Publié le 19 Décembre 2023

 
12 novembre
 
L’énigme de la citation résolue, nous avons continué le voyage. Avec Melinda, on a profité du paysage, accoudés au bastingage. On a bavardé comme de vieux camarades, elle m’a parlé de sa foi, des questions dont elle n’a pas encore la réponse, et moi, je lui ai parlé de mon camion à pizza, tellement plus terre à terre, mais quand je l’ai invitée à venir en déguster si elle passe par Nice un de ces jours, elle a souri ; j’ai pris ça pour un oui.
On a vu apparaître la ville de Valence, notre prochaine escale. On a débarqué, Paul s’est joint à nous, bien sûr ! Tous les trois, on a visité la cathédrale de fond en comble. Melinda est un guide hors pair. Elle connaît son affaire et nous a tout expliqué. L’escale a été courte, juste une demi-journée. L’après-midi on a repris la route, ou plutôt le fleuve. Demain, fin du voyage, on arrivera à Lyon. Je sens déjà poindre une once de nostalgie… vite oubliée quand Lucie, la cuisinière, nous annonce une soirée d’adieu jazzy. Voilà qui est intrigant !
Un mystère vite résolu : Un musicien est monté à bord à Valence. C’est le neveu de Lucie, guitariste de son état, qui propose d’animer la soirée en échange de son transport jusqu’à Lyon. Why not ? Un peu de musique pour finir le voyage, quelle belle surprise !
 
Le soir, après le dîner, le musicien s’est installé avec son matériel dans le salon. Un jeune mec, genre beau gosse, chemise rouge, guitare rouge, avec juste ce qu’il faut de barbe et de cheveux pour être sexy. Manquerait plus qu’il ait du talent ! Je me sens nul avec ma calvitie naissante, mon embonpoint qui s’affirme et mon four à pizza pour unique talent. Melinda semble déjà subjuguée… Je vais la lui faire avaler sa guitare !
Et puis, il a commencé à jouer, un air tout tranquille qui se promène, nous promène, on s’est laissés porter. Il a enchaîné ainsi des standards connus, des airs de sa composition, toujours dans une ambiance intimiste, propice aux conversations paisibles.
Paul nous a rejoint, on a discuté tous les trois au son du jazz, de tout, de rien, de nous, de notre rencontre… puis, la musique est devenue plus entraînante, on a eu des fourmis dans les jambes et nous voilà partis à nous trémousser tant bien que mal sur du be-bop. On devait former un trio plutôt comique à en croire la mine hilare du guitariste! On s’est bien amusés. Fous-rires quand Paul s’est emmêlés les bras pour faire pirouetter Melinda, fous-rires devant mes pas de danses hybrides entre twist et sirtaki. Melinda nous a accordé, à tour de rôle, quelques pseudos-rocks ou assimilés. J’ai fait au mieux, mais je crois que j’étais plus proche du pire ! L’important, c’était la lumière dans les yeux de Melinda. Pas besoin de boule à facettes, son regard plein de joie a suffi pour illuminer la soirée. Plus tard, la musique s’est faite douce, j’ai pris Melinda dans mes bras et on a dansé, comme bercés, serrés l’un contre l’autre. Un moment suspendu, où le cœur se dilate, gonflé de musique et d’amour. J’ai eu du mal à redescendre du nuage enchanté.
La soirée s’est terminée comme elle a commencé, avec des musiques faites pour converser, un verre à la main, ambiance cosy, détente… On a échangé nos adresses, nos téléphones, nos mails, enfin, tout ce qu’on a pu échanger pour rester en contact, se donner mutuellement des nouvelles et pourquoi pas se donner rendez-vous, un jour, plus tard… Melinda nous promis de nous faire part de sa décision au sujet du noviciat. J’attends déjà ses messages…
Les dernières notes de musique s’égrènent. La guitare se tait, le musicien salue. Finalement, il est très bien ce guitariste, on l’a applaudi et je suis même allé le remercier pour sa prestation. La soirée a été parfaite.
Maintenant, dans ma cabine, j’essaie de ne rien perdre de tout ça, de tout consigner dans mon petit carnet. De retour chez moi, je mettrai tout au propre pour en faire un récit de voyage. Mais pour l’heure, il est temps d’aller dormir. Demain, on arrive à Lyon, tout le monde descend. J’irai passer quelques jours chez des potes et je repartirai en train pour rejoindre Nice.
Bye, bye la croisière sur le Rhône, bye, bye le Commedia dell'arte, ça pique un peu du côté du cœur, ce soir…
 
