Publié le 28 Octobre 2024

 

 
Atelier :
Description des sons
 
Sujets au choix :
  • Le chant des baleines :
Écrivez une histoire du point de vue d'une baleine à bosse naviguant dans des océans de plus en plus bruyants à cause du trafic maritime. Utilisez la description sensorielle pour raconter les bruits.
 
  • Le retour des tortues
Racontez le périple des tortues marines, leur retour sur la plage pour la ponte, l’éclosion des œufs. Utiliser la description sensorielle pour les les sons qu’elles entendent ou qu’elles produisent.
 

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 28 Octobre 2024

 

 

Est-ce une tortue ou une tortue ?

la question est ! S'annonce une enquête :

 

 

De la famille des (Chélonioidéa) ces reptiles ectothermes primitifs existent depuis plus de 220 millions d'années et sont apparus avant les dinosaures... Pour l'histoire, la nymphe grecque Chélone fut transformée en tortue pour avoir refusé d'assister au mariage de Zeus depuis elle est punie et porte sa maison sur le dos...

La tortue stocke l'énergie pour les migrations et pontes (l'importance des courants marins, des vents qui réchauffent ou refroidissent les eaux) jeune et omnivore elle se nourrit d'invertébrés, cnidaires, crustacés, œufs de poisson, mais adulte devient souvent spongivore, herbivore et broute les herbes appelées '' phanérogames '' ainsi que les algues rouges ; certaines ont des écailles à l'inverse de la la tortue-luth ; les rémoras se nourrissent des parasites vivant sur leur bouclier (balanes, algues)

Les tortues vertes ou tortues franches, un mètre cinquante d'envergure pèsent jusqu'à deux cents kilos, vivent et restent dans les eaux plus chaudes vingt cinq à trente° C. Elles n'hibernent pas mais leur activité baisse pendant la saison froide ; les jeunes vivent à moins de cinq mètres de la surface où les eaux sont plus chaudes. Une carapace de couleur variable allant du brun jaunâtre au verdâtre ornée de taches et de stries irrégulières, elles sont largement répandues dans les régions tropicales de tous les océans à l'exception de l'océan arctique et Antarctique. Le système respiratoire pulmonaire correspondait à son adaptation complète en vie terrestre. Les tortues n'ont qu'un seul orifice excréteur ( le cloaque ) qui sert également à la reproduction ; Ce spécimen marin en quête de nourriture donc en activité sait retenir son souffle de cinq à quarante minutes sous l'eau et endormi dépensant moins d'oxygène peut rester immergé pendant quatre à sept heures pour avoir développé des capacités d'apnée très importantes

La vie des jeunes tortues est mystérieuse... Elles se laisseraient guider par les courants de surface dominants se positionnant dans les algues flottantes. Devenant adultes se sédentarisent sur les zones benthiques (fond de l'océan) leurs habitudes alimentaires et leurs prédateurs alors changent ; elles passent de zone de vie à zone de ponte et lieu de naissance, car ces grandes migratrices sont capables de parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour rejoindre leur but ; Toutes les tortues agissent ainsi et utilisent certains corridors biologiques sous-marins pour retrouver leurs plages avec un sens extraordinaire de l'orientation, sensibles au champ magnétique terrestre ces reptiles suivent aussi les courants ayant mémorisé ces caractéristiques. Quel système cognitif remarquable ! Le nombre de femelles en mesure de se reproduire est de 203 000. Elles commencent à pondre entre vingt et cinquante ans. Tous les deux à trois ans mais au cours d'une même saison il leur arrive de remettre ça !( deux à sept fois tous les quinze jours environ ) de Septembre à Mars ; Certaines espèces vivent cent ans et plus !

Leurs ennemis naturels sont des prédateurs tels le requin blanc, le requin bouledogue, le requin-tigre mais surtout l'homme, son inconscience, sa négligence, sa vénalité ou sa voracité... après il y a les glissements de terrain, le plastique, les menaces de se faire manger et utiliser pour la graisse, l'écaille, les œufs...

