Publié le 8 Février 2023

 
De retour à la maison, je déposais mon précieux flacon dans ma bibliothèque ; il allait rejoindre mes trésors hétéroclites que j’amassais depuis des années.
Ce matin, à travers mes volets fermés, un vacarme s’élève de la rue et me fait sursauter. Je m’empresse d’aller à ma fenêtre pour en connaître l’origine. Mais oui, c’est carnaval et ses grosses têtes qui se préparent à défiler sur l’avenue Jean Médecin. Toutes les musiques se mélangent, les marches militaires que jouent les fanfares venues des quatre coins du monde, les hurlements des hauts parleurs accrochés aux chars, les annonces officielles, le tout dans un brouhaha indescriptible, boum, boum, taratata, zimboum, multitude de sons qui se bousculent dans mes oreilles. Je ferme précipitamment ma fenêtre et là, par le miracle du double vitrage, je retrouve le monde du silence.
L’après-midi, je me retrouve place Masséna, assis dans les tribunes au milieu d’une foule de touristes qui avaient fait le déplacement du nord de la France pour en découdre à coup de confettis et de serpentins contre l’autorité.
Sa Majesté arrive, précédée par la musique des pompiers qui jouent l’hymne officiel de carnaval.
La musique est couverte par les HO !, les WHAOU, les BRAVOS, des spectateurs qui, l’instant d’un corso, deviennent les sujets de ce grand roi fait de fer et de carton.
Pendant une heure durant, j’admire les carnavaliers, eux qui, par leur travail, chars, grosses têtes, nous font oublier les soucis, nos soucis de tous les jours.
Comme un enfant, je rentre dans mon appartement les yeux remplis d’images, la tête pleine de musique, dont les confettis sont des notes qui volent et qui retombent sur le sol. Je pense à ce bon roi de carnaval, trésor éphémère qui ne dure qu’un temps, adoré, applaudi et pourtant, il finira en fumée sous les cris et les rires d’un enfant.
 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 7 Février 2023

 
Hier soir sa majesté carnaval à soufflé son cent cinquantième sur la coulée verte.
Une première.
 
A l’occasion, j’avais loué une paire d’échasses pour mieux passer outre
le périmètre sans œilletons de l’Office du Tourisme.
 
Figure-toi que j’avais pris l’idée de me lover dans les bras de Britney Spears
spécialement venue en petite tenue polystyrène et fibres de verre
nous montrer le meilleur de ses atouts maquillés et modifiés gonflés.
 
Tu sais que je suis épuisé. Depuis ce matin je dois garder l’équilibre,
patienter le boire et le manger dans un serpentin de têtes en buste
sans compter les trilles des langues de belle-mère.
 
Mais voilà enfin qu’au loin j‘aperçois le char numéro 13.
Il avance doucement, précédé, me semble-t-il
par la fanfare des Crapauds de la Mare,
Si, si, c’est écrit sur le programme. Je vous jure.
 
Donc comme tout arrive à qui sait attendre,
et elle vient de le dire,
mais là, pas de chance.
Britney s’incline complètement à mon opposé.
 
Ma contorsion voire plus, devient nécessaire.
Pas le choix, je passe l’échasse gauche sans problème
par-dessus la clôture plus trop zinguée,
puis je tente la droite et vlan, je glisse sur un confetti bleu
à moins que ce ne soit un vert ?
Penchons-nous un peu,
mais non, c’est un énorme… grain de folie.
 
Plus loin vers le lendemain, à Pasteur city
dans les courants d’air des couloirs,
des paillassous partout,
des Rois, des Reines défilent en désordre, sans fleurs ni couronne.
Et moi, allongé dans un presque plâtre,
j’ai le masque qui pleure de rire
des toquades coincées encore dans ma caboche,
Britney dans ma poche gauche, une photo découpée dans télé Machin
et Carnaval dans ma poche droite, un billet d’entrée plein tarif signé.
 
Dany-L

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 7 Février 2023

 
Cette année la ville de Nice, comme pour chaque carnaval, a passé de nombreuses annonces pour recherche de conducteur ou conductrice de tracteurs, ceux qui servent à porter les personnages du carnaval pour les défilés.
Justine et Marius ont retenu l’attention de la Collégiale des Festivités.
 
