Publié le 30 Janvier 2025

Tout a commencé par une simple coupure de courant. Ça va revenir, a dit Papa, sûr de lui. Une heure plus tard Maman commence à parler de catastrophe. Mon frère et moi on trouve cette situation marrante. Jusqu’à ce qu’on réalise … plus de Wi-Fi , là le premier cri d’horreur !

Le soir toujours rien. Papa a tenté d’allumer un feu dans la vieille cheminée de notre maison de campagne : Il a réussi en enfumer le salon.

Maman a décrété qu’il fallait manger tout ce qui risquait de se périmer. Vous n’allez pas me croire, mais on avait du rôti froid au petit déjeuner.

Sans eau chaude, nous avons voté pour ne plus se laver. Papa a proposé de faire chauffer de l’eau mais il a oublié que tout fonctionne à l’électricité. Résultat : douche froide collective.

Le soir nous avons lu à la lueur des bougies, comme au XVIIIe siècle. C’était glauque…

L’absence de café a transformé les parents en une version inquiétante. Papa en manque d’informations, a tenté de trafiquer un vieux transistor à piles. Il a capté une seule station, nous avons écouté de chants folkloriques.

Camper chez les voisins ? Impossible : pas d’électricité non plus. J’ai oublié de vous dire, les pluies diluviennes ont coupé la route…

Nous avons redécouvert l’existence des livres et des jeux de société soigneusement rangés dans une malle. Le feu de cheminée a servi de barbecue. Et miracle : sans écrans, on s’est mis à discuter.

Deux jours plus tard, la lumière est enfin revenue. La télé s’est allumée, les téléphones ont vibré et on a tous poussé un cri de joie.

Bizarrement personne ne s’est précipité. On avait eu le temps d’apprécier le partage familial... avant de se jeter sur les prises pour recharger les portables à deux pour cent de batterie.

Bref, sans électricité, on aurait pu mourir ! Mais non, nos aïeux qui n’ont jamais connu ce modernisme ont survécu ! Même heureux d’après les histoires racontées et les photos du passé.

 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 30 Janvier 2025

Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 30 Janvier 2025

 

La journée s'étire lentement, le temps est maussade, le soleil joue à cache-cache. Je pense que je deviens paresseuse. Je regarde le meuble où j'entasse, objets divers, carnets, dessins, crayons couleurs, je crois qu'il va falloir que je mette un peu d'ordre dans ces tiroirs.
 
Après avoir fouillé un moment, j'aperçois au fond un petit livre, minuscule rouge orné d'un filet or, sur le moment je me pose la question :
- Qu'est-ce que c'est cet objet ? Un livre ?
Aucune souvenance. Je le prends entre mes doigts, essaie de l'ouvrir. Enfin, j'ai compris, il s'emboite. Apparait une petite notice. C'est un jeu. Il s'appelle le "lexicon " il a été édité je vois en 1937, il est très ancien.
- Que fait-il là ?
Je force ma mémoire, et me revient les images de ma tante, me disant :
- Tiens je te fais cadeau de cet objet, ça changera de la belote ou du rami. C'est Pépé Nino qui me l'avait fait cadeau à l'âge de mes douze ans.
A l'époque, si je ne me trompe pas, elle devait avoir 85 ans.
L'histoire de ce minuscule petit livre était sortie de ma mémoire, j'avais complètement zappé son histoire.
Ce petit livre a eu une longue vie, c'est mon grand-père qu'il l'avait trouvé, lors d'une intervention dans un jardin, enterré dans une boîte de métal avec divers, autres petits objets. Il prit soin de cet objet si mignon et l'offrit à sa fille.
Aussi, en revoyant ce petit truc insignifiant, il m'a projetée dans une autre galaxie. Il m'a émue profondément, car à l'époque ma tante avait 12 ans, aujourd'hui elle fête ses 100 ans.
Il m'a fait retraverser ma vie à l'envers et m'a projetée dans une vie insouciante et joyeuse "ma jeunesse" d'autrefois et aussi celle de ma tata si précieuse, qui s'accroche à ce fil de la vie par un souffle léger, comme une petite flamme qui ne veut pas s'éteindre.
 
