Publié le 28 Février 2025

 

Océan. Masse d'eau occupant à peu près les deux tiers d'un monde destiné à l'homme - lequel est dépourvu de branchies.
Ambrose Bierce

Inspiré par la conférence des Nations-Unies prévue à Nice en juin 2025, l’atelier d’écriture d’AnimaNice Pasteur a choisi L’Océan pour thème de son recueil de textes.

En six ateliers, nous naviguerons avec les baleines, les tortues, les pêcheurs, les sirènes. Nous explorerons les profondeurs, les vagues, les courants, les marées et nous recueillerons, pour terminer, les confidences, voire le testament de nos océans.

________________________

LES ATELIERS

________________________________

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Écologie et environnement

Repost0

Publié le 28 Février 2025

Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 28 Février 2025

 
Atelier :
Description nocturne, intrigue sur incipit
 
Sujet :
Commencez votre texte par cet incipit :
"La lune était haute dans le ciel, projetant une lumière argentée sur les pavés humides. Les réverbères créaient des halos de lumière autour d'eux, et les vitrines des boutiques fermées reflétaient des fragments de la ville endormie. En marchant sans but précis, je me laissais guider par le murmure lointain des discussions et le bruit feutré de mes pas sur les trottoirs déserts. C'est alors que, au détour d'une ruelle, je vis une lueur inhabituelle émanant d'une petite porte entrouverte…"
... et poursuivez…
 
Ou :
Imaginez que vous êtes un flâneur nocturne, déambulant dans les rues d'une grande ville. Au cours de votre promenade, vous découvrez un événement inattendu, un lieu secret, ou une personne singulière qui bouleverse votre perception de la ville et de la nuit.
 

_____________________

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ville

Repost0

Publié le 28 Février 2025

 

Nice, la Côte d' Azur...Carnaval...La nuit. Rosette est ailleurs, elle divague dans le vague du brouillard des pétards qui déconnent ! Du reste trop de bruits l'assourdissent elle n'entend rien et il n'y a rien à écouter, le vacarme intense l'envahit et l'ébranle, ses narines encombrées par les fumées lui démangent le nez; elle éternue éternue étern... un lancé de confettis agresse ses yeux rougis par cette poisse pimentée de feux de Bengale ; sur la défensive elle anticipe les projectiles nombreux et divers que délivrent des esprits un peu à l'ouest, elle se faufile en louvoyant, évite les bousculades avinées et les rires grasseyants et lubriques. Eh bé, c'est carrément gargantuesque cette histoire mais bon dieu où suis-je dans cette galère?

Tendre est la nuit...Rosette est ailleurs sur le rocher Monégasque symbole s il en est de la French Riviera, le sommet du Kitsch dans le genre ; il transpire, ce Rocher ,un écho envoûtant léger et vivace comme une coupe de champagne ; il transpire l'argent qui dégouline des gorges féminines secouées de rires cristallins et provocants où une insouciance de mise est noyée dans la suave enveloppe de quelques notes: I fall in love too easily... so jazzy !

I fall in love too easily...Faites vos jeux rien ne va plus...La rengaine scandée autour du lustre géant réunit cette faune accro aux jeux d' argent et boostée à la cocaïne ou autres machins et se prêtant aux hasards du baccara avec un fair-play très In... Baraka ou échec au jeu il importe si peu !

Dans cette effervescence licencieuse un personnage de blanc vêtu, un peu chouette avec son œil fixe et sa mèche incertaine, se déplace à l'aise dans ce bain mondain comme un poisson dans l' eau.

Une dégaine classe et négligée incarne ce familier de la roulette qui a seulement besoin de : fric, de jeux et d' alcool pour invoquer l'énergie nécessaire à sa pratique et stimuler ainsi ses triptyques inquiétants où quelques mises en scènes déforment la vie pour allonger la réalité. Cet artiste embaume de son haleine enrichie d'un bon cognac Louis XIII, un glamour prégnant pour cette époque qui est la sienne, dorée, frivole, futile en contraste avec une œuvre aussi poignante que dérangeante.

Intégralement nue et tatouée de soleils, sous son voile léger, Rosette s'insinue entre de noirs messieurs élégants qui en passant l'effleurent de vétiver. Sous son masque de tragédienne elle invoque les nuits insondables sorties de la mélancolique souffrance de Chet Baker qui anéantit de ses larmes les diamants, noyées dans le noir des costumes où vapeurs et fumées accommodent un mélange sans couleurs...Là-bas au loin tel un phare immobile s'illumine de profil le personnage de blanc vêtu dont la mèche incertaine dessine en un jet, une trace confuse ; en un quart de tour Rosette avance en silence et sa tournoyance soyeuse tombe le voile ; Moon love...Moon child...armée de son seul corps aimanté, dans l'œil fixe de la chouette, Rose verse à la nuit le néant de ses regards.

