémolos hauts en couleur, du coup elle accélère le rythme pour amener ses filetages jusqu' au décor prochain à l' étage où Maître Gadin derrière sa porte en noyer vernissé traite ses dossiers en raclant ses pantoufles; silence de mort là-dedans, vite quelques retouches de vert, redressement de quelques lignes bancales et le voilà qui redescend l' épaule noyée de pellicules dans un remugle de champignon rance beurk..k...k....k !!! fait la petite Bijou
Et la voilà rendue aux combles préposés aux derniers filets en ce qui la concerne ; là une joyeuse bande de colocataires, étudiants hirsutes l' assaille gentille-ment canettes de bière en main ; ils insistent auprès de Bijou ;
_ sans façon mes braves, je conduis tout à l' heure, un verre d' eau fraîche c' est sympa
Car ce sont des jeunes vous savez ce que c' est... Allez c' est la fin de la journée, Bijou est épuisée après ces kilomètres parcourus à dix doigts
Marie-Thérèse
Publié le 7 Septembre 2025
Le rendez-vous est fixé à 14h aujourd’hui. J’ai fait une centaine de kilomètres en voiture pour y arriver. Il est 13h50, je suis à l’heure. Je vérifie l’adresse que le docteur Meyer m’a donnée par message écrit : 33 rue du Paradis, Toulon. Pas de doute c’est ici. Pourtant il n’y a pas de plaque à ce nom sur la façade de l’immeuble, bizarre… Il ne me reste plus qu’à appuyer sur le bouton de l’interphone. Une voix féminine m’indique « 2ème étage, au fond du couloir à droite ».
Oscar commence à s’agiter dans sa cage. Pendant tout le trajet il est resté tranquille. Un peu étonnant d’ailleurs ce silence. Bien sûr je ne lui ai pas donné de détails sur notre départ de la maison ni où nous allions. Si je lui avais confié que nous avions rendez-vous avec un psychanalyste animalier à cent kilomètres de chez nous, que serait-il allé imaginer ?
La porte de l’immeuble s’ouvre. Pour ne pas effrayer davantage Oscar qui n’apprécie pas les ascenseurs, je monte les escaliers. Toujours pas de réaction sonore de la part de mon perroquet, lui qui parle d’habitude à tort et à travers, dans un langage peu châtié, et souvent mal à propos. Sinon je ne serais pas là, 33 rue du Paradis à Toulon devant la porte d’un docteur psychanalyste animalier qui n’a même pas de plaque officielle. J’espère que cette publication lue par hasard dans un magazine n’est pas une nouvelle arnaque. J’hésite à appuyer sur la sonnette où il est écrit en petites lettres « Ursule Meyer » et je tends l’oreille.
Derrière cette porte que se passe-t-il ? Quel est l’animal en pleine séance de psychanalyse ? Je devine une voix de femme, Ursule Meyer sans doute et une voix d’homme couvertes par une musique rythmée comme le bruit des vagues venant éclater sur des rochers, puis un doux clapotis, mais pas de son animal ! Aucun aboiement, miaulement ou autre chant d’oiseau. C’est à ce moment-là que Oscar ouvre enfin le bec pour s’écrier « C’est quoi ce vacarme ! » « Encore les voisins et leur télé ? » « Marre de ces gens ! » « Oust, du balai ! ». Je sens mes joues devenir cramoisies et j’intime à voix basse mais fermement à Oscar de se taire. Derrière la porte la musique s’est adoucie, puis s’arrête. Ursule Meyer parle maintenant d’une voix douce et mélodieuse.
« Bubulle va mieux, ses écailles brillent de nouveau et son œil est plus vif.. A la semaine prochaine Monsieur Clerc, oui il faudra encore quelques séances pour que Bubulle retrouve du plaisir à tourner en rond dans son aquarium ».
Oscar a tout entendu et s’empresse de chanter « Bubulle, Bubulle, fait des bulles » au moment où la porte s’ouvre pour laisser sortir Monsieur Clerc chargé d’un petit aquarium boule dans lequel s’agite un malheureux poisson rouge. Ursule Meyer suit des yeux son voisin du dessous et s’apprête à nous accueillir, mais je suis déjà dans les escaliers, précédant Monsieur Clerc. Oscar s’agite dans sa cage, chantant à tue-tête « Bubulle, Bubulle fait des bulles » « Oust, du balai ! »
« Ne t’inquiète pas Oscar, on rentre chez nous ! »
Mireille
Publié le 7 Septembre 2025
Dans mon sac à mains il y a :
Un portefeuille, un petit porte-monnaie en velours, les papiers de la voiture, mon permis de conduire, un miroir de poche, un paquet de mouchoirs en papier, un bâton de rouge à lèvres, un petit carnet, les clés d’appartement et de voiture, deux paires de lunettes, une de soleil, une de vue, quelques photos de mes enfants et petits-enfants, mon téléphone portable, ma carte de transports et un mini flacon de gel désinfectant.
Un seul de ces objets trouve sa place dans mon sac depuis un demi-siècle. C’est ce document rose, plié en trois, que j’emporte partout avec moi. Nominatif, il renseigne sur la personne qui le détient, il est daté et une photo en noir et blanc de sa ou son propriétaire y est apposée. Là il s’agit d’une jeune fille souriante aux cheveux longs et sans doute blonds.
Cet objet c’est mon permis de conduire, il est daté du 13 janvier 1975. Depuis cinquante ans ce document atteste que je suis apte à conduire des véhicules. Il commence à être écorné et sera vraisemblablement remplacé bientôt par une carte rigide.
Je n’ai que rarement l’occasion de l’ouvrir mais chaque fois que j’y jette un œil une foule de souvenirs associés à cette période me reviennent en mémoire. Dix-huit ans, l’âge du bac, des flirts et des boums et les années de fac qui ont suivi.
Qui est cette jeune femme sur la photo ? Tellement différente de la personne que je vois dans le miroir aujourd’hui ! Elle ignorait tout alors des évènements qui allaient remplir les cinquante années suivantes de sa vie. Les moments de bonheur, les rencontres heureuses, les deuils, les séparations, les naissances…
Jeune fille au doux sourire, tu es aujourd’hui une mère et une grand-mère comblée.
Ouvrir ce dépliant rose c’est comme ouvrir une boîte à musique qui raconterait ma vie…
Mireille
Publié le 7 Septembre 2025
Publié le 7 Septembre 2025