 
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 29 Janvier 2025

 
Dans une ville côtière où les vagues chuchotent des secrets oubliés, une rêveuse aux yeux d'océan observe le ciel s'assombrir. Les nuages s’amoncellent comme des pensées troublées, tandis que le Gulf Stream, ce doux serpent d’eau chaude, semble abandonner, s’essouffler comme un vieux moteur fatigué.
Les saisons se sont figées dans une danse d'un hiver éternel.
Elle trace des lignes sur une carte, cherchant un sens au phénomène. Poétesse de l’ombre, elle écrit des vers sur des feuilles jaunies, capturant la mélancolie d’un Monde en déclin. Enfant prodige aux mains d’artisan, elle tente de créer un dispositif pour capter l’essence de l’eau...
Au fil des jours, le climat devient capricieux, transformant les océans, les marées en miroir glacé.
Un vieux grimoire dans une librairie poussiéreuse, révélant un appel ancien :
"Quand le Gulf Stream se tarit, les âmes se perdent dans le brouillard du temps."
Elle arpente les rivages gelés, ses pensées flottant comme des flocons de neige. À ses côtés, un jeune stagiaire collecte des fragments de glace pour nourrir le foyer, non sans mélancolie, car la vie est fragile, suspendue entre espoir et déception.
 
Un soir, alors que le ciel se teinte d’un mauve profond, une rencontre inattendue…
Une source chaude cachée, un cœur battant sous l'écorce de la planète. Ses yeux s’illuminent…. La chaleur, comme les rêves, peut surgir des abysses les plus sombres.
Une chance de réinventer la vie..?
Les esprits s’entrelacent, et alors qu’ils plongent dans les profondeurs éthérées, une vérité émerge : le Gulf Stream n’est pas un simple courant, mais le fil vital de nos connexions, et sa disparition, le reflet de notre propre éloignement. Dans un éclair rageur de lumière, ils réalisent que pour préserver leur monde, ils doivent d’abord se retrouver eux-mêmes.
Des chants de sirène résonnent dans l’air glacial, transformant la brume triste en une mélodie douce, alerte ou promesse d'espoir au cœur des ténèbres..
L'AMOC n'est pas mort..
Il relève la tête et surgit dans la nuit, soulevant des bourrasques de pollen, poussière de particules, qui tournoient dans le ciel puis se déposent sur terre, s'incrustant sur la peau des humains, irritant leurs yeux comme la colère d'un dieu.
 
Humant l'air et ce vent de folie, elle sait qu'il est l'annonce d'une ère nouvelle, un retour aux sources, la victoire des micro-organismes, tardigrade ou autres résistants de l'extrême, algues bleues, vertes, végétaux de la première vague.
L'appel des sirènes n'en finit plus d'envoûter le monde..
 
 
 

