Publié le 28 Septembre 2024
LES TEXTES
Catherine
Letizia
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Un atelier d'écriture, des thèmes variés, les textes des membres de l'atelier.
Publié le 28 Septembre 2024
LES TEXTES
Catherine
Letizia
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Publié le 27 Septembre 2024
Rien ne les prédisposer à se rencontrer et encore moins à tomber amoureux et pourtant… Je vais vous raconter cette histoire.
Il était une fois…
Dans la steppe chauffée à blanc en ce mois d'aout, le lion s'étira. Il ouvrit un œil et s’étonna qu’il fasse déjà jour. Son ventre émit quelques gargouillements comme pour lui dire "J'ai faim"!
Au loin un troupeau de gazelles broutait l'herbe sèche de la savane au bord du lac.
Les oiseaux chantaient en cœur, comme une chorale à capela.
Le lion s'approcha de l'onde fraiche. Il but à grande lampée avant de mâchonner lui aussi ces graminées qui poussent en quantité sur les rives ensoleillées.
Un lion végétarien, ce n'est pas chose courante et pourtant depuis qu'il avait fait la rencontre de GA-zelle, sa vie avait été chamboulée. Fini la viande saignante, il se nourrissait d'herbe et de feuilles au goût parfois salé. L'amour a parfois des recettes, c'est ce que l'on appelle la nouvelle cuisine et sa GA-zelle excellait dans le genre et en faisait profiter son lion adoré.
Fini les steaks et les brochettes saupoudrées d'herbes de Provence.
Le lion succombait aux regards de sa GA-zelle au grand plaisir des ruminants de la savane.
Les animaux vivaient heureux, plus de guerres entre eux.
L'herbe seule était persécutée ! Elle qui criait à qui voulait l’entendre /
"Vivez d'amour et d'eau fraiche". Ne me mâcher plus !
Après lecture des textes, racontez la rencontre du point de vue de l'un des animaux choisis.
Ce jour là, j’étais parti chasser, comme le faisaient mon père et mon grand-père, à la recherche d’un morceau de viande à me mettre sous la dent. Tapi dans les roseaux qui bordent le grand lac, je la vis arriver. Elle s’approchait de l’eau pour s’abreuver. J’aurais dû profiter de cet instant pour lui sauter dessus et pourtant, je ne sais pas ce qui m’a pris, je restais là à regarder sa silhouette fine et élancée. Dans la lumière du matin, elle ressemblait à une aquarelle de Marie Laurencin. C’est quand elle tourna la tête et que je vis ses yeux que je tombais amoureux. Depuis ce jour, elle fait ce qu’elle veut de moi. «Vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre » et pourtant je vous promets que cette histoire n’est arrivée que dans l’imaginaire de celui qui l’a écrite.
Publié le 26 Septembre 2024
Il fait beau depuis quelques jours. La saison des vacanciers vient tout juste de commencer. Nana, la plus ancienne poissonnière du Vieux port, a installé son banc aux aurores. Elle attend le retour de pêche de son vieil ami Marius qui a embarqué Léandre, son petit-fils sur son pointu jaune et bleu. Une légère brise berce la barque et ses occupants. Léandre, pour sa première sortie en mer, a choisi un ver de terre bien gras, aux reflets nacrés, qu'il accroche avec précaution au bout de son hameçon. Il lance sa ligne et patiente sous un soleil encore doux pour la saison. Sous le pointu, le ver mal fixé tente de s'échapper avant l'arrivée de prédateurs. Un mérou vieux, maigre et solitaire, s'approche prudemment de cette pitance. Il s'immobilise devant la danse du ver qui frétille, se tortille, gesticule et se débat. Le mérou tourne autour de l'hameçon qui va et vient au rythme du ver. Au moment où il ouvre grand sa bouche, sa proie lui échappe. Le ver semble suspendu, hors de sa portée. Le voilà qui s'envole et disparaît. Marius, levé à l'aube comme à son habitude, dit qu'il est temps de rentrer au port. Une étoile de mer s'est prise dans ses filets. « Cadeau pour toi petit. Remets le ver dans le seau, il peut encore servir »
Publié le 26 Septembre 2024
Un désert minéral recouvert d'un sable couleur de sang, des traces de pas qui luttent contre le vent âpre et rigoureux.
