Publié le 7 Mars 2019

Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ecrire sur des photos

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Publié le 7 Mars 2019

Ma photo est dans les tons de bleu.

Est-ce la buée qui remplit mes yeux,

Qui donne un effet flou, enfin un peu

Du foncé de la terre, au clair des cieux.

 

Je maîtrise pourtant avec sérieux

Cette bande de feu

Qui sépare mon œuvre en deux

J’en suis fier et heureux

 

J’aurais dû quand même, mettre mes lunettes

Ainsi je n’aurais pas eu l’air bête

De présenter une photo pas nette

Aux concours des ophtalmos en fête

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Ecrire sur des photos

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Publié le 5 Mars 2019

La brise légère fend l'eau qui frémit..

La barque glisse et chaloupe pour enfin s'apaiser. Chaleur écrasante sous ciel laiteux.

Le groupe écarlate sent la sueur s'égrainer sur le sol aride. La lagune s'épuise et semble s'enfoncer. Au loin les collines, comme un troupeau docile qui cherche sa pâture.

Le rêve s'ébroue, transpire. Désarroi du désert austral, où les mirages abondent, illusion de fusion quand l'horizon déraisonne.

La lumière embrase un silence pesant.

C'est l'heure entre chien et loup où la chaleur chuinte en sourdine, s'accroche à la peau, chuchote, clapote, chute enfin sur les couvres chefs.

La vue se brouille, les paupières palpitent à petit feu, s'abritent pour que gouttent entre les cils des larmes lumineuses. Vaporeuse pensée qui peine à percer le plafond de verre.

L'appareil à distance respectable est posé sur un pied qui pallie l'absence. Le retardateur est programmé pour figer ce goût d'éternité, aux confins du désert. Peut-être a-t-il du mal à se blottir, et chasser la brume qui court sous la chaleur. Toujours est-il que la lentille esquisse un pas de danse, où suinte un trop-plein de chagrin.

La scène immobile ondule et vacille comme le frêle esquif sur les flots ombragés.

Un rayon transparent rencontre l'objectif et le trouble à jamais. Une silhouette blanchie à la chaux par la note bleue d'un blues évanescent.

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Rédigé par Nadine

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Publié le 5 Mars 2019

Après ce décembre rude, ce février trop frileux, l’hiver qui semblait sans fin cède enfin la place à la douceur des beaux jours, au ciel lumineux, à l’azur bienfaisant.

La bûche crépite dans l’âtre ; la flamme danse ; sa chaleur m’enveloppe et m’engourdis. Je tente mollement de résister aux assauts léthargiques en feuilletant sans conviction quelque magazine abandonné au salon. Je me sens peu à peu sombrer dans cet état second, mi-conscient, mi-sommeil, dans lequel si souvent surviennent des sursauts avant l’abandon aux songes.

Mais une page m’interpelle, me rappelle à l’éveil : une photo étrange me dérange. La scène pourtant reste banale : au soleil couchant, tableau touchant ton sur ton d’une famille en vacances, peut-être en partance, latence et patience, suspendue dans l’attente. L’embarcation ne saurait tarder pour les mener vers d’autres contrées. Mais ce qui m’interpelle, c’est moins le sujet que la forme : tout y est doux et flou : les tons du ciel et des eaux se mêlent aux silhouettes en un flou indistinct. Pourquoi donc publier une image floue ? Le photographe n’a-t-il pas su mettre au point à bon escient ? A-t-il voulu cet effet, le filou, ou s’agit-il d’un accident ?

La chaleur de l’âtre me fait sombrer à nouveau. Sombrer… La mer grise fait le gros dos, l’orage éclate de rage, purge la douceur, chahute la frêle embarcation qui chavire à sombrer. Panique à bord !

Le magazine échappe de ma main engourdie. En chutant au sol, son froissement frémit à mon ouïe un effet de réveil. Le feu se meurt ; je renais à la vie. Déjà 23 heures ; allons donc au lit.

 

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Rédigé par Benoit

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Publié le 4 Mars 2019

Vacances alanguies… images lentes, vague ennui… Je me souviens…

Assoupie sur le sable chaud, le soleil s’insinue sous mes cils, ma pensée s’éparpille, scintille en milliers de billes tandis que mon corps s’alourdit. Fusion incandescente, union parfaite entre le ciel, la terre, la mer et moi.

Silence…

Soudain, un bruissement s’immisce… le sable crisse.

Une barque accoste, quatre personnes sautent, éclaboussent mon bien-être de quelques gouttelettes.

Maugréant, assise sur mon séant, j’avale mon ressentiment en comprenant qu’il s’agit de migrants. Un adulte, trois enfants. Surprise en flagrant-délice, je me sens coupable… complice… ? de ce, de ceux qui provoquent leur fuite.

Moi, à l’abri dans mon pays riche, face au désespoir, lâche devant ces gens, ces grains de sable errants qui gâchent mes vacances.