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Rédigé par Nadine

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Publié le 29 Janvier 2025

 
Ils étaient trois, les Mages. Après avoir ficelé avec un peu de lierre Hedera, leurs imposants cadeaux sous leur long manteau, et chaussé leurs dévolus sur le reste à vivre, ils avaient pris la direction du pays de l’Histoire.
En chemin, Jean-Paul, un Tuche esseulé, avec son volumineux sac à dos, se permit de se joindre à leur générosité. L’affaire ne fut pas simple. Des ondes d’un dialogue interstellaire, avec l'écho qui se propage sur douze siècles, ne favorisent pas la conversation.
Jean-Paul eut du mal à comprendre les tours et les détours qu’empruntaient nos Mages, guidés par de mystérieuses étoiles dans un chariot.
Notre vagabond ne connaissait même pas le nord sauf celui indiqué par la boussole de son portable.
Il n’arrivait, malgré un copié-collé sur Mappy, pourtant on parlait bien d’une fin en soi, qu’à brasser le vain de son discours. Traverser l’orient n’était pas chose facile.
Que nenni messieurs, la terre n’était pas plate et le parcours serait des plus ardus.
Effectivement, Godefroi de Bouillon commençait à se fatiguer, la myrrhe se portait lourde et il trébucha. Dans sa chute il heurta Guillaume de Lorris qui en échappa sa pépite.
Mais ce n’était rien en regard de l’encens plus ou moins empaqueté par Alexandre de Bernay qui dégoulinait sur la page Facebook de notre Jean-Paul. Il ne voyait plus ses likes.
Le désespoir guerroyait dans le groupe pendant que s’époumonait la Chanson de Roland.
Tuche avait calé son téléphone au maximum du son et de ses vibrations, fort de montrer qu’il n’était pas insensible à ce mélange gloubi-boulga.
Lui aussi avait rendez-vous au pays de l’Histoire. Depuis plusieurs mois il rêvait de décrocher au moins un troisième prix à ce concours de la plus belle couronne des rois.
Il avait beaucoup travaillé. Il s’était entraîné sur son ordinateur et avait cuisiné une belle image, bien dorée. Ensuite il l’avait reproduite avec une machine trois D, ce qui expliquait l’encombrant de sa besace.
Affaire bien emballée mais qui demeurait fragile. En regardant trop la Grande Ourse, malheureusement, notre Tuche perdit l’équilibre et chut dangereusement, le pâtissé en diffamation, des bijoux sucrés partout.
La couronne des rois perdit alors toute sa superbe définitivement, remplacée par Marianne
et son beau bonnet phrygien, sauf, sauf… à Nice, où elle résiste délibérément, fève comprise, pour le plus grand bonheur de nos papilles.
 
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 29 Janvier 2025

Atelier :
La description
 
Sujets au choix :
  • Voyage au cœur d'une île de plastique :
Imaginez une expédition scientifique à la découverte d'une île constituée de déchets plastiques, et les conséquences de cette pollution sur la faune marine. Glissez dans votre texte, la description de cette île.
 
  • La vague :
Racontez comme vous voulez les deux images de la vague ci-dessous en y insérant une description pour chacune d’elle.
Cliquez sur les images pour les agrandir
Atelier 3 : Le plastique en îles ou en vaguesAtelier 3 : Le plastique en îles ou en vagues

 