Agriculteurs en retraite mais encore verts ils avaient toujours rêvé de voir la mer.
Originaire de Roucouler-les-Bains, ils seraient disponibles pour une semaine voir deux mais pas plus à cause des cochons en demi-pension chez Georgette, la première adjointe de la mairie de Roucouler-les-bains, leur village commun.
  • Dis la Justine, nous z’ont prêté un hôtel de luxe pour ce carnaval , le 150e y paraît. On a même la télé et un balcon avec deux chaises. Et puis penche-toi un peu. On voit la mer là-bas juste derrière ce palmier. C’est bizarre. Reste plus qu’un trognon. Peut-être z’ont enlevé les palmes pour les donner aux paysans d’ici à cause du four de cet été ?
  • Le Marius, tu dis n’importe quoi. Occupe-toi donc de remonter le réveil pour 4 heures et n’oublie pas tes cachets. Fait vraiment chaud ici. Tu peux bien quitter tes chaussettes, tu dormiras mieux.
  • Mais z’ont dit, y’a l’appareil pour le chaud et le froid. Là regarde y’a une boîte.
  • Commence pas à toucher tous les boutons. Ouvre plutôt la fenêtre. Mais dis donc le Marius ça me fait penser, tu as bien fermé le cagibi des cochons ?
  • Pour sûr la Justine.
  • Alors bonne nuit mon Marius.
  • Ce soir z’ai pas eu mon bisou à débordement, ma Justine ?
Le lendemain après un petit déjeuner rapide, un car de ramassage venait prendre nos amis directement dans le parking de l’hôtel en direction du hangar. Tout était très bien organisé. Les costumes, les accessoires, les grosses têtes et les chars qui étaient alignés dans l’ordre de sortie.
  • Bonjour messieurs dame moi, c’est Jérôme.
  • Nous Marius et Justine pour le char numéro deux. Le char Koko je crois.
  • D’accord je vais vous y conduire. Je vous donne une tablette et un panier garni.
Nos deux amis étaient émerveillés par l’endroit, eux qui n’avaient jamais été plus loin que Roucouler-les-Bains. Une sympathique équipe les avait pris en charge. Vint le grand moment, faire connaissance avec le tracteur, l’engin de tous les rêves de Marius, lui qui n’avait que le très vieux Fergusson de son père. Justine hésitait tandis que Marius, sa moitié avait déjà ouvert la porte de la machine.
  • La Justine dépêche-toi de monter.
  • C’est un peu étriqué là-dedans et zut, en plus, J’ai oublié de mettre mes bas de contention et …
  • Dépêche-toi de monter la Justine. Le Jérôme m’a tout expliqué pour conduire le tracteur.
Nos joyeux lurons étaient tellement impatients de démarrer, Justine un tantinet inquiète quand même. Marius avait installé sa tablette avec tout le programme sur ses genoux. A Roucouler on disait que Marius est particulièrement doué en informatique. Ça et puis aussi, pour saigner les cochons. Le reste c’était Justine.
 
Le grand portail du hangar s’ouvrit sous des olas de l’équipe. Première sortie du Carnaval. Marius les yeux dans le mollet de monseigneur Koko et tout près de l'ourlet de sa soutane était fou de joie. Il embraya sur l’avenir juste derrière la cavalerie de Mongolie, un rythme déjà endiablé sur des airs culottés.
 
Koko était impressionnant. Encore plus laid que dans la vrai vie. Il avait réussi à figurer dans le défilé
étant le seul médaillé encore de ce monde, pour ses excellents pots de miels. Par ailleurs, il descendrait lui aussi à Nice pour jouir de la plus vue sur la mer du Negraisseco.
Sur le char, des jolies jeunes filles virevoltaient de toutes parts et Marius jubilait des vibrations gratuites et régulières des danses de ces demoiselles, un changement avec celles des trayeuses de Roucouler.
  • Marius, un bisou qui déborde, s’il te plaît … mon chou.
  • Minute La Justine. Mets donc tes yeux en face des trous pour voir dehors et dis-moi si je z’peux avancer un peu sur la gauche. Je dois laisser le passage à la dame de la Police Municipale et son canasson.
  • Voilà tu peux. Dépêche-toi elle a priorité.
Soudain un grand bruit. Marius tente désespérément de redresser le char. Koko est touché de plein fouet, la mitre toute neuve accrochée à la caténaire du bus électrique. Un énorme soubresaut, une panique sur la zone. Marius quitte précipitamment la cabine pour constater les dégâts, Koko décapité, la tête qui pend sur l’épaule, la fin d’un règne, le début du purgatoire.
 
Restera l’homme du Négraisseco. Caïn s’engouffre dans le moins quatre pour récupérer la Porche de Monseigneur Koko. Une ombre se glisse au diable Vauvert du parking. Soigné et discret, Caïn enfile sa casquette et ouvre la boîte à gants…
 

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Rédigé par Dany-L

Publié dans #Trésors du monde

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Publié le 6 Février 2023

 
Quand, exposé dans le vétuste musée des sciences de notre petite ville, j’ai découvert ce bout de météorite biscornu, gros comme orange écrasée, malgré mes à peine 10 ans, j’ai compris que, comme le soufre de l’allumette, ma curiosité s’enflammait d’une étincelle qui durerait, j’en étais presque sûr, pour longtemps, voire toujours.
 
