Publié le 29 Avril 2025

Today , jour mondial de la terre..
Juché sur piédestal, Bouddha rouge s'insurge, trop d'humains sur cette place, toujours pressés, à prendre des selfies bouche en cœur et yeux de bouc, le temps qui trépide, la pluie aux abois, les pigeons qui se soulagent.. un peu vénère quoi.
Je m'éteins et passe le relais.
Bouddha jaune plisse les yeux, malicieux, esquisse un sourire tout oriental..Tout doux, laisse faire, le temps fera son œuvre, il suffit d'être patient.
Celui qui court sans savoir traverse les mauvaises portes..
Scribe afro s'illumine.
Tu peux traduire en clair ?
Plume en tête, il brouille des hiéroglyphes et mâchouille sa ganja, tentant vainement d'aspirer son narguilé, oublieux de sa majestueuse position.
Un tram passe en grinçant du dos, ondulant sur ses roues comme un naja face à sa proie.
Lui aussi soliloque :
Qui sont ces fous qui se frôlent et s'attouchent en silence ? Et ce scoot qui se plante sur mon rail comme l'arapède sur son rocher ?
Des vagues sonores pour le bétail qui passe.
Là derrière, un carré de verdure qui se prend pour un parc.
Va-t-on enfin ouvrir ma grille ? Toujours ce chantier, avoue mon pote Bulldoz, il faut du move, du move.. planter photos, Aqualand ou Luna Park.. ou même ces colliers de perles enchâssés d'alu, un joyau d'orfèvre qui joue à l'artiste !
Les perles se rebellent.
Nous on veut s'enfiler sans tabou, c'est le MeToo des bijoux !
Un souffle opaque surgit du néant, c'est Emirates qui survole la prom', un feulement d'acier et deux hoquets publicitaires avant d'atterrir.
Le naja-tram gonfle son torse, s'ébroue, éructe ses passagers, se gondole comme les perles accolées, avale le scoot et le rejette plus loin, un sourire au coin des phares.
Bouddha bleu se réveille, alerté par des mouettes éreintées, déplie ses genoux et pleurniche, un scandale cette posture, un cadeau pour l'arthrose, et bonjour les délais pour se faire soigner..
Une joyeuse cacophonie.
Les pigeons picorent, ceux sur la place avec leur bec, ceux dans le tram avec leur coude.
Là-haut la nuit se profile.
Scribe austral regrette son désert et ses barres de corail,
Scribe arctique jette l'anathème sur son voisin en cravate rouge, quand Scrib-Soviet envisage d'éclater ses voisins.
Les bulles confidentes s'inquiètent à peine, la beauté va sauver le monde..
Mais qui va lâcher prise ?
C'est moi François qui monte au ciel.
Je laisse la curie s'autodétruire, et lâche l'affaire.
La Trans-cardinale s'immisce déjà, l'avenir est devant, les scribes du passé l'avaient prédit. Une perle papale aux couleurs ineffables, le conclave des bouddhas.

 

Nadine

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Rédigé par Nadine

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Publié le 29 Avril 2025

Atelier expérimental :
Lire le texte anonyme d'une ou d'un camarade et essayer de reconnaître son auteur.
Texte inspiré par l'image ci-dessous, à rédiger chez soi et à envoyer par mail pour impression.
Lecture prévue le 28 avril 2025.

 

Pour une lecture anonyme...
Sujet :
Racontez ce qui s’est passé avant la photo, ce qui se passe pendant et ce qui va se passer après. Saupoudrez votre histoire d’un peu de monologue intérieur*.
 
* Monologue intérieur, rappel :
Le monologue intérieur est un procédé qui permet de suivre les pensées d’un personnage. Édouard Dujardin, écrivain du XIXe siècle, l’utilisa dans Les lauriers sont coupés, et en donne la définition suivante :
« Discours sans auditeur et non prononcé par lequel un personnage exprime sa pensée la plus intime, la plus proche de l'inconscient, antérieurement à toute organisation logique, c'est-à-dire dans son état naissant, par le moyen de phrases directes réduites au minimum syntaxial de façon à donner l'impression tout-venant. »
Employé de façon ponctuelle, il permet d’entrer dans la tête du personnage qui “se parle”, en quelque sorte, à lui-même. Il n’est pas censé être écouté, il est fait des petits riens qui font la conversation intime, d'associations d'idées, de délires, d’apartés que l’on se fait à soi-même, etc... et s'exprime en phrases brèves souvent nominales.

 

Ci-dessous, le tableau des titres, autrices et auteurs, lectrices et lecteurs :

Pour une lecture anonyme...