 
Epilogue
 
Plus d’un mois s’est écoulé avant que je reçoive des nouvelles de Melinda et Paul. C’est arrivé aujourd’hui, 18 décembre, sous forme de cartes de vœux pour Noël.
Melinda, de sa belle écriture fine, m’apprend qu’elle est entrée au couvent et qu’elle est à présent sûre de son choix. Je m’y attendais et je crois même que je suis content de sa décision. Cet amour est si particulier que je ne peux envisager d’autre forme que platonique. Il est né sur un fleuve, il continuera d’irriguer ma vie, je le sais, et elle le sait aussi. J’aurais eu trop peur de le gâcher, le banaliser, si on était partis dans une relation de couple. Je préfère le garder ainsi, immatériel et immuable, doré comme la lumière du soleil sur le Rhône.
Quant à Paul, il m’apprend qu’il a envoyé balader son insupportable mère et m’invite à passer Noël dans une auberge tout près d’un certain couvent, avec messe de minuit chantée par les novices. Je crois que ça être le plus beau Noël de ma vie !
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 19 Décembre 2023

 
Après une nuit agitée, je ressasse sans cesse les attitudes de Valentine.
Dans mon esprit perturbé, je revis ses doux gestes envers moi.
Lui faut-il plus de temps pour se rendre compte, si elle éprouve des sentiments sincères ?
Ou bien si s'était simplement un attrait physique un peu plus qu'amical ?
C'est vrai qu'elle a traversé une période difficile.
Lui faut-il plus de temps pour regagner de la confiance ?
Et comprendre ce qu'elle éprouve peut-être pour moi ?
Je décide donc, de prendre une décision radicale.
Je brûle tous mes souvenirs heureux qui dansent dans ma tête et je vais la voir. Dans la conversation, je lui glisse ma carte de visite, avec mon numéro de téléphone personnel, et lui annonce qu'à la prochaine escale « Lisbonne » je quitte la croisière et prend un avion pour Madagascar. Elle me regarde surprise et étonnée, mais ne laisse rien paraître.
J'ai le ventre noué.
« Je te crie avec mon cœur que je t'aime en silence, mais toi tu m'entends pas »
Alors, je me rends à l'évidence.
Mais il me reste un petit espoir qu'en m'éloignant d'elle elle prendra conscience que son cœur penche vers moi.
Aussitôt, je vais à la recherche de Gino Baldino, malgré ma déconvenue, et lui annonce mon départ éminent. Il paraît déconcerté. C'est une personne attachante et je lui dis tout le plaisir que j'ai eu à le rencontrer. Avec un grand sourire il me souhaite une bien belle trouvaille pour la découverte de ma vanille exceptionnelle. Il me dit que si un jour il passe par Paris, il viendra me voir.
Je salue deux ou trois personnes, ainsi que Maya. Je lui souhaite d'avoir le regard ouvert, lorsque l'homme de sa vie se présentera. Elle m'embrasse gentiment.
Je rentre dans ma cabine le cœur en écharpe, pour réunir mes affaires et faire mes bagages.
Un autre horizon lointain m'attend. Une autre vie devant moi.
Après ce doux et joli intermezzo, les affaires reprennent.
 
 
 
 
 
 
 
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 18 Décembre 2023

La croisière
 
Atelier 5 : narration - dialogue - parole rapportée
 
Sujet :
Le commandant, ayant eu vent que tous ses invités au dîner de bienvenue ont reçu un message anonyme composé d'une citation, convoque tous les protagonistes dans le salon pour tirer cette affaire au clair.
Suite à ces nouveaux éléments, votre personnage entame une conversation avec un ou plusieurs autres personnages au sujet de cette histoire et donne son point de vue, sans oublier de réagir à la lettre qu’il a éventuellement envoyée ou reçue lors de l’atelier précédent, et dont voici les divers cas de figure :
 
  • Les cas de figure pour les lettres envoyées :
 
- Vous avez envoyé la lettre à un personnage bien précis, participant de la croisière : là, vous n’avez plus la main, attendez de connaître la réaction du destinataire.
 
- Vous avez envoyé la lettre à un membre du personnel ou un personnage créé par vous-même : vous avez la main, vous pouvez imaginer comme vous voulez la réaction du destinataire.
 