En grandissant, ma part de rêve et d’espace ne me quitta plus. Je me plongeais dans les études et je m’abreuvais de recherche de savoir, mais des myriades questions s’amoncelaient tandis leurs réponses suffoquaient. J’arpentais la fin de mon adolescence et mes livres, l’école devenaient une frontière contraignante.
 
Un matin mon envie de course au trésor, tel un chien qui demande pour sortir jouer, posa sa truffe humide sur un rebord de mon cœur. Une brise légère et tiède jouait avec le tissu des rideaux, les lueurs douces de l’aube naissante, se faufilaient entre les lattes des persiennes, les premières rumeurs citadines bourdonnaient, le goût acidulé et pétillant de l’aventure me réveilla, d’un bond je quittais mon lit. Une douche, un café, mon sac, des fringues, un carnet, mon appareil photo, mon argent économisés dans ma poche, un message pour mes parents pour ne pas qu’ ils s’inquiètent,
(mais quels parents ne s’inquiètent jamais) et me voilà sur le seuil de ma maison que je m’ apprête à quitter.
Je vais le franchir tout va changer, et je repense à mon compagnon le météorite, vestige du fameux big bang.
 
En ce temps n’y avait rien et une seconde après…
Quelle Seconde Magique ce dût être ! Belle, mystérieuse, quasi mystique, qui fait tout basculer et propulse, sur une trajectoire, une perpétuelle marche avant à l’image de ce caillou, voyageur interstellaire, minuscule miette d’univers, qui aura traversé l’insondable Espace nous surplombant pour conclure son embardée loufoque sur notre Terre, dans une pièce mal éclairée et poussiéreuse et enfin parader devant mon regard d’enfant émerveillé jusqu’à la fin de mon temps à moi, notre temps à nous tous.
 
Et je suis parti. Bus, train de banlieue et grande ligne, au gré des jours, des semaines des mois, copie tracée sur papier calque de la particule primaire lancée dans le cosmos primitif, j’abordais mon odyssée dans ma galaxie terrienne.
Durant la principale partie de mon avancée, j’ai bourlingué au cœur palpitant de fortunes éparses, mon appétence en évidence, comme une baïonnette posé bout du canon, quand le moment arrive pour partir au front.
Mes champs de bataille, c’était un globe de presque 40 000km d’un point à l’autre.
Mon passeport en poche, les frontières devant moi décuplèrent encore plus mon énergie cinétique.
 
Bien des lieux, monuments, méritent d’être vus. Le soleil couchant sur les pierres blanches en granit du château d’Amboise, les odeurs de pins l’été dans les gorges du Tarn, bien des œuvres sont à découvrir : Radeau de la Méduse, le couronnement de Napoléon, des livres d’Irving, Pagnol, Bradbury ou Simon valent une lecture paisible, ne serait ce qu’une fois. Mais moi, l’émotion qui m’a chopée, me chope et me chopera toujours en refermant les crocs de ses mâchoires sur mon cœur, en jouant de lui comme un simple bout de barbaque, lorsque je me retrouve face à de ses vestiges de notre passé antique, autant « d’astéroïdes » édifiés par la main humaine qui, après une traversée en funambule sur fil de plomb des siècles et millénaires, s’érigent en conteur des légendes d’autrefois. J’aimerais vous décrire avec justesse ce qu’on ressent quand à la sortie du canyon forgé par une rivière fossile il y est milliers d’années, on voit la ville Pétra dans le désert de Jordanie, sculptée dans la roche rouge témoignage d’une civilisation nabatéenne disparue.
 
Si vous saviez tout ce que mes yeux ont vu.
Si vous saviez tout ce que mes yeux ont vu. J’en deviendrais vite intarissable.
Et si je dois vous causer de mes déserts, celui du Yémen, celui de Namibie, de la grande plaine du Dakota, les Moaï de l’Île de Pâques, le Colisée de Rome, le Mur d’Adrien, Stonehenge, le temps me manquera.
Les hommes, la société, les civilisations vont, viennent, naissent grandissent meurent et se remplacent l’une par l’autre, mais leurs histoires, leurs mémoires subsistent au travers les pierres qu’elles taillent et laissent sur le bords de notre course éperdue dans le feu de notre existence.
Et si c’est ça que ma pierre spatiale, celle de ma jeunesse, cherchait à me dire… ?
 
 

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 6 Février 2023

 
Quel voyage !
Notre coucou descend à la vitesse grand V vers l'aéroport de Lukla au Népal. Une heure entre Katmandou et Lukla nous évite 12 heures de marche et nous propulse à 2400 mètres d'altitude.
Les pneus crissent sur l'asphalte et déjà les rétro-moteurs s'enclenchent avec une série de coups de freins qui nous chahutent pas mal. Ouf ! Enfin stoppés. La piste de 500 mètres inclinée à 12 % a été entièrement absorbée.
Notre guide nous attend avec mules et matériel pour rejoindre le village de Solukumbu dans la vallée du Sagarmatha à plus de 5000 mètres d'altitude.
 