 

KELONIA est un aquarium-musée (centre de recherches biologiques des lieux de naissance : prélèvements- identification des spécimens- pose d'émetteurs GPS pour le suivi des animaux) et pôle d'interventions et de soins consacrés aux tortues marines il est situé en bord de mer près de la ville de saint-leu, Réunion

ALDABRA atoll des Seychelles est le principal lieu de nidification de l'océan indien pour la tortue verte et les populations de tortues géantes

EUROPA territoire français depuis 1896 fait partie de l'atoll Bassas da India. Ces îles - Refuge ont une faune sauvage abondante, les zones d'alimentation se passent essentiellement au sein de cette aire marine protégée, mondialement déclarée comme site de reproduction des tortues vertes. Grâce aux émetteurs/récepteurs placés sur leur dos, on peut suivre leur périple, et déployer tout un système logistique afin de les localiser pour transmettre par voie satellitaire, données et actualités ; d'après des études récentes on admet que ces silencieuses qui ont une audition étrange produisent dix sons différents classés en structure acoustique ; Des sons très courts à faible amplitude- des cris en fréquence modulée - des couinements - stridulations- sifflements...Elles perçoivent uniquement des sons a basse fréquence sous l'eau et détectent les vibrations quand elles sont à terre

 

Très représentées dans la zone sud-ouest de l'océan indien sur les côtes africaines, le couloir du Mozambique, la Tanzanie, Zanzibar, les îles éparses... Autrefois la tortue abondait sur l'île de la Réunion... Mais disparut avec la colonisation car sa chair était appréciée... Cependant la tortue revient pondre sur les plages... délaissées... par l'être humain.

La vitesse d'une tortue de mer est de trente et cinq km/heures. Si on regarde les dessins programmés sur les cartes on détecte soixante dix sept trajets de migration post-reproductive dans ces îles éparses : Mayotte, Europa, Tromelin, les Glorieuses, Mohéli, Vamizi, Juan de Nova... mille quatre cent cinq kms parcourus en moyenne en vingt et quatre jours ; deux couloirs migratoires spécifiques ont pu être identifiés

Bref le retour de l'ancêtre est garanti ; les tortues constituent l'un des groupes reptiliens les plus polyvalents et diversifiés de la planète par ses adaptations écologiques. Avec un déploiement d'ingénieurs, de personnel spécialisé et moyens conséquents pour pérenniser l'espèce voilà un exemple de sauvegarde gratifiant.

 

Est-ce une tortue ou une tortue : l'énigme reste entière

 

 

 

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Rédigé par Marie-Thérèse

Publié dans #Les animaux

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Publié le 26 Octobre 2024

 

 

Un déménagement, quelle corvée ! Mais aussi quelle charnière de vie :  changement de décor, objets destinés au rebut ou à une seconde vie, réappropriation d'un espace différent... c'est tout cela à la fois, c'est vrai ;

Sauf qu'aujourd'hui il m'a été échu cette obligation incontournable de débarrasser l'appartement de ma défunte tante donc pas d'euphorie au rendez-vous !
 
Combien d'émotions à l'effleurement d'objets l'ayant accompagnée durant sa vie car, connue pour être d'un naturel très conservateur, ceux qui me tombent sous la main ont largement subi l'outrage du temps et qui sitôt déplacés tombent en  ruine pour la plupart.
 