- Vous avez envoyé la lettre à un anonyme : vous n’avez pas la main, il faut attendre de savoir si quelqu’un l’a reçue. En revanche, dans cette configuration, il vaut mieux, avant d’écrire, voir avec le groupe si ça intéresse quelqu’un de la recevoir, cette lettre afin d’éviter des incohérences.
 
  • Les cas de figure pour les lettres reçues :
 
- Votre personnage a reçu une lettre, voire plusieurs, en réponse à la citation. A vous de gérer comme bon vous semble.
 
- Votre personnage n’a reçu aucune lettre, poursuivez son aventure avec la réunion au salon.
 
A vous de voir dans quel cas se trouve votre personnage et de poursuivre l’aventure en tenant compte des divers paramètres.
Et, comme d’habitude, il relate tout ça dans son journal de bord, lettre, mail, etc., dans lesquels il peut, éventuellement, se laisser aller à des réflexions plus intimes, des critiques, etc.
Faites au mieux et gardez le cap ! 😁

 

Pour résumer :

- Réunion de tous les protagonistes au salon.

- Petit dialogue au sujet de la citation reçue par tout le monde, sans oublier de réagir aux lettres reçues ou envoyées.

- Relater cette réunion dans le journal de bord.

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Sur le lien ci-dessous, les diverses lettres. Trouvez celles qui vous concernent :
 

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LES TEXTES

LE COMTÉ DE PROVENCE FAIT SALON...

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LE COMMEDIA DELL'ARTE FAIT SALON...

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 18 Décembre 2023

 
Le 11 Décembre.
Bonjour ma Natacha ;
Faute d’une connexion téléphonique correcte, je t’écris.
Au moment même où tu me lis, mon séjour en escapade fluviale aura connu son terme et j’aurais repris ma déambulation.
Pour ma dernière après-midi à bord, Lucas a tenté de m’enseigner les rudiments du fonctionnement d’une écluse.
Je me suis noyée dans toute cette terminologie profane à coup de vantelles, amont, aval bâbord et tribords. Comme si je devais apprendre sur le tas une nouvelle langue étrangère.
Sa motivation était palpable et j’ai tout fait pour ne pas le décourager dans ses explications bien trop complexes pour moi. Son excitation presque enfantine m’a fait sourire. Durant tout ce temps, néanmoins, je suis resté perplexe par rapport à son détachement en rapport à la lettre qu’il m’a adressée, dont je t’ai fait part. Comme si de rien n’était, ou arrivé.
Plus tard, une fois regagnée la salle commune, une nouvelle contradiction est survenue. Au moment de dîner Paul, notre Capitaine, nous a tous réunis, ainsi que Lucie la cuisinière, pour nous informer qu’il avait eu vent que chacun d’entre nous aurait reçu un message mystérieux. Surprise totale de découvrir à mon tour que Lucas, lui-même en a perçu une aussi. Comme finalement j’ai décidé de ne donner aucune suite à la sienne, je me demande bien de la part de qui. Et du coup je perdais l’identité de mon auteur fantôme ? Qui alors ?
Et quand nos regards interrogatifs se sont croisés, le sien, candide, semblait me poser une question : « Toi aussi ? »
Je me suis sentie gênée et monter du rouge sur mes joues. Tandis que de désagréables gargouillis s’installaient dans mon ventre. Au prix d’une âpre lutte pour ne pas les laisser s’imposer et me causer le moins de désagréments possible, j’ai tout fait pour les minimiser, mais pas assez à mon goût. Aux vues de la réaction de certaines personnes. Lucas le premier, j’ai fait comme lui, j’ai joué la surprise étonnée. Mais quand j’ai vu son petit sourire en coin, complice, j’en ai déduit que mon secret venait d’être découvert.
Plutôt que laisser le silence prendre place, il a surenchéri en soumettant diverses hypothèses et théories. Il s’en est suivi avec Paul une suite de suppositions diverses et variées. Jusqu’à ce que Lucie avoue avoir surpris une personne à bord la veille, un homme à l’allure de moine (quelle coïncidence tu ne trouves pas) ! Ou bien à un autre signe du destin.
Pendant quelques secondes je me suis demandé si finalement je ne souffrais pas d’une sorte de dédoublement de personnalité, ou bien schizophrénie passagère et que cette lettre je ne me le serais pas écrite et envoyée a moi-même.
En conclusion de cet épisode rocambolesque, Paul a mis fi- à l’enquête et classé le dossier pour qu’on puisse profiter au mieux de la fin de notre voyage, tous ensemble.
On a bu, dégusté un délicieux repas. On a ri, chanté. A un moment les doigts de Lucas ont effleuré les miens. J’ai distingué une certaine petite lueur dans son regard, assez insolente, pour que je ressente la folle envie de lui rendre la pareille. Peut-être même poursuivre jusqu’à l’embrasser. Si on était juste nous deux, c’est ce que j’aurais fait.
J’en arrive presque à regretter que mon mystérieux messager ce ne soit pas lui.
Je sens que demain, après nos au revoir, tous ils vont me manquer, et moi je ne saurais toujours pas quoi faire.
Bon je t’embrasse.
A très bientôt
 