La fête de l'été dans la vallée du Sagarmatha, au pied de l'Everest est classée au patrimoine mondial de l'immatériel pour ses rituels nous avaient dit nos amis et on avait eu la faiblesse d'accepter sans se douter de ce qu'il nous attendait.
 
La marche, je devrai dire l'ascension, commence et déjà le premier pont suspendu d'une largeur de deux mètres, avec cordages et platelage en aluminium, qui se balance au dessus de gorges impressionnantes. Un Sherpa hors d'âge veille sur son entretien toute la journée et il ne faut pas oublier de laisser une participation. Espérons que les Dieux seront de notre côté. On s'engage les yeux à moitié fermés et lorsqu'on les ouvre c'est pour découvrir un convoi de yacks chargés en sens inverse ? Ah non ! C'était pas prévu au programme ça ! On se plaque contre les filets faisant office de garde corps, on se croise et… on rejoint la terre ferme.
Tout ça va durer six jours dans des paysages somptueux. Partout des drapeaux constitués de lanières rouge, blanc, bleu, jaune, vert qui flottent au vent omniprésent. Un ciel d'un bleu azuréen. Un vent qui, ici, est tout un symbole et représente le souffle des anciens.
 
Le chemin d'accès à la vallée de Sagarmatha également classé premier itinéraire culturel du Népal et patrimoine de l’humanité, longe rivières tumultueuses, bois épars, vallées profondément encaissées. Nous apercevons de très nombreux trekkers en groupe ou isolés, cheminant avec sacs à dos, chaussures de rechange suspendus au sac, pèlerine imperméable, chapeau vissé sur la tête et l'inévitable guide avec son yack.
Étapes de 10 heures par jour nous permettant de nous habituer peu à peu à l'altitude par larges chemins ou sentiers étroits et rocailleux. Ici deux murets de pierres sèches protègent parcimonieusement du vent et toujours en ligne de mire les montagnes de cristal.
Traverser ces étendues sous la domination au loin des plus de 8000 mètres a quelque-chose d'irréel. Arriver à un col, trempés de sueur, mesurer songeur l’effort qu’il faudra encore accomplir pour terminer la journée. Bizarrement la fatigue disparaît face à tant de beauté.
Et puis... Le village est atteint.
 
L'accueil des étrangers chaleureux. Nous nous installons à notre maison du thé.
Le soleil se couche. Les plus de 8000 mètres au loin flamboient du pied au sommet, comme illuminés de l’intérieur, tandis que la vallée se teinte de violet, puis les couleurs s’effacent. Les montagnes s’éteignent.
Le ciel bleu devient rose. La voûte noire s’impose comme chaque nuit avant que les étoiles ne viennent s’installer et éclairer l'Annapurna, le Sagarmatha, l'Everest.
 
Nous sommes réveillés le lendemain par des danses avec groupes de femmes en costumes traditionnels rouges et noirs, sous une pluie de pétales de fleurs. Les rouleaux de drapeaux de couleurs décorent maisons, temples, murets, flottent au vent. Toujours les cinq couleurs. Il y en a pour tout le monde : le ciel, l'air, le feu, la terre, l'eau. Personne n'est oublié. Tout le monde est remercié. Les cylindres de prières sont entraînés de droite vers la gauche, par une foule recueillie et diffusent à l'attention des Dieux des paroles bienveillantes. Nous suivons le mouvement. Voilà qu'un son puissant nous surprend. Les dungchen, ces longues trompes de plus de trois mètres avec extrémités recourbés ne peuvent s'adresser qu'à l'au-delà. Les danses sont rythmées par ces sonorités dominatrices.
 
La fête continue, elle durera plusieurs jours. Je comprends que le vent qui agite tous ces drapeaux, les tenues des danseuses, le souffle de ces instruments sous le regard des géants de notre terre, se soient transformé en patrimoine mondial.
Nous rejoignons notre maison du thé...
 
 