LES TEXTES

Arlette
 
Bernard
 
Brigitte
 
Christiane
 
Dany
 
Dominique
 
Elisabeth
 
Fernand
 
Ghislaine
 
Josiane
 
Louis
 
Mado
 
Marie-Thérèse
 
Mireille
 
Véronique

 

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 29 Avril 2025

 

Dès sa prime jeunesse, Léo vivait sa vie comme s’il se levait, chaque matin, dans un ranch du Far West. Plus tard, le moindre western sur grand écran devenait son favori pour la palme d’or à Cannes. Chaque soir, au coucher du soleil, ses regards se portaient vers l’Ouest et dans sa tête trottait une idée fixe : Un jour j’irai là où le soleil se couche.

Enfin ! Il avait réussi à convaincre Julie, sa compagne, du bien fondé de son souhait. Deux ans d’économie et de restriction avaient donné une verticalité à son projet.

- Tu verras, lui avait-t-il dit, le Texas est une terre d’aventure et de liberté. Nous irons à San Antonio en suivant les ornières laissées par les roues des chariots. Nous visiterons Fort Alamo et des grandes villes comme Houston, Dallas et autres. N’oublions pas que c’était le territoire des Indiens Comanches. Tu t’imagines l’exotisme qu’il peut en résulter ? En vrai ! Et les rodéos ? Hein ? Ça n’est pas rien. Pense à toutes les images que tu vas ramener et tout les souvenirs à raconter à tes copines du boulot. Etc…Etc…

Bref, convaincue ou soûlée par mes arguments elle finit par se sentir concernée par ma vue des choses.

Après un vol de plusieurs heures, entrecoupé de deux escales et épuisés par une classe « touriste » qui n’épargne personne, des panneaux bien fléchés nous dirigèrent vers un guichet. Là, l’aventure a commencé. Sans savoir vraiment ce que voulait le préposé, nous lui remîmes nos passeports. Ce fonctionnaire, revêtu d’un uniforme bleu décoré d’une flopée de badges, porta son regard sur nous avec un air, pas vraiment dégoûté, mais très interrogatif. Il est vrai que Julie avec son sac à dos et moi traînant un vieux fourre-tout kaki ramené par mon père, à la fin de son service militaire, nous avions l’air de migrants égarés. Il nous posa des questions. Léger détail que j’avais jugé sans importance, notre bagage linguistique était limité au niveau études scolaires, option « mauvais élève ». L’agent comprit vite à qui il avait à faire. Il était peut-être moins bête que ce que je croyais, pensais-je. Il nous intima l’ordre de nous asseoir sur des chaises qui longeaient le couloir et nous fit comprendre qu’un interprète n’allait pas tarder à venir. Le mobilier était confortable mais Julie faisait la gueule. Elle ne disait rien. Chez elle c’était mauvais signe. C’est vrai que, pour l’instant, je pensais surtout à sortir de ce bureau. Pour les rodéos on verra plus tard, quant aux Comanches, pas une plume à l’horizon. C’était mal barré !

Une grosse demi-heure après, un personnage à l’air important vint parler à l’agent du guichet qui nous désigna du doigt. Uniforme impeccable, chemise d’une blancheur éclatante et sourire de star, il s’approcha de nous les bras ouverts comme pour accueillir les enfants prodigue.

- Français ? Bienvenue en Amérique. Voyons… Léo et Julie. Ah Julie, quel beau prénom et si bien porté. Je vais m’occuper de vous, lui dit-il, sans me regarder. Je vais vous recommander à un de mes amis, propriétaire d’un Hôtel de charme qui rendra hommage à votre beauté.

Je remarquais que Lucie avait retrouvé des couleurs et ne quittait pas des yeux ce bellâtre.

- A propos, je m’appelle Jo, pour vous servir. Je vais faire accélérer la procédure et vous emmener à votre Hôtel. Il y a juste un petit soucis. Mon ami ne dispose que d’une chambre pour une personne. Mais j’ai un plan de secours pour Léo.

Comment ça ! Un plan de secours ? Mais ce tordu est en train de faire du gringue à Julie, et ça n’a pas l’air de la déranger. Elle roucoule comme une colombe et lui la guide vers la sortie, le bras autour de la taille. Je dirais même que sa main s’égare vers ses rondeurs. Je demandais, vivement : Et le plan de secours… ?

- Vous aller aimer Léo. Un Français à ouvert une boulangerie à deux cent mètres d’ici et il dispose d’une chambre d’hôte. Il est super et en plus ça résoudra vos problèmes de communication.

- Mais… Et Julie ?

- Ne t’inquiète pas me répondit-elle, Joe va m’aider. Nous allons passer huit jours inoubliables.

- Vous aimez l’opéra Julie ? J’ai réussi à me procurer deux places pour ce soir et la personne qui devait m’accompagner n’a pu se rendre libre. Ensuite nous irons dîner dans un restaurant Mexicain, dont vous me direz des nouvelles.