Pour ces derniers pas d' autre choix que le rebut ; pour d'autres, après sélection, je me ferai un point d'honneur à les garder en souvenir d'elle...
Tout comme cet accessoire à plumes, non pour sa valeur marchande mais plutôt pour la représentation intrinsèque  de la plus belle époque de sa vie : quelques plumes couleur jais montées sur un serre-tête et voilà la finition parfaite d'une tenue toute sophistiquée, l'incarnation pure de sa personne : ma tante, femme au tempérament pétulant, avait fait de la scène son terrain de prédilection. A la fois comédienne, chanteuse, elle détenait du temps de cette splendeur une garde-robe fournie afin d'endosser pour chaque rôle, chaque spectacle, chaque chanson une tenue adéquate.
Les costumes bien sûr, mais également tous les accessoires s'y afférant : souliers, chapeaux, bijoux et autres fanfreluches indispensables au rendu voulu du personnage.
Tous les thèmes scéniques s'entassaient dans ses placards.
Mais la vie nous réserve ses tournants et lorsqu' elle fut dans l'incapacité d'assumer la personnalité publique qu'elle s'était forgée, elle préféra disparaître de ce milieu ;
Il lui fallu ainsi se défaire de toute sa garde-robe ; à quoi bon conserver ces "partenaires" de vie puisque jamais plus elle ne foulerait les planches ? Ce fut à grand' peine et par étapes qu'elle s'y résigna.
Petit à petit ses placards respirèrent enfin le vide tandis que le chagrin et la nostalgie la taraudaient  au cœur.
Elle réussit finalement à se défaire de la majorité de ces souvenirs encombrants.
Cette coiffure aurait-elle échapper au tsunami du grand débarras ?
J'ai également retrouvé  d'autres souvenirs de sa fastueuse époque.
Mais cette aigrette m'interpelle plus particulièrement car, au dire de mon père, ma tante a vécu de l'enfance à l'âge adulte - le croirez vous - sans pouvoir supporter le contact d'une plume ! une phobie plus qu'une allergie car plus mentale que symptomatique. Jamais personne n'aurait pu imaginer qu'un jour elle se parerait d'harnachements plumeux, incontournables déguisements des cabarets. Et pourtant... Ceci dit, cela lui a valu un effort physique et spirituel surhumain qui la surprit elle-même, la comblant de bonheur par la suite d'avoir ainsi vaincu sa phobie.
Alors je vous le dis, cette aigrette, c'est la grande victoire de ma tante.
Mais au fait pourquoi cette réticence à toucher ce qu'il y a de plus doux, de plus léger, de plus aérien ? ce n'est ni une araignée ni un serpent; ce n'est ni repoussant ni abject alors... ?
À l'origine de cette intolérance un épisode fâcheux de son enfance.
Celui-ci ne manquera pas de remonter à la surface en son heure au cours des nombreuses découvertes que je ferai au sein de cette caverne d'Ali Baba. Car ici tout n'est qu' ors et paillettes à l'instar de sa pétillante existence... 
 
 
 

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Rédigé par Letizia

Publié dans #Les objets

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Publié le 26 Octobre 2024

Un vent frais s'est levé, chassant les nuages. J'ai posé une chaise longue sur ma terrasse et un châle sur mes épaules. Mai tarde à m'offrir un printemps désiré. J'ai vécu cet hiver comme un exil sans fin. Je ne m'habitue pas à cette campagne pluvieuse où je vis.

« J'oublie le temps qui passe

dans les volutes d'un thé

où flotte une feuille de menthe »

Un joli livre de poésie offert par ma fille « Loin des bains chauds »

Un rayon de soleil éclaire le pot bleu majorelle où j'ai planté l'an dernier un oranger. L'air embaume du parfum apaisant de ses fleurs. Une poésie, un thé à la menthe, une fleur d'oranger, me voilà en pays d'enfance, en Tunisie

Je revois l'impasse du Carrefour où vivaient mamie Berthe et tata Raymonde, sa fille cadette. Aux beaux jours, l'impasse s'animait : toutes les femmes s'installaient, qui sur des chaises, qui sur un banc ou sur les marches de leur maison. Ça riait, ça chantait, ça parlait haut et fort dans un sabir, mélange de français et de judéo-tunisien, émaillé de temps à autre de mots italiens. Seuls les Granas, l'aristocratie des juifs tunisiens venus de Livourne, parlaient ce dernier.

Je ne comprenais pas tout mais la musique des langues m'enchantait.

Toutes attendaient, en mangeant des glibettes de courge et de tournesol, l'arrivée des degazah. Ces bédouines, venues du désert avec le chergui, ce vent chaud du Sahara chargé de sable, emportaient avec elles leur précieuse marchandise, les eaux de fleurs d'oranger. Leur odeur enfermée dans de petites bonbonnes ne demandait qu'à s'échapper et chatouiller nos narines déjà conquises.