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 29 Janvier 2025

 
Connaissez-vous le sixième continent ? Celui que vos livres de classe n'incorporaient pas au programme mais qui déjà pointait à l'horizon.
Nos petits-enfants, eux, le connaîtraient à coup sûr puisque nous leur laisserions en héritage.
Au début, nous n'avions pas dessein à reconfigurer la planète. Nous avons œuvré, inventé, innové pour le bien-être, ou du moins le pensions-nous, le confort de l'humanité : au lieu de cela nous avons enfanté un indispensable de notre quotidien sans toutefois y mettre de confins. Grave erreur ! Et le petit a été bien nourri, bien engraissé à tel point qu'il a dépassé en poids, en taille et en capacités ses géniteurs ; il tient son rôle, l'investit pleinement ; il a grandi, il s'est développé, il a à son tour proliféré en s'acoquinant à d'autres molécules. Quelle belle réussite non ? Le rêve et le but de tous parents qui se respectent...
Mais nous ne sommes pas respectables ! En fait nous sommes des parents indignes car notre devoir était pour le moins de limiter, d'encadrer, de penser sa fin, si lointaine soit-elle. Eh bien non. Nous nous sommes comportés en irresponsables!
Génération plastique : 
Notre petit dernier est né avec, et pour lui c'est une évidence que de le manipuler chaque jour, qu'il soit présent à son réveil, à son coucher, durant ses repas, ses loisirs, lié à son apparence, à son hygiène même… jamais il n'imaginerait sa vie sans lui : c'est son compagnon de jeux, son frère, son père, sa mère. Il est vrai qu'il ne peut faire un pas sans lui malheureusement ! Il fait sa vie, il fera sa perte.
Nos ambitions ont connu leur heure de gloire en aval, mais en amont ?...
Nous avons accouché d'un monstre dont plus un incinérateur, ni aucune décharge, ni aucun tiers ou quart monde ne veut.
Il fait peur, il est trop grand, trop lourd, trop envahissant. Il est né, il a vécu, il fallait bien qu'il disparaisse.
La prise de conscience de ce danger est actuellement réelle, me direz-vous, oui mais tardive ; nous n'avons pas voulu entendre l'alarme et nous nous étonnons que la catastrophe soit là sous nos yeux et nous, les scientifiques, en sommes les premiers acteurs mais aussi témoins, et ce depuis le début.
Croyez-moi, nous sommes blindés, rompus à ces spectacles inattendus et pourtant pressentis, incroyables mais indiscutables : l’œuvre de cet animal sapiens capable du meilleur comme du pire...
Mais quand nos expéditions, sursaut de bonne conscience bien pensante, nous amènent à voguer sur cet immense édredon en mouvement, l'océan, à la recherche de quelque baume pour ce corps en décomposition, à mesure que nous progressons, nous supposons un écueil au loin mais aucune carte ne signale un quelconque danger ; alors nous approchons jumelles au point : ça paraît énorme. Ce qui n'était qu'un point grossit à vue d'œil. D'un supposé écueil, nous soupçonnons un obstacle mais quel genre d'obstacle ? Poissons morts (encore) ? Algues envahissantes en suspension ? Nouvelle couche de polluant formant un tapis informe ?
En barrant droit devant, nous le rejoignons ; du moins le bateau tente-t-il de le traverser ; le tapis se déforme de chaque côté du bastingage et se referme derrière notre passage, telle l'écume.
Alors nous découvrons l'horreur, le dégoût, le découragement, résultat de notre collusion aussi : une île de plastique, ramassis de déchets de notre irresponsabilité, de notre indifférence, île qu'aucun navigateur n'aura affublé d'un nom (comme au temps des grandes découvertes), elle ne le mérite pas et l'océan ne la méritait pas non plus, mais lui a-t-on demandé son avis ?
Défiguration du paysage mais pas que... les conséquences vous les connaissez.
Alors je NOUS accuse de n'avoir pas anticipé le futur de ce garde-manger à ciel ouvert alimenté par des rivières réduites en éboueurs : les poissons étouffent, les oiseaux s’empêtrent dans les filets ou sont pris dans un carcan de mazout, les hommes "s'encancerisent" chaque jour, ingurgitant cinq grammes de plastique par semaine !
Nous sommes maudits entre tous les hommes et le fruit de nos trouvailles n'est plus béni.
Triez pour nous, traîtres chercheurs, et pour vous, veules et égoïstes consommateurs, maintenant et jusqu'à l’heure de votre mort.
Dans le même temps, causalité de cet état de fait, réapprenez le respect, l'éducation, l'estime de soi (également en perdition, vu la désaffection générale à évoluer dans un environnement plaisant) afin que ce continent, ces îles démoniaques reculent ; si du moins l'élite décideuse vous suit faisant, elle aussi, son mea culpa...
 
(Revue "Planète au poing"
 Rubrique La science repentante)
 

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Rédigé par Letizia

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Publié le 29 Janvier 2025

 
Pour illustrer le thème de l'Uchronie je me suis aidée du roman de l' écrivain qui met très bien en scène un imaginaire bien structuré et intrigant.
 
Auteur de romans fantastiques, notre contemporain étudie les mœurs du temps, son écriture
m' est familière et je bois facilement les X pages tant il sait tenir en haleine son lecteur...
 
Il s'agit de l'assassinat en 1963 du 35ème président des Etats-Unis d'Amérique, le charismatique John Fitzgerald Kennedy, abattu, paraît-il, par un fou nommé Lee Harvey Oswald... ?
 