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 17 Décembre 2023

 
Le commandant qui a eu vent du message anonyme reçu par chacun des invités au dîner de bienvenue, a décidé de nous réunir au salon ce soir, avant le dîner. En m’y rendant je ne me sens pas très à l’aise. En effet, suite à ce message, Hector et Oscar m’ont écrit. Hector, sûr que j’allais succomber à son charme, s’était même permis de me tutoyer dès la première phrase. Oscar, lui, semblait avoir eu un vrai coup de foudre et était prêt à entamer une relation sérieuse avec moi. Je reconnais qu’aucun de ces deux prétendants n’a retenu mon attention. De mon côté, j’ai été séduite le premier soir par le charme latino de M.Baldino et je me demande si la lettre que je lui ai écrite aura une réaction positive.
Me voilà arrivée ! Je parcours des yeux l’assistance et reconnais la plupart des convives du premier soir : Julie et son bel inconnu, Maya qui discute avec Jean, Sir Edward qui semble bien pensif… Quand Hector m’aperçoit, il se précipite vers moi et me propose une place à côté de lui. Je m’empresse de calmer ses ardeurs en lui expliquant poliment que je ne suis pas l’auteur du message et que je n’ai pas l’intention d’entamer une relation avec lui. Vexé, il tourne aussitôt les talons, et va se rasseoir. Alors que je me dirige vers Oscar, M. Baldino fait son entrée. Le sourire qui illumine son visage en me voyant me rassure et je m’empresse de le rejoindre. Je le remercie d’avoir répondu à mon invitation, malgré le refus qu’il avait essuyé de ma part le premier soir. Il se met à rire et accepte de me pardonner en échange d’un repas avec lui le soir même. J’accepte avec joie. Le commandant n’est toujours pas arrivé mais ça n’a plus d’importance maintenant. Je quitte la salle au bras de M. Baldino et le regard de braise qu’il pose sur moi est plein de promesses…

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Rédigé par Elisabeth

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 17 Décembre 2023

 
Après avoir accroché, à ma porte, la réponse à ce bel inconnu, ma curiosité m’a poussée à guetter le moindre bruit. J’avais très envie de connaître le petit malin qui se cachait derrière cette énigmatique missive. Une heure après, je constatais, déçue, qu’elle avait discrètement disparue.
J’étais devenue une voyageuse poursuivant un fantôme, qui sans cesse lui échappait. Pourtant, je me sentais prête à découvrir, dans ses bras, un autre monde dans lequel je vivrais une belle aventure.
Je me rendais, confiante, à la réunion du commandant pour élucider ce mystère.
Dans le salon, après avoir salué les croisiéristes présents, je pris place auprès d’Anne-Sophie. Cette dernière, si joviale, me parut bien mal à l’aise. Tête baissée, elle se contenta d’un café contrairement à moi, qui accepta volontiers une coupe de champagne.
Le commandant prit la parole. Son discours était peu convaincant, j’avais l’impression qu’il se moquait de nous. Serait-il l’auteur de ce curieux message !
Peu importe, les bulles millésimées avaient l’effet escompté. Elles libéraient la parole et animaient les discussions. L’ambiance était détendue.
Oscar essayait de se rapprocher de Valentine. Mais la tigresse aux yeux verts avait déjà éconduit Hector et semblait avoir choisi sa nouvelle proie. Elle jetait des regards langoureux à Gino, le bel italien. Sir Édouard paraissait charmé par la volupté d’une Marjolaine transformée. Oolala, incontrôlable, nous entraînait dans une danse infernale avec son goupillon.
En face de moi Jean avait l’air d’avoir été touché par la grâce du ciel. Il avait la mine réjouie mais il restait silencieux. Il répondit à mon sourire, une flamme dans ses prunelles. J’aurais aimé connaître la raison de ce changement, mais je n’osais aborder la conversation, afin de ne pas le mettre mal à l’aise. Maya s’agitait sur son portable, elle devait échanger avec Pablo !
Mes pensées étaient ailleurs, l’absence d’Alistair me laissait un goût amer. Je décidais de m’éclipser, de retrouver le calme de ma cabine. Je m’attardais sur le pont, je regardais les reflets argentés de la pleine lune sur la mer.
J’allais ouvrir la porte de ma cabine quand une voix me fit sursauter.
- Hello pretty Julie ! Would you invite me for a drink ?
Je me retournais, le cœur battant. Alistair, très élégant, était appuyé à la balustrade. Il me regardait, un sourire amusé au coin des lèvres, balançant au bout de ses doigts la ficelle colorée de la réponse adressée à mon bel inconnu.
 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 17 Décembre 2023