Mamie Berthe ne se séparait jamais d'une petite fiole de ce liquide précieux mélangé à de l'eau et du sucre que nous nommions mazahr. La vertu souveraine sur son cœur, qui s'affolait à la moindre contrariété, n'était plus à démontrer. Et un rien contrariait notre mamie. On ne savait jamais vraiment la cause de ses multiples et éruptives irritations.

Berthe, dite mamie de l'Ariana, son lieu de résidence, aimait à s'asseoir dans sa courette intérieure où fleurissaient un oranger ainsi que des roses qui faisaient la réputation de ce coin de campagne tunisienne. Boire son mazarh à l'ombre de son oranger décuplait les pouvoirs miraculeux de cette médecine.

Elle m'avait offert pour mon passage en classe de troisième une petite fiasque transparente ornée d'une main de fatma,- signe de protection certifié-, contenant le délicat élixir.

« Pour conjurer les affres du futur examen du B.E.P.C, ya benti ! ». C'est à dire ma fille.

Elle me savait émotive. Je redoutais les examens de passage et je les redoute encore aujourd'hui, tant je doute de moi-même.

Ces jours paralysants, je serrais très fort le flacon dans mes mains, comme pour extraire la quintessence de ses propriétés. Je récitais une petite prière sans queue ni tête, inventée pour la circonstance afin d'en renforcer la magie. Le charme n'opérait pas toujours. J'avais du repasser mon baccalauréat.

Petite, la nuit qui tombait réveillait mes peurs enfantines. Papa venait dans ma chambre que je partageais avec ma petite sœur nous raconter une histoire. Avant de sortir, papa était sommé de chasser le bouchadia* qui s'incarnait pour moi dans la crémone. Fenêtre fermée, bouchadia envolé !Si la peur persistait, maman imbibait un morceau de tulle avec la fameuse eau de fleur d'oranger sucrée. J'alternais la succion du tulle avec la succion de mon pouce gauche. Effet quasi immédiat.

J'ai continué ce rituel avec la naissance de ma fille. Un morceau de tulle imprégné de mazarh chassait l'angoisse du crépuscule.

Le soleil n'a pas gagné la partie, le ciel s'est obscurci, je frissonne. Il est temps de rentrer. Je souris, mon cœur rempli de la chaleur du pays où je suis née

 

*Le boussadia ou bouchadia était un danseur ambulant de type griot rattaché aux folklores algérien et tunisien

Il évoque par son allure et ses gestes un sorcier africain. En effet, les hommes interprétant ce rôle étaient généralement noirs car originaires du Soudan voire maquillés en noir. Islamisés et poussés à émigrer vers le Maghreb, certains sorciers auraient choisi volontairement de se transformer en personnages ridicules pour exprimer leur désarroi et perpétuer de manière déguisée leurs traditions réprimées par un islam conquérant.

Généralement sans domicile fixe et vivant d'une sorte de mendicité déguisée il parcourait naguère les routes du pays en passant de villes en villages. L'amusement par le ridicule et le déplacement d'un lieu à un autre constitue un aspect essentiel de sa personnalité. Amusant les adultes et terrorisant les enfants, il participait à l'animation des rues et des marchés en effectuant sa représentation seul au milieu de la foule rassemblée sur une place publique ou au milieu d'un souk.

 

 