Ce qui cause problème au protagoniste : Jake Epping 35 ans en 2011 habitant du Maine, qui a suivi l'affaire comme tant d' autres dans les journaux ;
 
Je résume : par un concours de circonstances, Jake trouve le moyen de s'introduire dans le passé qui l'amène directement en 1958 ; il étudie les mœurs et comportements des gens, fait des repérages, corrige certains gestes malheureux et s'aperçoit que ses corrections sont enregistrées dans le temps, bref ça l'engage à attendre le jour fatidique, 22/11/63 pour tenter de dévier cet acte malheureux sur le président.
 
Il effectue ainsi plusieurs petits voyages entre le Maine de 2011, l’État du New Hampshire a Derry 1958, puis le Texas à Dallas où se passerait l’événement funèbre en novembre 1963 ; ce qui lui permet de prendre du plaisir dans une Amérique d'après guerre qu'il n'a jamais connue et d'en apprécier le Kitsch ; ces quelques allers/retours chargés d'exotisme ne lui coûtent au fond que deux minutes d'évasion pour 2011 mais autant de jours ou de mois s'il le désire dans ce passé car chaque retour le compteur est remis à zéro, tout est à recommencer à sa guise avec les gens et leurs intrigues ; cependant, informé de l' histoire, il gère ses actions à sa convenance ; ici c' est toujours la première fois.
 
'' ...je suis impressionné émerveillé comme si je me tenais au seuil d' une vaste compréhension des choses... ou que j'avais brièvement aperçu la véritable mécanique de l' Univers :
_ que s'est-il passé ? demande le lecteur
_ voici ce qui s'est passé, répond l' écrivain
et ceci et encore ceci... ''
 
Je suis en train de vivre ce roman... est-ce que Jake Epping va réussir ce coup de maître et sauver JFK, quels rebondissements pourraient s' ensuivre à cet éclat... je vous invite à deviner la suite dans ce pavé captivant...1000 pages quand même, sinon bonne lecture...
 

 

 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 29 Janvier 2025

 
Accoudée à son balcon, Laura observe le soleil disparaître dans la mer. Quand il est juste à la limite entre ciel et eau, il éclaire Nice engloutie. Elle peut alors apercevoir les ruines des palaces de la Promenade des Anglais.
Elle n’a jamais conne la Promenade, la baie des Anges, les hôtels luxueux et les plages de galets. A sa naissance, le réchauffement climatique avait déjà fait son œuvre. La banquise, les glaciers, tout avait fondu et rempli les océans. Cet apport d’eau douce avait perturbé les courants marins, fait monter le niveau des mers et Nice avait perdu une bonne partie de sa superficie. Apercevoir dans le ressac l’ombre mouvante de sa splendeur passée l’émouvait. Mais pas que…
 
Depuis quelques temps, elle percevait aussi un chant qui montait de la vague. Un chant très doux, très fin, délicieusement velouté. Toutes les nuits, il revenait exactement à la même heure, comme un appel.
Un appel auquel elle répond ce soir. Elle descend jusqu’à la plage. .
 
Sur le rivage désert, éclairé par un réverbère blafard, rien ne bouge, sauf ce chant indescriptible qui fait frissonner l’eau et s’amplifie à son approche. Elle suit. Dans un éclat de lune, elle distingue une silhouette assise sur un rocher. Une sirène, digne d’un conte de fée, est là qui lui sourit. Vision magique, présence évidente, elle n’a pas peur, une sirène sur la plage de Nice amputée, oui, cela devait être, elle le sent dans tout son être. La mélodie s’élève dans la nuit. Derrière la sirène assise, à fleur d’eau, elles sont des centaines à chanter.
 