 
6ème jour de croisière – 11 nov
La réunion au salon
Quelle journée mémorable ! Décidemment ce voyage est animé ! Le commandant nous a réunis dans le salon suite à la réception hier de cette fameuse citation de Marcel Proust. Car contrairement à ce que j’avais imaginé, il s’avère que tous les passagers invités au diner de bienvenue ont reçu le même billet ! Mais qui nous l’a fait parvenir, on ne sait toujours pas. J’ai questionné discrètement les barmen hier soir, croyant que c’était l’un d’eux qui cherchait à attirer mon attention. Je n’ai eu aucune confirmation.
Je me suis assise à côté d’Oscar Laperousse dans le salon en repensant à la lettre que j’avais préparée et pas envoyée, tout en me félicitant d’ailleurs de ne pas l’avoir fait. Mais tout de même je voulais savoir pourquoi il passe par la Méditerranée sur un bateau de croisière pour se rendre à Madagascar ? Je lui ai posé la question de façon un peu abrupte sans doute car il a eu l’air surpris et aucun son n’est sorti de sa bouche. Il est vrai qu’il était très occupé à épier les faits et gestes des autres voyageuses. Pour meubler le silence je lui ai dit que j’aimais beaucoup la vanille. Toujours pas de commentaires de sa part.
Alors j’ai changé de place, décidée cette fois à m’approcher de Oolala qui peut être parfois insistant et un peu lourd. Cet homme est déconcertant, toujours son goupillon à la main, cherchant autant la connexion avec les hommes qu’avec les femmes. J’ai des questions à lui poser. Comment a-t-il pu se retrouver sur ce bateau ? Quel est le but de ce voyage pour lui ? Finalement je n’ai rien dit, Oolala était occupé par son goupillon qui semblait lui poser des problèmes.
Il y avait du bruit dans le salon, chacun y allait de son commentaire sur la situation, certains amusés, d’autres jouant aux détectives, ceux qui avaient reçu un courrier en retour, ceux qui n’avaient rien reçu. « Qui m’a envoyé ce billet ? » lançait avec force Elliot, « Ah, je pensais que c’était vous Gino ! » s’exclamait Valentine, « Moi j’ai reçu une deuxième citation signée de Gilles Santini ! » s’étonnait Julie. Je me suis rapprochée d’elle avec curiosité : « Moi aussi Julie, j’ai reçu hier dans la soirée, glissée sous ma porte, une nouvelle citation écrite sur un joli papier par M. Santini ! » Julie a lu le texte qu’elle avait reçu et il était différent du mien. Cette fois l’expéditeur a tenu compte de la personnalité du destinataire, un observateur cet homme, pourtant je ne vois pas qui est-ce. La citation choisie pour moi dont l’auteur est Lao Tseu me parle davantage que la précédente et semble bien adaptée à mon voyage : « Un bon voyageur n’a ni plans établis ni destination.». Cette croisière n’a pas répondu à mes attentes, revoir Pablo à Barcelone et envisager même de quitter la France pour m’installer en Espagne. Aux dernières nouvelles données par Pablo, ce serait plutôt en Italie que je pourrais envisager une évolution professionnelle avec lui dans le domaine de la mode. Mais la fin de la croisière approche, qui peut dire ce que sera demain ?

