Publié le 4 Décembre 2021

 

Pendant que la désolation mélangeait les chapitres,

les idées se ressaisirent.

Gêne, toi de là, pousses toi.

Entre les C et les D, Camille végétait au rayon des audio.

Jusqu'à présent, elle n'était que décibels en CDI.

 

Elle se contentait d'un son mal fait sur une suite de mots

pour susurrer des histoires.

on aurait vraiment dit qu'elle mangeait un bonbon.

 

A l'occasion de la visite de Madame la Directrice

Camille décida de prendre attache avec Mimile.
Tant pis s'il était un peu trop syndicaliste

et rond de cuir un peu démodé.

 

Camille supportait mal la petite aiguille qui lui grattait le dos,

parfois même jusqu'au sang et surtout,

la vibration de l'écrit en colonnes la mettait en désordre.

Un agencement en pied de page devenait indispensable.

 

Camille héla Monsieur le Député de la Métropole.

- Plus besoin de mouiller son doigt, bien sûr pour changer de page

mais ce qui manque c'est la sonorité du papier qui tourne,

le bruit de la page qui nous quitte pour la suivante qui nous accueille.

- Nous aimerions garder cette respiration pour nous et nos emprunteurs.

- Que nous puissions laisser s'échapper de nos chapitres écrantés

le reste résonnant d'un brin de livre,

un bout de libre pour un goût de vivre.

- Nous voulons crier notre humanité pendant qu'il en est encore temps,

parce que nous avons peur de l'intelligence des machines

qui prendraient froidement notre nous, peur de dé-exister à jamais.

 

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Rédigé par Dany-L

Publié dans #Liberté

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Publié le 4 Décembre 2021

GRADATION

embryon, nouveau-né, nourrisson, bébé, minime, cadet, junior, adulte, senior, mort.

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La liberté s’arrête à partir du moment ou l'on prend conscience que l'on est en vie.

Elle s'arrête aussi quand on impacte a la liberté d'autrui.

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Pour parler de la liberté, mon moyen d'expression est limité par mon manque de vocabulaire pour l'exprimer. La liberté de penser est possible, mais la liberté de faire je ne crois pas.

Je prends l'exemple d'un égoïste qui n'agit que comme il l'entend. Il habite un septième étage, l'ascenseur est en panne, il sera obligé de monter par les escaliers contre son gré.

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Pour Liberté, Egalité, Fraternité : voir sur liberté n° 5

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Je fais l'impasse sur liberté no 7. Je lui cours derrière mais ne peut la rattraper.

Louis

 

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Rédigé par Louis

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Publié le 1 Décembre 2021

 

Un matin où le jour venait à peine de se lever Aïcha avait pris sa décision, elle devait partir. Déguisée en homme, elle put avec la complicité de son père et de ses frères, rentrer en contact avec un réseau de résistants qui, à travers la montagne et les pistes défoncées, l’accompagna vers le Pakistan. Là, elle fut prise en charge toujours sous l’apparence d’un homme pour traverser le pays et se diriger en Inde où elle avait de la famille Sa tante était mariée avec un Hindou. Cette quête vers la liberté fut longue et dangereuse ; plusieurs fois Aïcha fut sur le point d’abandonner. Enfin après un long mois de clandestinité et de privation, elle arriva à Jaipur et retrouva ses parents où elle put retrouver son apparence de femme. Mais pour Aïcha, le voyage ne pouvait pas s’arrêter là car en Inde aussi la condition de la femme est difficile, le poids de la religion et des traditions remet en cause leur droit. Pendant de longs mois qui lui parurent une éternité Aïcha travailla dur pour pouvoir mettre suffisamment d’argent de côté pour s’acheter le passeport vers la liberté, son billet d’avion pour la France. Sa tante lui fut d’un grand secours ; elle qui avait fui son pays, comprenait les désirs de sa nièce et l’aida financièrement.

Le bruit des roues qui venaient de toucher le tarmac sur l’aéroport Charles de Gaulle, réveilla Aïcha. C’était pour elle une musique douce qui avait comme notes « Liberté Égalité Fraternité ». La vie pour elle allait recommencer, tout du moins c’est ce qu’elle espérait en serrant contre son cœur le livre de Simone de Beauvoir et son précieux paragraphe : «  On ne naît pas femme, on le devient ».