Leur chant raconte l’histoire de l’océan, la douleur des massacres, l’asphyxie aux plastiques, le Gulf Stream à l’arrêt.
Leur chant crie la détresse, le carnage que l’homme a fait subir à la planète.
Leur chant dit la beauté de ce monde perdu, le regret de ne pas avoir été entendues quand il en était encore temps.
 
Ulysse le savait, mais il n’a pas écouté.
 
Elles l’ont averti, puis elles ont averti tous les Ulysse qui sont venus après lui, sur leurs caraques, caravelles, paquebots, porte-avions, sous-marins. Elles les ont vu passer au cours des siècles, tous ces vaisseaux : La Santa María, Le Titanic, Le France, Le Charles de Gaulle, Le Triomphant, Le Téméraire, Le Vigilant, Le Terrible, et tant d’autres venus de tous les pays.
 
Tous les Ulysse savaient, mais ils n’ont pas écouté.
 
Alors, elles ont rejoint la terre pour y porter leur message, pour rendre au monde la magie perdue, le bestiaire fabuleux, les dieux des vents et des mers. Dans le chaos du monde, un chant enfin apaisé, un rêve de respect, de paix, de beauté.
 
Laura, subjuguée, se laisse bercer vers un avenir émerveillé.
 
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Rédigé par Mado

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Publié le 28 Janvier 2025

 
Mon cher Journal,
 
Aujourd'hui, c'est jour de fête. les travaux sont terminés, le Colisée, tout décrassé de ce noir craché par les échappements des roadchars, rouvre ses portes. Il a été repeint entièrement, avec un fond bleu pastel et des scènes de musique, cirque, spectacles divers en trompe-l’œil. C'est magnifique !
Ce soir, c'est l'inauguration. Pour l'occasion, la ville est pavoisée, les vigili urbani se sont déployés partout.
Le spectacle sera grandiose : il y aura plusieurs scènes pour raconter l'histoire de Rome depuis l'Antiquité, avec des gladiateurs, des auriges pour une course de chars, puis, des trovatore médiévaux, un défilé des grands peintres de la Renaissance brandissant leurs plus belles œuvres religieuses, tous nos dieux en majesté. Pour l'époque moderne, c'est l'Empire tel qu'il est toujours aujourd'hui, tout autour de la Méditerranée, avec ses ports et ses bateaux marchands.
La cérémonie sera présidée par l’empereur Caius Marcus lui-même.
J'ai hâte d’être à ce soir !
 
Il fait bon vivre dans l'Empire aujourd'hui. L'empereur est clément, l'esclavage aboli depuis plus d'un siècle, la civitas romana pour tous.
Depuis quelques années, il y a eu des changements dans ma vie : Caius Marcus a voulu entrer dans l'UE, mais il a fallu passer à l'écriture cursive et aux chiffres arabes. Faut avouer que c'est beaucoup plus simple, surtout pour compter. Amusez-vous donc à faire des racines carrées avec des chiffres romains... même les ordis avaient du mal à s'en sortir !
 
Vivement ce soir, mon cher journal, je te raconterai tout.
En attendant, je vais aller me balader vers le grand temple de Jupiter. J'adore ses grandes statues colorées, surtout celle de Vénus, ma déesse préférée. La religion, aujourd'hui, c'est plus tradition plurimillénaire que croyance. Mais les Romains y tiennent. Au cours des siècles, il y a eu des tentatives pour imposer une religion monothéiste, comme dans les pays frontaliers, mais les empereurs ont toujours fait en sorte qu'elle ne puisse pas s'implanter. Dans le livre de SF que je lis en ce moment, l'auteur imagine une basilique chrétienne à la place du temple de Jupiter. La basilique Saint-Pierre. Heureusement que ce n'est que dans son bouquin !
 
A demain, mon cher Journal, je vais aller faire brûler l'encens sur l'autel de Jupiter et déposer un bouquet de roses à Vénus. Ce soir, du haut de l'Olympe, ils viendront assister à la fête, côte à côte dans le crépuscule et tout sera merveilleux.
 
 
 

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Rédigé par Mado

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