- Avec plaisir Joe, le temps de prendre un bain pour effacer la fatigue du voyage et je suis à vous.

Je suis à vous ! Ai-je bien entendu ? Et ils s’en vont, comme s’ils se connaissaient depuis des années. Ce soir je vais l’appeler et mettre tout ça au clair. En attendant partons à la recherche de ce Français qui fait du pain.

La semaine est passée. Pas de contact téléphonique... Ni autre d’ailleurs. Gaston le boulanger m’avait proposé un deal.

- Tu m’aide au fournil et je te loge. Tu pourras te promener deux heures par jour pour visiter la ville. Tu feras des économies et puis ne pense plus à ta copine, ça risque de te valoir un ulcère à l’estomac. D’autant plus que le mec avec qui elle « visite » pourrait te créer les pires ennuis tant que tu es sur le sol américain.

Le dernier soir avant le départ, elle m’envoya un mail pour me dire qu’elle allait rester une semaine de plus et que nous nous retrouverons à Paris.

Tu l’a dis ma belle ! A Paris ! C’est bien Paris, c’est même très bien, d’ailleurs en t’attendant je vais prospecter pour trouver une âme sœur qui déteste les U.S.A. J’ai perdu mes illusions d’enfance, c’est la meilleure des choses qui pouvaient m’arriver.

Je vais m’intéresser à l’Italie ! C’est bien l’Italie, les spaghettis, les pizzas, et le bel canto. Leurs ancêtres ne portaient pas des plumes, mais on s’en passera. Et en plus c’est moins loin.

 

Fernand

 

 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 29 Avril 2025

 
Avant la photo
Paris, quelques semaines plus tôt.
 
Solène et David s’aiment, c’est une évidence. Ce qui l’est moins : leur mariage.
Solène est assise sur son lit, la tête entre les mains. Comment en est-ton arrivés là ?
 
Quand David lui a demandé de l’épouser, elle a imaginé une annonce heureuse, un tourbillon d’émotion, des larmes de joie, des parents qui se réjouissent… pas des cris, des accusations, voire de la colère.
Solène vient d’une famille catholique, David a grandi dans la communauté juive.
- Un mariage civil ? Tu veux nous humilier s’est écriée sa mère.
De son côté David n’est pas mieux loti. Sa mère s’est mise à pleurer. Son père n’a rien dit, mais son regard a parlé pour lui : une union sans rabbin ? Ce n’est pas un vrai mariage.
 
Bouleversés par les réactions familiales, le soir, ils se sont retrouvés dans ce petit café de la rue Vieille du Temple au cœur du Marais, lieu de leur première rencontre.
Solène regarde David et murmure :
- On ne pourra jamais les convaincre !
Il lui caresse sa main d’un geste tendre.
- Alors, partons.
Surprise, elle le regarde fixement, cherchant un doute, une hésitation. Sûr de lui, il reste un instant silencieux mais elle comprend ; Fais-moi confiance.
Il enchaîne :
- Laissons tout derrière nous. Partons loin de ces tabous ancestraux. Vivons notre amour au grand jour.
Après une grande inspiration, d’une toute petit voix elle lui donne son accord.
 
Pendant la photo
NEW YORK début du printemps.
 
Solène, intimidée, se tient devant le grand bureau en bois du Juge James Coleman. Un sac à dos sur ses épaules, elle qui rêvait d’une longue robe blanche. Son cœur bat si fort qu’elle a l’impression que tout le monde peut l’entendre.
Va-t-il nous accorder le droit de nous marier ?
Elle sent le regard de David se poser sur elle. Il parle, explique leur histoire au juge, mais elle n’écoute qu’à moitié. Elle s’attarde sur le drapeau américain, il lui met le doute…
Un mariage loin de mon pays, est-ce que je ne suis pas en train de faire une erreur ?
Et si nos parents avaient raison ?
A cet instant David serre très fort sa main sous le bureau. Il semble avoir compris.
Ses yeux noirs s’illuminent.
Non, ce mariage est une certitude.
Coleman les observe avec bienveillance, sourit.
- Vous êtes toujours sûrs de vouloir vous marier ?
Solène déglutit. David presse ses doigts. Elle inspire profondément.
- Oui, soufflent-ils dans un même élan.
Le juge hoche la tête, signe les papiers et leur remet l’acte de mariage.
 
Après le photo
Ils sortent du bureau, mari et femme. L’air new-yorkais semble plus léger, plus doux.
 