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Rédigé par Gérald

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Publié le 4 Février 2023

 
Je quittai la Drôme après un séjour des plus agréables. Je décidai de ne pas reprendre l’autoroute mais de rejoindre Nice par la mythique Nationale 7. Je pourrai ainsi profiter du paysage et m’arrêter selon mes envies. J’avais d’ailleurs l’intention de faire une halte à Saint-Maximin-la-Sainte-Beaume et de rendre visite à Enika Eygazier, maître santonnier. C’est grâce à elle que je possède une collection de santons magnifique que j’enrichis à chacune de mes visites.
Me voilà arrivée chez Enika. Je pousse la porte de son atelier et pénètre dans son royaume. Elle est assise devant sa grande table et me tourne le dos. Absorbée par son travail minutieux, elle ne m’a pas entendue. Pour ne pas la déranger, je vais faire un tour dans la salle d’exposition pour admirer les œuvres terminées qui sont rassemblées dans une crèche géante. J’ai l’impression de retrouver des amis de longue date, ceux qui ont enchanté les Noëls de mon enfance. Grasset et Grassette, les vieux, avancent main dans la main en s’abritant sous leur grand parapluie rouge. Ils sont amoureux comme au premier jour. Le Ravi, lui, est toujours à la même place, les bras en l’air. Son sourire béat est la preuve de son ravissement. Mais voilà le tambourinaire qui s’approche. Comme il est élégant avec son feutre à larges bords ! Il conduit la farandole au son du galoubet et du tambourin. Je ne peux m’empêcher de fredonner quelques notes. Monsieur le Maire, lui, a revêtu ses plus beaux atours : écharpe tricolore et haut de forme. Il se tient très droit et semble fier de son rôle de premier magistrat. Il m’intimide un peu. Ce n’est pas le cas du Pistachié que je trouve sympathique et amusant avec ses gilets superposés, de toutes les couleurs et de longueurs différentes. J’aperçois près de l’étable, les bergers et leurs moutons et, au-dessus de celle-ci, l’ange Boufaréou appelé ainsi à cause de ses joues rebondies à force de jouer de la trompette. Même si tous ces santons sont mes préférés, je n’oublie pas d’aller saluer le bûcheron chargé de son fagot de bois, le meunier avec son sac de farine, le rémouleur et sa meule pour aiguiser les couteaux et la lavandière avec son savon de Marseille et son battoir. Mais, aujourd’hui, je suis venue pour un personnage en particulier. Il est inquiétant et peu sympathique, certes, mais il manque à ma collection : c’est le bohémien. Il se tient un peu à l’écart mais il ne passe pas inaperçu avec sa cape noire, son foulard rouge et son couteau qui étincelle à la ceinture. Il me fait un peu peur et me fascine à la fois…
Enika a fini de travailler et vient me rejoindre. Elle est ravie de mon choix. C’est avec une grande délicatesse qu’elle range mon nouveau trésor dans une boîte, après l’avoir enveloppé dans un papier de soie. Je repars heureuse et le cœur léger. Les santons représentent pour moi l’art de vivre en Provence. Ils évoquent, parfois avec un peu de nostalgie, des personnes ou des métiers aujourd’hui disparus mais que, grâce à eux, on n’ oubliera jamais.
 

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Rédigé par Elisabeth

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Publié le 4 Février 2023

 
 
Rentrée à Nice, Maëlle avait mis plusieurs jours pour décanter des découvertes-chocs de ce dernier mois. Elle avait opté pour un peu de farniente à la mode sudiste, mais c’était sans compter sur sa bougeotte légendaire.
 
Pas de passeport, pas de visa, juste un billet de train qui la mènerait au Puy-en-Velay, point de départ de la Via Podiensis, en direction de Santiago (celui d’Espagne cette fois-ci !) Un long cheminement qui lui prendrait presque deux mois… Elle avait du temps. Elle avait envie. Alors pourquoi pas ?
 
Le tortillard qui se traînait de Saint-Etienne au Puy-en-Velay n’en finissait pas avec ses « escales » mais elle ressentait déjà la pression du TGV Nice-Lyon et de la gare Lyon Part Dieu retomber. Elle se laissait doucement porter en ce début d’après-midi, n’ayant aucune idée de ce qui pouvait bien l’attendre sur ce Chemin.
 
Arrivée au Puy, elle rejoignit le gîte qu’elle avait réservé et ses affaires installées dans sa chambre, elle partit illico pour une découverte de la ville haute, dédale de rues escarpées sous la cathédrale majestueuse Notre-Dame du Puy.
 
Au détour d’une ruelle, sur une placette à peine plus grande que son salon, Maëlle aperçut une vieille dame assise devant la vitrine d’une échoppe hors du temps. Habillée de noir, la tête penchée en avant, elle était captivée par un ouvrage quelconque autour duquel ses mains s’activaient fébrilement. En s’approchant, Maëlle découvrit que ces mains qui bougeaient sans arrêt prenaient et reposaient des espèces de fuseaux en bois dont elle entremêlait les fils de coton blanc. Un ballet orchestré de main de maître, dont la partition lui semblait aléatoire. La dentellière, par contre, n’avait aucune hésitation. Ses doigts déformés par la vieillesse semblaient fragiles mais elle se saisissait habilement de chaque fuseau-bobine pour le reposer après l’avoir glissé une fois dessus, une fois dessous son ouvrage (à moins que ce ne soit l’inverse) et en reprendre un autre après. La composition de dentelle se faisait petit à petit.
 