Au loin un nuage végétal semble s'évanouir sous la chaleur, les bourrasques, la fureur de la lumière.
Comme dans un rêve, une rivière surgit, tressaute, vomit des larmes d'argent, murmure une mélopée féroce et se fraie un chemin au sein de roches épuisées par ses caresses..
Une perche aux couleurs LGBT se dandine gaiement en quête de victuailles alléchantes, tandis qu'un homme verdâtre, bottes et chef caoutchoutés, chemise de trappeur lacustre, tente de noyer un ver enroulé sur un hameçon.
Un site de rencontre incongru.
Le verre se trémousse sexy, et semble vouloir aguicher toute entité sachant nager en eaux troubles. La perche quant à elle navigue en goguette, cherchant âme sœur et sensible pour buller de concert en mer inconnue..
Le pêcheur, yeux en l'air et pieds dans l'eau, empêtré en lui-même, laisse filer le temps et son hameçon sans se soucier. Pêcheur au grand cœur, il veut donner sa chance à chacun, dirait la caméra..
La perche s'agite et sursaute, scrutant ce tendre ver s'agitant autour de la pointe comme une danseuse offrant ses charmes.
Un rêve d'idylle..?
Le ver se détache de son entrave, entame une nage insolite en eau douce, sans égard pour notre perche énamourée.
Surpris par une ondée, le pêcheur s'éveille au réel, relève sa canne et le fil de la
liberté.
Publié le 25 Septembre 2024
Il avait l’air sympathique et un sourire discret donnait une franche luminosité à son visage. Ses yeux noirs capturaient tout ce qu’ils effleuraient. Son allure était celle d’un personnage conscient de son importance. Habillé avec élégance, il dégageait une modestie de bon aloi associée à une gestuelle naturelle à laquelle on ne pouvait rien reprocher. Bref ! C’était un beau mec. Martine, assise sur ce banc du jardin d’enfant, avait fait le tour des qualités de ce homme, mais ne s’attendait pas à ce qu’il se dirige vers elle.
- Bonjour Madame. Me permettez-vous de m’asseoir à vos cotés sur ce banc qui me semble très accueillant ?
- Monsieur, le parc est à tout le monde...
Prise au dépourvu par son approche, elle cherchait ses mots avec difficulté et peinait à ne pas avoir l’air gourde. Pourtant, belle femme, habituée à attirer l’attention des hommes, elle se trouvait comme paralysée par une force surnaturelle qu’elle ne s’expliquait pas.
- Merci Madame. Mes vieux os fatigués vous remercient.
- Je vous en prie. C’est normal de vouloir se reposer après un effort. Dieu ne nous a pas fait «Infatigables».
- Dieu ? Il vous a faite, dites-vous ? Racontez moi, je suis curieux de nature et ce que vous dites m’intéresse au plus haut point.
- Mais Monsieur, Dieu a créé toutes choses et a modelé l’homme à son image et…
- Martine ! Vous êtes-vous posé la question suivante : Qui a créé Dieu ? Voilà une question intéressante. Ne croyez vous pas que le problème de la poule et de l’œuf est toujours d’actualité ?
- Ce n’est pas compatible avec ce que la religion m’a appris. Les livres et les écrits sacrés nous donnent toutes les réponses. Et puis, qui vous a donné mon nom ?
- Je sais tout ! Je sais aussi que ce sont les hommes qui ont écrit les livres que vous citez. Les hommes qui vous prennent par la main et qui vous entraînent sur les chemins qu’ils ont choisis. Ce sont les mêmes qui décident de ce qui est bien ou mal. Ils disent que Dieu les a créés à son image. De deux choses l’une, ou ils ont de Dieu une image très médiocre ou alors ils sont d’une prétention sans nom qui les sert à vous dominer et à vous faire plier le genou devant eux.
- Monsieur, vos paroles me troublent et je ne sais quoi penser. Vous êtes diabolique.
- Peut-être ! Mais la question n’est pas là. Si Dieu vous a vraiment créés, rappelez-vous qu’il vous a chassés de l’Éden parce que vous avez prétendu avoir accès au savoir. Il vous a condamnés à la souffrance, il vous a donné la procréation en vous condamnant à souffrir pour donner la vie. Moi j’ai créé l’amour, les sentiments, la beauté et l’épanouissement de la connaissance à qui veut l’acquérir.