Sentencieux Francis Bacon : '' je crois en un chaos extrêmement organisé ''

 

Marie-Thérèse

Voir les commentaires

Rédigé par Marie-Thérèse

Repost0

Publié le 28 Février 2025

 

La lune est très haute dans le ciel, projetant une lumière argentée sur les pavés humides. Malgré les vitrines des boutiques fermées la ville est en effervescence : sa Majesté Carnaval, roi des océans, fait son entrée pour un corso illuminé.

Dans la douceur trompeuse de la nuit niçoise, plus j’avance, plus la clameur de ces festivités s’intensifie. Sur la place Masséna, les faisceaux multicolores caressent les façades rosées de motifs divers et éphémères. La foule est dense, elle s’entasse sur les gradins ; un flot chamarré de déguisements et de masques. Les voix s’entremêlent, la musique est assourdissante. Mon cœur palpite, une étrange impression me serre la gorge. J’ai la sensation d’être épiée. Me blottir dans ma cape en velours indigo doublée d’étoiles dorés me rassure. Pourtant, je fuis loin de ce tumulte et me réfugie dans les ruelles sombres du Vieux-Nice.

Je sursaute, des pas discrets mais persistants résonnent derrière moi. Une présence insaisissable, un frisson dans l’air, un mélange d’odeurs de cuisine dans les arcanes des venelles. J’accélère le pas, un souffle invisible glisse contre ma nuque, la place Rossetti est déserte… Pourquoi ?

Soudain un rire fuse, cristallin, vibrant comme un éclat d’argent. Je me retourne à maintes reprises, personne ! Je suis pourtant sûre de sentir une présence. Mon front se perle de sueur, un froid inhabituel parcourt mon corps.

Apeurée, je hurle :

- Qui es-tu ? 

Mais les paroles s’envolent dans la nuit d’encre.

Devant moi, le souffle d’un brise soulève un voile de soie blanc abandonné sur le sol, semblable à un spectre qui flotte dans un autre monde.

Puis une voix, presque un murmure s’élève à mes côtés :

- Je suis juste un masque, que caches-tu sous le tien ?

Plus loin, une arcade baigne dans une clarté trouble, un mélange d’or et d’azur, comme si la nuit hésitait entre l’éveil et le songe.

Ma vue se trouble, les lumières deviennent floues.

Tout tourne ! Mon visage n’est plus qu’un tourbillon de cendres.

Quand j’ouvre les yeux, il pleut. Je suis dans mon lit, les draps sont froissés, ma chambre est paisible. Pourtant quelque chose m’échappe. Une sensation, un parfum oublié, un rêve dont je ne retiens que l’écho lointain d’un mystère englouti par la nuit.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Josiane

Repost0

Publié le 28 Février 2025

 

Sa boutique à peine fermée, Paul décide de profiter du calme de la nuit tombante pour flâner sur la grande avenue qui mène à la mer.

Pourquoi, d’ailleurs, ne pas finir cette promenade sur les galets de la plage ?

Quelques passants sur le trottoir. Certains se dépêchent de rentrer chez eux, le front baissé et le pas rapide. D’autres, bras dessus bras dessous, en grande discussion, prennent leur temps pour savourer ce moment intime. Paul entend leurs paroles quand il les dépasse et hume un parfum suave, une odeur de violettes qui le ramène plusieurs années en arrière.

Ses pas le conduisent vers la plage et cette effluve le transporte auprès de sa grand-mère. Les voix s’atténuent, les lumières de l’avenue s’éteignent rien que pour lui. Paul a changé d’époque. Il est un petit garçon d’une dizaine d’années. Il serre dans sa main celle d’une dame aux cheveux blancs, retenus par un chignon et un magnifique peigne en écaille. Ensemble ils vont voir la mer et jouer avec les galets. C’est leur promenade préférée l’hiver.