Maëlle était fascinée par la concentration de la vieille dame, qui semblait absorbée dans une bulle intemporelle. Elle imaginait combien d’ouvrages elle avait pu accumuler durant toute sa vie, l’échoppe semblait dater d’un autre monde, sans doute avait-elle pris la suite de sa mère, de sa grand-mère ? Pendant qu’elle se perdait dans ses pensées, de son côté la vieille dame continuait inlassablement, à peine avait-elle levé un instant ses yeux d’un bleu délavé vers Maëlle en lui adressant un sourire timide.
 
En regagnant son gîte, Maëlle se disait que désormais elle verrait d’un autre œil le napperon jauni sur le guéridon de l’entrée chez sa grand-tante. Tant d’heures de travail minutieux forçaient au respect.
 
 

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Rédigé par Bernadette

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Publié le 4 Février 2023

 
A peine remise de cette rencontre avec le Taj Mahal, Maëlle est revenue dans son hôtel de Delhi, la tête pleine de beautés et de rêves… Aucune envie de rentrer en France, alors elle a décidé de s’accorder quelques jours supplémentaires en Inde, ce ne sont pas les sites à découvrir qui manquent ici.
 
Mais chaque soir, en rentrant dans sa chambre d’hôtel après une journée bien remplie, une nouvelle envie d’explorations lui monte à la tête, persistante. Elle rêve d’un autre continent qui la fascine depuis le collège, l’Amérique du Sud et plus particulièrement le Chili, cette longue bande de terre qui en longe toute la côte ouest. Son amie Sandra, voyageuse et alpiniste chevronnée lui a longuement parlé de ses nombreux voyages là-bas et de la diversité géographique du pays. Petit à petit l’idée d’enchaîner par une « escapade » chilienne fait son chemin dans sa tête et elle se retrouve un soir à réserver un vol Delhi-Santiago du Chili, vol soumis à de nombreuses escales…
 
L’arrivée à Santiago est mémorable, quelle bascule dans le temps, Delhi sale et joyeusement chahuteuse, Santiago impeccable et assez stricte… Est-ce parce qu’il y a eu une forte immigration allemande ? Du haut du Belvédère de la colline de Saint-Christophe, elle regarde la ville qui s’étend à perte de vue. Elle a décidé que la première étape de son voyage serait San Pedro de Atacama avec comme un triple objectif : le Salar d’Atacama, la Vallée de la Lune et les geysers du Tatio. Le soir même elle s’est préoccupée de trouver un guide qui lui permettrait de réaliser ses prochaines explorations.
 
La vision du Salar d’Atacama est époustouflante : une étendue de sel blanc, comme chauffée à blanc par les rayons du soleil qui brille de mille étincelles. Et cette mosaïque infinie, faite de figures géométriques irrégulières aux bordures surélevées la laisse sans voix. Il est bien entendu interdit d’aller s’y perdre, Maëlle doit se contenter d’observer cet infini blanc en longeant à pied le bord de la route.
 
Sandra lui avait bien recommandé de se rendre à la Vallée de la Lune en fin de journée, lorsque la lumière du soleil accentue les reflets ocres-rougeoyants et la transparence des arêtes des « roches ». Elle a tout bien fait comme il fallait, la voilà qui marche dans ce dédale, au gré de ses envies. Sous ses pas des craquements constants, comme si elle marchait sur des kilos de gros sel. Les roches même semblent fragiles, pour un peu on pourrait peut-être en briser le bout avec les doigts, qui sait ? Et cette lumière indescriptible, du rouge qui flamboie sous le soleil, du rose plus pâle, et le blanc du sel comme une décoration digne de la touche finale du meilleur pâtissier.
 
Elle s’arrête. Écoute. Ça crisse doucement. Elle se laisse envelopper par cette atmosphère irréelle, mais non !!! C’est bien elle qui est là, elle mitraille chaque recoin de ce dédale. Le guide la suit des yeux, elle lui a dit qu’elle voulait être seule pour se fondre dans ces éléments à la fois hostiles et accueillants. Il la surveille, simplement pour la raccompagner vers la sortie de ce labyrinthe magique. La nuit est quasiment là maintenant, et dans le 4x4 qui la ramène à San Pedro de Atacama, elle pense déjà que dans quelques courtes heures il faudra se lever pour assister au lever du soleil sur les geysers du Tatio.
 
Maëlle retrouve Carlo, son guide d’hier, à la réception de l’hôtel à 3 heures et demie du matin. Un peu de route et les voilà arrivés sur un vaste emplacement où sont déjà garés de nombreux véhicules. C’est la meilleure heure pour venir. Maëlle découvre un champ de fumerolles blanches qui contrastent avec le sol gris foncé à cette heure-ci. Elle s’avance prudemment, surtout ne pas s’approcher du bord des mofettes, ces trous d’eau gigantesques dont le rebord est extrêmement friable, sous peine d’être engloutie dans l’eau qui est à environ 80°. Le froid est pourtant assez piquant sur ce plateau. A intervalles irréguliers, le geyser se forme. L’eau monte en une énorme bulle qui éclate vers le ciel en projetant l’eau bouillante. La terre est vivante, on dirait qu’elle respire et qu’elle se débarrasse d’un chaos intérieur indésirable. Maëlle ne se lasse pas de guetter l’eau redevenue tranquille, jusqu’au prochain frémissement annonciateur de la prochaine révolution. Elle en oublie le froid qui lui mordille les joues, tout le reste est soigneusement enveloppé de gants, bonnet, doudoune, pantalon chaud et grosses chaussures.
 