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Rédigé par Mireille

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Publié le 17 Décembre 2023

 
La nuit en mer... Perdu dans mon transat à contempler la voie lactée... je divague, je suis... Hans Castorp sur sa montagne magique, allongé et sanglé dans le froid d'un hiver éternel au fond d'une terrasse de sanatorium... Comme la vie est simple dit-il en soupirant à la buée.
 
Pour l'heure nous avons à répondre au souhait du commandant de bord d'organiser un briefing autour de cette missive mystérieuse... Une réunion au sommet s'impose !
Notre commandant nous dit être le propriétaire du pamphlet en question et s'informe des retombées occasionnées par son intervention au sein de son équipage ; après tout le commandant émet et son équipage répond ; c'est logique, La Palice ne dirait pas mieux !
 
Cher Anonymus je vous regrette car mes illusions sont sapées et mes rêves aussi, polémiquer pour polémiquer c'est un point de vue qui se défend mais là nous sommes arrivés sur un autre niveau d'entendement n'est-ce pas?
Moi, au point où je me place dans cette croisière, ça m'amuse cette montée d'adrénaline autour d'histoires inventées avec l'ardeur et la vitalité de nos protagonistes qui deviennent de facto des personnages hauts en couleur, exigeant de s'oublier l'un en face de l'autre... intéressant d'imaginer un polar se monter, une pièce de théâtre ou un conte de fée naître de ce matériau informel... Ceci étant, je n'oserais même pas m'y inclure, sauf en élément bionique comme assaisonnement néanmoins salutaire, ne possédant pas pouvoir ou désir d' intriguer... avec son panel de manigances, de minauderies et cachotteries et nœuds et traîtrises outrancières et autres gourmandises stimulantes et fécondes...
... ma curiosité est piquée tout de même bien que je me sente refroidi au cœur de la soufrière mais...
 
Dans le lointain une bouffée d'oxygène me régénère, car il est prévu un arrêt sur Malte.
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 17 Décembre 2023

 
12/11
Comme je n’ai plus qu’à attendre la suite des évènements, il faut me hâter si je ne veux pas rater le petit déjeuner. J’emprunte le long couloir qui mène à la salle de restauration lorsque je croise Maya et Gino qui viennent d’en sortir et qui m’informent que le Capitaine souhaite nous rassembler dans l’auditorium à 10h précise. Instinctivement je consulte ma montre, 9h35 ! Curieux, je presse le pas car je ne veux pas être en retard. Un café noir et un croissant plus tard, me voici à l’endroit prévu et à l’heure. Ils sont tous là, s’interrogeant sur les raisons de cette soudaine réunion. Aurait-elle un lien avec la « citation » ? Une question que tous les participants ont dû sûrement se poser. Les échanges allaient bon train lorsque le Capitaine a fait son entrée.
 
  •   « Bonjour à tous, je vous remercie d’avoir répondu présent à ma requête. Nous sommes là pour élucider un mystère. Comme certains d’entre vous, j’ai aussi reçu le message anonyme et je souhaiterais que l’auteur, s’il se trouve parmi nous, se dévoile et nous explique quel en était le but ».
 
Un silence solennel et de furtifs regards inquisiteurs laissaient à penser que l’initiateur de cette correspondance ne faisait pas parti de notre groupe. Surprenant ! Heureusement que ma réponse n’était pas adressée à une personne en particulier, j’aurais été bien embêté !
 
Souhaitant inhiber certaines fausses intentions qu’on lui avait attribuées, le Maître de séance poursuivit :
 
 
  • « Je tiens à préciser que mon statut d’officier de la Marine m’oblige à un protocole bien précis ce qui m’impose notamment d’exclure toute aventure sentimentale avec une croisiériste. Si mon attitude a pu, d’une façon ou d’une autre, paraître ambiguë à certaines d’entre vous, sachez, Mesdames, que je m’en excuse mais il n’en est rien. Je suis désolé de le préciser mais il est impératif d’endiguer toute équivoque »
 
Il faut avouer que cette tirade a jeté un froid puis, le malaise dissipé, les conversations fusèrent entre les participants sans que rien de concret n’aboutisse pour autant.
 