- Qui êtes-vous ? A vous entendre, on se pose des questions qui refusent les réponses. Qui a donné la vie à qui ? Allons répondez !
- Les hommes ont donné la vie à Dieu. Ils ont commencé avec des totems érigés sur les places des villages, affublés de faces grotesques destinées à faire trembler les humbles au profit de ceux qui ont su les sculpter. Ensuite Dieu, qui n’en demandait pas tant, m’a créé pour superviser cet amalgame de pensées nocives et néfastes… C’est, à mon avis, ce qu’il a fait de mieux. Les hommes m’ont affublé des noms les plus divers et m’ont représenté, le plus souvent, comme un bouc cornu avec des sabots. Ils ont inventé les sorcières pour donner libre court à leur cruauté. Ils ont inventé l’Inquisition et les représentants de Dieu s’en sont donné à cœur joie pour brûler des pauvres femmes dont la seule faute était d’être vieilles et misérables. Ils m’ont accusé de tous les maux alors que ce sont eux les seuls coupables. Dès qu’ils ont fait connaissance avec l’argent, le pouvoir de la richesse a poussé les plus forts à frapper les plus faibles pour s’emparer de leurs biens. Encore aujourd’hui ils passent leur temps à se tuer les uns les autres et toujours au nom de Dieu. Vous avouerez, chère Martine, que je ne dis que la vérité et que je n’invente rien.
- Monsieur, il se fait tard et il est l’heure pour mes enfants de regagner la maison. Souffrez, que je vous quitte, j’ai besoin de réfléchir.
- Bonsoir Martine nous nous reverrons, mais n’ayez crainte, vous ne ferez que passer devant ma demeure. Le temps de prendre un café que je vous offrirai avec plaisir. Je parlerai de vous à qui de droit. Je ne suis pas si méchant, les hommes ont eu besoin d’un contrepoids pour compenser leur bêtise.
Les questions, vous vous les poserez à votre réveil.
Publié le 25 Septembre 2024
Une rencontre en écriture blanche :
Un ploc dans l'eau. Le pêcheur a lancé sa ligne, brisant l'uniformité lisse du lac, brouillant le paysage de forêts et montagnes qui se mirait, paisible, dans le bleu du ciel. Au bout de la ligne, accroché à un hameçon, un ver de terre se tortille, se vrille, s'immobilise.
A dessous de lui, un poisson glisse en silence, gobe quelques mets invisibles au passage, scrute d'un œil rond les alentours. Il explore à droite, à gauche, en haut... bloque sur le ver de terre pendu, lamentable, entre deux eaux. Son œil rond se dilate, se rétracte, on pourrait presque croire qu'il fronce ses sourcils absents. Soudain, d'un coup de nageoire énergique, il change de cap, file d'un trait supersonique vers l'hameçon, provoquant bulles et remous.
Le ver de terre se tortille à nouveau dans tous les sens. Sa queue rejoint sa tête, il se fait boule, il se fait spaghetti, il s'accroche tête en bas à la ligne. Le poisson tourne autour de lui, le tâte du bout des lèvres, ouvre grand sa bouche devant le lombric qui tremble, se contracte, rétrécit. Le poisson referme en douceur ses mâchoires sur sa proie... qu'il décroche de l'hameçon avec délicatesse.
Un battement de nageoire, et le voilà parti. Il nage, vif, rapide, les joues gonflées par le lombric, jusqu'au rivage du lac. Il dépose le ver de terre tout au bord, dans les hautes herbes, jette un œil mauvais au pêcheur, plonge et disparait au fond du lac dans un éclair blanc.
La pêcheur, sa canne dans une main, se gratte la tête avec l'autre.
- Ça, alors ! Un poisson végétarien !
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La rencontre racontée par le poisson :
Kesaco ? Je rêve ! Encore un ver se terre crucifié à un hameçon !
Il n'est pas question que cette innocente créature finisse noyée ou gobée par le gros Léon, le brochet débile des bas fonds. Comment le tirer de là ? Peut-être en le saisissant délicatement du bout des lèvres ? Le pauvre est terrifié. Il se tortille dans tous les sens. J'ai intérêt à faire gaffe, je risque de le couper en deux. Là, doucement, laisse-toi faire...