Un peu plus loin, un geyser fontaine crache eau et fumée, on dirait une énorme cheminée posée du sol. Le conduit intérieur est assez fin et l’eau en ressort d’autant plus violemment.
 
Le soleil qui se lève fait ressortir quelques couleurs cachées jusque-là. Le sol est gris, noir et rouge, avec quelques traînées verdâtres. Les fumées sont parfaitement blanches et se découpent devant le ciel déjà bleu.
 
Un peu plus tard, assise à même le sol, un peu éloignée du plateau, Maëlle, submergée par l’émotion de ces deux derniers jours, essuyait une larme qui coulait lentement le long de sa joue droite. Il n’y avait aucun mot qui pouvait raconter ce qu’elle venait de vivre.
 
 

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Rédigé par Bernadette

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Publié le 4 Février 2023

 
Sous un soleil éclatant dans un ciel bleu sans nuage, la nature revenait à la vie et le printemps faisait honneur à son nom. Le périple de Bastian, que j'avais laissé au pied du mont Ararat et ses voyages, aussi interminables que lointains, m'avaient amené à m'intéresser, plutôt, à un patrimoine régional qui regorgeait de chapelles, d'oratoires et d'églises, toutes et tous témoins d'un passé de vieilles pierres abandonnées, bien souvent, par les hommes du présent.
Par cette belle journée, j'avais décidé de me rendre dans un village de moyenne montagne où des amis m'avaient signalé une collégiale très ancienne décorée de scènes de chasse et une église Saint-Antoine du XVe siècle qui méritaient la visite.
J'arrivais sur la place du village aux alentours de midi et, en sortant de ma voiture, je vis la terrasse d'un bar-restaurant-épicerie-tabac dont l'ardoise, accrochée à un arbre, vantait "les raviolis de Marie". Je m'approchais tranquillement. Les tables étaient presque toutes occupées et le bruit de fond des conversations allait bon train. Je trouvais, en bordure des arbres, une place où m'asseoir. A ma droite une table de six bûcherons qui parlaient des difficultés de leur métier et à ma gauche un homme seul, habillé d'une sorte d'uniforme bleu qui portait, en travers de la poitrine, un plastron en cuir que je connaissais bien car il comportait un logement pour deux baguettes de tambour. Le tambour était d'ailleurs par terre à côté de lui.
Mes souvenirs étaient en train de me ramener à l'époque de mon service militaire où je jouais du même instrument, quand le patron vint à moi pour prendre ma commande. Il était petit, gros et chauve. Son tablier, taché de je ne sais quoi, ne m'inspirait pas une confiance énorme mais les gargouillements de mon estomac l'emportèrent sur mes hésitations.
Et là : Le flop !
Je voulu la jouer citadin plein de morgue, celui à qui on ne la faisait pas, et posais une question, pour le moins maladroite... Je demandais si les raviolis étaient vraiment maison. Tous les clients se tournèrent vers moi. Un silence, presque mortel s'installa et je compris que j'avais été un peu trop loin.
Le patron se pencha vers moi et me souffla à l'oreille que Marie était un trésor local auquel il ne fallait pas toucher, surtout si on était un étranger. Inutile de vous préciser que le qualificatif "d'étranger" était lourd de menace. Je ne savais plus où me mettre, quand le monsieur en uniforme vint à mon secours et dit quelques mots au patron. Il se présenta ensuite à moi et je sus que j'avais affaire au garde-champêtre du village. Je profitais de l'occasion pour lui demander des renseignements concernant le but de ma visite.
On me servait enfin une bonne assiette de raviolis, qui je dois le reconnaître, avaient un air sympathique, quand des coups de feu éclatèrent et provoquèrent ma stupéfaction. D'abord espacés et tout de suite après en rafale comme dans une bataille rangée. Le patron, à mon air stressé vint à ma table et daigna me renseigner.
- Ce n'est qu'un mariage, ne vous affolez pas, regardez ! Personne ne s'en émeut. C'est une tradition chez nous. De la mairie à l'église, le cortège nuptial sillonne les rues et les habitants tirent, en leur honneur, des coups de fusil. Remarquez bien qu'ils tirent en l'air. Maintenant si un pigeon passe par hasard....
- Mais, pourquoi des coups de fusil ? Cela peut être dangereux.
Le patron me regarda avec un regard, à la fois amusé et agacé.
- Depuis la nuit des temps, le bruit des tambours ou des fusils est destiné à éloigner le diable et le mauvais sort du chemin des Novis.
- C'est très bien, mais des tambours seraient moins dangereux que des fusils.
- Sans doute, mais chez nous il y a beaucoup plus de fusils… et autres... que de tambours. Ceci explique cela. Mais tenez regardez, ils arrivent.
En effet, je vis déboucher sur la place une joyeuse procession, précédée de deux tambours, deux fifres et une grosse caisse qui jouaient avec entrain "l'Offerte", morceau de fête des villages de la vallée.
Soulagé, je pris le parti de m'intéresser à mon assiette en disant au patron :
- Figurez-vous que j'ai eu peur qu'il s'agisse d'un accident de chasse.
J'ai cru le voir craquer et se mettre à pleurer devant autant de bêtise. En me regardant droit dans les yeux et en faisant preuve d'une patience que l'on n'accorde qu'à l’élève le plus ignare de la classe, il consentit à me répondre.
- Vous devez savoir une chose. Il est écrit dans notre patrimoine génétique qu'il n'y a jamais d'accident de chasse dans ce village. Jamais ! Tout au plus, une légère divergence d'opinion à vocation villageoise, qui doit entraîner une réponse rapide afin que le problème ne s'éternise pas. C'est aussi une tradition à laquelle nous tenons par dessus tout. Un usage local qui n'est pas sensé intéresser un quelconque quidam égaré sur la départementale qui longe la commune. Nos traditions sont des trésors inestimables et nous ne permettons à personne de les mettre en doute.
Pas encore vraiment assuré de rester en vie… J'osais :
- Je respecte vos coutumes, mais ça n'est peut être pas très légal....
Il me regarda, comme on regarde un condamné et il me demanda d'une voix grave :
- Savez-vous comment on nous appelle dans la région ?
- Non, répondis-je d'une voix qui avait perdu de sa superbe.
- Nous sommes "Les loups" et ce n'est pas usurpé.
Je compris, enfin, qu'il était urgent que je m'intéresse à Marie et surtout que je me taise. Je me promis d'aller allumer un cierge à saint Antoine pour le remercier de m'en sortir entier... Et aussi pour les raviolis qui méritaient, vraiment, le détour.
 