- Maintenant, direction l’aéroport, lance David en levant le bras pour héler un taxi. Tu n’es pas au bout de tes surprises, une grande fête t’attend ...
Solène sourit, mais son cœur est encore serré. Et après ? Que dira-t-on en rentrant ? Rentrerons-nous un jour ?
Dans l’avion, elle pose sa tête contre celle de son mari. Il la regarde.
- Tu regrettes déjà ? murmure-t-il.
Regretter ? D’avoir choisi l’amour plutôt que les traditions ? D’écrire notre propre histoire ? Non
Elle l’embrasse tendrement.
- Pose-moi la même question dans vingt ans.
 
Palm Springs, Californie.
Solène n’en croit pas ses yeux. Paul et Marc, deux amis français partis vivre leur amour librement les attendent à l’aéroport. Ils ont un drapeau arc-en-ciel noué autour de la taille en guise de clin d’œil.
- Hello les jeunes mariés ? lancent-ils en éclatant de rire, les bras chargés de fleurs.
Solène est rayonnante. Ici, nous sommes libres d’être nous-mêmes.
Main dans la main, sous le soleil de la Californie, ils se disent qu’ils n’ont jamais fait un choix aussi judicieux.
 
Josiane
 
 

 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 29 Avril 2025

 

Je m'appelle Mathieu Leblond, je travaille au Ministère des Armées, secteur de la recherche.
Ce matin-là, je devais remettre une missive codifiée "secret défense" à un membre du gouvernement.

Avec mon chauffeur, nous avons eu un accident de voiture plus ou moins grave, j'ai été légèrement blessé, mon chauffeur plus gravement. Les pompiers et les services d'urgence m'ont donné les premiers soins sur place. Quelques minutes plus tard, je me suis rendu compte que la sacoche contenant l'enveloppe avait disparu pendant la confusion.
 
Paniqué, j'appelle ma femme, pour qu'elle vienne me chercher, afin de me rendre au commissariat du domaine pour déposer plainte et pouvoir agir rapidement auprès des instances du Ministère.
 
Arrivés au commissariat, un agent de service de permanence lève sa tête et regarde le couple comme si ils étaient une apparition surprenante.
 
Pendant que son mari, explique la situation à l'agent, qui le regarde avec un air ahurit, Sylvie, la femme de Mathieu le regarde et se dit :
Cet homme n'est pas encore réveillé ! il a dû avoir une mauvaise nuit ! Mon mari lui demande d'agir rapidement, celui-ci marmonne entre ses dents quelque chose comme… je ne suis pas votre larbin… On semble l'ennuyer, il veut être tranquille pour lire son journal déployé devant lui. A l'agacement de mon mari, il se gratte la tête, il ne réagit pas pour autant… On se sent désarmés, le temps presse...
Il dit avec un sourire béat :
- Que voulez-vous que j'y fasse, revenez plus tard le chef sera là !
Son visage est sans émotion, aucune initiative lui vient à l'esprit.
Je me dis : quelle larve, j'ai envie de l'écraser comme on écrase une punaise. Je suis sûre qu'il pense, qu'il est un personnage important, avec son air d'imbécile, c'est un blaireau, un boulet cet homme. Il est tout juste bon et encore pour nettoyer les chiottes. C'est aberrant de voir cela. Je pense que sa mère a dû lui essuyer les fesses jusqu'à vingt ans !!!
Mon époux lui demande d'appeler un responsable, et lui répète en colère "c'est une raison d'état", il répond :
- Que voulez-vous que je dise à l'état ?
On craque c'est exaspérant, il est bête ou il le fais exprès.
Mon mari me dit :
- Viens, on va au Poste de police du district à Cold Spring!
- Mais c'est à dix kilomètres, !!
- Tant pis, la-bas ces messieurs, agiront sur le champ.
Nous voilà partis. Pendant le trajet, je pense à cette chose, un mollusque, il m'a mis les nerfs en pelote.
Je l'aurais giflé avec plaisir !
Je suis certaine qu'il se disait "il m'agace ces deux, je voudrais prendre mon café tranquille".
Un instant plus tard, la tension est retombée. Je dis à mon mari :
- C'est un planqué, il est là pour ne rien faire.
Mon mari angoissé me dit :
- Il ne perd rien pour attendre ce loustic, c'est la fainéantise qui le motive. Sa paie, il ira la chercher à quatre pattes.
A l'hôtel de Police, un gradé nous fait entrer dans son bureau, et nous informe être au courant de la situation. Tout de suite il nous rassure en disant :
- Ne vous inquiétez pas, la sacoche a été remise en main propre au Colonel, c'est un pompier
du 911 qu'il l'a trouvée sur le siège de la voiture en feu. Il a su prendre l'initiative lorsqu'il a vu "secret défense".
Voilà un officier d'état sérieux dans son travail. Il mérite de monter en grade. Bientôt il aura une
belle surprise. Cette histoire se finit bien.
 