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Rédigé par Odile

Publié dans #Les objets

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Publié le 24 Octobre 2024

 
Je viens de rejoindre enfin mon espace vital, l’océan !
Je n’ai pas tout compris à ce qui m’est arrivé plusieurs mois auparavant. Je nageais, heureuse, dans les eaux chaudes à la recherche de nourriture, lorsque des sons inquiétants sont parvenus jusqu’à moi, des sons différents de ceux qui traversent l’eau d’habitude. Ceux-là n’avaient pas la douceur du clapotis, ni le frôlement crépitant des bancs de poissons que je croisais parfois. Des voix humaines, graves et assourdissantes, venant d’une masse sombre au-dessus de ma tête, filtraient à travers l’océan. J’ai senti aussitôt le danger. Pourtant je suis une jeune tortue. Je n’ai connu depuis ma naissance, sur une plage du sud de la France, que des voix chaleureuses. Elles m’ont accueillie avec des intonations joyeuses quand j’ai percé la coquille qui me protégeait. Puis m’ont accompagnée dans un mélange de chuchotements protecteurs et de cris admiratifs tout le long de mon trajet mouvementé et laborieux jusqu’à mon entrée dans l’eau.
Aujourd’hui je retrouve enfin le calme apparent et infini des fonds marins, la caresse de l’eau sur ma carapace, réparée puis soignée avec bienveillance par des humains dévoués pendant plusieurs mois dans un petit bassin. Ils m’ont donné un nom, Caretta, parce que je suis une tortue caouanne. Le bien-être que je ressens à cet instant est mêlé de crainte, les souvenirs me reviennent. Après avoir capté les vociférations des pêcheurs au-dessus de moi, j’ai continué à nager, affolée par ce vacarme. Je croyais avoir échappé au danger mais je me suis retrouvée piégée dans leurs filets. Autour de moi plein de petits poissons prisonniers étaient totalement désorientés. Leurs mouvements désordonnés créaient des vagues sonores étourdissantes. Perdue et désespérée, je me suis laissée porter par l’onde folle, puis plus rien. Jusqu’à ce séjour dans ce petit bassin qui m’a rendu la vie. Mes sauveteurs ont placé sous mon ventre un minuscule boitier bizarre. Sans doute veulent-ils suivre ma trace ?
J’ai hâte maintenant de retourner sur la plage où je suis née pour y pondre mes œufs. J’attendrai que le silence de la nuit s’installe, que les voix aigues des enfants se taisent et, sous la lumière de la lune, je glisserai sans bruit sur le sable et déposerai dans le nid que j’aurai creusé les précieuses boules blanches. Confiant au soleil et au sable le soin de réchauffer et protéger les futurs tortillons, moi, Caretta, je rejoindrai ensuite l’océan pour y continuer ma vie de tortue marine.
 
 

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Rédigé par Mireille

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 24 Octobre 2024

 

C’est ma maison. Son immensité me protège, pourtant les hommes me pourchassent sans arrêt alors que moi je les ignore et que je ne leur veux pas de mal. Je donne la vie et j’allaite mon petit comme les femelles humaines. Je vis au dessus des flots et au dessous pour trouver ma nourriture. Nous n’étions pas fait pour nous rencontrer. Hélas ! Ils ont construit des monstres d’acier qui sillonnent et meurtrissent l’océan.

Lorsqu’il perd son calme, celui-ci décide d’en appeler au ciel. Le bleu lumineux s’efface et le soleil se réfugie derrière les nuages noirs qui s’amoncellent au-dessus des monstres. Moi je m’enfonce dans les abysses avec mon petit et j’y trouve un calme qui m’incite à chanter. Je danse au son d’une musique que je suis la seule à entendre, mon petit se colle à moi et se laisse entraîner dans les sillons de ma sarabande.

Là-haut, l’océan tremble de fureur. Le silence, précurseur de la tempête, ne résiste pas au rugissement des vagues qui, telles des cathédrales, submergent les embarcations. Le craquement des éclairs donnent le « LA » à la gravité des roulements de tambour du tonnerre. Aussi lourds soit-ils, ces bateaux s’éparpillent comme des fétus de paille. Les hélices, livrées à elles-mêmes, s’affolent dans un crissement semblable à des cris de détresse. La pluie crépite sur l’onde grise comme de la mitraille. Les hommes ne sont plus que des hommes. Certains survivront, d’autres pas !

Moi, la baleine à bosse, j’attends la fin de ce grand opéra. Lorsque la dernière note s’éloignera, il sera temps d’applaudir dame nature. Je survivrais, aujourd’hui encore. Demain sera un autre jour.