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Rédigé par Fernand

Publié dans #Trésors du monde

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Publié le 3 Février 2023

 
Le temps allant bon an mal an, d’Eve et d’Adam il ne reste plus qu’un monument.
Partis sans égal, venus sans venir, ils ne jouiront jamais du fin mot de l’histoire.
Nous non plus d’ailleurs.
 
Trahi par son frère, avec des parents sous une dalle, Abel décida de quitter Hongu
pour la Mongolie et Oulan-Bator.
 
Le long de la piste du Transsibérien vivait un chaman et son église.
A la fac, on avait déjà dit à Abel qu’il aurait hérité de la fibre chamaniste de sa mère.
Il n’avait conservé que quelques notions de sa licence de l’époque pourtant
il ne mit pas longtemps à convaincre son nouveau maître.
 
Désormais toutes les nuits de pleine lune, il partait à la rencontre des esprits,
faisant dialoguer l’invisible avec le visible.
Dans le froid polaire, on allumait un grand feu. Abel se vêtait de son plus simple appareil,
la face cachée par un masque de feuilles de tilleul de la région.
Une danse commençait doucement accompagné de son chant d’incantations, si particulier.
Quand il arrivait tout près de l’Ovoo, des congénères malades fixaient les rubans de couleur
pendant qu’en transe il évoquait les esprits pour leurs guérisons.
 
Lors d’une première divination un lundi après-midi, Abel entre-aperçut la mitre de monseigneur Koko dévorée par une myriade d’abeilles noires. Au pied de la falaise il restait très peu du visible de notre homme écrasé de remords et de regrets pour le miel en pots.
 
Caïn de son côté, venait de quitter Hongu aussi, plus du tout intéressé par les vers luisants
convertis désormais aux LED et il s’était spécialisé dans le parapluie.
Pour cause, il avait peur de tout ce qui lui tombait dessus. Chauve, bossu, boiteux, célibataire,
plus de points à son permis, et j’oubliais la console, tombée dans le trou.
 
Lors d’une vision cette fois un samedi après-midi, le courant de pensée de Caïn se jeta violemment
sur Abel qui n’échappa pas à la diablerie meurtrière de son frère.
Une grosse dépression le secoua tellement fort qu’il finit par couler à pic dans son dernier mot.
 
Depuis ce jour Caïn erre de terres en îles, de mers en continents, prisonnier de son âme
morte d’éternité et de son bracelet électronique.
 
Ainsi finira le commencement... ou presque … ou pas …?
 
 

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Rédigé par Dany-L

Publié dans #Trésors du monde

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