La journée s'étire lentement, troublée par le va et vient de la police scientifique qui continue son travail de recherches.
Je déambule, traîne, admire le paysage verdoyant, lorsque la porte de la cabine double du bel italien s'ouvre. Suzanne s'éloigne en pleurant. Je reste un peu surprise, puis je me souviens, que j'ai perçu des éclats de voix en fin de nuit.
- Se seraient-ils disputés?
Lorsque celui-ci se dirige vers le salon fumoir, il semble très en colère.
Hercule Poirot prend un café et profite de l'aborder.
- Puis-je vous poser quelques questions?
Le jeune homme lève la tête, un peu réticent.
- Puis-je refuser ?
- Non
- Alors allez-y, posez vos questions !
- Comment vous appelez-vous ?
- Corso Garibaldi, né à Naples.
- Etes-vous marié ? des enfants?
- Non.
- Que faîtes-vous dans la vie professionnelle?
- Je suis dans l'import-export, épices, objets d'art.. Je peux y aller maintenant?
Poirot, sans sourciller, tourne les talons en lissant sa moustache, avec un sourire pincé.
Corso se dit :
Ce vol n'arrange pas mes recherches. Cela perturbe mon travail. les voyageurs deviennent méfiants.
Tonton, ne va pas être content de moi. Quelle poisse !
Hercule Poirot, se dirige vers un autre compartiment, mais un doute, une intuition, un mot le titille
le bouscule. Il sourit content de lui.
Suzanne se trouve au salon devant un chocolat chaud réconfortant. Le regard de Poirot est attiré
par l'attitude de cette femme, les yeux perdus dans le vague. Il connait ce comportement.
Il s'installe au loin, face à elle, en fumant sa pipe. Il perçoit un désespoir profond, qui permet à un individu de commettre l'irréparable.
Son affaire est, semble-t-il, bouclée?
Anita curieuse, s'approche de Suzanne, elle veut en savoir plus sur l'italien.
-Vous permettez que je m'assois ?
Suzanne semble revenir de loin.
- Oui
Anita se met à discuter gentiment de choses et d'autres. Elle lui parle du voyage, tout à coup elle
explose et me dit :
- Il ne comprend rien, c'est pour lui que j'ai fait cela. Je voulais attirer son attention, mais il ne voit pas que je l'aime.
Je comprends difficilement ce qu'elle bredouille, je lui caresse le bras, pour la calmer.
- Respirez profondément.
Cette réflexion apaise son angoisse. En sanglotant elle me dit :
- A chaque voyage que l'on fait, il sort avec une pétasse qui ne lui apporte rien. Je voulais
l'aider, car son oncle lui a donné une mission importante à faire pour juger sa capacité. Il doit
assurer. Sinon il sera rejeté de la famille.
Je suis un peu perdue, en entendant ces paroles : "La famille le rejettera"
- Ferait-il parti de la mafia Sicilienne?
Pauvre fille, elle me peine. Je sors du compartiment abasourdie, je bascule avec le roulement du
train sur Monsieur Poirot. Il me dit :
-Vous avez croisé un fantôme voleur?
- Et vous?
- Moi j'ajuste, je rassemble un morceau du puzzle, alors poussez cette porte et vous trouverez les précieux indices pour conclure cette affaire.
Il me sourit et baise ma main.
Je file voir Marc pour lui dire que le stradivarius probablement va être découvert.
L'Orient Express va terminer son périple chic.
Ce voyage exceptionnel dans ce train mythique a été quelque peu agité. Mais quel plaisir de voyager dans un milieu cocooning à souhait. Cette découverte a permis à tous les voyageurs de savourer une cuisine d'exception.
Certains voyageurs sont satisfaits de ce circuit magique et sont emballés pour recommencer l'aventure.
Madame Howood est enchantée de l'ambiance vécue avec coco. Cette aventure lui a ouvert l'esprit
pour écrire son prochain livre. Monsieur Marco Morassi a retrouvé son sourire charmeur et embrasse chaleureusement Madame Castala. Lui a-t-il donné un rendez-vous pour plus tard ?
Mon père discute avec Juliette, amitié amoureuse et affaires. L'amour a tellement de visages.
Et moi, je suis enchantée d'avoir pu connaître et entretenir des liens particuliers avec Marc et ça m'a
nourrie de sentiments que je ne connaissais pas encore.
Nous sommes réunis tous au grand salon et mettons déjà en place des retrouvailles pour un autre
grand voyage dans un mois, une année. Peut-être ......
Le train s’arrête Nous voilà arrivés. Poirot me sourit de loin, et amène avec ses hommes, Suzanne
et Corso pour donner une suite administrative à cette affaire.
Nous nous embrassons chaleureusement et on se dit : Arrivederci.