 

 

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Rédigé par Fernand

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 24 Octobre 2024

 
- Claudius, veux-tu cet après-midi que nous allions nous étaler au soleil, sur les vaguelettes dans la petite baie des escargots.?
C'est un endroit un peu secret, nous serons tranquilles.
- Oh oui!  je veux bien, cela nous permettra de souffler un peu, car en ce moment à l'entrée de l'embouchure du Nil, où je me nourris bien, c'est le va et vient incessant des containers qui se dirigent vers la mer rouge, pour rejoindre l'Afrique, Cela nous reposera un moment parce que je suis déprimé, j'en ai plein les mandibules. J'ai mon systèmes nerveux qui est mis à rude épreuve ces derniers jours. Le fracas des va et vient, le grincement des containers, le vrombissement des moteurs des énormes paquebots, vont avoir raison de ma santé physique et mentale.
 
Tu as eu le flair Claudius, de me proposer, cette promenade en cette belle journée. Ce repos bien mérité va nous détendre, on va humer, respirer, les embruns des petites vaguelettes c'est super, j'ai hâte d'arriver. Plus qu'un petit kilomètre et nous voilà à la baie des escargots., mon petit refuge.
 
L'océan est calme c'est une chance, tu vas voir dans le coin que je connais, presque au bord des rochers, tu trouveras des petits bancs de krills pour l'apéro. Plus loin dans ce ressac, souvent je trouve des petits anchois, tu en feras ton repas du soir.
- Dis Claudius tu entends ce joli son répétitif qui sonne à mes ouïes, on dirait un bout de métal qui se lamente sur les rochers ?
- Non je pense que la marée est basse et les vagues viennent mourir sur les cailloux écorchés du ressac.
- J'aime bien lorsque je fais la planche dit Nautilus, le soleil qui me caresse les flancs, et la chaleur qui me chatouille, me rend heureux et me fait fredonner un son pleureur comme lorsque j'étais bébé.
 
- Tu sais Claudius, il ne faut pas s'endormir, car le soir va bientôt tomber , et au loin on va entendre le grondement de l'océan qui se met en colère pour montrer que c'est lui le maître. Il se mettra à hurler avec son ami le vent, là il deviendra méchant, alors on devra plonger plus profond, où on retrouvera le calme des profondeurs, juste un ronronnement des moteurs des sous-marins qu'il faudra éviter. Ne t'endors pas, un de nous deux doit veiller pour donner l'alerte. Ça va gémir, hurler, grincer de tous côtés.
- Ok t'inquiète je veille !!!
Ah ! j'apprécie quelle belle journée au calme
 
 
Arlette Julien
 
 
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 22 Octobre 2024

 
Maman avait choisi un endroit tranquille à l'abri des regards...
Elle savait d'instinct, comment après avoir connu notre père, cette énorme tortue marine nommée "BIG TURTLE", que nous, leurs rejetons serions en sécurité .
D'un regard admiratif, notre mère avait été conquise par la manière élégante de se mouvoir de papa, avec ses larges poussées de pattes effilées.
De longues promenades au milieu des coraux, de petits poissons venaient nous caresser gentiment.
Un soir, ou l'océan était particulièrement sombre des "bisous" assez évocateur de son intention dans le cou de maman, fut le début de leur "amour".
Une cour, une ronde, des jalousies....
Enfin, petite mère avait réussi à être enceinte de sa nombreuse colonie de rejetons, nous étions 120 (entre 65 et 165), dans son ventre durant deux mois.
Une idée reçue, si le temps est frais, nous serions des filles, si il fait plus frais des garçons.
Allez savoir...
Il faut sortir de cet océan tourmenté de sons inquiétants, de grondements sourds et angoissants.
BIG TURTLE avait disparu du champs de vision de notre mère, peut-être en "Don Juan" qu'il était, se destinait-il  à d'autres amours reproductifs.
Maman se retrouvait seule à présent, dans cette eau  bouillonnante, ses vagues mugissantes et refoulantes.
Un couple d'hippocampes perdus dans ce tonnerre, nageaient à contre-courant croisant Maman aussi apeurée qu'eux.
Sur cette plage de sable et d'herbes mouillées, un regard, puis la nature reprenant ses droits, elle se mit à creuser toute la nuit, 10cm, puis 20, enfin 60cm semblaient convenir, petite mère pleurait de fatigue, épuisée, mais nous sommes venus remplir ce nid douillet, durant l'incubation de 80 jours (entre 75 et 90 jours).
Arrivés à ce terme, nos yeux s'ouvrirent et nos petites pattes s'activèrent ; avec de petits cris nous allions découvrir l'eau de l'océan.
Moi, j'étais triste de quitter ma petite Maman courageuse, mais j'ai suivi mes frères et sœurs vers l'inconnu.
Je me demandais, en voyant arriver des mouettes et autres oiseaux affamés piquant vers nous, si j'allais atteindre mon but.
Au revoir Maman, j'y suis arrivée, je suis une petite tortue marine ; le soleil nous  accompagnait, l'eau  calme m'attendait....
 