Sans s’en être rendu compte Paul est arrivé sur la Prom’. Devant lui la mer est sombre, les premiers galets au bord de l’eau se distinguent à peine. Il se laisse bercer par le clapotis des vagues, une légère brise caresse son visage. Son esprit est ailleurs dans le passé. Dans l’obscurité on ne sait plus où est l’horizon, l’espace semble sans limite. Paul ressent ses angoisses d’enfant devant cette étendue noire et sans fin. Seul le rayon de la lune sur l’eau le rassure. « Paul ne t’approche pas trop près de l’eau ! » Il entend la voix lointaine de sa grand-mère. Ce soir il a envie de plonger dans cette mer Méditerranée, pour se prouver qu’il n’a plus peur de l’inconnu, de cette immense flaque noire dont on ne distingue plus ni les bords ni le fond. Allongé sur les galets sous la lumière des lampadaires, Paul savoure ses doux souvenirs d’enfance. Le parfum des violettes flotte dans l’air, comme celui de la passante sur l’avenue tout à l’heure. Une pluie fine se met à tomber. Il n’ira pas se baigner ce soir de février mais il ira tremper ses mains dans l’eau fraiche et salée.

Paul perçoit des voix, des klaxons, des bruits de moteurs, là-haut au-dessus de lui. Sur la Prom’ la vie nocturne continue.

 

Mireille

Voir les commentaires

Rédigé par Mireille

Repost0

Publié le 28 Février 2025

 

Je suis l'aube de l'humanité
J'ai nourri les algues et les coraux
Les mollusques et les crustacés
Dans la soupe primitive, un immense berceau
Un courant de douceur, flux de vagues et de vie
Bassin de suspension, de sel et d'oxygène
Une marée d'éternité
Mais aussi, une planète en sursis
Une pluie de météorites, d'aléas climatiques,
Le feu et la glace
Les failles de la carcasse..
La conquête des terres par les plantes et les mollusques,
Les iguanes, les tortues, qui cherchent leur chemin ..
Et puis tu es venu
Un singe trop poilu,
une silhouette trapue aux sourcils visionnaires,
Une démarche inquiète et parfois malhonnête..
Tu as vécu, tu t'y es plu..
Tu as construit, tu as détruit,
Tu t'es tant redressé, à vouloir dominer,
La vue basse, la main leste, l'estomac aux aguets
Tu ne vois que ton ombre et cibles ton nombril,
Oubliant terre et mer, programmant ton exil..
Tu t'es pris pour un Dieu, sans égard ni regret,
Tu chemines, déblatères,
Et crées ton propre enfer..
L'hippocampe se dissout, difficile amnésie…
Ami humain, choisis ton destin,
Je rêve de régresser puis de tout envahir,
Te laissant évanoui dans les limbes du passé..
Moi qui berce en mon sein les plus somptueux abysses,
dans un profond silence, sans lumière ni chaleur,
Je voudrais t'alerter toi qui vis d'insolence,
Que ta vie en suspens ne tient plus qu'à un fil
Si tu tues ton vivier..

 

Nadine

Voir les commentaires

Rédigé par Nadine

Repost0

Publié le 28 Février 2025

Je suis complètement perdue. Mon avion a pris du retard. Au lieu d’arriver à 22h, je suis à Berlin à minuit. Le bus de l’aéroport m’a laissée dans le centre-ville. Plus aucun transport ne fonctionne à cette heure-ci. Comment aller à mon hôtel qui se trouve à l’opposé ?

Je déambule dans les rues belles mais sombres. Quelques candélabres par-ci, par-là éclairent des portions de route. Malgré mon angoisse, je ne peux m’empêcher d’admirer les beaux monuments, les espaces verts très nombreux. Peu de circulation et essentiellement des cyclistes.

Comment faire ? Je prends une grande avenue illuminée. Là, les pubs sont pleins à craquer de gens qui trinquent. De nombreux tatoués à l’entrée avec leur verre de bière, ils me font peur. Je n’ose pas les aborder, je n’ose pas rentrer.

Je pianote sur mon portable espérant trouver un numéro de taxis. Zut ! Rien ne passe, je n’ai pas le bon opérateur.

Là, un immense parc. Sur les bancs et par terre, plein de jeunes titubant ou assis amorphes. Mon Dieu : certainement le coin des drogués ?