Arlette
 
 
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 29 Avril 2025

 
PIÈCE EN TROIS ACTES
 
Little friendly house
 
I
 
Personnages : Toliver Jefferson ; Théodora Gibelin ; Jean- Paul Banon ;
Holy- Jaan Key ; Charlton, le ténor vieillissant; l'agent John Nelson, comté de Monterey, Police - officier Californie
 
 
 
Ville de Monterey - un soir de Printemps - il fait chaud - les rues sont animées – rythmes de folk qui se meurt dans le trafic intense – des néons vert rose bleu flashent dans le soir débutant - bruits de circulation – mouvements - le jaune des taxis dans le flux des gens pressés - allées - venues - téléphone – fast-foods enfumés – rumeurs ou fond sonore d' une ville qui marche...
 
Théodora, tailleur clair et sac à dos, se promène sur l' avenue et sa pensée défile sur un air napolitain déversé à l'entrée d' une gargote qui la mène quelques années en arrière justement en Sicile dans une trattoria où la cuisine italienne fut un enchantement pour les sens ; que du plaisir ! En bord de mer elle déguste poulpes et crustacés pris au filet le matin même, c'est là qu'elle rencontre Jean-Paul, amoureux inconditionnel de la Trinacrie et de ses'' linguine alle vongole '' ou ''tagliani con calamaro''… Une rencontre qui s'est conclue d'une manière fusionnelle dans un petit hôtel sympa sur le port… Une relation charmante se poursuit depuis dix ans en un échange régulier de nouvelles au téléphone, jamais altéré et toujours ponctué d'une joie quasi adolescente d'un frère pour sa sœur, lui en Californie et elle à Sanary/mer dans le Var ; elle sourit en pensant à lui, enseignant de mathématiques, un enfant, divorcé et prêt pour l'aventure dans autre vie ?
 
II
 
Sanary, il y a un mois
  •  
    Je fais bien de partir lui dire bonjour à Monterey. Ma vieille ça sera revigorant ! Vrai, je n' en peux plus de cette situation toxique auprès de Charlton ; bon d' accord c'était une épopée ces cours de chant qui ont électrisé notre relation, mais maintenant il a au moins 70 ans ! En plus il est jaloux je suis prisonnière de sentiments que je n'éprouve pas, je me ronge les sangs, je dois partir c'est fini la musique… allez... je pars... je vais voir Jean-Paul pour quinze jours le temps de mettre une distance dans cet imbroglio insensé et morbide ; OK, voilà mon billet aller/retour, je ramasse quelques vêtements et personne ne sait où je vais ; enfin respirer !!! au fond j'en ris ; même Jean-Paul ne se doute de rien..
 
Toliver a quarante ans, bel homme sans embarras, jeans et veste en daim, habite Monterey depuis toujours, petite ville charmante remplacée par la grande Sacramento ; Cannery Row est un ancien centre de l'industrie des conserves de la sardine et, malgré le fumet prégnant de la pêche, il fait bon vivre ici où la démocratie et le genre se conjuguent presque naturellement ; ici, pense Toliver, mon vieux ramassait la langouste à foison mais... that's stop ! En rêvant il heurte une femme qui semble préoccupée, ils se retrouvent dans les bras l'un de l'autre, s' excusent et expliquent sommairement la situation.
  • - Toliver Jefferson, California, sorry I' m absent...
    - Théodora Gibelin, française, pardon pour la distraction, je m' interrogeais sur la véracité d'une adresse dans le quartier : je serais supposée y retrouver un ami mais rien ne correspond ni l' adresse ni l'ami !
  • .… tout ça jeté dans un anglais un peu conventionnel.
  • - Toliver : le mieux est de s'expliquer au poste de police qui se trouve dans la deuxième rue est, c' est par là, come...
 
III
 
deux rues plus tard
 
Ils entrent- Police municipale de Sacramento, Californie
 
L' agent J–Nelson, comme indiqué sur la veste de son uniforme, est debout derrière le comptoir, il fait le point sur sa journée ; derrière lui trône le drapeau américain - un téléphone sonne vers la droite - des gars baraqués passent en causant là-bas dans le couloir - un ventilateur brasse l'air confiné de la journée - les rideaux métalliques sont baissés - l'agent les accueille, dubitatif ;
 
- What's the matter gentlemen? It's seven o'clock I finished my day !
- Toliver : that' s french woman look for some address.
 
Des doigts un peu nerveux jonglent sur le plateau, Toliver en bon citoyen change de posture et tente d' expliquer :
 
- Cette jeune française en vacances est indécise, elle cherche l'adresse de son ami qui habite dans le quartier, elle veut lui faire une surprise...
- Où est le problème? insiste l' agent, frisant l'impatience ; quelle adresse Ma'âm ?
- '' One thousand three hundred six '' , 1306, Sardine' Street, THE HOLY - JANN, '' little friendly house '', dit Théodora.
 