 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 1 Décembre 2021

 

Elle a toujours été à mes côtés, je sentais sa présence par une infime lueur comme une flammèche rigolote ou une luciole esseulée qui veillait sur moi. Ma Lisette, petite âme solitaire et bienveillante.

Cela serait amusant de rechercher tes racines, me suggérait-elle souvent.

Un jour, je ne sais plus, peut-être un bouquin tombé de l’étagère, fut, comme un éclair, la Scandinavie, le Aurores Boréales...

Pourquoi pas, donc mettant mon père et nos amis dans la confidence, nous étions devenus au fil du temps des experts en généalogie.

« La liberté de choisir sa mort ».. En me réveillant un matin, cette phrase venue d’ailleurs me taraudait, quel esprit tourmenté avait envahit mon sommeil, que faisait Morphée ? Ce papillon de nuit ne dormait que d’un œil ou d’une oreille, fripon malicieux.

Ma grand-mère littéraire l’avait choisie et la librairie de mon père était chargée de son parfum.

Aurore, un prénom significatif de bonheur, de lumière, de lève-toi et n’ai peur de rien, peut-être doux et combatif.

J’y suis allée, j’ai ressenti l’émerveillement des couleurs fantastiques que nous offre cette fin de nuit ensoleillée.

Mais non, ce n’était pas mes origines, trop facile, déclinée en acrostiche, en poésies de toutes sortes.

Pourquoi traumatiser mes cellules grises à chercher à qui, à quoi ressemblaient mes ancêtres, je les remercie, sans leur complicité, leur amour, je ne serais pas là !! Et cela est le plus important, laissons les morts en paix.

Je suis libre, mon corps est libre, ma tête est en prison, je la prends entre mes doigts.

Je veux que mon ange gardien, toujours de bons conseils, reste près de moi, en pensée virtuelle.

Je suis trop jeune pour mourir ou y faire allusion, alors, j’ouvre mes mains, tends mes bras et pense très fort les yeux fermés :

 

AU REVOIR LA-HAUT !!

 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 1 Décembre 2021

 

Lucie se prépare un café. Le four sonne, les madeleines sont cuites…

« Le Pavillon des pas perdus » posé sur la table du salon attend.

Savait-elle qu’Edgar s’était toujours senti responsable de cet accident ? Responsable car il aurait dû l’empêcher de le suivre dans ses folles équipées.

Depuis il avait tout tenté, mais les médecins ne se prononçaient pas sur la durée du coma. Impuissant, inutile, envahi par le remord il avait décidé de fuir.

Peut-on échapper à ses tourments en fuyant ?

D’un autre côté pouvait-il raisonner une sœur en admiration face à ce frère béni par les fées dès le berceau : intelligence, beauté, succès littéraire… Pouvait-il lui interdire de prendre des risques ?

La cafetière siffle. Lucie se sert un café brûlant, y plonge une madeleine avec une sensation drôle. La sensation d’un bonheur diffus quelque part provoquée par un gâteau ? Une intuition féminine ? Est-ce que tout était rentré dans l’ordre, malgré le désordre de cette aube de vie ?

L’éditeur lui avait donné une adresse outre-Atlantique d’où était parti le manuscrit. Une déflagration comme le réveil d’un volcan qui illumine la nuit. Aussitôt son imagination enflamme l’avenir, s’envole, élimine ses membres amoindris. Qui peut limiter cette liberté retrouvée. L’espoir l’envahit, la submerge !

Elle se rend au salon, ouvre le livre. Première page :

« Le hasard est-il une liberté ? »

Premier chapitre :

« Est-ce un mystère ? Peut-on tout comprendre ? La liberté peut elle aider ? Doit-on vagabonder ou plonger à l’intérieur de soi même ? Ah la vie !» (Alessandro Barrico)

Elle pose le livre ouvert sur le canapé et rêve à ce qu’elle va découvrir… Elle a tout son temps. Sur la table du salon, une photo encadrée. Deux chevaux tenus par leurs longes, Lucie et Edgar avec, au premier plan, Salto le Gloden Retriever qui attend ses caresses… L’époque heureuse.