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 22 Octobre 2024

 
L’océan est le poumon bleu de la planète, là où la lumière peine à percer sa surface.
Mara, la baleine à bosse, vit dans ces profondeurs où l’on émet des sons dont elle a le secret. Sous les vagues puissantes, les abysses en éveil, elle zigzague au milieu du corail qui survit difficilement au cri des continents. Il est étouffé par le rugissement lointain des moteurs. Ce bruit envahit l’espace autrefois sacré, perturbant les échos des chants des baleines et les mélodies subtiles des récifs.
Mais ce que préfère Mara par-dessus tout c’est le tumulte qu’elle seule peut capter. Le grondement sourd des montagnes sous-marines qui se déplacent lentement comme si la terre exhalait de profondes respirations. Autour d’elle, les poissons sifflent, les écailles luisantes, ode gracieuse destinée aux élégantes sirènes. Les algues s’enlacent au gré des courants, guidées par la main délicate d’un chef d’orchestre invisible, veillant sur les trésors de l’océan.
Elle aime entendre le froissement des crabes qui se faufilent dans les rochers, où le clapotis nourri des vagues caresse les bancs de corail.
Un jour, alors qu’elle descend dans les profondeurs, elle entend un son étrange, inconnu, comme un battement de cœur, plus profond, plus puissant. Intriguée, elle plonge dans les entrailles de ce monde marin. Elle est éclairée par une lumière mystérieuse qui l’oblige à fermer les yeux. L’océan silencieux devient plus froid, elle n’est pas rassurée. Elle réalise soudain que l’océan n’est pas simplement un lieu foisonnant de vie, mais une mémoire bavarde grondant telle un volcan qui chante sa propre mélodie.
Apaisée, elle remonte à la surface. Pour échapper à cette oppression acoustique, elle prend de l’élan et jaillit hors de l’eau. D’un coup puisant de sa queue immense, elle fend la surface offrant un saut majestueux. Son corps s’élève, courbé dans l’air, avant de retomber dans un fracas d’écume envoyant des vagues autour d’elle. Elle se sent vivante, reconnectée à l’océan, malgré les altérations sonores qui s’insinuent chaque jour davantage.
Elle pense pouvoir évoluer en eaux claires mais elle se trouve confrontée dans des ondes troublées par l’homme négligé.
Le plastique dérive, spectre sans visage, nuisible, tissant sur l’océan un funeste ravage. Il laisse une empreinte indélébile sur ce royaume autrefois vierge.
Pourtant au milieu de ce tumulte, l’espoir trace des cercles fragiles ce qui incite Mara à chanter :
 
Océan immense, miroir de nos âmes
Garde ton éclat, préserve ta flamme.
    Que l’homme entende ton appel discret
     Te laisse survivre en secret dans la paix.
 
 
 

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Rédigé par Josiane

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 22 Octobre 2024

 
Je me souviens de ce poème : '' le récif de corail '' qui par vagues me débouche les ouïes... dans l'assaut de l'Océan... qui susurre à l'oreille, la pulsation du cœur bat dans le bruit rose du coquillage.
 