Silence . Une mouche zézaie et le ventilateur poussif vrombit de moiteur, les personnages dans l' attente  sont engourdis dans ce huit-clos pesant. L'agent se décide à prendre les coordonnées de l'étrangère :
française - trente et cinq ans - adresse : le Var en France - enseignante au lycée Madrigal, en congés scolaires, visite le Pays en rendant visite à un ami français naturalisé américain depuis six ans… Qui se prénomme... Jean-Paul Banon.
 
Toliver regarde Théodora puis l'agent Nelson qui pianote son compte-rendu à l'ordinateur et il se pose des questions ou ne s'en pose plus... machinalement il pointe l'index à droite à gauche… Toliver connaît très bien cette adresse puisque c'est la sienne étant de fait copropriétaire et heureux mari de Holy-Jaan Key… ex Jean-Paul Banon dans une vie antérieure ;
 
- MY GOD - THAT' S GREAT !!! s' exclame Toliver.
 
Il éclate de rire à gorge déployée, larmes et rires pareillement atteignent Théodora, oui, elle comprend le subterfuge ; du coup l'agent de police s'esclaffe aussi… le vaudeville se règle tout seul ; on peut enfin rentrer à la maison maintenant !
 
Marie-Thérèse
 
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 29 Avril 2025

 
Le militaire les regarde d’un air sévère.
Olivier serre le poing… comprend rien ce con… Il garde son calme et répète pour la troisième fois :
- On est en vacances, holidays, for a few days. On repart dans quatre jours en France. On s’est perdus, lost, lost to go to Rachel.
Quelle merde... Laura commence à paniquer.
Il avait pourtant bien commencé ce voyage.
 
Olivier et Laura avaient décidé de refaire un périple aux États-Unis. Ils avaient adoré New York, il y a deux ans, et s’étaient promis de visiter toutes les grandes villes américaines. Cette année, ce serait la Californie, San Francisco et Los Angeles. Ils ont atterri à San Francisco la semaine dernière, ont visité la Maison bleue de la chanson, l'île et ancienne prison d'Alcatraz, admiré le pont du Golden Gate, les maisons victoriennes, les nombreuses collines découpées de rues en pente. Main dans la main, le nez au vent, l’amour en bandoulière, ils ont passé quelques jours merveilleux à explorer, photographier, relater découvertes et anecdotes dans leur journal de voyage.
 
Jusqu’au jour où ils tombent sur un prospectus vantant la petite ville de Rachel, surnommée la "capitale mondiale des OVNIs". Elle se trouve le long de la célèbre Extraterrestrial Highway (la Route 375), abrite le Little A'Le'Inn, un restaurant et motel à thème extraterrestre, où les visiteurs peuvent déguster des plats comme le "Alien Burger" et discuter avec les locaux des mystères de la Zone 51, base militaire ultra-secrète. Trop tentant, ces OVNIs, allons-y, of course !
 
Pour rejoindre Rachel, située dans le Nevada voisin, la distance routière est autour de 912 km. Nos amoureux louent un bon gros véhicule dont les Américains ont le secret et les voilà partis. Une journée sur la route, le désert autour d’eux, ils ont l’impression d’être dans un film. La nuit tombe quand ils arrivent à destination, ou presque. Sous un ciel étoilé, sans OVNI… dommage..., ils longent de hautes grilles, lentement, cherchant un panneau indicateur, quand deux soldats en armes, surgis de l’obscurité, les arrêtent sans ménagement. Regard dur, air menaçant, vociférant des paroles qui, sans qu’ils les comprennent entièrement, ne semblent guère accueillantes. Leur véhicule est saisi et eux, embarqués dans une jeep, emmenés dans ce bureau, devant ce militaire pas commode pour deux sous qui leur répète en boucle la même question :
 
- What were you doing at night around Area 51? Spy ?
- Non, no, not spy, on n’est pas des espions, french touristes, holidays, perdus, lost to go to Rachel. Phone french ambassy, please..
Olivier a envie de hurler... C’est un cauchemar, on va pas finir en taule, quand même… Il se tourne vers Laura, elle a les yeux humides, des larmes perlent au bord des cils... Moi qui voulais lui offrir un voyage inoubliable, c’est réussi !
L’homme finit par décrocher le téléphone. Au bout du fil, l’ambassade française explique à ses ressortissants :
- Vous vous êtes égarés près d’un site sensible. La Zone 51 est une une base ultra-secrète servant à abriter des recherches sur une race extra-terrestre. Elle abriterait le vaisseau accidenté de l'affaire de Roswel. Elle est classée secret défense par l'US Air Force et interdite au survol aérien. Vous ne pouviez pas faire pire ! On vous envoie quelqu’un pour vous aider à sortir de là. En attendant, coopérez au maximum.
 