 

Mummm… oui… Je vais présenter ça à ma libraire préférée, elle me donnera sûrement de bons conseils…

 

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Rédigé par Gérald

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Publié le 1 Décembre 2021

 

Voilà quelques jours que le Trio avait débarqué chez Jean-Claude, le « Tonton » comme tous avaient convenu de l’appeler. Ils se souviendraient longtemps du visage à la fois étonné et soulagé du cinquantenaire à la vue de la Deuch et de ses passagers. Il savait que son neveu avait fugué depuis presque trois ans, et que ses parents désespéraient de le revoir vivant. Et soudain, le voilà, et en bonne compagnie ! Antony avait sauté dans les bras de son oncle, les yeux brillants d’émotion. Jean-Claude n’en revenait pas de voir ce grand jeune homme, lui qui était encore un enfant lorsqu’il était venu apprendre à s’occuper des chèvres, sur les conseils avisés du Tonton, quatre ans plus tôt. Jean-Claude les avait accueillis avec sa gentillesse habituelle, mais rapidement ils avaient dû lui faire un résumé des dernières années, tellement il était curieux de tout savoir. Il leur avait fait téléphoner avant tout à leurs parents, c’était la condition sine qua non de leur hébergement chez lui. Après beaucoup d’émotion et de larmes de tous côtés, Jean-Claude avait prévenu la Gendarmerie de Breil-sur-Roya, afin que les recherches sur les jeunes gens soient abandonnées. Bien entendu, ils avaient été convoqués par les Gendarmes pour décrire en détail leur fugue, et surtout le temps passé dans la Communauté Religieuse. Ophélie en voulait à sa mère, mais elle ne souhaitait pas, cependant, lui attirer d’ennuis. Elle avait du mal à s’avouer que sa propre liberté ne pourrait exister qu’au détriment de celle de sa mère. Le Brigadier l’avait un peu rassurée lorsqu’il lui avait fait remarquer que sa mère était, elle aussi, une victime du gourou…

A la suite de leurs coups de fil, les parents - sauf Jeanne, par la force des choses – étaient venus rapidement retrouver leurs enfants. Tous ensemble, ils avaient beaucoup discuté à cœur ouvert, pour tenter de comprendre les motivations et les attentes des jeunes : pourquoi cette fugue ? Qu’espéraient-ils de la vie ? Pourquoi n’avoir pas donné de nouvelles ? Comment était leur vie au sein de la communauté ? Les questions fusaient de toute part. Les trois jeunes, tirant des leçons de leur vécu depuis l’abandon de leurs foyers respectifs, étaient certains de plusieurs choses : ils voulaient vivre libres, ensemble, se motiver pour atteindre un but commun : construire leur vie en harmonie avec la nature ! Le Tonton se mêla à la discussion : puisque Antony savait s’occuper des chèvres, il proposa aux parents d’installer les jeunes dans une grange qu’il possédait dans la montagne ; il leur céderait un petit troupeau de ses bêtes, et leur apprendrait les bases du métier : être éleveurs de chèvres, fabriquer des fromages qui se vendaient plutôt bien sur les marchés et dans les restaurants du coin, cultiver des légumes bio… L’idée était lancée, il fallait attendre que la proposition mûrisse dans l’esprit des ex-fugueurs, et que les parents les aident financièrement, au moins pour leurs débuts. On pouvait leur faire confiance, ils avaient déjà prouvé qu’ils avaient de la volonté, qu’ils s’entendaient bien, et que la nature les attirait vraiment. Après tout, pourquoi ne pas essayer ?

- Une question, Tonton : où se trouvent cette grange et le terrain que tu nous laisserais ?

- Mes petits, je vous le donne en mille, à vous qui aimez la liberté plus que tout : c’est un hameau un peu plus haut dans la montagne, un lieu vraiment fait pour vous ! ça s’appelle… Libre !

 

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Rédigé par Annie

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