Je rentre du travail, je m'allonge sur le canapé ; New York est très bruyant aux heures de pointes.
Cela me donne mal de tête. Il fait très chaud, je me tortille de tous côtés, je baille, mes paupières se font lourdes. Joseph me pousse du coude et me dit :
- Allez mon vieux, viens, on se rend au rocher blanc.
On prend les vélos, pédalons le plus rapidement possible vers la grotte des sables d'or, notre repaire de pirates !!
On se déshabille et nous plongeons dans l'eau transparente.
Je dis à Joseph :
- Il faut se dépêcher, la marée descendante commence dans quelques minutes, il faut en profiter.
A l'approche de notre refuge, Joseph commence à être très nerveux et me répète :
- Tu es sûr qu'elle ne sera pas là, j'ai peur..
- Mais non, ne t'inquiète pas.
Nous rentrons dans la grotte, l'eau commence à se retirer, seul le clapotis de l'eau contre les rochers trouble le silence. Quelle merveille !
Au fond de la grotte, une plage de sable d'or dont l'eau s'est presque évaporée. Ce lieu est magique, les mollusques et les crabes se réfugient dans ce lieu pour éviter les prédateurs. On peut faire son marché vivant, c'est un véritable plaisir de déguster des coquillages à même la mer.
Joseph n'est pas très serein.
Je lui dis :
- Profite de cet instant magique, apprécie ce silence bruyant, juste le mouvement de l'eau contre les rochers. On s'allonge sur le sable d'or fin, c'est merveilleux non ! Pourquoi es-tu si inquiet, tu connais cette grotte depuis l'âge de tes huit ans, c'est mon grand-père qu'il te la fait connaître. Te souviens-tu de l'histoire qu'il nous racontait ? la rencontre avec la sirène...?
- Oui je me souviens c'est pour cela que je tremble.
- Mais c'est une légende !
- Es-tu sûr?
Joseph s'accrochait à moi, il était rempli d'angoisse.
Il était allait pêcher les mollusques, poulpes et coquillages lorsqu'il sortit de la grotte, une jolie très jolie femme avec une queue de poisson lui fredonna dans un murmure un chant envoûtant qui lui fit perdre la tête. Cette créature bravait les flots de la marée en colère, rien ne l'arrêtait. Cette femme d'une beauté maléfique, avait un charme mortel. Il a bien cru la suivre, si son copain Antoine n'était pas venu le rechercher, sa barque a failli s'écraser et se fracasser sur les rochers par la marée montante.
Cette apparition avait captivé toute son énergie il ne voyait plus qu'elle et l'aurait suivie dans les abysses de l'océan.
Je pousse Joseph du coude et lui dit :
- Je suis condamné à t'écouter geindre jusqu'au bout ?
Je frotte mes yeux regarde autour de moi, un craquement du sol en chêne me fait sursauter.
Cela me réveille. Ma femme Anita me dit :
- Alors Pierre tu as bien dormi, tu semblais tourmenté, tu as dû rêver ?
- Ah tu crois ?
- Oui je pense, tu ne te rappelles de rien ?
- Non euh ! je ne sais plus, je crois que j'ai besoin grandement de vacances ! Serais-tu d'accord de partir une quinzaine de jours, en Sardaigne, j'aimerais voir mes parents et Joseph mon copain d'enfance. Cela fait longtemps que je ne les ai pas vu.
Je tourne les talons , je murmure doucement
- C'est pas normal que j'ai revu Joseph en rêve Il s'est peut-être passé quelque chose !!
Oh créature de la mer
Ta beauté honteuse perd l'âme de l'homme
Entraîné dans ta luxure amère
Il est prêt à te suivre dans un monde
Où ton âme pécheresse
Fera son mea culpa
Arlette