Laura ouvre des yeux horrifiés... Pourvu que… on va pas rester ici… Des images de prisonniers accusés d’espionnage, retenus dans des prisons étrangères pendant des mois, voire des années, avec des peines redoutables, traversent son esprit... Mon Dieu… non, pas ça !
On leur retire leurs téléphones, leurs sacs ; on les enferme dans une cellule pour la nuit. Une longue nuit au sommeil en pointillé et à l’angoisse prégnante.
Le lendemain, l’envoyé de l’ambassade est là. Il fait office de traducteur, ce qui rend les choses plus simples. De leur côté, les autorités américaines ont fouillé les téléphones et les vies de jeunes Français. Une évolution favorable se profile. Après un dernier interrogatoire très pointu, Laura et Olivier sont autorisés à partir avec l’injonction de quitter le Nevada illico, ce qu’ils s’empressent de faire sans demander leur reste.
On l’a échappé belle… Les mains d’Olivier tremblent quand il récupère ses affaires.
 
Retour fissa en Californie, cap sur Los Angeles, Hollywood, le ciné, le glamour, les paillettes, la légèreté. Et au moins, pas de risque de se perdre. Le grand panneau en lettres blanches, ‘‘HOLLYWOOD’’, dressé sur la montagne, les guidera vers la fin de leurs vacances.
Dommage pour Rachel et les OVNIs... Vague regret pour Laura, vite oublié en apercevant les silhouettes des premiers gratte-ciel se découper sur un ciel aux nuages roses, les palmiers immenses, comme une haie accueillante, défiler au bord de la route. Ils terminent leur séjour prudemment, sans s’éloigner des zones touristiques. Los Angeles sous toutes les coutures, pendant les trois jours qui leur restent. Mais, envolée l’insouciance heureuse qui les habitait à San Francisco. La peur en sourdine, l’œil aux aguets, les uniformes à éviter...
 
C’est heureux et soulagés qu’ils verront arriver le dernier jour de leurs vacances et l’aéroport. Qu’une envie : embarquer, et vite ! Ils ne se sentiront vraiment en sécurité que lorsque l’avion aura décollé.
C’est bien la première fois que je suis content de retourner au boulot.. Olivier sourit à Laura.
- Pour nos prochaines vacances, on verra…
- On verra, acquiesce Laura.
 
Mado
 
 
 
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 29 Avril 2025

 
A lire ave l’accent de Marseille
Deux touristes venant de Marseille visitent New York ; lui c’est Marius, elle c’est Fanny.
Dans central Park
Elle : Whaou, c’est une grande ville New York
Lui : Tu peux le dire, j’ai les pieds « escagacés » con !
Elle : Heureusement il y a ce grand parc.
Lui : Vé un banc, on va se reposer con !
Elle : Tu sais où on est ? Il me semble que nous sommes perdus.
Lui : T’inquiète ; on va demander à un passant con !
Elle : Heureusement que tu parles Anglais.
Lui : Oui, on m’a toujours dit que je parlais avec l’accent de Pagnol con !
Elle : Regarde, juste en face, il y a un commissariat de police.
Lui : C’est bien la première fois que je suis content d’en voir un con !
On va y aller mais surtout tu ne le diras pas à nos amis, ils vont me traiter de balance con.
 
Dans le Commissariat
 
Lui : Laisse-moi faire et tu verras con ! Hello mistere policeman
Le Policier : Hello mister
Lui : Tu vois, il me comprend con ! Cane you telle we where is the continental hotel con !
Le policier : I don’t know this hotel.
Le policier fit un geste : Wait I’ll ask me colleagues
Lui : Je crois qu’il va demander, ils sont comme en France con !
Elle : Tu es sûr, tu crois qu’il a compris ?
Retour du policier : No, we don’t know the hotel Continental con !
Elle : Comment on va faire.. ? Attendez j’ai une carte, tenez.
Le Policier lisant la carte : Oh yes, I know him, he’s right next door.
Il leur tendit un plan, l’hôtel était à deux pas.
 
Dans la rue de retour vers l’hôtel
 
Lui : J’en étais sûr, il a fait exprès de ne pas me comprendre pour m’humilier con !
Elle : Mais non, que vas-tu chercher là, une chose est sûre, que si je n’avais pas pris une carte à l’hôtel, on serait comme le boulanger, dans le pétrin !
Et tu vois Marius sur une carte ou sur un livre, l’écriture c’est un passe qui nous permet de nous comprendre.
Allez viens fada ! Je suis fatiguée, j’ai besoin d’une bonne douche.
 