Je passe vite mon chemin et j’entends des pas derrière moi. J’ai le cœur qui bat à toute allure et, comme d’habitude, quand danger, je me retourne pour y faire face. Devant moi, un homme jeune mais avec une allure de clochard. Ses vêtements sont tous dépareillés mais je dois reconnaitre que son style fait vraiment penser à un défilé de fashionweek. Son regard est bien embrumé. Dans sa main, la sempiternelle chope de Berlin à moitié vide. Son visage est quand même intéressant, ses yeux sont vifs et interrogateurs, son sourire avenant, il n’a pas l’air idiot. Il m’interpelle avec une voix forte et rauque en allemand. Je lui réponds volubilement et avec stress, dans mon anglais scolaire, que je cherche un taxi, que je suis française et complètement perdue. Apparemment, il me comprend. Il me montre son portable en disant : « Toi, vas où ? » Je lui montre l’adresse de mon hôtel. Il appelle un numéro et, après discussion, il raccroche en souriant : « Taxi vient ». Je n’en reviens pas. Ainsi moi sauvée en pleine nuit dans une grande ville envahie de clochards, de drogués, d’alcooliques… Où est-ce que je les ai vus ainsi que menée par ma peur, mon imagination qui m’a fait craindre le pire ?

Je le remercie avec un grand sourire. Je n’ose pas lui faire la bise mais, bizarrement, j’y ai pensé. Il retourne à côté de ses acolytes. Derrière moi, un klaxon, le taxi est là.

Je commence vraiment à me sentir à l’aise et prête à t’aimer Berlin !

 

Ghislaine

 

Voir les commentaires

Rédigé par Ghislaine

Repost0

Publié le 27 Février 2025

 

Quatre heures du matin. Rien de plus... Rien de moins. Fidèle à mes habitudes, je trompais mes insomnies en déambulant dans des ruelles où je n’aurais jamais mis les pieds en plein jour. Il faut reconnaître que la nuit est propice à l’imagination et que ses habitants habitent un autre monde où l’ombre remporte largement la bataille des coins de rues et des voies sans issues.

Une fine pluie prit à son compte le nettoyage de la rue. Elle en profita pour garnir quelques accidents de cette vieille chaussée et donner naissance à des flaques d’eau qui recevaient les reflets oranges de quelques rares lampadaires. Ceux-ci avaient certainement été les témoins de beaucoup de choses et en gardaient jalousement le secret. Il est vrai que l’astre de la nuit, dans sa sagesse, incite les oreilles à se boucher et les yeux à ne pas s’ouvrir.

L’odeur de la terre mouillée remonta jusqu’à mon nez. Agacé par le fait que je n’avais pas de parapluie, je pressais le pas en direction d’une lueur qui me signalait un « tord boyaux » ouvert, qui devait donner assistance à de nombreux noctambules. Je poussais une porte et m’engouffrais dans un espace enfumé où l’odeur du tabac froid avait de la peine à rivaliser avec des relents de nourriture qui dormaient dans des assiettes à moitié vides. A gauche d’un comptoir, derrière lequel le patron, un mégot éteint à la bouche, attendait les commandes, un poêle à charbon faisait semblant de lutter contre le froid. Autour de lui, ces dames avaient choisi d’attendre le chaland au sec. Leurs mains glacées enserraient des tasses de chocolat chaud dont l’arôme apportait un peu d’humanité dans ce décor digne d’un film en noir et blanc.

La table voisine était occupée par ces messieurs qui tapaient le carton, en gardant un œil vigilant sur la salle. Eux sentaient bon. Noblesse oblige, leurs moitiés les comblaient de cadeaux. Habillés sur mesure, les ongles manucurés, coiffés et rasés de prés par les meilleurs barbiers de la ville, ils donnaient une image flatteuse de leur statut. Le chapeau mou penché sur un œil ou la casquette ravageuse leur donnaient un faux air de star américaine des années quarante.

Au fond de la salle cinq musiciens cassaient la croûte, avant d’aller se pieuter, après avoir animé un gala dans un hôtel du coin. En passant, je lorgnais le contenu de leurs assiettes. Des pâtes bien chaudes habillées d’une sauce tomate encombrée d’ail et de basilic. Malgré l’heure tardive ou précoce l’eau me vint à la bouche.

Toutes ces personnes ne se connaissaient pas, mais la complicité de l’instant et de l’endroit faisait régner une sérénité de bon aloi. Tout le monde se sentait bien et aspirait au repos.

L’aube n’allait pas tarder à renaître, les soucis du jour feront leurs apparitions et la vie « normale » fera son retour.

Allez... Ciao

 

Fernand

 

Voir les commentaires

Rédigé par Fernand

Repost0

Publié le 26 Février 2025

 
La vague en colère
vomit déchets de plastique –
noirceur d’océan.
 
 
Ressac en murmure –
le rêve de l’océan
offert à la plage.
 
 
Vapeurs d’océan
les embruns salés s’irisent –
souffle de baleine
 
 
Dans l’imaginaire
une sirène traverse,
fait queue de poisson.
 
_______________________________

Voir les commentaires

Rédigé par Mado

Repost0