Ça y est, je l'ai. Vite, le remonter à la surface. Le voilà qui se faufile dans l'herbe, tant mieux, un de plus de sauvé. Et où il est se pêcheur ? Ah, le voilà. Ah, tu peux te gratter la tête... Tortionnaire !
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Publié le 24 Septembre 2024
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LES TEXTES
Francis
Letizia
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Publié le 24 Septembre 2024
Je me nomme Josepha-Jacintha. Mon histoire se devait, avec ce prénom-là, de sortir de l'ordinaire. Nom de famille Dupont de Fiorentina. Tel quel ! Père petit entrepreneur bourguignon, mère aristocrate italienne , première d'une longue lignée à avoir contracté une impardonnable mésalliance.
Je suis née tardivement à neuf mois et neuf jours un soir de neige dans une cité médiévale, Semur-en-Auxois. J'avais pris la précaution de me couvrir de poils drus et noirs pressentant les rigueurs hivernales.
Beurk ! dit mon papa bourguignon roulant les R plus qu'à l'accoutumée. Valeria, ma mère, trop épuisée, réserva son jugement pour plus tard. Ce plus tard qui ne tarda pas à tomber comme un couperet sur mon enfance et ma prime jeunesse.
Elle refusa de m'allaiter de peur d'être contaminée par mon hirsutisme. Qui n'en était pas un, puisque dès l'âge de deux ans, s'opéra lentement mais sûrement une déforestation naturelle qui fit apparaître une peau d'une extrême blancheur, faisant ressortir des yeux et une masse de cheveux noirs corbeau. Oiseau de malheur ! Criait Valéria. Oiseau mal aimé, je me sentais.
De ma laideur, j'ai façonné, sinon une beauté, du moins une étrangeté théâtrale d'un autre siècle. Je crée des vêtements et des costumes à mon image. Et si « Jocinta De» est devenu un style, une marque de luxe mondialement connus, à 37 ans Josepha-Jacintha Dupont de Fiorentina se vit toujours en oiseau mal aimé.
Mes amitiés me tiennent chaud, mes amours passagers m'insécurisent et j'attends toujours la reconnaissance ultime, la seule qui vaille, celle de Valéria, mamma.
Valéria de Fiorentina, veuve Dupont :
Je l'ai détestée dès sa naissance. Josepha_Jacintha représentait l'aboutissement de tous mes choix malheureux. Drogue, sexe, fugues, provocations multiples. Je me suis perdue en me concentrant sur d'inutiles batailles qui se heurtaient à un mur inébranlable de conventions et rites aristocratiques. Mes parents nettoyaient toute trace de mes frasques car « nous avions un rang à tenir ». Ultime pied de nez, mon mariage avec Paul Dupont, petite entreprise florissante de fer et métaux. Prise à mon propre piège, mon goût pour la province,la routine des jours, le charme et la conversation ennuyeuse de Paul, s'est très vite émoussé. Un enfant me parut être une bonne solution de divertissement, peut-être un éveil à un amour désintéressé ? Et la voilà, la noire, la disgracieuse, l'infirme que l'on m'a mise dans les bras.
La semaine dernière, elle faisait la couverture de Vogue et de Harper's Bazar. Un interview-fleuve sur deux pages. Hier j'ai assisté à son triomphe lors du défilé printemps-été de sa nouvelle collection au château de Versailles.
Elle réussit là où j'ai échoué. C'est moi qui aurait dû recueillir applaudissements , compliments et bouquets de fleurs. Je hais son sourire doux et empreint de tristesse lorsque son regard se pose sur moi. Pourquoi triste ? De quoi se plaint-elle ? Encore une façon de me narguer.
Publié le 23 Septembre 2024
Il en est fini pour lui, il ne s'accroupira plus pour esquiver les coups de l'adversaire, il ne sautera plus en poursuivant ses attaquants.
Sa carrière émérite est désormais terminée. Il a dû se recycler et grâce à son père, astrophysicien de grand renom, Louis Hormorz, il rejoint un projet scientifique où il embarque sur Mars. Il y reste trois ans au lieu de six mois car la navette qui doit le rapatrier sur terre n'a pu décoller faute de moyens financiers, un procès contre la Nasa est en cours.
Publié le 23 Septembre 2024
LES TEXTES
Dany
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Louis
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