Bernard
 
 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 29 Avril 2025

 

Jessica et Yann venaient tout juste de débarquer à Los Angeles. Un tarif de vol avantageux, mais il est bien tard. Enfin, de toute façon, ils ont rendez-vous avec quelqu’un de Corporation Office.

 
Dans le sac à dos de Jessica , bien protégés, un certain nombre de cornets à bouquins, cinq au total. Le couple est bien décidé à les faire connaître ou peut-être les vendre un bon prix car inconnus ici, à Los Angeles, ni ailleurs aux Etats-Unis.
 
A l’adresse notée par Yann, un employé les attend comme prévu. Mais dès son entrée, Jessica marque un arrêt sur image, choquée par le lieu vétuste. Yann la regarde, interrogateur et partage manifestement son mal être et son doute. On se serait trompé à quelque part ? Comment allait-on trouver ici la solution pour nos cinq cornets à bouquin ?
 
L’employé de bureau, aimable quand même, ne comprenait pas cet accent peu british, et encore moins américain, de notre couple. Mais c’est sûr, pas question de sortir un seul des cornets à bouquins du sac pour ce monsieur. Qui est-il ? Que fait-il ici à nous regarder avec insistance ? Et nous, on fait quoi ?
 
Yann est sans voix. Yann voit bien que Jessica, dépitée, ne sait plus quoi penser.
Tout ce voyage ! Un quiproquo dans un endroit complètement hors tout ? Une erreur ?
 
Ils doivent partir. Tout de suite. Pas la peine d’insister. Un regard complice et ils quittent les lieux. Au revoir Monsieur.
 
Quelques jours plus tard, Jessica et Yann pourront enfin concrétiser leur projet.
Le directeur de l’Opéra de Paris and copie, dans des bureaux flambant neuf, leur propose de laisser place à leur trouvaille.
Un cornet à bouquin, puis deux puis cinq. Puis plein de trous qui résonnent désormais dans la fosse de l’Opéra, uniques et accompagnés généreusement de tout l’orchestre du lieu où tout fait cor, Los Angeles.
 
Dany-L
 
 

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Publié le 29 Avril 2025

 

Une idée farfelue de voyage intérieur "Je Pense Donc Je Suis"......
J'imagine ces quelques phrases sur ma page blanche virtuelle...
Un jeune couple en voyage de noce, une grande escapade en Amérique du nord, traverser le CANADA , leurs papiers en poche.
Je suis dans la tête de RUTH avec PIERRE mon mari, 8 heures de vol de PARIS CHARLES de GAULLE à l'aéroport J.F.K. à NEW YORK, en partant à 12 heures, nous atterrissons à 14 heures. Après avoir avalé un brunch réconfortant, faire une photo de loin de la statue de la Liberté, nous louons une grosse Chevrolet afin de découvrir les sublimes états canadiens.
Amateur de la série policière "Arabesque" avec Angela LANDSBURY, je propose à mon chéri un petit détour dans la ville de Cabot Cove dans l'est des États-Unis, photos. La voiture roule bien, nous trouvons un motel apparemment convenable pour une nuit.
Apparemment était un 'euphémisme', car au lever du jour, voulant prendre la voiture, celle-ci avait été vandalisée, portes ouvertes, papiers volés, pneus crevés... l'horreur.
Renseignements pris, nous nous retrouvons au poste de police devant un chérif, black, pas étonné.. 
Pierre prend la parle : 
- Morning, do you speak french ?
- Un peu Monsieur, que vous arrive-t-il ?
Après avoir raconté nos ennuis, sortis, heureusement gardés les papiers d'assurance et de location, le shérif nous propose d'appeler un garagiste pour : vous remplacer les pneus, à vos frais bien sûr, c'est tout ce que je peux faire pour vous, pensez à faire le plein.
Deux heures après, je suis heureuse de reprendre la route, mon mari s'étant calmé.
Visiter les villages indiens, acheter des souvenirs artisanaux.
Nous arrivons bientôt à Vancouver où je suis contente de faire une pause bien méritée, le motel 'Holiday Inn' est plus accueillant, et tous les deux tombons dans un sommeil réparateur.  
Demain sera un autre jour, j'ai hâte d'aller voir les ours bruns sur l’île de Vancouver, des indications de prudence sont à notre intention et en avant toute...
Que de photos-souvenirs, d'incidents inopinés, le retour s'annonce avec plaisir par un vol qui sera le bienvenu.   
Un voyage semé d’embûches, dans lequel j'ai eu plaisir à prêter ma voix intérieure, comme si j'y étais…
 
Dominique
 
 

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Rédigé par Dominique

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