Néanmoins, force a été de constater qu’Anne-Sophie et Marjolaine semblaient gênées par cette précision. Auraient-elles fait quelques allusions ou propositions de ce genre à notre commandant ? Je n’osais l’imaginer ! Cependant après un divorce et de grands enfants autonomes, la première aurait pu vouloir goûter à quelques plaisirs sans lendemain quant à la seconde, son vécu insipide aurait pu justifier pleinement d’une incitation afin d’obtenir quelques attentions particulières masculines. A moins que ce ne fut Hector, le dragueur de service. Ce serait bien son genre, histoire d’embrouiller les pistes et de se rapprocher de quelques dames esseulées à rassurer ! Mais ce ne sont que d’hypothétiques extrapolations.  Alors, sans aucun indice réel je clôture cette page de mon journal par :
 
« Que penser de cette mascarade ? Ce qui est certain, c’est que nous resterons dans le flou artistique le plus complet et qu’il nous faudra s’armer de patience jusqu’à ce que le transcripteur de cette citation refasse surface et soit plus loquace et explicite. »
 

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Rédigé par Christiane

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Publié le 16 Décembre 2023

 
Quelques instants avant la réunion du Capitaine prévue dans le salon, nous entamons avec quelques croisiéristes, un dialogue au sujet de la citation.
Chacun de nous donne son point de vue, sans oublier les émotions, peurs, angoisses, émois que cette lettre a remués en eux.
Entre temps, j'ai fait un aller-retour, plusieurs fois à ma cabine, pour voir si j'avais une réponse à ma lettre.
Il est 14 h 30, le Capitaine est là, toujours bien de sa personne, souriant, un peu gêné tout de même. Il nous met dans l'ambiance et là, il dévoile que c'est lui l'auteur de la mystérieuse missive. Il nous explique sa raison. Il a voulu créer une autre ambiance, beaucoup plus conviviale, une osmose véritable entre les croisiéristes, afin d'apporter un lien plus fort entre nous.
Ouf !! Sitôt, je respire un peu mieux.
Plus tard, je me trouve accoudé à ma fenêtre, mon regard perdu sur l'horizon.. Cette missive, je crois a bousculé plusieurs personnes, les égos ont été mis à rude épreuve, à chacun maintenant de s'y retrouver et poursuivre son voyage.
Mes pensées se brouillent dans ma tête, mais cela n'enlève pas le doute au sujet du comportement de Valentine, avec d'autres hommes. C'est vrai, dès que je l'ai aperçue, un flot d'émotions est monté en moi.
Aussitôt j'ai mis en place une stratégie pour me rapprocher délicatement d'elle. Cependant elle a répondu souvent à mes sollicitations et je pensais être sur la bonne voie, de fonder un état amoureux entre elle et moi pour poursuivre une relation durable et faire un bout de chemin de la vie ensemble.
Je suis perplexe, je pense avoir été très prétentieux.
Cette citation a eu pour effet de m'ouvrir les yeux et me faire retomber les pieds sur terre.
Je ne sais plus quoi penser de son attitude, elle semble agir de la même manière avec moi, qu'envers d'autres personnes.
Mon cœur est contrarié. Je me suis mis dans ma tête une suite heureuse pour ce coup de foudre. Il est vrai que Valentine a ébranlé pas mal de sentiments autour d'elle avec son aura impalpable. Cette jeune femme, belle et pleine de vie, aurait- elle fait du charme à un  autre homme ?
Aurait-elle mis des cœurs en émoi ?
Je la connais un peu, elle est indépendante, mais de là à courir plusieurs « lièvres » à la fois, me fait perdre toute contenance.
J'ai cru voir dans ses yeux illuminés et brillants qu'elle appréciait ma présence, elle recherchait le contact.
Elle était, semble-t-il, heureuse d’être à mes côtés !
Ou bien j'ai été ébloui par sa personnalité, au point de mal interpréter ces petits câlins et sourires. Je ne sais plus quoi penser !
Que veut-elle vraiment ?
Que cherche-t-elle ?
Peut-être simplement un plaisir éphémère ?
Ou bien aime-t-elle séduire ?
Une question me vient à l'esprit : quelle doit être mon attitude lorsque je vais la revoir., continuer à aimer sa présence, ses frôlements, ses doux baisers légers, ses caresses délicates.
Je suis vraiment tracassé et mal à l'aise, et un peu perdu.
Moi, Oscar Laperousse, dirigeant impitoyable d'une très importante affaire industrielle, je me sens devenir un adolescent, dans une phase de rêverie délicieuse. J'aimerais partager tous ces sentiments à fleur de peau, afin de savoir si je dois abandonner, revenir aux affaires matérielles, ou bien devoir prendre la bonne résolution pour l'issue de ce joli rêve.
 

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Rédigé par Arlette

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