VAMPIRES !

Publié le 27 Octobre 2025

L’astre de jour s’éclipsait doucement en laissant la place à une pleine Lune qui essayait, avec difficulté, d’éclairer une vieille bâtisse enfouie au cœur d’une sombre forêt. Les chênes, plus que centenaires, étaient sa garde rapprochée. Leurs branches, décharnées et craquantes constituaient un barrage inextricable…. Les vivants n’étaient pas les bienvenus. Le silence de l’instant était menaçant. Quelques chauve-souris, échappées de leur refuge tournoyaient dans un ciel vide de vie mais plein d’étoiles. Représentantes du passé ou annonciatrices du futur, qui pourra savoir ce qu’il en est vraiment ?

La porte du château, mal fermée, laissait le passage à un courant d’air qui faisait frétiller les toiles d’araignées ou des victimes s’agitaient avec le faible espoir d’échapper à leur sort. Au fond de la salle, une vieille armure adossée à un mur de pierres taillées, montait la garde depuis la nuit des temps. Un rayon de lumière s’était faufilé à travers un vitrail cassé et tel le spot d’éclairage d’une scène de théâtre, il donnait la vedette à un canapé de velours rouge sur lequel un personnage vêtu de noir semblait s’éveiller.

L’homme était pâle, ses cheveux d’un noir de corbeau tombaient sur ses épaules et ses yeux, injectés de sang luttaient contre la faible lueur d’un cierge qui venait de s’allumer. Cette incursion, à la foi, inopinée et provocatrice, l’avait agressé. Il savait qui l’avait provoqué et cela le mit en fureur.

- Damien ! Je t’ai déjà mis en garde ! Je t’interdis de venir pourrir mes nuits. Toi un renégat qui s’est donné au peuple des humains et qui mange des légumes. Tu devrais avoir honte de paraître devant moi. Damien le végétarien ! Les vampires de notre entourage ne cessent de me demander d’intervenir auprès de mon frère pour avoir de bonnes salades. Le goût du sang t’a abandonné, remplacé par celui du fenouil. Tu ressembles, maintenant, à un vieux drap de lit qui traverse les murs en ne sachant pas ce qu’il cherche. Comment veux-tu que j’accepte un spectre dans ma famille. Notre père, dans son cercueil, implore Satan pour qu’il t’inflige le pire des châtiments…

- Zagar...Tu sais très bien que j’ai succombé à l’amour. Dés que je l’ai vue et qu’elle a porté son regard sur moi, je l’ai épargnée et ne l’ai plus quittée.

Son changement de genre avait rendu Damien mortel, comme n’importe quel autre humain. Ce qui, après sa mort, lui conféra la charge d’être un fantôme. Sous sa forme diffuse, blanchâtre et ouatée, il allait et venait partout et nulle part. C’était sa pénitence, voire son purgatoire..

- Tu le sais Zagar, je ne suis pas fautif, et puis j’ai été heureux avec ma famille. La vie des humains est porteuse de moments de joie. Le rire des enfants, quant on partage leurs jeux est un bonheur absolu et ...

- Tiens, c’est vrai ça ! Tu as des enfants ? Garçons, filles ? C’est dommage qu’ils ne connaissent pas leur oncle Zagar... Dis moi où les trouver et j’irai les réconforter. Je pourrai être leur mentor. Ils apprendraient tellement avec leur tonton... Qu’en penses-tu mon cher frère ?

- Ne me prends pas pour le dernier des imbéciles. Je connais ma famille. Tu ne sauras rien, laisse les tranquilles ou je viendrai te hanter et te pourrir la vie !

- Basta ! J’ai mieux à faire qu’à parler à un spectre. D’ailleurs, il va y avoir la fête au village, j’aime bien ces fêtes où tout le monde boit plus que de raison. Le sang a un goût festif. L’alcool et la richesse des mets lui donnent une saveur qui me réjouis. Ah... J’ai besoin de chair fraîche. Mais, sais-tu au moins de quoi tu es mort ? Non ? Eh bien je vais te le dire. Ton épouse adorée est une grande chercheuse de champignons. Elle adore cueillir, ce qu’elle appelle les fruits de le forêt. C’est une experte dans ce domaine.

- Oui et j’apprécie beaucoup ce plat, elle sait très bien les préparer… Je sais tout ça... Et alors ?

- Et alors ? Pauvre naïf. Réfléchis...

 

Fernand

 

Rédigé par Fernand

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