Pire ! Voyeuse, voleuse… honteuse… Quelques clics-clics automatiques pour capturer leur désarroi…

 

Mais les grains de sable errants sont solidaires entre eux. Celui-ci fuse sous leurs pas. Se sacrifiant pour leur vengeance, il enraye mon appareil. Photo floue, un voile sur la mémoire…

Depuis mon souvenir s’essouffle ; sous la mouvance du temps qui passe, les migrants prennent doucement la route de mon oubli...

 

 

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Rédigé par Mado

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Publié le 4 Mars 2019

Elle est floue, hou là là !

La lagune au milieu nous sépare des horizons boisés.

-  Entends-tu les mouettes rieuses, la musique des sirènes appelant les marins.

-  Hein, quoi, comment, quelle imagination, la présence d'une barque, et hop tu parts dans des considérations métaphoriques.

Ce paysage ressemble à l'entrée de Venise, la lagune puis la mer et les îles.

-  J'ai du mal programmer la lentille de mon Kodak, tout est flou !!

Un effet pas mal réussi dans un contexte surréaliste, Magritte ou Dali, n'exprimant pas la vérité des traits mais l'intensité des mouvements, regrouper, visant un même regard lointain.

Un peu statiques ces gens au premier plan, la lumière du soleil couchant n'ajoute en rien au phénomène.

Attente parfois longue et mystérieuse, quand va t il arriver le vaporetto !!!!!

-  Mais non, le temps s'est arrêté, allons voir cette embarcation esseulée, repaire des oiseaux de mer.

-  Attends, attends les ondes se retirent, peut être pourrons nous accéder sur l'autre rive.

Ce ne sont pas des volatiles, mais des personnes au loin!!

-  Ils y vont à la nage !

-  Stop plus de suppositions idiotes, ce n'est pas de l'eau qui nous sépare du bois, c'est un effet d'optique, la terre, la terre en vue!!

On y est ! Que d'émotions, le soleil disparaît  laissant des couleurs irisées, terminer son coucher !!

Ce fut un voyage onirique, non bien réel mais troublant, on voit ce que l'on veut bien voir, mais rarement la vérité éclate sous nos yeux.

L'imagination peut nous jouer des tours !!!!

 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 1 Mars 2019

LA BOITE

Une petite boite. D’où vient-elle ? Que contient-elle ou qu’a-t-elle contenu ? Décrivez-la, racontez son histoire en prose ou en vers et, éventuellement, comme pour Le Vase brisé, transformez-la en métaphore d’un sentiment ou d’une idée.

 

Atelier :

Les figures d'analogie

LECTURE

Le Vase brisé – Armand Sully Prudhomme

Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé ;
Le coup dut effleurer à peine :
Aucun bruit ne l’a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D’une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s’est épuisé ;
Personne encore ne s’en doute ;
N’y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu’on aime,
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n’y touchez pas.

René-François Sully Prudhomme, Stances et poèmes

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  • LES TEXTES :

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Les objets

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Publié le 1 Mars 2019

Une petite boite décorative. D’où vient-elle ? Facile. C’est Mado qui l’a apportée. Son contenu ? De l’air, si j’ai fait bien attention à l’école. La boite est octogonale, petite, soigneusement travaillée. Le couvercle est décoré d’une mosaïque à base de nacre, avec des cercles rouges et verts et des triangles. En regardant de plus près, on voit que les cercles sont aussi composés de triangles. C’est très original. Elle est très belle. Un vrai bijou.

Son histoire ? A inventer.

C’est la belle-mère de Mado qui lui a offert cette boite pour son mariage. Sur un coussin de velours il y avait un pendentif en argent, un bijou de famille. Disons un pendentif. L’ambre s’impose à mon imagination. Mais y-a-t-il de l’ambre en Arménie ? Je n’en sais rien. Disons alors que le grand-père du mari de Mado a fait un voyage en Pologne, a séjourné au bord de la mer Baltique. Un jour, en se promenant sur la plage, il a trouvé cette merveille d’ambre. Il est pur, ne renferme aucun insecte. Tant mieux. Il est lisse, agréable à toucher, d’une forme harmonieuse, couleur miel de sapin. En rentrant en Arménie, le grand-père en a fait faire un bijou. Il l’a montré à sa mère qui est parti avec le bijou et revenu avec la boite que nous avons devant nos yeux, le pendentif lové dedans. Rendant visite à sa fiancée, il lui a dit que contrairement à ses espoirs, il n’avait pas fait fortune en Pologne. Voulait-elle quand même de lui ? Elle l’a embrassé. Il lui a offert ce pendentif comme symbole de leur amour, de sa pureté, de sa profondeur, de sa constance. La fiancée a accepté. Elle a légué le pendentif à sa fille, la belle-mère de Mado, qui, elle, l’a donné en gage de bonheur à sa bru.

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Rédigé par Iliola

Publié dans #Les objets

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