Le soleil sous la mer mystérieuse aurore,
Éclaire la forêt des coraux abyssins
Qui mêle aux profondeurs de ses tièdes bassins,
La bête épanouie et la vivante flore
 
Ayant chaussé les lunettes de plongée du poète enchanteur, me voilà propulsée au gré des flots dans le balancement des marées de l'Océan indien. Haute elle assourdit ; la mangrove est submergée. La vie s'étage en mondes parallèles ; même la force de l'océan obéit à la ronde des astres et leur attraction combinée décuple l'énergie, la grande énergie des fonds marins
 
Dans ce bouillonnement infligé par les ressacs puissants mêlés aux cris du vent, on côtoie les oiseaux tels pluviers, sternes, mouettes accompagnés du rugissement piailleur des singes Colobus ; dans cette cacophonie les tortues vertes viennent pondre sur les plages et laissent leurs petits s'en aller en mer vivre leur odyssée !
La mangrove quel espace étrange !!! plus productif en biomasse que n'importe quel autre système de transformation d'énergie grâce au labyrinthe racinaire des palétuviers et mangles elle crée des symbioses durables pour la faune aquatique et terrestre ; la chaîne de vie qui s'organise et s'y développe devient territoire des crabes et crevettes, barracudas et carangues et autres individus plus discrets comme le pagre ou bonefish ou le poisson-sauteur ; on y rencontre les aigrettes, les crabes-violonistes à marée basse qui nettoient et aèrent le sol s'accouplent et festoient
 
A mi-marée dans le frémissement clapotant de l'eau, prédateurs volants et nageurs des récifs s'activent frénétiques et criaillants, les palourdes, les moules et les huîtres lèchent la roche dans le chuintement des vagues, ici le poisson-pierre, là le poisson-perroquet et dans les herbiers le poisson-lion ou rascasse, les oursins, le crabe-décorateur toute cette engeance grimée naturellement pour se mesurer à l'élément. A l’autre bout du récif les stratégies des coraux se mêlent aux mouvements des anémones puis dans le courant balayeur sonore monte le plancton et du coup les feintes du poisson-feuille rivalisent avec la rigueur du poisson-pierre ou du poisson crocodile pour happer de quoi se nourrir...
 
Passe le poète rêveur :
 
Et tout ce que le sel ou l'iode colore
Mousse, algue chevelue, anémones, oursins
Couvre de pourpre sombre en somptueux dessins
Le fond vermiculé du pâle madrépore
 
Bref, l'eau glougloute et fait son retour dans le lagon bousculé ; les herbiers affleurent en dansant les poissons défilent en bandeaux serrés, le poisson-rasoir se confond à l'herbe dans ce panache de mimétisme et la reine orchestre ce sombre résonateur, c'est la grande seiche (chromatophore) qui a coincé son crabe et après avoir expulsé les carapaces en aspire la quintessence en une goulée, pareil je suppose pour le poulpe ou le calamar
 
Quelle merveille ! Se faire engloutir sans cafter un couic.
 
En contemplation le poète éructe trois vers :
 
De sa splendide écaille éteignant les émaux
Un grand poisson navigue à travers les rameaux
Dans l'ombre transparente indolemment il rôde ;
 
Suspense ... les tremblements de terre sous-marins envahissent les profondeurs en turbulences sonores, brassent l'élément en ondoiements ultra-sensibles à l'attention des cétacés, des tortues et des chromatophores. Des trous d'air caverneux, l'eau est siphonnée, expulsée en jaillissements d'écume ; Le vacarme magistral de l'océan pénètre la mangrove immergée, l'air en mouvement libère ainsi les gobies, le plancton, le krill et tout afflux de nourriture pour la faune alentour...le poisson-papillon, les anémones, le poisson-clown, les crabes-porcelaine qui filtrent comme l'anémone... larves et animaux minuscules de la délivrance... !
 
Rien ne se perd et Tout se transforme ;
 
tel l' hippocampe ailé en embuscade
le poète, n'a de cesse et poursuit sa chimère :
 
Et brusquement d'un coup de nageoire en feu
Il fait par le cristal morne, immobile et bleu
Courir un frisson d'or, de nacre et d'émeraude
 
 
 
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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